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vendredi 25 novembre 2022

Terrorisme : La Russie suggère de reconnaître le Parlement européen comme un promoteur de la débilité Publié le 24 novembre 2022

Source : https://lemediaen442.fr/terrorisme-la-russie-suggere-de-reconnaitre-le-parlement-europeen-comme-un-promoteur-de-la-debilite/

Moins enclin à condamner les Américains en Irak, en Afghanistan ou bien Israël en Palestine., le Parlement européen, qui donne des armes lourdes aux oligarques ukrainiens et aux nazis d’Azov, n’hésite pas à accuser la Russie de soutenir le terrorisme.


Nous sommes à quelques jours du bombardement délibéré de la centrale nucléaire de Zaporijia par le régime ukrainien et du missile tiré par les forces ukrainiennes sur la Pologne au risque d’une Troisième Guerre mondiale. Le Parlement européen n’a pas cru bon de condamner ces faits d’une gravité extrême… Les députés demandent un isolement plus grand de la Russie au niveau international. Selon eux, elle commet des crimes de guerre et a recours aux moyens du terrorisme : « Il faut fermer et interdire les institutions affiliées à l’État russe dans l’Union européenne qui diffusent de la propagande […] Le neuvième paquet de sanctions de l’UE contre Moscou doit être complété. »

Le Parlement souhaite mettre en place un nouveau cadre juridique, afin d’ajouter la Russie à une liste officielle des États commanditaires du terrorisme. Le but est de déclencher « un certain nombre de mesures restrictives importantes à l’encontre de Moscou ». Ainsi, l’organisation paramilitaire « groupe Wagner », le 141e régiment spécial motorisé, sera sur la liste de l’Union européenne et désignée comme groupe terroriste. La résolution a été adoptée par 494 voix pour, 58 contre et 44 abstentions.

Moscou a qualifié d’absurde une résolution du Parlement européen qui qualifie la Russie de « sponsor d’État du terrorisme ». La porte-parole du ministère russe des Affaire étrangères, Maria Zakharova, a réagit à sa manière sur sa chaîne Telegram « Je suggère de reconnaître le Parlement européen comme un promoteur de la débilité ».

De son côté, Xavier Moreau, du site Stratpol, estime que l’Union européenne n’est plus qu’une chambre d’enregistrement qui ressemble à l’assemblée populaire d’Union soviétique : « Elle prend des décisions qui n’ont aucune conséquence juridique, parce que tout est décidé au sein de la Commission européenne. Ce n’est que de la gesticulation de parlementaires qui n’ont aucun pouvoir. Nous sommes dans la communication. »

Pour l’analyste politico-stratégique, la Russie ne souhaite plus converser avec l’Union européenne — et encore moins avec la France depuis le déballage dans les médias français d’une conversation privée du 20 février 2022 entre entre Poutine et Macron. « La solution au problème ukrainien se décidera entre Moscou et Washington. Mais il est évident que ni la Commission européenne et encore moins le Parlement européen, qui n’a aucun pouvoir, n’auront leur mot à dire sur ce que décideront Moscou et Washington. »

Pour Thierry Mariani accuse l’Union européenne de contribuer à l’escalade du conflit, plutôt qu’à proposer la paix.

Le Média en 4-4-2.

mercredi 24 août 2022

Ukrisis sur le fil du terrorisme

Source : https://www.dedefensa.org/article/ukrisissur-le-fil-du-terrorisme

 • L’assassinat de la fille d’Alexandre Douguine est-elle un tournant décisif dans la crise-Ukrisis ou bien plus simplement un épisode particulièrement tragique ? • La question se pose en même temps qu’il apparaît assez clairement que l’Ukraine abandonne ses prétentions de guerre conventionnelle pour des actes de “terrorisme”, dont fait partie l’attentat contre Dina Douguine. • Encore faut-il savoir de quel “terrorisme” l’on parle : celui qu’on fait avec des howitzers et des lance-fusées de 155mm et plus demande quelques explications. • Aux fous de nous les donner.

L’horrible assassinat de Dyna Dougina (Dina Douguine) restera-t-il ou pas comme un tournant symbolique d’Ukrisis ? Il est important de le savoir, nous qui vivons au rythme des symboles puisque la Vérité est devenue insaisissable, – sauf pour ceux qui saisissent une vérité-de-situation, – est que la réalité est transformée en tragédie-bouffe, comme spectacle permanent de notre haute civilisation respirant au rythme de l’affectivisme. Certains en jugent pourtant dans ce sens, et ils peuvent être cités malgré qu’ils soient classéscomme source exotique et complotiste, quand l’on voit par comparaison avec ce que valent nos “sources sérieuses” !

