mercredi 7 mai 2025

La subsistance : l’écologie des classes populaires

Source :  https://www.amisdelaterre.be/ressources/la-subsistance-analyse/
 
 

Comment rendre l’écologie populaire ? Cette question, souvent exprimée depuis le point de vue des classes moyennes, témoigne d’un manque de (re)connaissance des pratiques écologiques des milieux populaires. Pourtant, bien avant d’être le cheval de bataille des associations environnementales, la réparation, la récup’, la mobilité douce, les circuits courts font partie du mode de vie de la majorité de la population, tout comme des liens de solidarité forts, avant que le capitalisme ne dépossède les gens de leurs moyens d’actions.

Au croisement des enjeux sociaux, écologiques, mais aussi féministes et anti-impérialistes, en partant d’exemples d’auto-organisations des milieux populaires à Namur, nous allons voir que l’économie de subsistance offre de nouvelles perspectives, de nouveaux rapports au monde, radicalement alternatifs à la croissance capitaliste.

A Namur, le peuple s’auto-organise

C’est l’année dernière que j’ai rencontré Luc Lefebvre, à la suite d’une manifestation pour le droit au droit au logement à Namur, dans le cadre de la semaine « Housing Action Days ». Luc est militant chez LST (Luttes Solidarités Travail), association à travers laquelle des personnes vivant dans la pauvreté organisent leurs luttes contre la misère, différentes formes d’auto-organisation de leurs moyens d’existence et la création de rapports de solidarité. Depuis les années 80, les militant·es de cette association ont créé des logements, des potagers, mais aussi différents lieux de formation à l’action pour mener des luttes politiques. C’est dans cet esprit qu’est née La Caracole, à Namur, habitat communautaire autogéré qui permet à ces personnes de cultiver une capacité d’action autonome, une conscience collective des rapports domination et des formes d’organisation pour mener leurs luttes contre toute forme d’oppression.

A travers ces alternatives ancrées localement, se développe donc toute une « économie de subsistance », une manière d’organiser la production et les relations, alternative au capitalisme, en partant des besoins des personnes les plus opprimées. Mais comment définir la subsistance ? En quoi la lutte pour celle-ci éclaire des mécanismes d’exploitation et de dépossession spécifiques au capitalisme ?


La subsistance : la reproduction de la vie

Pour Marie Mies et Veronika Bennholdt-Thomsen, autrices éco-féministes, la production de subsistance inclut tout travail servant à la perpétuation et à l’entretien direct de la vie et qui n’a pas d’autre objectif que lui-même. C’est pourquoi la production de subsistance s’oppose à la production de marchandise et de plus-value1.

Les économies basées sur la subsistance sont articulées autour des activités nécessaires à la vie : la production de nourriture, la construction de logements, la récupération, la confection et la réparation de vêtements, le travail du soin, l’éducation des enfants, les différents travaux ménagers… etc. Les activités domestiques, artisanales et paysannes constituent différentes formes de travail nécessaire à la reproduction sociale des êtres humains.

Le capitalisme repose sur la destruction ou l’absorption de ces formes d’économie.

Ce sont des exemples d’activités porteuses de sens. La subsistance repose aussi sur la coopération et des mécanismes de solidarité qui se concrétisent à travers la vie collective, mais aussi les échanges ou le don. Ce concept recouvre ainsi un grand nombre de savoirs, de pratiques plurielles, de cultures spécifiques permettant à des communautés ou des sociétés d’assurer leur existence, de façon équilibrée avec les écosystèmes dont elles dépendent.

Le capitalisme, système d’organisation sociale basé sur l’exploitation des êtres humains et de la nature, repose, au contraire, sur la destruction ou l’absorption de ces formes d’économie, selon sa logique propre. Ivan Illich, penseur critique de la société industrielle2, met en évidence la façon dont le capitalisme ne cesse de coloniser de nouveaux champs en détruisant les activités de subsistance de communautés, partout dans le monde, condamnant un nombre croissant de personnes à vivre dans la précarité, sous différentes formes d’exploitation.

Les dépossédé·es

Dans un rapport sorti en 2007 sur le « développement durable »1, les militant·es de LST ont montré, par exemple, comment des politiques écologiques  pensées depuis le point de vue des classes possédantes constituaient une atteinte à la survie de personnes des classes populaires. A travers des entreprises qui font de l’écologie un business, des investisseurs dépossèdent des personnes de leurs ressources matérielles. C’est le cas notamment des start-ups qui se développent autour du recyclage, en s’appropriant des ressources vitales pour des gens qui vivent à travers une économie informelle basée sur la récupération.

La marchandisation des « biens communs » a pour conséquence la perte d’autonomie.

Par exemple, les personnes qui vivaient, il y a quelques années, de la « mitraille », c’est-à-dire de la récupération des vieux métaux, sont dépossédées aujourd’hui de leur moyen de survie à travers une intégration de ces activités dans une logique de marché, au profit des propriétaires de ces entreprises. Aujourd’hui, il est quasiment impossible de trouver un bout de cuivre ou de métal et de s’échanger ces ressources de façon informelle.

On peut faire le même constat avec la transformation de squats en tiers-lieux branchés dédiés à la consommation, la vente lucrative des invendus alimentaires ou des vêtements de seconde main, qui étaient, il y a peu de temps, des ressources que l’on pouvait donner ou s’échanger gratuitement.

Les activités fondées sur le recyclage ou la récupération, autrefois populaires, deviennent progressivement une activité de luxe.

Au-delà de la privation matérielle, la marchandisation des « biens communs » a pour conséquence la perte d’autonomie d’un grand nombre de personnes, obligées d’accepter des emplois indignes, aliénant et mal payés, en subissant les rapports d’exploitation propres au travail salarié. Les gens sont aussi contraints d’acheter des marchandises parce que les conditions, les ressources communes, qui leur permettaient de vivre sans elles, ont disparu de leur environnement.

Dans ce contexte, les activités basées sur le recyclage ou la récupération, autrefois populaires, deviennent progressivement une activité de luxe pour celles et ceux qui en ont les moyens, soit en lançant une activité économique rentable, soit, pour les plus progressistes, en entamant une démarche de « simplicité de volontaire ». « Faire son potager soi-même » pour s’extraire de l’emploi et retrouver une autonomie d’action devient le plus souvent une activité réservée aux personnes ayant les ressources, l’espace et le temps de se détacher des rapports d’aliénation propres au travail salarié et à la société de consommation.

Un destin en commun

A travers le capitalisme, tout ce qui est « commun », abondant, gratuit est approprié progressivement, dans des processus souvent violents, par les classes possédantes. Ce système produit donc en permanence de la rareté. Pour satisfaire les besoins d’accumulation de capital, il s’agit de s’approprier toujours davantage de travail, de matières premières et de nouveaux marchés. Ainsi, les ressources naturelles sont pillées, les économies de subsistance détruites et les êtres humains enrôlés dans des rapports d’exploitation.

Cette réalité est une constante dans toute l’histoire du capitalisme, à travers notamment les politiques coloniales et impérialistes menées sur l’ensemble du globe. Aujourd’hui encore, sur tous les continents, des multinationales chassent de leurs terres des paysan·nes pour développer différents projets extractifs, que ce soit des projets agro-industriels ou des projets miniers. Des cultures, des manières d’organiser la reproduction de la vie, alternatives au capitalisme, sont ainsi détruites chaque jour. A ce sujet, Rosa Luxembourg, figure marxiste révolutionnaire du début du XXème siècle, parlait de « dissolution progressive et continue des formations précapitalistes1 ». La dépossession des moyens de survie des classes populaires illustre ce phénomène en cours, en Belgique, mais celui-ci n’est qu’un exemple d’une guerre à la subsistance menée dans le monde entier, depuis plusieurs siècles.

