"Il n'existe rien de constant si ce n'est le changement" BOUDDHA; Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots." MARTIN LUTHER-KING; "Veux-tu apprendre à bien vivre, apprends auparavant à bien mourir." CONFUCIUS ; « Nous savons qu’ils mentent, ils savent aussi qu’ils mentent, ils savent que nous savons qu’ils mentent, nous savons aussi qu’ils savent que nous savons, et pourtant ils continuent à mentir ». SOLJENITSYNE
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dimanche 29 septembre 2019
jeudi 28 juin 2018
[Thinkerview] Pierre Larrouturou - Climat : les 3/4 de l'humanité menacés / [ Thinkerview] Pierre Larrouturou - Climate: 3/4 of the humanity threatened
"A priori, on est foutus mais on a encore 1 chance de s'en sortir" P.L.
vendredi 25 décembre 2015
Les infrastructures nucléaires en Ukraine : danger constant et en augmentation / The nuclear infrastructures in Ukraine: constant and increasing danger
MacarelLe 25 décembre 2015 à 14h19
Décidément, nous les “sapiens” (les mal nommés), avons créé un monde complexe (trop ???).
Pour Dmitry Orlov, les hivers anormalement doux seraient une bénédiction par rapport à la situation de plus en plus précaire des infrastructures électro-nucléaires de l’Ukraine, liées à la situation économique et politique désastreuse de ce pays.
extrait :
Quel est le risque d’un accident nucléaire majeur en Ukraine ? Eh bien, il s’avère, très élevé : tout récemment on en a évité un de justesse lorsque certains Ukro-nazis ont fait sauter les lignes électriques alimentant la Crimée, déclenchant une panne d’électricité qui a duré plusieurs jours. Les Russes se sont dépêchés de mettre en place une ligne depuis la Russie continentale, permettant à la Crimée d’être à nouveau alimentée. Mais pendant que tout ceci se passait, l’Ukraine du Sud, avec ses 4 blocs d’énergie, a perdu sa connexion au réseau, et ce n’est que grâce aux très rapides, actions expertes prises par le personnel qu’à été évité un accident nucléaire.
J’espère que vous le savez déjà, mais, juste au cas où, permettez-moi de rappeler à nouveau. Une des pires choses qui puisse arriver à un réacteur nucléaire est la perte de l’approvisionnement en électricité. Oui, les centrales nucléaires produisent de l’électricité- la plupart du temps-, mais elles doivent être alimentés en électricité tout le temps pour éviter un effondrement. C’est ce qui est arrivé à Fukushima Daiichi, avec pour résultat une dispersion au sol de radionucléides aussi loin que Tokyo, et une fuite d’une mixture radioactive dans le Pacifique, qui n’a cessé depuis, .
Ainsi donc le scénario de cauchemar pour l’Ukraine est simple. La température descend en dessous de zéro et y reste pour quelques semaines. Les réserves en charbon et gaz naturel s’épuisent ; Les centrales thermiques sont fermées; le réseau électrique s’écroule; Les pompes de refroidissement des 19 réacteurs nucléaires (qui, soit dit en passant, n’ont probablement pas été révisées aussi récemment qu’ elles auraient dû l’être) arrêtent le pompage; fusion du coeur!
Donc, si vous voulez dire une prière pour l’Ukraine en cette saison de Fêtes de fin d’année, ne vous donnez pas cette peine, car c’est peine perdue. Par contre dites en une pour le réchauffement climatique. Si, cet hiver reste très, très chaud, alors le scénario “19 Fukushima” pourrait être évité. Ceci n’est pas impossible: nous avons eu une succession d’ hivers anormalement chaud les uns après les autres, et chaque mois qui passe établit de nouveaux records. L’avenir semble s’annoncer chaud- voire très chaud. Prions pour qu’il ne devienne pas aussi chaud- sur le plan radioactif.
Quand je pense que certains, proposent de construire toujours plus de réacteurs nucléaires de par le monde, pour lutter contre le réchauffement du climat. Au prétexte que c’est une énergie “bas carbone”, décidément, faire la part des choses entre les rétroactions positives ou négatives, dans un système devenu très complexe, ne va pas être une mince affaire.
Hors de la décroissance de notre consommation d’énergie point de salut. Cela veut dire réorienter totalement nos modes de vie vers plus de sobriété, donc inverser les flux de population des villes vers les campagnes et relocaliser tout ce qui peut l’être, pour cela : une seule option, sortir du système capitaliste. C’est le défit auquel doit s’atteler sans plus attendre l’humanité, si elle croit encore en l’avenir de l’espèce.
“Crise du capitalisme : André Gorz avait tout compris”
En ce jour l’on peut croire au Père Noël, comme je le disais plus haut 

source : https://www.les-crises.fr/noel/
mercredi 4 novembre 2015
Cop 21 etcaetera .... un article de Philippe Grasset (DeDEfensa) pour remettre de l'ordre dans le caniveau... / Cop 21 etcaetera Philippe Grasset's article ( DeDefensa) to tidy up the gutter/
Bilan de l’anthropocène : la destruction du monde
source : http://www.dedefensa.org/article/bilan-de-lanthropocene-la-destruction-du-monde
Le World Wildlife Fund (WWF) a rendu public mardi 30 septembre son rapport bisannuel, dit Living Planet Index (LPI), qui rend compte d’une évolution encore plus catastrophique que précédemment évaluée des conditions du monde (ce que nous appelons la “crise de destruction du monde”) depuis 1970. Le facteur qui prédomine est le constat du déclin de la population animale sauvage de 52% depuis 1970, et non de 28% comme on l’estimait en 2008 (entre 1970 et 2008). D’autres observations sont intéressantes, comme ce constat que les pays les plus destructeurs en termes de consommation de ressources et de gaspillage rejoignent parfaitement la liste qu’on peut faire des pays complètement acquis au Système, construits sur l’argent et l’exploitation des ressources naturelles selon la seule optique du rapport, destructeurs des principes, etc., – bien sûr, des pays comme les USA, et d’autres comme les pays du Golfe (voir le Qatar)... Le classement établi selon l’indice dit de la Largest ecological footprints, donne le Koweït en tête, suivi par le Qatar, les EAU et les USA.
