Entre 1h18'40'' et 1h59'13'' débat sur ces menaces entre Idriss Aberkane et Rémy Watremez
"Il n'existe rien de constant si ce n'est le changement" BOUDDHA; Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots." MARTIN LUTHER-KING; "Veux-tu apprendre à bien vivre, apprends auparavant à bien mourir." CONFUCIUS ; « Nous savons qu’ils mentent, ils savent aussi qu’ils mentent, ils savent que nous savons qu’ils mentent, nous savons aussi qu’ils savent que nous savons, et pourtant ils continuent à mentir ». SOLJENITSYNE
L’afficheur Michel-Ange Flori a été relaxé par le tribunal de Toulon après avoir été poursuivi pour une affiche représentant Emmanuel Macron en rabbin. Accusé de ne pas avoir supprimé assez vite des commentaires antisémites sous son tweet, il échappe finalement à toute condamnation. Une victoire pour la liberté d’expression et un camouflet pour la censure politique
Mise à jour le 29/03/25
On l’attendait, cette décision. On la sentait venir, tant l’affaire était grotesque. Mais enfin, c’est officiel : Michel-Ange Flori, l’afficheur le plus redouté des puissants (et des détenteurs de second degré en panne), a été relaxé par le tribunal correctionnel de Toulon. Le crime du bougre ? Avoir osé placarder une affiche transformant notre très vénérable Emmanuel Macron en rabbin. Une audace qui n’a manifestement pas fait rire tout le monde, à commencer par le Crif, qui s’est empressé de porter plainte.
L’accusation tenait à un fil : Flori était poursuivi pour « provocation à la haine en raison de la religion », non pas directement pour son affiche, mais pour n’avoir pas supprimé à la vitesse de la lumière quelques commentaires douteux postés sous son tweet. Oui, vous avez bien lu. Dans cette affaire, ce n’était pas tant l’affiche qui posait problème, mais la lenteur de suppression de deux réactions jugées antisémites. En gros, si un inconnu poste une absurdité sous votre publication, à vous de jouer les modérateurs sous peine de finir au tribunal. Pratique.
Heureusement, la justice a fait preuve d’un soupçon de lucidité et a choisi de relaxer l’afficheur. Un petit moment de répit pour la liberté d’expression, bien malmenée ces dernières années.
Rappelons que ce n’est pas la première fois que Michel-Ange Flori s’attire les foudres du pouvoir. En 2022, la Cour de cassation avait annulé une condamnation à son encontre après qu’il ait osé caricaturer Macron en Adolf Hitler ou en maréchal de Vichy. Apparemment, à l’Élysée, on tolère la satire à condition qu’elle vise les autres, en particulier les chrétiens et les musulmans sous la plume de Charlie Hebdo. Mais quand l’humour se retourne contre Jupiter lui-même, c’est à grands coups de convocations judiciaires que la réponse tombe.
Faut-il rappeler aux zélotes de la bien-pensance que la loi française permet la caricature, même si elle dérange ? Rappelons que la Cour européenne des droits de l’homme a régulièrement statué en faveur de la liberté d’expression, y compris lorsque celle-ci offense. Si certains veulent un monde où toute ironie est passible de prison, il existe d’autres destinations que la France pour cela.
L’affaire Flori illustre une tendance inquiétante : à force de judiciariser l’humour et la critique, on tue progressivement le droit de moquer et de déranger. Qu’on l’aime ou non, Michel-Ange Flori a fait ce que les pamphlétaires et caricaturistes font depuis des siècles : secouer l’ordre établi à coups de pinceau et de slogans bien sentis.
Alors, chers internautes, la loi est de votre côté : sortez vos crayons, vos logiciels de montage, et rappelez à nos gouvernants que la satire n’est pas un crime, mais un droit. Caricaturer, ce n’est pas haïr, c’est faire vivre la démocratie.
Source : https://lemediaen442.fr/blanche-gardin-en-larmes-accusee-dantisemitisme-et-censuree-pour-avoir-denonce-le-massacre-a-gaza/
Blanche Gardin subit une mise à l’écart des médias et du monde du spectacle après avoir dénoncé les crimes commis à Gaza. Accusée d’antisémitisme, elle devient une nouvelle victime de la censure qui frappe ceux qui osent critiquer la politique israélienne. Un cas qui soulève de sérieuses questions sur la liberté d’expression en France.
mise à jour le 14/02/25
Depuis plusieurs mois, Blanche Gardin, humoriste au style acéré et provocateur, subit une mise à l’écart brutale du monde du spectacle et des médias. Son tort ? Avoir pris position en faveur du peuple palestinien, dénonçant sans détour le génocide à Gaza. Un engagement qui lui vaut aujourd’hui des accusations d’antisémitisme et une exclusion totale des scènes qui l’avaient jusqu’alors acclamée.
