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vendredi 17 avril 2015

Conflit ukrainien : à propos de la création de réalités totalement fabriquées par le bloc américano-occidentaliste - un entretien éclairant avec Philippe Grasset (DEDEFENSA.ORG) /Ukrainian conflict: about the creation of realities totally made by the American-occidentalist block - a shining interview with Philippe Grasset ( DEDEFENSA.ORG)

Source : http://www.dedefensa.org/article-vid_o_06_le_d_terminisme-narrativiste_15_04_2015.html

Vidéo 06 : Le déterminisme-narrativiste

Cette Vidéo n°6 des Conversations de dedefensa.org prend place dans la série des entretiens consacrés à des concepts publiés dans notre rubrique Glossaire.dde. Cette série a commencé avec la Vidéo n°2 consacrée à l’“idéal de puissance” (voir le 18 mai 2014). Nous confirmons effectivement cette tendance mise en évidence dès cette Vidéo n°2 : leGlossaire.dde constitue une référence centrale et constante pour cette rubrique des Conversations. Cette fois, avec notre n°6, il s’agit du concept de “déterminisme-narrativiste”, dont le texte de présentation a été mis en ligne le 26 février 2015.
Ce concept est une pure création d’une situation originale que nous avons relevé, que nous avons vu se développer sans prendre conscience précisément de son caractère exceptionnel, puis qui s’est affirmé enfin, sous une forme extraordinaire, dans la crise ukrainienne. Nous parlons aussi bien de la situation en Ukraine que des positions que cette crise entraîne dans nombre de pays concernés. Il s’agit de l’idée que la création de réalités totalement fabriquées, – ce que nous nommons narrative, – entraîne dans une logique qui devient bientôt un “déterminisme“, obligeant à poursuivre la description d’une réalité qui n’existe pas, jusqu’à des positions absurdes. Cela conduit évidemment à une complète rupture de contacts, de dialogue, etc., entre des adversaires et des concurrents sur un théâtre donné, dans une période donnée, etc. ; l’un et l’autre se trouvent, littéralement, dans deux univers différents, sans liens, sans référence commune.
Bien entendu et s’agissant de l’Ukraine, il faut aussitôt préciser que les créateurs d’une narrative complètement étrangère à la réalité se trouvent nécessairement du côté des pays du bloc BAO, principalement les USA et, dans une (à peine) moindre mesure, les pays de l’UE. D’une façon générale, la narrative trouve sa matrice dans la Grande Crise du Système, dont la production ne cesse de se heurter de plus en plus frontalement au réel ; les pays du bloc BAO étant plus, sinon totalement (USA) intégrés au Système, ce sont eux qui développent les narrative nécessaires et se trouvent emportés dans le vertige du déterminisme-narrativiste.
On observera également, dans cette Conversation une évolution de plus dans la forme de l’entretien. Non seulement nous restons à notre nouvel effectif de trois personnes, mais plus encore, le nouvel intervenant apparaît dans le champ de la conversation et n’est plus en “voix-off”. Il s'agit d'Yves Mollard La Bruyère, qui est déjà intervenu pour la Vidéo n°4 du 22 juillet 2014.

Crédit

La réalisation de cet entretien, en date du vendredi 14 mars 2015, a été assurée par Sébastien Beuken.

mercredi 28 janvier 2015

Auschwitz, Russia Today et la guerre de la communication / Auschwitz, Russia Today and the war of the communication

Source : http://www.dedefensa.org/article-auschwitz_russia_today_et_la_guerre_de_la_communication_23_01_2015.html

