"Il n'existe rien de constant si ce n'est le changement" BOUDDHA; Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots." MARTIN LUTHER-KING; "Veux-tu apprendre à bien vivre, apprends auparavant à bien mourir." CONFUCIUS ; « Nous savons qu’ils mentent, ils savent aussi qu’ils mentent, ils savent que nous savons qu’ils mentent, nous savons aussi qu’ils savent que nous savons, et pourtant ils continuent à mentir ». SOLJENITSYNE
La Russie est un obstacle à la sphère d'influence des Américains au Moyen Orient. A la tête de l'Amérique, un président impulsif, imprévisible, lui-même soumis à de fortes pressions internes, favorables à la guerre.
Le hic c'est que nous avons deux puissances nucléaires l'une en face de l'autre. Si la Russie rentre dans une confrontation même conventionnelle avec les USA, je ne parviens pas à imaginer les modalités d'une désescalade. Et qui dit escalade dit le doigt sur le bouton nucléaire. Et dans ces circonstances, une réaction de peur... ou une mauvaise interprétation des données sont vite arrivées.
En admettant que le problème syrien se calme momentanément, il y a en toile de fond un autre problème : l'Iran. Si j'en crois de nombreux analystes, Trump a la volonté de se retirer de l'accord avec ce pays. Je n'ose pas imaginer la suite. Et notamment le jeu d'alliance qui n'en sera que renforcé.
Le mieux est de partir du principe que toute confrontation conventionnelle entre ces deux pays a de fortes chances de déboucher sur un conflit nucléaire.
Notre trio occidental infernal a-t-il bien pris la mesure de ses actes ?
Le 13 avril, L’Obs publiait un article dans lequel il accusait Sputnik d’«alimenter la théorie du complot» en agissant en «relais de propagande». L’hebdomadaire remettait en cause l’authenticité d’une vidéo dans laquelle le Général Gerasimov expliquait en mars dernier que l’Occident préparait une simulation d’attaque chimique pour blâmer Damas.
Dans un article intitulé «La folle Théorie des Russes sur le complot de l'attaque chimique», daté du 13 avril dernier, L'Obs s'en est pris avec véhémence à Sputnik, qu'il accusait de «cynique récupération» pour «alimenter la théorie du complot».
Le sujet de discorde? Le traitement de la supposée attaque chimique sur Douma, en Syrie. Et sur ce dossier, comme sur d'autres, les positions russes et occidentales sont en effet radicalement opposées: Les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France accusent le gouvernement de Bachar el-Assad d'avoir mené une attaque à l'arme chimique le 7 avril dernier à Douma, dans la Ghouta orientale. Damas et Moscou nient quant à eux qu'une attaque ait eu lieu, soupçonnant une manipulationdestinée à nuire au gouvernement syrien et à son allié russe.
C'est dans ce contexte que, selon L'Obs, Sputnik aurait «exhumé jeudi [12 avril 2018] une vidéo présentée comme datant de mars». Si M. Stoll, l'auteur de l'article, avait des doutes sur les sources de Sputnik, qui reprenait le 13 avril une vidéo de Ruptly datée du 13 mars dernier, se contentant d'y ajouter des sous-titres en français, il aurait aisément pu vérifier l'information, sur Reuters par exemple, plutôt que de sous-entendre que Sputnik ne se plierait pas aux exigences de l'éthique journalistique.
Vidéo: Sputnik+TOK
pour voir la vidéo cliquer sur : https://twitter.com/_/status/984872860387856389
Dans cette vidéo qui date bel et bien du 13 mars dernier, Valery Gerasimov, chef d'État-major des armées russes, affirmait que Moscou possédait des informations «fiables» indiquant la préparation d'une «mise en scène d'une utilisation par les forces gouvernementales d'armes chimiques contre la population civile».
S'agit-il de «paroles prophétiques»? On pourrait en effet plaider coupable d'une mauvaise formulation en effet. Les affirmations de Valery Gerasimov n'ont rien de prophétique, adjectif qui implique une dimension mystique, même si d'autres éléments sont venus depuis appuyer sa thèse. Ces déclarations invitent à s'interroger justement parce qu'elles viennent du chef d'État-major de l'armée russe; un homme dont on peut supposer qu'il possède des informations à l'appui de ses affirmations et qui dispose de ce fait d'une meilleure compréhension du dossier syrien.
Ce n'est pas en tant que «relais de propagande» que Sputnik France a diffusé les propos du Général Gerasimov. C'est que le fait que cet homme ait prévenu un mois avant de ce qui risquait de se produire soulève des questions légitimes. Se les poser ne fait-il pas partie du travail de journaliste? Le gouvernement de Bachar el-Assad, en position de force dans la Ghouta orientale, dont il avait déjà repris plus de 90% au moment des faits, n'avait que peu d'intérêt à franchir la fameuse «ligne rouge» tracée par Donald Trump et Emmanuel Macron.
Les deux Présidents occidentaux bénéficiaient, eux sur plusieurs tableaux, d'une accusation d'attaque chimique du gouvernement syrien sur sa population. Consolider leur position dans leur opinion publique respective, se démarquer du manque de crédibilité de leurs prédécesseurs sur le sujet, affaiblir le pouvoir syrien, justifier une intervention occidentale sur place, diaboliser un peu plus Moscou et Téhéran, voire tenter de pousser la Russie à faire usage de ses S-400 en espérant décrédibiliser ce système, les motifs ne manquaient pas.
Partant de ce postulat, il s'agit moins de refléter l'opinion du Kremlin que de poser une question légitime, encore une fois, en l'absence de toute preuve tangible de l'attaque au gaz sur Douma, apportée par une source indépendante. En l'état, nous ne disposons que de témoignages de terrain contradictoires, les uns en faveur du gazage, les autres expliquant qu'il s'agit d'un montage.
Quant aux «vieilles méthodes KGBistes» que l'auteur mentionnait, un éclairage serait utile pour comprendre ce à quoi il faisait allusion, à moins d'accepter comme un travail journalistique sérieux des accusations gratuites comme de parler de L'Obs comme d'un «instrument au service des manipulations de l'OSS».