Crédit photo: Alexandre VanderSchueren

Les activités informelles n’ont toutefois pas toutes disparu sous le capitalisme. Mais bien souvent, le travail qui ne relève pas du secteur monétaire a été colonisé par ce système d’organisation sociale. Ainsi, la croissance économique repose sur toute une économie de l’ombre, portée en majorité par les femmes dans la sphère domestique. L’éducation des enfants, le soin aux personnes âgées, la préparation des repas, le ménage, constituent des exemples de travail gratuit, non monétarisé, mais qui participent à l’accumulation du capital. Ce travail ménager, Ivan Illich le qualifie de « travail fantôme ». Il s’agit d’une forme d’exploitation complémentaire à celle du travail salarié, non comptabilisé dans la production nationale, grâce auquel les propriétaires d’entreprise assurent la reproduction de leur force de travail. Les femmes enfantent, nourrissent, éduquent la force de travail qu’exploite le capital2.

Ainsi, bon nombre d’activités de subsistance ont été « subsumées », selon les termes d’Ivan Illich. A travers la colonisation du travail de subsistance, se constitue une communauté de destin entre catégories de personnes dépossédées et exploitées, entre les femmes, les paysan·nes et les personnes marginalisées qui vivent d’un travail informel, dans le monde entier, au Sud comme Nord.

Regarder le monde par en bas

Face au totalitarisme de l’argent qui exploite et détruit les vies humaines et non-humaines, la subsistance offre une perspective alternative, celle d’une réorganisation de l’économie en vue de la régénération du monde vivant au sens large.

Les paysan·es produisent à manger et reconstituent les écosystèmes. Les activités domestiques comme la cuisine, le ménage ou l’éducation des enfants, le soin en général, sont tout aussi vitales. Enfin, les personnes marginalisées luttent tous les jours pour assurer la reproduction de leur existence et celle de leurs proches.

La subsistance est une perspective économique qui est à la fois sociale, écologique, féministe et décoloniale.

Au travers de la croissance capitaliste, ces activités sont dévalorisées et exploitées. L’économie productiviste répand la mort, en provoquant l’effondrement de la biodiversité, le bouleversement climatique ou la destruction de millions d’écosystèmes et de modes de vie particuliers dont les êtres humains dépendent pour garantir leur reproduction. Loin d’une économie organisée en vue de l’enrichissement des plus puissants, la perspective de la subsistance nous invite au contraire à regarder le monde par en bas, depuis le point de vue de celles et ceux qui assurent la régénération de la vie. Il s’agit aujourd’hui de rendre central des activités portées par les catégories sociales les plus opprimées.

La subsistance est une perspective économique qui est à la fois sociale, écologique, féministe et décoloniale. Si le capitalisme s’est approprié « les ressources communes » pour en extraire une plus-value, il est peut-être temps de faire marche arrière, en militant pour la défense et la conquête de nouveaux « communs », dans chaque lieu de vie, afin de laisser la possibilité à des communautés décentralisées d’assurer l’essentiel de la reproduction de leur existence, de façon autonome, collective et solidaire. Partageant un destin et des intérêts communs sous le capitalisme, les conditions objectives sont peut-être réunies pour une nouvelle solidarité entre dépossédé·es et exploité·es, dans le cadre d’une lutte unitaire pour la subsistance…

Valéry Witsel

Les Amis de la Terre

1 Maria Mies et Veronika Bennholdt, La Subsistance, une perspective écoféministe, Editions la lenteur, 2024, p.57.
2 Ivan Illich, Le travail fantôme, Fayard, 1981.
1 Luttes Solidarité Travail, Regards et questions des travailleurs les plus pauvres sur les notions de « développement durable », juin 2007.
1 Rosa Luxembourg, Oeuvres complètes, tome V, L’accumulation du capital. Chap. 29, édition établie par Julien Chuzeville, Marie Laigle et Eric Sevault, 2019 (1913), p.434.
2L’exploitation gratuite du travail des femmes sous le capitalisme a été théorisée par les féministes marxistes Lise Vogel, Leopoldina Fortunati et Silvia Federici.

Photo de Valeriia Miller: https://www.pexels.com/fr-fr/photo/escargot-sur-l-herbe-2546922/Texte paru sur le site de la Revue Politique

La lettre de Senta - 9 mai à 17h "European Peace Project"

 

Un manifeste pour la paix sera lu partout en Europe

Le European Peace Project

📣 Vendredi 9 mai à 17h, journée qui célèbre l’Union européenne, des citoyens opposés à la guerre se réuniront partout en Europe clamer à voix haute leur désaccord avec les politiques belliqueuses des dirigeants européens en lisant “le manifeste pour la paix” sur des milliers de places publiques.

A Bruxelles, RDV à la Gare Centrale, où des chanteuses se joignent à l’évènement!

🎸 Après, à 20h au Bozar : un grand concert caritatif pour la PAIX au Congo.

Consultez la carte interactive pour vous joindre à l’évènement en Belgique, en France, en Suisse ou ailleurs en Europe.

Projet européen pour la paix – Le Manifeste

Aujourd’hui, le 9 mai 2025 – exactement 80 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, qui a coûté la vie à 60 millions de personnes, dont 27 millions de citoyens soviétiques, nous, les citoyens européens, élevons la voix ! Nous avons honte de nos gouvernements et de l’UE qui n’ont pas retenu les leçons du XXe siècle. L’UE, autrefois conçue comme un projet de paix, a été pervertie et a ainsi trahi l’essence même de l’Europe ! Nous, les citoyens européens, prenons donc aujourd’hui, le 9 mai, notre destin et notre histoire en main. Nous déclarons l’échec de l’UE. Nous entamons une diplomatie citoyenne et refusons la guerre planifiée contre la Russie ! Nous reconnaissons la coresponsabilité de « l’Occident », des gouvernements européens et de l’UE dans ce conflit.

Nous, citoyens d’Europe, nous opposons avec le European Peace Project à l’hypocrisie éhontée et aux mensonges diffusés aujourd’hui – Journée de l’Europe – lors des cérémonies officielles et sur les chaînes publiques.

Nous tendons la main aux citoyennes et citoyens d’Ukraine et de Russie. Vous faites partie de la famille européenne et nous sommes convaincus qu’ensemble, nous pouvons organiser une cohabitation pacifique sur notre continent.

Nous avons devant les yeux les images des cimetières militaires – de Volgograd à Riga et à la Lorraine. Nous voyons les tombes fraîches que cette guerre insensée a laissées en Ukraine et en Russie. Alors que la plupart des gouvernements de l’UE et des responsables de la guerre harcèlent et refoulent ce que la guerre signifie pour la population, nous avons appris la leçon du siècle dernier : l’Europe, c’est « plus jamais la guerre » !