Auteur  : Philippe Grasset 

Mis en ligne le 23 janvier 2015 à 14H08


Le système de la communication étant la force dominante des relations internationales aujourd’hui, c’est dans ce champ particulièrement volatile et insaisissable que s’exercent les principaux événements. Eux-mêmes, ces événements, sont évidemment massivement sujets à des interprétations, à des manipulations, à des déformations, non seulement selon les intentions des acteurs politiques mais aussi, et plus simplement mais fondamentalement, selon leurs perceptions.
Ainsi la “politique” réinterprétée par la communication est-elle soumise aux contingences extrêmes de la psychologie comme principal instrument de la perception, – et une psychologie elle-même soumise aux pressions de la communication. Ainsi les “événements” politiques constituent-ils aujourd’hui une matière extraordinairement malléable, de véritables artefacts élastiques, modelables, changeant de forme et échappant à toute classification. Nous nous attachons à deux épisodes actuels qui mettent en évidence cette situation d’une extraordinaire instabilité, où les enjeux se trouvent soumis à des pressions diverses qui ne cessent de brouiller leur véritable nature, sinon leur identification même. Le Système, qui est l’initiateur de cette situation, est loin d’en être le bénéficiaire...
• Le premier de ces épisodes concernent la commémoration du 70ème anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz, dont on sait qu’il est devenu, dans son aspect symbolique, un sujet d’une discorde extrême entre la Russie et le bloc BAO d’une façon générale. L’argument central de la polémique est la non-invitation du président russe Poutine aux cérémonies, alors que ce fut l’Armée Rouge (les forces armées de l’URSS, donc de la Russie nécessairement) qui libéra le camp. Cela met la Pologne, où se trouve Auschwitz, dans une position difficile. La Pologne mène une guerre féroce contre la Russie dans le cadre de la crise ukrainienne et, pour elle, il était hors de question que Poutine puisse apparaître d’une façon honorable sinon respectée sur son territoire, fût-ce aux cérémonies d’Auschwitz, – surtout, dirons-nous, aux cérémonies du camp d’extermination d’Auschwitz dont la dimension symbolique, voire religieuse ou métaphysique, est colossale dans le système de la communication (voir le 20 janvier 2015).
L’affaire a d’abord été présentée d’une manière informelle par les Polonais (“Nous n’invitons personne d’une façon nominative, donc vient qui veut à la cérémonie”), – tout cela dans une confusion qui s’est avérée faussaire de diverses façons. Il est apparu qu’il y avait des invitations, notamment au président ukrainien Porochenko, et donc la non-invitation de Poutine redevenait un acte formel et politique. Pour s’en expliquer, le ministre polonais des affaires étrangères Grzegorz Schetyna a alors choisi une autre méthode : s’appuyer sur l’histoire pour justifier l’épisode... Ainsi avons-nous appris que ce n’est pas l’Armée Rouge qui libéra Auschwitz mais “les Ukrainiens”. Tout l’argument du ministre repose sur l’utilisation incroyablement sommaire, quasiment infantile du point de vue intellectuel, d’une appellation militaire courante dans l’Armée Rouge (les groupe d’armées soviétiques ayant l’appellation de “Front” durant la Deuxième Guerre mondiale, avec une qualification géographique variable selon la localisation de leur déploiement, c’est une unité du “1er Front ukrainien” qui libéra Auschwitz). Russia Today (RT) a succinctement mais précisément étudié l’affaire, en se référant à des réactions officielles et autres (le 22 janvier 2015) et en mettant en évidence le tollé que cette affaire soulève en Russie, contrastant avec le silence-Système, éventuellement coloré d’un peu de gêne sur fond de sourire d’une ironie jaunâtre du côté du bloc BAO...
«Following the comment, Russia’s UN envoy Vitaly Churkin reminded Schetyna that the Soviet Army had liberated the concentration camp, adding that the front was called first Ukrainian “as it liberated Ukraine from the Nazis before reaching Poland through battles.”“Like all other parts of the Red Army, [the front] was multinational and consisted of Russians, Ukrainians, Belarusians, Georgians, Armenians, Azerbaijanis, representatives of the peoples of Central Asia, and many others – more than 100 ethnic groups of the Soviet Union,” Churkin said addressing the Polish UN envoy, Bogusław Winid, speaking at the UN conference commemorating the liberation of the camp on Wednesday in New York. Churkin urged Winid to explain the grave mistake to the Polish FM saying that: “I’m sure he didn’t intend to offend so many peoples.” [...]
»It is important to respect the memory of all those who liberated Europe, Russia’s Foreign Ministry also said on Wednesday commenting on the Polish FM’s statement. “It is really difficult to imagine that a government official of a level as high as Schetyna’s could be so ignorant,” the comment said. “Incidentally, the 1st Ukrainian Front had the official name of the Voronezh Front prior to November 1943, and before that, it was the Bryansk Front.” “We believe some individuals should stop deriding history and letting their anti-Russian hysteria push them to the brink of disrespect for those who didn't spare their lives to liberate Europe,” the ministry added.
»UK-based journalist and writer Neil Clark told RT that today, history is being rewritten for political purposes. “The fact of the matter is that it was the Soviet Red Army which liberated that appalling camp Auschwitz...” he said. “Yet now in 2015 we are rewriting history to write out the role of the Red army liberating Auschwitz for political purposes.”»
