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mardi 1 février 2022

Nous n'existons plus.. - 28/01/22


 TV’ Izio Shorts

Tweet de Me Fabrice DI VIZIO ce vendredi 28 Janvier 2022 - "Face à ⁦@Cyrilhanouna⁩ mais pas face aux français ! Ni ⁦@JLMelenchon⁩ ni ⁦@ZemmourEric⁩". - ▶️https://jenesuispasundanger.com/ ▶️ADSPE : https://www.adspe.fr/ ▶️Site Web : https://www.divizio.fr/ ▶️Twitter de Maître Di Vizio : https://twitter.com/DIVIZIO1 ▶️Twitter de la chaîne YouTube : https://twitter.com/TV_Izio_Shorts ▶️Twitch : https://www.twitch.tv/divizio1 ▶️Discord : https://discord.gg/9pabmtww ▶️Instagram : https://www.instagram.com/tv_izio/?hl=fr - #Divizio #Twitter #Short

samedi 4 avril 2020

«C’est un temps propice aux grands basculements intimes ou sociaux» – Interview dans «Le Figaro»

«C’est un temps propice aux grands basculements intimes ou sociaux» - Interview dans «Le Figaro»
Cette interview a été publiée dans Le Figaro le 3 avril 2019 – Propos recueillis par Sophie de Ravinel
LA FRANCE D’APRÈS – Tous les jours, Le Figaro interroge une personnalité sur la façon dont elle envisage l’après coronavirus. Le chef de file de La France Insoumise, veut croire à «un très grand changement» au sein de la société pour «tourner la page» du libéralisme. Il pense que les Français doivent dès maintenant, et sans attendre l’après-crise, s’«enthousiasmer pour des causes communes» . Selon lui, le pays doit désormais «s’obséder de souveraineté et de coopération».
LE FIGARO. – Édouard Philippe a dit que cette crise allait révéler ce que l’humanité « a de plus beau et de plus sombre ». Qu’avez-vous observé pour le moment ?
Jean-Luc MÉLENCHON. – Par principe, je m’en tiens au meilleur, c’est là que je puise de l’énergie et surtout des raisons de continuer le combat. L’appétit pour les valeurs d’entraide éclate au grand jour. Jusqu’ici, la déshumanisation d’une société noyautée par les valeurs néolibérales saturait l’espace. L’entraide semblait absurde. Elle était donc reléguée dans l’espace privé, l’entre-soi familial. Toutes ces valeurs s’imposent désormais comme une exigence pour la société elle-même. Les valeurs publiques se renversent.
La réalité n’est-elle pas plus contrastée ?
Je le sais bien. Mais c’est cette émergence qui m’intéresse. Évidemment, les valeurs altruistes ont leur fragilité. Elles se rétractent quand elles sont humiliées par le mensonge gouvernemental, la rouerie des profiteurs, l’impunité des comportements antisociaux… Tout cela ridiculise l’altruisme comme s’il était une naïveté. Mais la vertu, le bien commun, l’intérêt général sont désormais la condition de la vie en société en même temps que la condition de la survie individuelle dans l’épidémie.
Qu’allez-vous apprendre de cette épreuve de confinement ?
Sur un plan personnel? C’est un peu trop récent pour en parler de manière construite. J’ai été aidé en reprenant Le Hussard sur le toit , plus que par La Peste , car il ouvre davantage sur le romanesque et l’humour de la situation. Comme je relis L’Histoire de France de Jules Michelet, j’ai été attentif aux épisodes d’épidémies. Ils étaient si fréquents et si destructeurs! Les historiens se sont peu intéressés à leurs résultats politiques. Pourtant, elles ont provoqué des bifurcations de l’histoire. Voyez Guillaume de Nangis, un chroniqueur du XIIIe siècle, quand il traite de la peste! Voyez Boccace et son Décaméron , dont les nouvelles sont contées dans le cadre de la grande peste de 1348 à Florence. On réalise qu’à ces époques, comme aujourd’hui, les gens sont ramenés à l’essentiel de leur humanité lors de l’épidémie. La constance des comportements nous aide à nous comprendre nous-mêmes.
Sur un plan plus général, quelles conséquences auront ce confinement?
