"Il n'existe rien de constant si ce n'est le changement" BOUDDHA; Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots." MARTIN LUTHER-KING; "Veux-tu apprendre à bien vivre, apprends auparavant à bien mourir." CONFUCIUS ; « Nous savons qu’ils mentent, ils savent aussi qu’ils mentent, ils savent que nous savons qu’ils mentent, nous savons aussi qu’ils savent que nous savons, et pourtant ils continuent à mentir ». SOLJENITSYNE
lundi 3 mars 2025
samedi 8 février 2025
jeudi 9 janvier 2025
Musk, héritier de Guillaume Faye ?
Source : https://www.dedefensa.org/article/musk-heritier-de-guillaume-faye
• « C'est le monde dans lequel nous vivons », dit, dans un soupir, le sage et philosophe Macron. • Il s’indigne du fait qu’Elon Musk fait de l’“ingérence politique” dans divers pays européens, et Dieu sait que nous, Européens, nous nous en sommes tant abstenus. • Quoi qu’il en soit, Musk fait du boucan et l’on s’interroge sur ses rapports avec Trump, sur les intentions de Trump de conquérir l’Europe (curieux : on croyait que c’était déjà archi-archi fait ?). • Bref, on s’agite dans ce monde incompréhensible dont nous sommes les premiers responsables, en s’étonnant que d’autres en usent également à leur guise. • Mais certains ont des idées plus intéressantes pour tenter d’expliquer les événements. • C’est le cas de notre ami Constantin von Hoffmeister. • Dans un long développement, il tente de montrer que Musk-Trump, avec leur mélange de technologisme ultra-moderne et leur appel à la tradition, sont les architectes de l’archéofuturisme développé il y a trente ans par le Français Guillaume Faye.
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Il ne vous a pas échappé que Elon Musk crée actuellement une très grande
agitation en Europe, du fait de ses interventions dans les affaires
politiques européennes. Un des princes de la morale politique et de la
vérité transcendantale de nos jours qui passent, le président fran,çais
Emmanuel Macron, a fait à ce sujet une remarque extrêmement sévère, tant
qu’on aurait dit un de ces maîtres de nos vieilles écoles, un de ces
“Hussards noirs de la République” qui portèrent haut et fort les vertus
laïques de nos démocraties occidentales. Ce fut donc notre-Emmanuel M.
qui, s’adressant, à une assemblée de diplomates français quifont un si
bon travail à l’Ouest du Dniepr, s’exclama :
« Et si quelqu'un nous avait dit il y a dix ans que le propriétaire de l'un des plus grands réseaux sociaux du monde soutiendrait la nouvelle internationale réactionnaire et interviendrait directement dans les élections, y compris en Allemagne ? Qui aurait pu imaginer une telle chose ? C'est le monde dans lequel nous vivons. »
... Et c’est le même Emmanuel avec lequel nous vivons depuis 2017, qui a reçu sur le Péron de l’Élysée, avec tous les honneurs, tous les grands du High Tech, – dont certainement et fort probablement Musk avec tant de respect, – en les montrant comme exemples à suivre et inspirateurs à adorer pour devenir enfin cette « startup nation » dont il rêve pour nous. Aujourd’hui, il n’en est plus rien, Musk est un exemple épouvantable d’“ingérence politique” dans divers pays européens, d’une façon tout à fait différente des pratiques de nos pays dans tant d’autres jugés de mauvais aloi par les évaluateurs des vertus, en Libye, en Syrie, au Kosovo, en Irak, en Ukraine, en Roumanie, en Géorgie, en... etc.
Musk fait donc des ravages. Il est très actif en Allemagne où il s’emploie à redorer le blason de l’AfD maudit par toute la classeSystème de la l’establishment allemand. Le Premier britannique encaisse également de sévères bordées de canon pour avoir été particulièrement laxiste alors qu’il assurait en 2007-2012 le rôle de la mise en accusation dans les villes touchées dans les inculpations pour les extraordinaires viols en série de jeunes Anglaises (des blanches, précise-t-on), par des gangs essentiellement pakistanais. Keir Starmer a d’abord dit faiblement : “C’est faux, j’étais implacable”, puis il est passé en mode standard : “Il s’agit d’une accusation d’extrême-droite”. Pour autant, ces épouvantable affaires de viols et la position de Starmer font les titres des tabloïds britannique, même si c’est pour dénoncer Musk qui ressort cette bonne vieille histoire. Ainsi Musk réussit-il à secouer toute cette bonne vieille boue puante qui recouvre les exploits des classes dirigeantes européennes.
