"Il n'existe rien de constant si ce n'est le changement" BOUDDHA; Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots." MARTIN LUTHER-KING; "Veux-tu apprendre à bien vivre, apprends auparavant à bien mourir." CONFUCIUS ; « Nous savons qu’ils mentent, ils savent aussi qu’ils mentent, ils savent que nous savons qu’ils mentent, nous savons aussi qu’ils savent que nous savons, et pourtant ils continuent à mentir ». SOLJENITSYNE
mardi 19 juillet 2022
Les Carnets de Dimitri Orlov - D’une époque l’autre
Le plus difficile, lorsqu’on vit une période de profonds changements, c’est que personne ne se soucie de vous informer que les temps ont changé et que rien ne sera plus comme avant. Certainement pas les têtes parlantes à la télévision, qui sont souvent les dernières à le savoir. Vous devez vous en rendre compte par vous-même, si vous le pouvez. Mais je suis là pour vous aider.
Tout est lié à l’énergie. Rien à la technologie – c’est accessoire -, rien à la supériorité militaire – c’est éphémère et largement imaginaire – et certainement rien à une quelconque forme d’autosatisfaction politique ou culturelle – c’est illusoire. Il n’y a pas de substitut à l’énergie. Si vous en manquez, vous ne pouvez pas faire fonctionner votre économie industrielle avec des baguettes de bois. Elle s’arrête tout simplement. Pire encore, les sources d’énergie ne sont même pas particulièrement substituables les unes aux autres. Si vous manquez de gaz, vous ne pouvez pas passer au charbon ou au fumier sec, même si vous en avez jusqu’au cou. L’industrie moderne fonctionne au pétrole, au gaz naturel et au charbon, dans cet ordre, et les substitutions sont très limitées.
De plus, l’énergie doit être très bon marché. Le pétrole doit être le liquide le moins cher que vous puissiez acheter – moins cher que le lait, moins cher même que l’eau en bouteille. Si l’énergie n’est pas assez bon marché, toutes les industries énergivores qui en dépendent deviennent non rentables et ferment leurs portes. C’est le stade auquel nous sommes actuellement dans la plupart des pays du monde. Alors, que s’est-il passé ?
Il fut un temps où les États-Unis produisaient la plupart du pétrole dans le monde. Mais les puits prolifiques de l’ouest du Texas se sont épuisés et l’Arabie Saoudite a pris le relais en tant que plus grand producteur de pétrole. Mais les États-Unis n’allaient pas se laisser faire et ont élaboré un plan ingénieux : L’Arabie saoudite vendra son pétrole en dollars américains imprimés, puis rendra aux États-Unis la plupart de ces dollars en les “investissant” dans la “dette” américaine. Tous les autres pays ayant besoin de pétrole devaient trouver un moyen de gagner des dollars américains pour l’acheter, et tous les dollars américains qui leur restaient après avoir acheté du pétrole devaient également être utilisés pour acheter de la dette américaine, juste parce que… “Belle économie que vous avez là ! Nous ne voudrions pas qu’il lui arrive quelque chose de mal, n’est-ce pas ?”
Quelques personnes n’ont pas compris le message (Saddam en Irak, Kadhafi en Libye) et leurs pays ont été bombardés. Et tout un tas d’autres pays sans défense ont été bombardés juste pour faire peur aux autres. Mais ensuite, la Syrie, qui refusait elle aussi de recevoir le message, a demandé l’aide des Russes. Les Russes ont aidé la Syrie, et maintenant personne n’a plus peur des États-Unis. Pendant ce temps, les États-Unis ont été gâtés par tout cet argent gratuit, sont devenus gros, paresseux, dégénérés et faibles et ont amassé le plus gros tas de “dettes” (entre guillemets parce qu’il n’est pas question de les rembourser un jour) de toute l’histoire de l’humanité.
