dimanche 7 novembre 2021

IFQ73 - Émission du 4 novembre 2021 avec Dr Astrid Stuckelberger

 


Pour visionner cette vidéo, consulter le lien de cette Chaîne privée - inscription rapide : https://formations.emergences.net/iln0002-chaineprivee

Dans cette 73e édition de votre émission hebdomadaire, nous avons le plaisir d'accueillir Dr Astrid Stuckelberger (Privat-Docent, PhD et Master en Science), chercheuse et enseignante, dont à la Faculté de médecine de l'Université de Genève et de Lausanne. Experte internationale tant pour les gouvernements que pour les organisations internationales telles l’ONU, OMS et Banque mondiale dans différents domaines liés à la santé et à la santé publique, ses principaux axes de travail concernent les questions relatives au vieillissement de la population et aux individus, l’égalité des sexes, l’équité et les déterminants sociaux de la santé, l’innovation de rupture et les technologies de la santé, les droits de l’homme et l’éthique ainsi que les réglementations et politiques internationales.

Vous pourrez lire sur son site son CV synthétique et les lettres de recommandations internationales qu'elle a reçues.

[ Concernant ses propos sidérants sur l'évolution des bébés de parents vaccinés ou le contenu des vaccins, on se croirait dans la série x-files, voici 2 vidéos... à prendre avec des pincettes mais à voir tout de même car nous vivons une époque formidable : 

-  "Les enfants aux yeux noirs ou les bébés de la pandémie " - https://odysee.com/@Amir:f/enfants-aux-yeux-noirs-3:e  ; 

- "Contenu des vaccins - La chose - Dr Franc Zalewski" - https://odysee.com/@reseau-influence:a/Contenu-des-vaccins---La-chose---Dr-Franc-Zalewski---Sous-Titrage-en-Fran%C3%A7ais-(1):2 ]

Quelques liens pour retrouver Astrid :

• Son site : https://www.astridstuckelberger.com
• YouTube : https://youtube.com/channel/UCsMDVGTgoEbgVDDuWaB6vrQ
• Facebook : https://facebook.com/stuckelberger.astrid
• LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/drastridstuckelberger
• Twitter : https://twitter.com/Stuckelberger

L’émission hebdomadaire « l'info en QuestionS » est une émission née d'une demande grandissante d'informations libres et échappant à la censure. Les conflits d'intérêts étant désormais légion dans le monde médiatique, une équipe de lanceurs d'alerte s'est mobilisée pour partager ses dernières informations et les questions qu'elles suscitent.
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De l'utilité du Zombie en scénario de crise

«Se préparer à une apocalypse zombie, c’est se préparer aussi à un séisme, une inondation, une tornade, un attentat…», explique très sérieusement le Centre américain de Contrôle des Maladies (CDC, situé à Atlanta) qui s'intéresse aux zombies comme hypothèse. L'occasion de former le public à la survie...et de réfléchir à l'effondrement de l'humanité.

Article rédigé par zacharie boubli

France Télévisions  Rédaction Afrique

https://www.francetvinfo.fr/monde/de-l-utilite-du-zombie-en-scenario-de-crise_3069665.html

Publié 

Entendons-nous : les zombies ne sont pas pour demain. Mais quand on veut se préparer au pire, il faut savoir imaginer le pire, en l'occurrence un "scénario Zombie", comme il existe des «scénario Tchernobyl» ou un «scénario Seveso».


Admettons donc que la fièvre Z (comme zombie) apparaisse l’année prochaine et commence à transformer les gens en morts-vivants décérébrés et anthropophages. Une supposition déroutante pourtant à la base d'un véritable cours, avec checkliste d'objet à emporter, conseils médicaux, bande-dessinée de sensibilisation... Cette hypothèse de travail permet au CDC d'envisager la pire catastrophe que l'Humanité pourrait avoir à affronter. Et on voit mal ce qui pourrait être pire que des cadavres réanimés déterminés à dévorer toute vie sur Terre.

«Nous avons tous notre part d'erreur dans cette tragique histoire, mais nous savons que quelque chose de bien pire va nous tomber dessus. Cette contagion a utilisé toutes nos faiblesses. C'est un dernier rappel à l'ordre pour prendre les bonnes dispositions», avait déclaré au «Monde» le Dr Formenty, en parlant d'Ebola. 
 