• Un autre aspect de la guerre de communication concerne le même groupe d’information RT cité ci-dessus comme source d’information, mais cette fois pour ce qui concerne son statut et sa crédibilité. RT vient de remporter une importante victoire au Royaume-Uni dans sa démarche d’installer une station majeure dans ce pays pour y couvrir les événements, comme il l’a déjà fait dans plusieurs pays (notamment aux USA). Des plaintes avaient été déposées contre RT par divers futurs confrères britanniques, bienpensants et gardiens vigilants de la vertu type-“libre expression”, auprès de l’organisme régulateur du gouvernement britannique sur les questions de l’étique journalistique (respect des faits, et cette sorte de choses, – l’OfCom, ou Office of Communication) ; précisément, il s’agit de la façon dont RT avait “couvert” l’affaire de la destruction du vol MH17 en juillet-août dernier. L’OfCom vient de rendre son verdict : RT est blanc comme neige en l’occurrence. C’est de bonne guerre, RT pavoise, d’autant plus que l’OfCom ne lui est guère favorable puisqu’il avait émis en novembre dernier des doutes sur la couverture des évènements d’Ukraine en général par ce même réseau. (RT, le 22 janvier 2015.)
«The original grievances concerned RT’s July 17-22, 2014 coverage of the Malaysia Airlines flight MH17 crash in eastern Ukraine, and the subsequent speculation about possible culprits in the downing of the plane. After careful review of 30 hours of off-air recordings, Ofcom concluded the complaints “didn’t raise issues warranting investigation.” RT has been cleared of all charges of insufficient impartiality and factuality in these reports.
»“A lot of noise has been made in recent months by the mainstream media about the alleged bias in RT’s coverage on this tragedy; now Ofcom has looked into the issue and effectively found it all baseless,” said RT’s editor in chief Margarita Simonyan. “We have frequently struggled to get the mainstream media to accept our right to broadcast alternative points of view without being subjected to accusations of ‘bias’,” she said, adding that RT believes vibrancy of debate is safeguarded by a range of media voices...»
Le même article de RT nous informe que le groupe russe reçoit des reconnaissances officielles pour son professionnalisme d’associations tout à fait irréprochables et extrêmement prestigieuses du point de vue du bloc BAO (sélection pour “la meilleure couverture événementielle” de l’actualité sur 24 heures du Festival de Télévision de Monte Carlo, nomination pour une haute appréciation du jury de l’AIB, ou Association of International Broadcasting en novembre 2014). Une autre très récente “victoire” de RT vient des excuses publiques que la BBC a diffusé le 16 janvier, suite à une émission de cette même BBC où il était affirmé qu’une journaliste de RT, Anastasia Chourkina, avait interviewé son père, le représentant à l’ONU de la Russie Anatoly Chourkine, dans des conditions extrêmement suspectes et scabreuses (voir RT, le 19 janvier 2015) :
«In the live broadcast of BBC Two’s 'Daily Politics' program on January 16, 2015, Coburn said: “On last Thursday's show, in an interview with Afshin Rattansi, a presenter from the RT news channel Russia Today, we wrongly suggested that a reporter from the channel, Anastasia Churkina, had interviewed her father, Russian Ambassador to the UN Vitaly Churkin. We now understand this not be the case, we are happy to make that clear and apologise for the error.”
»On January 8, 2015, in an interview with journalist and host of RT’s ‘Going Underground,’ Afshin Rattansi, Daily Politics host Andrew Neil stated as fact that RT reporter Anastasia Churkina had interviewed her father Vitaly Churkin (Russian Ambassador to the United Nations) “live on air.” The point was brought up – in an over-the-top, theatrical manner – as a shocking example of poor journalism at RT, and as a point of derision against the channel...»
Pour en rester au deuxième thème abordé, on observera que ces divers points, et principalement le jugement de l’OfCom britannique, conduisent à une question fondamentale. Le fait est que la couverture des événements d’Ukraine, et d’une façon générale la couverture des événements politiques et culturels par RT ne diffèrent pas seulement des couvertures de la presse-Système du bloc BAO par le commentaire, l’interprétation, etc., mais aussi par les faits. L’exemple du MH17, qui est justement le cas dont était saisi l’OfCom, est flagrant : quelles et combien d’organisations de la presse-Système BAO ont mentionné les interventions et évaluations officielles du ministère russe de la défense sur cette affaire, aussi bien que les divers témoignages et évaluations concernant la présence de deux Soukhoi Su-25 ukrainiens près du vol MH17, tous ces faits que RT a largement rapportés ? La réponse devrait être consternante, et elle devrait par conséquent préoccuper l’OfCom, – et, bien sûr, cet exemple pouvant et devant être multiplié par un nombre innombrables de cas de la même sorte. Il ne s’agit donc pas de différence d’appréciations, de points de vue, de commentaires, mais de différences dans la perception de la réalité commune qui est composé de faits. Il s’agit du fond du débat, qui n’est pas celui de la propagande, qui est celui de la perception de la réalité, avec les contraintes, les déformations, etc. Dès lors que RT n’est pas brûlé sur le bûcher de la sorcellerie antimoderne et anti-occidentaliste, dès lors qu’il n’est pas intégralement rejeté, son incursion acceptée et acceptable, et même applaudie par certains, dans le champ du système de la communication du bloc BAO introduit un facteur gravissime de déstabilisation de ce champ. (Bien entendu, on cite RT qui est l’accusé et le témoin-vedette dans ce débat, mais d’autres médias russes font aussi bien l’affaire.)
