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samedi 17 août 2019

[Burn out] L'hormone qui tue

Explications très claires et certainement extensibles à toutes les situations qui génèrent un stress excessif... 


dimanche 15 janvier 2017

Le biomimétisme ne doit pas servir au productivisme / The bioimitation does not have to be of use to the productivism

6 janvier 2017 Gauthier Chapelle et Pablo Servigne 


Le biomimétisme connait un regain d’intérêt grâce au talent pédagogique d’Idriss Aberkane. Mais cette direction technique n’a de sens que si elle reste dans les principes du vivant plutôt qu’à maintenir le système industriel actuel.
Gauthier Chapelle est coauteur du livre Le Vivant comme modèle (Albin Michel, 2015), préfacé par Nicolas Hulot et Jean-Marie Pelt. Pablo Servigne, est coauteur de Comment tout peut s’effondrer. Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes (Seuil, 2015), et du Petit traité de résilience locale (ECLM, 2015).

Les poissons à hélice, ça n’existe pas. Partant de cette simple constatation, Jean-Baptiste Drevet a conçu en 2013 une nouvelle façon de produire de l’électricité à partir des courants marins. Pour cela, il a fabriqué une membrane qui suit le mouvement ondulatoire de la raie, portée par les courants. Il n’a pas copié, mais il a observé, tiré les principes, et innové. Voilà ce qu’est le biomimétisme. Un truc qui rend les inventions beaucoup plus durables, efficaces, efficientes, et dans ce cas, sans risque pour les poissons ou les cétacés [1].
L’exercice de s’inspirer de la nature n’est pas nouveau — il remonte à l’Antiquité, et passe par la Renaissance — mais il a pris de l’envergure dans les années 1990 [2], où il a permis d’apporter une réponse potentiellement radicale aux agressions de notre civilisation industrielle. Côté grand public, cette posture rencontre un succès grandissant [3]. Côté université, malgré les réticences de quelques vieux professeurs, des étudiants n’ont cessé de le réclamer comme nouvelle discipline. Mais côté industrie, c’est la déception. Malgré le foisonnement d’idées originales, peu d’innovations significatives ont vu le jour : elles sont jugées trop radicales car elles rendent obsolètes les technologies précédentes, ce qui représente un risque économique trop important pour la plupart des industriels [4].
Une vidéo d’Idriss Aberkane, en faisant le buzz sur les réseaux sociaux, a ramené les projecteurs sur le biomimétisme. Et c’est tant mieux ! Mais malgré quelques propos bien intentionnés (notamment son appel à une économie sans déchet, comme dans les forêts), l’essentiel de son discours nous a mis plus que mal à l’aise [5]. Trois aspects nous ont particulièrement frappé.
L’éthique. Quel est le sens de s’inspirer de la nature s’il s’agit de créer toujours plus de puces électroniques, de peintures contenant des biocides, de revêtements d’avion ou un nouveau blindage de char ?
Les objectifs. Quel est l’intérêt d’exploiter mieux la nature si c’est pour tendre vers toujours plus d’industrialisme high-tech et de croissance économique ? Idriss ne fait que servir une bonne vieille soupe, avec des manières fort agréables et un talent certain. Pour faire passer la pilule, il s’extasie sur une croissance « dématérialisée », celle de la connaissance. C’est louable, mais c’est oublier un troisième point :
Une incompatibilité totale avec le fonctionnement du système-Terre. Car les connaissances qu’il encense ne peuvent prendre de la valeur économique qu’une fois traduites en technologie, et donc en générant forcément à leur tour des nouveaux besoins en matériaux et en énergie (rarement renouvelable, pour autant que cela existe). Et cela sans compter sur le gigantesque coût en matière et en énergie pour produire et stocker toute cette connaissance. De même, lorsqu’on développe, par exemple, des microrobots pollinisateurs bio-inspirés des insectes, en quoi cela est-il un gage de durabilité ? Ils sont infiniment moins durables, ils consomment bien plus d’énergie et de matériaux à la fabrication que les bonnes vieilles abeilles, leurs cadavres polluent, ils ne peuvent même pas être mangés par les oiseaux, et ils ne font pas de miel ! Il y a dans ces discours high-tech une totale absence de conscience des enjeux de l’anthropocène.

