Affichage des articles dont le libellé est Accident nucléaire. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Accident nucléaire. Afficher tous les articles

mercredi 18 juin 2025

Les comprimés d’iode des tranquillisants contre l’angoisse nucléaire

Source :  https://infokiosques.net/IMG/pdf/Iode-brochure.pdf

 Quelques problèmes


 Faut-il donner les comprimés aux enfants quand ils vont à l’école ? Faut-il
les confier aux enseignants ?
 Faut-il que les gens qui quittent leur habitation emportent les comprimés
avec eux ?
 Faut-il que les étrangers aux communes concernées se déclarent à la
mairie pour obtenir leurs comprimés ?
 Comment procéder pour les gens qui habitent hors de la zone concernée
par les comprimés et vont travailler dans cette zone ? Devront-ils se décla-
rer dans les mairies, faudrait-il les ficher ?
 Faut-il avertir les touristes qui ont l’intention de se rendre dans des zones
à haut risque qu’ils devront avoir leur comprimé ? Où pourront-ils l’obtenir ?
Dans les agences de tourisme ? Dans les syndicats d’initiative ? Dans les
mairies ? Ces organismes distributeurs devront-ils être ouverts en perma-
nence 24 h/24 ?
 Si l’information pour la prise d’iode est faite par radio, ne faudrait-il pas
fournir à la population des récepteurs à piles pour le cas où l’accident nu-
cléaire s’accompagnerait d’une panne de courant ?
Finalement le système soviétique qui interdisait à la population de se dé-
placer hors du lieu de résidence sans une autorisation, simplifierait notable-
ment la gestion de ces comprimés d’iode stable. L’organisation autoritaire
de la société est probablement la meilleure solution pour gérer l’énergie
nucléaire !  Roger Belbéoch’h
Lettre d’information du Comité Stop Nogent-sur-Seine, n° 77
Septembre 1997
1
Les comprimés d’iode
des tranquillisants contre l’angoisse nucléaire
La décision de distribuer des comprimés d’iode stable au voisinage des
centrales nucléaires françaises a donné lieu à des commentaires d’experts
médicaux très proches du lobby nucléaire, pour qui seuls les iodes radioac-
tifs auraient des effets néfastes sur la santé (du moins, c’est ce qu’ils pré-
tendent dans les médias). Ainsi, en prenant ces comprimés d’iode stable,
en cas d’accident grave, la population serait totalement protégée. Tout se
passe donc comme si le cocktail de radionucléides qui seraient rejetés en
même temps que les iodes (césium, ruthénium, argent, strontium, plutonium
et autres transuraniens), une fois inhalés et ingérés, n’avaient aucun effet
sur la santé. Il est vrai que, contrairement aux iodes radioactifs, qui ont pour
cible la thyroïde sur laquelle ils se fixent, ces radioéléments ne donneraient
pas d’effets spécifiques facilement identifiables sur des organes particu-
liers. Il serait donc difficile pour les personnes contaminées de les discerner
parmi les maladies « normales » et les experts pourraient facilement camou-
fler leurs effets.
S’il n’est pas possible pour les individus d’identifier les cancers radio-
induits non spécifiques, alors il n’est pas nécessaire pour les gestionnaires
et leurs conseillers scientifiques d’en tenir compte, d’autant plus que ces
cancers n’apparaîtraient que plus tardivement. Les iodes radioactifs ayant
un effet spécifique sur la thyroïde, et cela à relativement court terme (on
l’a vu après Tchernobyl avec l’apparition des cancers chez les enfants bié-
lorusses), il n’est donc pas possible de les négliger dans les gestions post-
accidentelles. Ainsi, le comprimé d’iode stable devient miraculeusement
l’antidote absolu contre les effets des rejets radioactifs en cas d’accident
nucléaire grave.
Quelques précisions sur les prises d’iode stable
L’iode stable est administré préventivement pour saturer la thyroïde et
empêcher qu’elle n’absorbe ensuite les iodes radioactifs rejetés dans les
accidents nucléaires. Dans cette situation, la thyroïde serait protégée des
effets du rayonnement causés par ces iodes radioactifs ingérés ou inhalés.
22
(Nous ne discuterons pas ici des contre-indications médicales qui ne sont
peut-être pas aussi anodines qu’on nous l’assure.)
Les experts de la Commission internationale de protection radiologique
(CIPR) dans la publication 63 de 1992 (Principes pour l’intervention pour
la protection du public en cas d’urgence radiologique) donnent quelques in-
dications sur les procédures à respecter pour que la prise d’iode stable soit
efficace. Remarquons que ces experts ont attendu pour nous livrer leurs
réflexions que Tchernobyl ait montré indiscutablement le développement
de problèmes thyroïdiens, entre autres des cancers, chez les enfants des
régions contaminées en Biélorussie, Ukraine et Russie. L’effet désastreux
sur la population prenant directement conscience qu’elle avait été contami-
