lundi 5 septembre 2022

dimanche 4 septembre 2022 - A Energodar, les ukrops persistent et signent... et meurent

 Source : https://alawata-rebellion.blogspot.com/2022/09/a-energodar-les-ukrops-persistent-et.html

Alors que la délégation de l'Agence Internationale à l'Energie Atomique inspecte le site de centrale nucléaire de Zaporodje (n'en déplaise aux propagandistes ukro-atlantistes qui soutenaient hier que la Russie lui interdisait l'accès), les forces armées ukrainiennes poursuivent et diversifient leurs attaques contre la centrale nucléaire.

Depuis 2 jours, à l'encontre de toutes les règles internationale et pendant l'inspection de l'AIEA, Kiev a engagé de nouveaux bombardements, mais surtout des débarquements fluviaux tentant de s'emparer du site nucléaire, au risque d'y déclencher des combats terrestres au milieu des installations hautement sensibles. 
 

Les bombardements terroristes ukrainiens se poursuivent 

Alors que pendant des semaines Kiev a soutenu mordicus que ce n'était pas les forces ukrainiennes qui bombardaient Energodar mais les forces russes qui "s'auto-bombardaient", l'Etat major ukrainien vient enfin de reconnaître être responsables des derniers bombardements sur les quartiers résidentiels bordant la centrale nucléaire tour en certifiant que son artillerie visait exclusivement des unités d'artillerie russes...

Bombardement ukrainien sur "des unités 
d'artillerie russes" à Energodar selon les 
nouveaux télé-évangélistes occidentaux

Le 31 août ce sont 3 drones kamikazes ukrainiens qui ont été lancés contre la Centrale et tombés sans provoquer de dégât ni victime après leur neutralisation par la défense électronique russe. 

Mais chaque jour les tirs de l'artillerie de Kiev continuent et lors du dernier bombardement ukrainien du 3 septembre, un des trois obus de 155mm tirés sur la centrale par des obusiers étasuniens M777 a frappé le bloc d'alimentation électrique d'un des 6 réacteurs nucléaires.
 

2 attaques fluviales ukrainiennes contre la centrale nucléaire

Parallèlement à leurs campagnes de bombardements sur Energodar, les forces ukrainiennes ont lancé une série de débarquements depuis la rive opposée du Dniepr avec plusieurs unités de parachutistes, des forces spéciales et des mercenaires occidentaux. 


Le 1er septembre, alors que le président ukrainien Zelensky avait personnellement donné des garanties de sécurité à la mission de l'AIEA dirigée par Rafael Grossi, vers 6h20 du matin un premier assaut fluvial ukrainien à été lancé contre Energodar par des commandos ukrainiens d'un effectif total d'environ 60 soldats à bord de 7 bateaux. Un premier groupe ukrainien a été repoussé et détruit sur la rive où il avait pris pied et un deuxième groupe (à bord de 3 bateaux) a été détruit au milieu du Dniepr par l'aviation russe.


En bleu, la zone du 1er débarquement ukrainien tenté le 1er septembre. Au même
moment, la nucléaire centrale (qui se trouve à gauche sur la photo) a subi des tirs
d'obusier de 155mm depuis Nikopol et de mortier de 60mm par les commandos.

Dans la nuit du 2 au 3 septembre, un deuxième assaut fluvial ukrainien plus important a été lancé avec 42 bateaux et plus de 250 soldats et également repoussé par les forces russes. Lors de cette deuxième attaque, les forces ukrainiennes ont tenté de réaliser des têtes de ponts sur la rive gauche du Dniepr à 3 endroits: Dneprorudny, Energodar et Vasilyevka.

Les hélicoptères KA 52 de la défense russe en
action au dessus du Dniepr cotre l'assaut ukrainien

Les unités ukrainiennes ont toutes été repérées puis détruites sur les rives du Dniepr par des forces russes appuyées par leur aviation d'attaque au sol, notamment des chasseurs Sukhoï 30 et des hélicoptères d'assaut Ka 52. Au cours de la contre-attaque russe plus de 200 soldats ukrainiens et 20 bateaux de débarquement ont été détruits, les survivants s'en sont retournés vers Nikopol à bord des bateaux restant.