A la recherche des motifs perdus de Musk
Alors se pose une question : pourquoi Musk avec ses formidables moyens de communication et sa notoriété fait-il cela ? Et pourquoi Trump le laisse-t-il faire ? Certains, dans le parti républicain, disent que Musk est en train de bouffer Trump, de lui prendre des prérogatives, de jouer au président lui-même. Toutes ces accusations un peu à la va-comme-j’te-pousse sont à la fois classiques et un peu vaines. D’ailleurs, jusqu’ici Trump ne s’est plaint de rien et n’a pas l’air mécontent.
On passe alors à l’autre catégorie des explications des sachants-tout. Ce sont également à des accusations, mais venant cette fois d’Européens, un peu à la manière de notre-Emmanuel. Cette fois, on n’oppose pas Musk à Trump, on les met ensemble. Ils sont complices car ils veulent la peau des européens.
Un exemple de cette démarche vient d’un Andrey Bulatov, de l’Anti-Fascist News Agency. Il s’agirait d’une piste trotskiste néo-centriste ou hyper-centriste européiste-neocon que nous n’en serions pas plus étonnés. On emprunte un extrait de son texte :
« Les initiatives politiques de Musk sont clairement étroitement liées à ses intérêts économiques. “La démocratie, les débats, les désaccords, les systèmes de protection sociale – tout cela entrave les affaires”, décrit Ilan Kapoor, professeur à l’Université York de Toronto, connu pour ses études critiques sur le néolibéralisme, décrivant les sentiments de Musk et Trump. “C’est pourquoi ils privilégient des formes de gouvernement plus autoritaires, qui, selon eux, peuvent fonctionner plus efficacement en éliminant l’opposition politique et en réduisant le rôle du gouvernement (bien que la contradiction soit qu’ils ont besoin d’une intervention gouvernementale importante lorsqu’il s’agit de leur programme de ‘loi et d’ordre’).”
» Musk a également critiqué la Commission européenne, qualifiant le fonctionnement de l’Union européenne d’antidémocratique et exigeant un rôle plus important pour le Parlement européen. Il a fait cette déclaration à un moment où l’UE, luttant contre la désinformation rampante sur les réseaux sociaux, tente de réguler son réseau X.
» Il semble que le tandem Trump-Musk soit sérieux dans sa volonté de renforcer son influence en Europe. Et cela, franchement, va à l’encontre de l’idée selon laquelle Trump serait plus enclin à régler les affaires intérieures des États-Unis plutôt qu’à maintenir le rôle d’hégémon américain dans l’ensemble du monde occidental. Les actions d’Elon Musk démontrent que les affaires intérieures des États-Unis signifient pour le nouveau gouvernement l’influence antérieure, voire même plus forte, sur l’Europe et le Royaume-Uni. Et toutes les critiques de Trump à l’encontre des anciennes élites européennes, selon lesquelles elles exploitent la puissance des États-Unis, ne sont que de la rhétorique pré-électorale. Musk et Trump comprennent tous deux clairement que s’ils ne maintiennent pas aujourd’hui leur contrôle politique et économique sur l’Europe, la Chine les en délogera progressivement. »
Toute cette rhétorique qui tend à faire de l’action de Musk une offensive pour étendre l’hégémonie américaniste sur l’Europe vient de gens qui appartiennent aux élites d’une Europe qui n’a jamais été aussi totalement soumise à l’hégémonie des USA, qui en redemande, quii n’en a jamais assez... L’argumentation vient donc d’un sentiment de panique, d’esprits complètement affolés et tournant sur eux-mêmes comme des toupies folles, tentant de trouver des arguments dans tous les sens, qui se télescopent, se démentent les uns les autres. Pourquoi Musk-Trump massacreraient-ils une direction européenne qui est aveuglément acquise aux valeurs, aux intérêts, à la force, à l’indécence américanistes, – sinon pour assurer leur emprise sur l’Europe, n’est-ce pas, c’est bien de cela qu’il s’agit ? On voit bien là l’espèce de mascarade intérieure imposée à des esprits qui retiennent désespérément un simulacre qui s’effondre à une vitesse inimaginable. « C’est le monde dans lequel nous vivons », comme dit l’autre.
