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mercredi 6 août 2025

The West Said “Never Again.” It Lied.


 


“Never again” is ringing hollow as Israel continues to forcibly starve thousands of trapped Palestinians in Gaza with impunity. AJ+ Editorial Lead Tony Karon breaks down the West’s racist double standards. Subscribe for more videos: https://ajplus.co/subscribe

lundi 4 août 2025

David Grossman qualifie désormais la situation à Gaza de “génocide”

Source :  https://www.courrierinternational.com/article/gaza-david-grossman-qualifie-desormais-la-situation-a-gaza-de-genocide_233664

Face à la situation de famine et au nombre de morts dans la bande de Gaza, le célèbre écrivain israélien considère que son pays commet un “génocide”.

L’écrivain israélien David Grossman lors du festival international ''Letterature'' à Rome, le 25 juin 2025.
L’écrivain israélien David Grossman lors du festival international ''Letterature'' à Rome, le 25 juin 2025. MASSIMO VALICCHIA / NurPhoto via AFP

Dans un entretien paru vendredi 1er août dans le quotidien italien La Repubblica, l’écrivain israélien David Grossman qualifie la guerre que mène Israël dans la bande de Gaza de “génocide”, un terme qu’il avait jusqu’à présent refusé d’utiliser.

Invité à commenter la position de l’historien et spécialiste de la Shoah Omer Bartov, auteur d’un article d’opinion dans le New York Times paru mi-juillet et intitulé “J’étudie les génocides ; je sais en reconnaître un quand j’en vois un”, David Grossman a expliqué que sa réflexion avait évolué en lisant les journaux et en écoutant les témoignages de ceux qui revenaient de Gaza. Il s’est donné comme devoir de parler, se disant poussé par l’urgence.

Je veux m’exprimer en tant que quelqu’un qui a tout fait pour éviter de qualifier Israël d’État génocidaire. Et aujourd’hui, c’est avec une peine immense et le cœur brisé, que je dois dire qu’il se produit devant mes yeux. Un génocide”, a-t-il expliqué à La Repubblica.

Les propos du célèbre écrivain et activiste pour la paix ont été prononcés quelques jours après la publication de deux rapports de deux ONG israéliennes spécialisées dans les droits humains concluant qu’Israël était en train de commettre un génocide dans la bande de Gaza, note The Guardian.

Au cours de son entretien à La Repubblica, David Grossman “a souligné qu’il était essentiel de veiller à ce que ceux qui nourrissent des sentiments antisémites n’utilisent pas et ne manipulent pas le mot ‘génocide’”, indique le journal israélien Haaretz.

La guerre que mène Israël dans la bande de Gaza a fait plus de 60 000 morts, deux millions de déplacés et malgré les alertes lancées par des organisations internationales et la pression d’autres gouvernements sur l’État hébreu, la malnutrition progresse et une famine risque de survenir. Des largages de nourriture par voie aérienne ont commencé au compte-goutte depuis la fin de la semaine.

urgent: Gaza, le revirement !


 

 

mercredi 18 juin 2025

« Le génocide à Gaza est la preuve de l'hypocrisie occidentale » - Chris Hedges

 Source : https://elucid.media/democratie/le-genocide-a-gaza-est-la-preuve-de-l-hypocrisie-occidentale-chris-hedges

LE CAIRE, Égypte – Il y a un peu plus de 300 kilomètres entre l'endroit où je me trouve, au Caire, et le poste frontière de Rafah, qui contrôle l'entrée dans Gaza. Garés dans les sables arides du nord du Sinaï égyptien, 2 000 camions remplis de sacs de farine, de réservoirs d'eau, de conserves, de fournitures médicales, de bâches et de carburant attendent. Les camions sont immobilisés sous un soleil de plomb, les températures dépassant les 32 degrés.

Article Démocratie
Accès libre
publié le 07/06/2025 Par Chris Hedges
 
 

À quelques kilomètres de là, à Gaza, des dizaines d'hommes, de femmes et d'enfants, vivant dans des tentes rudimentaires ou des bâtiments en ruines au milieu des décombres, sont massacrés chaque jour par les balles, les bombes, les frappes de missiles, les obus de chars, les maladies infectieuses et l'arme la plus ancienne de la guerre de siège : la famine. Une personne sur cinq est menacée de famine après près de trois mois de blocus israélien sur la nourriture et l'aide humanitaire.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, qui a lancé une nouvelle offensive faisant plus de 100 morts par jour, a déclaré que rien n'entraverait cet assaut final, baptisé « Opération Chariots de Gédéon ». Il est « hors de question » qu'Israël arrête la guerre, a-t-il annoncé, même si les derniers otages israéliens sont restitués. Israël « détruit de plus en plus de maisons » à Gaza. Les Palestiniens « n'ont aucun endroit vers lequel retourner ».

« Il n'y aura qu'un seul résultat et il est inévitable : les habitants de Gaza voudront émigrer en dehors de la bande de Gaza », a-t-il déclaré aux députés lors d'une réunion à huis clos qui a fait l'objet d'une fuite. « Mais notre principal problème est de trouver des pays pour les accueillir ».

La frontière longue d'une quinzaine de kilomètres qui sépare l'Égypte de Gaza est devenue la ligne de démarcation entre le Sud et le Nord global, la démarcation entre un monde de violence sauvage à l'échelon industriel et la lutte désespérée de ceux qui sont rejetés par les nations les plus riches. Cela marque la fin d'un monde où le droit humanitaire, les conventions qui protègent les civils ou les droits les plus élémentaires et fondamentaux comptent vraiment. Cela inaugure un cauchemar hobbesien où les forts crucifient les faibles, où aucune atrocité, y compris le génocide, n'est exclue, et où la race blanche du Nord global renoue avec la sauvagerie et la domination débridées qui définissent le colonialisme et notre histoire pluriséculaire de pillage et d'exploitation.