Revenir dans le cadre des principes du vivant

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Un microrobot pollinisateur
Il faut se rendre à l’évidence, le biomimétisme industriel high-tech ne va pas suffire. Bien au contraire. Il précipite l’effondrement de notre société en nourrissant le tourbillon de croissance, d’agitation et de pollutions.
Le biomimétisme qui est proposé dans le livre Le Vivant pour modèle (de Gauthier Chapelle & Michèle Decoust) va bien au-delà de ces fantasmes techno-béats. Il invite à s’inspirer d’un maximum de principes du vivant simultanément (pas seulement un seul à la fois), et d’aller vers de l’innovation des modes d’organisation (pas seulement des matériaux). Vivre grâce à ces principes n’est pas une lubie passagère de bobos en mal d’inspiration, c’est un moyen d’apprendre à nous « réinsérer gracieusement dans la biosphère » [6]. Traduction pour les cyniques : c’est un moyen de survivre.
La plupart des espèces (hormis la nôtre) transforment l’énergie solaire avec efficience (oui, manger des végétaux, c’est du solaire), s’approvisionnent localement, évitent les substances toxiques persistantes (nous en produisons chaque jour de nouvelles !), utilisent les rejets des autres espèces comme des ressources (dans une forêt, il n’y a pas de déchet), et n’hésitent pas à traverser tempêtes et pénuries en s’appuyant sur la diversité et la coopération. La simplicité de cette grille n’a d’égale que son exigence, et malheureusement, bien rares sont les innovations qui s’en inspirent…
Il est beaucoup trop tard pour faire de l’innovation « sparadrap » ou pour repeindre la mégamachine en vert [7]. On la voit aujourd’hui toussoter, crachant ses dernières fumées avant son extinction. Au passage, elle aura été à l’origine d’un bouleversement brutal du climat et de l’une des plus grandes crises d’extinction que la Terre ait connue. En bref, elle est incapable de survivre sur notre planète.
Le biomimétisme qui nous inspire (celui du XXIe siècle !) n’a pour autre but que de nous préparer à la sortie totale et définitive des combustibles fossiles et nucléaires, c’est-à-dire à nous faire revenir dans le cadre bien délimité des principes du vivant, duquel la modernité et l’industrialisme nous ont fait sortir. Il participe à la métamorphose culturelle dont nous avons besoin : revisiter notre rapport aux êtres vivants (les « autres qu’humains ») afin de comprendre et de vivre profondément notre interdépendance radicale avec la toile du vivant, celle dont nous faisons partie et qui se tisse depuis la nuit des temps. C’est le seul gage de survie que nous voyons.
Il est important non seulement d’arrêter de nuire, mais aussi et surtout de réparer et de régénérer notre habitat. Nous sommes persuadés que seules les sociétés qui en prennent la voie auront une chance de perdurer au delà du XXIe siècle. Mais encore faut-il que ce dernier objectif soit partagé par tous... ce qui est apparemment loin d’être le cas.



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[1Une innovation en développement, prête aujourd’hui pour les premiers essais en mer.
[2À la suite du livre Biomimétisme de Janine Benyus (Rue de l’échiquier, 2011), celle qui a conceptualisé le biomimétisme « orienté soutenabilité » dès 1997, date de sa parution en anglais.
[3Les mouvements comme la permaculture ou l’agroécologie, même s’ils ne se raccrochent pas officiellement au biomimétisme tel que décrit par Janine Benyus, sont pourtant des manières de comprendre et d’exposer les principes du vivant de manière accessible afin de s’en inspirer au quotidien.
[4Par exemple, l’unique éolienne améliorée par les formes des nageoires de la baleine à bosse attend toujours un partenaire commercial...
[5Pour des raisons expliquées iciiciici et .
[6L’expression est de Janine Benyus.
[7Une longue expérience de conseil en entreprises (de Gauthier Chapelle) a permis de constater que la grande majorité des entreprises ne sont pas prêtes à développer les innovations « de rupture » que propose le biomimétisme, ni à s’inspirer de tous les principes du vivant simultanément, essentiellement parce qu’elles ont peur du changement (de mourir) et qu’elles n’ont aucune incitation économique pour le faire.