Mais le fait est que Musk fait ce qu’il fait. Notre brave Emmanuel, dans ces étonnants étonnements sur le « monde dans lequel nous vivons », qui a dit énormément de bêtises remplies à ras-bord d’inversions de la vérité, de ces choses que l’on nomme mensonges, en a dit une qui, ô miracle, se rapproche de la vérité. En cela, il contredit les précédents et leur construction des agresseurs Musk-Trump au nom des USA ; c’est lorsqu’il parle d’une « nouvelle internationale réactionnaire », ignorant bien sûr que le mot “réactionnaire“, qui vient de “réaction”, n’a pas seulement le sens parisien qu’on lui prête à Saint-Germain-des-Prés, mais aussi un sens universel d’une riposte à quelque chose qui mérite qu’on riposte contre elle.
Cela nous conduit à une autre piste d’explication du comportement de Musk bien plus intéressante, mais pour laquelle il faut avoir l’esprit assez haut pour s’intéresser à des cultures dépassant les seuls sondages des prochaines élections et les sermons des JT de 20 heures des réseaux télévisés de la presseSystème. C’est là que nous débouchons sur l’hypothèse d’un observateur que nous visitons parfois, et encore avant-hier à propos de Musk et de l’AfD. Il s’agit de Constantin von Hoffmeister.
Tradition & hypermodernité.
Von Hoffmeister s’attache à une hypothèse qui dépasse les querelles de clocher globalisés et les empoignades de cafés du commerce de luxe pour embrasser une conception fondamentale qui trouverait aisément sa place dans le “quatrième tournant” tel que nous en parle Douguine. Il s’agit d’une référence à un grand philosophe et essayiste français, Guillaume Faye, un temps attaché à la ‘Nouvelle Droite’ tendance classique, puis qui s’en était détaché.
La cause de Faye, sa trouvaille à la fois originale et extrêmement audacieuse, se nommait “archéofuturisme”. Elle envisageait le rapprochement sinon la fusion de certaines formes de la modernité et du technologisme avec les formes et les conceptions de la Tradition. L’article de von Hoffmeister a été publié le 7 janvier 2025 dans RT.com.
On vous laisse le lire en vous priant d’envisager cette lecture à la lumière d’autre réactions que le sarcasme, la gouaille, la dérision, voire le persiflage sur quoi le père PhG s’est longuement étendu dans le Tome II de ‘La Grâce de l’Histoire’. Notez bien que le duo Musk-Trump est encore une fois mis à contribution.
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Archéofuturistes, Musk-Trump ?
Les ambitions technologiques d’Elon Musk et la philosophie archéofuturiste de Guillaume Faye se rejoignent dans une vision où l’innovation avancée ravive les valeurs anciennes, mêlant tradition et progrès. Sous la direction conservatrice de Trump, cette synergie pourrait forger un avenir où l’esprit ancestral et la puissance technologique redéfiniraient la civilisation.
Elon Musk, l’entrepreneur pionnier derrière Tesla et SpaceX, et Guillaume Faye, le penseur français connu pour son concept d’archéofuturisme, convergent dans leur plaidoyer pour un avenir qui harmonise le progrès technologique avec les valeurs traditionnelles. Musk construit des fusées, des voitures électriques et des interfaces cerveau-ordinateur, mais sous le silicium et l’acier se cache une vision du monde positivement alignée avec la vision de Faye d’un monde où la technoscience de pointe s’entremêle avec les mythes et les éthiques primordiaux des sociétés anciennes.
L’archéofuturisme propose que l’avenir de l’humanité doit rejeter le progressisme linéaire en faveur d’un modèle cyclique où les principes archaïques sont ravivés et fusionnés avec des technologies de renouvellement du monde. Les projets d’Elon Musk sont des prouesses d’ingénierie et des vecteurs d’une philosophie qui réveille les différentes âmes ethniques de l’humanité tout en la propulsant vers les étoiles.