Puis vint le temps où la Russie, qui est le plus grand pays producteur d’énergie au monde, décida qu’elle en avait assez. Dans le cadre de l’ancien système, la Russie exportait ses ressources à bas prix, dépensait 1/3 des recettes en importations et laissait les 2/3 sortir du pays, dont une grande partie était également utilisée pour acheter la « dette » américaine. Au début, elle n’a rien pu faire à ce sujet et a donc passé la dernière décennie à développer son armée à un point tel que les États-Unis et l’OTAN ont peur de s’en approcher, et son économie à un point tel qu’elle n’a plus besoin d’une grande partie des importations, du moins pas avant quelques années. Et puis une chose stupide s’est produite : les États-Unis ont confisqué les avoirs de la Russie en « dette » américaine, ce qui a attiré l’attention de tous les pays du monde, qui ont commencé à s’en débarrasser – même les Japonais – et a entraîné tout le système financier dans une chute libre.
Entre-temps, la Russie a commencé à passer de la vente de ses exportations d’énergie en dollars et en euros, qui quittent ensuite le pays où ils peuvent être confisqués, à la vente en roubles, qui restent dans le pays. Vous voulez acheter de l’énergie russe ? Eh bien, trouvez comment gagner quelques roubles ! Et si vos propres sanctions antirusses vous empêchent de le faire, eh bien, “la-di-da”, à qui la faute ? De plus, étant donné qu’il y a maintenant une pénurie mondiale d’énergie, les Russes se sont demandés : Pourquoi vendre beaucoup de pétrole et de gaz pour un peu d’argent quand on peut en vendre moins pour plus d’argent ?
Il ne s’agit pas de développements projetés ; ils se produisent maintenant et en temps réel. Les “nations hostiles” (c’est-à-dire l’ensemble de l’Occident) ont désormais besoin de roubles pour acheter du gaz naturel russe et il est prévu d’étendre ce système aux exportations de pétrole. Il y a quelques jours, le ministre russe des finances, Anton Siluanov, a annoncé que la Russie n’avait pas vraiment intérêt à exporter quoi que ce soit contre des dollars ou des euros, puisqu’elle n’en a pas besoin, et a conseillé aux exportateurs de commencer à utiliser le troc à la place. Le troc n’est pas très pratique, mais si le fait d’offrir des dollars (ou des euros) ne vous vaut qu’un coup de poing dans les dents, c’est tout ce qui reste.
Quelles sortes d’accords de troc ? Eh bien, par exemple, il y a une très belle usine chimique gigantesque en Allemagne, le complexe chimique de Ludwigshafen, propriété de BASF, qui est sur le point de fermer en raison d’une pénurie de sa principale matière première, le gaz naturel russe. Cet équipement pourrait être mis en caisse et expédié en Russie en échange de certains produits énergétiques, d’engrais et d’autres fournitures essentielles dont les Allemands auront besoin pour rester unis corps et âme au cours de l’hiver prochain. Les sanctions antirusses font-elles obstacle ? Eh bien, “la-di-da” encore ! Elles ne sont pas le problème de la Russie ; quelqu’un d’autre doit trouver un moyen de les contourner.
Pendant ce temps, beaucoup d’idées, de systèmes et d’institutions morts s’accumulent à l’Ouest. Sont morts le Green New Deal (un plan concocté par des gens qui ne connaissent ni la physique ni même l’arithmétique), le Great Reset, le Build Back Better (peu importe ce que c’était), l’ordre international fondé sur des règles et la destruction mutuelle assurée (si vous la demandez, la Russie le fera, mais en quoi est-ce mutuel ?) Et nous nous tenons tous prêts, attendant le cri de “Timber!” lorsque la pyramide des dettes en dollars, euros et yens commencera à s’effondrer.
Le monde attend également avec impatience qu’un grand nombre d’hommes d’affaires pompeux mais inutiles disparaissent de la scène publique. Se débarrasser de ce vantard pompeux qu’est Boris Johnson était un bon début, mais qu’en est-il de Scholz, Macron, Duda, von der Leyen, Zelensky et d’une foule d’autres ? Biden fait partie d’une catégorie à part, car il est clair que l’identité du président des États-Unis, ou même l’existence d’un président, importe peu.