Russia Today rend compte du rapport du WWF le 30 septembre 2014 : «The world’s wildlife populations, including mammals, birds, reptiles, amphibians and fish, have dropped by more than half in the last 40 years, the World Wildlife Fund’s (WWF) said in its latest report. “Put another way, in less than two human generations, population sizes of vertebrate species have dropped by half,” Director General of WWF International Marco Lambertini said in a statement.[...] “We should feel a strong sense of urgency because we have to really deal with these issues in the next few decades,” Lambertini said. “We are using nature’s gifts as if we had more than just one Earth at our disposal. By taking more from our ecosystems and natural processes than can be replenished, we are jeopardizing our very future.”»
»The report found that Kuwait had the worst record in the past four decades, with the most resources consumed and wasted per head of any country, followed by Qatar and the United Arab Emirates. The US also has a bad track record, with the report noting that “if we lived the lifestyle of a typical resident of the USA, we would need 3.9 planets.” Other countries that left one of the worst ecological footprints included Denmark, Belgium, Trinidad and Tobago, Singapore, Bahrain and Sweden. Some of the poorer countries had better sustainability results, including India, Indonesia and the Democratic Republic of Congo.
»In terms of species, the biggest fall was reported among the populations of freshwater fish, down by 76 percent over the last four decades, the report stated. The loss of natural habitats, excessive hunting and fishing, as well as climate change were some of the main reasons behind the overall decline.
»Also, WWF said that the Earth has crossed three of out the nine identified “planetary boundaries,” which are “potentially catastrophic changes to life as we know it,” including biodiversity, carbon dioxide levels and nitrogen pollution from fertilizers. Another two are currently in danger of being crossed: ocean acidification and phosphorus levels in fresh water. “Given the pace and scale of change, we can no longer exclude the possibility of reaching critical tipping points that could abruptly and irreversibly change living conditions on Earth,” the report said.»
• Ce que met en évidence le rapport du WWF, c’est l’évolution vers une instabilité grandissante des conditions environnementales. Cette instabilité affecte les grands pays eux-mêmes, comme dans le cas rapporté parallèlement et présentant un exemple spécifique de “destruction du monde”, ce même 30 septembre 2014, également sur RT. Il s’agit de nouvelles, évidemment catastrophiques, de l’avancement de la sécheresse qui frappe la Californie depuis trois ans. Cette sécheresse est en connexion, bien entendu, avec la crise écologique sans précédent qui frappe tout le Sud-Ouest des USA (avec la situation spécifique de Las Vegas, dans le Nevada), renforçant de ce fait les déséquilibres internes des USA. La situation est résumée par les détails de circonstances qui deviennent de plus en plus habituels... «A growing number of communities in central and northern California could end up without water in 60 days due to the Golden state’s prolonged drought. [...] In January, Gov. Jerry Brown (D-Calif.) declared a drought state of emergency in preparation for water shortages, in particular during the summer months. The drought has entered its third year, and water restrictions have increased in the state.»
• Le rapport et les données du WWF ont l’avantage d’échapper à la polémique courante, essentiellement celle du global warming, polémique vaine, inutile et épuisée à force de manipulations. (Pour avoir notre précision sur cette question, voir plus bas.) Ils ont l’avantage de nous livrer en vrac ce que nous nommerions “le bilan de l’anthropocène”, c’est-à-dire de ce qui devrait devenir une nouvelle “ère géologique” dans le classement scientifique si la proposition d’une nouvelle identification est acceptée.
(L’ère de l’anthropocène, actant comme son nom l’indique l’action humaine comme un facteur décisif pour les conditions géologiques, indiquerait la période commencée à la fin du XVIIIème siècle, souvent selon la référence symbolique de l’année 1784, qui marque l’introduction de la machine à vapeur au Royaume-Uni. On sait que cet événement, cette datation autant que cette identification, tiennent une place essentielle dans notre propre rangement métahistorique. Le début de l’ère de l’anthropocène est jugé par nous comme la troisième révolution qui, avec la révolution américaniste et la Révolution française, marque ce que nous désignons comme l’événement dudéchaînement de la Matière. On trouve de nombreuses références et analyses sur ce site, sur la question de l’ère de l’anthropocène, – par exemple le 4 novembre 2013 et le 21 novembre 2013, pour prendre deux parmi les plus récentes...)
