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dimanche 15 janvier 2023

Appel de 1000 scientifiques « Face à la crise écologique, la rébellion est nécessaire »

Source : https://rebellionscientifiques.wordpress.com/home/

Cet appel s’inspire de tribunes similaires dans The Guardian et Le Temps. Avec plus de 2000 signataires, il a donné lieu à la création du collectif Scientifiques en rébellion.

Texte de l’appel

Nous, soussignés, représentons des disciplines et domaines académiques différents. Les vues que nous exprimons ici nous engagent et n’engagent pas les institutions pour lesquelles nous travaillons. Quels que soient nos domaines d’expertise, nous faisons tous le même constat : depuis des décennies, les gouvernements successifs ont été incapables de mettre en place des actions fortes et rapides pour faire face à la crise climatique et environnementale dont l’urgence croît tous les jours. Cette inertie ne peut plus être tolérée.

Les observations scientifiques sont incontestables et les catastrophes se déroulent sous nos yeux. Nous sommes en train de vivre la 6e extinction de masse, plusieurs dizaines d’espèces disparaissent chaque jour, et les niveaux de pollution sont alarmants à tous points de vue (plastiques, pesticides, nitrates, métaux lourds…).

Pour ne parler que du climat, nous avons déjà dépassé le 1°C de température supplémentaire par rapport à l’ère préindustrielle, et la concentration de CO2 dans l’atmosphère n’a jamais été aussi élevée depuis plusieurs millions d’années. Selon le rapport de suivi des émissions 2019 du Programme des Nations unies pour l’environnement et le développement (PNUE), les engagements pris par les pays dans le cadre de l’accord de Paris de 2015 nous placent sur une trajectoire d’au moins +3°C d’ici 2100, et ce à supposer qu’ils soient respectés. L’objectif de limiter le réchauffement sous les +1,5°C est désormais hors d’atteinte à moins de diminuer les émissions mondiales de 7,6% par an, alors qu’elles ont augmenté de 1,5% par an au cours des dix dernières années. Chaque degré supplémentaire renforce le risque de dépasser des points de basculement provoquant une cascade de conséquences irréversibles (effondrement de la banquise, dégel du pergélisol, ralentissement des courants océaniques…). Les études préparatoires au prochain rapport du GIEC (CNRS-CEA-Météo France) suggèrent que les rapports précédents ont sous-estimé l’ampleur des changements déjà enclenchés. Un réchauffement global de plus de 5°C ne peut plus être exclu si l’emballement actuel des émissions de gaz à effet de serre se poursuit. À ces niveaux de température, l’habitabilité de la France serait remise en question par des niveaux de température et d’humidité provoquant le décès par hyperthermie.

Les sociétés humaines ne peuvent continuer à ignorer les conséquences de leurs activités sur la planète sans en subir les conséquences, comme l’ont montré de longue date et chaque jour plus clairement de nombreuses études reflétant le consensus scientifique. Si nous persistons dans cette voie, le futur de notre espèce est sombre.

Notre gouvernement se rend complice de cette situation en négligeant le principe de précaution et en ne reconnaissant pas qu’une croissance infinie sur une planète aux ressources finies est tout simplement une impasse. Les objectifs de croissance économique qu’il défend sont en contradiction totale avec le changement radical de modèle économique et productif qu’il est indispensable d’engager sans délai. Les politiques françaises actuelles en matière climatique et de protection de la biodiversité sont très loin d’être à la hauteur des enjeux et de l’urgence auxquels nous faisons face. Loin de confirmer une prétendue opposition entre écologie et justice sociale, le mouvement des gilets jaunes a dénoncé à juste titre l’inconséquence et l’hypocrisie de politiques qui voudraient d’un côté imposer la sobriété aux citoyens tout en promouvant de l’autre un consumérisme débridé et un libéralisme économique inégalitaire et prédateur. Continuer à promouvoir des technologies superflues et énergivores comme la 5G ou la voiture autonome est irresponsable à l’heure où nos modes de vie doivent évoluer vers plus de frugalité et où nos efforts collectifs doivent être concentrés sur la transition écologique et sociale.