Il faut dire que le dossier du bloc BAO est particulièrement terrifiant, si l’on s’en rapporte à l’affaire du ministre polonais des affaires étrangères, qui suit celle de la leçon d’histoire générale de la Deuxième Guerre mondiale du Premier ministre ukrainien Iatséniouk (voir le 13 janvier 2015). Il ne s’agit pas là non plus de positions, de points de vue, ni même de propagande, – mais là aussi il s’agit de fait purs et simples. L’argument du ministre polonais est d’une telle puérilité, contre toutes les évidences techniques, historiographies, photographiques, humaines, etc., qu’il ne s’agit plus de propagande mais d’une inculture totale, d’une barbarie de l’esprit, d’ailleurs certainement dans le chef des conseillers de communication du ministre qui n’ont évidemment jamais ouvert le moindre livre d’histoire et qui n’ont pas la plus petite familiarité des réalités historiques et techniques de la guerre (de la deuxième Guerre mondiale). Comme on voit, là aussi, nous ne sommes pas sur le terrain de la propagande mais sur celui des capacités humaines générales au niveau de la perception culturelle et documentaire. La question de la culture et du niveau de barbarie de l’esprit n’importe pas vraiment lorsqu’il s’agit d’économie, de finance ou de la gestion des forces d’agression du type de l’interventionnisme BAO courant ou de la robotique du type-“lendemains qui chantent” à-la-Google. Par contre, elle apparaît et devient préoccupante si l’on se tient dans le domaine de la communication, en se référant à des faits notamment historiques qu’on couvre de valeurs symboliques immédiatement transmissibles en effets politiques d’une considérable importance. Certes, il n’y a pas de sanctions puisque, dans ces affaires, décidément la consigne du bloc BAO est le silence complet lorsqu’on est pris la main dans le sac, comme c’est de plus en plus le cas. Il y a par contre un effet pervers de fatigue et d’affaiblissement de la psychologie à se trouver, de façon de plus en plus répétée, pris la main dans le sac du complet mépris jusqu’à l’inversion pour les faits des vérités de situation pour sauvegarder la virginité intouchable de la narrative, – une virginité qui l’est vraiment car la narrative ne peut servir que d’un bloc et ne souffre pas le moindre attentat à sa pudeur impliquant un déflorement décisif.
Dans ce contexte et d'une façon perverse et invertie très caractéristique qui indique la tension de la situation de la communication avec les concurrences de moins en moins supportables pour la psychologie, – autant les collectivités psychologiques que les psychologies individuelles, – la tendance institutionnelle au sein de l’UE est d’encourager à ce que certains pourraient juger comme une “guerre de communication” qui a tous les attributs d’une incitation à renforcer tous les soutiens possibles à la narrative officielle. C’est ce qu’on peut comprendre et c’est dans tous les cas l’interprétation de nos sources européennes de ce passage de la déclaration de Federica Mogherini le 19 janvier 2015, après la conférence des ministres des affaires étrangères des États-membres de l’UE. Le passage suit celui qui est consacré à la Russie, se terminant par l’observation qu’il pourrait être utile d’établir des contacts individuels, “encore plus avec la population russe qu’avec les autorités russes” («... to explore elements for people-to-people contacts that could be useful to engage not so much the Russian authorities but the Russian population with the European Union»). L’observation est alors celle-ci, effectivement comme une incitation directe type-Rumsfeld/2001-2003 à ne livrer que des “vérités” convenant à lanarrative-Système : «We also have decided to have the European Union working on a strategic communication to promote correct, impartial and independent information in the region.»
De tout cela, nous concluons que l’affrontement du point de la vue de la communication est désormais frontal, entre la Russie et le bloc BAO stricto sensu avec d’étonnants atouts pour la Russie, mais d’une façon plus générale entre les “vérités de situation” et la narrative. Ce qui est remarquable et particulièrement intéressant, c’est le constat que le bloc BAO, malgré toute sa puissance répressive, malgré ses instruments de pression très nombreux, n’est pas parvenu à bloquer l’intrusion de la communication russe, particulièrement RT, au cœur de lui-même, dans les pays anglo-saxons. On aurait en effet pensé que le Système allait réussir à empêcher par tous les moyens cette intrusion, parce qu’elle représente un danger mortel pour lui dans la mesure où s’installe une source anti-narrative dans son cadre légal de communication. Le Système n’a pas réussi, comme s’il ne réalisait pas l’enjeu, lui le maître de la communication, – au contraire il ouvre toutes grandes ses portes à RT ; cela, pour aussitôt conseiller à sa presse-Système de s’enfoncer encore plus dans le cloaque de lanarrative, – “une information indépendante, correcte et impartiale dans la région”...