Source : Courriel à Reporterre
- Dans les tribunes, les auteurs expriment un point de vue propre, qui n’est pas nécessairement celui de la rédaction.
- Titre, chapô et inters sont de la rédaction.
Images :
. chapô : © Félix Blondel/Reporterre
. micro-robot pollinisateur : Sciences et avenir

dimanche 23 août 2015

Ivan Illich : "quand un peuple perd confiance dans la productivité industrielle, tout peut arriver, l'inversion devient vraiment possible" / Ivan Illich: " when people lose trust in the industrial productivity, anything can happen, the inversion becomes really possible "

Ivan Illich  est connu pour avoir « enseigné » une société sans école ou pour avoir « ausculté » la Némésis médicale. Une synthèse de ses idées se retrouve dans La convivialité (Tools for conviviality), édité en 1973. C’est une analyse multidimensionnelle de la surcroissance industrielle. On retrouve dans ses écrits toutes les caractéristiques d’un objecteur de croissance avant la lettre.
« Dans une société riche, chacun est plus ou moins consommateur-usager ; de quelque manière, chacun joue son rôle dans la destruction du milieu. Le mythe transforme cette multiplicité de prédateurs en une majorité politique. En dépit de leur diversité individuelle, une commune adhésion à la croissance les réunit car leur satisfaction en dépend. La majorité silencieuse, gardienne des intérêts investis dans la croissance, paralyse toute action politique réelle. Les partis soutiennent un Etat dont le but avoué est la croissance du PNB, il n’y a rien à attendre d’eux lorsque le pire arrivera. Les administrations croient stabiliser et harmoniser la croissance en affinant les mécanismes et les systèmes de contrôle, mais elles ne font que précipiter la méga-machine institutionnelle vers un seuil de mutation. Essayer de susciter une ère à la fois hyperindustrielle et écologiquement réalisable, c’est accélérer la dégradation des autres composantes de l’équilibre multidimensionnel de la vie, le coût de la défense du statu quo monte en flèche.
« La crise écologique est en effet traitée superficiellement lorsqu’on ne souligne pas que la mise en place de dispositifs antipolluants n’aura d’effets que si elle s’accompagne d’une diminution de la production globale. Autrement ces mesures transfèrent nos ordures chez nos voisins, les réservent à nos enfants, ou les déversent sur le tiers-monde. Juguler la pollution créée localement par une grande industrie exige des investissements, en matériel et énergie, qui recréent, ailleurs, le même dommage à plus large échelle. Si l’on rend obligatoires les dispositifs antipolluants, on ne fait qu’augmenter le coût unitaire de production. Certes, l’on conserve un peu d’air respirable pour la collectivité, dès lors que moins de gens peuvent s’offrir le luxe de conduire une voiture, de dormir dans une maison climatisée, ou de prendre l’avion pour aller pêcher enfin de semaine ; mais au lieu de dégrader l’environnement physique, on accentue les écarts sociaux.
« Je crois que la croissance s’arrêtera d’elle-même. Un événement imprévisible et probablement mineur servira de détonateur à la crise, comme la panique de Wall Street a précipité la Grande Dépression. Une coïncidence fortuite rendra manifeste la contradiction structurelle entre les fins officielles de nos institutions et leurs véritables résultats. Ce qui est déjà évident pour quelques-uns sautera tout à coup aux yeux du plus grand nombre : l’organisation de l’économie tout entière en vue du mieux-être est l’obstacle majeur au bien-être. La crise dont je décris la venue prochaine n’est pas intérieure à la société industrielle, elle concerne le mode industriel de production en lui-même. La paralysie synergique des systèmes nourriciers provoquera l’effondrement général de la société techno-industrielle. Ce sera la première crise mondiale mettant en question le système industriel en lui-même et non plus localisée au sein de ce système.