L’absence de résultats de cette politique est patente : comme l’a relevé le Haut Conseil pour le climat, le budget d’émissions de gaz à effet de serre fixé par la Stratégie nationale bas carbone française n’a pas été respecté entre 2015 et 2018. En dépit des déclarations de bonnes intentions, l’empreinte carbone par habitant de la France (incluant les émissions importées) reste aujourd’hui encore supérieure à son niveau de 1995, à 11 tonnes d’équivalent CO2 par habitant et par an, alors qu’elle doit descendre à 2 tonnes d’ici 2050.

La prochaine décennie sera décisive pour limiter l’ampleur des dérèglements à venir. Nous refusons que les jeunes d’aujourd’hui et les générations futures aient à payer les conséquences de la catastrophe sans précédent que nous sommes en train de préparer et dont les effets se font déjà ressentir. Lorsqu’un gouvernement renonce sciemment à sa responsabilité de protéger ses citoyens, il a échoué dans son rôle essentiel.

En conséquence, nous appelons à participer aux actions de désobéissance civile menées par les mouvements écologistes, qu’ils soient historiques (Amis de la TerreAttacConfédération paysanneGreenpeace…) ou formés plus récemment (Action non-violente COP21Extinction RebellionYouth for Climate…). Nous invitons tous les citoyens, y compris nos collègues scientifiques, à se mobiliser pour exiger des actes de la part de nos dirigeants politiques et pour changer le système par le bas dès aujourd’hui. En agissant individuellement, en se rassemblant au niveau professionnel ou citoyen local (par exemple en comités de quartier), ou en rejoignant les associations ou mouvements existants (AlternatibaVilles en transitionAlternatives territoriales…), des marges de manœuvre se dégageront pour faire sauter les verrous et développer des alternatives.

Nous demandons par ailleurs aux pouvoirs publics de dire la vérité concernant la gravité et l’urgence de la situation : notre mode de vie actuel et la croissance économique ne sont pas compatibles avec la limitation du dérèglement climatique à des niveaux acceptables. Nous appelons les responsables politiques nationaux comme locaux à prendre des mesures immédiates pour réduire véritablement l’empreinte carbone de la France et stopper l’érosion de la biodiversité. Nous exhortons également l’exécutif et le Parlement à faire passer les enjeux environnementaux avant les intérêts privés en appliquant de manière ambitieuse les propositions issues de la Convention citoyenne pour le climat et en prolongeant son mandat pour lui donner un pouvoir de suivi de leur mise en œuvre.

Tribune initiée par :

Joana Beigbeder, Enseignant-chercheur en science des matériaux, Institut Mines-Télecom – Mines Alès (IMT Mines Alès)
Frédéric Boone, Chercheur en astrophysique, Institut de recherche en astrophysique et planétologie (IRAP)
Milan Bouchet-Valat, Chercheur en sociologie, Institut national d’études démographiques (Ined)
Julian Carrey, Enseignant-chercheur en physique, Institut national des sciences appliquées de Toulouse (INSA Toulouse)
Agnès Ducharne, Chercheuse en climatologie, CNRS – Institut Pierre-Simon-Laplace (IPSL)
Tanguy Fardet, Chercheur post-doctorant en neurosciences computationnelles, Max Planck Institute for Biological Cybernetics – Université de Tübingen
Kévin Jean, Enseignant-chercheur en épidémiologie, Conservatoire national des arts et métiers (Cnam)
Jérôme Mariette, Ingénieur d’études en bioinformatique, Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE)
Françoise Roques, Chercheuse en astrophysique, Observatoire de Paris

dimanche 28 février 2021

Coronagates : appel à la désobéissance civile

 

Français Dutch German English



Pour signer, c'est ici : https://www.liberanos.eu/

L’appel

Mesdames,

Messieurs les Ministres, membres des conseils scientifiques, ministres-présidents et autres « décideurs »,

Par la présente, nous vous informons que nous avons désobéi, que nous désobéissons et que nous désobéirons encore.

Nous désobéirons encore parce que nous ne pouvons pas rester cloîtrés chez nous sans juste motif. Nous avons besoin de respirer sans peur et sans masque l’air plus pur de nos campagnes et celui pollué de nos villes. Nous demeurons, plus que jamais, dans le besoin d’entourer nos parents et grands-parents, d’embrasser et câliner nos enfants et petitsenfants, d’enlacer et soutenir nos frères, nos sœurs, nos amis.

