"Il n'existe rien de constant si ce n'est le changement" BOUDDHA; Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots." MARTIN LUTHER-KING; "Veux-tu apprendre à bien vivre, apprends auparavant à bien mourir." CONFUCIUS ; « Nous savons qu’ils mentent, ils savent aussi qu’ils mentent, ils savent que nous savons qu’ils mentent, nous savons aussi qu’ils savent que nous savons, et pourtant ils continuent à mentir ». SOLJENITSYNE
jeudi 13 octobre 2022
jeudi 13 octobre 2022 Chroniques du Donbass - 02
source : https://alawata-rebellion.blogspot.com/2022/10/voici-la-premiere-capsule-de-lentretien.html
Voici les deux premières "capsules" de l'entretien réalisé le 5 octobre avec Alexandre Penasse qui avaient été dépassées, actualité oblige, par le troisième entretien déjà publié ici le 11 octobre 2022.
mercredi 12 octobre 2022 Le courage et le choc
Source : https://alawata-rebellion.blogspot.com/?zx=3e91f0632de66ead
Le 8 juin dernier j'avais publié, dans un nouvel article titré "Le courage et le choc", des réflexions illustrées tentant de vous rapprocher de l'intensité héroïque des combats se déroulant sur ce front russo-ukrainen rassemblant dans un même chaudron la guerre des tranchées de 14-18, la guerre des blindés de 39-45 et cette guerre technologique en train de naître à l'aube de notre XXIème siècle.
Mais, sous les drones et derrière les missiles guidés, dans les chars surpuissants et devant les feux infernaux de l'artillerie se tiennent toujours des Hommes luttant au delà de leurs forces mentales et physiques dans les tempêtes de leurs ennemis et de leurs peurs. C'est à ces êtres humains souvent anonymes jusqu'à disparaître dans la boue ensanglantée des batailles que les dieux confient la destinée des peuples jetés dans les tourments de l'Histoire.
Il y a sans nul doute de chaque côté du front, comme dans toutes les guerre où s'affrontent les volontés humaines au delà de leurs limites, des actes de bravoure de même intensité et qui méritent le respect même auprès de l'adversaire; mais souffrez qu'ici je ne montre que des actes héroïques réalisés par mes frères d'armes, car trop souvent méconnus quand ils ne sont pas dénigrés voire insultés par une propagande manichéiste occidentale abjecte.
A l'issue d'un assaut blindé mené sous le feu de l'ennemi, les groupes d'assaut sautent des véhicules pour mener sur les derniers 200 mètres la charge folle qui les ménera jusqu'aux parapets des tranchées ennemies. Alors s'engagent des combats à bout portant au milieu des grenades qui explosent. Un tir réussi d'un lance roquette antichar (2'21") réussit à casser la défense d'un bunker, ce qui permet aux groupes d'assaut de pénétrer dans le dispositif ennemi.
Un duel de char hollywoodien
"Seul alors comptait l'instant, la Mort faisait tapisserie comme un laquais que personne ne remarque."
Ici on assiste à un duel de chars impressionnant entre un T80 BV russe qui s'oppose à l'attaque d'un T72 BV ukrainien dans un décor dantesque de champ crevassé et de bois brulé par l'artillerie.
"Bravoure est la mise en jeu de sa propre personne jusqu'aux conséquences d'acier, l'élan de l'idée contre la matière, sans égard à ce qui peut s'ensuivre."
Cette troisième vidéo montre un véhicule de combat d'infanterie de la République Populaire de Donetsk se précipiter sous le feu ennemi pour récupérer l'équipage d'un autre BMP1 touché et immobilisé par un tir antichar au milieu d'un découvert. Tout en ripostant avec ses armes de bord (canon de 73mm et mitrailleuse coaxiale PKT de 7.62mm) le blindé fonce récupérer ses camarades puis,malgré un tir de missile antichar ennemi (probablement "Javelin" ou "Nlaw" vu l'impact vertical) le blindé réussit à rejoindre ses lignes tout en continuant le combat !