Au cours de la seconde présidence de Donald Trump, une synergie unique émergera entre les efforts technologiques d’Elon Musk et les politiques conservatrices de l’administration. L’accent mis par Trump sur la déréglementation et la souveraineté nationale démantèlera les obstacles bureaucratiques, créant un terrain fertile pour l’épanouissement de l’ambition faustienne d’Elon Musk. Alors que beaucoup considèrent l’administration de Trump comme emblématique d’une Amérique plus âgée et plus traditionaliste, Musk représente le moteur tourné vers l’avenir d’une société en train de se redéfinir. Ensemble, leurs approches fournissent l’échafaudage d’un monde où l’innovation technologique fait sentir son influence sans compromettre les principes fondamentaux d’identité et de souveraineté. L’archéofuturisme de Faye prédit cette dynamique : une synthèse du traditionalisme et du futurisme, où la gouvernance nourrit l’innovation et le renouveau culturel en tandem au lieu de les opposer l’un à l’autre.
SpaceX, sous la direction d’Elon Musk, est une expression monumentale des idéaux archéofuturistes. La technologie des fusées réutilisables de l’entreprise brise les contraintes des anciens modèles, tant sur le plan économique qu’idéologique, ouvrant la voie à l’exploration du cosmos par l’humanité, qui aurait dû l’être depuis longtemps. La rhétorique d’Elon Musk sur la création d’une vie multiplanétaire n’est pas de la science-fiction. Elle rappelle l’appel de Faye à raviver l’esprit héroïque de l’humanité. La colonisation planifiée de Mars par Musk est présentée à la fois comme une prouesse technologique et une nécessité pour la survie de l’humanité – une reconquête de l’archétype de l’explorateur qui a guidé les civilisations depuis l’Antiquité.
L’administration Trump, qui célèbre l’exceptionnalisme américain et un regain d’intérêt pour l’exploration spatiale, va véritablement prospérer. En s’associant à la NASA, Musk est en mesure de tirer parti de l’énergie nationaliste de Trump pour créer une ambition cosmique qui va au-delà de la politique, en exploitant le désir primordial de briser les frontières.
L’ascension de Tesla ajoute une autre dimension à ce récit archéofuturiste. Les véhicules électriques ont longtemps été considérés comme des symboles de modernité stérile, mais Musk les transforme en icônes de puissance, de vitesse et d’autonomie. Les voitures Tesla, avec leur design élégant et leurs performances de pointe, allient conscience écologique et domination technologique, réaffirmant l’insistance de Faye sur le fait que les sociétés futures doivent équilibrer les préoccupations environnementales avec des solutions audacieuses et dynamiques. L’émergence de Tesla en tant que constructeur automobile le plus précieux au monde n’est pas seulement un succès commercial. Elle symbolise le changement culturel vers un avenir où la durabilité n’est pas synonyme de médiocrité. L’administration Trump, qui donne la priorité à la réduction des contraintes réglementaires, permettra à Tesla d’innover à un rythme sans précédent, démontrant comment les politiques conservatrices peuvent catalyser des révolutions technologiques alignées sur les principes archéofuturistes.
Le projet Neuralink de Musk repousse les limites de l’archéofuturisme dans un territoire inexploré. En cherchant à fusionner le cerveau humain avec l’intelligence artificielle, Neuralink incarne l’objectif archéofuturiste de surmonter les limites humaines. Cela n’est pas sans controverses. Faye prévient dans ses écrits que le progrès technologique incontrôlé risque d’éroder l’essence spirituelle de l’humanité. Neuralink force la société à affronter cette tension : est-il possible d’augmenter l’intelligence humaine sans perdre ce qui fait de nous des êtres humains ?
L’éthique de déréglementation de Trump accélère le développement de telles technologies, créant un paradoxe où l’avenir imaginé par l’archéofuturisme se réalise, mais peut-être au risque de saper ses valeurs fondamentales. Neuralink reflète à la fois la promesse et le danger de l’archéofuturisme, rappelant que l’avenir doit être soigneusement exploité pour préserver l’identité fondamentale de l’humanité.