Mis en ligne le 23 janvier 2015 à 14H08

mardi 16 décembre 2014

L’Occident a préparé le "Barbarossa-2" pour partager la Russie / The West prepared "Barbarossa-2" to share Russia

Source : http://bendeko.blogspot.ru/2014/12/le-malaise-de-merkel.html

L’Occident a préparé le "Barbarossa-2" pour partager la Russie. Merkel n'est pas contente de la fin de l'opération Barbarossa de la 2e guerre mondiale... Elle tente de recommencer...

Pavel Sviridov écrit :

Un vieil ami de "l’étang" a parlé de la raison pour laquelle Angela Merkel frétille d’hystérie antirusse depuis bientôt un mois.

Comme vous le savez, au sommet de G-20 à Brisbane, Poutine a eu une réunion de quatre heures avec Angela Merkel, durant laquelle cette dernière a dit : « Eh bien, Vladimir, vous bluffez, vous n’avez pas la force de rivaliser avec les États-Unis. Vos missiles ne peuvent tout simplement pas atteindre l’Amérique ».


À quoi le dirigeant russe, après une pause de trois minutes de fixation du regard de la chancelière, a sorti de sa serviette, un document, développé au Pentagone et approuvé par les chefs des principaux pays européens membres de l’OTAN, le plan "Barbarossa-2"(notre service de renseignement est bien zélé !), selon lequel la Russie doit être partagée en zones d’influence et être occupée par les forces de l’OTAN dans les centres-clés.

« Est-ce là votre signature ? » – a-t-il demandé au petit "ange mercantile". Piquant un fard, toute pourpre, elle hocha la tête.

« Or, peut-être, ils (les missiles) n’atteindront pas l’Amérique. Mais les bases des USA sur le territoire allemand, ils les atteindront certainement, je vous le garantis. Probablement, une ou deux dizaines de missiles rateront leur coup, et, au lieu tomber sur une base, tomberont à Munich ou à Francfort, ça tombera comme ça tombera ».

Après ces paroles, la dame s’est sentie mal, et la réunion était terminée. Poutine est parti de Brisbane.

Mais les problèmes de santé de la chancelière durent toujours.

Aussi bien que ceux de l’unité de la coalition au pouvoir en Allemagne.....



Source : zakon.mirtesen.ru : Запад приготовил "Барбароссу-2" для раздела России
Traduction : GalCha

Lire aussi : Opération Barbarossa

jeudi 4 décembre 2014

L’UE survivra-t-elle à la mèche qui allume la bombe ? / Will the EU survive the drill which lights the bomb ?

Source  : http://www.dedefensa.org/article-l_ue_survivra-t-elle_la_m_che_qui_allume_la_bombe__02_12_2014.html

Auteur : Philippe Grasset

02/12/2014 - Bloc-Notes

L’UE survivra-t-elle à la mèche qui allume la bombe ?

