Interviewer est un métier délicat, selon l’administration de YouTube qui a exigé d’une blogueuse française qu’elle retienne sa curiosité lors d’un entretien avec Jean-Claude Juncker.
Un représentant de l’administration de YouTube a demandé à la blogueuse Laetitia Birbes de ne pas poser de questions sensibles au président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker alors qu’il accordait sa première interview en ligne.
Trois interviewers ont été invités à participer à cet entretien organisé par le site YouTube, mais la blogueuse française a décroché la plus grande attention du public. Entonnée d’avoir été manipulée et menacée, elle a partagé son expérience sur sa propre chaîne YouTube. En finalisant les questions pour l’entretien, Laetitia s’est rendue compte du fait que YouTube souhaitait obtenir une interview-publicité pour M. Juncker plutôt qu’entendre des questions qui préoccupent vraiment la jeunesse. Initialement, l’administration du site lui a promis qu’elle pourrait poser toutes les questions désirées, mais petit à petit elle a compris qu’il y avait des questions embarrassantes pour son interlocuteur.
« Au début, je me suis rendue compte que YouTube cherchait à m’influencer gentiment. Puis c’est allé un peu plus loin et je me suis sentie menacée à un moment donné », confie-t-elle.
Elle devait faire un choix difficile: soit obéir aux personnes de YouTube, soit prendre le risque de s’offrir un peu de liberté dans l’interview. Et elle a relevé ce défi.
Du coup, elle a posé au président de la Commission européenne des questions sur les effets des produits chimiques sur la santé humaine, sur son prédécesseur José Manuel Barroso, puis l’a interrogé sur l’injustice fiscale… « Il a été montré (par le lanceur d'alerte Antoine Deltour, ndlr) notamment que le Luxembourg a permis dans le plus grand secret à des multinationales comme McDonald ou comme Pepsi de rapatrier tous leurs profits réalisés dans les pays d’Europe et de ne payer au finale que 1 % d’impôts. Moi, quand j’ai préparé cette interview, j’ai été étonnée parce que mon mari a une petite entreprise et lui il paye 33% d’impôts. Est-ce que vous êtes vraiment le mieux placé pour pouvoir mettre fin à cette injustice sociale? Parce que confier à quelqu’un qui a été ministre des Finances pendant 18 ans du plus grand paradis fiscale en Europe, la mission de lutter contre l’évasion fiscale, est-ce que ce serait pas finalement comme désigner chef de police un braqueur de banques? », a demandé sans détour Laetitia.
Et la question suivante portait sur la manière dont les lobbys influencent les lois européennes… A l’issue de l’entretien, la jeune femme a été fière d’être allée jusqu’au bout et de ne pas s’être pliée aux exigences de YouTube. Le lendemain, elle a même reçu un petit cadeau: il lui a été proposé de devenir une sorte d’ambassadrice de YouTube pendant un an et de réaliser ainsi différentes tâches humanitaires.
Or, est-ce que tout cela vise à lui faire dire des choses politiquement-correctes dans l’avenir ou est-ce qu’on a vraiment apprécié son courage et son honnêteté, cela reste encore à voir.
source : https://fr.sputniknews.com/international/201609191027816848-interview-juncker-blogueuse/
Un représentant de l’administration de YouTube a demandé à la blogueuse Laetitia Birbes de ne pas poser de questions sensibles au président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker alors qu’il accordait sa première interview en ligne.
Trois interviewers ont été invités à participer à cet entretien organisé par le site YouTube, mais la blogueuse française a décroché la plus grande attention du public. Entonnée d’avoir été manipulée et menacée, elle a partagé son expérience sur sa propre chaîne YouTube. En finalisant les questions pour l’entretien, Laetitia s’est rendue compte du fait que YouTube souhaitait obtenir une interview-publicité pour M. Juncker plutôt qu’entendre des questions qui préoccupent vraiment la jeunesse. Initialement, l’administration du site lui a promis qu’elle pourrait poser toutes les questions désirées, mais petit à petit elle a compris qu’il y avait des questions embarrassantes pour son interlocuteur.
« Au début, je me suis rendue compte que YouTube cherchait à m’influencer gentiment. Puis c’est allé un peu plus loin et je me suis sentie menacée à un moment donné », confie-t-elle.
Elle devait faire un choix difficile: soit obéir aux personnes de YouTube, soit prendre le risque de s’offrir un peu de liberté dans l’interview. Et elle a relevé ce défi.
Du coup, elle a posé au président de la Commission européenne des questions sur les effets des produits chimiques sur la santé humaine, sur son prédécesseur José Manuel Barroso, puis l’a interrogé sur l’injustice fiscale… « Il a été montré (par le lanceur d'alerte Antoine Deltour, ndlr) notamment que le Luxembourg a permis dans le plus grand secret à des multinationales comme McDonald ou comme Pepsi de rapatrier tous leurs profits réalisés dans les pays d’Europe et de ne payer au finale que 1 % d’impôts. Moi, quand j’ai préparé cette interview, j’ai été étonnée parce que mon mari a une petite entreprise et lui il paye 33% d’impôts. Est-ce que vous êtes vraiment le mieux placé pour pouvoir mettre fin à cette injustice sociale? Parce que confier à quelqu’un qui a été ministre des Finances pendant 18 ans du plus grand paradis fiscale en Europe, la mission de lutter contre l’évasion fiscale, est-ce que ce serait pas finalement comme désigner chef de police un braqueur de banques? », a demandé sans détour Laetitia.
Et la question suivante portait sur la manière dont les lobbys influencent les lois européennes… A l’issue de l’entretien, la jeune femme a été fière d’être allée jusqu’au bout et de ne pas s’être pliée aux exigences de YouTube. Le lendemain, elle a même reçu un petit cadeau: il lui a été proposé de devenir une sorte d’ambassadrice de YouTube pendant un an et de réaliser ainsi différentes tâches humanitaires.
Or, est-ce que tout cela vise à lui faire dire des choses politiquement-correctes dans l’avenir ou est-ce qu’on a vraiment apprécié son courage et son honnêteté, cela reste encore à voir.