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mercredi 16 novembre 2022

mercredi 16 novembre 2022 Ce régime d'occupation dans Kherson "libérée"

 Source : https://russiepolitics.blogspot.com/2022/11/ce-regime-doccupation-dans-kherson.html#more

                                                    


Avec l'arrivée de l'armée atlantico-ukrainienne, l'horreur bien connue dans les territoires laissés par la Russie se répète. A Kherson, l'on voit se mettre en place un régime d'occupation avec un système d'épuration et une violence quotidienne, bien loin du discours politico-médiatique prédigéré de la "libération" de la ville par l'armée ukrainienne et de l'accueil chaleureux de quelques nombreux habitants. Revenons sur ce que vous ne lirez pas dans les médias français, parfaitement disciplinés.

Le discours médiatique concernant les "performances" de l'armée atlantico-ukrainienne est totalement contrôlé. Et lorsque des journalistes tentent de dire autre chose, soit ils sont coupés en direct (sur BFM notamment), soit ils sont inclus dans la base de données américano-ukrainienne des personnes à abattre Mirotvorets (pour une équipe de TF1), soit ils perdent leur accréditation (à Kherson).

Kherson est "libérée", c'est le discours officiel, rien ne doit venir l'entraver. Or, des journalistes anglo-saxons n'ont pas joué le jeu et ont filmé et photographié ce qui ne devait pas l'être, à savoir l'accueil de l'armée atlantico-ukrainienne avec des saluts nazis par les quelques civils présents dans la rue et des civils "collabos" attachés à des poteaux sur la place publique, comme "au bon vieux temps" de l'occupation nazie de l'Europe. 


Publication dans le Daily Mail :
6 journalistes ont ainsi perdu leur accréditation, des journalistes travaillant notamment pour CNN ou Sky News.  Explication venue des autorités ukrainiennes - ils n'ont pas respecté les règles (= la censure de guerre). Je cite le communiqué du ministère ukrainien de la Défense :
"Récemment, certains représentants des médias, ignorant les interdictions et les avertissements existants, sans le consentement des commandants concernés et des services de relations publiques des unités militaires, ont mené des activités d'information dans la ville de Kherson avant même l'achèvement des mesures de stabilisation. De telles actions constituent une violation flagrante des exigences de l'ordre du commandant en chef des forces armées ukrainiennes."

Autrement dit, on ne nous gène pas pendant que l'on fait le ménage. Surtout que pendant ce temps-là, des vidéos parfaitement montées circulent devant montrer l'accueil massif et heureux par les habitants de Kherson fait à l'armée atlantico-ukrainienne. Selon un producteur travaillant pour la télévision ukrainienne, ces vidéos sont des montages. En gros plan, les quelques personnes présentes, et elles ne sont pas nombreuses, et des plans généraux reprenant d'autres manifestations, qui n'ont rien à voir avec l'arrivée des troupes à Kherson. En revanche, comme les autorités savaient quand l'armée atlantico-ukrainienne arriverait dans la ville, ils ont réveillé les "attentistes", ces extrémistes restés sur place, et ont fait venir des membres radicaux. Cela permet de lancer des groupes de personnes, dits "habitants de Kherson".

Mais revenons sur ces fameuses "mesures de stabilisation" dont parle le ministère ukrainien de la Défense. Il s'agit ni plus ni moins d'un régime d'épuration de la population, ce qui est également appelé par les Ukrainiens, un régime de "filtration". Le mode est binaire : les siens, doivent servir le régime, les ennemis, doivent être réprimés. 

Ainsi, dès l'arrivée des troupes ukrainiennes et la fuite de l'administration, la ville est livrée à elle-même, sans système de maintien d'ordre, les sorties de la ville vers les zones russes sont bloquées, les gens fuient en cachettes sur des barques, et un couvre-feu est instauré de 17h à 8h du matin (et désormais de 19h à 6h30). La justification avancée est celle de la nécessité de déminage. Pendant ce temps-là, l'expropriation des "pro-russes" ayant tout abandonné se passe à merveille, les appartements sont pillés, les voitures laissées dans la ville réappropriées, c'est l'anarchie et la violence.