Le CDC dispose de presque deux fois plus de moyens que l’OMS et publie des guides de préparation à l’apocalypse zombie. Il serait le plus à même d’identifier l’épidémie Z. Mais pas forcément de la combattre. D'autant que l'urgence Zombie obligerait à suspendre immédiatement tout principe démocratique au profit de mesures radicales (bloquer l’exode, tester de force toute la population, tirer des balles dans la tête des contribuables infectés…).
 
Ils existent
Comme pour le virus Ebola, la pandémie ne serait pas repérée et circonscrite assez vite. Par incrédulité : qui croirait sans hésitation à l’apparition de zombies ? Ou par peur : les premiers gouvernements confrontés au problème auraient tout intérêt à le cacher par peur d’apparaître affaiblis ou de créer une panique, comme le fit la Chine avec le SRAS. D’autres acteurs ne manqueraient pas de crier au complot.
 
«Lorsqu'il s'agit d'un ennemi invisible, dont personne n'a une idée très claire, dans un pays dont le système de santé est défaillant, alors là, oui, l'intervention de l'OMS est essentielle.» Les explications du Dr De Le Vigne sur Ebola vaudraient donc aussi pour la fièvre Z. Hélas, l’OMS, tout comme le CDC, ne dispose pas de forces de combat contre les zombies.
 
Envoyer des militaires sur place comme l’a fait Barack Obama au Libéria en septembre 2014 serait une solution… mais à adopter immédiatement (et non pas 7 mois après le début de l’épidémie).
 
De la propagation à la panique
Les exemples récents du SRAS ou du H5N1 ont montré comment la panique pouvait être déclenchée ou entretenue par les médias. La fièvre Z a peu de chance d’être curable, mais les gouvernements et l’industrie pharmaceutique tenteraient néanmoins de créer un lucratif antidote.
 
«L’avion est un facteur-clé de la propagation des épidémies au plan mondial», reconnaît Olivier de Fenoyl, médecin du Centre interprofessionnel d’Etudes et Examens médicaux. Comme la plupart des versions de la fièvre Z ne se déclenchent pas tout de suite après contamination (comme on peut le voir dans la littérature et le cinéma), la contagion au monde entier serait donc tout à fait possible tant que la maladie n’est pas identifiée.
 
De l’exode à la guerre
De par sa nature, la fièvre Z se propage d’autant plus vite qu’une zone est densément peuplée. Les régions surpeuplées d’Asie de l’Est et du Sud-Est devraient donc être les plus durement touchées, mais on observera partout des colonnes d’exode urbain.
 
Les gouvernements auraient alors à contrôler ces immenses flots humains. Il n’est pas garanti que les forces de sécurité restent loyales dans une situation où il leur serait demandé d’être en première ligne. Dans des pays où l’allégeance des militaires au pouvoir politique est faible (comme dans le monde arabe), on peut s’attendre à voir les armées penser d’abord à leur propre survie. Et donc désobéir aux ordres politiques, s’emparer de ressources vitales, abandonner des civils à leur sort…
 
D’ailleurs, la guerre contre les zombies serait pour les meilleures armées du monde l’occasion d’une «Révolution dans les Affaires Militaires». Plus besoin de drones de combat, d’arsenal nucléaire, de balles perforantes… L’armée qui vaincra les zombies sera une force d’infanterie disciplinée dotée d’armes à feu simples, d’une quantité énorme de munitions et sachant combattre au corps à corps, dans une cohésion digne de la légion romaine.
 
Cosplayeuse de miliraire infectée par la fièvre Z. Qu'une arme s'enraye face aux zombies et c'est la morsure assurée. (Alexa Grayhart)

Les pays les mieux préparés à l’offensive zombie sont ceux qui sont protégés par des reliefs difficiles (pays insulaires, montagneux ou désertiques), dotés de populations armées, disciplinées et solidaires et capables de produire de la nourriture et des matériaux. Cuba, l’Islande, le Sahel, les îles du Pacifique, la Suisse, le Texas, l’Afghanistan, la Sicile ou Israël deviendraient des lieux recherchés…
 
Les tribus guerrières afghanes équipées d'increvables AK-47 et solidement implantées dans des réduits montagneux pourraient bien survivre à l'apocalypse zombie. ( Lt. j. g. Joe Painter)

Gouvernements et sociétés en péril
Les forces politiques capables de survivre devraient continuer à fonctionner malgré une menace très grave et des ressources très limitées. Dès lors, des mesures «spéciales» seraient mises en œuvre.
 