Pour nous, l’ère de l’anthropocène incluse dans le “déchaînement de la Matière” ouvre la période de l’introduction du processus accéléré de la destruction du monde, notamment avec son opérationnalisation réalisée dans le Système, et précisément par le moyen mécanique du “choix de la thermodynamique” (Le choix du feu, selon Alain Gras) pour le développement technologique (système du technologisme). Cette “destruction du monde” a aujourd’hui une dimension statistique qui apparente cet épisode à la possibilité prospective d’un gigantesque holocauste, par des moyens extrêmement variés, allant de l’économie à la psychologie. Il apparaît évident pour nous que le problème ainsi posé par l’ère de l’anthropocène ne peut en aucune façon être réduit aux questions écologiques ou environnementales comme elles sont souvent évoquées dans le système de la communication et dans les milieux de la gestion de la politique-Système, c’est-à-dire en étant considérées d’une façon très fortement réductrice, voire marginales. Au contraire, ces questions écologiques et environnementales constituent un contexte général fondamental caractérisant les effets absolument destructeur du Système, dans le sens que nous évoquons souvent selon la formule dd&e(déstructuration, dissolution & entropisation). Elles ont un sens métahistorique évident et pèsent sur tous les événements importants depuis qu’elles sont apparues dans le contexte de l’ère de l’anthropocène.
C’est dans ce sens qu’on doit juger à la fois très intéressant et très significatif de retrouver parmi les “pays-tueurs” (du monde) les plus “performants”, dans le sens de l’inversion et de la subversion, quelques-uns de ceux qui sont cités comme les exemples les plus accomplis de la modernité, et même de la postmodernité, qui sont des créations absolument artificielles, sans relation avec l’Histoire, et dont la puissance est fondée sur l’exploitation du monde, sur la spéculation, sur la rapacité, sur l’artificialité la plus complète. De même, on retrouve parmi eux (cas du Qatar et des USA, éventuellement du Koweït) des pays qui sont fondamentalement producteurs de la politique-Système. Le rapport n’est pas fortuit, il est logique et inéluctable. La crise environnementale est de ce point de vue étroitement liée à la crise du Système autant qu’au désordre psychologique du point de vue de la perception et des conceptions qui en résulte dans les populations, au point qu’on peut dire qu’elle est la crise du Système et que tout le reste du désordre et des conditions de tension que nous connaissons lui est directement connecté. Sa dimension politique présente est également indéniable dans la mesure où elle interfère directement dans toutes les crises nées du Système, et qui sont déclenchées pour des causes dynamiques liées au Système, – et opérationnalisées sous la forme de l’affrontement entre la dynamique de surpuissance appliquée pour l’imposition du modèle-Système (libéralisme, marché libre, idéologie des droits de l’homme, etc.) et la résistance antiSystème. La difficulté est aujourd’hui de distinguer les formes que prend cet affrontement, de distinguer ce qui est issu du Système et ce qui est antiSystème, de bien retrouver ces tendances dans des conflits géopolitiques grotesques à force de complexité et de manipulation, et également d’écarter les polémiques et les débats inutiles (au nom de l’inconnaissance)... Cette observation nous conduit au sujet annexe suivant, sur le réchauffement climatique.
• Un dernier point sera par conséquent pour aborder le débat, – selon nous faux-débat par rapport aux capacités de simulacre du Système, – sur le global warming et tout le reste concernant le “changement climatique du aux activités humaines”. Il nous a semblé intéressant, dans le cadre de cette analyse, de rappeler notre position qui est exprimée dans un texte de Philippe Grasset du 18 juillet 2011. Nous la restituons ci-dessous. (La forme du texte qui est une réponse personnelle de PhG à un lecteur, développée dans le cadre de la rubrique Ouverture libre, emploie la première personne du singulier et plutôt le style polémique qui s’y accorde, mais le fond reflète effectivement une position claire sur la question. La référence “Derrida, Deleuze & Cie” concerne l’argument sylmbolique essentiel de l’analyse, le passage cité sur le global warming n'en constituant qu'une partie, – la troisième comme l'indique l'intertitre.)
« 3). Le sexe climatique des anges »
« Le climat ? Parlons du climat, puisque cela se fait et que l’on y est souvent invité.
» La question du climat est pour moi le type même de la connaissance qui enchaîne à l’objet, – un véritable débat deleuzien. Nul n’est sûr de rien, les chiffres abondent, auxquels tout le monde fait dire ce que chacun veut, des forces énormes de pression et d’intoxication liées au Système croisent et recroisent dans le débat à pleine vapeur, et pas moins chez les climatosceptiques (Mobil Exxon et les pétroliers, le groupe Murdoch, les partisans de libre-échange en modeturbo, une très forte majorité des élus républicains US si bien qu’on peut dire que les climatosceptiques ont la majorité au moins à la Chambre des Représentants du Congrès, etc.). La polémique est aussitôt de la partie et, avec elle, dans un tel cadre, la manipulation, et l’on est emporté dans ce piège qui colle comme de la glu, qui est le Système. Le tour est joué, tellement prévisible, – il ne s’agit plus du climat mais du Système, c’est-à-dire du Mal. Voilà pour la connaissance dans ce cas ; si je cédais à descendre dans l’arène, je ne suis sûr que d’une chose, pour mon compte, – je serais enchaîné au Système, broyé, concassé, parce qu’il est infiniment plus surpuissant que moi. Donc, je refuse cette “connaissance”-là de leurs débats sur le climat.
» Cela n’implique en rien ni l’indifférence ni l’ignorance, puisqu’il est question d’inconnaissance. Sur cette question du climat, le savoir me dit ceci… L’effondrement du monde, notamment avec son “eschatologisation”, avec la terrifiante dégradation de l'environnement et la perception du désordre du climat par rapport à notre organisation, avec d’autres multiples phénomènes chaotiques qui commencent par la crise de notre psychologie (le plus grave), l’effondrement du monde n’est pas l'objet d'un débat pour mon compte ; c’est un fait évident de tous les jours, une évidence colossale et écrasante que j’observe de ma position d’inconnaissance, la dévastation du monde qui a tout à voir avec le désordre de la modernité, et rien avec le classement scientifique en degrés centigrades dans un sens ou l'autre, et en pourcentage de responsabilité humaine ou autre. L’évidence, c’est-à-dire la vérité du monde, cela existe pour l’inconnaissance, c’est même ce qui lui permet de s’affirmer comme telle puisque cela fait partie de son savoir.