C’est une situation contre naturelle. Le confinement met à vif les relations entre les personnes. Elles vont être gravement et longuement perturbées. Car il ne permet aucune échappatoire. Du coup peut-être que beaucoup vont mieux identifier ce qui est essentiel. C’est un temps propice aux grands basculements intimes ou sociaux. Souvenons-nous que la plupart des révolutions du passé n’ont pas été motivées par des revendications idéologiques, mais par des enchaînements de demandes concrètes. Elles font cristalliser un contexte où le pouvoir politique a plongé la société dans une impasse. Par exemple, la révolution de 1917, c’est d’abord le refus de la guerre que les pouvoirs ne savaient plus arrêter après des millions de morts.
Vous êtes en train de nous dire que ce temps est propice au déclenchement d’une révolution?
Du moins d’un très grand changement. C’est ce que donne en général la conjonction d’un système à bout de souffle devant une population qui exige des réponses concrètes. Comment détacher cette séquence de la série des révolutions citoyennes qui avaient lieu juste avant partout dans le monde du Liban au Chili et dans plus de dix pays? Ce temps n’est pas une mise entre parenthèses de la pensée politique. Si ce confinement empêche les actions physiques de masse, il n’empêche pas les esprits de travailler. Beaucoup comprennent à présent la valeur pratique et concrète de principe comme l’indépendance nationale, la relocalisation, la souveraineté alimentaire et sanitaire et ainsi de suite. Bien sûr, le chaos est toujours possible. C’est vrai dans les nations et entre elles. On ne peut le souhaiter. Mais comment le bloquer de façon positive sinon en changeant l’ordre des choses d’une façon maîtrisée?
Que faut-il changer en France ?
Tant de choses! Les règles du jeu d’abord : la réorganisation des pouvoirs politiques et des technostructures qui ont aggravé la catastrophe sanitaire, la restauration de la souveraineté du peuple et de l’indépendance sur les domaines qui engagent son existence. La prise en compte de l’expertise des salariés dans la production et l’échange. L’État, la Nation, le bien commun doivent occuper toute leur place et ne plus être décriés. Je ne parle pas de la Nation d’un point de vue chauvin, mais comme une communauté d’appartenance qui s’impose des règles communes protectrices. Mais aussi de fierté. J’aime beaucoup la Chine, tout le monde le sait. Mais j’ai honte de dépendre d’elle pour survivre. La France pourrait faire mieux. Elle le doit pour survivre et pouvoir à son tour aider les autres dans l’espace francophone auquel nous sommes organiquement liés! Assez d’amour déçu européen. Ce cadre a fait faillite. Il n’y a pas eu le moindre dispositif sanitaire commun depuis trois mois! Les pays ont fermé leurs frontières tout en laissant d’ailleurs les travailleurs détachés poursuivre leur cabotage d’un pays à l’autre, venant parfois de zones non confinées. L’Union n’a trouvé le temps en pleine épidémie que de signer un traité de libre-échange avec le Vietnam et accélérer l’adhésion au marché unique de l’Albanie et du Monténégro. Une caricature!
Comment y parvenir ?
Jusque-là notre ligne stratégique était de conflictualiser pour produire de la conscience. Là nous sommes dans une situation où nous devons produire de «la cause commune». La survie du peuple se joue dans l’idée qu’il se fait de lui-même et dans la mise en œuvre des moyens pour cela. Réquisition, planification, démocratisation sont incontournables dans le moment et ils annoncent un autre monde. Ce n’est pas cette «union sacrée» que demande la macronie aux abois pour faire taire tout le monde. Nous devons pouvoir nous enthousiasmer pour des causes communes, donner son espace à l’amour de la patrie qui est l’autre nom de l’intérêt général. La France doit s’obséder de souveraineté et de coopération et tourner la page désastreuse du néolibéralisme qui l’a saignée et abaissée. Les Français savent qu’ils sont une communauté unie par une civilisation de l’entraide. C’est ce qu’a montré déjà l’adhésion massive à la défense des retraites.
Est-ce que cette période va changer des choses dans votre vie ?
Cela confortera mon détachement des choses. Mais cela renforcera mon lien avec ceux que j’aime, que j’ai fréquenté, qui sont dans mon paysage. J’aime mon pays plus profondément quand je vois la bravoure de son peuple dans l’épreuve.