Le concept de tribus technologiques, tel que le décrit Faye, trouve un parallèle convaincant dans le monde réel dans la construction prévue par Elon Musk de Starbase City. Elon Musk a annoncé ce projet après avoir déplacé SpaceX et X hors de Californie lorsque le gouverneur de Californie Gavin Newsom a signé une loi interdisant aux écoles d’informer les parents si leurs enfants utilisent des noms ou des pronoms différents.
Située sur la côte sud du Texas, Starbase City sera plus qu’un port spatial. C’est le prototype d’un nouveau type d’établissement humain, qui intègre la technologie de pointe à la vie en communauté. Cette communauté expérimentale reflète l’épiphanie de Faye sur la force localisée : un monde où les sociétés s’adaptent aux bouleversements technologiques en adoptant de nouvelles formes d’organisation ancrées dans l’identité et le but civilisationnel. L’Amérique de Trump, imprégnée de la rhétorique des frontières et de l’autonomie, amplifie la résonance culturelle de Starbase. Il ne s’agit pas simplement d’un projet d’exploration, mais d’une déclaration d’indépendance par rapport aux limites du globalisme terrestre – un pas vers l’idéal archéofuturiste de tribus décentralisées mais dotées du pouvoir technologique.
L’influence d’Elon Musk pendant l’administration Trump s’étend bien au-delà des entreprises commerciales. Son utilisation active de X lui permet de façonner le discours public et de diffuser son rêve d’avenir. Cela correspond au concept de « métapolitique », qui souligne l’importance de l’influence culturelle et idéologique comme précurseurs du changement politique. Les publications d’Elon Musk, souvent provocatrices et prophétiques, captivent l’imagination de millions de personnes, transformant des concepts abstraits comme la colonisation spatiale et l’éthique de l’IA en phénomènes culturels. La maîtrise des médias sociaux par Trump lui-même crée un environnement dans lequel les idées d’Elon Musk peuvent s’épanouir, démontrant comment l’interaction entre la métapolitique technologique et le nationalisme conservateur peut catalyser une transformation sociétale à grande échelle.
Le succès financier des entreprises d’Elon Musk souligne la viabilité de l’archéofuturisme en tant que plus qu’une construction mentale – c’est une force économique et culturelle. La valorisation de SpaceX dépasse désormais les 350 milliards de dollars, ce qui en fait l’entreprise privée la plus valorisée au monde. La domination de Tesla dans l’industrie automobile redéfinit le transport à l’échelle mondiale, tandis que Neuralink attire les investissements pour sa promesse d’intégration homme-machine. Ces jalons démontrent qu’une société peut adopter l’innovation technologique tout en préservant et même en revitalisant ses valeurs éprouvées. La carte des jours à venir de Faye, longtemps qualifiée de « radicale », trouve une validation dans le succès tangible des entreprises de Musk combiné à la victoire électorale de Trump.
L’archéofuturisme, autrefois un cadre théorique, est désormais une réalité émergente – une nouvelle société née de la collision de la tradition et de la technologie, ouvrant la voie à un avenir à la fois ancien et sans précédent. Musk et Trump, bien que différents dans leurs méthodes, sont les architectes d’une nouvelle ère où les possibilités de l’archéofuturisme ne se limitent plus aux pages de la philosophie mais se déploient dans le monde réel.
Constantin von Hoffmeister
Voici le fascisme qui arrive
Source : https://lesakerfrancophone.fr/voici-le-fascisme-qui-arrive
Par Chris Hedges – Le 23 décembre 2024

Inside Out – par M. Fish
Depuis plus de vingt ans, moi-même et une poignée d’autres personnes – Sheldon Wolin, Noam Chomsky, Chalmers Johnson, Barbara Ehrenreich et Ralph Nader – avertissons que l’accroissement des inégalités sociales et l’érosion constante de nos institutions démocratiques, y compris les médias, le Congrès, les syndicats, les universités et les tribunaux, conduiront inévitablement à un État autoritaire ou fasciste chrétien. Mes livres – « American Fascists : The Christian Right and the War on America » (2007), “ Empire of Illusion : The End of Literacy and the Triumph of Spectacle » (2009), “Death of the Liberal Class” (2010), “Days of Destruction, Days of Revolt” (2012), écrit avec Joe Sacco, “Wages of Rebellion” (2015) et “ America : The Farewell Tour » (2018) sont une succession de plaidoyers passionnés pour que la décadence soit prise au sérieux. Je ne me réjouis pas d’avoir raison.