» Plus encore, vu de mon observatoire d’inconnaissance, j’ai deux remarques à faire. On verra qu’elles n’ont nul besoin de la “connaissance” ni de leurs débats sur la “vérité scientifique”, – laquelle est, au vu de l’histoire réelle, qui ne s’interdit pas de remonter au-delà de la Renaissance, une aventure sacrément impudente qui prend parfois des allures, elle aussi, de simulacre. (“Vérité scientifique”, – doux oxymore, quand tu nous tiens…)
» 1). Le débat se fait d’abord, dans sa rage polémique la plus extrême, autour de l’idée du “réchauffement climatique du aux activités humaines”. Bel exemple de sophisme, que Deleuze ne démentirait pas, – et ils en sont tous coupables, de ce sophisme, des partisans du réchauffement dans ces conditions aux climatosceptiques. Car cet intitulé est faux, archi-faux, une imposture, une inversion comme seul notre Système sait en accoucher… Le Système, justement ; le seul intitulé qui vaille est bien : débat pour ou contre “le réchauffement climatique du aux activités du Système”. La différence est apocalyptique.
» Tout le débat-polémique sur le climat est complètement subverti par cette imposture sémantique. Je suis sûr qu’elle n’a pas été voulue, parce qu’on fait chez les robots beaucoup moins dans le complot qu’on ne croit et que le sens des mots, finalement, on s’en fout ; même les “institutionnels” n’y voient que du feu, de Al Gore (pour) à Mobil Exxon (contre), – sauf qu’ils auraient une mauvaise surprise si le pot aux roses leur était révélé, et qu’on leur annonçait qu’ils débattent, horreur, pour ou contre “le réchauffement climatique du aux activités du Système”. Quant aux purs, ceux qui croient vraiment à la “vérité scientifique” et s’écharpent en son nom, ils ont toute mon affection et toute mon affliction, car ils sont prisonniers de leur “connaissance”.
(Détail “opérationnel” : si j’ai tendance à prendre en compte, sans me battre pour elle, certes, la thèse des pro-“réchauffement climatique…”, c’est d’abord parce que c’est elle qui me rapproche le plus d’une mise en accusation du Système, – et alors qu’elle n’est tout de même pas une monstruosité insupportable par rapport à la “vérité scientifique”, référence immensément vertueuse découverte par le groupe Murdoch autour de 2006, avec la montée médiatique des climatosceptiques. On retrouve la ligne de ma pensée.)
» 2). La chose effective et concrète qui m’importe effectivement dans cette affaire, ce n’est ni le réchauffement, ni le refroidissement, ni le “tout va très bien, misses la marquise”, etc., tous ces jugements à l’emporte-pièce pour le temps présent et dépendant de chiffres, lesquels sont tordus jusqu’à ce tout le monde leur fasse dire ce que chacun veut … La seule chose qui m’importe, c’est le désordre qu’introduit cette prévision ou cette appréciation du dérèglement climatique (voilà une expression plus sérieuse, – quoiqu’il en soit du climat), désordre qui est déjà dans les psychologies. Pas besoin de “connaissance” du sujet pour constater cela, l’intuition fait l’affaire : ce désordre est psychologique et il est déjà là, bien présent, lancinant… Confirmation statistique ? (Les statistiques confirment toujours, des années plus tard, fort pompeusement et à prix élevé, l’invention du fil à couper le beurre.) Voici que 44% des citoyens US croient à la “théorie” du réchauffement climatique, contre 51% en 2009 et 71% en 2007; la même année que celle des 44% (2011), on nous dit que 77% croient à un redoublement des tempêtes, de l’instabilité climatique par rapport aux tendances admises, donc du désordre. Et dès qu’il y a une tempête aujourd’hui, gémissent les climatosceptiques, on l’attribue au “changement/réchauffement climatique du/indu aux activités humaines” ; eh oui, et qui t’a fait roi ? Voilà la deuxième chose très importante de la polémique du climat : le désordre psychologique est parmi nous, quand on mélange la perception du désastre et le “tout va très bien, misses la marquise”.
» Je parle, moi, du Système et pas du climat, car c’est lui, le Système, qui règne et règle tout dans les conditions que je décris par ses caractères (son hermétisme, son monopole de surpuissance), et qui constitue les données essentielles de ma réflexion. Si les climatosceptiques l’“emportaient” (hypothèse farfelue, que j’évoquais dans dde.crisis pour l’image développée, car personne n’emportera rien dans ce débat), cela ne signifierait pas que le climat est conforme à leurs calculs fiévreux mais que l’équilibre au sein du Système a penché vers eux, c’est tout, et cela sans que le Système ne change rien de sa course, et cette modification de fortune de l’équilibre interne grâce aux activités médiatiques notoirement efficaces et vertueuses du groupe Murdoch, au temps de sa splendeur et maintenant. Je ne participe pas à ces débats-là, parce que j’estime qu’une participation serait une marque d’allégeance au Système, donc une victoire du Système sur moi, – outre que ces débats m’abaisseraient considérablement parce que ce sont des débats réglés par le Système, pour poursuivre son simulacre type-Derrida, Deleuze & Cie. De là l’inconnaissance : je n’ai pas besoin de prendre connaissance de ces débats au sein du Système, et de “me situer” (de me compromettre) par rapport à eux, qui n’ont aucune réalité ontologique (Derrida, Deleuze & Cie, entrepreneurs en destruction d’ontologie par définition). Je ne veux pas m’exposer sans défense, dans mon humaine faiblesse dont je ne peux être tout à fait assuré, au piège de la séduction de la fascination du Mal, car c’est bien cela que représente le Système. (Pour écouter les sirènes, rappelle Mattei, Ulysse avait bien pris soin de se faire lier au mat.)… J’ai mes priorités, dont l’essentielle est de résister. Je réserve mon attention à d’autres choses plus importantes, qui dépendent du savoir et de l’intuition haute que privilégie l’inconnaissance, où l’on peut fermement s’appuyer ; et enfin c’est être en dehors, alors que c’est désormais et nécessairement en dehors du Système qui tient le monde dans ses griffes que se trouve la vérité.