née, malgré les dénégations officielles, n’est certainement pas étranger au
souci soudain porté aux iodes radioactifs chez les experts internationaux et
les gestionnaires nationaux.
La rapidité de la prise d’iode est le point important
La CIPR précise : « L’absorption d’iode radioactif est généralement
stoppée cinq minutes après l’administration de cent milligrammes d’iode
stable (pour les adultes). » (art. 70) Encore faut-il que cette ingestion d’iode
stable soit faite avant que l’iode radioactif ait agi notablement en saturant la
thyroïde, ce qu’indique l’article 71 : « Le bénéfice maximum est clairement
obtenu en prenant les tablettes d’iode stable avant l’exposition aux iodes
radioactifs ou le plus tôt possible après. L’administration quelques heures
après l’exposition à une incorporation unique d’iode radioactif peut réduire
l’activité de la thyroïde d’un facteur pouvant aller jusqu’à 2. Une petite ré-
duction de la dose à la thyroïde pourrait être obtenue si l’administration d’io-
de stable est retardée au-delà de six heures et l’action protectrice est nulle
au-delà de douze heures après que l’ingestion/inhalation d’iode radioactif a
cessé. » Ainsi, la CIPR indique que l’efficacité d’une prise d’iode stable pour
réduire les effets des iodes radioactifs est très petite après un délai de six
heures pour les personnes sous un panache d’iodes radioactifs.
Prenons ces six heures comme référence. Pour les habitants proches
du réacteur à problèmes, il faudrait que le directeur de la centrale donne
l’alerte suffisamment longtemps avant le début des rejets pour que tous les
gens concernés soient correctement informés (par exemple, qu’ils aient le
temps de rentrer chez eux chercher leur comprimé) sinon leur protection
serait réduite, voire illusoire, du moins pour le réacteur de leur voisinage,
mais pas forcément pour un désastre sur les autres sites. Un vent normal
3
de 20 à 30 km/h transporterait l’iode radioactif à une distance comprise
entre 120 et 180 km en six heures. C’est la distance au-delà de laquelle il
serait éventuellement possible de se protéger. Un vent plus violent de 40
km/h porte la distance à 240 km. Enfin, dans la vallée du Rhône particu-
lièrement nucléarisée, si le mistral ou la tramontane soufflent à une vitesse
d’environ 60 km/h, la distance que l’on pourrait protéger se situe au-delà
de 360 km. On voit, compte tenu de l’implantation des centrales nucléaires
dans notre pays, que c’est l’ensemble du territoire qu’il faudrait protéger et
non pas la population des quelques kilomètres au voisinage des réacteurs.
Le Pr Schlumberger de l’Institut Gustave-Roussy concluait de la façon
suivante son article intitulé « Les cancers de la thyroïde après Tchernobyl »
publié dans la très officielle revue de la Société française de radioprotec-
tion, Radioprotection (1994, vol. 29, n° 3, p. 397-404) : « L’accident de
Tchernobyl a montré que les populations vivant à plusieurs centaines de
kilomètres de la centrale (région de Brest notamment) (il s’agit de la région
de Brest-Litovsk en Biélorussie, à la frontière polonaise) peuvent être for-
tement contaminées et développer dans les années qui suivent un cancer
de la thyroïde.
Ceci montre que les plans d’intervention doivent être établis au niveau
d’un pays, voire d’un continent. » On voit que la distribution d’iode dans un
périmètre de 5 km autour des centrales françaises est un signe de panique
irrationnelle et d’incompétence notoire des autorités qui seraient chargées
de gérer une « urgence radiologique » (terme pudiquement utilisé officielle-
ment pour catastrophe nucléaire). Irrationalité non pas par rapport à l’éven-
tualité d’un désastre nucléaire mais par rapport à l’efficacité de ces autori-
tés pour gérer de tels événements. À moins bien sûr que ces distributions
de comprimés d’iode stable ne soient pas envisagées pour protéger les
thyroïdes de la population mais pour réduire ce que les experts en catas-
trophes industrielles nomment maintenant le « risque psychologique » qui
pourrait conduire les habitants près des centrales nucléaires à exiger rapi-
dement leur mise à l’arrêt. En cas d’accident grave, ce « risque psychologi-
que » pourrait amener des « turbulences sociales » particulièrement redou-
tées des gestionnaires. Ils espèrent qu’une population qui se croit protégée
demeure plus calme. En somme, ces comprimés d’iode stable n’auraient
qu’un rôle de tranquillisant. De plus, on essaie par cette procédure de res-
ponsabiliser les gens. En somme, s’il leur arrive des ennuis de santé après
un accident nucléaire, ce sera parce qu’ils n’ont pas pris correctement leur
iode stable. C’est la victime qui devient responsable. Une trouvaille !

