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lundi 8 juin 2020

LES ACTIONS REFLEURISSENT, LEUR RÉPRESSION AUSSI… Alain Adriaens



Ce samedi 6 juin, une petite manifestation sans autorisation, mais respectueuse des consignes de distanciation était organisée pour contester la volonté des géants du numérique de pousser à l’installation du réseau d’antennes qui permettraient la généralisation des émissions électromagnétiques de la norme 5G.
Il faut dire que ceux qui contestent cette technologie destinée à permettre l’arrivée des voitures autonomes dans nos rues et des objets communicants dans nos foyers ont de quoi être fâchés. En effet, profitant de la crise sanitaire, Proximus a tenté de déployer un début de réseau 5G dans 30 communes de Belgique (raté par contestation des autorités communales) et l’IBPT (régulateur) voulait accorder des droits provisoires d’utilisation de nouvelles fréquences pour la 5G à certains opérateurs malgré l’absence d’un gouvernement fédéral de plein exercice, seul habilité à le faire…
Une centaine d’activistes s’étaient donc réunis devant la Bourse et, souvent masqués, échangeaient, à distance respectueuse, infos et projets de contestation du désordre établi. Des cordes de 1,5m furent distribuées et, chacun séparé de son voisin par cette distance, une chaîne colorée s’est ébranlée pour la dispersion prévue pour le très proche Mont des Arts. Mal leur en a pris  : dans la montée de l’étroite rue du Marché eux Herbes, des pelotons de policiers les ont rapidement encerclés. Fidèle à sa tradition de la nasse, la police de Bruxelles-Ixelles a bloqué une bonne partie de ces militants anti-5G, ainsi que les passants et touristes effrayés par ce déploiement de forces disproportionné.
Pour la plupart, ennuyés d’être contraints d’empêcher de paisibles citoyens de marcher en file indienne (sauf les quelques méchants toujours inutilement agressifs), les hommes en bleu ont fait savoir qu’on pourrait sortir de la nasse en déclinant, via sa CI, son identité et en rendant tous les badges, cartons et signes osant dire « STOP 5G » (merci aux commerçants qui ont caché les drapeaux et fait passer des manifestants pour des clients innocents). Les policiers semblaient ignorer la raison de ce contrôle : manif non autorisée, délit de faciès, trop grande proximité(1) ? En fait, un ordre non motivé venu de tout en haut, du Bourgmestre Philippe Close, qui voulait affirmer son pouvoir et son obéissance à l’ordre dominant.
Certains, peu habitués à ce que les forces de l’ordre disposent de la violence légale, ont découvert l’arbitraire du pouvoir, mais ont compris que toute résistance était inutile. Seul un pauvre jeune qui n’avait pas sa carte d’identité sur lui fut emmené manu militari. Tant que les forces de l’ordre serviront aveuglément les intérêts du capital, il y a peu de chance de voir des changements politiques importants. Quand donc vont-elles prendre conscience qu’elles sont elles-mêmes issues du peuple et qu’elles travaillent contre leurs intérêts  ? Les ravages de la 5G les toucheront aussi, ainsi que leurs enfants.
Le déconfinement est vraiment arrivé  : brigades d’intervention musclées et activistes s’ennuyaient depuis 3 mois, mais la saison a repris. Certains se sont même donné rendez-vous pour le lendemain pour l’action dénonçant (tiens…) les violences policières dont est mort Georges Floyd aux États-Unis.
Ceux qui veulent savoir pourquoi il est impérieux de s’opposer à la 5G peuvent consulter le très complet site du collectif stop5G.be, ou visionner le reportage fait en direct ce samedi après-midi par Kairos, ou aller dans toute bonne librairie acheter, dès le 19 juin, le numéro spécial de Kairos, « 5G : face aux conte de fées, le compte des faits » qui montre bien qu’on est là confronté à « un condensé de l’impérialisme technologique ».
  1. Évidemment, coincés par les cordons de policiers, eux-mêmes serrés les uns contre les autres souvent sans masques, la distanciation physique légale devenait impossible.

lundi 6 mai 2019

« L'humanité en péril » : le cri d'alarme écologiste de Fred Vargas


+ Un texte de 2013:

Nous y sommes !