« Quand un peuple perd confiance dans la productivité industrielle, tout peut arriver, l’inversion devient vraiment possible. Les forces qui tendent à limiter la production sont déjà au travail à l’intérieur du corps social, des hommes et des femmes condamnent une croissance qu’ils jugent destructrice. Gageons que leurs voix se feront mieux entendre quand la crise de la société surproductive s’aggravera. Cette crise obligera les humains à choisir entre les outils conviviaux et l’écrasement par la méga-machine, entre la croissance indéfinie et l’acceptation de bornes multidimensionnelles. La seule réponse possible à cette crise profonde : établir, par accord politique, une autolimitation. Il faut aussi que chacun apprenne le pourquoi et le comment de la contraception. La raison en est claire ; l’homme est borné par les ressources de l’écosphère, son univers ne peut admettre qu’un nombre limité d’occupants. Par la technique, il a modifié les caractéristiques de sa niche écologique. L’écosphère peut maintenant accueillir plus de gens, chacun moins adapté vitalement à son environnement (chacun ayant en moyenne moins d’espace, moins de compétence, moins de traditions). Sans la pratique d’une contraception volontaire et efficace, l’humanité sera écrasée par son nombre, avant même d’être écrasée par la puissance de son propre outillage. Le paradoxe est que l’homme oppose la plus grande résistance à l’enseignement dont il aurait besoin au plus haut degré.
« Si, dans un très proche avenir, l’humanité ne limite pas l’impact de son outillage sur l’environnement et ne met pas en œuvre un contrôle efficace des naissances, nos descendants connaîtront l’effroyable apocalypse prédite par maint écologue. La gestion bureaucratique de la survie humaine doit échouer car une telle fantaisie suicidaire maintiendrait le système industriel au plus haut degré de productivité qui soit endurable. L’homme vivrait protégé dans une bulle de plastique qui l’obligerait à survivre comme le condamné à mort avant l’exécution. Pour garantir sa survie dans un monde rationnel et artificiel, la science et la technique s’attacheraient même à outiller le psychisme de l’homme. Mais l’installation du fascisme techno-scientifique n’est pas obligatoire, il y a une alternative : un processus politique qui permette à la population de déterminer le maximum que chacun peut exiger, dans un monde aux ressources manifestement limitées ; un processus d’agrément portant sur la limitation de la croissance de l’outillage ; un encouragement à la recherche de sorte qu’un nombre croissant de gens puissent faire toujours plus avec toujours moins.
« La désaccoutumance à la croissance sera douloureuse. Elle sera douloureuse pour la génération de transition, et surtout pour les plus intoxiqués de ses membres. Puisse le souvenir de telles souffrances préserver de nos errements les générations futures. »

Source : http://biosphere.ouvaton.org/i/326-illich-ivan

dimanche 14 décembre 2014

De l'autre côté du miroir... Un article d'actualité sur le temps de travail, la délocalisation, l'absurdité productiviste... / On the other side of the mirror... An article of current events on the working time, the relocation, the productivist nonsense...

Source 

http://www.setca-nrb.be/setca/index.php?option=com_content&task=view&id=106&Itemid=59

DE L'AUTRE CÔTÉ DU MIROIR...
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09-02-2008
On l'oublie souvent, mais nos conditions de travail confortables, nos horaires de travail, nos congés, nos indemnités en cas de maladie, toutes ces choses que nous considérons comme banales, évidentes et définitvement acquises ne sont pas entrées dans les moeurs et dans la loi sur un simple claquement de doigts.
 