Quelques heures après leur opération suicide, les
corps des soldats ukrainiens jonchent les rives du
Dniepr sur les abords de la centrale nucléaire.

Concernant l'inspection de l'AIEA

Malgré les attaques ukrainiennes dont l'un des objectifs était assurément de saboter leur mission, les inspecteurs de l'AIEA  emmenés par Mattéo Grossi, son directeur, ont réussi à travailler sur le site de la centrale et sur lequel ils ont décidé de maintenir un groupe d'experts, pour continuer le travail et probablement tenter, par leur présence de sanctuariser la centrale.

Lors d'une rencontre avec Matteo Grossi, les
habitants de la région de la centrale lui ont 
remis la carte des bombardements ainsi qu'
une pétition de 20 000 signatures demandant 
l'arrêt immédiat des bombardements ukrainiens. 

Lors d'un conférence de presse, Matteo Grossi a confirmé "des bombardements irresponsables" dirigés sur le site nucléaire et remercié les autorités russes d'assurer sa sécurité ainsi que celle de la mission de l'AIEA.

Conséquences 

Suite à ces nouvelles attaques ukrainiennes, les autorités d'Energodar ont annoncé samedi que l'alimentation en électricité de la centrale nucléaire a été coupée, mais que le système de refroidissement des réacteurs n'est pas menacé grâce à une ligne de secours mise en place par les russes. En revanche, la fourniture d'électricité vers les zones ukrainiennes (la centrale d'Energodar fourni à l'Ukraine 25 % de son électricité) n'est plus assurée. C'est ce que l'on appelle un "retour de bâton" !


Ces nouvelles actions offensives de l'armée ukrainiennes sont suicidaires à plusieurs titres:

  • Sur le plan militaire, elles envoient à l'abattoir des centaines de soldats ukrainiens car les rives du Dniepr sont hautement sécurisées par les forces russes qui y ont déployé des batteries de défense, des radars et des forces de réaction rapide terrestres et aériennes.
  • Sur le plan politique, elles achèvent de détruite le narratif propagandiste ukro-atlantiste qui soutenait, de Kiev à Washington, que c'était les forces russes qui attaquaient le site de la centrale atomique d'Energodar, menaçant la région d'un incident nucléaire grave.
  • Sur le plan diplomatique, elles tentent de saboter la mission internationale de l'AIEA, qui vient constater les bombardements ayant frappé le périmètre de la centrale, et jusqu'à mettre en danger la sécurité de la délégation internationale mandatée par l'ONU.
  • Sur le plan médiatique, ces bombardements de l'artillerie et attaques fluviales des forces ukrainiennes, et revendiquées par Kiev, sur le site nucléaire  vont être maintenant difficile à défendre au niveau des médias occidentaux, même sils sont capables de tout.
"Oups ! Kiev revendique des bombardements
sur Energodar...Vite, changeons de sujet !"

En conclusion

Les dernières actions ukrainiennes sur la centrale nucléaire d'Energodar ne sont pas seulement irresponsables et criminelles mais également absurdes, à l'instar de leur "contre offensive" sur le front de Kherson et qui est en train de tourner au carnage.

Selon moi toutes ces actions de Kiev, qui confirment une stratégie terroriste autant que suicidaire vielle de 8 ans, ne font que confirmer également la légitimité des opérations militaires russes en Ukraine et la justesse de leurs objectifs désignés. Et plus les ukro atlantistes s'entêteront à sacrifier inutilement l'Ukraine sur les remparts de la Russie, plus la stratégie coercitive du Kremlin, cherchant à rétablir la neutralité de ce pays frontalier, va évoluer vers sa destruction pure et simple.

En attendant, non seulement la présence défensive de l'armée russe à Energodar est justifiée mais elle sera probablement renforcée pour prévenir de nouvelles attaques terroristes ukrainiennes.