« En réponse à l’action du régime socialiste ukrainien soutenu par les néo-colonialistes occidentaux, qui a assassiné la jeune fille russe Daria Douguine, le conseiller principal du Kremlin, Petr Akopov, dans sa lettre ouverte“Comment allons-nous réagir au meurtre de Daria Douguine”, a noté qu’une nouvelle ère mondiale a commencé le 24 février avec le lancement de “l'opération spéciale de dénazification” pour libérer l'Ukraine, mais que l’on devrait désormais l’appeler “l’ère de Daria”. »

... Alors que les sources “sérieuses”, elles, ont été si promptes à dégainer pour nous informer que l’attentat n’était rien d’autre qu’un ‘faux-drapeau’ machiné par Poutine pour relancer une guerre d’Ukraine où les puissantes et incessantes offensives de Kiev menacent de transformer la déroute des Russes en désastre eschatologique (“sarcasmes”, comme disent ceux qui doutent du sens de la dérision du lecteur).

“Source sérieuse” ? By Jove, le ‘Daily Telegraph’ s’impose, lui démontrant qu’on peut être vertueux et complotiste à la fois ; que c’est même recommandé et recommandable... Cela donne cette chose, sans traduction nécessaire (uniquement le titre/sous-titre, le reste étant payant, et nous-mêmes sans aucun goût de lire les fientes diverses de cette sorte de déchet, de monsieur James Kilner : on appréciera, tout de même et tonnerre de Brest, le ‘most likely’ tout en finesse...) 

« Russia blames Kyiv for killing daughter of ‘Putin’s Rasputin’, but the truth may be closer to home

 » Car bomb attack in Moscow most likely to be a false flag attack to whip up public support and escalate war against Ukraine »

On a lu hierquelques extraits de l’article de Pépé Escobar sur l’assassinat de la fille de Douguine. Sa conclusion doit être ici rappelée parce qu’elle résume bien l’une des recommandations lancées à Poutine après cet événement de si haute portée symbolique :

« Dougine propose que le statu quo actuel autour de l'opération Z ne puisse pas durer plus de six mois. Il ne fait aucun doute que “les plaques tectoniques ont bougé”. Darya Dougine est partie voler comme un aigle dans les cieux d’un autre monde. La question est de savoir si sa tragédie deviendra le catalyseur qui propulsera l'ambiguïté stratégique de Poutine à un tout autre niveau. »

Escobar estime que, d’une certaine façon, Poutine n’a pas vraiment le choix parce que cet attentat, qui suivent d’autres actes terroristes (en Crimée notamment), indique que la Russie est menacée désormais d’une nouvelle forme de guerre par l’Ukraine, battue sur le terrain de la guerre conventionnelle.

 « En revanche, ne rien faire, c'est accepter une invasion terroriste imminente et de facto de la Fédération de Russie : la tragédie de Darya Dougine aux stéroïdes.

» Dans son avant-dernier message sur Telegram, Douguine a une fois de plus défini les enjeux. Voici les points essentiels à retenir.

» Il appelle les dirigeants russes à des transformations “structurelles, idéologiques, personnelles, institutionnelles et stratégiques”.

» S'appuyant sur les preuves – de la multiplication des attaques contre la Crimée aux tentatives de provoquer une catastrophe nucléaire à Zaporozhye – il conclut à juste titre que la sphère de l'OTAN a “décidé de tenir en face jusqu'au bout. On peut les comprendre : La Russie a réellement (et ce n'est pas de la propagande) défié l'Occident en tant que civilisation”. »

Cette analyse est, depuis quelques jours, largement partagée. On la retrouve dans un textede ‘Southfront.org’, décrivant l’évolution de la situation selon les mêmes lignes du passage de la guerre conventionnelle en Ukraine à une guerre de terrorisme menée par l’Ukraine qui constate de plus en plus qu’elle n’a aucune chance sur ce terrain de la guerre conventionnelle.

« Puisque la contre-offensive fièrement annoncée de l'armée ukrainienne dans le sud n'a pas eu lieu, et que de plus en plus de territoires du pays passent sous le contrôle des forces russes, le régime de Kiev, qui a un besoin vital de déclarer des victoires, est passé à une stratégie terroriste d'opérations militaires.

» Perdant sur les lignes de front, l'armée ukrainienne est occupée à mener des attaques terroristes contre les Russes en RPD, RPL ainsi que sur les territoires russes. L'armée ukrainienne a déjà bombardé des civils à Donetsk avec des mines PFM-1. Ils poursuivent leurs attaques contre la centrale nucléaire de Zaporozhskaya et la centrale de Kakhovskaya, menaçant le monde de catastrophes écologiques. Les saboteurs ukrainiens tentent d'attaquer des installations militaires et civiles en Crimée et dans d'autres régions russes. [...]

» Le régime de Kiev ne s'arrête pas et poursuit les attaques contre les responsables pro-russes dans les territoires sous contrôle russe.

» Le 20 août, le maire de Marioupol a survécu à une tentative d'assassinat. Début août, une autre tentative d'assassinat a visé le chef adjoint de l'administration des services communaux de Novokakhovskaya.

