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samedi 28 juin 2025

Tout détruire pour mieux reconstruire : une manipulation des élites mondiales ?

Source : https://www.francesoir.fr/opinions-editos/tout-detruire-pour-mieux-reconstruire-une-manipulation-des-elites-mondiales

Auteur(s)
Xavier Azalbert, France-Soir


Tout détruire
Tout détruire pour mieux reconstruire : une manipulation des élites mondiales ?
Pixabay

Une guerre orchestrée ?

Depuis le 13 juin 2025, les médias occidentaux ont diffusé des images de destructions importantes en Iran et en Israël, attribuées à une « guerre » marquée par des bombardements et des tirs de missiles. Mais que se passe-t-il vraiment ? Un géopolitologue et historien, fort de 40 ans d’analyse, avance une hypothèse troublante : « ces destructions ne seraient pas le fruit d’un conflit spontané, mais d’un accord entre les dirigeants des deux pays pour raser des zones ciblées et reconstruire une « nouvelle Jérusalem », un projet à la fois symbolique et économique. » Cette thèse, qui évoque une gouvernance planétaire orchestrée par des élites déconnectées, mérite d’être examinée.

tout démolir

La fracture consacrée entre les élites et le peuple établie dans les sondages récents est l’élément qui m’a conduit à m’intéresser à cette thèse. En effet, 65 % des Français considèrent Macron comme un mauvais président, 56 % ont honte de lui, et seuls 4 % pensent qu’il mène le pays dans la bonne direction. Cette défiance s’étend au gouvernement, avec 67 % des sondés déclarant n’avoir aucune confiance en lui et 70 % estimant que lui et son gouvernement n’agissent pas dans l’intérêt de la population. Ce n’est pas la première fois que de telles hypothèses voient le jour, cependant les évènements récents donnent matière à réfléchir. Voici pourquoi.

 

La grande majorité, voire l’ultra majorité des dirigeants mondiaux, des chefs d’État aux responsables des banques centrales, en passant par les patrons des trusts pharmaceutiques, agroalimentaires et des GAFAM, semblent agir de concert. Selon certains observateurs de plusieurs horizons, « ils formeraient une unité de commandement au service d’intérêts supranationaux, potentiellement liés à un petit groupe d’élites influentes ». Le traité sur l’Antarctique, signé par tous les pays, y compris la Corée du Nord, quiinterdit l’accès à ce continent, illustre qu’une coordination globale est possible même si elle se fait rare. Ce n’est pas une preuve définitive, mais un indice troublant.

Ces élites se retrouvent dans des cercles aux « règles et contours opaques » comme le Forum économique mondial (Davos), le groupe Bilderberg et le Club de Rome pour ne citer que ceux-là. À Davos, des figures comme Klaus Schwab discutent de projets comme le « Great Reset », présenté comme une refonte de l’économie mondiale, mais à desein prêt à « servir des agendas de reconstruction post-conflit » m’explique un visiteur assidu de Davos. Fort de son expérience à haut niveau dans le lobbying et le conseil en management, il ajoute : « beaucoup de ces sujets sont discutés en marge de ces forums dans des discussions privées, et c’est d’ailleurs l’objet de ces forum de proposer aux divers participants d’avoir des groupes de travail ou d’étude en marge des grandes messes ». Bilderberg, avec ses réunions confidentielles depuis 1954, réunit politiciens, militaires et financiers, souvent sélectionnés pour « leur loyauté indélébile à des réseaux laissant de coté la méritocratie » décrit « l’expert Davossien ». Le Club de Rome, avec ses rapports sur la surpopulation, alimente l’idée d’un contrôle démographique, où des conflits orchestrés serviraient à « réguler » les masses. Quand Emmanuel Macron parle de « fin de l’abondance » ou Valérie Hayer défend des politiques impopulaires, on aperçoit une élite déconnectée, sélectionnée non pour son bon sens qui viserait à défendre les intérêts du peuple, mais pour son allégeance à ces cercles qui vise à défendre un agenda qui va trop souvent à l’encontre des intérêts des populations.

Sondage 12 MAI 2025

 
Iran-Israël : destructions ciblées ou mascarade ?

Les destructions en Iran et en Israël, attribuées à des missiles ou des drones, soulèvent des questions. Pourquoi les cibles ne sont-elles pas des infrastructures stratégiques (centrales électriques, postes de commandement), mais des zones résidentielles ou commerciales, comme si elles paraissaient promises à la démolition ?