"Lorsqu'ils émergeaient de ces marges broyées au pilon pour lancer leurs ombres grises à travers les boyaux sans fin, ils ressentaient une délivrance, la fin d'une lourde oppression."
Je ne peux m'empêcher de republier ici la vidéo terrible de cet assaut mené en mai 2022 par une unité de reconnaissance du 1er bataillon de la 4ème Brigade de la République Populaire de Lougansk sur des tranchées ukrainiennes dans le secteur de Popasnaya. On y voit un groupe d'assaut conquérir pas à pas, au fusil d'assaut et à la grenade une tranchée ennemie.
Une scène semblant surgir du passé des tranchées de Verdun, sous le regard d'un drone du futur....
Lorsque j'écoute tous ces lâches propagandistes de salon commentant égotiquement ce conflit comme des présentateurs de football mythomanes autant hystériques et malhonnêtes, je ne peux m'empêcher de penser aux enfants pleurant dans les caves bombardées, aux femmes attendant le retour du soldat ou à ces héros anonymes ensevelis sous leur terre sacrée. La guerre qui fait rage ici depuis 8 ans n'est pas une série télévisée comme certais semblent le croire, mais un nouvel orage de l'Histoire emportant, comme des fétus de paille dans un cyclone démesuré, les hommes et les femmes authentiques et dont nul mot ne pourra décrire leur courage et leur humilité.
La guerre reste une tragédie humaine, mais qui met aussi à nue l'âme humaine... si seulement elle pouvait être enfin cet athanor transmutant la folie humaine en sagesse et bon sens commun !
Erwan Castel
Guerre d’Ukraine – Jours 231-232 – Les dirigeants occidentaux sous-estiment le rejet qu’ils inspirent désormais dans le reste du monde 13 octobre 2022
https://lecourrierdesstrateges.fr/2022/10/13/guerre-dukraine-jours-231-232/
L'Ukraine continue d'être la cible de destructions russes de ses infrastructures et de ses centres de décision. En même temps que la montée en intensité de l'armée russe sur le théâtre des opérations, il faut suivre le bras de fer géopolitique mondial. Dernier épisode, la rencontre entre Vladimir Poutine et le Cheikh Mohammed ben Zayed, président des Emirats Arabes Unis. Notre ami Bhadrakumar laisse percer, à l'occasion de son commentaire de cette visite, tout le mépris que les dirigeants occidentaux inspirent désormais au reste du monde.
La Bataille d’Ukraine
Lu sur Southfront.org:
(les intertitres sont de nous CdS)
Frappes de missiles
“Le 12 octobre, des alertes aériennes ont retenti dans différentes régions d’Ukraine pour le troisième jour consécutif. Les régions de l’est et du centre du pays ont été les plus touchées, y compris la capitale Kiev.
Alors que les forces russes ne cessent d’endommager les infrastructures militaires et énergétiques stratégiques dans toute l’Ukraine, Kiev évalue les dégâts. Selon le ministre ukrainien de l’énergie, les deux jours de frappes massives ont endommagé environ 30 % des infrastructures énergétiques du pays.
Parmi les cibles touchées par les missiles russes, on trouve également des installations militaires d’importance stratégique. Par exemple, les jonctions ferroviaires ont été endommagées à Pavlograd, qui est la principale ligne d’approvisionnement du groupement ukrainien dans le Donbass.
Au milieu des attaques continues de missiles et de drones, les militaires russes ont pris le dessus sur certaines lignes de front.
Front nord
Dans la nuit du 11 octobre, les forces ukrainiennes ont à nouveau tenté de prendre d’assaut les positions russes près de Kremennaïa. L’offensive des militaires ukrainiens a été repoussée et a même entraîné une contre-offensive russe. Les unités russes ont réussi à avancer vers la rivière de Jerebets et à prendre le contrôle des villages de Terny et Novosadovoïe.
Malgré les efforts des Ukrainiens pour percer les défenses russes près de Svatovo et Kremennaïa, les Russes contrôlent toujours les villes ainsi que la route qui les relie.