Le monde a changé, mais la réalité sociale n’a pas encore rattrapé la réalité politique et physique. C’est l’été de l’anticipation. L’hiver du mécontentement est à suivre. Au printemps prochain, nous vivrons tous sur une planète étrange et différente.
Le 13 juillet 2022, Club Orlov, – Traduction du Sakerfrancophone
Source : https://www.dedefensa.org/article/dune-epoque-lautre
Du côté de Seversk - mardi 19 juillet 2022
Une fois de plus les communiqués propagandistes français concernant la situation sur le front du Donbass, entre les courtisans de Kiev qui prétendent que Seversk résiste et repousse les forces russo-républicaines et les courtisans de Moscou qui annoncent que "Seversk est tombé" ne sont qu'un fatras de fadaises ne dévoilant que la bouffonnerie de ces experts de salon.
La réalité, une fois encore est différente de ces délires propagandistes : Seversk est, depuis le 17 juillet "sous le contrôle opératif" total de l'artillerie russe, ce qui ne signifie pas que la ville est "tombée" mais que toutes ses lignes de défenses rapprochées et extérieures, toutes ses voies d'approvisionnement et de retraite sont désormais sous les feux des forces alliées qui progressent prudemment vers la ville.
Situation générale du front Nord-Donbass au 18 juillet 2022.
Sur cette carte du front Nord Donbass, on peut voir que les principales actions offensives terrestres des forces russo-républicaines s'exercent sur une ligne allant de Seversk au Nord jusqu'à Artemovsk (Bakhmut) pour les ukrainiens) au Sud. C'est sur cette ligne de défense longeant la route TO513 que les forces ukrainiennes tentent de freiner l'offensive alliée pour gagner du temps et renforcer, avec notamment les aides militaires de l'OTAN qui sont en approche (Chars de combat, M270, munitions etc...) leur défense de la ceinture urbaine articulée autour de Kramatorsk)
Lorsque Moscou donne l'ordre à son Etat-Major d'intensifier ses opérations contre les forces ukrainiennes, un effort particulier est déclenché sur les secteurs de Seversk et Artemovsk qui sont les carrefours et points d'appui de cette nouvelle ligne de défense ukrainienne et des étapes majeures pour aborder l'Est et le Sud du bastion de Slaviansk / Kramatorsk.
Situation particulière du secteur de Seversk au 18 juillet 2022
Sur cette carte, en vert l'évolution de la ligne de front entre le 12 et le 18 juillet, en pointillés rouges le "contrôle opératif" de l'artillerie russe sur Seversk et ses sorties |
Seversk est une petite ville de 11 km2 mais qui contrôle un important carrefour par où transitent les liaisons logistques vers Artemovsk et Slaviansk. De plus c'est la base arrière de la zone de défense organisée dans les collines boisées de la rive droite de la rivière Donets qui ici encore fixe au Nord du secteur la ligne de front.
Dans l'intensification de leurs opérations militaires dans ce secteur, les forces alliées (russes, républicaines, tchétchènes, Wagner...) font précéder leurs assauts terrestres de puissants bombardements d'artillerie ainsi que d'attaques aériennes menées par leurs chasseurs bombardiers et hélicoptères antichars.
Bombardements russes sur la périphérie de Seversk
Au sol les mouvements offensifs doivent s'adapter à la configuration du terrain où Seversk d'une part est environnée de collines boisées à partir desquelles les unités d'appui ukrainiennes peuvent couvrir ses flancs Nord et Est et d'autre part entourée d'un réseau important de tranchées et surtout de champ de mines considérablement multipliés depuis la retraite de Lisichansk. Forts de l'expérience douloureuse de la raffinerie de Verkhokamianske où les mines antipersonnelles larguées par les ukrainiens (avec drones et artillerie) ont causé des pertes importantes dans une zone pourtant abandonnée, l'Etat Major russe a donc décidé de prendre d'abord le contrôle des points d'appui situés au Nord et au Sud de Seversk pour verrouiller son encerclement opératif avec ses appuis d'artillerie.