À Tel-Aviv, par exemple, les quartiers touchés coïncident avec des projets de rénovation urbaine, comme l’a noté le politologue Olivier Demeulenaere dans un article du 15 juin 2025 « La guerre entre Israël et l’Iran : une PSY-OP ? ». Il observe que les zones « frappées » à Tel-Aviv correspondent à des plans d’ « évacuation-reconstruction » bloqués depuis des années, gérés par des entreprises liées à des fonds d’investissement mondiaux.

De plus, les images diffusées semblent parfois incohérentes : absence de cratères typiques de missiles, bâtiments effondrés comme lors de démolitions contrôlées, flux en direct montrant des jets, mais pas de missiles. Il n’est donc pas impensable, selon deux spécialistes israéliens, opposés au régime actuel de Netanyahou, « que des explosifs auraient pu être placés à l’intérieur des bâtiments par des agents locaux » ; au même titre que l’effondrement controversée de la septième tour (WTC 7), le jour des attentats du 11 septembre 2001, ce bâtiment qui abritait des archives financières. Cette hypothèse expliquerait le faible nombre de victimes : les habitants seraient évacués avant les bombardements à but de « destructions ».

 
Les enjeux : une « nouvelle Jérusalem » ?

Pourquoi détruire pour reconstruire ? La région Iran-Israël est stratégique : gisements de pétrole et de gaz, voies maritimes, et un symbolisme religieux unique (lieu saint pour juifs, chrétiens et musulmans). Une « nouvelle Jérusalem » pourrait devenir un hub économique régional, contrôlé par des multinationales liées aux élites de Davos ou Bilderberg.

Les contrats de reconstruction, attribués à des promoteurs proches des cercles financiers, généreraient des profits colossaux. Le faible cours du pétrole et de l’or, malgré les annonces de « guerre », renforce l’idée qu’une mise en scène n’est pas à exclure : les marchés, souvent sensibles aux conflits, semblent indifférents.

 
Les peuples, victimes d’une manipulation ?

Les huit milliards d’habitants de la planète, réduits à des « consommateurs » ou de la « main-d’œuvre », sont les premières victimes. En Iran et en Israël, les habitants des zones détruites subissent des déplacements forcés et des pertes matérielles, tandis que les médias attisent la peur et la division. Cette stratégie de « diviser pour mieux régner » maintient les élites au pouvoir, comme elles l’ont fait depuis 1945, orchestrant des crises pour détourner la colère des peuples. 

Aujourd’hui, avec Internet et une prise de conscience croissante, les dirigeants, notamment occidentaux, semblent craindre une ou des révolte(s) telle la montée des Gilets jaunes en 2018 qui fit grandement peur au président Macron. Les appels répétés d’Emmanuel Macron ou d’Ursula von der Leyen à la construction d’une armée européenne visant à extraire quelques 850 milliards des européens accompagnés d’une rhétorique de type « troisième guerre mondiale » pourraient viser à précipiter les peuples dans un conflit global, étouffant ainsi toute velléité de rébellion.

 
Et maintenant ?

Si cette hypothèse se révèle erronée, la Charte de Munich me rappellera au devoir de publier une réfutation établie sur des preuves solides. Mais, les incohérences actuelles – absence de cibles stratégiques, images douteuses, silence des marchés – exigent des réponses. 

Les citoyens doivent enquêter, consulter des sources alternatives et exiger des investigations indépendantes. Les élites de Davos, Bilderberg ou du Club de Rome ne rendront pas de comptes sans pression populaire au même titre que les administrations rendent de plus en plus difficile l’accès aux données; par exemple, sur la mortalité toutes causes avec statut vaccinal telle que demandée par Laurent Toubiana et BonSens.org depuis bientôt trois ans. Ou même les fameux échanges de SMS entre Von der Leyen et Albert Bourla autour de la négociation d’un des plus gros contrats de vaccins. S’ils n’ont rien à cacher, alors pourquoi ne montrent-ils pas ces échanges ou les données ? 

Il est temps de reprendre notre souveraineté, confisquée par une gouvernance qui traite les peuples comme des pions, s’assoient sur les règles de droits et la transparence qu’ils invoquent à tout bout de champ.