Le 24 novembre 2014, dissertant sur “notre guerre” qui fait rage, – entre la Russie et le bloc BAO, – nous mentionnions ces déclarations de madame Dalia Grybauskaité à la radio lithuanienne LRT, selon lesquelles “la Russie conduit une agression contre l’Ukraine”, “le président Poutine a l’intention d’occuper d’autres pays et régions et de bouleverser radicalement le système de sécurité mondial”, – pour conclure : «Nous sommes dans une situation où nos voisins sont en train de devenir un État terroriste» ... Nous traduisons en l’adaptant à l’esprit manifeste de la chose la phrase dont la traduction anglaise à partir du lithuanien est maladroite ou maladroitement ambiguë, ou volontairement ambiguë c’est selon («We’re facing a situation in which some of our neighbors are becoming a terrorist country»). C’est bien ainsi (“Russie, État terroriste”), que Nicolai Kolomeitsev, adjoint au chef du groupe parlementaire communiste à la Douma, a compris l’intervention de la présidente lithuanien, lorsqu’il a déposé une motion demandant au moins des sanctions économiques contre la Lithuanie, et peut-être même une rupture des relations diplomatiques entre la Russie et la Lithuanie. Par chance, ce n'est pas la Lithuanie mais bien la Lettonie qui, le 1er janvier 2015, assure, jusqu’au 1er juillet, la présidence du Conseil de l’Union Européenne, – mais on peut être assuré que c'est presque la même chose, et que le même esprit de ces pays baltes antirusses animera les relations entre cette présidence de l'UE et la Fédération de Russie
Les dieux font bien les choses. Vous auriez voulu approcher une allumette enflammée de la mèche d’une bombe qui ne demande qu’à exploser que vous ne vous seriez pas pris différemment... Nous parlons bien en mode familier (vous avons nos accointances) “des dieux”, suggérant quelque force puissante hors de notre compréhension et bien entendu de notre contrôle, car lorsque la calendrier des rotations des présidences du Conseil de l’UE fut poursuivi, avec la Lettonie pour la présidence de la première moitié de 2015, nul, parmi nos terrestres experts et devins, n’eût pu imaginer que la situation entre la Russie et l’UE fût à ce degré de tension, d’incompréhension, de fureur aveugle et de déchaînement pathologique. (On choisira de quel côté surtout, sinon essentiellement, tous ces diagnostics s’appliquent précisément.) Il semble bien que les dieux, eux, en étaient informés comme s’ils avaient eux-mêmes influencé les faiseurs de calendrier, car l’on sait bien que leur but est de tout faire pour que la cohésion du bloc BAO vole en éclat et accélère la crise finale, – et c’est bien l’issue la plus probable parmi les issues possibles que cette situation d’un si proche avenir pourrait alimenter, voire accélérer, voire provoquer jusqu'à son terme qui sait...
Quoi qu’il en soit, le fait est que la très prochaine présidence de la Lettonie est aujourd’hui le sujet principal, et de plus en plus préoccupé jusqu’à une inquiétude qui ressemble presque à de la panique, des conversations de couloir dans les divers bâtiments et labyrinthes des institutions européennes ... Que va-t-il se passer entre l’UE et la Russie avec une présidence lettonne ? Des trois pays baltes, la Lettonie est, avec la Lituanie, le pays le plus en flèche, le plus viscéralement antirusse, l’Estonie restant un peu en retrait. (Qui plus est, la Lettonie compte près de 30% de sa population composée de Russes, dont une partie ayant le curieux statut de non-citoyen [epsiloni], puisque non-naturalisé Lettons et n’étant pas Russes puisqu’installés directement ou par filiation en Lettonie depuis les années 1940, – bref, un sujet de plus de discorde et d’hostilité avec la Russie.) On peut dire que le trio Lettonie-Lituanie-Pologne, avec une mention particulière pour le tintamarre de communication hystérique pour les deux pays baltes, est le relais direct, nous ne dirions même pas de Washington D.C., mais directement du cœur de la fraction purement neocon de Washington D.C. (La Pologne a cette position antirusse en flèche mais, semble-t-il, avec des projets plus concrets, ce qui peut parfois tempérer la communication hystérique antirusse par tactique. Dimitri Panine, dans Strategic-Culture.org, développe le 1er décembre 2014, l’idée que la Pologne a comme projet géopolitique de faciliter la partition de l’Ukraine pour pouvoir récupérer une partie de ce pays pour faire avancer son rêve de Grande Pologne. La “fuite” très vite mise en échec de l’ancien ministre des affaires étrangères Sikorski sur l’idée de la partition, mais dans ce cas mise au débit des Russes [voir le 29 octobre 2014], est pour Panine une démarche dans ce but.) Bref, la Lettonie est cette allumette-là déjà enflammée qui sera plus qu’aucune autre, plus furieuse et plus proche de la mèche de la bombe en attente d’explosion entre la Russie et l’UE, parce que ce pays n’est conduit que par cette hystérie de communication qui engendre aujourd’hui les grands événements et précipite les situations instables vers le pire possible.
L’UE est une drôle de machine. Comme d’autres machines décervèlent, l’UE, elle, a comme principal effet d’éradiquer systématiquement les souverainetés et de massacrer les principes structurants. A côté de cela, les pays continuent à avoir leur mot à dire, – souverainement mais pas nécessairement pour leurs intérêts nationaux, pour les plus responsables d’entre eux, qui se paient le luxe de penser “en Européens” plutôt qu’“en nationaux”, – tout cela, temporairement, durant leur présidence du Conseil pendant six mois. L’effet sur les grandes orientations de l’UE, et sur son “fédéralisme rampant”, prédateur des souverainetés et des principes, courant négatif et déstructurant au service de la globalisation, cet effet est quasi-nul ; par contre, l’effet conjoncturel, essentiellement au niveau de la communication à partir des mesures bureaucratiques (calendrier des réunions et des rencontres, thèmes imposés, légitimité très-temporaire et très-fragile de parler directement au nom de l’Europe, etc.), est très loin d’être négligeable. On comprend, après ce qu’on a dit précédemment, que c’est un terrain idéal pour un pays comme la Lettonie, qui va se trouver investi du vertige de jouer comme si elle était du point de vue de la communication l’Europe à elle seule, qui est complètement irresponsable par les pesanteurs de la géopolitique et sa tradition diplomatique, qui a une histoire récente chargée d’antagonisme avec l’URSS avec des atrocités diverses où elle trouve sa part pour la justifier de son attitude présente, qui a enfin un os formidable à ronger avec le soutien actif du monstre américaniste qui est en Lettonie comme s’il était chez lui. Ainsi le monstrueux dinosaure qu’est l’UE va-t-il se trouver mené par une “souris qui rugissait” et qui va continuer à rugir de plus belle avec une idée fixe qui occupe la totalité de son cerveau. Ainsi en est-il, – exemple proche de la perfection, – de cette magnifique construction européenne qui assure la postmodernité éternelle et constitue l’achèvement de notre civilisation, – et combien les Pères Fondateurs doivent s’agiter de contentement et de gloussements satisfaits dans leurs tombes, – “et comme je les ai bien eus, les sapiens postmodernistes”, dit le diable qui en rit déjà... Devant ce spectacle du monstre-diplodocus européen conduit par “la souris qui rugissait”, on se demanderait, comme Montesquieu faisait à propos des Persans, – mais comment diable peut-on être eurosceptique, – lorsque l’Europe se montre si bien faite ?
Or, cette situation en théorie la pire qu’on puisse imaginer pour les rapports UE-Russie dans la situation explosive où l’on se trouve, va s’installer alors que l’UE se trouve de plus en plus dans cette situation d’incertitude, de soupçon, d’interrogation, définie par nous comme “l’énorme poids du rien” (voir le 13 novembre 2014). A cela, il faut ajouter des situations nationales qui reproduisent ce trouble à leur échelle, dans des sens divers (on doit avoir à l’esprit le cas allemand [voir le 1er décembre 2014] et le cas hongrois [voir également le 1er décembre 2014]). On pourrait ajouter à cela, pour ne pas oublier nos “cousins” américanistes, la cerise sur le gâteau du nouveau Congrès boutefeu et va-t’en-n’importe-quelle-guerre (voir le 10 novembre 2014), opérationnel dès le 1er janvier 2015, en parallèle quasiment parfait et pratiquement surnaturel (ah, les dieux !) avec la petite Lettonie.
Voilà le décor planté pour ce qui a tout pour devenir la présidence de l’UE la plus provocatrice dans un contexte de crise mondiale, et éventuellement la présidence de l’UE la plus catastrophique pour l’UE elle-même. En effet, il nous semble que la Russie, malgré toute la prudence et le désir de calmer le jeu de Poutine, a moins à craindre de la présidence lettone de l’UE que l’UE elle-même. Avant que “la souris qui rugissait” ait atteint son but secret d’assurer enfin sa sécurité en suscitant une hostilité déclarée, affirmée et opérationnelle du bloc BAO contre la Russie qui débouche sur une défaite totale de l’empire-des-tsars-reconstitué de Poutine, – la fleur de rhétorique la plus sexy de la fantasy-narrative du bloc BAO, – il nous semble que cette présidence pourrait avoir semé une zizanie telle au sein de l’UE qu’elle y aurait installé une crise ouverte. En ce sens, le risque de la présidence lettone n’est pas tant une aggravation de la crise ukrainienne et de la crise Russie-bloc BAO, qui sont déjà bien assurées, qu’une crise interne majeure au sein de l’UE, avec de multiples conséquences déstabilisantes, sinon déstructurantes, pour le lien transatlantique qui nous tient si fort attachés à nos “cousins”... Si c’était le cas, eh bien l’on pourrait avancer que la Lettonie a rencontré un véritable destin historique, et que l’étrange machinerie de l’UE des Pères Fondateurs a fait son office surréaliste, mettant un ensemble de 507,4 millions d’habitants, avec en son sein les plus vieilles puissances de l’histoire de la civilisation occidentale, à la merci d’un pays de 2 023 825 habitants (au 1er janvier 2013), dévoré d’obsessions historiques, dont on peut admettre qu’elles sont à la fois, et fort curieusement, justifiées en partie par ce qu’il a subi, et extraordinairement inverties en une recette pour une extraordinaire catastrophe de notre temps présent. Cette opportunité de voir le Système ainsi frappé au cœur de lui-même n’est pas à dédaigner ... Les dieux savent ce qu’ils veulent.