Nous sommes en train de remonter le temps jusqu'à nos origines, des origines qui nous ont toujours accompagnés, mais qui ont été escamotées par de vaines promesses de démocratie, de justice et de droits humains.

Les nazis sont les boucs émissaires commodes de notre héritage européen et américain commun de massacres de masse, comme si les génocides que nous avons perpétrés aux Amériques, en Afrique et en Inde n'avaient pas eu lieu, et qu'ils n'étaient que des notes de bas de page sans importance dans notre histoire collective. En réalité, le génocide est en quelque sorte la monnaie d'échange de la domination occidentale.

Selon l'historien David E. Stannard, entre 1490 et 1890, la colonisation européenne, incluant des actes de génocide, est responsable de la mort d'environ 100 millions d'indigènes. Depuis 1950, il y a eu près de deux douzaines de génocides, dont ceux du Bangladesh, du Cambodge et du Rwanda.

Le génocide de Gaza s'inscrit dans un schéma. Il est le signe avant-coureur des génocides à venir, tout particulièrement alors que le climat s'effondre et que des centaines de millions de personnes sont contraintes de fuir pour échapper à la sécheresse, aux incendies de forêt, aux inondations, à la baisse des rendements agricoles, à la faillite des États et à la mort en masse. C'est un message dégoulinant de sang que nous adressons au reste du monde : nous possédons tout et si vous essayez de nous le prendre, nous vous tuerons.

Gaza met fin au mensonge du progrès humain, au mythe qui veut que nous évoluons sur le plan moral. Seuls les outils changent.Alors qu'autrefois nous tuions les victimes à coups de gourdin ou les découpions en morceaux avec des épées, aujourd'hui nous larguons des bombes de près d'une tonne sur les camps de réfugiés, nous arrosons les familles de balles tirées par des drones militarisés ou nous les pulvérisons avec des obus de chars, de l'artillerie lourde et des missiles.

Le socialiste du XIXe siècle, Louis-Auguste Blanqui, à la différence de la quasi-totalité de ses contemporains, a rejeté la théorie de Georg Wilhelm Friedrich Hegel et de Karl Marx, selon laquelle l'histoire humaine est une progression linéaire vers l'égalité et une plus grande moralité. Il a prévenu que ce positivisme absurde était entretenu par les oppresseurs pour priver les opprimés de leur pouvoir :

« Toutes les atrocités commises par le vainqueur, la longue série de ses attaques sont froidement métamorphosées en une évolution constante, inévitable, identique à celle de la nature... Mais la séquence de ce que font les humains n'est pas inévitable à la différence de celle de l'univers. Cela peut être modifié à tout moment. »

Telle est la mise en garde de Blanqui. Les avancées dans les domaines scientifiques et technologiques, plutôt qu'un exemple de progrès, pourraient « devenir une arme terrible entre les mains du Capital pour combattre le Travail et la Pensée ». « Car l'humanité, écrit Blanqui, n'est jamais immobile. Soit elle avance soit elle recule. Sa marche progressive la conduit à l'égalité. Sa marche régressive la ramène en passant par tous les stades du privilège jusqu'à l'esclavage humain, dernier avatar du droit de propriété ». D'autre part, il écrit : « Je ne suis pas de ceux qui prétendent que le progrès va de soi, que l'humanité ne pourra pas revenir en arrière ».

L'histoire de l'humanité se caractérise par de longues périodes de stérilité culturelle et de répression brutale. La chute de l'Empire romain a entraîné un appauvrissement et une répression dans toute l'Europe au cours de l'Âge des ténèbres, qui s'étend approximativement du XIe au XIIIe siècle. Les connaissances techniques, notamment en matière de construction et d'entretien des aqueducs, se sont perdues. L'appauvrissement culturel et intellectuel a entraîné une amnésie collective. Les idées des anciens savants et artistes ont été effacées. Il n'y a pas eu de bouleversement avant le XIVe siècle puis la Renaissance, un développement rendu possible en grande partie par l'essor culturel de l'Islam qui, grâce à la traduction d'Aristote en arabe et à d'autres réalisations intellectuelles, a empêché la sagesse du passé de disparaître.

Blanqui était au fait des revers tragiques de l'Histoire. Il a participé à une série de révoltes françaises, dont une tentative d'insurrection armée en mai 1839, le soulèvement de 1848 et la Commune de Paris – un soulèvement socialiste qui a contrôlé la capitale de la France du 18 mars au 28 mai 1871. Les ouvriers de villes telles que Marseille et Lyon ont tenté, mais sans succès, d'organiser des communes similaires avant que la Commune de Paris ne soit militairement écrasée.

Nous entrons dans un nouvel Âge sombre. Celui-ci utilise des outils modernes que sont la surveillance de masse, la reconnaissance faciale, l'intelligence artificielle, les drones, la police militarisée, la révocation des droits de la défense et des libertés civiles pour infliger l'arbitraire, les guerres incessantes, l'insécurité, l'anarchie et la terreur.

Faire confiance au conte de fées du progrès humain pour nous sauver, c'est devenir passif devant le pouvoir despotique. Seule la résistance, définie par la mobilisation de masse, en perturbant l'exercice du pouvoir, en particulier contre le génocide, peut nous sauver. Les campagnes de tueries de masse déchaînent le côté sauvage qui est latent chez tous les humains. La société organisée, avec ses lois, ses codes, sa police, ses prisons et ses règlements, toutes ses formes de coercition, tient ces qualités latentes en échec. Supprimons ces obstacles, et alors les humains deviennent, comme nous le voyons dans le cas des Israéliens à Gaza, des barbares meurtriers et prédateurs se délectant de l'ivresse de la destruction, y compris celle des femmes et des enfants. J'aimerais que ce soit une conjecture. Mais ce n'est pas le cas. C'est ce dont j'ai été témoin dans toutes les guerres que j'ai couvertes. Presque personne n'est à l'abri.