 

Vérité ou manipulation ? Entre Machiavel, Roosevelt et les ambiguïtés de Trump

Entre Machiavel, qui enseignait aux puissants qu’« il vaut mieux être craint qu’aimé », et Roosevelt, qui affirmait que « la seule chose dont nous devons avoir peur, c’est la peur elle-même », il est difficile de choisir. 

Les élites semblent avoir adopté la leçon de Machiavel, utilisant la peur pour diviser et régner, donnant l’impression d’orchestrer des crises comme celle entre l’Iran et Israël pour servir leurs intérêts. Mais Roosevelt nous rappelle que la peur, mal maîtrisée, peut changer de camp.  Ce qui est plus inquiétant n'est pas la voix de ceux, les sur-communicants, les accros à la communication, qui utilisent ces conflits pour s'exprimer à outrance, mais celle de ceux qui œuvrent dans le silence.

La « guerre » Iran-Israël est-elle un conflit géopolitique classique ou une pièce de théâtre orchestrée par une élite mondiale ? Ce 25 juin 2025, au sommet de l’OTAN, Donald Trump a revendiqué la fin de la « Guerre de Douze Jours » entre Israël et l’Iran, affirmant avoir « anéanti » la menace nucléaire iranienne tout en niant que les frappes visaient des sites nucléaires. Ces contradictions – une guerre terminée en un temps record, des destructions sélectives, un cessez-le-feu fragile – renforcent les soupçons d’une mise en scène. Qui a œuvré en coulisses pour que l'Iran, attaquée, apporte une riposte ?   

Grâce à Internet et à une prise de conscience croissante, les peuples pourraient retourner cette peur contre leurs dirigeants. 

La « nouvelle Jérusalem » des élites deviendra-t-elle leur chute ?

À nous de poser les bonnes questions, d’exiger des réponses et de reprendre notre souveraineté.

jeudi 26 janvier 2017

Divide ut regnes, Ordo ab chaos... Il devient urgent de penser à la paix. Michel Collon propose une grille d'analyse pouvant inspirer un mouvement de paix qui ne divise pas mais rassemble / Divide ut regnes, Ordo ab chaos... It becomes urgent to think for the peace. Michel Collon proposes a railing of analysis which can inspire a peace movement which does not divide but gathers

Ci-dessous, un pack de 4 vidéos indissociables. Recommandé à tous ceux qui refusent de stigmatiser les déplorables... ou les bobos, à tous ceux qui croient en la pertinence des propos de Michel Collon, à tous ceux qui pensent que le danger de guerre totale est une réalité possible et imminente.

A relayer sans modération.

Christophe


1. Un spectacle haut en couleurs : Big joe, l'Afro-américain, a priori sympa, sincère voire émouvant défend trump avec tout son coeur... au coeur d'une manif manifestement anti-trump. Acteur ou non, il porte la parole d'une grosse partie de l'Amérique. Au passage, admirez la tête du "journaliste-fouteur-de-merde", heureux du "débat" qui s'installe. 




2. Michel Collon, l'homme de la situation, l'homme providentiel (oufti oui je sais c'est dangereux, ça ne peut pas exister). Ah si ce brave Big joe et tous ces braves manifestants pouvaient prêter attention à ce qui suit, il ne faudrait pas grand chose pour qu'ils s'embrassent et s'allient...




3. Pour parfaire le travail



4. Un zeste de Mélenchon aussi (en espérant qu'il n'appelle pas à voter Macron au deuxième tour)

... quelques clés de compréhension à propos de Trump, de la Russie et de la Chine à 4'28"  by himself




5. Un long texte pour considérer la géopolitique sous l'angle d'un grand jeu   

http://www.revueconflits.com/le-nouveau-grand-jeu-bonus/

6. Et dans la continuité de ce grand jeu, cet article de Pepe Escobar 

Ce que nous réserve la nouvelle administration Trump

Pepe Escobar

Par Pepe Escobar – Le 19 janvier 2017 – Source Sputnik News

La nouvelle ère Trump s’amorce. Attendez-vous très bientôt à toute une série de rebondissements géopolitiques et géo-économiques imprévisibles.

J’ai soutenu que la stratégie déployée par Henry Kissinger, le gourou de Trump en matière de politique étrangère, pour contrer le redoutable trio favorisant une intégration eurasienne (Russie, Chine et Iran), est une version remixée du classique Diviser pour régner, en séduisant la Russie pour l’éloigner de son partenariat stratégique avec la Chine, tout en continuant de harceler l’Iran, le maillon le plus faible du trio.