» Le 20 août, l'explosion d'une voiture a tué Darya Dugina. La jeune femme travaillait comme commentatrice politique et figurait sur les listes de sanctions occidentales. Elle était la fille du célèbre philosophe et politologue russe Alexandre Douguine. Fondateur du néo-eurasianisme, il est devenu l'un des penseurs les plus influents de Russie. »

On retrouvait déjà ce constat, avant l’assassinat de Daria Douguine, par exemple dans un article du ‘Saker-US, qui observait ce passage à l’action terroriste mais estimait que rien de fondamentalement nouveau ne pouvait/ne devrait être entrepris. Ce constat était largement minoré dans ses effets, par l’affirmation que ces actions terroristes étaient surtout réalisées pour leurs effets de relations publiques et ne changeraient rien sur le terrain, dans la zone des opérations en Ukraine. Par conséquent, il s’agit de tenir en répondant aux attaques selon ce qu’elles seront :

« C’est un problème majeur pour la Russie et, pire encore, c’est un problème qui ne disparaîtra pas de sitôt.

» La seule chose que les Russes peuvent faire est 1) de se préparer à de très longues opérations de contre-espionnage et de contre-sabotage qui dureront plusieurs années et 2) d’accepter la réalité de la guerre pour ce qu’elle est et de ne pas paniquer la prochaine fois que les Ukronazis feront exploser quelque chose, que ce soit un navire, un train, un avion, un pont ou toute autre cible en LDNR ou en Russie. »

L’attentat de samedi soir n’a certainement rien changé à cette analyse, d’autant que le ‘Saker-US’, comme Martianov, a semble projeter leur peu d’estime éprouvée pour Douguine pour évaluer l’importance de l’attaque, c’est-à-dire refusant en bonne partie son aspect symbolique tel qu’on l’a vu plus haut. La chose peut être effectivement considérée dans cet esprit mais on objectera que cette façon d’écarter l’effet symbolique constitue, pour le regard extérieur, un signe de faiblesse et une perception imparfaite de la mesure de l’événement. Les critiques de Douguine n’en sortent pas grandis.

Quoi qu’il en soit, on observe que l’analyse ne peut pour l’instant pencher d’une façon évidente d’un côté ou de l’autre, – considérer l’aspect symbolique ou l’abandonner et admettre que Daria Douguine n’est qu’une victime de plus du terrorisme et nullement un symbole. Du côté de la direction russe il semble bien qu’on ne veuille nullement “enterrer” l’affaire, qui progresse rapidementavec l’identification de l’auteur[e] (puisqu’il s’agirait d’une femme venue du régiment Azov) et le traçage de son opération avant et après l’attentat, tandis que Poutine lui a donné une certaine importancepar des condoléances publiques et l’attribution à titre posthume de l’“Ordre du Courage” à la fille de Douguine.

Il y a terrorisme et terrorisme...

Cette réflexion autour de la guerre conventionnelles en Ukraine se muant en une “offensive terroriste” contre les territoires ukrainiens tenus par l’armée russe et la Russie (dont la Crimée) est extrêmement problématique. Elle tourne autour de la définition du terrorisme et de la façon dont on l’envisage dans le cas de l’Ukraine.

Normalement, le terrorisme se développe dans des territoires occupés dans lesquels se constituent des réseaux à partir de la population elle-même (avec des aides extérieures ou pas) soumise à une contrainte, ce qui implique un soutien implicite de la population ou d’une partie importante d’elle. Selon la formule maoïste du “révolutionnaire”, le terroriste doit être, d’une certaine façon, “comme un poisson dans l’eau” sur le territoire où il opère, s’il veut réussir.

Si ce n’est pas le cas, si c’est un “terrorisme” opéré sur un territoire dont la population est majoritairement en principe opposée à l’idéologie ou aux propositions politiques que défendent les terroristes, ou bien totalement indifférente et assez mal disposée, il s’agit d’opérations tenant plus d’actions de commandos, ou “quelque chose d’extérieur” qui cherche à exercer une “frappe” (y compris une frappe “de terreur”), aveuglément ou pas, contre des cibles identifiées ou contre une population civile dans un but politique qui n’est en général guère apprécié par cette population. C’est beaucoup plus le cas dans la situation présente, même si les Ukrainiens peuvent trouver des complicités éparses là où ils interviennent, – et ce seront toujours des complicités clandestines et dissimulées, c’est-à-dire des auxiliaires, temporaires ou pas, de la “frappe venue de l’extérieur”.

On distingue d’autant plus ce caractère spécifique du “terrorisme” dont on parle avec ce qui s’est passé jusqu’ici, et qui est désigné comme “terrorisme”. Il s’agit essentiellement :

• de frappes d’artillerie, plus ou moins guidées, vers les territoires des républicains du Donbass ;

• de frappes diverses, mais avec une bonne part de drones et de missiles, contre la Crimée ;

• de frappes diverses sur la bordure russe de la frontière, plus ou moins ciblées, etc.

• l’attentat contre Daria Douguine est une opération spécifique, extrêmement technique et ciblée, et donc une “frappe venue de l’extérieur”, théoriquement sans nécessité du moindre relais intérieur actif.

Jusqu’à nouvel ordre et selon la possibilité, – qui nous semble assez réduite, – que les formes d’attaque de cette forme changent complètement, les Ukrainiens ont besoin d’un appui technique et d’armements extrêmement puissants (drones, artillerie lourde, missiles), c’est-à-dire qu’ils ont besoin de la poursuite de l’aide affichée des Occidentaux ; c’est-à-dire, de l’aide affichée des USA...