« La rage des laissés-pour-compte de l’économie, les craintes et les inquiétudes d’une classe moyenne assiégée et en proie à l’insécurité, et l’isolement abrutissant qui accompagne la perte du sens de la communauté, seront le ferment d’un dangereux mouvement de masse », écrivais-je dans “American Fascists” en 2007. « Si ces dépossédés ne sont pas réintégrés dans la société, s’ils finissent par perdre tout espoir de trouver de bons emplois stables et des opportunités pour eux-mêmes et leurs enfants – en bref, la promesse d’un avenir meilleur – le spectre du fascisme américain assaillira la nation. Ce désespoir, cette perte d’espoir, ce déni d’avenir, ont conduit les désespérés dans les bras de ceux qui promettaient des miracles et des rêves de gloire apocalyptique ».
Le président élu Donald Trump n’annonce pas l’avènement du fascisme. Il annonce l’effondrement du vernis qui masquait la corruption au sein de la classe dirigeante et son simulacre de démocratie. Il est le symptôme, pas la maladie. La perte des normes démocratiques fondamentales a commencé bien avant Trump, ce qui a ouvert la voie à un totalitarisme américain. La désindustrialisation, la déréglementation, l’austérité, les sociétés prédatrices incontrôlées, y compris l’industrie des soins de santé, la surveillance générale de chaque Américain, les inégalités sociales, un système électoral gangrené par la corruption légalisée, des guerres interminables et futiles, la plus grande population carcérale du monde, mais surtout les sentiments de trahison, de stagnation et de désespoir, sont un mélange toxique qui culmine dans une haine inchoative de la classe dirigeante et des institutions qu’elle a déformées pour servir exclusivement les riches et les puissants. Les Démocrates sont aussi coupables que les Républicains.
« Trump et sa coterie de milliardaires, de généraux, de demi-fous, de fascistes chrétiens, de criminels, de racistes et de déviants moraux jouent le rôle du clan Snopes dans certains romans de William Faulkner », ai-je écrit dans « America : La tournée d’adieu ». « Les Snopes ont comblé la vacance du pouvoir dans le Sud en décomposition et ont impitoyablement pris le contrôle des élites aristocratiques dégénérées, anciennement esclavagistes. Flem Snopes et sa famille élargie – qui comprend un tueur, un pédophile, un bigame, un pyromane, un handicapé mental qui copule avec une vache et un parent qui vend des billets pour assister à la bestialité – sont des représentations fictives de la racaille aujourd’hui élevée au plus haut niveau du gouvernement fédéral. Ils incarnent la pourriture morale libérée par un capitalisme sans entraves ».
« La référence habituelle à l’« amoralité », bien qu’exacte, n’est pas suffisamment distinctive et ne nous permet pas de la situer, comme elle devrait l’être, dans un moment historique », a écrit le critique Irving Howe à propos des Snopes. « La chose la plus importante à dire est peut-être qu’ils sont ce qui vient après : les créatures qui émergent de la dévastation, avec la bave encore sur les lèvres ».
« Qu’un monde s’effondre, dans le Sud ou en Russie, et apparaissent des personnages à l’ambition grossière qui se frayent un chemin depuis le bas de l’échelle sociale, des hommes pour qui les revendications morales ne sont pas tant absurdes qu’incompréhensibles, des fils de buissonniers ou de moujiks surgis de nulle part et qui prennent le pouvoir par la seule démesure de leur force monolithique », a écrit Howe. « Ils deviennent présidents de banques locales et présidents de comités régionaux du parti, et plus tard, un peu gominés, ils se frayent un chemin jusqu’au Congrès ou au Politburo. Charognards sans inhibition, ils n’ont pas besoin de croire au code officiel en ruine de leur société ; il leur suffit d’apprendre à en imiter les sons ».