Le "filtrage" des habitants, c'est-à-dire la vérification des habitants en fonction de leur position idéologique se met en route très rapidement. Déjà plus d'une centaine d'affaires pénales sont ouvertes, ce qui est plus qu'à Kharkov. L'une a vendu des produits venus de Russie, l'autre a fait du commerce avec les militaires russes, une troisième était volontaire dans une école ou simplement les gens ont continué de travailler. Une attention particulière est apportée sur ceux qui ont participé au référendum et qui ont participé à son organisation. Je cite : 

"Dès que la police nationale a annoncé des « mesures de stabilisation » et demandé aux gens de ne pas sortir dans les rues, il est devenu clair qu'il y aurait un grand nettoyage. Les autorités ont déclaré que cela prendrait plusieurs semaines. Le chef de la police nationale, Igor Klymenko, a déclaré que la durée dépendrait de la quantité d'informations reçues. Traduit en russe - à quel point les gens se dénonceront activement et combien de "collaborateurs" devront être emprisonnés. Et pour ne plus déshonorer le monde entier, l'Ukraine a appelé les citoyens à observer le "silence informationnel"."

C'est cela, que le discours politico-médiatique occidental qualifie de "libération". Nous sommes bien dans une communication de guerre et  celui qui contrôle le territoire, contrôle le discours.  

PS : Les autorités russes se sont adressées, entre autres, au Haut commissariat de l'ONU pour les droits de l'homme, à la mission de la Croix-Rouge internationale en Ukraine, au sujet de ces violations des droits de l'homme par l'armée atlantico-ukrainienne. N'ayons aucun doute qu'aucune suite ne sera donné, ces organisations n'existent pas pour condamner l'activité de leurs Chefs. Le seul moyen de protéger ces gens, c'est de rétablir l'ordre constitutionnel par une présence institutionnelle - le reste n'est que de la communication.

 Karine Bechet-Golovko

vendredi 11 novembre 2022

jeudi 10 novembre 2022 Abandon de Kherson : qui de Koutouzov ou de Pétain prendra la direction militaire en Russie ?

 Source : https://russiepolitics.blogspot.com/2022/11/abandon-de-kherson-qui-de-koutouzov-ou.html#more


Hier, le commandant de l'Opération militaire Sourovikine et le ministre russe de la Défense Choïgu ont annoncé le retrait de la Russie de Kherson, à peine un mois et demi après le référendum, lors duquel la population se prononçait en faveur de l'entrée dans la Fédération de Russie. En plus du revers militaire faisant perdre à la Russie le seul centre régional qu'elle ait pu prendre, se pose la question de la déroute politique. Non pas revers ici, mais déroute. Beaucoup veulent médiatiquement protéger le haut commandement russe sous les ailes de Koutouzov et ainsi légitimer par l'attente la décision prise. Mais Koutouzov a ensuite attaqué et libéré le territoire national contre Napoléon. L'autre alternative est Pétain, qui sous couvert de "redresser la France" n'a jamais attaqué et l'a finalement trahie. Alors, Koutouzov ou Pétain, qui vaincra dans le combat national ?

Dans une mise en scène assez pénible, Sourovikine et Choïgu se sont donnés le change hier après-midi, comme Dupont et Dupont, pour annoncer l'abandon de la ville de Kherson. Mise en scène, car il aurait été plus honnête d'organiser une déclaration de Poutine en ce sens, cette décision ne pouvant être prise sans, au minimum, son aval. Ce qui explique l'absence totale de réaction à tous les niveaux, sans oublier Kadyrov ou Prigojine : tout le clan patriotique chante en choeur. La décision est donc bien centrale.

Comme l'écrit Colonnel Cassad, très impliqué dans ce conflit :

"Du point de vue militaire, c'est la plus grande défaite purement militaire de la Fédération de Russie depuis 1991."