(L’aide des Européens est en train de se réduire drastiquement, traduisant un malaise grandissant en Europe, avec la confrontation à des situations économiques très dures pour les mois qui viennent, dues essentiellement aux relations catastrophiques avec la Russie, – que ces mêmes Européens auraient tendance à chercher à éventuellement améliorer, – en commençant par un soutien très ralentie à l’Ukraine en guerre.)

Cela signifie que le “terrorisme” ukrainien constitue une affaire complexe, dépendant de l’aide des USA, et surtout d’une aide en armements lourds (type HAMARS). Nous parlons d’une aide de cette sorte parce que les USA, – la communication US, la communication du DeepState, l’industrie d’armement, le Congrès, le Pentagone, – veulent une aide “visible”, “tonitruante,”, permettant de clamer haut et fort l’“engagement” US tout en faisant des gracieusetés à leurs industries, et dont le but final reste bel et bien l’engagement victorieux sur le terrain, pour épuiser l’armée russe, voire puisqu’on y est, pour “vaincre la Russie”, – et peut-être bien défiler à Moscou avec les boys(et les drapeaux LGTBQ+), – nom de Dieu « On Our Side » !

Pour cette raison, la remarque du ‘Saker-US’ concernant la tâche des Russes (« de très longues opérations de contre-espionnage et de contre-sabotage qui dureront plusieurs années ») nous semble irréaliste en raison des échéances, des fébrilités psychologiques et maniaques, des faiblesses structurelles, des évolutions politiques internes des deux  acolytes USA et Ukraine. Ainsi est-il bien possible que la stratégie de Poutine telle que certains l’apprécient, – faire durer un conflit contenu et un “terrorisme” (?) plus ou moins contrôlé, pendant que l’hégémonie US s’effrite et s’effondre, pour aboutir à la multipolarité tant attendue, – ne puisse se réaliser face à ses adversaires. Non pas qu’il (Poutine) puisse être décisivement menacé par eux et que son projet de multipolarité soit compromis, mais parce que les remous du côté des USA et de l’Ukraine pourraient bien obliger à une autre stratégie, plus tranchée, plus affirmée, – celle que recommande Pépé : « [propulser]l’ambiguïté stratégique de Poutine à un tout autre niveau ».

Notre idée générale est bien que Poutine et la Russie ne pourront s’en sortir d’une façon disons “atténuée”, sans trop de chambard (bien que le terrorisme en fasse à sa façon, mais ce n’est jamais un chambard décisif...). Avec les fous en jeu, celui du Zelenskistan et ceux de “D.C.-la-folle”, il faudra un quelque chose d’éclatant et de très voyant, quelque chose dans le genre du feu d’artifice, avec bouquet final.

 

Mis en ligne le 23 août 2022 à 19H05

lundi 22 octobre 2018

Onfray répond à un auditeur / Onfray answers a listener


(Qualité du son médiocre les 5 premières minutes... mais ça vaut la peine d'être écouté ! )

 


00:05 Je n'ai besoin de personne. 05:35 La lutte des classes, aujourd'hui. 08:34 Pierre Bourdieu. 13:58 L'Europe de Maastricht. 19:37 La servitude Volontaire. 32:01 Le Néocolonialisme. 36:46 1984 George Orwell Michel Onfray répond à un auditeur d'une de ces conférences, diffusée sur France Culture le Samedi 28 juillet 2018 à 14h00, Université Populaire de Caen, brève encyclopédie du monde, religion d'une secte.

vendredi 21 septembre 2018

Plaidoyer de Jacques Nikonoff pour la démondialisation et le retour à la démocratie / Jacques Nikonoff's plea for the deglobalization and the return in the democracy

Intellectuel militant longtemps à gauche, passé par Wall Street, il s’engage maintenant pour la démondialisation et le Frexit. à la tête du Pardem, Jacques Nikonoff a d’ailleurs tenté de se présenter comme candidat à l’élection présidentielle en 2017. Voici son histoire. Un portrait de Jacques Nikonoff par Jean-Baptiste Mendes.





Jacques Nikonoff interview Jacques Sapir en 2016... un contenu toujours d'actualité. 


mercredi 29 novembre 2017

[Belgique, Wallonie, Liège] Interpellation des Conseils communaux sur le plan d'urgence en cas d'accident atomique / [ Belgium, Wallonia, Liège] Questioning of the municipal Councils about the emergency plan in case of atomic urgency

Interpellation des Conseils communaux sur
le plan d'urgence en cas d'accident atomique

Bouli Lanners, porte-parole de FDN et du RAN, a interpellé le Bourgmestre et le Conseil communal de Liège sur le plan d’urgence en cas d’accident atomique, le lundi 27 novembre 2017.
Cette interpellation est la première d’une longue série à faire dans toutes les communes de Belgique par tout citoyen conscient du risque inacceptable que nous fait courir la filière de l’énergie atomique. Contactez-nous pour savoir quels membres de Fin du nucléaire habitent votre commune afin de vous organiser au mieux (voir la rubrique Contact).
Pour vous aider dans votre démarche, nous mettrons à votre disposition, en plus de l’interpellation de Bouli Lanners, une série de questions à poser ainsi que d’autres documents. Nous vous suggérons de joindre ces questions écrites à votre interpellation (après les avoir adaptées à la situation de votre commune).
Sommaire