Cet encerclement de l'artillerie russe permet de détruire les unités d'appui extérieur protégeant Seversk mais aussi de couper par ses feux les sorties des unités vers Znanivka au Sud (et la route menant à Artemovsk) ou Slaviansk à l'Ouest.
Depuis le 16 juillet des bombardements suivis d'attaques sont en cours sur les secteurs de Serebrianka, Verjnekamenskoïe et Ivano-Daryevka, au Nord, à l'Est et au Sud de Seversk. De violents combats s'y déroulent au cours desquels les alliés ont commencé la libération de ces 3 localités.
Ici les bombardements russes frappent des positions
ukrainiennes au Nord de Seversk. On peut y repérer
la zone boisée située sur la rive droite de la Donets.
Forces spéciales progressent dans es zones boisées
environnant Seversk pour engager son encerclement.
Autour de Seversk, les forces alliées, en plus
des bombardements, ont déjà engagé des
combats terrestres sur ses défenses extérieures.
Du côté des forces ukrainiennes, malgré des combats de freinage et quelques tirs de barrage d'artillerie, on observe un décrochage progressif des unités régulières vers l'Ouest et le Sud, laissant derrière elles que des champs de mines couverts par quelques unités territoriales secondaires.
Unité d'artillerie ukrainienne quittant Seversk
vers de nouvelles positions plus au Sud
Les progressions russo-républicaines réalisées au cours des 2 derniers jours ont permis non seulement de bousculer des défenses extérieures en provoquant de nouvelles pertes importantes parmi les forces ukrainiennes mais aussi d'augmenter vers l'Ouest le contrôle de zone de leur artillerie de 1er échelon. Ainsi toutes les routes et chemins de sortie occidentale de la ville sont désormais sous les feux permanents des forces alliées.
Une unité du bataillon spécial néo-nazi "Aïdar"
(déjà fortement amoindri à Lisichansk) a été détruite
alors qu'elle tentait de s'exfiltrer de la ville de Seversk
L'étape suivante pour ce qui est de la direction de Slaviansk sera certainement la libération de la ville de Nikolaïevka, située sur des hauteurs dominant au Nord Est ce grand bastion ukrainien.
Mais nous n'en somme pas encore là !
En attendant, bien sûr que la ville de Seversk va être libérée par les forces alliées, et d'ailleurs l'annoncer ne relève d'aucune compétence analytique particulière mais juste d'une observation simple des rapports de forces et des actions et réactions tactiques engagées sur le terrain.
Par contre, affirmer prématurément comme l'affairiste calomniateur Moreau ce 18 juillet, que "Seversk est tombée" alors que c'est faux est un nouveau mensonge propagandiste qui ne fait que confirmer l'imposture de ce courtisan à breloques qui, tel un clébard tirant sur la laisse de ses fantasmes propagandistes veut marquer le plus vite possible le territoire de la réinformation avec l'urine de sa vanité.
Sauf que: "avant l'heure c'est pas l'heure..." !
Cette courte phrase de l'affairiste calomniateur qui résume à la
fois ses fantasmes propagandistes et son ego surdimensionné.
Après avoir nous avoir annoncé la fin du conflit en 3 semaines, puis en 2 mois, puis à l'automne, la libération de Volnovakha 2 semaines avant, celle de Marioupol en 4 jours, que l'aviation russe avait la suprématie aérienne, que le réseau ferroviaire ukrainien ne fonctionnait plus, que les aides de l'OTAN étaient détruites avant d'arriver sur le front... j'en passe et des meilleures cet adolescent attardé qui confond fantasme et réalité, contrôle opératif et capture, (il a dû sacrément roupiller dans l'amphi Napoléon) annonce maintenant que Seversk est libéré !
Une information cher Xavier, c'est comme une accusation, elle doit être vérifiée si on ne veut pas passer pour un con ou un salopard !
Erwan Castel
PS:
Pour les ceusses qui s'offusqueraient encore des critiques formulées ici contre l'imposteur, qu'ils sachent que Moreau et sa bande d'insectes rampants (Brayard Néant and Co) cherchent à me nuire gravement depuis 2015 en organisant :
- Censure systématique de mon travail de réinformation commencé en novembre 2013 (alors que j'ai partagé le leur jusqu'n 2016),
- Calomnies auprès des autorités russes et républicaines m'accusant d'être un espion, un déserteur, un voleur, un criminel de guerre etc.