Témoins ces courts extraits d'une période de l'histoire qui est encore très, très proche de nous. Une époque qui nous semble à des années-lumière de ce que nous connaissons aujourd'hui, mais qui demeure le quotidien de centaines de millions de gens de par le monde au moment où vous lisez ces lignes :
Nous sommes en 1848, à la suite d’une longue lutte, la journée de travail vient de passer de 16 heures à 14 heures dans des entreprises de la région de Lyon. Pour le patronat de l'époque, c’est la catastrophe, ainsi qu’ils le disent dans une lettre adressée au préfet :
«Nous attirons votre attention sur les graves conséquences qu’auraient à subir nos industries si la loi venait à être appliquée. Vous le savez la main d’oeuvre, ici, est exigeante et hors de prix. Avec seize heures nous tenions à peine. Quatorze heures précipiteraient les faillites. Nous attirons d’autre part, votre attention sur le fait que libérée plus tôt de son labeur la main d’oeuvre n’y gagnerait pas en sommeil et en repos. Elle s’empresserait de rejoindre le café ou le débit de boisson et il y aurait fort à craindre pour les jeunes filles qui libres et désoeuvrées trop tôt le soir, risqueraient de se livrer à des actes que la morale réprouve.»
En 1919 les mêmes réactions se produisent lorsque la loi des huit heures est définitivement adoptée. Voila ce qu’écrit un patron de l’électrochimie lyonnaise à propos de cette loi :
 
« On en veut, décidément à ceux qui font la richesse du pays. Les patrons ne cessent de d’être pénalisés alors qu’ils sont la principale force de notre essor économique. Il est sûr que notre industrie ne supportera pas ce nouveau coup... Et que feront désormais nos ouvriers de tout ce temps vacant ? Débauche désoeuvrement fainéantise fréquentation plus assidue des femmes de mauvaise vie? Décidément la morale n’est plus du coté du gouvernement. Faudra-t-il bientôt que nous transportions nos usines dans les colonies là où la main d’oeuvre est plus travailleuse (*).»
(*) Eh oui, déjà à ce moment, la délocalisation était brandie comme menace pour tenter de maîtriser les avancées en matière sociale... 
En 1938, Edouard Daladier supprime par décret-loi (sans vote au parlement) la semaine des quarante heures, obtenue en 1936. L’argument utilisé pour justifier cette suppression est :
« Cette loi de paresse et de trahison nationale est la cause de tout les maux de notre économie. Elle a précipité la chute de la France. On ne peut avoir à la fois une classe ouvrière avec une semaine de deux dimanches et un patron qui s’étrangle à faire vivre le pays. »
Voici encore ce qu’Henri Schneider (figure historique du grand patronat français) déclare en 1896 au journaliste Jules Huret :
« Et la journée de huit heures? »
« Je veux bien....Seulement les salaires baisseront ou le prix des produits augmentera, c’est tout comme. Au fond la journée de huit heures c’est encore un dada du boulangisme. Dans cinq ou six ans on n’y pensera plus on aura inventé autre chose. Pour moi la vérité, c’est qu’un ouvrier bien portant peut très bien faire ses dix heures par jour, et qu’on doit le laisser libre de travailler d’avantage si ça lui fait plaisir. »
Ces textes ont beau l'air de sortir tout droit d'un roman d'Emile Zola, il s'agit de documents historiques. Quant à la photo des mineurs sur le point de descendre dans la mine, et au dessin des enfants poussant les berlines dans les galeries trop petites et étroites pour que des adultes puissent s'y glisser, ils parlent d'eux-mêmes.
S'il y a quelque chose à retenir de notre passé récent, c'est bien qu'il demeure le quotidien d'énormément de gens, et aussi que rien n'est jamais acquis pour toujours. Les lois peuvent être abrogées. D'autres lois peuvent être votées, comme celle de 1938 qui annulait la loi de 1936 fixant la durée maximale de travail à 40 heures semaines.
Les lois peuvent être faites et défaites au gré des changements de majorité au pouvoir, tout comme les accords entre patronat et syndicat, qui dépendent uniquement du rapport de force que les travailleurs peuvent établir en soutenant leur organisation syndicale.