Front Central
Dans la République Populaire de Donetsk, les forces dirigées par les Russes continuent les opérations de nettoyage à la périphérie de Bakhmout et avancent profondément dans la ville. Les groupes d’assaut Wagner s’approchent également de Bakhmout depuis la direction du sud. L’offensive russe se poursuit également à la périphérie ouest de la ville de Donetsk.
Les récents dommages causés aux jonctions ferroviaires devraient compliquer l’approvisionnement militaire ukrainien et pourraient menacer les défenses ukrainiennes sur les lignes de front du Donbass.
Front sud
Dans les régions de Zaporojie et de Kherson, les unités ukrainiennes poursuivent leurs attaques contre les positions russes avec de petites forces dans différentes zones, mais sans résultat jusqu’à présent.
Les Occidentaux veulent continuer à livrer des armes
Le 12 octobre, Kiev a confirmé la réception de quatre véhicules de combat HIMARS supplémentaires, dont l’attribution a été annoncée par les États-Unis le 4 octobre. L’arrivée en Ukraine de quatre systèmes de défense aérienne allemands IRIS-T a également été confirmée. [Note CdS Et l’on ajoutera que le président Macron a confirmé l’envoi de six nouveaux canons Caesar initialement prévus pour le Danemark]
Les partenaires occidentaux continuent de fournir des armes au régime terroriste ukrainien. Malgré les avertissements de Moscou, Kiev n’a pas cessé de tenter de mener des attaques terroristes sur le territoire russe. Les forces de sécurité russes ont déjoué une attaque terroriste préparée par un citoyen ukrainien dans la banlieue de Moscou. Le terroriste a été capturé avec des MANPADS portables Igla. Un autre terroriste ukrainien a été capturé alors qu’il préparait une explosion dans la région russe de Briansk. Le même jour, le service de sécurité russe a identifié 12 complices de l’attaque terroriste sur le pont de Crimée. Huit d’entre eux ont été arrêtés, dont des citoyens d’Ukraine et d’Arménie.”.
L'arme la moins sophistiquée est aussi la plus redoutable: les drones iraniens sèment la panique
Reçu ce bref commentaire d’Alexandre N, ancien officier du renseignement français, à qui nous donnons souvent la parole dans le Courrier:
- tout d’abord, on enregistre pour le première fois qu’un Geran a bien abattu un Mig 29. ( ) Je vois d’ici l’appréhension des pilotes de Rafale, déjà pas rassurés de rencontrer des projectiles et de la guerre électronique russes,
- mais c’est encore plus impressionnant quand on voit qu’un S-300 ukrainien ( la crème de la crème ) a explosé sur des troupes ukrainiennes en essayant d’abattre un Geran 2.
M.K..Bhadrakumar commente la visite du Cheikh Mohammed ben Zayed Al Nahyan à Saint Pétersbourg
Lisez chaque mot de cette analyse de notre diplomate indien favori: il est vraisemblable que les dirigeants occidentaux ne veuillent pas entendre le rejet dont ils sont l’objet. Qu’un homme aussi pondéré que Bhadrakumar se laisse aller à exprimer son mépris pour les dirigeants occidentaux est un signe qui devrait largement inquiéter dans les capitales européennes et nord-américaines:
“Il y avait quelque chose de profondément significatif à ce que le président des Émirats arabes unis, Cheikh Mohammed ben Zayed Al Nahyan, entreprenne une visite en Russie au milieu des tempêtes qui s’accumulent en Ukraine. Conscient du symbolisme, le président russe Vladimir Poutine a reçu mardi le cheikh Mohammed dans un cadre grandiose digne d’un monarque, au magnifique palais Konstantinovksy de Saint-Pétersbourg, dont l’héritage remonte à Pierre le Grand, symbole du renouveau de la Russie et de son patrimoine culturel.