» Je veux refuser absolument l’idée d’une substance du Système, lui dénier absolument la moindre essence et le moindre sens, lui opposer, du dehors, hors de portée de sa subversion, une fermeté intraitable, qui le fasse hurler de rage, – et puis, le renvoyer au grand magasin des simulacres, avec ses proches, Derrida, Deleuze & Cie. Cela ne m’empêche pas, inconnaissance et savoir aidant justement, de ne pas ignorer à qui j’ai affaire, et comment... (On peut se reporter à dedefensa.org au jour le jour, ci-dessous.) L’important est d’opposer une frontière à l’imposture. »
Mis en ligne le 1er octobre 2014 à 14H32
mardi 20 octobre 2015
Philippe Verdier et la dictature de la pensée écologique / Philippe Verdier and the dictatorship of the ecological thought
Je n'ai pas encore lu ce livre mais d'ores et déjà, vive la liberté d'expression, vive l'esprit critique, vive l'échange d'arguments.
France Télévisions, Charlie ou pas Charlie ? That is the question.
Quoiqu'il en soit, je pense que le mode de vie occidental, d'une façon ou d'une autre, n'est pas durable. Ni socialement ni écologiquement. Juste une intuition...
Christophe
source : http://fr.sputniknews.com/france/20151020/1018967631/philippe-verdier-changement-climatique-livre.html
"Je dénonce des liens financiers entre les gouvernements, le politique, l'économique, les organisations écologistes, les ce qu’on appelle ONG environnementales, les religions", estime le journaliste Philippe Verdier dans son entretien à Sputnik.
Le journaliste français de radio et de télévision, spécialisé dans la météorologie Philippe Verdier, dans un entretien à Sputnik, parle de son livre "Climat Investigation", en raison duquel il s'est fait licencier.
M. Verdier estime qu'il est difficile de parler calmement du thème du climat car "dès que l'on parle, ce sont des thèmes guerriers qui reviennent: on parle de luttes contre le changement climatique, de mobilisations, ou de thèmes religieux, on est sceptique quand on ne croit pas…"
"Des effets positifs du changement climatique"
Dans son livre, M. Verider donne la parole aux climato-sceptiques, ce qui est "un mot nouveau", "un mot horrible" car, selon l'opinion publique, le changement climatique est là, ce n'est pas discutable, explique l'auteur.
"Je défends la liberté d'expression des gens d'avis différents qui veulent démontrer le contraire. C'est ce que je fais dans le livre, en leur donnant la parole pour qu'ils puissent s'exprimer à la télévision, à la radio, dans les journaux. Aujourd'hui ces gens-là sont stigmatisés, sont discriminés", souligne le journaliste.
M. Verdier cite aussi des éléments positifs du changement climatique. Il y a en effet aussi quelques effets positifs, au-delà des effets bien sûr négatifs que tout le monde connaît parce qu'ils sont cités partout dans les journaux.
"Mais si on a un peu d'honnêteté quand on parle de ce qui se passe, il y a aussi pour l'instant des effets positifs. Et comme c'est un tabou, comme personne n'en parle pas, j'ai dépassé ce tabou, je l'ai brisé. Effectivement là le livre est critiqué et moi, je suis classé dans le rang des gens qui sont climato-sceptiques", poursuit-il.
"Pas de lien entre le bruit politique et le changement climatique"
C'est pour cet acte de liberté d'expression qu'il a perdu son travail, à cause de la publication de "Climat Investigation". "J'étais en congé lors des jours qui entouraient la sortie du livre.Et depuis quelques jours, je ne peux pas retourner faire mon travail, comme c'était prévu, parce que j'ai une décision de France Télévisions qui m'a demandé de rester chez moi et de ne pas retourner au travail. Je n'en sais pas plus sur les détails, mais je sais que c'est concrètement lié avec le livre", raconte-t-il.
Selon M. Verdier, le livre fait beaucoup parler de lui depuis qu'il est sorti au début du mois d'octobre en France. Le livre est axé sur une enquête qui montre qu'aujourd'hui, entre le bruit politique qui est fait sur le changement climatique et ce qu'il est réellement concrètement, il n'y a plus vraiment de lien. Bien sûr, le fait qu'il y ait à la fin de l'année, au mois de décembre, la conférence des Nations Unies sur le climat, qui se déroule à Paris, a une incidence politique. Et comme elle a lieu à Paris, le thème du changement climatique a pris en France une place soudaine et énorme dans les médias et dans le discours politique depuis quelques mois, explique l'auteur.