À la fin du XIXe siècle, le roi Léopold, monarque belge, a occupé le Congo au nom de la civilisation occidentale et de la lutte contre l'esclavage, mais il a pillé le pays, entraînant la mort – par maladie, famine et meurtre – de quelque 10 millions de Congolais. Joseph Conrad a bien cerné cette dichotomie entre ce que nous sommes et ce que nous prétendons être dans son roman « Le cœur des ténèbres » et sa nouvelle « Un avant-poste du progrès ».

Dans « Un avant-poste du progrès », il narre l'histoire de deux commerçants européens, Carlier et Kayerts, qui sont envoyés au Congo. Ces commerçants prétendent être en Afrique pour implanter la civilisation européenne. Mais l'ennui, la routine étouffante et surtout l'absence de toute contrainte extérieure, font de ces deux hommes de réels barbares. Ils échangent des esclaves contre de l'ivoire. Ils se disputent la nourriture et les réserves qui s'amenuisent. Kayerts finit par assassiner son compagnon Carlier, qui n'est pas armé. Conrad écrit à propos de Kayerts et Carlier :

« C'était là deux individus parfaitement insignifiants et incompétents, dont l'existence n'est rendue possible que par la solide organisation des populations civilisées. Peu d'hommes se rendent compte que leur vie, l'essence même de leur caractère, leurs capacités et leurs ambitions ne sont que la manifestation de leur conviction que leur environnement est sûr. Le courage, le sang-froid, la confiance, les émotions et les principes, toutes les grandes et toutes les petites pensées appartiennent non pas à l'individu, mais à la collectivité : à la collectivité qui croit aveuglément à la force irrésistible de ses institutions et de sa morale, au pouvoir de sa police et de son opinion.

Mais le contact avec la sauvagerie pure et simple, avec la nature primitive et l'homme primitif, apporte un trouble soudain et profond. Au sentiment d'être seul de son espèce, à la perception claire de la solitude de ses pensées, de ses sensations – à la négation de l'habituel, qui est sûr, se mêle l'affirmation de l'inhabituel, qui est dangereux ; une allusion à des choses vagues, incontrôlables et répugnantes, dont l'intrusion déconcertante excite l'imagination et met à l'épreuve la conscience des sots comme des sages. »

Le génocide à Gaza a fait imploser les subterfuges que nous utilisons pour nous berner nous-mêmes et tenter de berner les autres. Il tourne en dérision toutes les vertus que nous prétendons défendre, y compris le droit à la liberté d'expression. Il est la preuve de notre hypocrisie, de notre cruauté et de notre racisme.

Après avoir fourni des milliards de dollars en armes et persécuté ceux qui dénoncent le génocide, nous ne pouvons plus faire de déclarations morales qui seraient prises au sérieux. Notre langage sera désormais le langage de la violence, le langage du génocide, le hurlement monstrueux du nouvel Âge des ténèbres, un âge où le pouvoir absolu, la cupidité incontrôlée et la sauvagerie sans limite rôdent sur la Terre.

Texte traduit et reproduit avec l’autorisation de Chris Hedges.
Source : Scheerpost — 18/05/2025


vendredi 30 mai 2025

Des documents exposent l’influence israélienne au Royaume-Uni pour que les manifestants anti-génocide soient accusés de terrorisme

 Source : https://lesakerfrancophone.fr/des-documents-exposent-linfluence-israelienne-au-royaume-uni-pour-que-les-manifestants-anti-genocide-soient-accuses-de-terrorisme


Par Kit Klarenberg – 27 mai 2025 – The Grayzone

 

Des documents publiés par le gouvernement britannique révèlent que Londres s’est coordonné avec des responsables israéliens pour poursuivre les manifestants associés au groupe activiste Palestine Action pour avoir perturbé les opérations d’Elbit Systems, qui fabrique des armes mortelles utilisées dans le génocide à Gaza.

Les documents mettent en évidence une campagne d’influence israélienne longue de plusieurs années et suggèrent que l’ingérence de Tel Aviv a incité Londres à abandonner des normes juridiques bien établies afin d’inculper des militants anti-génocide en vertu de dispositions antiterroristes hautement politisées.

Un document particulièrement révélateur montre que le Bureau du procureur général britannique fournit à ses homologues israéliens des conseils sur la manière d’éviter un mandat d’arrêt pour crimes de guerre, les rassurant sur le fait que le Crown Prosecutorial Service (CPS) “a renforcé les garanties procédurales autour de la délivrance de mandats d’arrêt privés ces dernières années.”

Les Israéliens sont sur le qui-vive depuis que l’ancienne ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni a été forcée d’annuler un voyage à Londres, en 2009, après qu’un tribunal britannique a émis un mandat d’arrêt pour son implication dans l’assaut sanglant contre Gaza cette année-là. Des fichiers divulgués du ministère israélien de la Justice ont révélé comment Tel Aviv a par la suite lancé une campagne de lobbying intensive – et finalement couronnée de succès – pour garantir à ses fonctionnaires des certificats de “mission spéciale” qui leur permettaient de se rendre à Londres sans craindre d’être arrêtés. Comme l’a rapporté Declassified UK, le gouvernement britannique a accordé à Israël trois certificats de mission spéciale depuis le génocide à Gaza.

 

Un autre dossier surprenant publié par le gouvernement britannique a révélé que Nicola Smith, responsable du droit international au Bureau du Procureur général britannique, avait partagé les “coordonnées” des procureurs britanniques et des enquêteurs antiterroristes avec l’ambassadeur adjoint d’Israël à Londres.