La rencontre des deux potentats ne pouvait pas mieux tomber. Le cheikh Mohammed et son homologue saoudien, le prince héritier et premier ministre Mohammed bin Salman Al Saud, venaient d’infliger une défaite stratégique à une superpuissance dans le domaine de la géopolitique du pétrole, alors que la communauté mondiale constatait avec incrédulité et comprenait que le soleil s’était couché sur le siècle américain en politique internationale.
Poutine aussi est à l’aube d’une victoire historique sur la puissance combinée de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, qui s’apprête à redessiner les contours du nouvel ordre mondial. M. Poutine a déclaré au cheikh Mohammed que les relations entre la Russie et les Émirats arabes unis étaient “un facteur important de stabilité régionale et mondiale”.
M. Poutine a déclaré : “Je sais que vous êtes préoccupé par l’ensemble de la situation qui se développe, et je connais votre désir de contribuer à la résolution de toutes les questions litigieuses, y compris la crise actuelle en Ukraine. Je voudrais noter qu’effectivement, ce facteur substantiel permet d’utiliser votre influence pour aider à résoudre progressivement la situation.”
Les mots ont été soigneusement choisis. M. Poutine a noté la volonté des Émirats arabes unis de “contribuer au règlement progressif de la situation” en Ukraine, soulignant qu’un dénouement n’est pas envisageable à court terme. [Cependant, la pièce maîtresse des remarques de M. Poutine était autre chose : l’OPEP Plus, où l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et la Russie naviguent virtuellement sur les marchés mondiaux de l’énergie.
M. Poutine a signalé que Moscou ne considère pas du tout la décision de l’OPEP+ en termes de somme nulle. Son objectif est plutôt de “stabiliser les marchés mondiaux de l’énergie, afin que les consommateurs de ressources énergétiques et ceux qui les fournissent aux marchés mondiaux se sentent calmes, stables et confiants, et que l’offre et la demande soient équilibrées”. Bien entendu, cette déclaration polie contient un message ferme à l’intention du G7 : toute nouvelle tentative de leur part d’étendre leur armement de sanctions au marché mondial de l’énergie est inacceptable et sera combattue.
Il s’agissait des premières remarques de M. Poutine sur la décision collective annoncée par l’OPEP+ lors de sa réunion à Vienne jeudi dernier de réduire la production de pétrole de 2 millions de barils par jour. M. Poutine a conclu avec fermeté que la Russie “répondra en permanence aux exigences du marché, et nous essayons de le faire en fonction des évolutions actuelles.”
Le cheikh Mohammed a clairement indiqué que sa visite était axée sur le renforcement de ses relations bilatérales avec la Russie, notamment dans le domaine économique. Alors que les sanctions occidentales atrophient les liens économiques florissants de la Russie avec l’Europe, Moscou se tourne vers le monde non occidental pour nouer des partenariats et réorienter ses stratégies régionales. Poutine a déclaré à plusieurs reprises que la Russie s’engagerait volontiers avec tout pays qui résisterait à l’intimidation occidentale.
Les Émirats arabes unis ont rapidement compris que la Russie les considérait comme une destination privilégiée pour faire des affaires. Pour Moscou, les Émirats arabes unis se distinguent par leur environnement dynamique propice aux affaires et par le fait qu’ils ouvrent une fenêtre sur le monde occidental pour l’industrie russe. Moscou a reçu des signaux forts de la part de ses partenaires européens concernant la reprise des relations commerciales, bien qu’indirectement. Après tout, le marché russe est synonyme de rendements commerciaux élevés.
L’appréciation par Moscou de l’importance croissante accordée par les Émirats arabes unis à la préservation de leur autonomie stratégique constitue un modèle crucial. Les élites russes admirent le cheikh Mohammed pour avoir rapidement transformé les Émirats, dont l’économie reposait autrefois sur la pêche et les perles, en une puissance financière et une économie diversifiée, et pour avoir mis en place un système politique stable, des flux de capitaux importants, un environnement fiscal favorable et des régimes commerciaux libéraux.