Mis en ligne le 2 décembre 2014 à 11H21

lundi 24 novembre 2014

LES USA, LE CANADA ET L’UKRAINE REFUSENT DE CONDAMNER LA GLORIFICATION DU NAZISME ! LES AUTRES PAYS EUROPÉENS S’ABSTIENNENT…/THE USA, CANADA AND UKRAINE REFUSE TO CONDEMN THE GLORIFICATION OF the NAZISM! OTHER EUROPEAN COUNTRIES ABSTAIN …



On se dispute souvent quant au fait de savoir si la junte ukrainienne est nazie ou non. Je suis intimement convaincu que même si Porochenko n’est pas apparu en public pour faire officiellement le salut nazi et déclarer « Je suis un nazi », tout indique que le régime de Kiev tire ses racines idéologiques du passé nazi. Le dernier exemple de cette filiation, c’est cette chose absolument incroyable qui s’est passée la semaine dernière, lorsque trois pays, les États-Unis, le Canada et l’Ukraine, ont voté contre une résolution de l’ONU condamnant la glorification du nazisme.
usa-nazisme
Les membres de l’Union européenne n’ont guère fait mieux, car ils se sont abstenus. C’est là un développement tellement ahurissant, tellement insensé, que cela vaut la peine d’avoir accès au résultat du vote et au document original sur lequel portait le vote.