Le courriel a été envoyé à l’envoyée adjointe d’Israël, Daniela Grudsky Ekstein, avec pour objet “De Nicola Smith aux Israéliens, les coordonnées de CPS/SO15”, indiquant que le gouvernement britannique avait référé Tel Aviv directement au CPS, ou Crown Prosecutorial Service, ainsi qu’à SO15, l’escouade antiterroriste de Londres, pour faire avancer les poursuites contre les militants affiliés à Palestine Action.

 

Le courriel de Smith, envoyé le 9 septembre 2024, est arrivé moins de deux semaines après qu’Ekstein et Smith aient tenu une réunion en personne le 29 août 2024, à l’ambassade d’Israël notoirement infestée d’espions à Londres. Le message est familièrement adressé de “Nicky » à « Daniela« , suggérant des relations chaleureuses entre les deux.

Plus tôt ce mois-là, 10 militants de Palestine Action avaient été emprisonnés après avoir attaqué une usine Elbit à Filton, dans le sud-ouest de l’Angleterre. Ils y ont détruit des quadricoptères israéliens construits sur le terrain. Ces petits drones sont régulièrement utilisés pour mutiler et assassiner des civils palestiniens dans la bande de Gaza assiégée.

Les militants qui ont manifesté contre Elbit sont actuellement détenus en vertu de la loi sur la “lutte contre le terrorisme”, bien qu’ils fassent face à des accusations non liées au terrorisme mais plutôt à des dommages criminels, ce qui a incité les rapporteurs de l’ONU à publier une déclaration condamnant leur détention. Le CPS a répondu qu’il soutiendrait que leurs infractions avaient un « lien terroriste » afin de maximiser leurs peines.

Les dossiers publiés par le gouvernement britannique suggèrent que le gouvernement israélien a poussé à l’incarcération et à la poursuite des manifestants de Palestine Action, connus à l’époque sous le nom de “Filton 10« .”

Le rendez-vous d’août 2024 n’était pas la première interaction en face à face entre Smith, le conseiller en droit international du procureur général, et l’ambassadeur adjoint d’Israël, Ekstein. Un mois auparavant, les deux hommes s’étaient rencontrés aux côtés du Conseiller aux Affaires politiques de l’Ambassade d’Israël, Yosef Zilberman, et du procureur général au Royaume-Uni, Douglas Wilson. Les réunions consécutives montrent une coordination fréquente entre les ambassades britannique et israélienne – une notion renforcée par des courriels déclassifiés examinés par The Grayzone à partir de mai 2022 montrant que des responsables de l’ambassade israélienne à Londres ont secrètement rencontré des représentants du procureur général, y compris Wilson.

Bien que les comptes rendus du sommet soient expurgés, il semble que Tel Aviv essayait de s’immiscer dans les affaires en cours contre les manifestants de solidarité avec la Palestine. Dans un courriel ultérieur adressé aux apparatchiks de l’ambassade israélienne, Wilson a signé : “Je sais par expérience qu’il existe des contacts directs bien établis entre [nos] équipes juridiques, à la fois entre les capitales et via nos missions à New York.

Trois mois après que les responsables du ministère de la justice aient fourni à l’ambassade israélienne les coordonnées des officiers enquêtant sur les militants à l’origine du raid de l’installation de Filton, dix autres manifestants de Palestine Action impliqués dans l’action ont été arrêtés. Huit ont ensuite été inculpés et placés en détention provisoire en vertu des mêmes lois antiterroristes que les dix précédents, et le groupe est maintenant appelé le “Filton 18« . Si Israël était de quelque manière que ce soit responsable de cette décision, cela représenterait une violation flagrante du code de base du ministère de la justice dans ce qui semble être un scandale majeur d’ingérence étrangère.

Comme le stipule explicitement le Principe général 2.1 du Service, “les procureurs britanniques doivent être libres d’exercer leurs fonctions professionnelles sans ingérence politique et ne doivent pas être affectés par des pressions ou influences indues, de quelque source que ce soit.”

La cofondatrice de Palestine Action, Huda Amori, a insisté sur le fait que Tel Aviv influence les poursuites britanniques contre les manifestants anti-génocide.  « Il existe des preuves claires montrant une ingérence politique et étrangère continue dans les affaires de Palestine Action », a déclaré Amori à The Grayzone, et que « les poursuites en cours contre les journalistes et les militants qui osent défendre la Palestine sont motivées politiquement et se font sous l’influence de l’ambassade israélienne.”

« Toute violation de l’indépendance du pouvoir judiciaire est un abus de procédure dans le cadre de l’État de droit”, a-t-elle poursuivi. « Par conséquent, les poursuites doivent être arrêtées et les prisonniers libérés.

Une ancienne collusion secrète

Les courriels obtenus par The Grayzone montrent que la collusion entre les forces de l’ordre britanniques, Elbit Systems et l’ambassade d’Israël à Londres se poursuit depuis plusieurs années. Le 2 mars 2022, la ministre de l’Intérieur de l’époque, Priti Patel, rencontrait le PDG britannique d’Elbit, Martin Fausset. L’objectif explicite de la réunion était de rassurer le marchand de mort international « que les actes criminels de protestation contre Elbit Systems UK sont pris au sérieux » par les autorités de Londres.

 

Une note d’information pour Patel décrivait les « points clés à soulever » avec Fausset. « L’activité criminelle de Palestine Action est du ressort de la police d’enquêter », indiquait une note. Mais alors que les forces de l’ordre locales étaient ostensiblement “opérationnellement indépendantes du gouvernement”, le document révélait que des responsables du ministère de l’Intérieur avaient “été en contact avec la police à propos de Palestine Action.”

Le dossier déclassifié est fortement expurgé, bien qu’un segment non expurgé sur les “lignes à prendre” pendant le sommet secret ait demandé à Patel de “remercier Martin pour le travail qu’Elbit fait en soutien aux Forces armées britanniques. » Un courriel interne ultérieur discutant de la réunion a ensuite été envoyé à divers hauts responsables de la “lutte contre le terrorisme” du Ministère de l’Intérieur, dont Michael Stewart, alors chef du tristement célèbre programme PREVENT de Grande-Bretagne.