"Ce que je dénonce dans le livre à travers l'enquête, ce sont les liens financiers entre les gouvernements, le politique, l'économique, les organisations écologistes, les ce qu'on appelle ONG environnementales, les religions. Il y a donc des conflits d'intérêts qui sont dans le livre, qui sont dénoncés clairement", souligne M. Verdier.
Selon lui, il y a des flux financiers, il y a toute une porosité entre sections et groupes, entre la science très politisée qui dépend des Nations Unies, des gouvernements, des économies où les scientifiques parlent au nom des politiques.
"Le problème c'est qu'à travers tout ce discours, les gens ne comprennent plus grand-chose à ce problème et en fait, ça fait 20 ans que ce problème n'est pas résolu, qu'il traîne et qu'il prend de l'ampleur beaucoup plus grande. Donc il y a une responsabilité qui n'est pas prise aujourd'hui à son degré d'intérêt", estime-t-il.
Le sort de Philippe Verdier et de son livre a suscité l'attention de nombreux internautes, qui expriment leur soutien à ses propos courageux et qui dénoncent l'atteinte à la liberté de l'expression en France.
Deux autres articles intéressants en lien avec le climatosepticisme :
« Solutions climat » : entrez dans la grande foire du greenwashing et du lobbying
« Solutions climat » : entrez dans la grande foire du greenwashing et du lobbying
source : http://www.bastamag.net/Solutions-climat-entrez-dans-la-grande-foire-du-greenwashing-et-du-lobbying
Agenda des solutions, trophée des solutions, galerie des solutions, temps des solutions… Il sera beaucoup question de « solutions » au début du mois de décembre, lorsque Paris accueillera la 21e Conférence sur le climat organisée dans le cadre des Nations unies, la COP21. « Venez vivre l’expérience climat », et entrez dans le monde de l’optimisme préformaté, où chaque entreprise vient vendre ses solutions pour le climat, à grand renfort de publicité et de greenwashing. Et avec la bénédiction de l’État français, promoteur de cette vaste foire.
À rebours de l’atmosphère de résignation qui prévaut généralement dès que l’on aborde la crise climatique, le gouvernement français a choisi de placer la Conférence sur le climat sous le signe de la positivité, sinon de l’optimisme. La COP21 sera donc la COP des « solutions », mais aussi des « partenariats pluri-acteurs » et des « collaborations ». Un bel unanimisme pour faire diversion face à l’impuissance réelle de la COP21 et à l’emprise croissante du secteur privé et de ses « fausses solutions » ? Un des points d’orgue de ce grand effort de communication et de positivité : l’initiative « Solutions COP21 ». Respirez, tournez vos regards vers le ciel, laissez vos cheveux voler au vent, souriez : entrez dans le monde merveilleux de« l’expérience climat ».
Solutions COP21 sera avant tout une grande exposition publique au Grand Palais à Paris, du 4 au 10 décembre 2015. 50 000 visiteurs y sont attendus, qui pourront choisir entre 250 conférences et débats, 7 concerts, ou admirer les œuvres de 8 artistes internationaux. Sont également prévus un pavillon dans l’espace de la « société civile » au Bourget, où se tiendra la conférence officielle, des visites en région, et une plateforme web « contributive », le « hub des solutions climat. Le tout dans le cadre d’une communication soigneusement orchestrée pour nous faire positiver sans retenue – au risque d’en oublier le sérieux de la crise climatique, notamment pour ses premières victimes dans les pays pauvres.
Mieux se déplacer, mieux se nourrir, mieux se loger, maîtriser l’énergie, mieux se divertir et communiquer : Solutions COP21 entend montrer comment le changement climatique est aussi « une opportunité d’améliorer notre vie de tous les jours ». De la production d’énergie à partir de marc de café aux quartiers à énergie positive, il y en a pour tout le monde. On en perdrait presque de vue que le dérèglement climatique a deux causes principales bien identifiées : la combustion massive d’énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz) et l’agriculture industrielle. Et que la priorité devrait sans doute être de trouver des « solutions » qui s’attaquent directement à ces deux causes.
Des « solutions » confisquées par les multinationales ?
Solutions COP21 n’est pas une initiative des pouvoirs publics. Elle est portée par deux clubs très liés, le Comité 21 et le Club France développement durable, qui regroupent institutions publiques, petites et grandes entreprises, collectivités, associations et ONG, et instituts de recherche. Mais pour les festivités prévues en décembre, les associations semblent avoir disparu du paysage. Parmi lespartenaires de Solutions COP21, quelques organismes et collectivités comme la mairie de Paris, la région Pays de Loire ou encore l’Agence française de développement. Mais surtout une ribambelle de multinationales, parmi lesquelles Engie – qui organise son « Tour de France des solutions climat » et une campagne de spots publicitaires sur « Le temps des solutions » [1] –, Carrefour, Ikea, Suez environnement, Michelin, Schneider Electric, Generali, Renault Nissan, L’Oréal et La Poste – sponsors officiels de la COP21. On retrouve aussi parmi les partenaires des entreprises comme Veolia, Sanofi, Avril-Sofiprotéol et Coca-Cola.
Le gouvernement français s’est déjà attiré les foudres des ONG lorsqu’il a annoncé la liste des entreprises sponsors officiels de la COP21, dont certaines comme Engie, EDF ou BNP Paribas sont massivement impliquées dans les énergies fossiles (lirenotre article). Même problème pour Solutions COP21. Cette initiative permet « aux grandes entreprises de promouvoir leurs solutions technologiques mystificatrices et basées sur une logique purement commerciale », dénonce l’ONG bruxelloise Corporate Europe Observatory (CEO), sur le point de publier une note très critique sur Solutions COP21, dont nous avons pu prendre connaissance [2].