C’est ce qui se joue d’ailleurs, comme les débordements de certains des membres du cabinet proposé de Trump le démontrent, lorsqu’ils comparaissent devant le Sénat des USA. Dans le royaume du baratin, certaines factions rappellent justement la politique chinoise de Nixon, conçue par Kissinger, en se disant très emballés par la perspective de pouvoir contenir au moins une de ces puissances « susceptibles de se liguer contre les USA ».

Kissinger et le Dr. Zbig « Grand échiquier » Brzezinski sont les deux plus grands dalangs (maîtres de marionnettes) occidentaux autoproclamés de l’arène géopolitique. Par opposition à Kissinger, Brzezinski, le mentor d’Obama en matière de politique étrangère, fidèle à sa russophobie, propose une politique de diviser pour régner misant sur la séduction de la Chine.

Cela dit, après avoir examiné ma thèse, une source influente du milieu des affaires de New York, très proche des véritables Maîtres de l’Univers au demeurant discrets, qui a correctement prédit la victoire de Trump des semaines à l’avance, a été cinglante à l’endroit de ces précieux dalangs. Mais elle s’est surtout proposée d’expliquer en détail comment les Maîtres de l’Univers ont exposé la nouvelle normalité directement à Trump. Appelons-la « X ».

La Chine sous haute surveillance

« X » commence par dire ce que les porte-parole habituels de l’État profond aux USA, qui vénèrent leurs idoles, n’osent jamais affirmer, du moins en public : « Il est important de ne pas donner trop de poids à Kissinger ou à Brzezinski, qui ne sont que des façades pour ceux qui prennent les décisions, et dont le rôle consiste à recouvrir ces décisions d’une patine d’intellectualité. Leur contribution ne signifie pas grand-chose. J’utilise leurs noms à l’occasion, car je ne peux nommer ceux qui rendent vraiment les décisions. »

C’est à partir de là que « X » définit la nouvelle normalité : « Trump a été élu avec le soutien des Maîtres, pour qu’il penche la balance en faveur de la Russie. Les Maîtres ont leurs pions dans les médias et au Congrès, qui poursuivent une campagne de dénigrement contre la Russie. Ils disposent aussi de leur marionnette Brzezinski qui s’en prend également à la Russie, en déclarant que ‘l’influence mondiale des USA dépend de sa coopération avec la Chine’. L’objectif est de forcer la Russie à coopérer et à placer ses jetons en faveur de Trump à la table des négociations. C’est la technique du bon flic et du méchant flic. Donald est perçu comme le bon flic qui souhaite de bonnes relations avec la Russie, tandis que le Congrès, les médias et Brzezinski jouent le rôle du mauvais flic. On aide ainsi Trump dans ses négociations avec la Russie, Poutine étant conscient de la position ‘précaire’ de son ami, ce qui devrait l’amener à faire des concessions majeures comme on dit. »

Ce qui nous amène à parler de la façon dont Taïwan – et le Japon – se sont retrouvés dans le bain. « En parlant aux Taïwanais, Donald montre aux Russes que son virage, c’est du sérieux. Mais on a décidé de mettre aussi le Japon dans le bain, en tant que prédateur s’en prenant à l’industrie américaine, par une attaque contre Toyota, bien méritée d’ailleurs. C’est que les Maîtres ont jugé plus prudent de modérer la position, par crainte que notre renforcement du Japon contre la Chine ne soit perçu comme une trop grande provocation. »

Il faut donc s’attendre à ce que la Chine, comme l’a prévu Kissinger, à qui « il est important de ne pas trop donner de poids », demeure constamment sous haute surveillance : « Les Maîtres ont décidé de réindustrialiser les États‑Unis et veulent ramener les emplois de Chine. Ce qui est souhaitable du point de vue des Chinois, car pourquoi vendraient-ils le fruit de leur travail aux américains, pour un dollar qui n’a pas de valeur intrinsèque en n’obtenant pratiquement rien en retour? Chaque travailleur chinois devrait avoir une voiture dans son garage et la Chine va devenir un plus grand producteur de voitures que l’UE, les USA et le Japon réunis. Sa richesse, la Chine la gardera à l’intérieur de son territoire. »