mardi 15 février 2022

Code nucléaire, ONU, couple franco-allemand... Michel Onfray : "Macron va se lâcher. S'il est élu, on va avoir droit à tout"

vendredi 17 mars 2017

La vraie menace nucléaire / The real nuclear threat


Par Dmitry Orlov – Le 7 mars 2017 – Source Club Orlov


Le 26 janvier 2017, le Bulletin de la Commission des sciences et de la sécurité des scientifiques atomiques a avancé son Horloge du Jugement dernier, 30 secondes plus près du minuit métaphorique, et elle est maintenant à seulement 2,5 minutes de minuit. Pourquoi le Conseil a-t-il décidé de faire ce changement? Essentiellement, « parce que Donald Trump ». Dans d’autres informations, le Conseil a également observé que, bien que l’accord de Paris sur le climat soit une bonne chose, le climat est assez proche de minuit aussi.

Ce sont des gens très sérieux : bien formés, des professionnels, des lauréats de prix Nobel, en un mot, des experts. Nous devrions faire confiance à leur parole. Mais eux, ils font confiance à la parole de Donald Trump ! Apparemment, aucun d’entre eux n’est expert en Donald Trump. Je ne prétends pas l’être non plus, donc pour le paragraphe qui suit, permettez-moi de m’en remettre à mon vieil ami et expert attitré sur toutes les choses concernant Trump, le Capitaine Obvious.


Si vous regardez la manière de Trump de faire des affaires, il a toujours été très prudent et peu adepte du risque. Si vous regardez ses manœuvres politiques et si vous feuilletez son livre, L’art de conclure une affaire, vous allez découvrir que sa technique de négociation consiste toujours à faire une première offre extrême, puis à faire des compromis. Et si vous regardez son flux Twitter, vous découvrirez qu’il aime troller les gens. Ces savants atomiques respectés ont-ils été trollés? Il semblerait que oui…

Ainsi, je reste assez peu impressionné par l’hypothèse indémontrable faite par les experts atomiques, que la bouche de Trump est capable de faire bouger l’aiguille minuscule de l’horloge du jugement dernier. Mais je suis encore moins impressionné par quelque chose d’autre : l’échec total et absolu de ces experts du nucléaire pour comprendre ce qu’est la menace nucléaire réelle, qui est, à ce moment, extrême. Pour cela, ils peuvent peut-être être pardonnés ; si tout ce qu’ils font, c’est de lire et d’écouter les médias occidentaux, alors ils ne trouveront jamais rien à ce sujet. Les sources de renseignements occidentales ne sont pas meilleures, car elles semblent avoir été « piratées par les Russes ».