mardi 17 avril 2018

Intervention de Jean-Luc Mélenchon à l'Assemblée nationale le 16 avril 2018 contre l'intervention militaire française en Syrie / Jean-Luc Mélenchon's intervention in the National Assembly on April 16th, 2018 against the French military intervention in Syria


Intervention de Jean-Luc Mélenchon à l'Assemblée nationale le 16 avril 2018 contre l'intervention militaire française en Syrie. Le président du groupe « La France insoumise » a dénoncé une intervention militaire sans preuves alors qu'une enquête était en cours, sans mandat de l'ONU, sans allié de l'Union européenne, sans objectif politique précis et sans objectif militaire probant. Il a plaidé pour le respect du droit international et pour un monde ordonné sous l'égide de l'ONU plutôt que pour un monde «multipolaire» comme le souhaite Macron.



merci...

lundi 10 avril 2017

[Frexit - élections présidentielles 2017 - Asselineau] Voter, pour quoi faire ? Par Bruno Guigue / [ Frexit - presidential elections 2017 - Asselineau] to Vote, for what? By Bruno Guigue/

Je vous propose cet article de Bruno Guigue afin de susciter le débat en commentaires… source : https://www.les-crises.fr/voter-pour-quoi-faire-par-bruno-guigue/
Voter le 23 avril, pour quoi faire ? Si les élections servaient vraiment à quelque chose, disait Coluche, il y a longtemps qu’on les aurait interdites. Avant d’aborder les enjeux du futur scrutin, il faut sans doute en passer par cette cure de réalisme. Car, on le sait d’expérience, il n’y a pas grand-chose à espérer des élections, elles ont rarement changé le cours des événements, et elles se résument souvent à un rituel où le peuple s’imagine qu’il a le choix. Cette illusion de la démocratie formelle est entretenue par ceux qui en tirent bénéfice, le simulacre électoral ayant pour principal effet de nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
A la limite, le processus électoral pourrait passer pour un acte de souveraineté si les dés du jeu politique n’étaient pas pipés. Il exprimerait la volonté du peuple si cette volonté pouvait se formuler, librement, au terme d’une délibération collective digne de ce nom. On peut toujours rêver qu’il en soit ainsi, mais ce n’est pas le cas. Les médias de masse sont les larbins du capital, le débat démocratique s’apparente aux jeux du cirque et la confrontation des idées est dénaturée par les intrigues politiciennes. Dans ces conditions, la question se pose : faut-il céder, une fois de plus, le 23 avril, au fétichisme du bulletin de vote ?
On dira aussi, à juste titre, que c’est le mouvement populaire, et non le scrutin électoral, qui a arraché les principales avancées collectives qui ont fait de la France un pays doté d’un indice de développement humain élevé. C’est vrai. Sans les grèves massives et les occupations d’usines de 1936 et 1968, la condition des couches populaires serait pire. Sans la démonstration de force de la classe ouvrière organisée, dans ce grand moment fondateur que fut la Libération, nous n’aurions ni sécurité sociale, ni services publics, ni droits des travailleurs.
Or sa puissante volonté de changement, dans ces circonstances historiques, le peuple l’a également manifestée dans les urnes. Avec un PCF à 28%, en 1945, le rapport de forces était favorable. Le patronat collabo rasait les murs, la droite était aux abois, Maurice Thorez était vice-président du conseil et l’ouvrier Ambroise Croizat, ministre communiste, créa la “Sécu”. Présidé par De Gaulle, ce fut le meilleur gouvernement que la France aie connu. Il accomplit les réformes de structure dont le pays avait besoin, ces mêmes réformes qui subissent les assauts des forces réactionnaires depuis un quart de siècle.
En accompagnant le mouvement des masses, il arrive donc que le vote lui donne une traduction politique. On peut toujours vanter les charmes du spontanéisme (il a sa noblesse), on peut dénoncer la mascarade électorale, mais s’abstenir au moment crucial revient à laisser l’adversaire dicter ses conditions. Voter ou ne pas voter, au fond, c’est surtout une affaire de circonstances, de conjoncture politique. La question n’est donc pas : faut-il s’abstenir aux élections ? Elle est plutôt : en s’abstenant le 23 avril, obtiendra-t-on un résultat plus intéressant qu’en allant voter ?
Comme disait Yvon Gattaz, père et prédécesseur de l’actuel président du MEDEF dans les années 70, on ne fait pas la même politique économique et sociale avec un PC à 10% et un PC à 25%. Si nous en doutons parfois, les détenteurs de capitaux, eux, le savent bien. Une élection n’est jamais qu’un moment d’un processus plus vaste, et même si l’essentiel se joue ailleurs, elle contribue à cristalliser un rapport de forces. En appliquant cette maxime patronale à la situation actuelle, on voit bien qu’un vote significatif en faveur de la « France insoumise » ferait peser la balance du bon côté. Car le programme de Jean-Luc Mélenchon, certes, n’a rien de révolutionnaire, sans mouvement social il est voué à l’échec, mais il ouvre des perspectives intéressantes.
A y regarder de près, c’est le seul programme qui entend consolider les défenses immunitaires de ceux qui vivent modestement de leur travail, qu’ils soient ouvriers, employés, artisans, paysans, fonctionnaires, chômeurs ou retraités. Ce n’est pas un programme communiste, loin de là, mais un projet keynésien de gauche, à contenu fortement redistributif, qui associe relance par la demande, investissement public et rétablissement des droits sociaux. Son financement au moyen d’une réforme fiscale audacieuse, à rebours des pratiques libérales, en fait un programme socialement progressiste.