Pourquoi la Chine plutôt que la Russie? « La Russie étant un pays de ressources naturelles, qui possède un complexe militaro-industriel gigantesque (la seule raison pour laquelle on la respecte secrètement), elle n’est pas engagée dans des pourparlers commerciaux difficiles, car elle n’exporte pratiquement rien d’autre que des ressources naturelles et du matériel militaire. Les Maîtres veulent ramener les emplois délocalisés du Mexique et d’Asie (Japon, Taïwan, etc.), comme l’a démontré la sortie de Trump contre le Japon. La principale raison sous-jacente est que les USA ont perdu le contrôle des mers et ne sont pas en mesure de sécuriser leurs composantes militaires, en cas de guerre majeure. Cette réalité indéniable dissimulée à l’arrière-scène est tout ce qui importe désormais. »

En quelques mots seulement, « X » décrit l’inversion d’un cycle économique : « Les Maîtres ont empoché de l’argent du transfert des industries en Asie (Bain Capital en a fait sa spécialité) et Wall Street a fait pareil en profitant des taux d’intérêt plus bas sur les capitaux recyclés des déficits commerciaux. La question est maintenant devenue stratégique et ils vont faire de l’argent en misant sur le retour des industries qui réduiront leurs investissements en Asie pour les ramener aux États‑Unis, où nous reconstruisons la capacité de production. »

« X » est un adepte de la stratégie commerciale d’Henry Ford et c’est ce qui le motive à parler de ce thème crucial qu’est la défense nationale. D’après lui, « Ford a doublé les salaires qu’il payait et a fait plus d’argent que n’importe quel autre fabricant. La raison en était que le salaire de subsistance du mari permettait à la mère d’avoir de nombreux enfants, ce qui était psychologiquement bon pour la productivité dans ses usines automobiles, tout en permettant à ses employés d’avoir les moyens d’acheter ses voitures. Il a ainsi reconnu que dans la société, il doit y avoir une distribution équitable de la richesse, ce que Steve Jobs, qui l’admirait, n’a pas su faire. »

« La productivité de masse de Henry Ford était une merveille, et c’est ce qui a permis aux États‑Unis de gagner la Seconde Guerre mondiale. Amazon ne contribue en rien à la défense nationale, car il n’assure qu’un service de marketing sur Internet basé sur des programmes informatiques, pas plus que Google d’ailleurs, qui ne fait que mieux organiser les données. Aucun des deux ne contribue autrement que de façon bien négligeable à construire un meilleur missile ou sous‑marin. »

C’est le Pentagone qui compte

Tout se rapporte donc à la réorganisation de l’appareil militaire des USA. « X » est revenu sur ma référence à un rapport du CNAS, que j’avais cité dans mon article initial : « Ce qui ressort d’entre ces lignes est très important. C’est que nous sommes en sérieuse difficulté, car nos armements accusent un retard technologique de plusieurs générations par rapport à la Russie, ce qui va dans le sens de la déclaration de Brzezinski, selon laquelle nous ne sommes plus une puissance mondiale. »

Voici une analyse exhaustive et approfondie de la façon dont la Russie a réussi a mettre en place la meilleure force armée du monde. D’autant plus qu’elle ne tient même pas compte du système de défense antimissile S‑500, qui est en train d’être déployé et qui scellerait l’espace aérien de la Russie au grand complet. La prochaine génération (S‑600?) promet d’être encore plus performante.

« X » ose aussi aborder un sujet tabou de l’État profond, à savoir comment la Russie, au cours de la dernière décennie, est parvenue à devancer les USA, au point de lui avoir « ravi le titre de plus grande puissance militaire ». Mais la partie est loin d’être terminée, qu’on ait affaire ici à des vœux pieux ou non : « Nous espérons que le secrétaire à la Défense James Mattis comprendra cela et que le sous‑secrétaire à la Défense possède les compétences en technologie de pointe, la capacité organisationnelle et la clairvoyance qu’il faut pour comprendre que les armes de la Troisième Guerre mondiale, ce sont les missiles offensifs et défensifs et les sous‑marins, et non pas la puissance aérienne, les blindés et les porte‑avions. »