Erwan Castel

Santé au quotidien - podcast avec Louis Fouché et Fabien Moine

 


vidéo ici

Rires & Actus

Notre présentateur journaliste Christophe Barbant reçoit une fois n'est pas coutume le sémillant Dr Misa Vastercard. Ce podcast radio précède leur très attendue émission TV "La santé aujourd'hui", dont le premier numéro arrive d'ici quelques jours. A vous de rester connectés pour encore plus d'informations libres et éclairantes !

Des émissions à partager sans modération.

Un Député Européen nous révèle Comment la Politique désastreuse de l'Union Européenne concernant l'Ukraine est entrain de provoquer la Perte de l'Europe

Pourquoi ni les USAs et ni la Russie ne peuvent accepter la Défaite en Ukraine? | Un Député Européen nous révèle Comment la Politique désastreuse de l'Union Européenne concernant l'Ukraine est entrain de provoquer la Perte de l'Europe? | By Uneek24 |


« La fin de l’abondance, ça veut dire quoi pour vous ? » L’édito de Charles SANNAT

Source : https://insolentiae.com/la-fin-de-labondance-ca-veut-dire-quoi-pour-vous-ledito-de-charles-sannat/

 par  | 5 Sep 2022 | A la une, Chronique de l'effondrement 

Mes chères impertinentes, chers impertinents,

C’est le retour du JT du Grenier et cette semaine je vous propose de réfléchir à la fin de l’abondance, dans quoi elle s’inscrit et ce qu’elle peut potentiellement impliquer pour chacun de nous dans notre vie quotidienne.

La fin de l’abondance est un processus plus ou moins rapide qui va nous faire rentrer dans une période étrange entre pénurie et inflation, hausse des prix et indisponibilité plus ou moins durables des biens que nous tenions pour acquis en grande quantité.

Nous nous adapterons progressivement et collectivement mais nous pouvons également gagner du temps à titre individuel en prenant quelques raccourcis et en intégrant dans nos habitudes les manques prévisibles que cette fin de l’abondance implique.

Je pense qu’il ne faut pas avoir peur de cette fin de l’abondance et que nous devons choisir au contraire ce que nous voulons faire volontairement décroître (une consommation à outrance et vide de sens) et ce que nous voulons faire croître (l’amour, les connaissances, les savoirs, l’agriculture, le durable etc…). La fin de l’abondance doit être une sobriété heureuse et pas une anxiété consumériste.

Vaste débat, dans un contexte de pénuries et de hausses de prix déstabilisant pour la majorité des gens largement impréparés aux nouvelles réalités.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Charles SANNAT

L’OTAN va-t-elle se faire tuer jusqu’au dernier Ukrainien?

 Source : https://www.investigaction.net/fr/lotan-va-t-elle-se-faire-tuer-jusquau-dernier-ukrainien/

  • 23 Mar 2022
  •  


      Ils ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas. Lorsqu’ils ont déployé les tentacules de l’OTAN jusqu’aux portes de la Russie, les dirigeants occidentaux n’ignoraient pas qu’ils jouaient avec le feu. Ils savaient pertinemment qu’ils se comportaient en apprentis-sorciers, prenant le risque d’un embrasement dont le peuple ukrainien serait la première victime et l’Europe tout entière paierait les pots cassés.

    Lors de la conférence sur la sécurité en Europe, en mars 2007, Vladimir Poutine demandait déjà aux Occidentaux : « L’OTAN a placé ses forces de première ligne à nos frontières ! Contre qui cette expansion est-elle tournée ? Et qu’est-il advenu des assurances données par nos partenaires occidentaux après la dissolution du pacte de Varsovie ? » Un silence glacial accueillit ces propos de bon sens, et l’OTAN a poursuivi aveuglément son Drang nach Osten (poussée vers l’Est). Il en fallait sans doute davantage pour lui faire entendre raison. Continuation de la politique par d’autres moyens, la guerre se chargerait bientôt d’assigner des limites à cette expansion mortifère.

