samedi 2 avril 2022

[coronagates] Perseverare diabolicum

 

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La Libre en ligne, 1/4/22, titre : « La vaccination obligatoire des soignants passe la première lecture sans une date d’entrée en vigueur. La commission de la Santé de la Chambre a approuvé vendredi soir, après sept heures de débats, le projet de loi relatif à la vaccination obligatoire des professionnels des soins de santé contre la Covid-19. À la demande de l’opposition, une deuxième lecture sera nécessaire avant le renvoi du texte en plénière pour approbation définitive. »

Tout n’est donc pas bouclé, mais cette décision, aussi interpellante soit-elle, semble en bon chemin d’approbation définitive. Comment en est-on arrivé là, alors que cette future loi fédérale repose sur une croyance depuis longtemps invalidée par les observations scientifiques ?

Cette croyance est celle que – parfois à tort – on tend à appliquer aux vaccins en général, à savoir que non seulement ils protègent le vacciné mais également les personnes que celui-ci rencontre, la vaccination étant réputée capable d’empêcher la propagation. Ce mythe, qui s’applique dans certains cas, est loin d’être la règle. Il est particulièrement infirmé lorsque le site de vaccination et les organes impliqués pour l’immunisation sont différents de ceux où le virus se réplique, ce qui est le cas pour les virus respiratoires lorsque la vaccination est intramusculaire. Ce raisonnement est cohérent par rapport à l’observation de la prévention par les vaccins anti-Covid des formes graves de l’infection (celles où le virus ne se contente pas de se répliquer dans les voies respiratoires, mais se propage vers le sang et les organes internes).

Si une personne vaccinée reste susceptible de transmettre le virus (la charge virale est identique chez les vaccinés et les non-vaccinés, même si celle-ci s’estompe éventuellement plus rapidement chez les vaccinés, Medrxiv 2021a, Medrxiv 2021bthe Lancet 2021UCDavis.eduNews-Medical-Net 2021Medrxiv 2022the Lancet 2022), rendre la vaccination obligatoire pour le personnel soignant est vide de sens. Une mesure efficace et plus logique serait de tester régulièrement ce personnel et l’écarter prudemment en cas de positivité. Un autre débat est alors de déterminer si un test PCR hypersensible est utile ou si un test antigénique bien réalisé suffit. Une telle mesure qui préserve la liberté de choix des personnes pour un consentement éclairé, s’avère bien plus protectrice vis-à-vis d’un patient fragile.

On en revient à la même logique que celle qui s’appliquait au Covid Safe Ticket, particulièrement « unsafe » puisqu’accordé d’office et sans test de dépistage à toute personne complètement vaccinée (la notion de vaccination complète ayant d’ailleurs varié au cours du temps, de 2 à 3 doses, avec, en outre, l’étonnante exception Johnson & Johnson). Il n’est pas inutile de continuer à insister sur l’aberration que constitue le CST maintenant désactivé puisque tout se met en place pour sa réactivation dès la première occasion que pourrait constituer à tout moment une reprise d’un variant de SARS-CoV-2 ou une flambée d’influenza ou de VRS ou encore d’un autre virus respiratoire.

Qu’on me comprenne bien : ceci n’est pas une critique du vaccin (même si je reste dubitatif quant à son application universelle et non-ciblée ainsi que sur son bien-fondé pour les jeunes) et il est inutile de me taxer d’antivax, ce que ne suis absolument pas. Il s’agit d’une critique de règles soi-disant sanitaires (CST, obligation vaccinale des soignants) qui manquent leur objectif avoué et sont même, par nature, dangereuses pour un public à risque.

Par ailleurs, il convient de s’interroger sur l’intérêt d’entamer, chez des non-vaccinés, une vaccination ciblant une ancienne souche virale, à l’heure où Omicron et son variant BA.2, fort éloignés antigéniquement de leurs prédécesseurs, sévissent et alors que leur pathogénicité est fortement réduite.

« La majorité a approuvé également quatre amendements, dont un concernant l’entrée en vigueur du dispositif. Plus aucune date n’est à présent fixée, celle du 1er juillet était jusqu’ici évoquée. La mise en œuvre de l’obligation devra être décrétée par un arrêté royal délibéré en Conseil des ministres. Celui-ci devra être motivé par des avis scientifiques établis, notamment par la Task Force Vaccination et le Conseil Supérieur de la Santé. »

Le Parlement s’apprête donc à voter une loi qui le dépouille de ses prérogatives en matière législative et ouvre un chemin dangereux par rapport au système démocratique. Je laisserai toutefois ces considérations à d’autres, vu que je n’ai aucune expertise dans le domaine de la politique. Néanmoins, ce procédé ne manque pas de heurter mon opinion de citoyen.

« Le projet de loi concerne uniquement les soignants, et non les autres membres du personnel des établissements de soins. »

Et voilà bien une autre aberration. Il n’est nullement besoin de longues explications pour faire comprendre que cette distinction n’a guère de sens et ne repose que sur une opinion. Certes, je m’en réjouis pour le personnel non-soignant, mais la discrimination est pour le moins interpellante.

« Aux yeux du ministre de la Santé Frank Vandenbroucke, la vaccination est « un devoir déontologique évident ». »

C’est un véritable mantra que nous sert le ministre à chaque occasion. L’évidence dont il parle est, en réalité, une intuition.

« « Va-t-on virer des milliers de personnes ? Non, on pourra convaincre des milliers de personnes de se faire vacciner », a-t-il estimé. »

On peut se demander quel élément de conviction sera utilisé… Remarquons toutefois que le débat à la Chambre des Représentants porte bien « sur le licenciement et l’interdiction absolue d’exercer ». C’est ce qu’on appelle ‘virer’.

Enfin, certain•e•s député•e•s ont contesté la proportionnalité de la mesure, reproché l’absence d’étude rigoureuse de son impact sur l’occupation du personnel soignant, évoqué le court-circuitage du Parlement ou suggéré dans un ultime effort démocratique – en vain – « que l’éventuel arrêté royal soit approuvé dans les 7 jours par la Chambre… »

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