- Calomnies identiques auprès des médias de réinformation comme par exemple Le Salker ou News Front pour provoquer une censure...
Et cela ne date pas d'hier !
Mais les vomis ad hominem de cette bande d'insectes rampants (et qui ne sont que des inversions accusatoires visant à mieux cacher leurs propres magouilles d'affairistes) ne sont rien à côté du ridicule de leur prétendu "journalisme indépendant" qui n'est rien d'autre que de la traduction zélée de communiqués propagandistes accompagnée de la sauce de leurs fantasmes idéologiques et communautaristes.
Incapable de travailler honnêtement avec ceux qui ne sont pas ses larbins (dans l'information aussi bien que l'humanitaire), Moreau qui entretient des relations "étranges" avec les services français (il faut bien protéger toutes ses gamelles et son confort transfrontalier) en plus d'être un imposteur de l'analyse, est de plus un lâche qui refuse de discuter et de rencontrer ceux qu'il insulte et calomnie depuis toutes ses années. Son comportement n'est pas seulement idiot, il est sectaire et mafieux !
A bon entendeur salut !
Erwan Castel
Source : https://alawata-rebellion.blogspot.com/2022/07/du-cote-de-seversk.html
Effondrement
19 juillet 2022 (14H40) – Aujourd’hui, le monde dans la communication, les indépendants-résistants comme je les appelle nouvellement (ne trouvez-vous pas que cela sonne comme les fameux “indépendants-paysans”, les proches de Pinay je crois, dans les années 1950), ou bien les antiSystème et les “dissidents” plus classiquement, tout comme ceux d’en face, les “Soumis”, les “Système”, les élites-zombies, – tout le monde dans la communication parle d’effondrement, de fin de civilisation, de Fin des Temps, toutes ces sortes de choses. Moi-même, je ne m‘en prive pas, et cela est pour dire que j’en ai toujours parlé, que je n’ai parlé que de ça, convaincu dès l’époque du début de ce site en 1999-2000 (et d’ailleurs avant, dans la lettre d’Analyse dd&e, dès 1992 et les émeutes de Los Angeles), de l’inéluctabilité de ce destin dans notre temps courant.
Je garde bien à l’esprit d’avoir écrit un texte, en date du 11 septembre 2001, où il n’est fait mention qu’in-extremis de l’événement que-vous-savez, de cette façon qui prétend remettre en place les véritables priorités du destin :
« Post-scriptum post-9/11
» En post-scriptum pour faire une conclusion, nous nous contentons de citer les premiers paragraphes de ce discours. Ils sont à méditer à l'ombre du lendemain, — du 11 septembre et de tout ce qui a suivi. »
En effet, pour ce 11 septembre, le texte cité ici portait comme titre : « Le courage de Rumsfeld et un discours historique [du 10 septembre 2001] » ; et tout cela consacré à ce que j’estime finalement avoir été le le grand événement prophétique de cette séquence 10-11 septembre 2001, 9/10 de préférence à 9/11, le discours de Rumsfeld de préférence à l’attaque des 2-3 tours, l’effondrement d’une civilisation que je lisais dans son discours plutôt que l’effondrement des 2-3 tours qui nous bouleversa de fond en comble...
(Discours 9/10 si souvent repris depuis dans nos colonnes, complètement ignorée par ailleurs, inexistant pour l’histoire, même pas “cancellé” puisqu’à jamais non-ayant-été, noyé par le pathos larmoyant et affectiviste type-9/11, – mais repris par moi pour le remettre précieusement à la métahistoire comme l’annonce des nuées terribles de l’effondrement qui vient... Non que je dénie la moindre importance à l’attaque du 11-septembre, bien au contraire : mais importance symbolique d’une puissance inouïe, illustration tonitruante d’une crise dont cette attaque n’était nullement la cause, sorte de trompe-l’œil et d’énorme simulacre de l’histoire.)