17 août 2013 Fred Vargas   

Nous y voilà, nous y sommes. Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-fourneaux de l’incurie de l’humanité, nous y sommes.
Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l’homme sait le faire avec brio, qui ne perçoit la réalité que lorsqu’elle lui fait mal. Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d’insouciance.
Nous avons chanté, dansé.
Quand je dis « nous », entendons un quart de l’humanité tandis que le reste était à la peine.
Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos pesticides à l’eau, nos fumées dans l’air, nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout du monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu’on s’est bien amusé.
On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l’atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu.
Franchement on s’est marré. Franchement on a bien profité. 
Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu’il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre. Certes.
Mais nous y sommes. 
A la Troisième Révolution. 
Qui a ceci de très différent des deux premières (la Révolution néolithique et la Révolution industrielle, pour mémoire) qu’on ne l’a pas choisie. « On est obligés de la faire, la Troisième Révolution ? » demanderont quelques esprits réticents et chagrins.
Oui.
On n’a pas le choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas demandé notre avis. 
C’est la mère Nature qui l’a décidé, après nous avoir aimablement laissés jouer avec elle depuis des décennies. 
La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets. 
De pétrole, de gaz, d’uranium, d’air, d’eau.
Son ultimatum est clair et sans pitié : 
Sauvez-moi, ou crevez avec moi (à l’exception des fourmis et des araignées qui nous survivront, car très résistantes, et d’ailleurs peu portées sur la danse). 
Sauvez-moi, ou crevez avec moi.
Evidemment, dit comme ça, on comprend qu’on n’a pas le choix, on s’exécute illico et, même, si on a le temps, on s’excuse, affolés et honteux.
D’aucuns, un brin rêveurs, tentent d’obtenir un délai, de s’amuser encore avec la croissance. Peine perdue.Il y a du boulot, plus que l’humanité n’en eut jamais.
Nettoyer le ciel, laver l’eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l’avidité, trouver des fraises à côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon là où il est, - attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon tranquille - récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le phosphore, on n’en a plus, on a tout pris dans les mines, on s’est quand même bien marrés).
S’efforcer. Réfléchir, même. 
Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire. 
Avec le voisin, avec l’Europe, avec le monde. 

Colossal programme que celui de la Troisième Révolution. 

Pas d’échappatoire, allons-y.
Encore qu’il faut noter que récupérer du crottin, et tous ceux qui l’ont fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante. 
Qui n’empêche en rien de danser le soir venu, ce n’est pas incompatible. 
A condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie - une autre des grandes spécialités de l’homme, sa plus aboutie peut-être. 
A ce prix, nous réussirons la Troisième révolution. 
A ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore.


Après cette vision encore espérantiste, une vision décliniste, celle d'Anémone, interviewée en 2017...



jeudi 30 août 2018

Démission de Hulot.... un vent d'espoir ? Resignation of Hulot... a wind of hope?

Nicolas Hulot semble sincère concernant les enjeux climatiques. 
On pourra lui reprocher ses multiples moyens de locomotion et ses produits dérivés. 
Paradoxalement, son hélicoptère lui a permis de contribuer à un début de prise de conscience des problèmes environnementaux au sein d'une partie non négligeable de la population.
Des contradictions, qui n'en a pas, même si elles sont proportionnelles à nos revenus... un vol Ryan Air pour se dorer la peau... et à un prix qui n'a rien de libéral. Par exemple.
Il nous parle de cohérence individuelle et collective à aller chercher au-delà des récupérations partisanes et veut cesser de se mentir à lui-même. Compte tenu des enjeux et de cette recherche de "cohérence pour tous", je ne lui reprocherai pas ce moment de lucidité et ce ton  solennel. 
Pour ce qui est de sa loyauté envers macron et le gouvernement, hum, humainement je peux comprendre mais moi je crois que macron est un missionnaire formidable du système marchand que Hulot dénonce. Je crois que Hulot le sait. Je crois aussi que macron est un sociopathe. 


Pour la suite, des avis contrastés, et intéressants à plus d'un titre

intéressant cette question des lobbys.... 

quelle maturité :-)

Ah ce cher François, toujours le mot pour rire :-)

mardi 19 juin 2018

[Thinkerview] Jon Palais Non violence VS urgence climatique / [Thinkerview] Jon Palais Non violence VS climatic urgency

Plus largement, un chouette débat à propos de la violence et de la non-violence comme outils de changement de paradigme




Diffusé en direct le 8 juin 2018

Interview de Jon palais en direct le 08/06/2018 à 14h. SOURCEZ, VERIFIEZ LES FAITS EN DIRECT : ✅ https://captainfact.io/videos/gzqq S'inscrire : https://captainfact.io/signup?invitat... SOUTENEZ-NOUS : ▶️ https://tipeee.com/thinkerview ECOUTER EN PODCAST AUDIO : 🎙️ https://thinkerview.com/feed/podcast/ 🎙️ https://itunes.apple.com/fr/podcast/t... 🔗 SITE : https://thinkerview.com 🔗 YOUTUBE : https://youtube.com/Thinkerview 🔗 FACEBOOK : https://facebook.com/Thinkerview 🔗 TWITTER : https://twitter.com/Thinker_View 🔗 PEERTUBE : https://thinkerview.video (CC BY-NC-SA 4.0) https://creativecommons.org/licenses/... Cette œuvre vidéo et sonore de Thinkerview est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International. Mettre obligatoirement un lien vers la source originale entière en cas de réutilisation. Merci.