Sourovikine l'explique ainsi, de manière assez comptable : 

""Nous avons réussi à repousser ces attaques (de Kherson - éd.). Environ 80 à 90% des missiles ont été abattus par les systèmes de défense aérienne russes. Dans le même temps, jusqu'à 20% d'entre eux atteignent encore leurs cibles. Les unités d'ingénierie restaurent les traversées du Dniepr presque quotidiennement et prennent les mesures pour les maintenir en état de marche », a déclaré Surovikine. Selon lui, dans ces conditions, la ville de Kherson et les localités environnantes ne peuvent pas être entièrement approvisionnées ni fonctionner.

"La vie des gens est constamment en danger à cause des bombardements. L'ennemi tire sans discernement sur la ville, il est possible qu'ils utilisent des méthodes de guerre interdites", a ajouté Surovikine. "

Et le duo Sourovikine / Choïgu de se donner la réplique, en avançant le risque d'un bombardement de la station hydro-électrique de Kakhovskaya et d'inondation de la plaine. Tout d'abord Sourovikine, sa popularité médiatique a été montée avant cela pour faire passer la pillule :

"Il y aura une menace supplémentaire pour la population civile et l'isolement complet de nos troupes sur la rive droite du Dniepr. Dans ces conditions, l'option la plus appropriée est d'organiser la défense le long de la barrière du Dniepr. (...) Nous préserverons, surtout, la vie de nos militaires et, en général, l'efficacité au combat de nos troupes, qu'il est vain de maintenir sur la rive droite dans une zone limitée. De plus, une partie des forces et des moyens seront libérés, qui seront utilisés pour des opérations actives, y compris offensives, dans d'autres directions dans la zone de l'opération"

C'était déjà la même explication lors de l'abandon de la région de Kharkov, même si le résultat est désormais le départ de Kherson. Manifestement, ces troupes "libérées" ont été envoyées ailleurs ...

Et Choïgu de confirmer :

"Pour nous, la vie et la santé des militaires russes sont toujours une priorité. Nous devons également tenir compte de la menace qui pèse sur la population civile. Assurez-vous que tous les civils qui le souhaitent peuvent partir. Procéder au retrait des troupes et prendre toutes les mesures pour assurer le transfert en toute sécurité du personnel, des armes et du matériel à travers le Dniepr." 

Donc, l'armée russe et la Russie doivent quitter la ville ... russe ... pour sauver les gens. Car, manifestement, dans cette logique, l'absence de la Russie doit conduire à la pacification de la zone et donc permettre de sauver des vies. Par ailleurs, soulignons que le meilleur moyen de maintenir une armée en état de combat est de ne pas l'utiliser. Etrange logique, mais logique - qui a certaines implications politiques, car elle conduit inévitablement à la capitulation.

La première question qui vient à l'esprit est jusqu'où le commandement armé russe est-il prêt à aller, c'est-à-dire à se retirer pour "sauver des vies" ? Jusqu'à la mer d'Azov? Jusqu'à Sébastopol ? Donetsk ? Et pourquoi s'arrêter en si bon chemin, les régions de Belgorod et de Koursk sont chaque jour sous le tir de l'armée atlantico-ukrainienne, peut-être aussi se retirer ... A chaque retrait, le front avance, donc il conduit, dans cette logique, à de nouveaux retraits. Jusqu'où ? En effet, alors les civils ne seront plus touchés, ils seront occupés, mais vivants, en tout cas pour les survivants. Et les militaires russes n'ayant plus à les protéger ni à protéger la terre nationale russe, ne seront plus en danger. C'est en fait une solution idéale. Mais où poser la frontière de la non-existence de la Russie, qui découle de cette logique mise en oeuvre ?

La deuxième question qui vient immédiatement à l'esprit est également très simple : pourquoi organiser des référendums sur ces territoires, si l'on n'est pas en mesure de les assumer ? Pourquoi ainsi mettre ces populations civiles en danger ? L'on connaît l'étendue des répressions contre les populations à Kharkov, elles seront encore pires contre ceux qui ont voté pour la Russie à Kherson. Alors pourquoi ? Intégrer un territoire national n'est pas un jeu de comm, c'est un acte qui oblige politiquement et juridiquement. Le temps du droit n'est pas celui d'un tweet ou d'une sortie dans les shows politiques, qui pullulent à la télévision russe, remplaçant (et empêchant) par le bruit toute réflexion. Intégrer un territoire, ce n'est pas non plus le bon moyen de faire monter les enchères en vue de négociations. Quand des marchands sont au pouvoir, c'est le pays qui paie. Alors pourquoi ?