Nous nous souvenons des efforts de construction européenne du siècle dernier et des promesses de 1989 après la révolution pacifique. Nous demandons la création d’un Office européen de la jeunesse et de la Russie sur le modèle de l’Office franco-allemand de la jeunesse de 1963, qui a mis fin à « l’hostilité héréditaire » entre l’Allemagne et la France. Nous exigeons la fin des sanctions et la reconstruction du gazoduc Nord Stream II. Nous refusons de gaspiller l’argent de nos impôts dans l’armement et la militarisation, au détriment de l’État social et des infrastructures. Dans le cadre d’une conférence de paix de l’OSCE, nous demandons la création d’une architecture de sécurité européenne avec la Russie et non contre elle, comme le stipule la Charte de Paris de 1990. Nous demandons une Europe neutre, émancipée des États-Unis et jouant un rôle de médiateur dans un monde multipolaire. Notre Europe est post-coloniale et post-impériale.

Nous, citoyens européens, déclarons par la présente que cette guerre est terminée ! Nous ne participerons pas à ces jeux de guerre. Nous ne ferons pas de nos hommes et de nos fils des soldats, de nos filles des infirmières à l’hôpital et de nos pays des champs de bataille.

Nous proposons d’envoyer immédiatement une délégation de citoyens européens à Kiev et à Moscou afin d’entamer le dialogue. Nous ne resterons pas là à regarder notre avenir et celui de nos enfants être sacrifiés sur l’autel de la politique de puissance.

Vive l’Europe, vive la paix, vive la liberté

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Black out en Espagne : "Irresponsabilité criminelle des grandes compagnies électriques."

Source :  https://amisdelaterre40.fr/spip.php?article1040

mercredi 30 avril 2025

par  Yan lou Pec
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Antonio Turiel, l’expert qui a alerté sur les risques de black out en Espagne. Le scientifique exclut l’utilité des centrales nucléaires pour faire face aux pannes de courant et promeut l’utilisation des énergies renouvelables, mais celles-ci doivent disposer de toutes les garanties nécessaires pour assurer un système stable.

Antonio Turiel, expert en énergie au CSIC, le Conseil supérieur de la recherche scientifique en Espagne

"Il est très triste qu’une personne ne soit écoutée que lorsque se produisent les catastrophes qu’elle essayait de prévenir, car je n’ai pas de boule de cristal et je signalais des risques qui pouvaient être évités. Ce qui est triste, c’est qu’ils n’aient pas été évités, c’est très triste qu’ils se produisent". Cette déclaration marquée d’un certain défaitisme émane d’Antonio Turiel, éminent écrivain scientifique et chercheur à l’Institut des sciences de la mer du CSIC de Barcelone. Il vient de publier un livre intitulé "Le futur de l’Europe : comment décroitre pour une ré-industrialisation urgente" (Edition Destono 2024)

L’été dernier, il a prévenu, comme de nombreux autres scientifiques, que les températures élevées en Méditerranée pourraient entraîner des dépressions isolées à niveau élevé (DANA en espagnol) très dangereuses, comme cela s’est finalement produit à Valence. Il n’est pas le seul, mais Turiel met aussi en garde depuis un certain temps contre le risque de défaillance du réseau en raison du rôle accru des énergies photovoltaïque et éolienne, qui apporte de l’instabilité face aux fluctuations météorologiques. On ne sait pas encore très bien ce qui s’est passé, mais la panne s’est produite, et bien que de nombreux experts aient dit à maintes reprises qu’elle ne pouvait pas se produire, il a insisté sur l’instabilité du système. Et il maintient sa position.

"Ce qui s’est passé est un problème d’instabilité du système. Le système est instable et toute perturbation peut le faire tomber, et c’est ce qui s’est passé hier. Il faut penser que la panne survient au moment où la production photovoltaïque est maximale. Ce qui manque, et c’est ce que je dis depuis toutes ces années, c’est qu’il faut installer plus de systèmes de stabilisation dans le réseau, mais cela coûte de l’argent et cela n’a pas été fait", ajoute-t-il.

Mais il nuance : "Ce n’est pas tant le modèle renouvelable, ce serait une simplification stupide du problème. Il s’agit d’un problème de planification et de mise en place de systèmes de stabilisation pour éviter que de telles choses ne se produisent. C’est la conséquence d’un modèle sauvage."

Le rôle des énergies renouvelables dans le "black-out zéro" — comme les experts appellent les scénarios de black-out total — a entraîné une certaine désinformation, le Parti populaire [la droite espagnole et tout comme bien sûr l’extrême droite qui nie les changements climatiques et luttent contre les énergies renouvelables] défendant fermement l’énergie nucléaire dans ses déclarations. Mais le problème ne réside pas dans l’utilisation de sources d’énergie propres, mais dans leur mise en œuvre sans toutes les garanties nécessaires. Que s’est-il passé ce lundi à 12h33 ? Pour Turiel "On peut éviter cela avec des systèmes de stabilisation, mais ils sont coûteux et les grandes entreprises ont fait l’économie de ces mesures."

Maximiser les profits aux dépends de la qualité du service

La maximisation des profits, et non les énergies renouvelables, a été le principal problème qui a rendu le système vulnérable aux urgences nationales comme celle de cette semaine. Et tout comme "ils ne peuvent pas vous vendre une voiture sans freins", Turiel souligne que les sources d’énergie propres "devraient être nécessairement équipées de systèmes de stabilisation".

Cependant, la mise en œuvre de ces systèmes n’était pas la seule chose qui aurait pu être faite. "Une façon de compenser le problème aurait été de maintenir les centrales à gaz à cycle combiné en arrêt à chaud afin qu’elles puissent réagir rapidement et compenser les baisses", a déclaré le responsable du CSIC.

Turiel admet que, compte tenu d’un déclin aussi rapide, un arrêt à chaud n’aurait peut-être pas pu compenser, mais souligne qu’ "une demi-heure avant la panne, il y avait des signes très clairs d’instabilité dans le système". Il aurait alors été temps d’activer les centrales électriques, mais cela n’a pas eu lieu. Pourquoi ? "Parce que le prix de gros de l’électricité était nul, et même s’ils étaient rémunérés pour le gaz qu’ils consommaient, cela ne leur rapportait pas suffisamment de profit, ils ont donc préféré couper complètement leur production d’électricité. À mon avis, cela relève de l’irresponsabilité criminelle de la part des grandes compagnies électriques. Je ne comprends pas comment elles ont pu faire cela", a critiqué l’expert.

Le faux argument du nucléaire

Le leader du Parti populaire, Alberto Núñez Feijóo, n’a pas tardé à exiger que le gouvernement "rectifie" sa politique nucléaire et prolonge la durée de vie des centrales [Toute similitude avec des politiciens français pro-nucléaire est fortuite]. La présidente d’Estrémadure, María Guardiola, s’est jointe à sa demande. Ses déclarations interviennent à un moment où Almaraz, la plus ancienne centrale nucléaire d’Espagne située à Cáceres, connaît ses derniers jours. Selon le Plan national intégré pour l’énergie et le climat du gouvernement, l’un de ses réacteurs devrait fermer en 2027 et le second en 2028, jusqu’à ce que la centrale soit complètement démantelée.

Cependant, Turiel souligne que "l’énergie nucléaire a très mal réagi face à cette situation car elle est très peu flexible et ne s’adapte pas aux changements". En fait, lorsque la chute soudaine des gigawatts s’est produite, leurs systèmes de protection "se sont déclenchés et les ont mis en arrêt d’urgence". "L’énergie nucléaire ne résout pas du tout le problème car elle est tout aussi inflexible que les énergies renouvelables sans systèmes de stabilisation", insiste-t-il.