L'interpellation de Bouli Lanners du 27 juin 2017 au Conseil communal de Liège retour au sommaire

– Au format PDF (pour imprimer)
– Écouter (ce document sonore est d'assez mauvaise qualité, nous espérons avoir mieux d'ici peu)
Bonjour, mon interpellation va porter sur le plan d’urgence et les mesures mises en place par la ville de Liège en cas d’accident nucléaire de type « INES-7 », à la centrale de Tihange ou à la centrale de Doel.
Nous savons qu’il y a la loi de 2003 qui traite de ce plan et que les différents niveaux de pouvoir sont impliqués.
Nous avons lu la loi de 2003. Celle-ci ne répond à aucune de nos questions de citoyen liégeois.
Du coup, nous avons contacté la province de Liège et voici leur réponse :
« Vous n’êtes pas sans savoir que même si une crise nucléaire est gérée au niveau fédéral, un des acteurs clé reste le bourgmestre. Le gouverneur n’étant qu’un intermédiaire/coordinateur entre le niveau fédéral et le niveau communal. Vous comprendrez aisément qu’il est impossible pour le gouverneur et ses services de répondre à toutes les sollicitations que le contexte actuel concernant le nucléaire suscite. Je ne puis dès lors que vous conseiller de vous adresser directement à votre bourgmestre ».
C’est pourquoi, je m’adresse directement à vous, monsieur Demeyer.
Pour rappel.Il y a sept niveaux sur l’échelle internationale des événements nucléaires. Mais le plan d’urgence fédéral ne prend en compte que les cinq premiers niveaux. C’est à dire, au pire ou au mieux, jusqu’INES-5 c’est-à-dire un accident avec un rejet radioactif limité. Dans ce cas, on n’évacue que dans un rayon de 10 km autour de la centrale. Mais je le rappelle, ce plan ne tient compte que des cinq premiers niveaux.
Nous avons des réacteurs à Tihange et à Doel, dont les durées de vie ont déjà été prolongées de dix ans et même de 20 ans pour trois d’entre eux.
Les cuves des réacteurs Tihange 2 et Doel 3 sont fissurées. De nombreuses pannes, avaries et mises à l’arrêt de plusieurs des réacteurs se sont produites ces dernières années.
De plus, il y a fort à parier qu’après 2025, madame Marghem voudra encore prolonger la durée de vie de ces centrales de dix années supplémentaires. La FEB est très claire là-dessus et la NVA aussi.
Sans compter les possibles attaques terroristes ou sabotages comme celui survenu à Doel 4.
Compte tenu de tous ces éléments, il me paraît légitime de se poser quelques questions relatives à la sécurité.
Si on envisage donc un accident de type INES-6 ou INES-7, on peut tenir compte de l’expérience que nous ont apportée Fukushima ou Tchernobyl. À Fukushima, la zone d’exclusion a été portée progressivement à 20 km et à Tchernobyl à 30 km. Mais dans les 2 cas, des villages situés à plus de 50 km ont fini par être évacués. La ville de Fukushima (300.000 habitants) située à plus de 60 km aurait dû être évacuée car le niveau de radiation excède largement la norme internationale.
Liège est à 25 km à vol d’oiseau au nord-est de Tihange.
On a chez nous en majorité des vents du sud-ouest. La vitesse moyenne du vent à Liège est de 17 km/h, ce qui veut dire que, s’il a un accident grave à Tihange, le nuage radioactif est sur Liège en une heure et demie.
Avec mes amis nous avons préparé une liste de plusieurs dizaines de questions précises à vous poser pour nous permettre de comprendre, nous citoyens liégeois, ce que nous devrons faire en cas d’accident nucléaire. Je sais que le temps qui nous est imparti ne nous permet pas de les aborder toutes.
Je vais donc en poser quelques-unes, un peu au hasard. Et pour le reste, nous allons les rendre publiques sur les sites de Fin du nucléaire et du RAN, pour que tout le monde puisse y avoir accès, bien tranquillement. Et ce sera relayé par d’autres associations comme Greenpeace, Attac, les Amis de la Terre, le mpOC, le Grappe et ACC par exemple.

Les cas de figure

En cas d’accident nucléaire grave, il y a trois cas de figure possible.
  1. Un confinement de la population concernée.
  2. Une évacuation de la population concernée.
  3. Une évacuation de la population après une période de confinement.
La première question est de savoir qui décide du cas de figure à adopter, à quel moment, à quelle condition, sachant que la situation ne sera pas la même au même moment dans toutes les villes de Belgique et de la province de Liège. En sachant aussi qu’au moment de l’accident de Tchernobyl, il n’avait pas d’accord sur les mesures à prendre en Belgique suite à la contamination du territoire.
Personne n’arrivait à communiquer de manière claire et précise.
Vu le manque de coordination entre les pouvoirs, toutes les informations se contredisaient. Pour information, il n’y a pas un site aujourd’hui qui explique la procédure à suivre, mais quatre. Et ils ne disent pas tout à fait la même chose.
Je voudrais donc savoir, vous, à Liège à partir de quelle dose de radiation en millisievert vous allez faire évacuer la ville.
Et puis je voudrais savoir comment on prévient la population de l’accident. Surtout si l’accident a lieu la nuit.