Le courriel résumait la réunion et « les prochaines étapes immédiates en priorité ». Fausset a été cité se plaignant que “les manifestations qu’Elbit subissait par Palestine Action devenaient de plus en plus sévères”, avec des manifestants “bien organisés, financés et formés” et “un effort important en ligne pour mobiliser et former ». Patel aurait été « profondément préoccupée par tout ce qu’elle entendait” et aurait proposé que diverses mesures soient prises en réponse.

 

Parce que les documents sont fortement expurgés, on ne sait pas ce qui s’est passé lors de la réunion entre Patel et Fausset. Avant leur discussion, pas un seul membre de Palestine Action n’avait été condamné pour avoir ciblé Elbit Systems. À peine un mois plus tard, cependant, l’État britannique a pris la décision inhabituelle de faire appel de l’acquittement de quatre militants qui avaient renversé une statue du marchand d’esclaves, Edward Colston, à Bristol en juin 2020. Les auteurs sont ressortis libres après avoir plaidé la défense des droits de l’homme, plaidoirie qui avait été employée par les manifestants de Palestine Action pour contrer des accusations de dommages criminels à des occasions précédentes.

Cependant, dans l’affaire Colston, le tribunal a statué que la défense des droits de l’homme ne pouvait être invoquées qu’en cas de vandalisme de biens publics, et non dans les cas où des dommages criminels ont été causés à des biens privés. Parce qu’Elbit est une entreprise privée, le Bureau du procureur général a utilisé cet argument pour augmenter considérablement les poursuites contre les militants de Palestine Action.

Les accusations de « terrorisme » se poursuivent malgré l’absence de charges

The Grayzone a examiné un courriel déclassifié du 1er février 2023 envoyé par une source, vraisemblablement interne au gouvernement britannique, au directeur du Bureau du procureur général, Douglas Wilson, décrivant une réunion six jours plus tôt entre son bureau et plusieurs diplomates israéliens. “La réunion était organisée à la demande de l’Ambassade et portait sur une variété de sujets”, en premier lieu une “déclaration conjointe” entre les ministères de la Justice respectifs de Londres et de Tel Aviv. Il a été présenté par l’Ambassadeur adjoint d’Israël en Grande-Bretagne, Oren Marmorstein, aujourd’hui chef de la division des affaires publiques et des médias de l’entité sioniste.

La déclaration « visait une coopération bilatérale plus étroite entre les deux ministères dans les domaines de responsabilité mutuelle” – “à savoir la législation et la réforme juridique, le droit civil et pénal et l’éducation juridique. » Comme cela ne relevait pas de la compétence du procureur général, Wilson “s’est engagé à engager les responsables concernés du ministère de la Justice sur ce sujet pour qu’ils s’engagent avec l’Ambassade [israélienne].« Cela faisait suite à un courriel adressé aux diplomates basés à Londres de Tel Aviv dans lequel des responsables de la Justice britannique promettaient qu’ils seraient “en contact avec vous sous peu.”

La procureure générale serait ravie de rencontrer son homologue israélien si vous avez des suggestions de dates appropriées pour une réunion à Londres”, ajoutait joyeusement le courriel.

L’interprétation selon laquelle Tel Aviv influence les lois britanniques au détriment des militants de la solidarité avec la Palestine est renforcée par de nombreuses sections de la Loi sur la sécurité nationale de Londres, entrée en vigueur en décembre 2023. Ces passages donnent toutes les apparences d’être construits sur mesure pour neutraliser légalement la campagne de démolition de Palestine Action contre Elbit Systems.

Priti Patel avait présenté cette législation en sa qualité de ministre de l’Intérieur. Elle a été réintégrée au gouvernement en 2019 après avoir été forcée de démissionner d’un poste précédent, en novembre 2017, pour avoir tenu 12 réunions secrètes avec des responsables israéliens sans autorisation officielle ni notification.

Le 19 avril 2023, le ministre britannique de la Police de l’époque, Chris Philp, a rencontré des représentants du Bureau du procureur général, du Ministère de l’Intérieur, de plusieurs forces et organes de police, d’Elbit Systems et du fournisseur d’armes français de la société Thales, pour discuter de “la criminalité de Palestine Action.” Selon une lecture interne « le ministre Philp a ouvert la réunion [en] soulignant que le gouvernement britannique voulait s’assurer que les entreprises basées au Royaume-Uni puissent poursuivre leurs activités légales.” Un représentant d’Elbit « a donné un aperçu des attaques de Palestine Action sur Elbit au départ et maintenant sur leur chaîne d’approvisionnement. » En raison de manque de comptes rendus écrits, on ne sait pas quelles décisions, le cas échéant, ont été prises concernant les poursuites contre les militants.

Mais si la réunion précédente entre Elbit et le ministre de l’Intérieur de l’époque, Patel, était une indication, l’acquittement puis la condamnation des membres de Palestine Action fut probablement un sujet clé pour les participants. Au cours de leur discussion de mars 2022, le gouvernement britannique avait ouvertement reconnu que Palestine Action “n’atteint pas le seuil d’interdiction” en tant que groupe terroriste en vertu de la loi britannique, “car ils ne commettent pas, ne participent pas, ne se préparent pas, ne promeuvent pas, n’encouragent pas ou ne sont pas autrement concernés par des actes de terrorisme.”

L’invocation récente des pouvoirs antiterroristes pour emprisonner les manifestants de Palestine Action peut indiquer que le gouvernement britannique a identifié un artifice juridique qui permet aux autorités de traiter le groupe comme une entité terroriste, malgré son absence d’interdiction formelle. La période de détention provisoire de Filton 18 s’étend sur 182 jours, bien au-delà des limites habituelles pour les crimes non liés au terrorisme. Leurs contacts avec le monde extérieur sont également sévèrement restreints, encore une fois contrairement à la jurisprudence britannique standard.