Pour Turiel, il y a deux possibilités pour expliquer ce qui s’est passé hier. "L’une que je considère comme plus éloignée, mais pas impossible, et l’autre que je crois plus possible. La plus éloignée est qu’il y ait vraiment eu une cyber-attaque et que les pirates aient connecté massivement tous les onduleurs des panneaux photovoltaïques, parce que ces éléments sont contrôlés à distance et disposent d’un logiciel, et qu’il serait alors possible de les éteindre tous en même temps. Mais je pense que la réalité est plus prosaïque et que ce qui s’est passé, c’est simplement un phénomène que la physique appelle résonance non linéaire et les instabilités du réseau à un moment donné, c’est comme s’ils avaient tous pris la mauvaise direction en même temps. Bien sûr, vous avez un système qui oscille avec un grand nombre de petits oscillateurs et, à un moment donné, ils peuvent entrer en résonance et tous osciller du même côté en même temps. Je pense que c’est ce qui s’est passé ici. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas de stabilisation. C’est un avertissement, un avertissement que nous devons mieux faire les choses".

Enfin, Turiel pointe également du doigt la Commission européenne elle-même, "parce qu’en fin de compte, elle essaie d’imposer un modèle qui nécessite un peu plus de réflexion. Je suis essentiellement un vulgarisateur, mais il y a beaucoup de techniciens qui disent cela en privé, et qui ne sont pas écoutés".

Quel est le modèle que l’Union européenne promeut ?

"Le modèle qui est promu est un modèle très instable, qui est finalement une conséquence du modèle que l’Union européenne pousse, un modèle dans lequel on impose massivement le photovoltaïque et l’éolien sans l’accompagner d’une régulation en termes de stabilisation", explique-t-il.

Pour le scientifique, l’instabilité est présente dans une grande partie de l’Europe. "L’Allemagne a beaucoup de problèmes de stabilité qu’elle compense en vidant les réservoirs de la Suède et de la Norvège. Il y a quelques mois, la Norvège a déclaré qu’elle allait couper sa connexion avec le continent parce qu’elle en a assez de voir ses réservoirs se vider." Même la France, qui est beaucoup plus dépendante de l’énergie nucléaire, connaît des problèmes. "Ils ont un très gros problème parce que nous manquons d’uranium", explique-t-il.

Repenser le système

La solution proposée par Turiel est convaincante et rarement entendue aujourd’hui. "Nous devons repenser le système électrique. Je pense que le système électrique devrait être public, parce que ce qui arrivé, c’est ce qui se passe quand tu essayes de faire du commerce avec un service essentiel."

Article composé à partir de deux articles, un paru dans Publico le 30 avril 2025 de Ardhik Arriclucera (https://www.publico.es/sociedad/m-ambiente/antonio-turiel-experto-predijo-apagon-irresponsabilidad-criminal-parte-grandes-companias.html) et l’autre paru le 29 avril 2025 dans El Independiente de Rafael Ordóñez
(https://www.elindependiente.com/futuro/2025/04/29/antonio-turiel-predijo-la-dana-y-el-apagon-hay-que-estabilizar-la-red-pero-cuesta-dinero-y-no-se-ha-hecho/)

Pour celles et ceux qui voudraient poursuivre un peu avec Antonio Turiel voici un lien vers un entretien très décapant et dérangeant sur la transition énergétique, l’approvisionnement en minéraux, hydrogène, etc… L’entretien peut être sous-titré en français. Un grand bonhomme qui ne craint pas de dire que dans le système capitaliste, certaines remarques sont tabous, ni de parler de néo-colonialisme et qui n’hésite pas non plus à remettre en question pas mal d’idées reçues. Lien :
https://www.youtube.com/watch?v=N2DFA-EX91A

Quand la péninsule ibérique s’éteint, c’est Barjavel qui se marre…| Par Phil Broq

Source : https://lesmoutonsenrages.fr/2025/05/01/quand-la-peninsule-iberique-seteint-cest-barjavel-qui-se-marre-par-phil-broq/

 

Au delà d’un problème dû à l’énergie alternative non maîtrisable (comme nous le disons depuis longtemps) qui a semé le chaos pendant des heures, Phil Broq nous propose une autre possibilité tout aussi réaliste, vu les intérêts colossaux en jeu pour les rapaces mondialistes. Chacun pourra méditer sur l’interconnexion de notre civilisation, notre dépendance au confortable « bouton », et le désastre général qui adviendra, si tout vient à s’arrêter.

Par Phil Broq pour le Blog de l’Éveillé

Dans notre monde moderne le confort technologique et la connectivité règnent en maîtres, la coupure soudaine d’électricité qui a plongé l’Espagne et le Portugal dans l’obscurité totale n’est donc pas un simple incident technique. Elle est le reflet d’une réalité beaucoup plus inquiétante d’un système global qui vacille sous le poids de ses propres chantages. Car lorsque la fée électricité disparaît, ce n’est pas seulement le courant qui s’éteint, mais aussi l’illusion d’un contrôle parfait, que l’humanité s’est forgée en se greffant à ses machines. Derrière cet acte brutal se cache donc une question géopolitique majeure, un avertissement que l’on ne peut ignorer. Et on doit se demander qui détient réellement les leviers du pouvoir dans un monde interconnecté, et quelles en sont les conséquences pour ceux qui osent défier cet ordre établi par un pacte de corruption ? Car cette coupure n’est pas un accident, c’est une leçon, un message, un avertissement et, peut-être même un prélude à une ère de chaos et de soumission à des forces bien plus malfaisantes que celles auxquelles nous avons été habitués.

Ainsi, la fée électricité, maîtresse capricieuse du monde moderne, s’en est allée d’un coup d’un seul de la péninsule ibérique, comme une amante froissée et revancharde. Et ce ne sont pas seulement des ampoules qui se sont éteintes, ce sont deux pays chrétiens et civilisés qui ont entièrement sombré dans l’obscurité du monde  au moyen-âge. L’Espagne et le Portugal ont été plongés dans un noir absolu et pas celui du vin rouge ou du fado nostalgique, mais celui de l’inconnu, du silence glacé des machines, du cri primal à nos contemporains totalement désarmés et désemparés sans la technologie. Car cette coupure massive, loin d’être un simple dysfonctionnement technique, n’est pas un hasard. C’est une claque cosmique, un rappel brutal et philosophique à l’homme moderne, qui n’est plus qu’une prothèse, greffé aux machines qui maintiennent son illusion de contrôle.

Mais alors, que s’est-il passé exactement ? Ce 24 avril 2025, le gouvernement espagnol a osé enfin rompre un contrat d’armement avec Israël, dénonçant les atrocités à Gaza et nommant sans trembler ce que tant d’autres n’osent même pas penser du génocide en cours. Et voilà que moins d’une semaine après, la péninsule ibérique entière plonge dans le noir. Coïncidence ? Peut-être. Mais je n’y crois pas. La question qui se pose alors est de savoir qui d’autre, sinon Israël, maître incontesté de la guerre électronique et de la cyberguerre, aurait la capacité, l’expertise et la motivation pour frapper ainsi, d’un simple clic, sans laisser de traces ? C’est un message, une agression, un chantage géopolitique à peine voilé, tant il porte la marque de l’arrogance et de l’impunité dont ces êtres sans âme sont coutumiers. Ce n’est donc pas une simple panne de réseau qui est survenue, c’est un avertissement qui a été lancé. 