En cas de confinement

Il est conseillé de prendre les pilules d’iode, deux heures avant l’arrivée du nuage radioactif. Donc, avec un vent moyen, même si la population est informée au moment même du rejet d’iode radioactif, on aura déjà une demi-heure dans la vue.
Prenons les enfants par exemple. Les enfants et les femmes enceintes, sont les plus sensibles aux rayons.
Si l’accident a lieu pendant la journée, les enfants sont donc confinés à l’école. En cas d’accident, ils doivent prendre l’iode tout de suite. J’aimerais savoir où sont stockées les pilules dans tous les établissements scolaires de la ville. Mais aussi dans tous les lieux publics, dans les salles de sports, les terrains de foot, les crèches, les administrations, les entreprises, la piscine...
Si l’accident a lieu la nuit. Même chose, il faut prendre l’iode tout de suite. Au moment de l’accident. J’aimerais savoir si les gens ont été mis au courant qu’ils doivent avoir un stock de pilules chez eux.
Puisqu’ils n’auront pas le temps d’aller dans une pharmacie qui de toute façon sera fermée puisque c’est la nuit.
J’aimerais savoir par qui l’information est formulée et comment elle est communiquée. Je voudrais savoir aussi si l’information a été donnée que tout le monde ne peut pas prendre des pilules d’iode. Notamment les personnes âgées et celles qui souffrent de problèmes thyroïdiens.
Je voudrais aussi savoir si on s’est assuré que les stocks de pilules d’iode sont suffisants pour la population liégeoise, notamment en cas de prolongation de l’accident. C’est-à-dire s’il faut prendre des pilules d’iode plusieurs jours de suite.
J’ai été vérifier dans plusieurs pharmacies, et ça ne semble pas être le cas.

En cas d’évacuation

Je voudrais savoir d’abord comment on évacue une ville de deux cent mille habitants dans une agglomération de 700.000 qui devra aussi être évacuée.
On va où ? En Allemagne ? En Hollande ?
Où s’arrête-on ?
Qui nous accueille ?
Est ce qu’il y a des accords interrégionaux pour ce genre de cas de figure ?
Comment on part ? En voiture ? En train ? En autocar ?
Que peuvent prendre les gens avec eux ?
Qu’est ce qu’ils ne peuvent pas prendre ?
Et qui va contrôler ça ?
Qui organise ?
Qui décide des itinéraires ?

La réserve stratégique humaine

Les Japonais sont connus pour être respectueux de la loi et des règles. Pourtant, à Fukushima, beaucoup de cas de « désertion » ont été relevés. Il manquait notamment à l’appel des centaines d’infirmiers et médecins.
Je voudrais savoir, comment vous allez garantir le maintien sur place des forces de l’ordre, des pompiers et des services de santé.
Je voudrais savoir comment les hôpitaux et les maisons de retraites vont être évacués.
Pour ceux qui ne peuvent pas être évacués, je voudrais savoir comment vous allez désigner ceux qui vont rester sur place, en sachant que ceux-ci seront condamnés. Mais est-ce qu’ils le savent, eux ?
Il a fallu 800.000 liquidateurs pour contenir les rejets du réacteur de Tchernobyl. J’imagine qu’ils n’ont pas 800.000 pompiers à Huy, nos pompiers vont certainement être rappelés en renfort. Ils ne suffiront pas, on fera certainement, comme à Tchernobyl et à Fukushima, appel à des volontaires.
Je voudrais savoir si nos pompiers et ces volontaires sont formés à ce genre d’exercice. Si oui, quand est-ce qu’ils ont fait leur dernier exercice ? Est ce qu’ils ont l’équipement adéquat ? Est-ce qu’il y a de l’équipement adéquat pour tous ?
Les pompiers et les volontaires, ne pourront rester au feu qu’une toute petite période. En effet, après une demi-heure ou un peu plus, ils auront pris la dose de radiation maximale « recommandée » (250 millisieverts) et devront être remplacés.
Que vont devenir ces pompiers et ces volontaires après la demi-heure passée au feu ? Où allez vous les évacuer, qui va s’en occuper et qui va les remplacer ?
Je voudrais savoir, messieurs les échevins, monsieur le bourgmestre, si vous, vous allez rester à Liège ou, comme le gouvernement Pierlot en 1940, si vous allez vous exiler pour pouvoir gérer les affaires au mieux ?

Un accident grave survient non pas à Tihange mais à Doel

On a là un million et demi de personnes qui doivent fuir Anvers et son agglomération.
Bon, disons qu’on en accueille un dixième, soit 150.000 personnes, soit les trois quart de la population liégeoise.
Là, je n’ai qu’une question. On fait comment ?
Voilà en gros quelques questions.
Je rappelle qu’une liste non exhaustive de questions sera bientôt disponible pour tout le monde sur les sites de Fin du nucléaire et du RAN.
Et je vous remercie de votre écoute, monsieur Demeyer, mesdames messieurs les échevins, mesdames messieurs les conseillers.