Réaliste, « X » reconnaît que les néocons et les néolibéraux-cons, qui représentent la majorité des factions de l’État profond aux USA, tiennent au statu quo belliciste et n’abandonneront jamais leur hostilité acharnée à l’endroit de la Russie. Mais il préfère parler de changement : « Laissons Tillerson réorganiser le département d’État en améliorant son efficience à la Exxon. Il pourrait faire ses preuves à cet égard. Lui et Mattis se sont peut-être dégonflés, mais s’ils avaient dit la vérité au Sénat, ils auraient risqué de ne pas être confirmés à leur poste. Ce qu’ils ont dit n’a ainsi aucune importance. Mais il faut noter ceci à propos de la Libye. La CIA avait pour but d’éloigner la Chine de l’Afrique, tout comme l’AFRICOM. C’était un des secrets de notre intervention en Libye. »

On ne peut pas dire que cela a fonctionné. L’OTAN et l’AFRICOM ont fait de la Libye une terre désolée sous la coupe des milices et la Chine n’a pas encore quitté le reste de l’Afrique.

« X » reconnaît aussi ceci : « La Syrie et l’Iran sont des lignes à ne pas franchir pour la Russie. Tout comme l’est de l’Ukraine à partir du Dniepr. » Il est pleinement conscient que Moscou n’autorisera aucun stratagème de changement de régime à Téhéran. Il sait aussi que « les investissements chinois dans le pétrole et le gaz naturel iraniens font en sorte que la Chine ne permettra pas à Washington de renverser le gouvernement iranien. »

Les choses se corsent vraiment lorsqu’il est question de l’OTAN. « X » est convaincu que la Russie « va envahir la Roumanie et la Pologne, si les missiles en Roumanie ne sont pas retirés et si la Pologne ne renonce pas à son engagement d’en déployer. Ce qui est en cause, ce ne sont pas les missiles défensifs inefficaces des USA que l’on compte placer dans des silos, mais plutôt leur substitution par des missiles nucléaires offensifs. La Russie ne tolérera pas pareil risque. Cette question n’est pas négociable. »

Contrairement au parti de la guerre aux USA, pour qui la « menace perpétuelle » fait l’objet d’une propagande perpétuelle, Moscou observe la réalité sur le terrain depuis les années 1990 : le démantèlement de l’allié slave historique qu’est la Serbie; l’annexion à l’OTAN des pays du pacte de Varsovie et d’anciennes républiques soviétiques, sans oublier les tentatives d’y inclure aussi la Géorgie et l’Ukraine; la multiplication des révolutions de couleur par les USA; le fiasco du « Assad dégage », un changement de régime qu’on voulait imposer à la Syrie, en armant notamment des salafo-djihadistes; l’imposition de sanctions économiques; la guerre des prix du pétrole et les raids sur la valeur du rouble; et le harcèlement incessant de l’OTAN.

« X », qui est bien conscient de ces faits, ajoute ceci : « Les Russes ont toujours voulu la paix. Mais ils n’entreront pas dans le jeu des Maîtres de l’Univers, faisant de Trump le bon et le Congrès, la CIA et ainsi de suite le méchant, en tant que stratagème de négociation. C’est ainsi qu’ils voient les choses. Ils ne considèrent pas tout ce cirque comme réel. »

Le cirque ne pourrait être qu’une illusion, ou encore du wayang, un théâtre de marionnettes balinais, comme je l’ai suggéré. « X » y va d’une interprétation limpide du jeu de l’ombre qui se dessine du point de vue de Moscou, en laissant passer « plusieurs mois, pour voir si Poutine peut parvenir à une détente avec Trump qui entraînera la création d’une Ukraine orientale autonome, la signature d’un traité de paix en Syrie en laissant Assad en place, et le retrait des forces de l’OTAN derrière leurs lignes de défense établies sous Ronald Reagan. »

Qui aura le dessus? Les Maîtres de l’Univers ou l’État profond? Attendez-vous à des secousses.

Pepe Escobar est l’auteur de Globalistan : How the Globalized World is Dissolving into Liquid War (Nimble Books, 2007), Red Zone Blues : a snapshot of Baghdad during the surge (Nimble Books, 2007), Obama does Globalistan (Nimble Books, 2009), Empire of Chaos (Nimble Books) et le petit dernier, 2030, traduit en français.


Traduit par Daniel, édité par Diane, relu par nadine pour le Saker Francophone

source : http://lesakerfrancophone.fr/ce-que-nous-reserve-la-nouvelle-administration-trump