Rappelons qu’en octobre 2024, comme par hasard quelques jours après une prise de position politique contre Tel-Aviv, la ville de Valence fut noyée sous les eaux. Une autre « coïncidence », pensez-vous ? Et aujourd’hui, trois jours seulement après avoir cassé ses contrats d’armement de plusieurs millions avec les israéliens d’IMI Systems Ltd — représenté par la société Guardian Defense and Homeland Security S.A. à Madrid, également israélienne — l’Espagne et son voisin portugais s’éteignent dans un blackout total. Punition ? Message ? Ou bien test grandeur nature de ce qui pourrait arriver à tous ceux qui veulent dire la vérité sur ces colons sanguinaires ? Qui d’autre serait capable de créer de tels dommages à grande échelle et pourrait en être responsable ?

Seulement, l’avertissement de cette attaque n’était pas seulement destiné qu’aux peuples d’Europe, mais aussi aux mondialistes, aux architectes de ce système de corruption global, où l’argent fictif et l’arnaque financière règnent en maîtres. En plongeant l’Espagne et le Portugal dans l’obscurité, ce n’est pas seulement l’échec de notre dépendance à l’électricité qu’on nous rappelle, mais aussi l’alerte que les forces occultes qui gouvernent ce monde, à travers des réseaux d’influence et des intérêts financiers croisés, risquent de tout perdre. 

Car Israël, bien plus qu’un simple acteur géopolitique, est un maître de la guerre économique et numérique, qui n’hésitera devant aucun sacrifice pour imposer sa suprématie. Il sait où se trouvent les nerfs de la guerre et s’en sert pour manipuler à sa guise l’ordre mondial, en prenant en otage non seulement les pays, mais aussi les systèmes financiers. 

La gestion des peuples par la peur est depuis longtemps l’apanage des dirigeants manipulateurs, des puissances néfastes qui savent que cette peur est le levier le plus puissant pour contrôler une population. Lorsque l’humanité est plongée dans l’incertitude, dans l’obscurité, littéralement et métaphoriquement, elle devient vulnérable, prête à accepter n’importe quelle justification, n’importe quel compromis. Cette coupure d’électricité n’est pas simplement le fruit d’une défaillance technique mais elle s’inscrit dans un schéma beaucoup plus large de manipulation énergétique. À la même époque, l’Union européenne, sourde aux appels d’enquête sérieuse sur l’attentat du Nord Stream après l’écartement de la culpabilité russe, semble conforter cette idée d’un contrôle caché de la société par le biais de l’énergie, comme le stipule l’Agenda 2030 du WEF. Lorsque les peuples subissent l’injustice d’un sabotage géopolitique sur leurs infrastructures critiques, il devient beaucoup plus facile d’imposer des politiques énergétiques coercitives, où la dépendance à des acteurs externes, comme Israël ou les grandes puissances, est renforcée. 

Lorsque les banquiers, ces géants invisibles du capitalisme mondial, se mettent à frémir à l’idée de devoir payer en monnaie physique, c’est là que réside le vrai danger. Ils veulent nous faire accepter cette monnaie dématérialisée, cet ersatz de richesse, comme étant l’avenir, et tout ce qui est tangible, le papier, les pièces, l’or, comme une relique archaïque, un fétiche de grand-mère. Mais en réalité, cette coupure d’électricité, ce chaos organisé, est un signal fort et si ces élites ne réagissent pas, si elles continuent de condamner la brutalité israélienne et ses implications géopolitiques, ce système de corruption, basé sur l’exploitation financière et la manipulation des peuples,  devra s’effondrer. Parce que l’homme moderne, comme nous l’avons vu, ne vit plus que par et pour l’électricité, et lorsqu’il perd ce contrôle, tout le reste s’effondre avec lui.

L’Union Européenne, ou ce qu’il en reste, semble avoir troqué sa souveraineté pour du cloud, son indépendance pour des systèmes interconnectés, contrôlés depuis l’extérieur. Chaque ligne à haute tension est devenue un fil de marionnette entre les mains de puissances capables de nous faire payer, au prix fort, chaque geste d’insubordination diplomatique. Cette panne n’a pas seulement court-circuité des réseaux électriques, elle a électrocuté notre illusion de contrôle. La vérité est là, nue. Le monde que nous avons créé, dépendant de ces circuits invisibles, est plus fragile que jamais.

Et que dire alors de plus de l’Espagne et du Portugal ? Ces deux pays ont aussi eu le courage de sortir, il y a deux ans, des accords énergétiques contraignants de l’Union européenne, accords qui ont appauvri le reste des membres, les contraignant à se plier à des règles économiques dévastatrices. Mais ces deux nations n’ont pas seulement rompu ces accords, elles ont défié l’ordre établi, et cela n’a pas été sans conséquences. La coupure d’électricité qui a frappé ces deux pays, dans une parfaite coïncidence avec les intérêts géopolitiques de certains, ressemble fortement à une mise en garde, une démonstration de pouvoir  disant : « Si vous osez défier les puissances énergétiques, si vous sortez du cadre que nous avons tracé pour vous, préparez-vous à payer le prix fort ». Une leçon électrisante, au sens propre comme au figuré.

C’est ainsi que les habitants de la péninsule ibérique ont donc vécu pendant 22 heures un scénario digne des plus grands films de science-fiction. Une simple panne, dites vous après avoir été informés par la propagande ? Une défaillance technique ? Mais non, rien de tout cela. Ce qui s’est passé, n’est rien de moins qu’un « ravage » contemporain. Barjavel l’avait déjà décrit dans son roman en 1943, où une humanité décimée par la fin de l’électricité tombe dans l’abîme. Il ne croyait pas si bien dire où aujourd’hui, un simple virus informatique, lancé d’une salle obscure d’un ministère israélien ou d’un bunker de la NSA, pourrait transformer des millions de citoyens européens en naufragés technologiques, sans transports, sans soins, sans eau, sans communications, sans sécurité.

Là où Barjavel dénonçait la fragilité du progrès, nous devons dénoncer ici l’instrumentalisation de cette fragilité. Ce n’est pas un effondrement accidentel dont nous sommes témoins mais l’utilisation d’une arme de guerre, brandie avec une précision chirurgicale. Un acte de représailles invisible, joué à distance. Et ceux qui croient encore que cette panne est un pur accident sont soit naïfs, soit complices. Car qui ne sait pas encore que toute notre civilisation repose sur cette énergie ? Si le courant s’arrête, l’humanité, biberonnée au confort, tombe en mode clochard technologique, incapable de faire du feu sans Google, ni de bouillir de l’eau sans App Android. 

Les feux rouges sont hors-service et les automobilistes deviennent des bêtes sauvages, des proies de la jungle urbaine. Les métros et trains à l’arrêt, et les foules rampent sous la chaleur, comme des fourmis perdues sans leur tunnel. Dans les hôpitaux, le bip vital dépend d’un générateur diesel ; s’il cale, c’est la roulette russe avec les patients. Les réfrigérateurs, devenus des bombes bactériologiques, mettent en danger des millions de produits alimentaires. Et les supermarchés… Leurs portes vitrées restent closes, comme les lèvres d’une mère outrée de ne pas pouvoir acheter du bœuf haché. Les réseaux sociaux ? Ces cathédrales de l’ego moderne, effondrées en un clic. Plus de stories, plus de likes, plus de selfies filtrés, juste des visages nus face à l’angoisse existentielle. Un jeune a même tenté, dit-on, de scotcher son iPhone à une bougie. C’était peut-être une blague, mais cela reste malheureusement plausible, tant la jeunesse semble déconnectée de la réalité. 