Dans le roman World War Z décrivant sur un mode réaliste la réaction des humains à l’apparition de zombies, l’auteur Max Brooks met en scène le Plan Redecker. Conçu en Afrique du Sud, il consiste à regrouper les noyaux politiques et militaires sur des îles sécurisées. La masse des survivants n’y aurait pas accès mais serait installée dans des forteresses situées sur les continents.
 
Celles-ci fonctionneraient comme des appâts servant à concentrer les zombies pour les détourner des îles réservées aux élites et aux «utiles». Mais pas forcément les banquiers, les avocats, les politiques...

La guerre contre les zombies a besoin en priorité de cultivateurs, d’ouvriers qualifiés, de médecins, d’ingénieurs civils ; pas de communicants, d’avocats d’affaires, de traders, de publicitaires…

Si la menace zombie était vaincue, elle aurait provoqué une révolution sociale.

Réfléchir à la menace zombie, c’est réfléchir à l’effondrement des sociétés. Impensable ? Il n’est pas si loin le temps où le monde était près de disparaître dans une guerre nucléaire… et il n’est pas si loin le temps où les ressources naturelles viendront à s’épuiser.

"Bienvenue à Coronaland ! "... Vers une zombification de l’humain ?




IDEE. Les peurs, plus que le coronavirus lui-même, se propagent, stimulées par notre consommation de films où règnent les zombies. Pourquoi ne pas écouter ce qu’ils ont à nous dire sur notre propre humanité ? Par Abdel Aouacheria, Université de Montpellier

À force de travailler l'imaginaire des masses, le thème de l'apocalypse zombie a opéré une sensibilisation. Les incessants stimuli produits par les scénarios de contamination et les images de morts-vivants déclenchent des peurs qui, plus que le coronavirus lui-même, se propagent comme une traînée de poudre sur toute la planète.

Pour ne rien céder au virus, y compris et surtout dans notre propre humanité, pourquoi ne pas écouter ce que les zombies ont à nous dire de nous-mêmes ?

Des images de films apocalyptiques

Loin de la phraséologie officielle sur les stades de l'épidémie (1, 2 et bientôt 3), l'angoisse est palpable et des tensions éclatent çà et là.

Les émissions spéciales se succèdent, les chaînes d'informations délivrent leurs statistiques en temps réel (nombre de contaminés, de morts, de guérisons). Des images d'aéroports déserts et de villes en quarantaine, avec leurs enterrés vifs, semblent tout droit sorties des studios, rappelant World War Z (Marc Forster), L'Armée des morts (George Romero) et autres 28 Days later (Danny Boyle).

La lutte contre le Covid-19 a déjà son martyr : Li Wenliang, médecin devenu héros pour avoir alerté le premier sur les dangers du virus, avant d'en mourir.

Les masques chirurgicaux et les gels désinfectants sont pris d'assaut dans les pharmacies, tandis que les produits de première nécessité disparaissent des supermarchés. Partout des évènements sont annulés, des écoles sont fermées. Les marchés financiers dévissent.

Avec l'éruption du coronavirus, le monde semble s'être mué en scène de tournage grandeur nature pour un nouveau film de zombies : bienvenue à Coronaland (inspiré du Bienvenue à Zombieland de Ruben Fleischer).

La menace virale brise les liens sociaux

Avec les menaces virales et les zombies, à la fois les habitudes et les espaces de vie s'ancrent dans des réalités conflictuelles. Si le coronavirus, comme la meute de zombies, se présente sous les traits d'une menace homogène, cette dernière se fait toujours révélatrice d'hétérogénéité et de clivage parmi les humains. C'est que le virus, comme le zombie, peut infecter tout un chacun, proches, voisins, collègues, faisant d'autrui un danger en puissance.