Ce 1er mai, les procureurs britanniques ont inexplicablement annoncé que des « liens avec le terrorisme » seraient également pris en compte dans le procès de 10 manifestants de Palestine Action qui ont attaqué le fournisseur d’Elbit, Instro Precision, en juin 2024. Encore une fois, les accusations – cambriolage aggravé, dommages criminels et troubles violents – ne relevent même pas de la définition la plus large du terrorisme. De telles considérations, déclare la SCP, ne seront explorées qu’au moment de la détermination de la peine.

La documentation examinée par The Grayzone implique fortement que ces violations sans précédent des normes juridiques établies de longue date résultent directement d’une vaste campagne d’influence et d’ingérence israéliennes.

La mère d’une militante de Filton 18, emprisonnée mais non encore condamnée, a déclaré à The Grayzone que les révélations des responsables du Bureau du procureur général impliquant des responsables israéliens dans la poursuite de sa fille Zoe, âgée de 21 ans, la faisaient “se sentir physiquement malade. » Zoé est maintenant en prison depuis huit mois sans procès. Cela aura duré 15 mois au moment où son procès commencera en novembre.

« Zoe a pris des mesures directes contre Elbit Systems parce qu’elle ne supportait pas de voir son pays complice d’un génocide”, a déclaré la mère de la militante emprisonnée. « Elle a vu le Royaume-Uni commettre des crimes de guerre en armant Israël, alors elle a pris des mesures pour faire respecter le droit international. Maintenant, nous savons que c’est cette même alliance impie entre Israël et le Royaume-Uni qui a conspiré pour utiliser les pouvoirs antiterroristes du Royaume-Uni contre Zoe et les Filton 18.”

Kit Klarenberg

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

jeudi 29 mai 2025

Discours de l’ombre – Quand Netanyahu parle, l’Enfer applaudit

 


Pas un geste, pas un refus, pas une indignation. Rien. Le néant. Un silence plus assourdissant que mille bombes.

Hier, devant une salle comble de jeunes religieux et de rabbins, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a prononcé ces mots :

« C’est une guerre du Bien contre le Mal… Une guerre contre des animaux humains, des monstres… Et nous les vaincrons ! Nous les effacerons ! Ils ne resteront pas. »

C’était le Jour de Jérusalem.

Un jour censé célébrer la lumière. La paix. L’unité.

Et voilà ce qui a été dit. Ce qui a été acclamé.

Ce qui n’a soulevé ni protestation, ni départ, ni silence gêné.

Aucun sursaut moral.

Pas un seul de ces rabbins — censés transmettre la Loi et la justice — ne s’est levé.

Tous ont applaudi.

Un appel à l’extermination. Formel, froid, assumé.

Un discours génocidaire, tenu en public, dans une école religieuse.

Et le monde entier se tait.

Pas une ligne dans Le Monde.

Pas une condamnation de l’Élysée.

Pas un mot dans les églises.

Pas une émission spéciale à France Culture.

Pas un communiqué du nouveau pape Léon XIV.

Pas un geste, pas un refus, pas une indignation.

Rien.

Le néant.

Un silence plus assourdissant que mille bombes.

Et pourtant, le message était clair.

Ils veulent effacer un peuple.

Le faire disparaître.

L’effacer de la Terre.

Et ils le disent maintenant à visage découvert.

Mais je ne suis pas surpris.

Car le diable a deux visages aujourd’hui.

L’un parle hébreu, l’autre parle français.

L’un lance les bombes, l’autre signe les traités.

L’un est soldat, l’autre est stratège.

L’un rase Gaza, l’autre enferme la France dans une cage numérique.

Mais c’est la même voix. La même énergie. Le même souffle de mort.

Benjamin Netanyahu et Emmanuel Macron.

Deux faces d’un même projet.

Un projet de domination, de contrôle, de destruction de l’âme humaine. Et pendant que l’un proclame « Ils ne resteront pas », l’autre prépare ses villes de 15 minutes, ses QR codes de santé, son armée cognitive, ses lois pour faire taire.

Et toujours : Aucune protestation. Aucune fuite. Aucun refus.

Les hommes de foi se taisent.

Les intellectuels se cachent.

Les journalistes mentent.

Les artistes se vendent.

Les peuples s’habituent.

Et ceux qui osent encore parler sont traités de fous, de haineux, d’antisémites, de complotistes. Mais ce n’est pas un délire. Ce n’est pas une exagération. C’est un dévoilement. C’est une Apocalypse.

Le mal ne se cache plus. Il parle. Il parade.

Il se proclame juste, sacré, indiscutable.

Ce n’est plus de la politique.

C’est un choix d’âme.

Et il est tard. Très tard.

Et 

Quand la gifle devient diversion...

Il faut le dire avec calme et lucidité : toute cette affaire de gifle, remise en scène, ressassée, commentée jusqu’à la nausée, n’a qu’un seul but — détourner. Détourner les regards, détourner les esprits, détourner les cœurs. Détourner de quoi ? De Gaza. De l’euthanasie. Du chaos du monde. De ce qui compte vraiment.

Parce que pendant qu’on commente la main qui a claqué une joue, d’autres mains étranglent un peuple sous les bombes. Pendant qu’on ironise sur le théâtre politique, des décisions sont prises en silence, pour légaliser la mise à mort des anciens, des fragiles, des inutiles économiques. Et pendant qu’on s’amuse ou s’indigne, le réel s’effondre.

Cette mise en scène n’est pas innocente. Elle est brillante dans son cynisme. MACRON, dont le masque tombe chaque jour un peu plus, sait qu’il devient une figure de rejet. Une figure non plus seulement critiquée, mais analysée, déchiffrée, démasquée. Une figure qui fait peur à force de vouloir contrôler, à force de manipuler, à force d’effacer.