Même les réseaux et politiques ukrainiens n'arrivaient pas à y croire hier. Ils ne pensaient pas recevoir un tel cadeau. L'on se rappellera des rumeurs dans les médias anglo-saxons il y a quelques jours de cela, selon lesquelles si la Russie abandonne Kherson, des négociations seront possibles. Zelensky a immédiatement écarté l'idée de négociation. En effet, pourquoi s'arrêter en si bon chemin, si la Russie abandonne son territoire, certes avec des mises en scène difficiles et de belles paroles, mais assez rapidement ? Alors que l'armée ukrainienne était en difficulté après l'essoufflement de son offensive, elle va reprendre du poil de la bête.

Ce qui conduit à la troisième question : les élites russes, considèrent-elles réellement ces territoires comme russes ? La logique des déplacements de populations civiles a un sens, s'il faut les protéger en cas de prévision de combats violents dans la zone. Mais l'armée russe n'annonce pas des combats violents, elle ne prévoit pas d'avancer pour reprendre le territoire national jusqu'aux frontières administratives de la région de Kherson, non, elle prévoit de reculer. D'abord derrière en Dniepr, ensuite on verra jusqu'où il faudra "protéger les vies". Les habitants de Kherson, dans leur majorité, n'ont pas voulu partir. Ils viennent de voter pour que leur terre entre en Russie, pas pour déménager dans une autre région russe, plus loin - sinon ils auraient pu simplement partir. Ils ne veulent pas abandonner leur terre, ils veulent qu'elle soit libérée. La Russie protège les gens, elle les considère comme les siens, mais manifestement, elle a du mal à considérer cette terre comme la sienne. La confiance des populations dans les nouveaux territoires dans les autorités russes va encore tomber en flèche. Et sa légitimité aussi.

Biden parle des difficultés de l'armée russe :

« Tout d’abord, j’ai trouvé intéressant qu’ils aient attendu après les élections pour prendre cette décision, ce que nous savions depuis un certain temps qu’ils allaient faire », a déclaré le président américain, à la Maison Blanche. « Et c’est la preuve qu’ils ont de vrais problèmes, l’armée russe. »

Stoltenberg estime pour sa part que le retrait des forces russes de Kherson, surtout de cette manière très "pacifique" disons, est encourageant pour "la libération" du reste du territoire par l'armée atlantico-ukrainienne. Et pour cause.

Et cela conduit à s'interroger sur la nature de cette décision validée par le Président russe. 

Tout d'abord, cela montre que l'arrivée de Sourovikine n'a fondamentalement rien changé. Il y a des tirs en pagaille sur les infrastructures ukrainiennes, mais sur le champ de bataille, l'on reste toujours dans la logique du retrait stratégique, aucune offensive n'a sérieusement été menée. En revanche, sa cote de popularité est immédiatement montée en flèche et lui donne un capital de confiance dans la population. L'assistance technique sur Telegram a été assurée pour cela.

Ensuite, la question qui se pose est celle de l'avenir. Tous les "experts" dits patriotiques brandissent avec fièvre le portrait de Koutouzov. Le retrait de Moscou et l'abandon de la ville à Napoléon, l'attente, mais ensuite il y eu l'attaque. Bref, l'espoir de l'apparition du Deus ex machina. Et espérons que le cercle vicieux du renforcement / retrait / négociations / échec / montée des enchères / négociations / retrait etc. prenne fin. La Russie n'est effectivement pas en guerre, elle ne sait pas vraiment d'ailleurs ce qu'elle veut atteindre dans cette guerre et même aujourd'hui ses élites dirigeantes ne remettent pas fondamentalement pas en cause la mondialisation, elles tentent de cette manière, par l'utilisation de l'armée, d'y obtenir une place. D'où ces éternelles hésitations. Et il ne peut en être autrement, car les mêmes élites dirigeantes, qui pendant 30 ans ont conduit la Russie dans le marécage globaliste, sont toujours aux manettes. 