Même le Pape François a été sommé de montrer patte blanche, le Vatican n'étant pas épargné. La menace n'est plus seulement le virus lui-même, invisible, mais aussi le malade, bien visible et avec qui toute cohabitation devient problématique.

Les liens sociaux se délitent dans un mouvement centripète allant du virus au clan. Le virus, barbare venu des infravies - le monde des êtres interlopes qui ne répondent pas pleinement ou en permanence aux critères du vivant -, exacerbe la paranoïa, le rejet de l'étranger. On a ainsi rappelé les faits récents de racisme anti-chinois et même l'agression de touristes européens en Martinique. La panique conduit aussi à stigmatiser les migrants.

De nouvelles consignes prophylactiques sont mises en place pour régir le vivre ensemble comme la prohibition du contact physique (« saluer sans se serrer la main, éviter les embrassades » peut-on lire sur le site du gouvernement) qui de fait, préconise le vivre séparément.

Comme en cas de Zombie Apocalypse, des dynamiques de disjonction se mettent à primer : épargnés vs contaminés, malades prioritaires vs autres malades, sédentaires vs migrants, contrôleurs vs contrôlés, blouses blanches vs citoyens lambda...

L'avènement du biopolitique

Comme l'illustrent bien le film Land of the Dead (2005) ou la série télévisée The Walking Deadl'espace zombifié suppose des territoires urbains surpeuplés et des lieux d'enfermement. On retrouve ainsi la présence de refuges bunkérisés, où se retranche un petit groupe d'humains sains, pris dans des logiques survivalistes.

L'écrivain Max Brooks a d'ailleurs compilé ces lieux et ces pratiques sur un mode ludique dans son Guide de survie en territoire zombie. Cette logique d'enfermement n'est pas nouvelle : elle réitère les menaces politiques de la guerre froide et l'imminence de la bombe (on se souviendra de Time Machine de George Pal ou de Vivre dans la peur de Kurosawa).

On retrouve ensuite la mise en place de sites de quarantaine qui permettent le contrôle des populations au travers de dispositifs médico-disciplinaires : prise de la température, analyse des déplacements. Des libertés peuvent être suspendues au nom de la raison d'État, devenu garant de la santé publique.

C'est l'ère biopolitique : ce qui prime, c'est la mise en place d'une double logique disciplinaire, selon le mot de Michel Foucault, à savoir, arrêter le mal et améliorer l'exercice du pouvoir. La réquisition des stocks de masques en est un symbole.

Processus cellulaires et gestion de crise

Ces réactions se situent à mi-chemin entre l'apoptose collective - lorsque la cellule s'isole et s'autodétruit de façon contrôlée et méthodique par l'entremise d'un programme génétique - et la réponse cellulaire de danger.

Le but de ce dernier processus, introduit par le pathologiste américain Robert K. Naviaux, est d'aider à protéger la cellule à se protéger d'un stress ou d'un danger et d'amorcer le processus de guérison. Lorsque ce processus se retrouve bloqué, les cellules se comportent comme si la menace était toujours présente, avec pour effet d'empêcher l'achèvement du cycle de guérison.

Or, les réponses aux crises posent la question du retour à la normale, c'est-à-dire de la résilience. Nos sociétés peuvent-elles vraiment guérir de ces situations, perçues comme exceptionnelles et transitoires ? On notera que le néo-zombie (putréfié, cannibale, catatonique etc.) a vu le jour et s'est imposé dans l'après-11 septembre, dont nous ne sommes toujours pas sortis.

On peut donc craindre que l'épisode en cours, succédant à celui du SRAS et de la grippe aviaire, continue de faire baisser le seuil de tolérance collective aux logiques sécuritaires et ségrégatives.

Le reflet de nos angoisses

Les zombies sont le reflet de nos angoisses notamment face à la mort, en même temps qu'une image possible de notre propre fin.

Le coronavirus, à l'image de la menace zombie, alimente les théories du complot et les rumeurs, que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé de combattre.

Les premières mettent généralement en scène des expériences qui ont mal tourné (comme dans la franchise Resident Evil) ou servant des intérêts cachés (jusqu'à l'accusation d'un passage en force du 49-3). Des explications mystiques sont avancées, l'infection étant assimilée à un châtiment expiatoire ou une « réaction de Gaïa » pour limiter la masse des humains.