En fait, il semblerait que la seule façon de se faire une idée de ce qui se passe réellement… c’est d’accorder une attention aux Russes eux-mêmes. Voici quelques liens :

http://vz.ru/opinions/2017/3/3/860454.html
https://jpgazeta.ru/ukrainskiy-mirnyiy-atom-priglashenie-na-mirotvorcheskuyu-operatsiyu/
http://ren.tv/novosti/2017-03-05/neadekvatno-i-nevozmozhno-vtoroy-energoblok-krupneyshey-aes-ukrainy-otklyuchili
https://riafan.ru/645355-pogruzhenie-vo-tmu-chto-oznachaet-goryachii-ostanov-bloka-2-zaporozhskoi-aes

Oui, c’est tout en russe, et non, GoogleTranslate n’est pas votre ami, il n’y a pas de substitut pour esquiver au moins six semestres de russe.

Mais ici, vous pouvez trouver une bonne mise à jour en français de la situation générale en Ukraine. Malheureusement, l’auteur ignore la dimension du risque nucléaire. Le Saker est bon, mais il y a un gros morceau de l’image qui manque, alors s’il vous plaît, lisez son article mais je vais y ajouter des détails assez importants.

Tout d’abord, posons un peu le cadre. L’Ukraine a hérité d’un secteur de l’énergie très impressionnant de l’URSS, qui comprenait 15 réacteurs nucléaires, d’énormes installations hydroélectriques et une grande capacité de production thermique, utilisant le gaz naturel et le charbon. À l’exception de trois réacteurs nucléaires qui ont été ravitaillés par Westinghouse (avec des résultats mitigés, leurs barres de combustible tendent à se déformer et à se bloquer, désactivant le réacteur), tout le combustible nucléaire de l’Ukraine provient d’un seul fournisseur, en Russie. Tout le gaz naturel de l’Ukraine provient également de la Russie, mais comme les politiciens ukrainiens ne veulent pas travailler avec la Russie pour des raisons nationalistes, le gaz russe arrive maintenant en Ukraine depuis l’Ouest, mais à un coût plus élevé. En outre, il n’y en a pas assez. Les centrales thermiques à charbon de l’Ukraine ont été conçues pour brûler le charbon ukrainien, en particulier l’anthracite, qui provient spécifiquement de la région du Donbass, maintenant sous contrôle séparatiste.

Si on creuse encore, on peut commencer à comprendre quelle est la nature du risque réel. La demande en électricité fluctue d’heure en heure et de jour en jour. La demande d’électricité maximale, c’est le matin et le soir, avec une demande plus élevée en semaine que pendant la nuit ou le week-end. Les centrales nucléaires, hydroélectriques, alimentées au charbon et au gaz diffèrent, dans la mesure où elles peuvent compenser les variations de la demande d’électricité en augmentant et en diminuant leur production. L’hydroélectricité est de loin la plus souple, car les vannes peuvent être ouvertes et fermées en quelques minutes, ce qui coupe les turbines. Le gaz l’est également, suivi du charbon. Le nucléaire est la source la moins flexible, parce que le combustible nucléaire produit de la chaleur en se décomposant le long d’une chaîne de désintégration qui se compose de nombreux isotopes radioactifs se dissociant à des taux différents – certains rapides, certains lents – conférant au système entier une énorme inertie. À moins qu’un réacteur nucléaire ne soit activé ou arrêté assez lentement, la production d’énergie ne sera pas directement proportionnelle à la commande. Si l’opérateur est négligent, il est possible de provoquer une fusion, comme cela s’est produit en Ukraine, à Tchernobyl, en avril 1986.

Depuis le renversement du gouvernement ukrainien au printemps 2014, l’économie ukrainienne, qui n’a pas bien fonctionné depuis l’éclatement de l’URSS, est tombée en panne, avec un recul annuel du PIB à deux chiffres, la transformant en un pays de réfugiés et de pauvres. Jusqu’à maintenant, l’Ukraine possédait une capacité industrielle très impressionnante, qu’elle avait héritée de l’URSS et qui était attachée à l’industrie russe par une multitude de relations d’affaires. Quand en 2014, les nationalistes ukrainiens ont pris le pouvoir, ils ont commencé à travailler dur pour couper ces liens, et une grande partie de ces industrie ont été fermées. C’étaient ces industries, travaillant en équipes 24 heures sur 24, qui produisaient la charge de base de la demande électrique que les centrales nucléaires fournissaient si bien.