Conclusion

Le propre de la prévention c’est « espérer que ça n’arrive pas, mais être prêt si ça arrive ».
Il est étonnant de voir qu’on ait pris tant de mesures de prévention en cas d’incendie, partout, mais qu’en cas d’accident atomique, rien ne soit fait.
En parler génère le malaise.
Parce qu’on se rend compte qu’en cas d’accident, c’est le bordel le plus total. C’est pourquoi, le plan fédéral ne va que jusqu’à INES-5, parce qu’au delà de INES-5, personne ne sait gérer la situation dans un pays où 7 millions et demi de gens vivent à proximité des réacteurs.
Alors de deux choses possibles, il nous en reste une à faire.
Soit, il reste à prier. Et tant pis pour nos amis namurois, carolos, montois, bruxellois, gantois, anversois et ostendais, il nous reste à prier pour que ce jour-là, il souffle un vent d’est.
Soit, nous pouvons travailler ensemble, comme à Aix-la-Chapelle et comme à Maastricht. Nous pouvons travailler ensemble afin que cette situation ne puisse jamais arriver. Travailler ensemble vous et nous, pour faire pression afin de demander l’arrêt immédiat des réacteurs les plus dangereux, les trois réacteurs les plus vétustes, Tihange 1, Doel 1 et 2 et des deux réacteurs fissurés, Tihange 2 et de Doel 3.
Faire de Liège la première ville de Belgique qui dit non au nucléaire.
Voilà. La balle est dans votre camp. Merci.

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    Reportage télévisé sur l'interpellation de Bouli Lanners, sur le site de RTC.

source : http://findunucleaire.be/echo/interpellation.htm

lundi 18 septembre 2017

A Barcelone, la colère éclate contre la guerre et les complicités officielles avec le terrorisme / In Barcelona, the anger bursts against the war and the official complicities with the terrorism