Nous ne nous arrêterons plus de chanter, de crier, de rigoler et d’aimer. Nous désobéirons encore parce que nous n’accepterons jamais que vous déclariez dangereuses et hors la loi les joies de la vie, les rencontres, les fêtes familiales et culturelles.

Nous nous engageons à ne pas mettre en danger la vie des autres, au contraire, nous respecterons des règles d’hygiène fondamentales à la vie en société, nous renforcerons notre immunité collective, sans devenir fous d’angoisse, ce qui comme vous le savez affaiblirait notre santé et celle d’autrui.

Nous continuerons à aider nos parents « vulnérables », nos proches, et aînés, à ne pas mourir de solitude ; nos femmes et nos enfants à ne pas être victimes de violence intrafamiliale, qu’elle soit physique, morale ou psychologique. Nous continuerons à faire découvrir en premier nos visages à nos nouveau-nés.

Nous avons décidé de désobéir parce que nous côtoyons chaque jour des femmes et des hommes extrêmement anxieux face à cette « nouvelle » maladie, et qui, parfois, ont souffert, eux-mêmes ou leurs proches. Nous respectons notre prochain et comprenons parfaitement leur légitime désarroi. Mais nous ne mourrons pas par peur de vivre. Nous prônerons le dialogue, ainsi que le bon sens. Nous sommes conscients que, parmi nos semblables, nombreux sont ceux qui doutent et ont, par conséquent, eux aussi, transgressé quelques interdits. A bout de souffle, il n’y a que ces « écarts » qui nous permettent une certaine forme de survie.

D’autant plus que les « flagrants délits » sont les vôtres en premier.

Nous désobéirons encore parce que nous ne supportons plus vos incohérences, vos mensonges, votre manque d’empathie, votre intolérance, votre censure et votre refus de répondre aux questions légitimes, votre manque de transparence et hostilité à tout débat démocratique.

Quand l’état que vous pilotez infantilise et condamne des pans entiers de sa population, qu’il conduit nos aînés, nos commerçants, nos restaurateurs, nos artisans, nos artistes, nos coiffeurs, nos étudiants, nos jeunes et leurs familles, à la ruine, à la misère, à la rue et au suicide !

Quand cet état s’érige en donneur de leçons, en sauveur, alors qu’il a détruit et détruit encore nos services publics, qu’il étrangle nos hôpitaux et nos soignants par des décennies de coupes budgétaires. Et un an de crise sanitaire n’a vu aucune amélioration de leur situation.

Alors que l’État se prétend à la hauteur de la situation, nous demeurons dubitatifs : où étiez-vous donc quand il aurait fallu agir contre ce qui nous rend malades ? … Les polluants qui saturent nos poumons, la malbouffe qui détruit notre santé au quotidien, le travail toujours plus abrutissant voué au bien-être des actionnaires, les écrans et jouets connectés qui nous empêchent de penser ? Vous allez maintenant nous faire croire que vous vous souciez du bien commun ?

Nous désobéirons encore parce que nous ne croyons pas aux coûteux remèdes miracles sortis des boites de Pandore des firmes pharmaceutiques, en lice pour celle qui touchera le pactole en premier, alors que ces multinationales se protègent préventivement contre les effets secondaires d’un vaccin que l’État nous vend comme inoffensif, tout en avouant qu’il ne sait même pas s’il nous protège.

Nous rejetons l’arrogance de ceux qui gèrent une maladie nouvelle à coup de protocoles d’interdictions et bannissent toute autre option, alors que l’absence de débat est flagrante et la censure sévit sans vergogne.

Nous pensons que l’écoute respectueuse d’opinions divergentes, tout comme les compétences acquises par les praticiens de terrain, l’utilisation de remèdes anciens, bon marché, la recherche indépendante et le débat public permettraient de gérer et d’anticiper de futurs développements de cette maladie, mais aussi de « sauver des vies » et d’éviter les « dégâts collatéraux », pour employer le vocabulaire guerrier que certains parmi vous affectionnent… Nous savons que nous avons une probabilité de 99 % de mourir d’un cancer, d’une maladie cardiovasculaire, cérébrovasculaire, et même, pourquoi pas, de vieillesse plutôt que de ce virus.