Nous avons ainsi pu observer quelques jours après le lancement de l'opération militaire, le lancement d'Abramovitch and co pour négocier (sur le mode Vous avez eu peur, hein ? Alors, combien ?) avec le premier "retrait stratégique" de bonne volonté, ensuite ce même Abramovitch qui aide à la dénazification de l'Ukraine en revoyant à ses frais en Grande-Bretagne des mercenaires étrangers le jour de la mobilisation, jour où sont également libérés une centaine de nazis d'Azov. Négociations qui continuent avec les céréales, qui vont partout sauf dans les pays pauvres, sans que la Russie n'obtienne aucune des compensations promises, mais elle continue, même quand ses navires sont attaqués. Etc. La Russie ne fait plus peur au monde atlantiste et c'est extrêmement dangereux, car cela ouvre la porte à une aggravation du conflit, faute de résistance réelle.

Afin de couvrir cela, le petit monde de la comm en Russie, se devant en bons "patriotes" dont c'est le travail justifier tout ce qui se fait, a trouvé la figure de Koutouzov. Certes. Bien que dans la configuration actuelle, je ne vois pas très bien où "Koutouzovikine" trouvera les ressources pour renverser la situation politique, et donc ensuite militaire. Tout retrait n'est pas toujours suivi d'une attaque. Le problème n'est pas celui de cet homme, qui a un passé remarquable, le problème est systémique.

Et l'on en vient à se souvenir, tout aussi douloureusement, de la figure de Pétain. Héros de la Première Guerre mondiale, il a été appelé à la rescousse lors de la débandade française de la Seconde Guerre mondiale. Il devait apporter l'espoir de la magie contre la triste réalité. Ses discours de 1940 me reviennent de plus en plus en tête ces jours-ci. Et surtout hier. Le premier, celui du 17 juin 1940, soulignait la valeur de l'armée française, l'importance de la dimension humanitaire, ces pauvres civils sur les routes de France, qu'il faut sauver ... Bref, Chers Compatriotes, sauvons des vies et retirons l'armée française de France.

"Français !

à l’appel de M. le président de la République, j’assume à partir d’aujourd’hui la direction du gouvernement de la France. Sûr de l’affection de notre admirable armée, qui lutte avec un héroïsme digne de ses longues traditions militaires contre un ennemi supérieur en nombre et en armes, sûr que par sa magnifique résistance elle a rempli son devoir vis-à-vis de nos alliés, sûr de l’appui des anciens combattants que j’ai eu la fierté de commander, sûr de la confiance du peuple tout entier, je fais à la France le don de ma personne pour atténuer son malheur.

En ces heures douloureuses, je pense aux malheureux réfugiés, qui, dans un dénuement extrême, sillonnent nos routes. Je leur exprime ma compassion et ma sollicitude. C’est le coeur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le combat."

Le problème est que celui du 17 juin a été suivi de celui du 30 octobre 1940. Car une fois le processus mis en route, il n'est plus possible de si facilement l'arrêter. Il faut une force phénoménale pour réellement renverser le cours politique des choses. Et le 30 juin, pour "redresser la France", pour reprendre des forces, la France s'engouffre dans la collaboration d'Etat. Quand Biden parle de négociation, il serait bon de s'en souvenir. Pétain aussi présentait cela comme une grande victoire.

"Français, j'ai rencontré, jeudi dernier, le chancelier du Reich. Cette rencontre a suscité des espérances et provoqué des inquiétudes. Je vous dois à ce sujet quelques explications. Une telle entrevue n'a été possible, quatre mois après la défaite de nos armes, que grâce à la dignité des Français devant l'épreuve, grâce à l'immense effort de régénération, auquel ils se sont prêtés, grâce aussi à l’héroïsme de nos marins, à l'énergie de nos chefs coloniaux, au loyalisme de nos populations indigènes. La France s'est ressaisie. Cette première rencontre, entre le vainqueur et le vaincu, marque le premier redressement de notre pays."

Cette conception de la dignité humaine et nationale est extrêmement dangereuse. Toute proportion gardée bien sûr, même si les situations ne sont pas totalement comparables, les mécanismes ressortent. Et les dirigeants russes sont face à un choix - Koutouzov ou Pétain ? 