Et donc notre texte de ce 11 septembre 2001 commençait de cette façon, où l’on pouvait distinguer le goût irrésistible du capitaine du USS ‘dedefensa.org’ pour la perception de cet effondrement que les USA nous préparaient pour nous tous, que je réclamais déjà, que je prévoyais, que j’attendais ; que j’étais déjà prêt à subir comme un irrésistible fardeau qui vous accable, un calvaire imposé presque jusqu’à la mort par les monstruosités de nos déviances métahistoriques, – mais, au bout, mis et repris hors du tombeau, fardeau et calvaire qui vous élèvent...
« C’est assez rare pour être souligné : voilà un discours officiel qui mérite d'être lu et relu tant il a de significations profondes. Il s'agit du discours de Donald Rumsfeld, le 10 septembre 2001 au Pentagone. Un tel discours pourrait avoir été prononcé par Mao à la veille de la révolution culturelle, ou par Gorbatchev sur le point de lancer sa glasnost. Les références à la guerre froide ne manquent d'ailleurs pas dans le discours de Rumsfeld : la bureaucratie monstrueuse du Pentagone est une sorte de dinosaure rescapé de la guerre froide, et une structure aussi archaïque et paralysante que la bureaucratie de l'Union Soviétique à la veille de la chute de l'empire soviétique.
» L'intervention de Rumsfeld implique qu'hors des pressions politiques, des pesanteurs qu'il représente, des choix qu'il a faits, l'homme est capable de porter un regard lucide sur la réalité qu'il doit affronter. Le discours tranche avec les habituelles mélopées politically correct, entendues quotidiennement sur les conseils des conseillers en communication. Nous serions tentés, dans un premier mouvement, de lui accorder une importance similaire à celle du fameux discours du 16 janvier 1961 du président Eisenhower, sur le complexe militaro-industriel. Rumsfeld juge, et c'est une image assez audacieuse pour être soulignée, que le monstre bureaucratique du Pentagone est une menace aujourd'hui aussi grave pour les USA que l'était hier l'Union Soviétique (les trois premiers paragraphes du discours sont à cet égard dignes de la mémoire, tant pour décrire la bureaucratie que pour décrire son emprise sur les États-Unis autant que sur le reste du monde). »
L’évolution des événements qui suivirent conduisirent au constat, dans le chef de la puissance du système de l’américanisme qui a toujours mené le bal de l’effondrement dans cette séquence ultime de notre civilisation, du développement aveugle et irrésistible d’une hyperpuissance que je baptisais “surpuissance” pour montrer que c’était toujours plus, et “toujours plus” au-dessus et plus avant de la puissance produite comme la folie produit toujours plus. La chose étant si complètement, si absolument systématique, sans la moindre réflexion, le moindre but, le moindre sens que l’on en arrivait évidemment à l’effet de l’autodestruction.