N’oublions pas ce qu’a répété toute sa vie Albert Jacquard, ce grand humaniste, généticien et biologiste français, mort en 2013 des suites d’une leucémie (époque où l’on pouvait mourir d’autre chose que du virus SARS-CoV-2…) : « Je suis les liens que je tisse avec les autres. Les autres ne sont pas notre enfer parce qu’ils sont autres ; ils créent notre enfer lorsqu’ils n’acceptent pas d’entrer en relation avec nous ».

Nous désobéirons donc pour ne pas être contaminés par votre enfer, vos muselières, vos anathèmes, vos diktats et vos discours relayés servilement par des médias aux ordres. Nous désobéirons pour que le monde de demain ne soit pas pire que celui d’avant et, surtout, qu’il soit meilleur, juste et décent, respectueux de la Terre et de tout ce qui y vit.

Nous appelons à boycotter tous ceux qui nous méprisent et nous précarisent sans complexe. Nous souhaitons vivement rendre la désobéissance contagieuse pour qu’ensemble nous prenions conscience de notre pouvoir de guérison. Que nous décidions ensemble de notre avenir commun, par des mesures prises en respectant les droits et nos institutions démocratiques, et non en les bafouant à coup d’état d’exception et autres.

Si l’argent et le pouvoir sont vos moteurs, les nôtres sont la liberté, ainsi que le droit, dans le respect du bien commun.

Comme le citait avec tant de justesse l’auteur Frédéric Gros, « À partir du moment où on obéit comme des machines, désobéir devient un acte d’humanité ».

Télécharger l'appel au format pdf.

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Appel à dons

Pour les dépenses déjà engagées (ce site web, son hébergement et le nom de domaine) et celles à venir, nous avons besoin de votre aide (le site étant notre propriété et ayant soigneusement choisi l’hébergeur, nous avons mis toutes les chances de notre côté pour ne pas être censurés). Par la suite, si l’appel se propage et que nous devenons un collectif défini autour de cet appel à la désobéissance, il y aura d’autres frais (diffusion, promotion, etc.). Il est probable que nous organiserons des actions, mais aussi que nous serons amenés à défendre certaines personnes.

Voir le bilan des dons reçus et de nos dépenses.

Notre compte bancaire dédié où verser les dons :
Francis Leboutte, IBAN : BE62 0636 9084 6361 (BIC : GKCCBEBB).

En savoir plus

En Français

Collectif Transparence-Coronavirus pour l’objectivité de l’information et la liberté thérapeutique (Belgique)
docs4opendebate.be (Belgique)

« Nous demandons ici un débat ouvert, où tous les experts sont entendus sans aucune forme de censure… Nous plaidons pour l’arrêt immédiat de toutes les mesures et demandons le rétablissement immédiat de notre gouvernance démocratique normale et de toutes nos libertés civiles ».

Notre Bon Droit (Belgique)

« Assurer nos droits aujourd'hui et demain »

La page covid du mpOC-Liège (Belgique)

« La sélection d’articles et de vidéos ci-dessous a pour objectif objectif d’apporter un éclairage différent de celui monomaniaque du gouvernement et des médias dominants et ainsi de nourrir la pensée et le débat ».

Réaction19 (France)

« Notre association a pour objet la défense de vos droits suite aux mesures prises par les autorités françaises et par l’Union européenne voire par les autorités mondiales pour lutter contre la pandémie de la Covid-19 ».

RéinfoCovid (France)

« Nous sommes un collectif de soignants, médecins et scientifiques universitaires, réunis autour d’une idée : le besoin d’une politique sanitaire juste et proportionnée pour la France. Rejoints par des citoyens désirant jouer un rôle actif dans la résolution de la crise que traverse notre démocratie, la pluralité s’ajoute à l’expertise pour constituer nos plus grandes forces ».

In Dutch

docs4opendebate.be

We vragen hier een open debat, waar alle experten aan bod komen zonder enige vorm van censuur… We pleiten voor een beëindiging van alle maatregelen en vragen een onmiddellijk herstel van onze normale democratische bestuurs- en rechtsstructuren en van al onze burgerlijke vrijheden.

International (multi-lingual)

Great Barrington Declaration

« As infectious disease epidemiologists and public health scientists we have grave concerns about the damaging physical and mental health impacts of the prevailing COVID-19 policies, and recommend an approach we call Focused Protection ».

Qui sommes-nous ?