En effet, les Émirats arabes unis sont aujourd’hui un pôle d’investissement attractif, avec une “vision 2021” visant à devenir la capitale économique, touristique et commerciale de plus de deux milliards de personnes. Pour les Russes, ces objectifs ambitieux continueront à favoriser un écosystème commercial accueillant, bien réglementé et sûr dans les EAU. L’indice de performance logistique de la Banque mondiale classe les EAU parmi la douzaine de pays les plus performants sur 160 en termes de logistique commerciale.
De même, Moscou n’envisage pas que les affaires se déroulent comme d’habitude avec les Européens de sitôt, voire jamais. La résurrection de l’héritage nazi de l’Occident pour contrarier la Russie et la destruction des gazoducs Nord Stream pour punir la Russie ne sont que le point culminant d’un comportement excessivement odieux des États-Unis et de leurs alliés, qui ont humilié la Russie au fil des décennies – en méprisant ses patrimoines culturels (langue, littérature, musique, etc.) par pure jalousie – dans le but effroyable d'”effacer” la Russie en tant que puissance. Cette attitude a créé de profondes blessures dans la psyché russe.
Avec 4000 entreprises russes opérant à partir des Émirats arabes unis, il y a une communauté russe en croissance rapide dans la région du Golfe et Sheikh Mohammed a noté que les Émirats fourniront une ambiance amicale pour les expatriés russes en approuvant l’ouverture de la première école russe dans les Émirats. On peut imaginer qu’il s’agit de la première école russe de ce type dans cette partie du monde.
La communauté d’affaires russe considère les Émirats arabes unis comme une rampe de lancement idéale pour accéder aux marchés du monde entier. Leur situation géographique et leur fuseau horaire favorable (GMT +4) offrent aux entreprises souhaitant accéder aux marchés d’Afrique, d’Asie et d’Europe un centre régional et commercial à partir duquel elles peuvent opérer. La Russie s’est fixé des objectifs ambitieux pour développer ses relations avec les pays africains, où elle jouit d’un formidable “soft power” datant de l’ère soviétique.
En termes géopolitiques, la décision du cheikh Mohammed de se rendre en Russie pour rencontrer Poutine intervient dans un contexte de crise de colère des élites politiques américaines qui menacent de “punir” l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Les démocrates ont réclamé sans ambages le retrait des troupes américaines aux EAU et en Arabie saoudite et la réduction des livraisons d’armes.
Ces hommes de Neandertal devraient déjà être des pièces de musée. Ils ne comprennent pas que les élites d’Asie occidentale ont une mentalité cosmopolite et qu’elles connaissent suffisamment bien ces hommes creux pour les avoir côtoyés dans leurs années de jeunesse et les avoir observés stoïquement, plus récemment, lorsqu’ils ont commencé à vieillir, montrant des signes d’épuisement et de sénilité.
En se rendant à Saint-Pétersbourg, Cheikh Mohammed a peut-être montré, à sa manière, que des menaces américaines aussi grossières ne seront que contre-productives. Auparavant, l’administration Biden l’avait poussé à desserrer les relations des Émirats arabes unis avec la Chine s’il voulait obtenir des avions à réaction F-35 – ce à la suite de quoi, le Cheikh, quoi, dégoûté, s’était tourné vers le Rafale français.
La Russie, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont le potentiel pour former une troïka où chacun des membres accroît le pouvoir politique des deux autres et, dans le même temps, a un impact collectif sur la répartition réelle du pouvoir dans un monde multipolaire. L’OPEP Plus a montré la voie. La rencontre de Sheikh Mohammed avec Poutine a lieu dans la semaine qui suit la réunion de l’OPEP Plus à Vienne”.
Guerre orwellienne et Grand Reset – par Nicolas Bonnal 13 octobre 2022
"Certains se demandent ce que font les Russes, d’autres se demandent s’ils perdent. Les plus enflammés crient au génie échiquéen et judoka et traitent d’agent de l’Otan ceux qui ne sont pas d’accord. Parfois il y en a qui réfléchissent". (Nicolas Bonnal)
Le Général Delawarde pose les vraies questions
Le général Delawarde a écrit un texte intéressant où il pose les vraies questions.