La feuille de résultats du vote de la résolution de l’ONU contre la glorification du nazisme

Résolution proposée au vote de l'ONU le 21 novembre 2014 : combattre la glorification du nazisme, du néo-nazisme, et de toutes les autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui en découle
Résolution proposée au vote de l’ONU le 21 novembre 2014 : combattre la glorification du nazisme, du néo-nazisme, et de toutes les autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui en découle (original ici)

Le texte intégral de la résolution de l’ONU contre la glorification du nazisme [PDF, français]

Le texte intégral de la résolution de l'ONU du 21 novembre 2014 sur la glorification du nazisme (cliquer sur l'image pour télécharger le document au format PDF)
Le texte intégral de la résolution de l’ONU du 21 novembre 2014 sur la glorification du nazisme (cliquer sur l’image pour télécharger le document au format PDF)
Pour moi, ce résultat est absolument dégoûtant. Nous avons là deux pays qui tentent de se positionner comme étant les plus pro-israéliens de la planète (les USA et le Canada), auxquels s’ajoutent les pays de l’Union européenne, qui non seulement ont adopté des lois rendant la propagande nazie illégale, mais qui emprisonnent quiconque ose enquêter sur le meurtre de masse des Juifs par les nazis (qu’on appellel’holocauste).
Pourtant, ces pays que l’on croyait anti-nazis et démocratiques refusent maintenant de condamner la glorification du nazisme, non parce qu’ils aiment particulièrement les nazis, mais pour protéger la junte ukrainienne. Cette dernière a aussi refusé de condamner la glorification du nazisme, bien qu’aucun pays ou groupe ethnique n’ait jamais souffert du nazisme autant que les Ukrainiens. C’est là pour la junte non seulement se moquer des principes et valeurs qu’elle prétend mettre en avant, mais c’est aussi, de la manière la plus obscène, manquer de respect envers les millions d’Ukrainiens tués par les nazis.
De tout cela, il ressort au moins quelque chose de positif : de façon limpide et sans équivoque, cela montre à quel point les élites occidentales détestent la Russie, à tel point que cette haine éclipse toute autre considération ou valeur.
Le Koala symbole de la bouffonerie des Occidentaux au G20 de Brisbane, accroché à l a jambe de Poutine
Le Koala, symbole de la bouffonerie des Occidentaux au G20 de Brisbane, accroché à la jambe de Poutine

Le dégoût russe
Ces derniers jours, ces dernières semaines même, j’ai vu de plus en plus de signes d’un dégoût profond de la part des Russes à l’endroit de l’Occident. Si, par le passé, les diplomates et politiciens russes essayaient de rester polis, ils ne se gênent plus pour exprimer leur dégoût. Par exemple, ils affirment maintenant ouvertement que l’Europe n’a pas de politique étrangère ni d’opinion, qu’elle n’est qu’une colonie servile des USA. Quant à ces derniers, les Russes disent aujourd’hui sans se gêner que toute cette crise ukrainienne n’est qu’un prétexte et que l’objectif des USA est uniquement de soumettre la Russie. C’est d’ailleurs ce qu’a affirmé Poutine la semaine dernière, en ajoutant que personne n’avait réussi à soumettre la Russie et que les USA n’y parviendraient pas non plus. Ce ne sont pas seulement des paroles, car la Russie a d’ores et déjà annoncé qu’elle allait boycotter le Sommet sur la sécurité nucléaire de 2016. C’est ce qu’on a appris [1]lorsque les Russes ont informé les autres participants que la Russie ne participerait pas aux travaux préparatoires du Sommet.
Sergueï Lavrov a également prononcé un discours remarquable aujourd’hui, mais comme le pitoyable site Web du ministère des Affaires étrangères russe ne se donne même pas la peine de proposer une traduction le jour même, il va falloir attendre avant que je l’affiche sur ce blog.
Le SakerTraduit par Daniel pour vineyardsaker.fr
Source : the US, Canada and the Ukraine refuse to condemn the heroization of Nazism, The Vineyard of the Saker, 22-11-2014
Note