Alors il fallait renverser le regard. Il fallait casser cette montée de lucidité dans l’opinion. Il fallait dégrader le personnage. Le faire descendre de son piédestal — mais pas pour révéler la vérité. Non. Pour le faire redevenir risible. Un clown. Une cible. Une marionnette.

Et ça marche.

Car la population, blessée, déboussolée, affamée de sens, se saisit de cette scène comme d’un exutoire. On se moque. On fait des montages. On partage. On oublie. On croit s’émanciper en riant, alors qu’on retombe dans le piège. C’est l’inverse d’un réveil. C’est une sédation collective.

La gifle n’est pas un acte de courage. Ce n’est pas un symbole de révolte. C’est un outil de scénario. Une réinitialisation contrôlée de l’image présidentielle. Une manipulation de plus, pour recycler le rejet en dérision, et la colère en caricature.

Et pendant ce temps, Gaza s’enfonce dans la mort. Les hôpitaux ferment. Les enfants meurent de faim. Et personne n’en parle.

Pendant ce temps, la loi sur la fin de vie avance. Dans l’indifférence. Sous anesthésie médiatique.

Pendant ce temps, la France s’habitue à tout. À l’horreur. À l’oubli. À l’humiliation.

Ne vous y trompez pas : ce n’est pas une gifle qu’il a reçue. C’est une diversion qu’il a offerte.

 Bertrand Scholler

dimanche 25 mai 2025

Israël est inondé par le mal et le manque d’empathie. “Je ne pensais pas que les gens soient capables d’être aussi méchants »

 Source : https://lesakerfrancophone.fr/israel-est-inonde-par-le-mal-et-le-manque-dempathie-je-ne-pensais-pas-que-les-gens-soient-capables-detre-aussi-mechants


Voici un témoignage de l’intérieur au sujet de la dégradation morale de la majorité de la société israélienne à cause de la politique de son gouvernement.


Par le Professeur Orit Kamir – Le 15 mai 2025 – Source Haaretz en hébreu

« Laissez l’armée israélienne les détruire complètement » En Israël, la violence sature la vie quotidienne. Photo : Des éclairs vendus dans une boulangerie israélienne sur lesquels il est écrit « Laissez l’armée israélienne les détruire complètement »

Je n’ai jamais vu autant de mal ; autant de gens désireux d’exprimer la méchanceté ; en compétition les uns avec les autres pour démontrer leur manque d’empathie. Je ne pensais pas que les gens soient capables d’être aussi méchants. De tant se réjouir de la douleur des autres. De se réjouir quand les gens souffrent, meurent de faim, perdent tout ce qu’ils ont et meurent. C’est pourquoi je n’ai jamais eu aussi peur. Le sentiment est qu’un puissant barrage a été brisé et que des masses d’Israéliens se débarrassent de toutes les contraintes de l’humanité pour se vautrer ensemble dans une haine toxique, l’ego joyeux, la déshumanisation et la violence. Comme s’ils n’attendaient que ce moment pour pouvoir se libérer des règles qui les obligeaient à maintenir un semblant de moralité. Dans des cris de rage, ils se débarrassent des conventions et des normes que la société humaine a construites pendant des milliers d’années pour freiner le déchaînement de l’ego. Ils ont donné au mot liberté un nouveau sens : celui de se libérer des chaînes de la culture. L’égalité a été effacée de leur lexique, sans parler de la dignité humaine. La compassion, l’empathie, aimer son prochain comme soi-même ; tout cela a été aboli. La nouvelle unité du peuple israélien est basée sur une dépendance à la haine et à la soif de sang …

Rien de tout cela n’est arrivé en un instant, ni tout seul. Il y a quelqu’un qui incite et empoisonne depuis des années, en ayant construit une machine sophistiquée pour le faire systématiquement … Dans la liste des crimes de Netanyahu contre l’humanité et contre la société israélienne, dépouiller de nombreux Israéliens de toutes inhibitions morales est l’un des plus graves. Et le point culminant : il a réussi à transformer son échec le plus terrible, le massacre du 7 octobre, en excuse ultime pour justifier et encourager la diabolique nouvelle Israélité. Comme une réponse pavlovienne implantée par l’hypnose : les gens n’ont qu’à se souvenir de ce jour, et ils désirent immédiatement la destruction des Palestiniens. Et en cours de route, ils sont également désireux de s’aliéner les otages et d’attaquer leurs familles. Netanyahou ne porte pas seul la responsabilité publique de l’horrible désintégration qui se déroule sous nos yeux. Lui, les membres de son gouvernement et les députés de la coalition dirigent tous ouvertement ce terrible processus. Leur faute est totale. Et les médias qui les servent avec une obéissance écœurante et exécutent le processus d’hypnose de masse pour eux, et quiconque remplit ou aspire à un poste de direction, qui ne fixe pas de limites morales et ne présente pas d’alternative, porte cette responsabilité avec eux.