« Dès le début de l’opération en Ukraine, j’ai commencé à me poser de nombreuses questions sur ses buts, ses objectifs et son résultat final. Les actions de notre armée et de nos autorités ont clairement indiqué que la Russie ne s’efforçait pas d’achever rapidement l’opération.
Voyez comme c’est étrange :
– Retrait volontaire des troupes près de Kiev ;
– Refus de la prise d’initiative ;
– Arrêt des opérations offensives et passage en défensif ;
– Négociations délibérément dénuées de sens ;
– Étranges échanges de prisonniers ;
– Frappes quasi-exclusivement contre des cibles militaires ;
– Refus catégorique d’endommager les infrastructures stratégiques “civiles” ;
– Référendums organisés à la hâte ;
– Refus d’attaquer les QG et centres de décision ennemis. »
Rasoir d’Ockham aidant, la réponse vient vite :
« Évidemment, l’option la plus simple est de considérer que les autorités (russes) sont des imbéciles. Bien sûr, qu’elles sont capables de mener une guerre normale. Pourquoi ne le font-elles pas ? »
Mais le général fait une juste et audacieuse observation :
« De longues réflexions m’ont amené à la conclusion suivante :
Si l’on considère que l’opération n’est qu’une des étapes de la lutte contre l’Occident, il s’avère que la Russie n’a vraiment pas besoin d’une victoire rapide et décisive en Ukraine. L’armée est inutile trop en avant. Une défaite rapide et complète de l’Ukraine ne changera rien pour nous en termes géopolitiques. Nous aurons de nouveaux territoires et de nouvelles populations, mais l’alignement géopolitique mondial restera le même. »
On fabriquerait donc à Moscou donc une guerre qui dure :
« L’objectif semble être complètement différent : forcer l’Occident à jeter autant de ressources financières et militaires que possible dans le brasier. Dans la partie d’échecs, une pièce est sacrifiée afin d’attirer un adversaire dans un piège dont il ne pourra plus sortir. Et si nous gardons cet objectif à l’esprit, il devient clair pourquoi les États-Unis ont fait sauter nos gazoducs : sans eux, l’importance des gazoducs ukrainiens augmente considérablement. Il s’agit d’une tentative d’engager davantage les européens dans le conflit. »
La cible de cette guerre est donc l’Occident qui va passer un hiver très dur, y compris en Amérique. On oublie dans la Résistance que pour l’empire aucune population n’importe, pas plus l’américaine que l’européenne : une lectrice de retour d’Atlanta me raconte qu’une omelette vaut là-bas quinze euros, idem une bouteille de vin, idem un paquet de cigarettes. Un petit repas dans un boui-boui vaut 80 euros. En Californie le gallon vaut huit dollars : l’essence est à plus de deux euros le litre dans un état grand comme la France, où tout se fait en bagnole. Biden n’a rien à faire de sa population qui reste de toute manière pour lui et ses marionnettistes de Wall Street trop blanche et trop rebelle.
Mais restons-en à cette idée d’une guerre qui dure et qui affaiblit tout le monde : les Russes ont du gaz mais pas de voitures. Les ventes de voitures ont chuté en moyenne depuis avril de 60 à 80%. L’effondrement du niveau de vie sera qualitatif, si la faible baisse quantitative du PNB le masque.
Orwell et Thomas Mann meilleurs interprètes de la guerre en cours
Pour moi qui suis toujours dans les livres et les films, cette guerre entre Eurasie et Océanie qui dure et qui nous ruine nous le peuple offre de fâcheux relents orwelliens. Car 1984 reste notre Apocalypse sinon notre livre d’Enoch.