Là où le bât blesse, c’est que ce projet n’est réalisable qu’en dehors de la zone euro, voire de l’UE, et que le candidat ne le dit pas clairement. Selon lui, le plan A consistera à renégocier le contenu des traités européens et on appliquera le plan B (sortie de l’UE) si cette négociation échoue. Or il faudrait parvenir à s’extraire du monde réel pour parier sur le succès d’une telle négociation. Elle supposerait en effet que 26 Etats, subitement, se mettent à satisfaire les demandes françaises. Cette fausse alternative est donc une erreur, car elle brouille le message du candidat et entretient le doute sur ses intentions.
Cette ambiguité est d’autant plus regrettable que Jean-Luc Mélenchon se réclame à juste titre d’un « indépendantisme français » et préconise la rupture de la France avec l’OTAN. Contrairement à MM. Fillon, Macron et Hamon, il prend au sérieux l’héritage gaullien, il milite pour une diplomatie souveraine et stigmatise le suivisme d’un François Hollande qui a mis la France à la remorque des intérêts américains. En refusant de prôner explicitement le Frexit, la « France insoumise », par conséquent, manque de cohérence politique.
Sur ce plan, c’est François Asselineau qui a raison. On ne peut restaurer la souveraineté nationale – condition expresse de la souveraineté populaire – qu’en rompant les amarres avec l’OTAN et avec l’UE. Il faut sortir de l’OTAN, cette machine de guerre dont la raison d’être est de servir les ambitions impérialistes de Washington. Mais il faut aussi rompre avec l’UE, car la fonction de cette instance supranationale est de soustraire la politique économique à la délibération démocratique. Ni plan A, ni plan B. La seule réponse, c’est le Frexit. Et le seul moyen d’y parvenir, c’est le référendum.
Marine Le Pen, dira-t-on, veut aussi restaurer la souveraineté nationale. Mais son programme renoue avec l’ADN droitier du FN dès qu’il s’agit d’expliquer ce qu’on entend faire, une fois au pouvoir, de cette souveraineté rétablie. Son programme n’inclut ni redistribution des revenus, ni nationalisation des banques, ni contrôle des mouvements de capitaux, ni rien qui fâche de près ou de loin les possédants. Le rétablissement du franc ne manque pas de panache, mais ce changement restera purement cosmétique s’il ne s’accompagne de réformes de structures. Marine Le Pen n’en a prévu aucune. Pas plus qu’il ne conteste les hiérarchies sociales, le FN n’entend faire plier les puissances d’argent.
Comme l’expérience l’a montré, le FN prétend défendre les travailleurs, mais il les abandonne en chemin lorsque l’oligarchie s’attaque à leurs droits. Lors des grèves contre la Loi-Travail, Mme Le Pen réclamait l’intervention de la police contre les grévistes. Si elle est élue, le discours à tonalité sociale de Florian Philippot ne résistera pas deux mois. Il est stupide de qualifier ce projet de fasciste. En fait, c’est un projet banalement réactionnaire. On ne peut mener une politique progressiste qu’en sortant de l’UE, c’est vrai. Mais ce n’est pas parce qu’on veut sortir de l’UE qu’on va mener une politique progressiste !
Son discours monomaniaque contre l’immigration, bien sûr, offre au FN une rente de situation électorale. Comme s’il suffisait de mettre fin aux flux migratoires pour créer des emplois, le FN répète cette formule magique comme un mantra. Caresser dans le sens du poil l’islamophobie ou la xénophobie ambiante, toutefois, ne fait pas une politique. On se demande si ses électeurs croient vraiment aux fabuleuses économies que permettrait de réaliser la suppression de la prétendue facture migratoire, tant la ficelle est grosse. Pour séduire l’électorat populaire, en tout cas, le parti a besoin d’entretenir cette mythologie vieille comme le monde.
Du coup, non seulement il oppose les Français entre eux, mais il les berne en leur faisant croire qu’il y a un trésor de guerre, quelque part, dont il suffirait de se saisir. La stratégie du bouc-émissaire, chez Le Pen, est à double emploi. Elle fournit un dérivatif aux hantises et aux frustrations des victimes de la mondialisation. Mais, en même temps, elle masque les incohérences d’un projet qui entend redistribuer aux ouvriers sans toucher aux intérêts des possédants. La mono-causalité immigrée réconcilie tout le monde ! Véritable martingale, elle permettra d’augmenter les salaires tout en baissant les charges, et de financer de nouvelles dépenses régaliennes sans augmenter les impôts sur les riches.
Cette quadrature du cercle lepéniste, au fond, est la figure inversée du cercle carré des eurobéats (Macron, Fillon, Hamon) qui veulent perpétuer à tout prix la tutelle des marchés sur les Etats. Marine Le Pen veut la souveraineté sans la redistribution tout en prétendant le contraire, ce qui est à la fois incohérent et réactionnaire. M. Fillon, lui, ne veut ni la souveraineté ni la redistribution, ce qui est à la fois cohérent et réactionnaire. M. Hamon veut la redistribution mais pas la souveraineté, ce qui est absurde. M. Macron veut tout et son contraire, et d’ailleurs il se moque des programmes. M. Mélenchon veut la redistribution, mais il devra imposer la souveraineté (plan B) pour y parvenir. Car une chose est sûre : les marchés ne lui offriront pas l’opportunité de temporiser.
Bruno GUIGUE
Source : Bruno Guigue, 13-03-2017
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144 réponses à Voter, pour quoi faire ? Par Bruno Guigue