Karine Bechet-Golovko


Une cicatrice sur le coeur

 source : https://alawata-rebellion.blogspot.com/2022/11/une-cicatrice-sur-le-coeur.html

Parmi les hypothèses que j'évoquais dans mon dernier article sur Kherson, la pire, c'est a dire le retrait des forces russes de Kherson a été choisie par le général Sourovikine, ce 9 novembre 2022. 

Mais ce général d'experience arrivé depuis 1 mois avait-il vraiment le choix ? 

Malheureusement il semble que non. Car Sourovikine a hérité des fruits pourris de cette  stratégie du "trop peu trop tard" qui caractérise de mars à octobre ces "opérations spéciales" russes en Ukraine...

Ce retrait probable des forces russes de leur tête de pont sur la rive droite au Nord de l'embouchure du Dniepr flottait dans l'air de plus en plus lourdement depuis quelques jours et les optimistes dont je suis avaient du mal à lui accorder de la crédibilité, tout en l'évoquant dans sa dimension catastrophique.

Voici ma réaction. "à chaud" publiée sur mon canal Telegram où je m'efforce d'informer tout au long de la journée des événements liés à ce conflit.

MERDE !

L'Etat-Major russe vient d'annoncer l'abandon imminent de Kherson ! 

SOUROVIKINE : "En raison des bombardements constants, Kherson et les colonies adjacentes ne peuvent pas être approvisionnées et fonctionner, la vie des gens est constamment en danger — L'option la plus rapide est d'organiser la défense le long de la ligne de démarcation du Dniepr — La décision de défendre sur la rive gauche du Le Dniepr n'est pas une tâche facile, en même temps, nous maintiendrons la vie de nos militaires et l'efficacité au combat du groupement de troupes . - La manœuvre sera effectuée dans un avenir proche"

CHOÏGOU : "Je suis d'accord avec vos conclusions et propositions. Procéder au retrait des troupes."

C'est le résultat de cette stratégie du "trop peu trop tard" que je dénonce depuis mars 2022.

1/ Retrait de Kiev, Tchernigov, Soumy...

2/ Défaite à Balaklaïa

3 / Retrait d'Izioum et Koupiansk

4 / Défaite à Krasni Liman 

5 / Et là, retrait de Kherson !

Des dents vont grincer et parler de trahison !

______________________________

Je ne reviendrai pas ici sur les réactions passionnelles en avalanche qui ont fusé sur les réseaux à l'annonce du retrait de Kherson. Toutes ces réactions, que je salue, depuis celles qui défendent aveuglément le fantasme d'une stratégie russe sans faille à celles qui versent dans un fatalisme sombre et défaitiste, démontrent l'intérêt et une prise de conscience lucide des enjeux et des menaces que ce conflit fait peser sur l'Europe et même le Monde.

Pendant cette nuit blanche passée à mon poste à surveiller un horizon grondant dans les premiers frimas de l'hiver, je n'ai pas cessé de ressasser ce choc majeur que constitue le retrait de Kherson:

Kherson est le chef lieu administratif cette région éponyme située au Nord de la Crimée et le seul centre régional à avoir été libéré par l'armée russe dès le 2 mars 2022 soit 1 semaine seulement après le commencement des opérations militaires en Ukraine.

Voyons pour commencer les réactions de 2 hommes qui sont connus pour ne pas garder leur langue dans leur poché :

SUR LE RETRAIT DE KHERSON:

Tout d'abord Yevgeny Prigozhin, le patron de Wagner, a commenté la décision du retrait des troupes russes de Kherson

« Ni moi ni les groupes Wagner à Kherson ne se sont rendus. Bien sûr, ce n'est pas une étape victorieuse dans cette guerre, mais il est important de ne pas agoniser, de ne pas se battre dans la paranoïa, mais de tirer des conclusions et de travailler sur les erreurs. Et ensuite comprendre qui a raison, qui a tort et quelle est l'essence du problème.

Sourovikine doit retirer ses troupes et sauver des milliers de soldats qui sont en fait encerclés sur le territoire ennemi, qui est complètement coupé des voies d'approvisionnement. Qui et pourquoi a donné des instructions pour prendre cette position est une autre question.