Blanche Gardin n’a jamais eu peur des sujets sensibles. Son humour grinçant, souvent à contre-courant, a fait d’elle une figure incontournable du stand-up français. Mais depuis le début des offensives israéliennes sur Gaza, son combat dépasse la scène : il est humain, viscéral. « Entre désespoir et sidération », confie-t-elle dans Télérama ce 10 février 2025, incapable de détourner les yeux des images insoutenables d’enfants sous les décombres et de familles anéanties.
En juillet dernier, lors d’une soirée caritative en soutien aux Gazaouis, elle coécrit et joue un sketch avec Aymeric Lompret. Une mise en scène parodique sur le modèle des Alcooliques Anonymes, où des individus confessent être accusés d’antisémitisme dès qu’ils critiquent la politique de Netanyahou. Une dénonciation des amalgames et de la manipulation du débat qui lui vaudra une violente campagne de diffamation dans les médias mainstream.
La mécanique est bien rodée. Ceux qui osent parler de Gaza sont immédiatement taxés d’antisémitisme, et les sanctions tombent. Contrats rompus, invitations annulées, diffamation orchestrée : une stratégie de musellement que subissent de plus en plus de figures publiques engagées. Dominique de Villepin, ancien ministre, fait partie des rares voix politiques à dénoncer ce qui se joue à Gaza : « Les corps sont en morceaux, les cœurs sont en morceaux, les âmes sont en morceaux. »
Il alerte aussi sur le poids du lobby qui verrouille le débat et pousse les artistes au silence :
« Les artistes ne doivent pas se soumettre à la dictature de la pensée commune. On voit en filigrane à quel point la domination financière sur les médias, le monde de l’art, de la musique, pèse lourd. Ils ne peuvent pas dire ce qu’ils pensent tout simplement parce que les contrats s’arrêtent immédiatement.», déclarait-il.
Il souligne la pression financière exercée sur les médias et le monde culturel. Car parler, c’est risquer l’ostracisation immédiate. Dieudonné en est l’exemple le plus criant : interdit d’antenne, de spectacle, poursuivi en justice pour un mot, une phrase, un geste. Aujourd’hui, c’est Blanche Gardin qui subit cette machine infernale.
Le cas Blanche Gardin illustre un phénomène de plus en plus inquiétant : la censure insidieuse de celles et ceux qui refusent de se plier aux dogmes dominants. Dans une démocratie qui se veut libre, critiquer une politique, dénoncer un massacre ne devrait pas être synonyme d’exclusion. Et pourtant, l’humoriste, qui remplissait les salles il y a encore quelques mois, se retrouve aujourd’hui réduite au silence.
Alors que la tragédie à Gaza continue de s’aggraver, la question reste en suspens : jusqu’où ira cette chasse aux sorcières contre ceux qui osent briser l’omerta ?
La liberté d'expression, c'est beau, c'est fondamental, c'est pourquoi il faut la défendre - chez les autres. Chez soi, on peut réduire de plus en plus les limites du discours autorisé, car tout ce qui n'est pas conforme est de la propagande. Or, lutter contre la propagande, cela n'a rien à voir avec la lutte contre la liberté d'expression. De laquelle dépend la liberté de penser, c'est encore pire. Comment ça, ce n'est pas clair ? J'explique.
L'Agence de maîtrise de la vérité, pardon l'Organisme de lutte contre les ingérences étrangères, a sorti la deuxième partie de son rapport sur les ingérences russes. Soyons clairs, les ingérences américaines n'intéressent absolument pas la sécurité nationale de la colonie atlantiste qu'est devenue la France. Le fait que la DGSI confirme l'utilisation par les Etats-Unis de leurs lois d'extraterritorialité et les cabinets de conseil pour influencer la politique française, cela n'a strictement rien à voir. Ce n'est pas de l'ingérence étrangère ... c'est de la gouvernance d'un territoire périphérique.
Donc revenons à la Russie. L'on voit déjà que la figure de l'ennemi est bien implantée dans les mécanismes de partition politique et la Russie est l'ennemi, les Etats-Unis sont l'ami. Les amis coûtent parfois très cher, mais que faire ce sont des amis ... Et comme la France n'a plus les moyens de se protéger de cet ami, elle s'enfonce.