    Les Russes, pourtant, ne sont pas les les seuls à avoir mis en garde les pays membres de l’Alliance atlantique. De hauts responsables du « monde libre » les avaient aussi prévenus contre le danger de l’ultime transgression, celle qui ferait tout basculer : après l’extension inconsidérée de l’Alliance atlantique à la plupart des pays de l’Est européen, l’absorption de l’Ukraine serait l’étincelle qui mettrait le feu aux poudres. En transformant ce pays-frère de la Russie en bastion avancé de l’OTAN, elle achèverait l’encerclement périlleux du territoire russe. Elle mettrait ses grandes agglomérations urbaines à quelques minutes d’un tir de missile. Elle transformerait la Mer Noire en piscine d’exercice pour l’US Navy. Ne pouvant reculer davantage, dos au mur, Moscou ne resterait pas sans réagir. Ce serait la guerre. Inévitable.

    Ce pronostic réaliste, quelques sommités du « monde libre », peu suspectes de constituer une cinquième colonne pro-russe, l’avaient formulé depuis belle lurette. Ex-ambassadeur des États-Unis en Union soviétique, Jack F. Matlock Jr. déclare en 1997 que l’expansion de l’OTAN est « une profonde bévue stratégique, encourageant une chaîne d’événements qui pourrait produire la menace la plus grave pour la sécurité depuis l’effondrement de l’Union soviétique ». Stratège célébrissime de la guerre froide, George Kennan considère en 1998 que l’expansion de l’OTAN est une « erreur tragique » qui provoquera une « mauvaise réaction de la Russie ». Ex-directeur de la CIA, William Burns affirme en 2008 que « l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN est la plus brillante de toutes les lignes rouges ». Secrétaire à la Défense de Bill Clinton, William Perry explique dans ses Mémoires que l’élargissement de l’OTAN est la cause de « la rupture des relations avec la Russie ».

    Avec le coup d’État qui chasse du pouvoir le président Viktor Ianoukovitch en février 2014, la situation s’envenime. Lors du sommet de Bucarest, en 2008, George W. Bush avait proposé à l’Ukraine d’entrer dans l’OTAN. La prise du pouvoir par une junte pro-occidentale ouvre la voie à l’adhésion, dont le principe est inscrit dans la nouvelle Constitution ukrainienne par les autorités de Kiev. Raison de plus, pour Henry Kissinger, de tirer la sonnette d’alarme : l’ex-secrétaire d’État affirme sans ambages que « l’Ukraine ne devrait pas rejoindre l’OTAN ». Robert Gates, ex-secrétaire à la Défense, écrit dans ses Mémoires qu’« agir si vite pour étendre l’OTAN est une erreur. Essayer d’amener la Géorgie et l’Ukraine dans l’OTAN est vraiment exagéré et constitue une provocation particulièrement monumentale ». Un point de vue partagé par Noam Chomsky en 2015 : « L’idée que l’Ukraine puisse rejoindre une alliance militaire occidentale serait tout à fait inacceptable pour tout dirigeant russe », et ce désir d’adhérer à l’OTAN « ne protégerait pas l’Ukraine, mais la menacerait d’une guerre majeure ». Sombre prédiction qui rejoint celle de Roderic Lyne, ex-ambassadeur britannique en Russie, qui déclare en 2021 que « pousser l’Ukraine dans l’OTAN est stupide à tous les niveaux ». Et il ajoutait : « Si vous voulez déclencher une guerre avec la Russie, c’est la meilleure façon de le faire ».

    Aujourd’hui, c’est chose faite. La guerre est là, et l’OTAN en porte l’écrasante responsabilité. Occultant ces nombreux avertissements, la doxa occidentale s’empresse évidemment de blanchir l’Alliance atlantique. « L’OTAN ne menace pas la Russie », lit-on chez de faux naïfs qui nous feraient prendre des vessies pour des lanternes. Le seul coupable, paraît-il, c’est le président russe Vladimir Poutine. Assoiffé de pouvoir, l’autocrate du Kremlin serait prêt à tout pour plier ses voisins à la loi du plus fort et conquérir de nouveaux territoires. Doublement nostalgique de l’URSS et de l’empire des Tsars, il serait en proie à une démesure qui le prédisposerait aux agissements les plus criminels. On lui prête même une paranoïa dont la fiction permet d’oblitérer les véritables causes du conflit, comme si la psychiatrisation de l’adversaire ne faisait pas partie de ces grosses ficelles dont toute propagande est coutumière. Heureusement, cette hystérie est à double tranchant. Car ceux qui dépeignent Poutine sous les traits d’un fou dangereux tirent un but contre leur propre camp. En prêtant au conflit actuel une causalité diabolique, ils s’interdisent de comprendre la situation et entretiennent l’impuissance occidentale.