De ce point de vue, il n’y avait rien à faire sinon à laisser faire. Le constat était donc que le système, plus tard devenu “Système”, ferait tout seul tout le travail, et toute l’action nécessaire serait simplement d’y pousser, de l’encourager sur cette voie de la surpuissance se transmutant en autodestruction. Ce fut la naissance de la formule “surpuissance = autodestruction”. (Et dans les cas extrême, recommandation d’une position de réserve avec l’“inconnaissance”.) On s’en est expliqué à plus d’une reprise, toujours dans les mêmes termes décrivant un processus finalement assez simple malgré la complexité de la description du phénomène. Par exemple, ce 1er juillet 2010 :
« Notre observation à ce point, – toujours en nous en tenant à l’aspect “technique”, – et que c’est justement son aspect radical presque jusqu’à la contradiction qui engendre l’autodestruction de ce système. Nous dirions que ce (notre !) système est “trop systématiquement un système” ; il développe jusqu’à l’hypertrophie les tendances d’un système à l’hyper-développement. Il se sur-développe dans le sens de l’hyper-spécialisation, comme toute tendance systémique mais poussée à l’extrême, sans la moindre précaution ni préoccupation d’être contrôlable et de se contrôler lui-même ; il finit par atteindre, – en fait atteint très rapidement aujourd’hui, – des pics de capacités et il bascule dans la non-efficacité et la non-productivité, et même la contre-efficacité et la contre-productivité jusqu’à des situations d’autodestruction, où l’hyper-mouvement de l’hyperpuissance débouche sur la paralysie de l’impuissance (cas du Pentagone, où l’amoncellement d’argent ajouté à un constant développement des technologies aboutissent à l’inefficacité, la paralysie et bientôt l’autodestruction). »
Cette idée n’a fait qu’enfler, se développer, devenant chaque jour plus irrésistible qu’irrésistible. Je pense que le Système, pour assurer son autodestruction par la surpuissance, a inventé ce drôle de concept de la “sur-irrésistibilité”, – encore plus irrésistible qu’irrésistible. Aujourd’hui, avec Ukrisis, on se trouve dans la phase ultime de « la lutte finale » du Système surpuissant avec lui-même autodestructeur, le moment où les actes formidables d’hyperpuissance produisent directement des actes cataclysmiques d’autodestruction (les sanctions antirusses retour à l’envoyeur par courrier-exprès, avec balle à tirer plutôt dans les poumons que dans le pied, selon Viktor Orban.)
Larry Johnson a écrit très récemment un texte sur cette super entreprise de surpuissance-autodestruction, à propos d’Ukrisis dans le chef des réactions antirusses du bloc-BAO : « Opération Z – Continuez comme ça ». Même si l’injonction, hérité d’un principe napoléonien (“on n’interrompt pas un ennemi qui développe une riposte erronée”) concerne les réactions ukrainiennes aux opérations militaires lancées par les Russes, elle concerne bien plus encore les réactions des gens du boc-BAO déversant jusqu’à l’ivresse des tonnes et des tonnes de sanctions. Quelques extraits de la litanie des encouragements de Johnson :
« Tout le monde mange de la nourriture et tout le monde a besoin d'énergie, leurs prix vont augmenter et entraîner tous les autres prix avec eux. En mai, l'inflation européenne était de 8,8 %. Mais elle n'a pas encore décollé : les prix de l'énergie au Royaume-Uni devraient augmenter de 65 % en octobre et de nouveau en janvier. La crise ne fait que commencer.
» Des problèmes dans les rues de toute l'Europe et deux des sept plus gros dirigeants [Johnson et Draghi] coulant corps et bien un mois plus tard.
» Continuez comme ça. [...]
» Même ‘The Economist’ l'a remarqué : “Europe’s Winter of Discontent”. (L’Europe pense toujours que c'est Poutine qui a mis en place cet engrenage fatal. Mais ‘The Economist’ a fait sa part considérable pour nous mener à ce point).
» Pourquoi Moscou voudrait-il que tout cela s'arrête bientôt ? Le temps travaille pour lui et l’ennemi fait tellement d'erreurs.
» Continuez comme ça. »
Dans cette immense partie, les Russes jouent leur jeu, sans aucun doute possible. Ils le jouent avec décision, endurance, résilience, ils le jouent avec une parfaite conscience de qu’ils défendent et de ce qu’ils veulent établir ou consolider pour leur compte et qui pourrait bien devenir un “modèle”, – tradition, structuration sociale, solidarité patriotique, élan constructif appuyé sur le passé. Mais ils jouent ce jeu surtout par rapport à l’enjeu véritable, dont il n’est pas assuré qu’ils le réalisent entièrement, sauf peut-être certain d’entre eux, et cet enjeu étant la destruction d’une civilisation, d’un Système dont ils font eux-mêmes partie malgré toutes leurs disposition hostiles à ce Système.
(A-t-on mesuré leur ardeur dans ce sens dans leur acte le plus défiant, le plus hostile, le plus dévastateur opposé à la barbarie postmoderniste qui hurle et rugit dans sa surpuissance-autodestruction ? Lorsque la Douma prépare, comme il fait présentement, un texte visant à rendre illégales les diverses associations LGTBQ+ occidentales ; mettre LGTBQ+ hors-la-loi, affreuse transgression de notre-civilisation, sacrilège pire que n’en connut jamais aucune religion.)
