L’affaire Veviba met en évidence les carences de l’AFSCA vis-à-vis des grandes entités, alors que les petits producteurs sont directement sanctionnés pour des motifs futiles ; dernièrement, ce fut encore le cas de la boulangerie de Visé fermée un certain temps pour des raisons administratives.
Ce « deux poids, deux mesures » de l’AFSCA concerne aussi les GAA que l’agence trouve urgent de mettre sous sa coupe. Ces petites structures de circuits courts, non commerciales, reliant une vingtaine de familles et des petits producteurs de qualité, souvent bio, pour des achats groupés ont toujours fonctionné sans problèmes et se multiplient depuis quelques années.
En octobre 2016, 54 GAA ont exprimé clairement et publiquement leur volonté de ne pas être contrôlés par l’AFSCA :
« [Les] GAA ne veulent en aucune façon relever des compétences de l’AFSCA et défendent, comme certains producteurs, des normes d’hygiène qui ne dénaturent pas les aliments sains. »
Malgré notre résistance, l’AFSCA a maintenu son projet d’intégrer les GAA comme des « opérateurs » de la chaîne alimentaire, au même titre que les grandes entités agro-alimentaires, avec des facilités (ne pas s’enregistrer). Un arrêté royal aurait dû consacrer ce choix.
Près d’un an et demi plus tard, toujours rien. L’AFSCA a subi deux crises importantes, le fipronil et Veviba, et doit se remettre en question. Rappelons qu’en 2012, les inspecteurs de la Commission européenne avaient accusé l’AFSCA de laxisme suite à l’introduction en Russie de 16 tonnes de poudre de lait infantile contaminé.
Même les autorités wallonnes reconnaissent que les critères pour les grandes chaînes agro-alimentaires doivent être différents de ceux pour les circuits courts.
Nous réaffirmons que les GAA, les petits producteurs et les petits artisans n’ont pas besoin de l’AFSCA. Les consommateurs des circuits courts sont à même de juger la valeur de ce qu’ils achètent.
Luce et Michel Minet-Nejszaten (Asbl Vivre… S)
Initiateurs de la Déclaration des 54 Groupes d’achats alimentaires
Tél. 0476/513945