    Terrifiant les populations de l’Ouest abreuvées du matin au soir par cette histoire de croquemitaine, la légende de Poutine-le fou-furieux sape la crédibilité des va-t-en-guerre qui rêvent d’une zone d’exclusion aérienne ou veulent affronter l’armée russe sur le terrain. Qui a envie de se battre contre les Russes qui désarment l’Ukraine et règlent leur compte aux nazillons ? Si le tyran moscovite a le doigt sur le bouton nucléaire, les héros en puissance qui peuplent les plateaux télé du « monde libre » ne risquent pas de passer à l’acte. Allez-y sans moi ! Inutile, d’ailleurs, de brandir la menace atomique. Pratiquant l’inversion accusatoire dont il est coutumier, l’Occident pousse des cris d’orfraie lorsque la Russie met en alerte son dispositif de dissuasion nucléaire. L’OTAN ayant un budget militaire qui fait seize fois celui de la Russie et ses missiles étant installés aux frontières russes, on peut quand même se demander si ce n’est pas une sage précaution.

    Comme celle de la France, la doctrine nucléaire russe est purement défensive et ne prévoit aucun usage d’une telle arme en première frappe. Parce qu’elle s’autorise cet usage depuis sa révision stratégique de 2002, la puissance nucléaire de Washington, au contraire, fait peser une menace mortelle sur la Russie. Les missiles déployés en Pologne et en Roumanie peuvent atteindre Moscou en quinze minutes. Ceux qui devaient l’être en Ukraine auraient pu atteindre la capitale russe en cinq minutes. Une menace d’autant moins fictive que les États-Unis ont dénoncé unilatéralement, en 2018, le traité de limitation des armes à moyenne portée.

    La Russie ne brandit pas la menace nucléaire contre l’Occident : c’est plutôt l’inverse. En revanche, elle utilise contre la piétaille occidentale la pédagogie roborative des frappes chirurgicales dont l’OTAN a fait largement usage au cours des dernières décennies. L’arroseur arrosé est un classique des relations internationales, et Vladimir Poutine ne se prive pas de renvoyer à l’Occident belliciste l’image en miroir de celui qui frappe à distance les forces maléfiques lorsque l’occasion s’en présente. Il est vrai que les États-Unis et l’OTAN – ensemble ou séparément – ont ouvert la boîte de Pandore en démolissant la Serbie en 1999, l’Afghanistan en 2001 et l’Irak en 2003, avant de récidiver contre la Libye et la Syrie en 2011.

    L’OTAN n’est pas une association philanthropique, mais une alliance militaire, une machine de guerre dotée de moyens colossaux. C’est aussi un dispositif de vassalisation qui soumet les États-membres, sous couvert d’assurer leur sécurité, à l’hégémonisme des États-Unis. Lorsqu’elle a été fondée, en 1949, c’était officiellement pour défendre le prétendu monde libre contre la menace soviétique. Elle aurait donc dû disparaître en même temps que le Pacte de Varsovie, créé en 1955, qui a rendu l’âme en 1990. Non seulement l’OTAN n’a pas disparu, mais elle s’est renforcée et étendue à l’Est de l’Europe en violation des engagements pris. Au lieu de tourner la page de la guerre froide, l’OTAN a tout fait pour encercler et menacer la Russie, qui a remplacé l’URSS dans l’imaginaire belliciste occidental. Enfin, elle s’est livrée à des agressions militaires illégales, sans aucun mandat de l’ONU, qui ont pulvérisé les fondements de la sécurité collective en Europe et dans le monde.