À une époque où une société perd son épine dorsale morale, comme cela nous arrive maintenant, un leadership positif est nécessaire. Celui dont la boussole morale est claire, et qui n’a pas peur d’appeler un mal le mal et d’exiger un comportement moral … [celui] qui ne s’adapte pas à l’humeur trouble du public, mais indique plutôt le chemin humain, l’objet de la vie, et appelle à un « après. » Sans un tel leadership, il est difficile de croire qu’une société puisse se sortir du bourbier dans lequel elle s’est enfoncée … je ne parle pas des Gantz et des Lapidim, qui sont incapables de bégayer un mot de leadership moral, il n’y a rien à attendre de leur part. Leur vide moral est évident. Mais même les Eisenkot, vers lesquels les Israéliens désespérés jettent leur amour, se remplissent la bouche d’eau ; Même Yair Golan, qui avait correctement identifié les processus il y a dix ans refuse de crier contre eux aujourd’hui … Pour des raisons politiques ? Comme Netanyahou ? Même les juges, les militaires et les anciens gardiens de la morale qui remplissaient les plates-formes et les forums et tenaient fermement contre le coup d’État restent silencieux face à cette horreur morale. Eux aussi sont aveuglés face aux deux millions de Gazaouis qui sont expulsés, affamés et massacrés par nous sans cesse ; face aux pogroms organisés soutenus par les autorités et sous les auspices des forces de sécurité en Cisjordanie. Yehudit Karp, qui était le procureur général adjoint et proteste contre cette horreur, est l’exception qui confirme la règle. Et il en va de même pour les leaders des manifestations [contre Netanyahou], dont nous espérions qu’ils émergeraient comme une direction alternative… Malgré le bruit des Israéliens qui courent vers le bas, je suis sûr que la plupart d’entre nous désirent la vie et la paix ; Que nous n’avons pas renoncé à l’humanité. Nous avons été réduits au silence face à la violence et à la laideur, mais nous sommes toujours là.

Orit Kamir est professeur de Droit et de genre à l’Université Hébraïque de Jérusalem et professeur invité à la Faculté de droit de l’Université du Michigan.

jeudi 22 mai 2025

L’Europe ne veut plus d’Israël : 7 pays sondés, 7 rejets. 69 % d’Espagnols, 61 % d’Italiens, 57 % de Français…

 Source : https://lemediaen442.fr/leurope-ne-veut-plus-disrael-7-pays-sondes-7-rejets-69-despagnols-61-ditaliens-57-de-francais/

Un sondage YouGov révèle que la majorité des Européens rejette Israël, avec des niveaux de désapprobation record. Après des mois de bombardements sur Gaza, de hôpitaux ciblés et de civils massacrés sous les yeux des caméras, l’image d’Israël est à terre.

De l’Espagne à la Suède, les opinions favorables tombent à 12 %. Même l’Allemagne lâche prise.

Par un retournement historique, les opinions publiques européennes affichent désormais un rejet massif d’Israël. Les résultats du dernier sondage YouGov / Eurotrack (février 2025) sont sans appel : la majorité des citoyens interrogés dans sept grandes nations européennes jugent Israël de manière défavorable, parfois à des niveaux quasi records.

Le sondage effectué en février est largement diffusé après les déclarations des dirigeants. Avec un peu de retard par rapport à la population de leurs pays, lundi 19 mai, le président français Emmanuel Macron et les Premiers ministres britannique et canadien, Keir Starmer et Mark Carney ont prévenu dans une déclaration conjointe qu’ils ne resteraient « pas les bras croisés » face aux « actions scandaleuses » du gouvernement israélien de Benyamin Netanyahou à Gaza.

Israël, au plus bas dans l’opinion européenne

Difficile de jouer la carte de la victimisation éternelle quand les bombes pleuvent en direct sur Gaza et que les hôpitaux se transforment en morgues. À force de pilonner une population enfermée, Israël récolte une réprobation internationale croissante, notamment en Europe. Selon ce sondage, voici les pourcentages de personnes ayant une image défavorable d’Israël :

  • Espagne : 69 %
  • Danemark : 68 %
  • Suède : 68 %
  • Royaume-Uni : 60 %
  • France : 57 %
  • Allemagne : 59 %
  • Italie : 61 %

Dans tous les cas, les opinions favorables stagnent à un maigre 12 à 22 %. Même en Allemagne, pourtant historiquement encline à soutenir Israël, l’image est en chute libre.

Le génocide en streaming : les réseaux ne pardonnent pas

La guerre à Gaza n’a pas seulement été sanglante, elle a été filmée, tweetée, livestreamée. En temps réel, des millions d’internautes ont vu des enfants mourir, des familles entières être rayées de la carte, des hôpitaux bombardés. Et dans cette ère numérique, où chaque image devient preuve, la propagande d’État ne pèse plus bien lourd face à une vidéo d’un nourrisson ensanglanté.



Résultat : l’opinion mondiale bascule, comme en témoignent également les récents sondages américains. Pour la première fois, 53 % des Américains ont une image défavorable d’Israël, soit une progression fulgurante de 11 points en trois ans. Même Hollywood commence à se demander si « l’armée la plus morale du monde » ne mérite pas une réécriture du scénario.

Le peuple élu… désavoué

Pendant des décennies, Israël s’est drapé dans la toge de la légitimité divine et historique : « peuple élu« , « lumière des nations », « seule démocratie du Moyen-Orient ». Mais à force de faire la guerre à une population sous blocus, cette lumière semble s’être éteinte dans les cœurs européens. Les citoyens, eux, ne gobent plus les éléments de langage servis par les lobbys pro-israéliens. Ils voient. Ils jugent. Ils condamnent.

Un tournant géopolitique majeur

Ce désamour populaire n’est pas qu’un effet d’humeur. C’est un tournant historique. Car les dirigeants européens devront bientôt rendre des comptes à leurs électeurs. Finie la solidarité automatique. Finis les votes d’alignement à l’ONU. Finis les chèques sans condition.

Ce que révèle ce sondage, c’est une chose simple : la façade s’effondre. L’ »État juif » n’est plus intouchable. Il est désormais jugé pour ce qu’il fait, pas pour ce qu’il prétend être. Et ce jugement, en Europe comme aux États-Unis, devient sévère, tranchant, implacable. Peut-être que l’Histoire retiendra que le premier génocide diffusé en direct a aussi été celui qui a précipité la chute morale d’un régime.

mercredi 2 avril 2025

Gaza sous les bombes : l’humanité à l’épreuve de l’horreur qui se répète ! Un génocide en direct, une souffrance incommensurable, et un monde « civilisé » qui détourne les yeux…