Et que dire des banques et des commerces, centres névralgiques de l’économie ? La panique est totale sans Visa ni terminaux de paiement. Les traders en costume, soudain aussi inutiles qu’un mime en radio, contemplent les écrans morts, leurs algorithmes aussi inertes qu’un poisson hors de l’eau. Le petit monde des banquiers s’est mis à frémir à l’idée de devoir revenir à payer en monnaie physique, que les dirigeants malfaisants veulent nous faire prendre pour une relique du passé afin de mieux nous voler avec leur argent dématérialisé. Et comment justifier dorénavant une monnaie numérique ou des cryptomonnaies après cet épisode qui en aura démontré toute l’absurdité en moins d’une journée ?

Mais cette coupure totale du réseau électrique, bien plus qu’un simple inconfort, révèle l’insécurité abyssale qui guette toute société hyperconnectée et dépendante de ses infrastructures modernes. Sans courant, c’est l’ordre même de la société qui se délit. Les rues plongent dans l’obscurité et la confiance dans les institutions vacille. L’effondrement des services essentiels, des hôpitaux aux commerces, ne fait qu’amplifier cette panique latente. Dans ce vide laissé par l’État, une guerre civile se profile inévitablement avec celle des gangs, des groupes criminels qui, loin d’être des fantômes, deviennent les véritables maîtres de l’ordre dans les quartiers abandonnés par les autorités. Sans énergie, sans communication, sans lumière, chaque immeuble devient une forteresse, chaque rue un champ de bataille où la loi du plus fort prévaut. Les plus vulnérables, privés d’accès à la nourriture, aux soins, ou à la sécurité, sont laissés à la merci des pires prédateurs. C’est à dire ceux qui détiennent la force brute et les armes, qu’ils n’ont surement pas déposées au commissariat ou à la gendarmerie comme les 2 millions d’idiots français de l’année 2023. 

Dans un tel chaos, les frontières de la civilisation se dissolvent comme neige au soleil, et ce ne sont pas les autorités ni les institutions qui ramèneront l’ordre, mais ceux qui, armés jusqu’aux dents et organisés comme des machines de guerre, sauront plonger leurs griffes dans la défaillance du système pour imposer leur loi. C’est là le véritable danger de cette attaque ! Dans cette coupure d’électricité, ce ne sont pas seulement les lumières qui s’éteignent, mais c’est l’humanité tout entière qui bascule dans l’abîme de la jungle, où la sauvagerie, la loi du plus fort, et la violence brutale deviennent les seules règles du jeu. Les plus faibles seront écrasés, et ce ne sera pas l’État, mais les gangs, prédateurs de la société, qui prendront les rênes de ce monde dévasté. Un basculement radical où les Hommes ne seront plus que des bêtes luttant pour leur survie.

Et lorsque cette précieuse lumière s’est éteinte, ce n’est pas seulement la nuit qui est tombée mais c’est surtout la vérité sur notre impuissance qui s’est levée. Alors, rions un peu, rions jaune, mais rions à la lueur des bougies Ikea. Car le prochain « ravage » ne viendra peut-être pas d’un roman, mais d’un coup de vent cosmique, d’une tête nucléaire lancée en haute atmosphère qui grillerait toutes nos infrastructures en moins d’une minute, mais pour beaucoup plus longtemps qu’un simple avertissement. A ce moment là, nous n’aurons alors plus que nos casseroles froides et notre Wi-Fi muet pour pleurer l’effondrement tant annoncé. Et il est déjà presque trop tard, tant leurs pions sont avancés.

Alors aujourd’hui plus que jamais, il est temps de se préparer à l’effondrement inéluctable qui semble se dessiner à l’horizon, un effondrement nécessaire pour imposer le monde totalitaire que les agents du WEF et autres globalistes rêvent de construire. Ce n’est pas une simple théorie du complot, mais une réalité géopolitique qui se met en place sous nos yeux, discrètement mais sûrement. La coupure d’électricité, le chaos financier, la crise énergétique sont des maillons d’une chaîne qui mène droit vers une société de surveillance de masse, où chaque mouvement, chaque pensée sera contrôlé. Il est grand temps de commencer à faire des réserves : nourriture, eau, médicaments, mais aussi armes. Car dans cette nouvelle ère de contrôle, la violence de l’État, alliée à la montée des gangs et des forces corrompues, sera omniprésente. 

La glissade vers cette dystopie a déjà commencé, et nul ne sait ce qui pourrait arriver dans les semaines ou les mois à venir. Si nous voulons avoir une chance de résister à ce tour de vis global, il nous faut être prêts à affronter la rupture, à nous couper de cette dépendance folle à des systèmes qui ne cherchent qu’à nous asservir. La question n’est plus de savoir si l’effondrement viendra, mais quand, et comment chacun de nous réagira face à ce bouleversement radical. 

Mais préparez-vous, car dorénavant, avec autant d’électricité dans l’air, le temps presse…

Phil BROQ.

Blog de l’éveillé

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La secte qui assassine Gaza

 Source : https://lesakerfrancophone.fr/la-secte-qui-assassine-gaza


 

Par Moon of Alabama – Le 29 avril 2025

Je n’ai pas beaucoup écrit sur la guerre contre Gaza. Elle est si brutale et le comportement sioniste m’est si étranger que les mots me manquent pour la décrire.

J’ai du mal à comprendre comment quelqu’un, n’importe quel groupe de personnes, peut se placer si loin du domaine humain commun, tel que je le perçois, et s’engager à affamer et à génocider des millions de personnes.

Yasha Levine m’a aidé à comprendre :

.. Je suis tombé sur ceci… une brève déclaration d’un célèbre rabbin Chabad concernant ses réflexions sur la manière appropriée de mener une guerre dans le style juif. Je voulais la partager avec vous.

Je ne crois pas à la morale occidentale, c’est-à-dire qu’il ne faut pas tuer de civils ou d’enfants, ne pas détruire les lieux saints, ne pas se battre pendant les fêtes, ne pas bombarder les cimetières, ne pas tirer avant qu’ils ne tirent les premiers parce que c’est immoral.

La seule façon de mener une guerre morale est la façon juive : Détruire leurs lieux saints. Tuer les hommes, les femmes et les enfants (et le bétail).

Le premier Premier ministre israélien qui déclarera qu’il suivra l’Ancien Testament apportera enfin la paix au Moyen-Orient.

Rabbin Manis Friedman

Institut d’études juives Bais Chana

Paul, MN

Il s’agit d’un culte.

Comme l’explique Levine :

Le rabbin Manis Friedman est bien connu dans le monde juif. ..

[Ses opinions sur la bonne façon de mener une guerre contre les Palestiniens ont été publiées en 2009 dans Moment, un magazine juif grand public cofondé par Elie Wiesel.

Aujourd’hui, quinze ans plus tard, les opinions de Friedman sont largement répandues en Israël et dans les communautés juives du monde entier. Ce qu’il décrit comme la seule façon correcte et pieuse de mener la guerre contre les ennemis d’Israël est en fait ce qu’Israël fait actuellement à Gaza et au-delà… avec le soutien total des États-Unis et des Européens.

Que dire de plus ?

Chabad est une secte religieuse dont les racines remontent au 18e siècle dans un village de Biélorussie. Levine a écrit un certain nombre d’articles à ce sujet.

Cela soulève la question suivante : comment peut-on « déprogrammer » une personne ? Comment peut-on « déprogrammer » un grand nombre de personnes qui sont tombées dans le piège d’une telle secte ?