Avec la baisse spectaculaire de l’activité industrielle, la charge de base a été beaucoup réduite. Les importations de gaz naturel étant restreintes, en raison de l’incapacité des Ukrainiens à négocier un rabais avec les Russes ou à payer le plein prix du gaz dont ils ont besoin, leur capacité de manœuvre à l’aide des centrales au gaz a été beaucoup réduite. Et avec la guerre civile en Ukraine orientale, les fournitures de charbon ont aussi été réduites.

Et voici le coup de grâce. Un petit groupe armé de nationalistes ukrainiens a décidé de bloquer le Donbass et de faire un coup politique. Même si l’armée ukrainienne aurait dû se débarrasser de ce groupe non autorisé, l’état de décadence politique est si profond que rien n’a été fait, ni même dit à ce sujet. En réponse, les autorités séparatistes du Donbass ont annoncé un contre-blocage et n’exportent plus de charbon vers l’Ukraine. Elles l’exporteront vers la Russie.

Gardez à l’esprit que les usines ukrainiennes utilisant du  charbon n’ont pas besoin de charbon mais d’anthracite, et le seul endroit où elles pourraient éventuellement s’en procurer, c’est le Donbass. Tout d’abord, il n’y a pas tant de sources d’anthracite que cela de par le monde, mais même si l’Ukraine pouvait trouver un moyen de brûler les couches inférieures – la lignite et le charbon bitumineux –, elle n’a pas les ports pour recevoir ces importations. Rappelez-vous, toute la capacité industrielle ukrainienne fait partie de l’héritage soviétique, et les planificateurs centraux soviétiques ne prévoyaient aucune importation de charbon.

Il en résulte que l’énergie nucléaire est désormais responsable de 60% de la production d’électricité en Ukraine, tandis que la production de charbon et de gaz a chuté de 39%. Ce que cela implique, c’est que les réacteurs nucléaires sont sur des cycles d’arrêt / redémarrage journalier, une prescription pour la catastrophe. Cette situation s’accompagne de la montée en flèche des tarifs de l’électricité et de pannes de courant généralisées. Ce n’est pas une situation propice à la stabilité sociale, dans un pays qui est déjà un État défaillant, dépassé par des gangs de voyous errants, lourdement armés. Les nationalistes farouchement nationalistes – comme ceux qui ont bloqué le Donbass – peuvent très bien décider de bloquer les livraisons de combustible nucléaire russe. Et alors quoi ?

Même avant cela, la montée en puissance incessante des 15 réacteurs nucléaires de l’Ukraine entraînera tôt ou tard des pannes et peut-être même des effondrements. Comment un État défaillant, en proie au sentiment séparatiste (non seulement dans le Donbass, mais aussi à Marioupol, Odessa, Kharkov et d’autres régions), est-il censé agir, face aux calamités nucléaires au milieu des pannes de courant généralisées ? Certaines voix en Russie proclament que pour éviter de multiples catastrophes nucléaires au cœur de l’Europe, il est essentiel de prendre les installations nucléaires de l’Ukraine sous contrôle international. Les seuls qui peuvent effectivement le faire sont des forces spéciales russes (comme celles qui se sont frottées récemment à ISIS à Palmyre). Face à la perspective de 14 Tchernobyls à sa porte, l’Union européenne est peu susceptible de s’y opposer. Bien sûr, cela mettra fin à l’expérience ukrainienne d’indépendance la plus récente, et jusqu’à présent la plus longue, et marquera la fin de l’Ukraine comme une entité nationale soi-disant souveraine.

Je pense donc que c’est la plus grande menace nucléaire à laquelle est confrontée l’humanité. Contrairement à ces experts en chambre hyper-ventilés aux tweets de Trump, qui ont déterminé qu’on est maintenant précisément 3,5 minutes avant minuit, je ne vais pas fixer de délai. Je ne recommande pas non plus de rester debout et de regarder ce qui reste de l’Ukraine dégénérer en Somalie ou en Libye, avec 15 Fukushimas.