Le philosophe politique Sheldon Wolin a qualifié notre système de gouvernance de « totalitarisme inversé », un système qui a conservé l’ancienne iconographie, les symboles et le langage, mais qui a cédé le pouvoir aux entreprises et aux oligarques. Nous allons maintenant passer à la forme la plus reconnaissable du totalitarisme, dominée par un démagogue et une idéologie fondée sur la diabolisation de l’autre, l’hyper-masculinité et la pensée magique.
Le fascisme est toujours l’enfant bâtard du libéralisme en faillite.
« Nous vivons dans un système juridique à deux vitesses, dans lequel les pauvres sont harcelés, arrêtés et emprisonnés pour des infractions absurdes, telles que la vente de cigarettes en vrac – ce qui a conduit Eric Garner à être étouffé par la police de New York en 2014 – alors que des crimes d’une ampleur effroyable sont commis par les oligarques et les entreprises, des marées noires aux fraudes bancaires de centaines de milliards de dollars, qui ont anéanti 40 % de la richesse mondiale, sont traités par des contrôles administratifs tièdes, des amendes symboliques et une application civile qui donne à ces riches auteurs l’immunité de poursuites pénales », ai-je écrit dans « L’Amérique : La tournée d’adieu ».
L’idéologie utopique du néolibéralisme et du capitalisme mondial est une vaste escroquerie. La richesse mondiale, au lieu d’être répartie équitablement, comme le promettaient les partisans du néolibéralisme, a été canalisée vers le haut, dans les mains d’une élite oligarchique et rapace, alimentant la pire inégalité économique depuis l’époque des barons voleurs. Les travailleurs pauvres, dont les syndicats et les droits ont été supprimés et dont les salaires ont stagné ou baissé au cours des 40 dernières années, ont été plongés dans la pauvreté chronique et le sous-emploi. Leur vie, comme l’a décrit Barbara Ehrenreich dans « Nickel and Dimed », n’est qu’une longue situation d’urgence stressante. La classe moyenne s’évapore. Les villes qui fabriquaient autrefois des produits et offraient des emplois en usine sont aujourd’hui des friches industrielles. Les prisons débordent. Les entreprises ont orchestré la destruction des barrières commerciales, ce qui leur permet de dissimuler 1 420 milliards de dollars de bénéfices dans des banques à l’étranger pour éviter de payer des impôts.
Le néolibéralisme, malgré sa promesse de construire et d’étendre la démocratie, a rapidement vidé les réglementations de leur substance et vidé les systèmes démocratiques de leur substance pour les transformer en léviathans corporatistes. Les étiquettes « libéral » et « conservateur » n’ont aucun sens dans l’ordre néolibéral, comme en témoigne un candidat Démocrate à la présidence qui s’est vanté d’avoir reçu le soutien de Dick Cheney, un criminel de guerre qui a quitté ses fonctions avec un taux d’approbation de 13 %. L’attrait de Trump est que, bien que vil et bouffon, il se moque de la faillite de la charade politique.
« Le mensonge permanent est l’apothéose du totalitarisme », ai-je écrit dans « L’Amérique : La tournée d’adieu » :
Ce qui est vrai n’a plus d’importance. Seul compte ce qui est « correct ». Les tribunaux fédéraux sont remplis de juges imbéciles et incompétents qui servent l’idéologie « correcte » du corporatisme et les mœurs sociales rigides de la droite chrétienne. Ils méprisent la réalité, y compris la science et l’État de droit. Ils cherchent à bannir ceux qui vivent dans un monde fondé sur la réalité et défini par l’autonomie intellectuelle et morale. Les régimes totalitaires promeuvent toujours les brutaux et les stupides. Les idiots qui règnent n’ont pas de véritable philosophie politique ni d’objectifs. Ils utilisent des clichés et des slogans, pour la plupart absurdes et contradictoires, pour justifier leur avidité et leur soif de pouvoir. Cela vaut aussi bien pour la droite chrétienne que pour les corporatistes qui prônent le libre marché et la mondialisation. La fusion des corporatistes avec la droite chrétienne est le mariage de Godzilla et de Frankenstein.