On cite le mage sur cette vraie-fausse guerre qui dure (1984, p. 244, je donne le lien en français):
« La guerre donc, si nous la jugeons sur le modèle des guerres antérieures, est une simple imposture. Elle ressemble aux batailles entre certains ruminants dont les cornes sont plantées à un angle tel qu’ils sont incapables de se blesser l’un l’autre. »
La guerre a changé de cible : on tue son camp, pas l’autre. Orwell :
« Mais, bien qu’irréelle, elle n’est pas sans signification. Elle dévore le surplus des produits de consommation et elle aide à préserver l’atmosphère mentale spéciale dont a besoin une société hiérarchisée. Ainsi qu’on le verra, la guerre est une affaire purement intérieure. Anciennement, les groupes dirigeants de tous les pays, bien qu’il leur fût possible de reconnaître leur intérêt commun et, par conséquent, de limiter les dégâts de la guerre, luttaient réellement les uns contre les autres, et celui qui était victorieux pillait toujours le vaincu. De nos jours, ils ne luttent pas du tout les uns contre les autres. La guerre est engagée par chaque groupe dirigeant contre ses propres sujets et l’objet de la guerre n’est pas de faire ou d’empêcher des conquêtes de territoires, mais de maintenir intacte la structure de la société. »
C’est la vieille andouille De Closets qui se félicitait du rôle retrouvé de l’Etat avec la crise du Covid. Ce rôle se renforce pour Bruxelles et pour Paris avec la guerre contre la Russie qui permet d’accélérer le Reset et l’autoritarisme. Les deux premières guerres mondiales ont établi le mondialisme, celle-ci va numériser le troupeau et liquider « la vieille race blanche » dont j’ai parlé en 2009 (voir lien) pour établir le Reset voulu par les gnostiques de Davos, lieu de la Montage magique de Thomas Mann, relisez ce livre étincelant et programmatique et incompris, où tous les personnages sont des malades et des moribonds entourés de médecins inefficaces.
Sur ce sujet on découvrira mon émission sur la Guerre et le Grand Reset. Je me suis désintéressé des opérations dès le début (et comme j’ai eu raison ! Et comme j’ai eu raison !) en soulignant que la guerre amenait le Reset alors que le vaccin ou le virus demeuraient trop dénués de victimes (cf. Léon Bloy à propos de l’incendie du Bazar de la Charité : « le petit nombre des victimes tempérait ma joie »).
“Le slogan du Parti: la Guerre, c’est la Paix”.
Orwell poursuit sur ce mot :
« Le mot « guerre », lui-même, est devenu erroné. Il serait probablement plus exact de dire qu’en devenant continue, la guerre a cessé d’exister. La pression particulière qu’elle a exercée sur les êtres humains entre l’âge néolithique et le début du vingtième siècle a disparu et a été remplacée par quelque chose de tout à fait différent. L’effet aurait été exactement le même si les trois super-États, au lieu de se battre l’un contre l’autre, s’entendaient pour vivre dans une paix perpétuelle, chacun inviolé à l’intérieur de ses frontières. Dans ce cas, en effet, chacun serait encore un univers clos, libéré à jamais de l’influence assoupissante du danger extérieur. Une paix qui serait vraiment permanente serait exactement comme une guerre permanente. Cela, bien que la majorité des membres du Parti ne le comprenne que dans un sens superficiel, est la signification profonde du slogan du Parti : La guerre, c’est la Paix. »
Cette guerre sera perpétuelle. Elle concerne en effet des super-Etats – qu’on ne nommera pas – tous fascinés par le contrôle numérique du troupeau (les données sur l’Inde sont également terrifiantes) et qui ne sont pas pressés d’en terminer. C’est une guerre que nos dirigeants livrent contre nous, avec la collaboration de la population : le football, la bière et le jeu (1984, p. 87) contrôlent le troupeau. Nietzsche le disait : il faut maltraiter le petit peuple. Sinon l’appétit lui vient en mangeant.
Sources :
https://inventin.lautre.net/livres/Orwell-1984.pdf
https://www.zerohedge.com/geopolitical/these-are-worlds-most-surveilled-cities
http://www.thule-italia.net/sitofrancese/Libri/Nietzsche.pdf
https://www.ebooksgratuits.com/pdf/mann_la_montagne_magique_1.pdf