Commentaires recommandés

philouieLe 07 avril 2017 à 02h10
Personnellement je n’ai jamais voté. Cette année, je me suis engagé pour François A.sselineau.
Parce que je pense que c’est le seul qui a un projet structuré, donc réellement politique dans le sens de créer un cadre pour l’action.
Peut-être pas pour gagner les élections, mais au moins pour pouvoir se compter et créer des liens de résistances.

samedi 21 janvier 2017

Mélenchon : les relations Usa - Russie - Chine / Mélenchon : relations between Usa, Russia and China

Je relaie cet article pour les changements géostratétiques en cours ... Christophe

Je mets cette vidéo pour le début, sur les agissements de France Inter… O.Berruyer
Source : Youtube, Jean-Luc Mélenchon, 13-01-2017
21
Dans ce 14e épisode de la revue de la semaine, Jean-Luc Mélenchon évoque quatre sujets : Donald Trump et les relations américaines avec la Chine et la Russie, François Fillon qui dit qu’il n’y aurait pas internet en France sans lui, le CAC 40 qui se gave et enfin France inter qui a failli supprimer la chaîne youtube de Jean-Luc Mélenchon…
***LE SOMMAIRE***
00:00 : France Inter a failli supprimer la chaîne de Jean-Luc Mélenchon
03:15 : Pas d’internet sans François Fillon ?
04:28 : Donald Trump et les relations américaines avec la Chine et la Russie
15:35 : Le CAC 40 se gave
18:05 : Fin et conclusion
***LES LIENS***
– François Fillon contre les fonctionnaires de France Télécom: où sont VRAIMENT les compétences ? : http://www.huffingtonpost.fr/sebastie…
– Donald Trump prend le risque d’une crise avec la Chine en parlant avec Taïwan : http://www.lefigaro.fr/international/…
– Les premiers chars américains débarquent en Europe pour se déployer à l’est : http://www.rtbf.be/info/monde/detail_…
– Bourse : les dividendes records du CAC 40 : http://www.lesechos.fr/finance-marche…
Source : Youtube, Jean-Luc Mélenchon, 13-01-2017
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lundi 15 février 2016

Les institutions françaises vivent une fin de partie / The French institutions live the end of part

FIN DE PARTIE

Deux événements ont marqué la vie politique française à quelques heures d’intervalles. Tout d’abord, Jean-Luc Mélenchon a annoncé sa candidature à l‘élection présidentielle de 2017 le mercredi 10 février.