Cet appel a été rédigé à l’initiative d’Annie Thonon, réalisatrice retraitée de la chaîne publique belge (RTBF), et Alexandre Penasse, journaliste (Kairos). L’idée étant de donner de la visibilité à tous ceux qui s’opposent aux politiques anti-covid liberticides mises en place par nos États. L’appel a dans un premier temps été soumis à des proches, sans être rendu public. Nous avons ainsi obtenu le soutien d’une centaine de personnes de tout milieu et tout âge dont vous trouverez les noms ci-dessous. Nous espérons briser le spectacle de l’unanimité véhiculé par les médias, nous souhaitons créer de la solidarité et du débat. Chaque signataire se déclarant co-responsable, nous serons tous dans la défense de chacun.

dimanche 14 avril 2019

Appel des Gilets jaunes de Saint-Nazaire : Assemblée des assemblées

9 avril par Maison du peuple de Saint-Nazaire



La Maison du Peuple accueillant la Grande assemblée des Gilets jaunes © Pierre-Gilles Bellin
Nous, Gilets Jaunes, constitué.e.s en assemblées de nos Assemblées locales, réunis à Saint-Nazaire les 5, 6 et 7 avril 2019, nous adressons au peuple dans son ensemble.
Cet appel sera soumis au vote par les assemblées locales.
Nous, Gilets Jaunes, constitué.e.s en assemblées de nos Assemblées locales, réunis à Saint-Nazaire les 5, 6 et 7 avril 2019, nous adressons au peuple dans son ensemble.
A la suite de la 1re assemblée de Commercy, environ 200 délégations présentes poursuivent leurs combats contre les politiques d’extrémisme libéral pour la Liberté, l’Egalité et la Fraternité !
Malgré l’escalade répressive du gouvernement, l’accumulation de lois qui aggravent pour tous les conditions de vie, qui détruisent les droits et libertés ; la mobilisation s’enracine pour changer le système incarné par Macron !
Pour seule réponse aux aspirations convergentes des gilets jaunes et autres mouvements de luttes, le gouvernement panique et oppose une dérive autoritaire.
Depuis 5 mois, partout en France, sur les ronds-points, les parkings, les places, les péages, dans les manifestations, au sein de nos assemblées : nous continuons à débattre, à nous battre contre toutes les formes d’inégalités, d’injustice, de discriminations, et pour la solidarité et la dignité.
Dimanche 07/04/2019, Saint-Nazaire.
Nous revendiquons :
  • l’augmentation générale des salaires, des retraites et des minimas sociaux ;
  • des services publics pour toutes et tous.
Notre solidarité et nos luttes vont tout particulièrement aux 9 millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté.
Conscients de l’urgence environnementale, nous affirmons « Fin du monde, fin du mois, même logique, même combat ! »
Face à la mascarade du grand débat, face à un gouvernement non représentatif et au service d’une minorité privilégiée, nous mettons en place les nouvelles formes d’une démocratie directe.
Concrètement, nous reconnaissons que l’Assemblée des assemblées peut recevoir des propositions issues des assemblées locales et émettre des orientations (comme l’appel de la première Assemblée des Assemblées de Commercy). Ces orientations sont ensuite systématiquement soumises aux groupes locaux.
L’Assemblée des assemblées réaffirme son indépendance à l’égard des partis politiques, des organisations syndicales, et ne reconnaît aucun leader auto-proclamé.
Pendant 3 jours, en assemblée plénière et par groupes thématiques, nous avons toutes et tous débattu et élaboré des propositions sur nos revendications, actions, moyens de communication et de coordination.
Nous nous inscrivons dans la durée et décidons d’organiser une prochaine assemblée des assemblées en juin.
Afin de renforcer le rapport de force, de mettre l’ensemble des citoyennes et citoyens en ordre de bataille contre ce système, l’Assemblée des assemblées appelle à des actions dont le calendrier sera prochainement diffusé par le biais d’une plate-forme numérique dédiée et sécurisée.
L’Assemblée des assemblées appelle à élargir et renforcer les assemblées locales souveraines et à en créer de nouvelles.
Nous appelons l’ensemble des Gilets Jaunes à diffuser cet appel et les conclusions de notre Assemblée.
Les résultats des travaux réalisés en plénière sont mis à disposition des assemblées locales pour alimenter les actions et les réflexions des assemblées.
Nous lançons plusieurs appels : sur les Européennes, les assemblées citoyennes et populaires locales, contre la répression et pour l’annulation des peines des prisonniers et condamnés du mouvement.
Il nous semble nécessaire de prendre un temps de 3 semaines pour mobiliser l’ensemble des Gilets Jaunes et convaincre celles et ceux qui ne le sont pas encore !
Nous appelons à une semaine Jaune d’actions à partir du 1er Mai.
Nous invitons toutes les personnes voulant mettre fin à l’accaparement du Vivant à assumer une conflictualité avec le système actuel, pour créer ensemble, par tous les moyens nécessaires un nouveau mouvement social écologique populaire.
La multiplication des luttes actuelles nous appelle à rechercher l’unité d’action.
Nous appelons à tous les échelons du territoire à combattre collectivement pour obtenir la satisfaction de nos revendications sociales, fiscales, écologiques et démocratiques.
Conscients que nous avons à combattre un système global, nous considérons qu’il faudra sortir du capitalisme.
Ainsi nous construirons collectivement ce fameux « toutes et tous ensemble » que nous scandons et qui rend tout possible : nous construisons toutes et tous ensemble, à tous les niveaux du territoire.
Le pouvoir du Peuple, par le Peuple, pour le Peuple. Ne nous regardez pas, rejoignez-nous !
L’assemblée des Assemblées des Gilets Jaunes.