    Le moment-clé de cette mutation est l’agression contre la Serbie, en 1995 et 1999, qui a réintroduit la guerre en Europe et constitué le banc d’essai de la nouvelle stratégie de l’OTAN dans la période post-soviétique. Une agression qui avait deux caractéristiques : elle eut lieu hors du territoire de l’OTAN et elle a visé un État n’ayant jamais menacé un État-membre de l’Alliance. Au prix de 78 jours de bombardements et de 3 500 victimes civiles, cette double transgression a transformé l’OTAN en alliance offensive dont le champ d’intervention n’a plus de limite géographique. Désormais, l’OTAN frappe qui elle veut quand elle veut. En décembre 2001, elle intervient en Afghanistan sans aucun mandat de l’ONU. En 2003, les États-Unis et le Royaume-Uni, pays membres de l’OTAN, envahissent et dévastent l’Irak en violation flagrante du droit international. En mars 2011, l’OTAN outre-passe le mandat de l’ONU et détruit l’État libyen. A la même époque, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Turquie arment les mercenaires takfiristes en Syrie et soumettent l’État syrien légitime à des sanctions mortifères.

    Sans illusion sur une légalité internationale que les Occidentaux ont copieusement foulée aux pieds, la Russie a décidé de mettre fin à l’hypocrisie ambiante en mettant au pas le régime ukrainien. Ce dernier a pris ses désirs pour des réalités en s’imaginant que la tutelle de l’OTAN valait assurance-tous-risques. Il est vrai que les signes avant-coureurs d’une véritable acquisition de l’Ukraine par l’OTAN ne manquaient pas. Dès 1997, une charte de partenariat a lié l’Ukraine et l’Alliance atlantique. Le 8 juin 2017, le parlement de Kiev a voté par 276 voix contre 25 un amendement législatif rendant prioritaire l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Conseillers techniques et organismes divers affilés à l’OTAN sont omniprésents dans le pays. Comme on l’apprendra en mars 2022, trente laboratoires de recherche biologique parrainés par l’Occident sont à pied d’œuvre. Pourtant, cette merveilleuse idylle avec l’Alliance atlantique n’a pas mis le régime ukrainien à l’abri des foudres moscovites. En devenant un avant-poste occidental dirigé contre la Russie, l’Ukraine a tendu les verges pour se faire battre.

    La guerre actuelle aura valeur de test. L’Alliance atlantique a beau avoir un budget militaire qui représente seize fois celui de la Russie, elle est prise dans les filets d’un conflit asymétrique où le plus fort n’est pas celui que l’on croit. L’OTAN n’est pas près d’envoyer ses troupes secourir l’armée ukrainienne, et la précision balistique russe tient lieu de force dissuasive. La cruelle expérience des mercenaires vitrifiés dans leur baraquement par un missile près de la frontière polonaise vaut avertissement. Si l’on ajoute l’utilisation des armes hypersoniques contre les installations militaires ukrainiennes, la Russie ne manque pas d’instruments didactiques. A ce jour, la démonstration de force semble suffisante pour dissuader l’OTAN de s’engager davantage. Cette alliance militaire agressive a mené des guerres dévastatrices et détruit plusieurs États souverains. Mais elle va y réfléchir à deux fois avant d’aller défier l’ours moscovite dans sa sphère d’influence. Ce que montre l’opération militaire en cours, c’est que les Russes ne plaisantent pas lorsqu’ils défendent leurs intérêts nationaux. D’autant qu’en faisant passer leur président pour un psychopathe prêt à déclencher l’apocalypse, les Occidentaux s’infligent la double peine. Ils justifient leur propre inaction en inhibant toute velléité d’intervention sur le terrain. Ils déchaînent les passions russophobes, mais elles sont sans effet sur le théâtre des opérations.