Je tiens bien à dire ici, dans ces lignes, que je ne tiens pas la Russie pour un “modèle”, non pas par hostilité à la Russie ou parce qu’elle ne serait pas capable de l’être, mais parce que pour l’instant l’essentiel, la seule chose qui ait toute l’importance de nos acte, donc la seule chose en train de se faire réellement, c’est l’achèvement du geste décisif d’achever de pousser le surpuissant-Système dans le Trou Noir de son autodestruction.
Qui peut douter une seule seconde que cela étant accompli, tout ne sera pas absolument différent, y compris les “modèles” que nous pouvons imaginer aujourd’hui ? Ce que font accessoirement les Russes aujourd’hui c’est protéger ce qui peut l’être, toutes ces choses qui comptent pour eux et dont nombre d’entre elles sont admirables, pour qu’elles soient à disposition dans l’époque d’après ; ils ont raison mais il ne faut pas conclure qu’ils disposent de la formule de l’avenir, puisqu’enfin nul, sauf les dieux bien entendu, n’en dispose. En attendant, leur tâche essentielle est bien de pousser de toutes leurs forces à ce processus d’autodestruction.
... Tiens, je vous fait même cette considération arrangeante, pour montrer mon intransigeante impartialité dans ma partialité. Je suis sûr, vous entendez, je suis sûr que l’on trouvera dans les décombres et les gravas de notre civilisation-Système complètement détruite du fait de sa pourriture intrinsèque et de l’hybris de grande surface marchande qui dévore sa psychologie, l’un ou l’autre élément utilisable pour la suite ; tant il est vrai que les dieux, dans leur désinvolture ironique et leur ironie désinvolte, et pour corser le festin et le destin, font que nul parmi les hommes n’est vraiment tout à fait « mauvais en soi », – et peut-être cela est-il dit, dans mon chef, en souvenir de Rumsfeld, une infâme crapule d’une sacrée dimension, qui dit pourtant ce discours ignoré absolument du 10 septembre 2001....
... C’est ainsi que le dit Plotin, aveugle et initié des dieux, qui m’honore de son amitié à travers les temps, qui faisait remarquer récemment à mon intention que l’on n’avait plus guère utilisé ces temps derniers la citation de lui qui m’est chère :
« Car on pourrait dès lors arriver à une notion du mal comme ce qui est non-mesure par rapport à la mesure, sans limite par rapport à la limite, absence de forme par rapport à ce qui produit la forme et déficience permanente par rapport à ce qui est suffisant en soi, toujours indéterminé, stable en aucun façon, affecté de toutes manières, insatiable, indigence totale. Et ces choses ne sont pas des accidents qui lui adviennent, mais elles constituent son essence en quelque sorte, et quelle que soit la partie de lui que tu pourrais voir, il est toutes ces choses. Mais les autres, ceux qui participeraient de lui et s’y assimileraient, deviennent mauvais, n’étant pas mauvais en soi. »
Note : Réflexions à ne pas mettre entre toutes les mains
On pourrait s’en tenir là, mais enfin... Comprenez bien que nous sommes le site de “la crisologie” selon notre compréhension du concept, que notre existence et notre justification sont donc liées à l’effondrement du Système, par notre observation critique, notre argumentation sélective et parfois paradoxale, notre entêtement à annoncer la chose. Puisque nous sommes le jour du “19 courant...” du mois en cours, faites en sorte que nous puissions poursuivre notre mission, comme nous vous le demandons à chaque moment de chaque mois.
Et prenez note de ceci, horrible détail pratique que je suis obligé de mettre en évidence : le compte bancaire dont vous devez faire usage s’il vous prenait l’envie folle et notablement saugrenue de nous aider, est celui-ci désormais :
dedefensa.org - Philippe Grasset
Banque Nagelmackers
Liège-Belgique
Compte BE29 1325 à120 1364
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