jeudi 4 août 2016

Signez l'appel à la démocratie et la souveraineté populaire contre l’échec de l’intégration néolibérale européenne et de l’euro / Sign the appeal to the democracy and the popular sovereignty against the failure of the European neoliberal integration and the euro




Ce document a été élaboré en commun par les membres du réseau Lexit. Il a été rédigé et validé collectivement avant le référendum sur le Brexit et n’avait aucune intention d’influencer le vote populaire de quelque manière.
Avec le marché unique et le Traité de Maastricht, l’intégration européenne s’est constituée comme un projet néolibéral de long terme. Le « pacte de stabilité et de croissance », les libertés du marché unique et l’Union monétaire ont établi un cadre qui a nourri les politiques d’austérité, le démantèlement des droits sociaux et de la protection sociale, et imposé la privatisation à tous les Etats-membres.
Contrairement à l’idée d’une Union européenne comme espace neutre, les événements qui ont suivi la Grande Récession de 2007-2009 ont montré que le projet d’intégration européenne était défini par la nature régressive de ses traités, et par une radicaliation sans précédent de son caractère néolibéral. Des relations hiérarchiques inégales entre le centre et la périphérie ont été longtemps un trait caractéristique de l’intégration européenne, mais qui, après la Grande Récession, aura culminé dans la domination de l’Allemagne sur les orientations des politiques économiques. Les développements réglementaires qui ont accompagné l’installation de l’eurozone et les mesures prises en réponse à la crise de l’euro, sous la forme de l’imposition de règles toujours plus strictes et de structures de gouvernance toujours plus illégitimes, ont approfondi l’autoritarisme néolibéral de l’intégration européenne. Il faut donc se rendre à l’idée que ce projet d’intégration est devenu une menace pour la la démocratie et la souveraineté populaire.

L’euro, une monnaie à crises

La crise de l’euro est le produit d’une architecture de l’union monétaire mal pensée dès l’origine, préoccupée seulement d’austérité et de désinflation. Au lieu de conduire à un processus de convergence économique et sociale des Etats-membres, le développement économique réel (en termes de salaires et de productivité) a engendré toujours plus de divergence. L’union monétaire a finalement donné lieu à d’énormes déséquilibres macroéconomiques (creusant notamment les déficits des balances courantes, pas seulement dans la dite « périphérie », mais également en France et en Italie, avec pour contrepartie d’énormes excédents en Allemagne et quelques autres pays). Il s’en est suivi dans un premier temps des flux de capitaux depuis le centre vers la périphérie de la zone, flux à bas taux qui ont nourri des bulles spéculatives financières et immobilières, et qui ont également gonflé l’endettement tant public que privé.
L’un des facteurs importants de ces déséquilibres réside dans l’effort de l’Allemagne de réduire son coût du travail par la restructuration des chaînes de valeurs de ses secteurs exportateurs via le travail bon marché des pays d’Europe de l’Est et une stratégie de dumping salarial, fiscal et social.
Il en a résulté, pour les économies moins bien placées, une très forte pression à « la compétitivité » sur « leurs » secteurs industriels et tertiaires. Le cadre même de l’union monétaire interdisant de recourir à l’ajustement de change, ces économies n’ont plus eu d’autre recours que la « dévaluation interne ». Soit concrètement : le démantèlement de l’Etat social, la privatisation à grande échelle des services publics, le dumping salarial, social et fiscal, les attaques contre la négociation collective, les tentatives de briser les syndicats, le procès et la destruction de la fonction publique.