Cette annonce a pris de cours tant ses « bons amis » du PCF, auquel il est uni par les accords du Front de Gauche que certains des militants du Parti de Gauche lui-même. Pour tout dire, cette annonce semble relever d'une décision si ce n'est personnelle, du moins qui ne fut partagée qu'entre un tout petit nombre de personnes. Ce faisant, il faut remarquer que Jean-Luc Mélenchon adopte le modèle « gaulliste » originel du rapport direct entre l'homme politique et le peuple. Il n'est pas sans ironie que celui qui est explicitement le plus grand pourfendeur des institutions de la Vème république, au point d'appeler à un changement de ces institutions avec l'appel pour une « 6ème république », soit justement obligé d'endosser une posture gaullienne pour échapper à l'étranglement politique préparé tant par les « socialistes » au pouvoir que par le PCF.
L'autre événement fut l'annonce du remaniement gouvernemental, le jeudi 11 février. Ce remaniement fut suivi d'une interview sur TF1 et France-2 du Président de la République, François Hollande. Nous y avons ainsi appris que des ministres pouvaient être congédiés par SMS, et que trois dirigeants écologistes étaient récompensés de leur servilité notoire par un poste ministériel. Ce remaniement n'est qu'une simple manœuvre politique et n'aboutit à aucun changement dans la ligne détestable suivie par le gouvernement. Comme du temps de la IVème république, on a constitué un gouvernement en respectant de savants équilibres partisans; ce gouvernement est en réalité constitué avec des ciseaux et de la colle. Il se contente d'ajouter du ridicule au désastre.
Une candidature de défiance
Revenons ici sur l'annonce faite par Jean-Luc Mélenchon. Cette candidature, et ceci est une évidence, est un acte de défiance contre le « régime des partis » que nous voyons revenir au galop avec le remaniement ministériel. Le « régime des partis », le mot est lâché; c'est cette chose justement que dénonçait le Général de Gaulle et contre laquelle il ne cessât de s'insurger. Ce « régime », nous le voyons effectivement à l'œuvre dans les « combinaisons » multiples qui s'échafaudent aujourd'hui pour tenter d'étrangler l'expression d'une réelle gauche face à l'effondrement et au discrédit de la « gauche » de pouvoir. Cette dernière, que représentent (et l'on évitera de dire illustre) tant François Hollande, que Manuel Valls ou Emmanuel Macron, est aujourd'hui à bout de souffle. De trahisons en trahisons, ces gouvernements successifs ont désespéré les français. Ces trahisons, elles ont commencé dès l'élection de François Hollande dans le refus de renégocier réellement le Traité sur la Gouvernance et la Coopération (TSCG) qui a privé en partie la France de sa souveraineté budgétaire. Cette « gauche » de pouvoir, qui est accrochée à ses prébendes, ses sinécures et ses avantages telle l'arapède à son rocher, s'est avérée une catastrophe pour la France. On se lasse d'énumérer tous les reniements, de la sidérurgie à l'éducation nationale, des actions contre la montée du chômage au revenu des ménages, et à l'international de l'inaction érigée en principe à l'aplatissement serviles derrière les Etats-Unis. La comédie de la « primaire », qui fut au départ engendrée par la méfiance justement qu'inspirait Hollande à certains, mais qui fut rapidement récupérée par les hiérarques de toute obédience, avait pour but d'étrangler l'expression d'une gauche véritable. Jean-Luc Mélenchon ici renverse la table et met fin à cette opération en déclarant sa candidature. Il renvoie les dirigeants du PCF à leurs contradictions. Les glapissements que ces derniers poussent dans les médias le prouvent bien.
L'impératif de cohérence
Il reste qu'il ne suffit pas d'endosser une posture gaullienne pour en avoir la stature. Car, pour chercher à passer au-dessus de la tête des partis, en s'adresser directement au peuple, encore faut-il avoir quelque chose à lui dire. Il faut être au clair sur l'articulation entre les intérêts du peuple et ceux de la Nation. Il convient de ne pas hésiter sur la question de la souveraineté. Cela implique de désigner clairement qui est l'ennemi, mais aussi d'en tirer toutes les conséquences.
La décision de Jean-Luc Mélenchon peut le libérer du lacis des compromis qu'il était obligé de passer quotidiennement et qui avaient fini par l'étrangler, par ôter toute lisibilité et toute cohérence à son action. Il devra cependant dire rapidement quelle serait son attitude dans le cas — que bien entendu on ne souhaite pas mais qu'il convient d'évoquer — où il ne serait pas présent au second tour de cette élection. On ne peut se dresser pour dénoncer les anciennes trahisons, prévenir les trahisons futures, et porter l'étendard d'une véritable révolte, et finir par accepter de se couler dans le moule d'un système honni.
La décision de Jean-Luc Mélenchon a pour elle la force de la logique. On a dit sur d'autres médias que ce serait sa dernière chance. Mais, cette décision impose aussi un effort de mise en cohérence. C'est sur ce point que l'on jugera si Jean-Luc Mélenchon s'est réellement hissé au niveau nécessaire pour peser sur l'avenir de la France.
La déroute d'Hollande
Le Président de la République, quant à lui, s'est adressé aux français le jeudi 11 février à 20h15. L'interview qu'il a donnée se voulait un exercice de pédagogie et de clarification. Et il est vrai que le spectacle, assez lamentable, donné par le remaniement ministériel l'imposait. Trois dirigeants des « verts » ont décidé, contre la volonté de leur parti, de rejoindre le gouvernement. Deux d'entre eux, Mme Cosse et M. Placé, vont cumuler le poste au gouvernement et celui d'élu à l'assemblée régionale d'Île de France. Ici meurent, dans le même mouvement, l'engagement de non-cumul des mandats et la notion de probité. On a aussi fait entrer dans ce gouvernement un patron de presse, un magnat de la presse régionale, M. Baylet. Beau symbole de la confusion des pouvoirs.
De tout cela découle une évidence. Il est clair que ce gouvernement n'a d'autre sens que de préparer la candidature à l'élection présidentielle de 2017 de François Hollande. Nul ne s'y est trompé. Les sondages sur les réactions des français tant au remaniement qu'à l'interview donnée par François Hollande sont désastreux. Pourtant, dans cette interview, la Président avait affecté de prendre un ton calme mais solennel, de décideur en face de ses responsabilités. La différence avec le Président « normal » de 2012 était frappante. Mais, il ne suffit pas de prendre la pose, d'endosser les habits du dirigeant, pour être à la hauteur. C'est ce que pensent aujourd'hui une majorité de français qui ne souhaitent pas, à 75%, un nouveau quinquennat de François Hollande.
Engoncé dans les manœuvres politiciennes, François Hollande accrédite aussi l'image d'un retour à la IVème république. Aussi, quand on met en parallèle la décision de Mélenchon et le comportement de François Hollande, il est clair que l'un a compris la situation dans laquelle nous sommes et l'autre non. Mais, il ne suffit pas de comprendre. La question de l'action décisive reste hélas posée alors que clairement nos institutions vivent une fin de partie.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.


Lire la suite: http://fr.sputniknews.com/points_de_vue/20160215/1021782022/melenchon-hollande-politique.html#ixzz40JBrpthk

samedi 17 octobre 2015

Interview explosive de Mélenchon à propos des cadres d'Air France... et des cadres politiques : « On n'a pas été chercher Cahuzac à 6h du matin »

Dans cette affaire, il y a deux éléments à distinguer : 

l'avenir de l'industrie aéronautique et le dialogue social

Concernant l'avenir de cette industrie, dans un contexte de pic du pétrole (notamment), de pollutions diverses et de capitalisme débridé, je ne me fais guère d'illusions. 
Et ce n'est pas du jus d'algue qui va résoudre le problème.

Concernant le dialogue social, la parole est à Mélenchon.





Et à Roberto Boulant



Prédateurs !