Ainsi, l'on apprend que, quelle honte, la Russie ne laisse pas le champ libre à la propagande atlantiste diffusée en Europe, elle aussi utilise les médias et les réseaux sociaux pour faire passer un autre point de vue, le sien. Comme ces points de vue sont idéologiquement incompatibles, ils s'appellent de la propagande. Nous sommes en guerre, désormais chaude, la maîtrise du discours public s'intensifie, car de cela va dépendre le consentement de la population. La Russie est ici en position de force, car le discours qu'elle diffuse est beaucoup plus proche de la réalité et correspond aux attentes de la population, la différence du discours atlantiste en Occident. Elle n'a pas besoin de nier l'échec de l'offensive ukrainienne, ni les crimes de guerre commis par l'armée atlantico-ukrainienne de manière désormais systémique. A l'inverse, les Atlantistes ont du mal à aboutir les mises en scène accusant l'armée russe, doivent reconstruire une réalité qui a du mal à tenir avec le temps et imposent des "valeurs", qui ne font rêver personne.
Dans ce cadre, la Russie est évidemment accusée de vouloir déstabiliser ce monde atlantiste, ce qu'elle fait effectivement en remettant en cause le discours produit et en en montrant les failles. Ce qui conduit nos figures dirigeantes à sortir des personnes du gabarit de Séjourné. Car il faut une bonne dose d'idiotie mêlée de complexe de supériorité pour sortir une vidéo de ce niveau.
"un vaste dispositif composé de 193 « portails d’information » numériques aux caractéristiques similaires, qui diffuse des contenus pro-russes et cible plusieurs pays occidentaux, dont la France. (...) Il a été précédemment démontré que les sites de ce réseau ne produisent aucun contenu original mais relaient massivement des publications issues en majorité de trois types de sources : des comptes de réseaux sociaux d’acteurs russes ou pro-russes, des agences de presse russes et des sites officiels d’institutions ou d’acteurs locaux."
Si des instruments de propagande sont des sites, soi-disant d'information, mais reproduisant principalement un contenu quasiment identique, non original, que dire des sites dits d'information français, dont la majeure partie des publications est une reprise anonyme de la production uniformisée de l'AFP ? N'est-ce pas une forme d'ingérence numérique, puisque seul un discours atlantiste, pro-ukrainien, pro-européen y est admis ?
Bref, nous l'avons compris, il n'y a ingérence que lorsqu'il y a Russie. C'est d'ailleurs pour cela que la France atlantiste s'est alliée à l'Allemagne et à la Pologne dans ce combat contre la Russie. Ca tombe bien puisque désormais la Pologne, détruite par l'Allemagne nazie et libérée par l'URSS, retire ses demandes de réparations de guerre contre l'Allemagne ... pour les diriger contre l'URSS.
Et le couperet est tombé sur les comptes Telegram, dont le numéro est français, et qui diffusent de l'information allant à l'encontre de la doxa atlantiste. Cela s'inscrit dans la suite de l'interdiction de Sputink et de RT.
Le virage pris par ces pays, montre à quel point l'histoire se répète. Sauf que cette fois-ci, la montée en puissance se déroule dans le cadre de la globalisation, qui a imposé un discours la légitimant et ne peut, par définition, supporter aucun pluralisme - sinon, elle ne serait plus globale (voir notre chronique pour RT France ici). Ce monde global est un monde de la guerre et ces élites nous y conduisent.
PS : Des comptes alternatifs ont été ouverts sur Telegram, voir ici.
Source: http://russiepolitics.blogspot.com/2024/02/billet-du-vendredi-la-france-decide-de.html
3 MARS 2022
« La liberté d’expression a aussi ses limites dans un État démocratique régi par la règle de droit. »
La République tchèque, un État membre de l’OTAN et de l’UE, a menacé ses citoyens d’une peine de trois ans de prison pour avoir exprimé leur soutien à la Russie dans l’invasion en cours de l’Ukraine.
Un communiqué de presse du procureur général du pays, Igor Stříž, indique : « Le bureau du procureur suprême estime nécessaire d’informer les citoyens que la situation actuelle associée à l’attaque de la Fédération de Russie contre l’Ukraine peut avoir des implications sur leur liberté d’expression. »
« La liberté d’expression a également ses limites dans un État démocratique régi par l’État de droit », a ajouté le procureur général.
Il a poursuivi en expliquant que les personnes qui « publiquement (y compris lors de manifestations, sur Internet ou sur les réseaux sociaux) ont donné leur accord (accepté ou soutenu les attaques de la Fédération de Russie contre l’Ukraine) ou ont exprimé leur soutien ou fait l’éloge des dirigeants de la Fédération de Russie à cet égard, elles pourraient également s’exposer à une responsabilité pénale sous certaines conditions ».
Les nouvelles restrictions sont appliquées en vertu des mesures du code pénal, qui font de la remise en question, de la négation, de la justification ou de l’approbation d’un génocide un crime.