« Les ONG ont toute leur place »
Le poids disproportionné des grandes entreprises se retrouve sur le « hub des solutions climat ». Sur 284 « solutions » mises en ligne, plus des deux tiers émanent d’entreprises, à quoi il faudrait ajouter celles qui proviennent d’associations professionnelles ou d’institutions de recherches très proches des milieux économiques [3]. Les PME se comptent sur les doigts de deux mains. En revanche, des grandes entreprises comme Engie (27 solutions, près de 10% des solutions du site !), Suez environnement (18), Veolia (12) ou Bouygues (11) sont présentes en force. Un peu plus d’une quarantaine de solutions proviennent de collectivités locales, et à peine 17 sont d’origine associative. Seule une poignée des solutions mises en ligne sur le hub sortent un tant soit peu du moule économique dominant.
Gilles Berhault, Président du Comité 21 et du Club France Développement Durable, qui a accepté de répondre à nos questions, admet que « certaines entreprises ont été les premières à profiter de l’opportunité de présenter ce qu’elles font », mais promet que la participation des associations « n’ira que croissant » et que le déséquilibre sera corrigé au Grand Palais : « Les ONG y ont toute leur place dans une répartition qui devrait être moitié public, moitié privé. » Qu’en pensent justement les ONG ? La Coalition Climat 21, qui regroupe 130 organisations de la société civile française (syndicats, organisations confessionnelles, associations), a refusé d’être présente au Grand Palais – même si quelques-uns de ses membres y ont prévu des activités.
Agrocarburants et énergies fossiles, présentés comme solutions
Certes, Solutions COP21 évite quelques « fausses solutions » classiques habituellement mises en avant par les milieux industriels. Ainsi (du moins si l’on se fie aux solutions présentées en ligne), il n’y sera pas directement question d’énergie nucléaire. Ni d’organismes génétiquement modifiés. Ni de « charbon propre » ou de capture-séquestration de carbone (CCS) [4]. Mais les énergies fossiles restent présentes en filigrane de plusieurs solutions mises en ligne. Vallourec, l’entreprise parapétrolière française, en propose pas moins de sept, qui visent toutes à rendre l’exploitation actuelle des énergies fossiles plus efficientes, que ce soit au niveau des forages, des plateformes pétrolières offshore ou des centrales thermiques. Certes, la mauvaise qualité des puits de forage est une source majeure d’émissions de méthane, un gaz à effet de serre 84 fois plus puissant que le CO2, particulièrement lorsqu’il s’agit de fracturation hydraulique. Mais de là à considérer que des technologies visant à rendre les puits de gaz de schiste plus efficients sont une « solution » à la crise climatique, il y a un pas que beaucoup n’oseraient franchir.
Autre sujet extrêmement controversé : celui des agrocarburants. Aussi bien le groupe Sofiprotéol-Avril, spécialiste du biodiesel, et présidée par le patron de la FNSEA Xavier Beulin, que l’association française Bioéthanol figurent parmi les partenaires officiels de Solutions COP21. Sur le hub, Sofiprotéol-Avril fait la promotion non seulement de son biodiesel, le très controversé diester [5], mais il vante aussi son projet de production de soja à grande échelle en France pour l’alimentation animale. Quand on connaît l’impact environnemental et climatique des agrocarburants et de l’élevage intensif, là aussi, on peut se poser des questions.
Un salon commercial où tout est à vendre
Pour Gilles Berhault, ce n’est pas un problème : « Dans le cadre du Hub, chaque organisation qui y propose une solution est responsable de ce qu’elle écrit… Ce n’est pas notre rôle de choisir de mettre en valeur telle ou telle solution. Notre rôle est d’apporter la possibilité à toutes les organisations de mettre en valeur les leurs. »
De fait, la plupart des solutions mises en avant sur le hub se contentent de faire la promotion des produits vendus par les entreprises, en reprenant parfois mot pour mot leurs brochures commerciales. Explication de Gilles Berhault : la plateforme n’accueille que des « solutions expérimentées ». Mais alors en quoi Solutions COP21, qui se veut une initiative modèle de « gouvernance pluri-acteurs », se distingue-t-elle d’un salon commercial à peine reformaté ?
De fait, la plupart des solutions mises en avant sur le hub se contentent de faire la promotion des produits vendus par les entreprises, en reprenant parfois mot pour mot leurs brochures commerciales. Explication de Gilles Berhault : la plateforme n’accueille que des « solutions expérimentées ». Mais alors en quoi Solutions COP21, qui se veut une initiative modèle de « gouvernance pluri-acteurs », se distingue-t-elle d’un salon commercial à peine reformaté ?
Au final, le seul critère de sélection des « solutions climatiques » qui seront présentées au Grand Palais et sur le hub internet n’est-il pas… l’argent ? Laplaquette de Solutions COP21 présente toute une gamme d’offres pour mettre en valeur les « solutions » : la mise en ligne d’une solution climat sur le hub coûte ainsi 100 euros HT pour une entreprise, mais est gratuite pour tous les autres acteurs. Les entreprises peuvent également se payer un page promotionnelle sur le site pour 7000 euros HT. Tout est à vendre : espaces d’expositions au Grand Palais, panneau ou présentoir, créneau d’une demi-heure pour présenter sa solution dans un « corner » ou de 25 minutes sur le « Plateau TV COP21 », organisation d’une conférence, d’un petit déjeuner ou d’un cocktail... Il y en a pour (presque) toutes les bourses.