Bien que hautement justifiée et naturelle, la saine colère des personnels d’Air France est sans doute une réponse émotionnelle inappropriée.
Pour au moins trois raisons :
1- Parce qu’il ne s’agit plus de lutter contre un adversaire patronal dans un rapport de forces plus ou moins symétrique, et dans un cadre législatif recherchant un niveau de dissensus social le plus bas possible. La haute finance a conquis Bercy, et il suffit pour s’apercevoir que le consensus républicain n’est plus à l’ordre du jour, de lister le bric-à-brac libéral contenu dans la loi de l’ancien banquier M. Macron : limitation du rôle des prud’hommes, affaiblissement du code du travail, accroissement du travail du dimanche et de nuit, déréglementation de diverses professions, privatisation des aéroports et filialisation de centres hospitaliers universitaires. Sans oublier pour le pays organisateur de la COP 21, l’assouplissement des normes environnementales…
2- Parce que la dissymétrie des rapports de force entre transnationales et syndicats, rend illusoire toute victoire dans la sauvegarde des emplois. Ne peuvent plus exister que des combats de retardement, c’est-à-dire des combats désespérés sans nul perspective de victoire.
3- Parce que le dieu Marché, celui de l’argent fou, tient les gouvernements dans sa main. Faut-il encore rappeler les contre-vérités du candidat François ‘mon-ennemi-c’est-la-finance’ Hollande, ou le fait que M. Valls ne représente qu’une infime minorité d’un parti lui-même minoritaire ? Mais peu importe pour ces gens la légitimité, la légalité leur suffit. Pour voler dans tous les médias au secours de la direction d’Air France, mais également comme le permet maintenant la loi sur le renseignement, pour déployer une armada de mesures de surveillance, sous le très flou concept de ‘préservation des intérêts économiques français’. Sans doute serait-il sain aux personnels d’Air France de prendre en compte l’éventualité d’un espionnage par l’État, de tous leurs échanges électroniques…
Le tableau est donc clair, nous ne sommes plus dans une lutte contre des adversaires idéologiques, dans le cadre de lois républicaines favorisant à minima un certain équilibre des forces. Nous sommes maintenant dans une logique d’écrasement systématique des travailleurs, à qui il n’est donné aucune chance de se défendre.
Je sais que le terme est à la mode, mais pour le coup, il s’agit bel et bien d’un changement de paradigme : le vieil adversaire défendant ses intérêts de classe s’est mué en prédateur ! Il considère maintenant les ‘sans-dents’ comme une espèce différente, par nature inférieure !
C’est en cela, comme le prouve cette hallucinante vidéo, que la colère est inadaptée à cette inédite situation tactique. Ça n’est pas la vieille morgue ou le mépris de classe qu’il faut lire dans la non réponse à l’appel au dialogue… mais plutôt la totale absence d’empathie face à l’objet ‘petit personnel’.
L’absence de toute charge émotionnelle d’un prédateur face à sa proie !
Et nous voilà livrés à la sidération. Comment sauvegarder la paix civile puisque le dialogue social n’existe plus que dans les discours ? Comment lutter contre le dieu Marché, celui qui valorise plus une compagnie naine du low-cost, qu’un géant comme Air France ? Comment accepter l’idée que son propre gouvernement puisse favoriser Qatar Airways en lui octroyant des créneaux supplémentaires sur nos aéroports, alors que les standards sociaux de cette compagnie sont si bas ?
C’est la sécession des riches et leur contrôle des politiques macro-économiques qui nous conduisent tout droit au chaos.
Et dire que ces fous pensent pouvoir contrôler ce qui en sortira. Comme si nous n’apprenions jamais rien…

source : http://www.pauljorion.com/blog/2015/10/07/predateurs-par-roberto-boulant/


... et à Benoît Thévard


Gestion du conflit social d'Air France: de quoi s'inquiéter pour l'avenir !