    Le bon côté des choses, c’est que l’emphase délirante des condamnations occidentales est inversement proportionnelle à leur action militaire contre la Russie. Chaque fois que Washington, Londres ou Paris ouvrent la bouche pour vilipender Moscou, c’est pour ajouter aussitôt qu’ils n’enverront aucun soldat mourir pour Kiev. Tant mieux. La guerre sera plus courte et moins meurtrière. Les négociations vont reprendre. La neutralisation de l’Ukraine, qui est la seule issue rationnelle à ce conflit, aura quelque chance de voir le jour. C’est du moins ce qu’il faut espérer, dans l’intérêt de la Russie, de l’Ukraine et de la paix mondiale. S’il est sain d’esprit, aucun Européen n’a envie de se faire trouer la peau pour l’Ukraine, et encore moins de risquer l’escalade nucléaire. Si la Russie conduit cette opération militaire, à l’inverse, c’est parce que ses enjeux sont vitaux pour la nation russe. La question n’est donc pas de savoir si la guerre est moralement condamnable, car elle l’est toujours, en tout temps et en tout lieu. Noam Chomsky dit à la fois qu’il condamne catégoriquement l’intervention russe, et qu’elle était absolument inévitable comte tenu des provocations de l’OTAN. Mais si la seconde proposition est vraie (elle l’est), on se demande alors quel est le sens de la première. La vraie question, c’est de comprendre pourquoi les Russes font la guerre, et pourquoi les Occidentaux la font faire par les Ukrainiens. Et la réponse est que les Russes veulent obtenir par la force les garanties de sécurité qu’on leur a refusées, tandis que les Occidentaux s’acharnent surtout à affaiblir la Russie aux dépens des Ukrainiens.

    Ces derniers finiront-ils par comprendre qu’ils sont les dindons de la farce ? Volodymyr Zelensky a fait toute sa carrière dans la comédie, mais son destin est en train de virer au tragique. Il multiplie désespérément les appels au secours, il s’agite devant les caméras, mais c’est en pure perte : en guise de réponse on lui envoie du matériel dont le seul effet sera de prolonger un conflit perdu d’avance. Il dit que si l’OTAN ne vole pas à son secours ce sera « la troisième guerre mondiale » alors que c’est exactement l’inverse : si les Occidentaux se contentent de prodiguer de bonnes paroles accompagnées de livraisons d’armes, c’est précisément pour éviter le choc frontal avec la Russie. Quant aux pacifistes du dimanche qui brandissent le drapeau d’un régime dont l’OTAN tire les ficelles, ils ont autant d’influence sur le cours des choses que des sanctions dont le résultat est l’augmentation de la facture gazière. En réalité, la principale erreur des Européens est de refuser de voir que cette guerre est la leur mais qu’il leur est impossible d’y participer. On ne combat pas des chars et des missiles avec des jérémiades et des subventions, et si l’Europe ne franchit pas le cap de l’intervention militaire, c’est tout simplement parce que la Russie le lui interdit.

    Washington, de son côté, sait aussi que le jeu n’en vaut pas la chandelle et n’en fera pas des tonnes pour sauver le régime de Kiev. En revanche, le sens de la manœuvre adoptée par l’État profond américain est parfaitement clair : cette guerre est le pourrissement de la crise provoquée par le putsch de février 2014, et Moscou a davantage à y perdre qu’à y gagner. L’OTAN a provoqué un conflit qu’elle va désormais tenter de faire durer à tout prix : l’essentiel est de favoriser l’enlisement de la Russie dans un conflit interminable, et ce sont les populations civiles qui en feront les frais. La distribution d’armes létales aux néo-nazis et aux gangs mafieux est ce que les Occidentaux ont trouvé de plus intelligent à faire pour combattre les Russes sur le terrain. Ils font en Ukraine ce qu’ils ont fait en Syrie au profit des terroristes adoubés par la CIA. Cette politique risque de rendre le conflit plus long et plus meurtrier, et c’est exactement ce que souhaitent les criminels qui gouvernent le « monde libre ».