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

Pour que l’Europe prospère, la Russie et l’Allemagne doivent être en paix

Source : https://lesakerfrancophone.fr/pour-que-leurope-prospere-la-russie-et-lallemagne-doivent-etre-en-paix

Par Uwe von Parpart – Le 16 avril 2025 – Source CIRSD

 

Historiquement, lorsque les plus grandes puissances européennes de la période moderne, la Russie et l’Allemagne/Prusse, étaient en paix l’une avec l’autre, leurs peuples et leurs économies prospéraient et les réalisations culturelles et scientifiques du continent menaient le monde. Inversement, lorsqu’eux et leurs alliés se sont affrontés, l’Europe a sombré dans un massacre barbare, d’énormes pertes en vies humaines et la destruction physique de ce que des générations avaient construit.

Les hommes et les femmes d’État, de l’Est et de l’Ouest (s’il y en a), chargés de régler le conflit pivot actuel du monde, axé sur l’Ukraine, feraient bien de revoir les relations Russo-allemandes pour bien comprendre ce sujet.

Plus d’un siècle de paix et de coopération entre les deux parties, mis à part quelques désagréments mineurs, a été inauguré le 30 décembre 1812, avec la Convention de Tauroggen (maintenant connue sous le nom de ville de Taurage en Lituanie) lorsque le général prussien Ludwig Yorck a négocié avec Carl von Clausewitz, alors au service de la Russie, après avoir changé de camp avec son corps prussien, de la Grande Armée de Napoléon vers l’Armée Impériale Russe. En un an et trois mois, le 31 mars 1814, les forces de la coalition prussienne et russe rejointes par un contingent autrichien avaient expulsé Napoléon de toutes les terres allemandes et les vainqueurs, dirigés par le tsar Alexandre Ier et le roi de Prusse Friedrich Wilhelm III, entrèrent dans Paris.

Par la suite, le Congrès de Vienne, tenu entre septembre 1814 et juin 1815, présidé par le ministre autrichien des Affaires étrangères, le Prince Metternich, a confiné la France à ses frontières pré-révolutionnaires et pré-napoléoniennes, et a établi un système d’équilibre des pouvoirs entre la Prusse (et plus tard l’Allemagne), la Russie, l’Autriche et la Grande-Bretagne (et après 1818, la France), qui prévenait les conflits entre les membres et protégèrent ainsi l’Europe de guerres à grande échelle et prolongées pendant près d’un siècle.

L’élément clé du système était d’éviter les conflits entre la Prusse/Allemagne et la Russie. L’homme d’État clé qui a veillé à cela et dont les compétences diplomatiques et les ruses ont accompli l’impossible, en particulier après l’établissement perturbateur d’une Allemagne unifiée en 1871, fut Otto von Bismarck.

Descendant d’une famille d’aristocrates terriens de Poméranie, il avait suivi une formation d’avocat et avait rejoint la fonction publique prussienne. En 1848-1849, il condamna avec éloquence la tentative de révolution républicaine de 1848, se positionna comme un loyaliste archi-conservateur de la monarchie et fut élu à la Chambre des députés prussienne, la chambre basse du parlement. En 1851, le roi Frédéric Guillaume IV le nomma représentant de la Prusse à l’Assemblée fédérale de Francfort.

Alors qu’il était à Francfort et qu’il s’occupait des affaires banales de la Confédération allemande, souvent en conflit avec les représentants autrichiens, Bismarck a conservé sa vision ultraconservatrice caractéristique, mais a parallèlement adopté l’approche intransigeante de la realpolitik qui, plus tard dans sa carrière, lui a valu le surnom de “Chancelier de fer”. Pour le dire en termes contemporains, il n’était pas un idéologue néoconservateur.

En 1859, à sa déception initiale, Bismarck fut nommé ambassadeur de Prusse à Saint-Pétersbourg. Mais il a rapidement réalisé les excellentes opportunités inhérentes au poste. Il a gagné le respect et la confiance du tsar Alexandre II. Ils conversaient en allemand ; la mère d’Alexandre était Charlotte de Prusse. Lorsque Bismarck quitta la Russie en 1862, il était certain de l’amitié du tsar envers la Prusse et de son soutien au prochain grand projet de Bismarck, l’unification de l’Allemagne sous la direction prussienne. “Nous souhaitons une Allemagne forte et unifiée« , lui avait déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Gorchakov. “Nous avons besoin de l’Allemagne pour réaliser nos propres objectifs politiques.”

En mai 1862, pour ce qui s’avéra être un bref passage, Bismarck devint ambassadeur en France, pour être rappelé à Berlin en septembre par le nouveau roi Guillaume Ier en tant que Premier Ministre et ministre des Affaires étrangères.

Deux guerres, contre l’Autriche en 1866 et contre Napoléon III en 1870-1871 ont suivi. Les deux ont été remportés par la Prusse. Dans aucune d’elles la Russie n’est intervenue. La guerre franco-prussienne a conduit au couronnement de Guillaume Ier en tant qu’empereur et de Bismarck en tant que chancelier d’une Allemagne unifiée. Pendant encore 20 ans, Bismarck fut le garant de la paix en Europe. Interrogé sur le succès de ses politiques, il a répondu « Le secret de la politique ? Passez un bon traité avec la Russie.

Avance rapide vers la guerre

En 1888, Guillaume Ier mourut ainsi que son fils Frédéric III, l’empereur de 99 jours. L’empereur Guillaume II, âgé de 29 ans, aussi inexpérimenté qu’arrogant, entra bientôt en conflit avec Bismarck et le 18 mars 1890, le força à démissionner.

Sous ses successeurs, le système des traités de Bismarck s’est rapidement effondré, surtout le Traité de réassurance critique avec la Russie, qui expira en 1890 et ne fut pas renouvelé. En 1891, la Russie fit des ouvertures de traité à la France et un traité secret franco-russe suivit en 1894. En 1904, l’Entente Cordiale anglo-française fut conclue. L’Empire allemand était maintenant encerclé, avec seulement l’Autriche-Hongrie moribonde comme alliée et un passif majeur en raison de ses enchevêtrements balkaniques que Bismarck avait toujours mis un point d’honneur à éviter.

Bismarck est décédé en 1898. Vingt ans plus tard, l’empire qu’il avait fondé n’était plus. L’Empire russe non plus, et 2,3 millions de soldats russes et 2 millions de soldats allemands étaient morts. La Seconde Guerre mondiale qui a suivi a vu 5,3 millions de morts militaires allemands, la plupart sur le sol russe, et un énorme 11,4 millions de soldats russes morts.

Une note sur le mackindérisme

Le 25 janvier 1904, Halford Mackinder, lecteur en géographie à Oxford et directeur de la London School of Economics, donna une conférence intitulée « Le pivot géographique de l’histoire » à la Royal Geographical Society de Londres. Conférence qui s’est avérée aussi controversée qu’influente. Controversée parce qu’elle remettait en question l’orthodoxie britannique (et américaine) de la suprématie de la puissance maritime articulée par Alfred Thayer Mahan dans « L’influence de la puissance maritime sur l’histoire » de 1890. Influente parce que la thèse de Mackinder selon laquelle la puissance maritime perdait au profit de la puissance terrestre rendait urgent pour les stratèges britanniques obsédés par l’équilibre des pouvoirs de contrer par tous les moyens toute alliance potentielle germano-russe (“heartland”).

Le ministre britannique des Affaires étrangères Sir Edward Grey a-t-il finalement été influencé par de telles considérations pour entrer dans la Première Guerre mondiale ? Il aura sûrement envisagé la possibilité que l’Allemagne puisse vaincre la Russie et la France si l’Angleterre n’intervenait pas.