La marche officielle organisée samedi après l’attentat terroriste du 17 août à Barcelone s’est transformée en une manifestation d’hostilité publique sans précédent aux guerres impérialistes au Moyen-Orient, ayant engendré les réseaux islamistes qui mènent les attaques terroristes en Europe.
Les manifestants, qui criaient « Vos politiques, nos morts », ont hué le roi d’Espagne Felipe VI et le Premier ministre Mariano Rajoy. Lors de ce rassemblement de 500.000 personnes on a aussi dénoncé les ventes d’armes espagnoles à des pays comme l’Arabie saoudite aux cris de: « Felipe, si tu veux la paix, ne fais pas de trafic d’armes » ou « Mariano, nous voulons la paix, pas des ventes d’armes ». Des manifestants criaient également « Dehors, dehors » en voyant le roi et Rajoy, qui furent copieusement sifflés.
Le gouvernement du Parti populaire (PP) et les autorités régionales de Catalogne avaient supposé que le rassemblement serait une manifestation de droite qui dénoncerait le terrorisme et appellerait à l’unité derrière la police et l’État. Cela s’est retourné contre eux : un grand nombre de manifestants ont dénoncé la guerre et les complicités officielles avec le terrorisme.
Le quotidien sur Internet de droite, El Español, a avoué que « les pancartes bleues officielles toutes préparées appelant à la paix ont été submergées par d’autres, qui dénonçaient les chefs d’État et de gouvernement pour le trafic d’armes et faisaient le lien entre le monarque espagnol et l’Arabie saoudite, un pays accusé de financer l’État islamique, » qui a organisé l’attentat à Barcelone.
Les manifestants brandissaient des photos de Felipe VI avec le roi saoudien, Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, ou de l’ex-Premier ministre du PP, José Maria Aznar, avec le président américain George Bush et le Premier ministre britannique Tony Blair alors qu’ils menaient l’invasion de l’Irak en 2003.
Les manifestants citaient aussi des preuves que l’État était au courant, voir complice, de l’attentat, sur fond de rivalités entre Madrid et Barcelone avant le référendum catalan sur l’indépendance, le 1er octobre. Un homme, qui a dit à El Pais que « le roi ne peut pas venir à une manifestation pacifiste et vendre des armes à l’Arabie Saoudite », a ajouté que « le gouvernement a caché des informations sur les terroristes aux Mossos d’Esquadra », la police régionale catalane.
Dimanche, Rajoy a dû répondre aux reportages sur sa débâcle à Barcelone. Il a refusé de répondre aux critiques des manifestants, mais il a affirmé avec arrogance : « Les insultes de certains, nous ne les avons pas écoutées » et ajouté: « Hier, nous étions là où nous devions être et avec ceux avec qui nous devions être, pour exprimer notre soutien aux victimes de la terreur et montrer notre solidarité avec l’immense majorité de Catalans sensibles et modérés ». Il a exigé que la Catalogne abandonne le référendum sur l’indépendance du 1er octobre et les « projets pour une rupture ».
Les responsables catalans, stupéfaits par l’opposition à la guerre, ont voulu la minimiser. « Nous ne devrions pas l’exagérer », a dit Carles Puigdemont, le président de la Generalitat de Catalogne sur les huées contre le roi. « Les gens se sont exprimés en liberté, en convivialité et en paix ».
La maire de Barcelone, Ada Colau, l’un des « maires du changement » soutenu par le parti Podemos a refusé de discuter du sentiment anti-guerre. « La citoyenneté ouvre la voie à la cité », a-t-elle dit benoîtement, pour saluer le soutien de Barcelone à la « convivialité, à la diversité et à la paix ». Elle a ajouté : « Dans une si grande manifestation, il y a une liberté d’expression et beaucoup de gens sortent avec leurs propres symboles et leurs questions complémentaires ».
La déclaration de Colau évite les questions politiques soulevées par l’attentat dans sa ville. Cet attentat horrible qui a fait 15 morts et plus de 100 blessés, est le dernier en date d’une vague d’attentats islamistes qui ensanglantent l’Europe depuis 2015, de Paris et Bruxelles à Berlin et Manchester. Les guerres impérialistes ne sont pas une question « complémentaire », mais la principale force motrice dans l’éruption d’attentats terroristes islamistes en Europe.
Washington et l’Union européenne se sont appuyés sur les milices islamistes en 2011 en Libye puis en Syrie, collaborant avec les pétromonarchies du Golfe, dont l’Arabie saoudite, pour injecter des milliards de dollars dans les réseaux islamistes. Ils ont recruté des dizaines de milliers de personnes en Europe, au Moyen-Orient et en Asie pour mener des attentats contre des régimes ciblés par l’OTAN. En 2012, le Pentagone a désigné un de leurs mandataires, la milice Al Nosra, comme un groupe terroriste lié à Al-Qaïda, mais elle a continué à recevoir le soutien de l’OTAN.
Les événements de Barcelone exposent les tensions de classe explosives qui montent en Europe. Depuis 2015, la classe dirigeante tolère les réseaux terroristes en tant qu’outil de politique étrangère, tout en utilisant les attentats menés par ces réseaux en Europe comme prétexte pour des mesures policières — l’état d’urgence en France, le verrouillage de Bruxelles, ou l’envoi des forces armées dans les rues de Grande-Bretagne — présentées comme étant des mesures antiterroristes. A présent, ce mensonge est de plus en plus décrédibilisé.
Les travailleurs, confrontés au chômage de masse et aux coupes sociales imposées par l’aristocratie financière en Europe, sont hostiles aux politiques militaristes et antidémocratiques de l’élite dirigeante. Cette opposition est d’autant plus explosive qu’elle met les travailleurs objectivement en conflit avec l’ensemble de la classe politique, y compris ses factions prétendument « à gauche ».
Les partis de pseudo-gauche comme Podemos – qui veut développer son influence parmi les officiers de l’armée et a recruté le général Julio Rodríguez Fernández qui a commandé les forces espagnoles dans la guerre de Libye en 2011 — sont profondément pro-guerre. Podemos a défendu agressivement la vente de navires de guerre espagnols en Arabie Saoudite. Le maire de Puerto Real, Antonio Romero, affirmait que ces ventes d’armes étaient essentielles pour créer des emplois.
Interrogé sur les huées contre le roi à la manifestations de Barcelone, le chef de Podemos, Pablo Iglesias, a fait le silence sur la guerre. Il a dit, « Les gens ont sorti leurs bannières, c’est beau ».
De même, l’attentat de Barcelone démasque les nationalistes catalans, qui continuent d’attaquer Madrid en avant du référendum d’indépendance catalane. Vendredi, Puigdemont a donné une interview au Financial Times de Londres pour attaquer le gouvernement Rajoy et accuser le PP d’avoir empêché les autorités catalanes d’arrêter les attaques.
« Nous leur avons demandé de ne pas exploiter la sécurité à des fins politiques. Malheureusement, le gouvernement espagnol avait d’autres priorités » a-t-il dit. Il a cité des responsables catalans qui, selon le Financial Times, mettent en cause « la décision de Madrid de bloquer l’embauche de nouveaux policiers catalans cette année et de faire traîner l’accès de la police locale aux informations d’Europol ».
Jusqu’à présent, personne n’a expliqué quel rôle le blocage par Madrid de l’accès de la police catalane aux bases de données internationales a joué dans l’attentat. Malgré l’attentat de Barcelone, Puigdemont a affirmé que la police catalane faisait un excellent travail. « La police catalane, même si elle n’a pas tous les outils dont elle a besoin… et est mal financée, a bien réussi à gérer la crise », a-t-il déclaré au Financial Times.
Ces remarques, après la marche de Barcelone, démasquent le caractère politique des forces qui cherchent à créer un État capitaliste indépendant en Catalogne. S’ils lancent des accusations explosives contre Madrid et développent des rivalités financières et stratégiques avec la bourgeoisie espagnole, ils sont hostiles à tout appel à l’opposition des travailleurs à la guerre ; ce sont de solides défenseurs de leurs propres forces de police. Ils s’avéreraient profondément hostiles à la classe ouvrière s’ils établissaient un pouvoir indépendant.
Alex Lantier

Article paru d’abord en anglais, WSWS, le 28 août 2017