L’euro, un outil au service du capital financier

Il est important de souligner que rien de cela n’est arrivé par la faute d’un imprévisible défaut de construction de l’eurozone. L’euro fonctionne parfaitement au regard en tout cas des intentions de ses architectes néolibéraux. Il ne travaille pas à quelque forme d’équilibre, de croissance et de plein-emploi. Il œuvre à la destruction des droits sociaux, des systèmes de sécurité sociale, des secteurs publics, de la taxation des profits, et impose le sauvetage public des banques privées.
Et voilà comment l’euro fonctionne en termes politiques : il entraîne les Etats dans la spirale à la baisse des guerres de compétitivité, où la position de chacun ne peut être « améliorée » que par la mise en place de politiques conduites au détriment de la majorité des populations et au seul bénéfice du capital international. Dans cette spirale à la baisse, salaires, pensions, prestations sociales, emploi et investissement publics sont tous envoyés par le fond.
Comme l’ont clairement montré les événements de Grèce en 2015, la structure de gouvernance de l’eurozone est hermétiquement fermée aux politiques qui expriment démocratiquement le mandat de la majorité de la population si ces politiques contreviennent à l’agenda néolibéral. Lorsque le gouvernement Syriza a tenté de mettre en œuvre son programme, plus encore après le « non » au référendum, il a été défait par la Banque centrale européenne qui l’a forcé au mémorandum.

L’euro, une mauvaise idée qu’on ne sauvera pas

Comme il l’a été montré par d’innombrables auteurs, la zone euro ne satisfait aucun des réquisits d’une aire monétaire fonctionnelle, et il est impossible d’imaginer qu’elle les satisfasse dans quelque avenir. Une telle aire monétaire, avec des structures économiques et des niveaux de productivité très disparates, comme c’est le cas de l’eurozone, nécessiterait pour réduire ses déséquilibres internes des transferts financiers intrazones massifs, que des travaux sérieux estiment à près de 10% du PIB européen, un niveau qui est non seulement inenvisageable politiquement, mais également indésirable en soi : comme tous les précédents de l’eurozone l’ont établi, les pays donateurs useraient de cette position pour prendre la main sur les politiques intérieures des pays receveurs, à l’encontre de toute démocratie. Ces dernières années ont suffisamment montré comment de telles situations ruinent la souveraineté populaire, montent les peuples européens les uns contre les autres, et ouvrent des boulevards aux extrêmes-droites xénophobes.
A la fin des fins, la possibilité d’un Etat fédéral européen démocratique qui ne reconduise pas les relations de domination entre les actuels Etats-membres, appellerait une authentique société civile européenne qui n’existe pas pour l’heure et qu’on ne fera pas advenir par décret.

Lexit, la solution pour combattre le néolibéralisme et restaurer la démocratie

Sur ce fond alarmant de de destruction des droits démocratiques, de démantèlement des Etats providences et de privatisation des communs, les forces d’émancipation en Europe doivent proposer des alternatives opérationnelles crédibles, reposant sur le principe fondamental de la souveraineté populaire, contre l’actuel projet d’intégration néolibérale-autoritaire. C’est pourquoi le Lexit (Left Exit) est notre outil pour reconquérir la démocratie.
L’essor alarmant des extrêmes-droites dans la plupart des pays d’Europe se nourrit entre autres de leur position contre l’Union européenne et son système de gouvernance. Leurs propositions politiques sont des impasses : les forces de la droite anti-euro réclament par exemple davantage de contrôle sur les flux migratoires sans rien remettre en cause de la mobilité des flux de capitaux vers les pays qui pratiquent le dumping salarial compétitif. A les en croire, il suffirait de s’en tenir à l’arrêt de la libre circulation des personnes et à l’abandon de l’euro, qui rendrait les changes aux forces de marché – synthèse de cauchemar qu’on pourrait nommer le «néolibéralisme xénophobe».
Si nous voulons éviter ce scénario, nous devons aller au Lexit : une alternative internationaliste reposant sur les principes de souveraineté populaire, de fraternité, de droits sociaux, de défense des travailleurs et des communs.
La non-viabilité de l’eurozone est désormais un fait établi. Tôt ou tard se présentera la grande alternative de la sortie : par la droite ou par la gauche, chacune évidemment avec des effets très différents pour les différentes classes sociales. Le Lexit est l’option des stratégies d’émancipation et de dépassement de l’intégration néolibérale.
La discussion a déjà commencé et des propositions sont déjà sur la table: nous invitons tous ceux qui partagent ce désir du Lexit à rejoindre nos débats et nos actions.