Avance rapide vers le présent

Bien que des considérations de type Mackinder n’aient peut-être pas explicitement fait partie de la prise de décision de Grey dans les jours cruciaux de la fin juillet au 4 août 1914, depuis le pacte Hitler-Staline et jusqu’à présent la possibilité d’une alliance germano-russe qui dominerait l’Europe et atteindrait même l’Asie a été un cauchemar stratégique anglo-américain.

L’OTAN a été fondée dans ce but précis ou, comme l’a exprimé le premier secrétaire général de l’OTAN, Lord Ismay de Grande-Bretagne, son but est “d’empêcher l’Union soviétique d’entrer, les Américains de sortir et les Allemands de tomber. » Et ainsi, nous arrivons en plein milieu du monde d’aujourd’hui et de la question cruciale de savoir comment évaluer les causes de la guerre en Ukraine et comment y mettre fin avant qu’elle ne nous achève.

Le problème, bien sûr, n’est pas seulement de savoir comment faire taire les armes, mais de réaliser ce que le Congrès de Vienne a réalisé, aidé par la diplomatie bismarckienne : un siècle de paix.

La Russie et la Deuxième Unification allemande

Le mur de Berlin est tombé le 9 novembre 1989. Le 18 mars 1990, la République démocratique allemande (Allemagne de l’Est) tenait ses premières élections libres. Le Parlement nouvellement élu (Volkskammer) a adopté une résolution le 23 août 1990, déclarant l’adhésion de la République démocratique allemande à la République fédérale d’Allemagne (Allemagne de l’Ouest). Le Traité d’unification est entré en vigueur le 3 octobre 1990. Le Traité sur le Règlement Définitif concernant l’Allemagne, en abrégé Traité 2+4, a été conclu le 12 septembre 1990 à Moscou entre les deux États allemands et les puissances victorieuses de la Seconde Guerre mondiale (les États-Unis, l’Union Soviétique, la France et le Royaume-Uni) et a permis l’unification formelle et le retour de la pleine souveraineté de l’État allemand.

Il est intéressant de noter que l’Union soviétique sous Gorbatchev et les États-Unis étaient les plus favorables à l’unification. La France et le Royaume-Uni ont montré plus de réticence.

Toutes les troupes soviétiques ont également été immédiatement retirées de l’ex-Allemagne de l’Est. Les troupes de l’OTAN sont restées dans l’ancienne Allemagne de l’Ouest puisque le pays réunifié est resté membre de l’OTAN.

Après la dissolution de l’Union soviétique en tant qu’État souverain le 26 décembre 1991 et la création de la Fédération de Russie, la voie aurait dû être dégagée pour l’établissement de relations normales entre l’Allemagne et la Russie. Mais cela ne s’est pas produit, en partie parce qu’on ne pouvait pas s’attendre à ce que cette dernière passe du jour au lendemain d’un pays communiste avec une économie centralisée et dirigiste à une économie de marché libre sur les modèles occidentaux.

Alors que ce processus se prolongeait et que l’instabilité politique et les incertitudes sur les relations de la Russie avec les autres républiques nouvellement indépendantes de l’ex-Union soviétique prévalaient, il aurait été urgent de définir, de négocier et de mettre en œuvre de nouvelles structures de sécurité équitables Est-Ouest.

Mais de tels efforts ne furent jamais déployés. Au lieu de suivre le modèle de Bismarck pour “conclure un bon traité avec la Russie”, les États-Unis sous l’administration Clinton (1993-2001) ont entamé le processus d’invitation des anciennes républiques soviétiques dans l’alliance de l’OTAN dirigée par les États-Unis. De même, l’UE ne semble avoir fait aucun effort pour engager la Russie et développer des liens économiques plus étroits.

De l’expansion de l’OTAN à la guerre en Ukraine

Deux séries d’expansion de l’OTAN, datées du 12 mars 1999 et du 29 mars 2004, ont amené dix anciens pays du bloc de l’Est et anciennes républiques soviétiques dans le giron de l’OTAN. Six autres membres ont été ajoutés entre 2009 et 2023-2024 (date à laquelle la Suède et la Finlande ont été admises). Les demandes d’adhésion de la Bosnie-Herzégovine, de la Géorgie et de l’Ukraine sont en attente.

Nous n’avons pas besoin de revoir les détails ici ; mais lorsque – soutenus par les administrations américaines avec un personnel de politique étrangère et de sécurité résolument néoconservateur – d’abord la Révolution Orange de 2004, puis le soulèvement de Maidan de 2014 se sont produits en Ukraine, le président russe Vladimir Poutine a décidé de ne plus attendre et de riposter contre l’encerclement de l’OTAN et les menaces de changement de régime. Selon l’ancienne chancelière allemande Angela Merkel (2005-2021), les accords de Minsk n’ont jamais été destinés à être mis en œuvre, mais seulement à gagner du temps pour armer l’Ukraine et développer une armée capable. Bismarck – ou d’ailleurs Henry Kissinger – aurait pu prédire le résultat d’une Russie acculée de cette manière.

La destruction de l’économie allemande

Qu’il s’agisse du résultat escompté ou des dommages collatéraux ou, très probablement, d’un peu des deux, non seulement la Russie a été considérablement affaiblie par le déclenchement d’une guerre ouverte en Ukraine, mais les dommages causés au meilleur partenaire économique stratégique de la Russie, l’Allemagne, ont été au moins aussi, sinon encore plus, graves.

Le partenariat, tout à fait rationnellement basé sur l’approvisionnement en énergie russe et en ressources en matières premières échangées contre des produits manufacturés de haute technologie et des installations et équipements pour l’industrie russe, a été détruit comme l’ont été les gazoducs Nordstream sous la mer Baltique, un événement « prédit » avec précision par le président américain Joe Biden lors d’une conférence de presse à Washington avec le chancelier allemand Olaf Scholz.

Voici quelques éléments clés du rapport de dommages :

Les importations de Russie vers l’Allemagne et les exportations vers la Russie depuis l’Allemagne se sont effondrées. Les deux graphiques ci-dessous parlent d’eux-mêmes.

Source: www.statista.com

Plus important encore, les prix de l’électricité industrielle allemande ont grimpé en flèche et rendent la production en Allemagne non rentable. Les entreprises allemandes, si elles investissent, ont transféré leurs investissements à l’étranger.

Source: www.statista.com

Les industries critiques à forte intensité énergétique en Allemagne ont dû réduire massivement leur production.

Le climat général des affaires en Allemagne est sur une pente descendante continue. L’économie allemande, en tant que puissance de l’Europe, a connu deux années consécutives de croissance négative. Une croissance zéro en 2025 est le mieux qui puisse être espéré. L’Allemand est la pire chute économique de l’UE.

Ces données démontrent l’impact négatif de la guerre en Ukraine. Inversement, bien sûr, si cette guerre devait se terminer, la collaboration économique russo-allemande pourrait faire un énorme retour en force.

Cela suppose toutefois un règlement de paix dans le contexte d’un nouveau cadre de sécurité européen fiable, un cadre qui doit réduire considérablement les risques politiques afin de libérer le vaste potentiel de développement économique commun complémentaire.

Il y a beaucoup de potentiel de main-d’œuvre russe hautement qualifiée pour faire ce travail. La Fédération de Russie forme plus de 400 000 ingénieurs par an, les États-Unis seulement 250 000, pour une population de plus du double.

Uwe von Parpart

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.