Les secondes fabriquent des traitements miracles : la chloroquine, l'urine des enfants, la cocaïne et l'ail, (déjà en vogue contre les vampires). Les intox blâment aussi les boucs émissaires comme le pangolin ou la sempiternelle chauve-souris, qui peut faire l'objet de représailles.

La viralité au cœur de « Coronaland »

Les offres commerciales des marchands de l'hôpital se répandent aussi à la vitesse de la lumière, avec la vente de masques en kit. Cette viralité, c'est ce qui fait Coronaland. Tout et n'importe quoi peut s'y diffuser vite et de façon imprévisible.

Du principe de précaution aux intox, tout est bon pour pallier l'insupportable incertitude. La quête du patient zéro, décrite dans le film Contagion (les zombies en moins) s'inscrit également dans cette démarche, au point d'inquiéter le forum de Davos.

Bien que les autorités redoublent d'efforts dans leur traque, cette dernière ne peut qu'accoucher d'une souris, surtout qu'il existe des porteurs asymptomatiques du coronavirus.

En outre, à quoi bon vouloir circonscrire le périmètre initial de la contamination à l'heure des écosystèmes globalisés ? On peut lire là une volonté de maîtrise face à une menace virale perçue comme irrationnelle, dépourvue de conscience, mouvante et mutante. C'est d'ailleurs ce qui avait amené Le Pentagone à publier un scénario à dérouler en cas d'invasion zombie (le CONPLAN 8888-11), sorte d'hyperbole de la pandémie virale.

Le zombie incarne le changement

Si l'infection a pu activer aussi rapidement l'imaginaire zombie, c'est peut-être parce que ce dernier vit aujourd'hui réellement, en nous.

Et si, avec la crise actuelle, la menace n'était pas surtout celle d'une zombification, d'une dé-civilisation de l'être humain ? « Le zombie incarne le changement », déclarait le réalisateur George Romero en 2008 à la revue Positif.

Pour le père des zombies modernes, ce qui est important c'est la manière dont les gens réagissent à la catastrophe, et non la menace elle-même.

Ce que la métaphore zombie a à nous dire, c'est qu'il nous incombe de mitiger le joug de nos peurs primitives, de nous placer hors des diktats de l'instinct de survie, des fantasmes primaires et du consumérisme dont nous sommes la proie (autant que des virus).

Finalement, les objets « complexes » que sont les zombies nous placent entre les mains l'Évangile de la perdition cher à Edgar Morin. Objets complexes car les zombies comportent des déclinaisons non seulement en tant que phénomène de société (avec notamment la mode récente des « zombie walks »), de produits trans-médiatiques (cinéma, littérature, BD, jeux vidéo et musique) mais aussi en médecine, avec des pathologies dont les symptômes évoquent la putréfaction des zombies (comme l'ulcère de Buruli), en sciences naturelles (avec la manipulation de leurs hôtes par certains parasites) et en philosophie (avec le concept de zombie philosophique).

Partager la Terre avec une infinité de microbes a toujours été le lot de l'humanité, et pour longtemps encore. Le monde vivant cultive en outre une indifférence aveugle à l'égard du devenir de ses composants. Si l'humanité venait à disparaître (ou tout du moins à modifier ses comportements), le reste de la biosphère ne s'en porterait vraisemblablement que mieux, comme le suggère la baisse spectaculaire des niveaux de pollution en Chine.

Face aux maladies infectieuses qui nous ramènent à notre animalité, il nous faut répondre non seulement par plus de mesures d'hygiène, plus de recherche, mais aussi par plus d'humanité, c'est-à-dire de fraternité, de solidarité, de créativité et d'intelligence collective.

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Par Abdel AouacheriaBiologiste, chargé de recherches au CNRS, spécialiste de la vie et de la mort des cellules, Université de Montpellier.

Cet article a été co-écrit Joachim Daniel Dupuis, docteur en philosophie, enseignant en cinéma, auteur du livre « Romero et les zombies, autopsie d'un mort-vivant » (L'Harmattan, 2014).

 La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.