    Mais après tout la misère humaine n’a aucune importance. Il suffira d’imputer à Poutine ce surcroît de malheur infligé aux populations civiles, et le gain symbolique sera capté par les moralisateurs occidentaux. La guerre tout court se double comme d’habitude d’une guerre informationnelle. On sait que le Donbass était bombardé sans répit depuis huit ans, que le gouvernement de Kiev refusait d’appliquer les accords de Minsk et qu’une offensive de grande ampleur se préparait contre les républiques séparatistes de Donetsk et Lougansk. Mais pour la doxa dominante peu importe la chaîne des causalités : par son ampleur, l’intervention militaire du 24 février permet à la narration occidentale d’attribuer le rôle de l’agresseur à la Russie. Et elle offre à Washington l’opportunité de resserrer les rangs atlantistes en franchissant une étape supplémentaire dans la diabolisation de l’ogre moscovite.

    Depuis une quinzaine d’années, la Russie avait remplacé l’Union soviétique dans l’imaginaire manichéen des Occidentaux. Elle remplissait la fonction de bête noire du monde libre, vouée à l’exécration des nations pour sa brutalité légendaire. La crise actuelle permet de parachever cette mise au ban de la communauté soi-disant internationale et de repousser la Russie aux marges du monde civilisé. Les Occidentaux font semblant de croire à cette fable grossière, mais la réalité des rapports de forces est moins avantageuse à leurs intérêts qu’il n’y paraît. Tout ce que les pays membres de l’Alliance atlantique peuvent faire, en réalité, se résume à deux options complémentaires : pousser Kiev au sacrifice ultime pour les beaux yeux de l’OTAN et déverser une avalanche de propagande contre Moscou. Dans les deux cas, l’Occident ne pèsera que marginalement sur le cours des événements. La poursuite de la guerre apportera son lot de victimes et de souffrances, mais la Russie risque fort d’imposer militairement ce qu’elle n’a pu obtenir par la négociation : la neutralisation de l’Ukraine et la sanctuarisation du Donbass.

    La tâche sera d’autant plus rude pour les adversaires de Moscou qu’ils comptaient sur un isolement de la Russie qui a largement fait chou blanc. Les médias occidentaux ont clamé un peu précipitamment que « le monde entier est contre la Russie » et qu’elle est « complètement isolée sur la scène internationale ». La réalité est moins enthousiasmante pour la coalition antirusse. Au Conseil de sécurité de l’ONU, la Chine et l’Inde, qui représentent 40% de la population mondiale, se sont abstenues. A l’Assemblée générale de l’ONU, les pays qui n’ont pas voté pour la résolution condamnant l’intervention russe représentent 59% de la population mondiale. Lorsque les Occidentaux prennent des sanctions contre la Russie, ils se retrouvent seuls avec le Japon et la Turquie, et les pays qui refusent de le faire représentent 83% de la population mondiale. Loin d’être isolée sur la scène internationale, la Russie bénéficie de l’abstention d’une large majorité de l’humanité. La Chine, l’Inde, le Pakistan, le Brésil, le Venezuela, le Mexique, l’Algérie, l’Afrique du Sud et beaucoup d’autres pays refusent de diaboliser Moscou pour son action militaire contre un vassal de l’OTAN.

    Au fond, la Russie dont rêvaient les Occidentaux, c’était celle de Boris Eltsine : impuissante et ruinée, dirigée par un alcoolique manipulable à loisir, c’était une proie facile pour les prédateurs étrangers et les conseillers en démocratie à l’occidentale. Si seulement les Russes s’étaient laissé encercler gentiment et avaient consenti à cette cuisson du homard, s’ils avaient accepté de subir sans broncher les bombardements du Donbass une décennie de plus, s’ils s’étaient résignés à voir l’Ukraine otanisée et la Mer Noire transformée en mare nostrum par les Yankees, on n’en serait pas là. Mais les peuples ont rarement le tempérament suicidaire, du moins ceux qui n’ont pas renoncé à leur souveraineté et accepté de servir de supplétif à l’Oncle Sam. Le pays qui a vaincu les Tatars, Napoléon et Hitler ne sera pas une proie facile. Coriace et obstinée, la Russie ne se résigne pas à disparaître. Elle a choisi l’épreuve de force parce que l’OTAN l’a poussée dans ses derniers retranchements. Mais le paradoxe est que si jamais elle réussit à neutraliser son vassal ukrainien, elle donnera une leçon de sagesse à l’Occident qui voulait la soumettre.