13 Octobre 2015 , Rédigé par Benoît ThévardPublié dans #Regard critique

Depuis plusieurs jours, les médias s'intéressent davantage à une chemise déchirée qu'à 2900 suppressions de postes (300 pilotes, 900 hôtesses et stewards, 1700 personnels au sol). Sans rentrer dans le détail des raisons qui conduisent un conseil d'administration à engager un tel plan social, il y a tout lieu de s'inquiéter sur les conséquences et leurs traitements médiatique et politique.
Cette crise est comme un essai pour ce gouvernement, car le contexte économique n'est pas trop défavorable et la situation est encore gérable. C'était donc le moment de tester ses capacités à gérer la crise de manière équitable, de se préparer à des lendemains qui pourraient déchanter. Pourtant, nos élus prennent clairement parti etsoutiennent la violence sociale des puissants face à l'instinct de survie des plus faibles, ils font le choix de la division face à l'épreuve. Lorsque l'on observe cela avec, en arrière plan, les perspectives économiques, climatiques, énergétiques et sociales qui nous attendent, il y a de quoi s'inquiéter.
Pierre Plissonnier, responsable de l'activité long courrier d'Air France malmené par les salariés. Photo AFP
Pierre Plissonnier, responsable de l'activité long courrier d'Air France malmené par les salariés. Photo AFP
L'absence d'anticipation
Tous les choix politiques actuels tendent à prolonger, le plus longtemps possible, unsystème à l'agonie. L'obsession pour la compétitivité et la croissance économique empêche le gouvernement de prendre des décisions qui pourraient permettre de choisir plutôt que subir la baisse des consommations d'énergie, la reconversions des industries pour la transition écologique et énergétique, la décentralisation, la résilience face au dérèglement climatique. Même la loi sur la transition énergétique n'est là que "POUR la croissance verte" et reste grandement incohérente et inapplicable.
L'absence de pédagogie
Le monde change et chacun doit pouvoir comprendre pourquoi nos modes de viedevront évoluer. La profusion d'informations qui circulent sur internet contraste avec le vide des journaux télévisés qui continuent de forger les esprits du plus grand nombre. Or, qu'y a-t-il de plus terrible que de découvrir une vérité qui dérange lorsqu'on est au pied du mur ? Je pense qu'un jour ou l'autre, tous les salariés d'Air France (comme ceux d'Airbus et bien d'autres) seront confrontés à la fin du pétrole abondant et que si personne ne l'explique, il y aura bien d'autres chemises arrachées.
Les journéaux télévisés sont souvent le théâtre de demande d'excuses ou de condamnation des actes des salariés, rarement de condamnation des injustices sociales ou de pédagogie constructive.
Les journéaux télévisés sont souvent le théâtre de demande d'excuses ou de condamnation des actes des salariés, rarement de condamnation des injustices sociales ou de pédagogie constructive.
L'absence de projet
La fracture sociale s'élargit et laisse sur le bord de la route des millions de personnes qui sortent du grand jeu de la mondialisation. Humanitaires, RSA, Pôle Emploi ne parviennent même plus à contenir la misère sociale qui grandit chaque jour. Si au moins notre pays avait un projet, nous pourrions rassurer tous ces salariés qui restent dans la peur et la détresse. Nous pourrions leur proposer de construire une nouvelle économie soutenable, plus équitable, plus coopérative, plus résiliente, plus locale. Moins d'énergie, cela veut dire moins d'esclaves énergétiques et donc plus de travail et moins d'exclusion sociale. Pour en avoir fait l'expérience, on peut diviser par deux ou trois son train de vie, tout en étant socialement comblé. Pour cela, il faut déjà, bien sûr, avoir  de quoi vivre, mais il faut aussi avoir pu le choisir et l'anticiper !
Fermeté sans humanisme
Quand les temps sont difficiles, il faut savoir faire preuve d'humanisme. On ne peut décemment pas, lorsque l'on est censé représenter le peuple, tourner le dos au plus grand nombre et ne soutenir que les plus puissants. On doit comprendre les uns et les autres, faire preuve de pédagogie et d'humilité, et tout faire pour améliorer les choses. Force est de constater que si la situation ne fait qu'empirer dans les mois qui viennent, le gouvernement de la France sera ferme à l'égard de ceux qui ont tout perdu et ne permettra pas que leur colère s'exprime. Et honnêtement, je doute que la situation s'améliore...
Le Premier Ministre prend parti pour la direction d'Air France
Inquiétude
Le sentiment qui domine aujourd'hui, c'est l'inquiétude. J'observe que rien n'est fait, lorsque c'est possible, pour limiter la casse sociale. Lorsque ce n'est pas possible, rien n'est fait pour anticiper la crise, expliquer la nécessité du changement, et proposer ou soutenir des alternatives. L'État montre qu'il n'est pas apte à vivre une crise sociale majeure, car il use exclusivement de la fermeté et de la peur qui ne pourront jamais rien résoudre. Il semble incapable de proposer un nouveau projet et se contente d'écoper et de coller des rustines. Ce n'est pas vraiment propre à ce gouvernement, mais celui-ci avait promis le changement, un changement socialiste, c'est-à-dire en faveur d'une organisation économique et sociale plus juste. Lesentiment de trahison n'en est que plus intense pour les plus modestes.
Rassembler
Je m'efforce toujours de mettre en avant le besoin de rassembler tous les acteurs de la société quels qu'ils soient. Nous sommes face à un défi immense: réinventer une nouvelle manière de vivre en quelques décennies. Le climat, l'énergie, les ressources, l'économie, la démographie, la pollution nous l'imposent. Depuis des années je fais en sorte d'expliquer, à qui veut l'entendre, qu'il faut éviter la défiance et se serrer les coudes, car nous avons besoin:
- des citoyens sans qui rien ne sera jamais possible, pour porter le changement, l'innovation sociale, la solidarité, la gestion durable des bien communs
- d'un État fort qui soutient les territoires, défend leurs intérêts et organise la péréquation
- des acteurs économiques qui doivent continuer à répondre aux besoins des citoyens tout en accompagnant la transition par la mobilisation des outils productifs
- des médias pour diffuser les bonnes pratiques, mettre en valeur cette nouvelle société qui se dessine, donner envie plutôt que faire peur.
L'union de toutes les forces me semble indispensable pour relever le défi, mais si l'État ne joue pas le jeu du respect, de l'égalité, de l'intelligence et de l'anticipation, alors ce rassemblement n'aura pas lieu et le pire deviendra possible.
En attendant, et malgré tout, chacun peut et doit faire sa part pour engager ce changement qui ne peut plus attendre.
source : http://www.avenir-sans-petrole.org/2015/10/gestion-du-conflit-social-d-air-france-de-quoi-s-inquieter-pour-l-avenir.html