Premiers signataires

  • Tariq Ali, author and filmmaker, UK
  • Jorge Amar, Asociación por el pleno empleo y la estabilidad de precios, Spain
  • Prof. em. Yangos Andreadis, Pantheion University, Greece
  • Cristina Asensi, Democracia Real Ya and Money Sovereignty Commission, Spain
  • Prof. Einar Braathen, Oslo and Akershus University College, Norway
  • Prof. Lucio Baccaro, Université de Genève, Switzerland
  • Gina Barstad, No to the EU and Socialist Left Party, Norway
  • Luís Bernardo, Researcher, Portugal
  • Simon Brežan, MD, social, cognitive & system neuroscience/ enactivism researcher, 4th Group of United Left Slovenia
  • Prof. Sergio Cesaratto, University of Siena, Italy
  • Prof. Massimo D’Antoni, University of Siena, Italy
  • Alfredo D’Attorre, MP Sinistra Italiana, Italy
  • Fabio De Masi, MEP GUE/NGL, Germany
  • Klaus Dräger, former staff of the GUE/NGL group in the EP, Germany
  • Stefano Fassina, former Vice-Minister of Finance, MP Sinistra Italiana, Italy
  • Prof. Scott Ferguson, University of South Florida, United States
  • Prof. Heiner Flassbeck, Hamburg University and Makroskop, Germany
  • Kenneth Haar, Corporate Europe Observatory, Denmark
  • Idar Helle, De Facto, Norway
  • Inge Höger, MP Die Linke, Germany
  • Prof. Martin Höpner, Max Planck Institute for the Study of Societies, Germany
  • Dr. Raoul Marc Jennar, Political scientist and author, France
  • Dr. Lydia Krüger, Scientific Council of Attac, Germany
  • Kris Kunst, Economy for the people, Germany
  • Wilhelm Langthaler, Euroexit, Austria
  • Prof. Costas Lapavitsas, SOAS University of London, UK
  • Frédéric Lordon, CNRS, France
  • Stuart Medina, Asociación por el pleno empleo y la estabilidad de precios, Spain
  • Prof. William Mitchell, Director of Centre of Full Employment and Equity, University of Newcastle, Australia
  • Joakim Møllersen, Attac and Radikal Portal, Norway
  • Pedro Montes, Socialismo 21, Spain
  • Prof. Andreas Nölke, Goethe University, Germany
  • Albert F. Reiterer, Euroexit, Austria
  • Dr. Paul Steinhardt, Makroskop, Germany
  • Steffen Stierle, Attac and Eurexit, Germany
  • Jose Sánchez, APEEP, Anti-TTIP Campaign, Attac, Spain
  • Gunnar Skuli Armannsson, Attac, Iceland
  • Petter Slaatrem Titland, Attac, Norway
  • Dr. Andy Storey, University College Dublin, Ireland
  • Prof. Wolfgang Streeck, Max Planck Institute for the Study of Societies, Germany
  • Diosdano Toledano, Plataforma por la salida del euro, Spain
  • Christophe Ventura, Memoire des luttes, France
  • Peter Wahl, Weed e.V., Scientific Council of Attac, Germany
  • Erik Wesselius, Corporate Europe Observatory, Netherlands
  • Prof. Gennaro Zezza, Università di Cassino e del Lazio Meridionale, Italy
Pour signer l'appel : http://lexit-network.org/appel

ET pour terminer sur une note d'humour