Dmitry Orlov

Note du Saker Francophone

Dmitry a rendu payants ses articles en anglais et nous fait la gentillesse de nous permettre de les traduire pour vous, intégralement. N'hésitez pas à approfondir ses analyses croisées de l'URSS et des USA en matière de collapsologie.

source : http://lesakerfrancophone.fr/la-vraie-menace-nucleaire

vendredi 25 décembre 2015

Les infrastructures nucléaires en Ukraine : danger constant et en augmentation / The nuclear infrastructures in Ukraine: constant and increasing danger

MacarelLe 25 décembre 2015 à 14h19
Afficher/Masquer
Décidément, nous les “sapiens” (les mal nommés), avons créé un monde complexe (trop ???).
Pour Dmitry Orlov, les hivers anormalement doux seraient une bénédiction par rapport à la situation de plus en plus précaire des infrastructures électro-nucléaires de l’Ukraine, liées à la situation économique et politique désastreuse de ce pays.
extrait :
Quel est le risque d’un accident nucléaire majeur en Ukraine ? Eh bien, il s’avère, très élevé : tout récemment on en a évité un de justesse lorsque certains Ukro-nazis ont fait sauter les lignes électriques alimentant la Crimée, déclenchant une panne d’électricité qui a duré plusieurs jours. Les Russes se sont dépêchés de mettre en place une ligne depuis la Russie continentale, permettant à la Crimée d’être à nouveau alimentée. Mais pendant que tout ceci se passait, l’Ukraine du Sud, avec ses 4 blocs d’énergie, a perdu sa connexion au réseau, et ce n’est que grâce aux très rapides, actions expertes prises par le personnel qu’à été évité un accident nucléaire.
J’espère que vous le savez déjà, mais, juste au cas où, permettez-moi de rappeler à nouveau. Une des pires choses qui puisse arriver à un réacteur nucléaire est la perte de l’approvisionnement en électricité. Oui, les centrales nucléaires produisent de l’électricité- la plupart du temps-, mais elles doivent être alimentés en électricité tout le temps pour éviter un effondrement. C’est ce qui est arrivé à Fukushima Daiichi, avec pour résultat une dispersion au sol de radionucléides aussi loin que Tokyo, et une fuite d’une mixture radioactive dans le Pacifique, qui n’a cessé depuis, .
Ainsi donc le scénario de cauchemar pour l’Ukraine est simple. La température descend en dessous de zéro et y reste pour quelques semaines. Les réserves en charbon et gaz naturel s’épuisent ; Les centrales thermiques sont fermées; le réseau électrique s’écroule; Les pompes de refroidissement des 19 réacteurs nucléaires (qui, soit dit en passant, n’ont probablement pas été révisées aussi récemment qu’ elles auraient dû l’être) arrêtent le pompage; fusion du coeur!
Donc, si vous voulez dire une prière pour l’Ukraine en cette saison de Fêtes de fin d’année, ne vous donnez pas cette peine, car c’est peine perdue. Par contre dites en une pour le réchauffement climatique. Si, cet hiver reste très, très chaud, alors le scénario “19 Fukushima” pourrait être évité. Ceci n’est pas impossible: nous avons eu une succession d’ hivers anormalement chaud les uns après les autres, et chaque mois qui passe établit de nouveaux records. L’avenir semble s’annoncer chaud- voire très chaud. Prions pour qu’il ne devienne pas aussi chaud- sur le plan radioactif.
Quand je pense que certains, proposent de construire toujours plus de réacteurs nucléaires de par le monde, pour lutter contre le réchauffement du climat. Au prétexte que c’est une énergie “bas carbone”, décidément, faire la part des choses entre les rétroactions positives ou négatives, dans un système devenu très complexe, ne va pas être une mince affaire.
Hors de la décroissance de notre consommation d’énergie point de salut. Cela veut dire réorienter totalement nos modes de vie vers plus de sobriété, donc inverser les flux de population des villes vers les campagnes et relocaliser tout ce qui peut l’être, pour cela : une seule option, sortir du système capitaliste. C’est le défit auquel doit s’atteler sans plus attendre l’humanité, si elle croit encore en l’avenir de l’espèce.
“Crise du capitalisme : André Gorz avait tout compris”
En ce jour l’on peut croire au Père Noël, comme je le disais plus haut ;-)
source : https://www.les-crises.fr/noel/