Le rapport de Radio Prague International explique que la violation du code pénal peut entraîner une peine de trois ans de prison. Mais le procureur général a admis qu’il serait difficile de porter des accusations.
Le compte Twitter officiel de la police tchèque a déclaré qu’elle surveillait les commentaires sur Internet concernant « les discussions approuvant l’invasion russe et les activités de l’armée russe ».
Source : https://www.anguillesousroche.com/technologie/la-tchecoslovaquie-va-emprisonner-les-personnes-ayant-publie-sur-les-medias-sociaux-des-messages-en-faveur-de-linvasion-russe/
14/12/21 à 11:17
Philosophe
La crise sanitaire exige que des décisions soient prises. Mais pour Jean-Michel Longneaux, philosophe, chargé de cours à l'Université de Namur, le véritable enjeu est que celles-ci soient justes. "Comment s'assurer qu'on ne cherche pas à apaiser nos peurs ou à défendre des intérêts privés au détriment des autres, ou qu'on ne se laisse pas emporter par des discours séducteurs qui nous aveuglent et font de nous les complices d'injustices ?"
Dans cette crise Covid qui n'en finit pas, beaucoup ne savent plus quoi penser. Peut-on encore se fier à la science pour nous guider ? Tout le monde constate qu'en cette fin d'année 2021, les pays actuellement les plus impactés par une recrudescence des infections au Sars-Cov-2 sont majoritairement les pays riches qui ont misé sur les "vaccins"[1].
Par ailleurs, si l'on prend la peine d'écouter tous les experts, et pas seulement ceux qui nous confortent dans nos opinions, on doit bien constater qu'ils ne sont pas d'accord entre eux sur à peu près tous les sujets. Pour ne citer que les plus évidents : les produits utilisés sont-ils réellement des vaccins ? Est-on ou pas en phase expérimentale ? Ces produits sont-ils efficaces face aux variants actuels ? Sont-ils dangereux ? La pharmacovigilance est-elle fiable ? L'immunité naturelle procure-t-elle une bonne protection ? Les traitements précoces donnent-ils de bons résultats ? Les études de Pfizer ont-elles été bien menées ? On reste perplexe devant autant de questions élémentaires qui ne trouvent pas de réponse assurée.
Mais pour tout dire, même si les experts parlaient d'une seule et même voix, nous ne serions guère plus avancés car la science est sans doute extraordinaire pour comprendre le monde et développer des moyens techniques (par exemple une bombe nucléaire ou un médicament), mais reste incompétente pour nous dire s'il est judicieux ou non d'utiliser ses inventions.
Pour le dire simplement, la science s'occupe du vrai et du faux, du "comment ça fonctionne" - et en ce qui concerne la crise Covid, elle cherche encore -, alors que notre problème est éthique ou politique : comment, dans l'incertitude, agir d'une façon qui reste juste ? Car dans la panique ou l'impatience, il est tentant de faire n'importe quoi pour s'en sortir. Y compris au détriment des autres.
Existe-t-il donc un critère qui puisse nous guider pour éviter le pire ? Entre un principe qui défend le bien de quelques-uns ou qui défend le bien de tous, il semble que le second soit préférable. Est donc juste le principe qui vaut non seulement pour moi, mais aussi pour mes adversaires, qui défend notre commune humanité par-delà nos divisions et qui est donc en quelque sorte universalisable. Est par conséquent injuste un principe qui crée, au contraire, de la discrimination ou de la soumission, qui vise mon bien en sacrifiant celui des autres ou qui impose une décision aux autres mais à condition que je ne doive pas m'y soumettre moi-même.
Dans le cas de la crise Covid, quels peuvent être ces repères qui valent tout à la fois pour les vaccinés et les non-vaccinés, pour les partisans des politiques de santé publique actuelles ou leurs détracteurs ? En voici trois parmi d'autres.
La situation sanitaire exige que des décisions soient prises. Le vrai défi, pour chacun d'entre nous, vaccinés ou non, décideurs ou simples citoyens, est de savoir si nous voulons que ces décisions soient justes. Comment s'assurer qu'à travers elles, on ne cherche pas à apaiser nos peurs ou à défendre des intérêts privés au détriment des autres, ou qu'on ne se laisse pas emporter par des discours séducteurs qui nous aveuglent et font de nous les complices d'injustices ? Une seule maxime pour l'action peut nous empêcher de céder à la panique et à nos fausses certitudes : le bien que nous visons est-il universalisable, défend-il notre commune humanité à tous, y compris celle de ceux avec qui nous ne sommes pas d'accord ?
[1] Cfr le site Johns Hopkins University (JHU), Coronavirus Resource Center