« Solutions COP21 est basé sur un seul principe : money talks (« L’argent parle »), dénonce Corporate Europe Observatory, qui ne voit dans les tarifs préférentiels accordés aux associations qu’un alibi pour se donner davantage de légitimité. « Plus vous avez d’argent, plus vous pouvez vous acheter les moyens d’être vu et entendu par nos dirigeants politiques... Dans le même temps, la société civile est à peine écoutée…, ce qui souligne la nature antidémocratique de ce genre de foire du lobbying. »
La « vraie » COP21, noyée dans une multitude d’« événements »
Au-delà de la publicité offerte aux multinationales se profile l’enjeu de l’accès privilégié des acteurs économiques aux décideurs et à l’espace des négociations. Solutions COP21 n’est pas le seul grand événement prévu en décembre à Paris pour valoriser les « solutions » des multinationales face à la crise climatique. Et les frontières entre ces événements et la conférence officielle apparaissent de plus en plus poreuses. Outre le « Business & Climate Summit » organisé à l’Unesco en mai dernier, sont notamment prévus le Sustainable Innovation Forum les 7 et 8 décembre au Bourget [6], le Caring for Business Climate Forum qui aura lieu également au Bourget [7], le World Climate Summit, qui se définit comme « le forum original réunissant entreprises, finance et gouvernements » [8], ou encore la Conférence Energy for Tomorrow, organisée par le New York Times les 8-9 décembre à la Chambre de commerce et d’industrie de Paris [9].
Bref, la concurrence est rude. Au Bourget, les grandes entreprises pourront faire coup double. D’un côté, elles bénéficieront d’un espace commercial spécifique, la « Galerie des solutions », un événement organisé par Reed Exhibtions, leader mondial de l’organisation de salons commerciaux (à but lucratif). De l’autre côté, elles auront aussi une place de choix dans l’« Espace Génération Climat », dédié à la « société civile », qui accueillera aussi des collectivités et d’autres organisations non gouvernementales – ainsi qu’un espace pour Solutions COP21 [10].
Une COP21 sous influence des multinationales
Et que penser de la « vraie » COP21, la conférence intergouvernementale placée sous l’égide des Nations unies et qu’on risque de perdre de vue dans une telle confusion ? La brochure « Devenez partenaire de l’événement » élaborée par le ministère des Affaires étrangères enchaîne les arguments commerciaux pour attirer les sponsors : « Les partenaires de la COP21… bénéficieront d’une exceptionnelle vitrine médiatique pour mettre en valeur leur engagement. Plus de 3000 journalistes seront présents au Bourget. » Et de lister les divers bénéfices que les entreprises pourront retirer de leur contribution, défiscalisée à 60% : « Une utilisation du visuel ‘partenaire officiel de la COP21’ (que toutes les entreprises concernées se sont empressées d’apposer sur le site web et leurs documents de communication),« une visibilité forte » sur le site, « un accès privilégié aux espaces de rencontre et d’expression » dans le village de la société civile au Bourget, « une participation à la cérémonie d’ouverture de la COP21 », et enfin « une participation à un dialogue privilégié » avec les ministres Laurent Fabius et Ségolène Royal. Impossible de connaître le montant exact de la contribution (financière ou en nature) des sponsors de la COP – les organisateurs n’ayant pas répondu à nos demandes répétées de communication des conventions [11].
Pour Pascoe Sabido du Corporate Europe Observatory, témoin de l’influence grandissante du secteur privé sur les COP au fil des années, « la COP21 compte parmi les pires, à la fois du fait de son agenda explicitement favorable aux entreprises et à travers la publicité énorme faite aux sponsors et à d’autres via le label officiel COP21. L’année dernière à Lima [lors de la COP20], l’influence des entreprises était plus discrète, suite à la débâcle de la COP19 [à Varsovie] dont les organisateurs avaient organisé une conférence de promotion du charbon. Tout ce qui manque maintenant à Paris est que le gouvernement français décide d’organiser une conférence de promotion du nucléaire ! »
Une opération de promotion des entreprises françaises
Le gouvernement français n’a jamais caché que son choix de mettre l’accent sur les « solutions » visait aussi à faire de la publicité pour les produits et les technologies des entreprises tricolores. Les sponsors de la COP21 et les partenaires de Solutions COP21 se recrutent d’ailleurs dans leur immense majorité parmi les grands noms du CAC40. EDF se présente comme le « partenaire officiel d’un monde bas carbone » et Engie comme le « leader européen de la transition énergétique », à des années-lumière de la réalité de ces entreprises (voir nos deux « contre-rapports » sur EDF etEngie).
« Chaque pays organisateur de la COP essaie de promouvoir ses propres priorités et ses propres entreprises, poursuit Pascoe Sabido. À Varsovie, la Pologne a essayé de présenter le ‘charbon propre’ comme une solution climatique en raison de ses intérêts économiques dans le charbon. Mais c’était tellement extravagant que cela n’a pas marché. Ce qui est inquiétant à Paris, c’est que cela semble efficace. La COP21 a davantage l’air d’un salon commercial que d’une conférence destinée à lutter contre le changement climatique. »
Pour Juliette Rousseau, de la Coalition Climat 21, l’enjeu est de « démocratiser la question du climat » et des réponses à y apporter, comme le revendique à sa manière Solutions COP21. « Mais c’est totalement contradictoire avec le fait de concentrer les ‘solutions’ du côté des grandes entreprises, qui en plus sont celles qui ont provoqué le problème au départ. »
Olivier Petitjean
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