Les illusions colportées sur nos écrans – y compris le personnage fictif créé pour Trump dans The Apprentice – ont remplacé la réalité. La politique est burlesque, comme l’a illustré la campagne insipide de Kamala Harris, remplie de célébrités. C’est de la poudre aux yeux créée par une armée d’agents, de publicistes, de services de marketing, de promoteurs, de scénaristes, de producteurs de télévision et de cinéma, de techniciens vidéo, de photographes, de gardes du corps, de conseillers en garde-robe, de préparateurs physiques, de sondeurs, d’annonceurs publics et de nouvelles personnalités de la télévision. Nous sommes une culture inondée de mensonges.
« Le culte du moi domine notre paysage culturel », ai-je écrit dans “L’empire de l’illusion” :
Ce culte porte en lui les traits classiques des psychopathes : charme superficiel, grandeur d’âme et suffisance, besoin de stimulation constante, penchant pour le mensonge, la tromperie et la manipulation, incapacité à éprouver du remords ou de la culpabilité. C’est, bien sûr, l’éthique promue par les entreprises. C’est l’éthique du capitalisme sauvage. C’est la croyance erronée selon laquelle le style personnel et l’avancement personnel, confondus avec l’individualisme, sont identiques à l’égalité démocratique. En fait, le style personnel, défini par les marchandises que nous achetons ou consommons, est devenu une compensation pour notre perte d’égalité démocratique. Nous avons le droit, dans le culte du moi, d’obtenir tout ce que nous désirons. Nous pouvons tout faire, même rabaisser et détruire ceux qui nous entourent, y compris nos amis, pour gagner de l’argent, être heureux et devenir célèbre. Une fois la célébrité et la richesse acquises, elles deviennent leur propre justification, leur propre moralité. La manière dont on y parvient n’a pas d’importance. Une fois qu’on y est arrivé, ces questions ne se posent plus.
Mon livre « L’Empire de l’illusion » commence au Madison Square Garden lors d’une tournée de la World Wrestling Entertainment. J’avais compris que le catch professionnel était le modèle de notre vie sociale et politique, mais je ne savais pas qu’il produirait un président.
« Les combats sont des rituels stylisés », ai-je écrit, dans ce qui aurait pu être une description d’un rassemblement de Trump :
Ce sont des expressions publiques de la douleur et d’un désir fervent de vengeance. Plus que les combats eux-mêmes, ce sont les sagas détaillées qui se cachent derrière chaque combat qui poussent les foules à la frénésie. Ces combats ritualisés offrent à ceux qui sont entassés dans les arènes un exutoire temporaire et enivrant de leur vie mondaine. Le fardeau des problèmes réels est transformé en nourriture pour une pantomime pleine d’énergie.
La situation ne va pas s’améliorer. Les outils permettant d’étouffer toute dissidence ont été mis en place. Notre démocratie s’est effondrée il y a des années. Nous sommes en proie à ce que Søren Kierkegaard appelait « la maladie jusqu’à la mort » – l’engourdissement de l’âme par le désespoir qui conduit à l’avilissement moral et physique. Tout ce que Trump a à faire pour établir un État policier, c’est d’appuyer sur un interrupteur. Et il le fera.
« Plus la réalité s’aggrave, moins la population assiégée veut en entendre parler », écrivais-je à la fin de “L’empire de l’illusion”, “et plus elle se distrait avec des pseudo-événements sordides de ruptures de célébrités, de ragots et de futilités. Ce sont les réjouissances débauchées d’une civilisation mourante ».
Chris Hedges
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
mercredi 14 août 2024
1 milliard de vues pour l'interview Musk-Trump... | Idriss Aberkane reçoit Alexis Poulin
Il y a énormément de choses à dire sur l'échange avec Donald Trump en direct sur X et organisé par Elon Musk. Sa portée d'une part, plus d'un million de personnes en direct et un milliard d'impression totales en 48h... Sa couverture par la presse-poubelle ensuite, qui après s'être unanimement complue à déclarer X en faillite imminente, a titré en choeur que cet entretien était un échec retentissant mâtiné de complaisance crasse avec l’extrême-droite. Le tableau n’eût été parfait sans l’intervention cringe à souhait de Thierry Breton qui a prétendu 24h mettre la pression à X avant de se faire vertement recadrer par Ursula Von Der Leyen, je cite: “Thierry a sa façon bien à lui de penser et de travailler”.
On fait le point avec Alexis Poulin
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