La décision prise par Sourovikine n'est pas facile, mais il a agi comme un homme qui n'a pas peur des responsabilités. Il l'a fait de manière organisée, sans crainte, prenant sur lui l'entièreté de la prise de décision.

Je tiens à souligner que l'opération de retrait des troupes est toujours extrêmement difficile. Tourner le dos à l'ennemi est impossible pour quitter la position.

Le retrait des troupes avec des pertes minimes est la plus grande réussite de Sourovikine, il ne fait pas honneur aux armes russes, mais met l'accent sur les qualités personnelles du commandant.

Lorsque Sourovikine a été nommé à ce poste, il a parfaitement compris ce qui se passerait en octobre-novembre et savait parfaitement quelles seraient les étapes à venir."

Ensuite, le Président de la Republique de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, qui a également soutenu la décision du général Sourovikine de retirer les troupes de Kherson:

«Kherson est une zone très difficile sans la possibilité d'un approvisionnement régulier et stable en munitions et la formation d'un arrière solide et fiable. Pourquoi cela n'a-t-il pas été fait dès les premiers jours de l'opération spéciale ? C'est une autre question.

Mais dans cette situation difficile, le général a agi avec sagesse et clairvoyance - il a évacué la population civile et a ordonné un regroupement"

Ceci dit, ce retrait reste une cicatrice au cœur que l'Etat Major devra rapidement soigner car: 

Kherson est un symbole politique 

Cette ville de près de 300 000 habitants est aussi un symbole de l'histoire et l'identité russes de cette rive septentrionale de la Mer Noire. Fondée en 1778 par le prince Potemkine sous l'égide de l'impératrice Catherine II, cette ville devient le centre administratif et culturel de la Novorossiya abritant également les chantiers navals d'où sortira la première flotte russe de la Mer Noire, basée à Sébastopol. Potemkine sera d'ailleurs inhumé en sa cathédrale apres sa mort.

 Kherson est un point stratégique 

Située sur la rive droite du Dnieor et à proximité de son embouchure, cette ville est essentielle pour protéger les accès continentaux vers la Crimée, mais aussi organiser des offensives en direction de Nikolaïev puis Odessa ainsi que vers Krivoï Rog, 

Enfin il ne faut pas oublier que Kherson est indissociable des rares franchissements existant par dessus le Dniepr dans ce secteur 2 routiers et 1 ferroviaire), et du barrage hydroélectrique de Kakhovka d'où part également le canal de Crimée alimentant la péninsule russe en eau potable. 


Pourquoi cette humiliation

Appelons un chat un chat et une défaite, même anticipée par un retrait volontaire, une defaite. Mais au lendemain des discours patriotiques célébrant le rattachement référendaire de cette région à sa Mère Patrie, son abandon est même ressenti par beaucoup comme une humiliation, et à juste titre.

Je pense qu'avec Kherson, la Russie paie le prix fort de la demi mesure de sa stratégie que j'ai résumé depuis mars à ce "trop peu, trop tard", auquel se rajoutent les inevirables dysfonctionnements et impérities  d'un commandement (englué dans une rigidité proceduriale) déouvrant les modes opératoires d'un nouveau type de conflit pour lequel les forces ukro-atlantistes se préparaient depuis 8 ans. 

Pour rester sur ce front de Kherson, le retrait auquel nous assistons était prévisible du moment où les forces russes n'avançait plus au milieu d'une steppe ressemblant à un champ de tir sans localités ou coupure naturelle pour y solidifier une vraie défense. 

La fragilité de cette tête de pont russe était prévisible dès mars, lorsque les colonnes russes, trop peu nombreuses avait échoué à prendre le contrôle de Nikolaïev en traversant, plus en amont le Boug Méridional sur laquelle cette ville est posée comme un verrou sur la route vers Odessa. Non seulement Nikolaïev est resté sous le contrôle des forces ukro-atlantistes mais elle est devenue la base arrière de toutes leurs offensives sur Kherson commencées fin août 2022.

Par manque d'effectifs, l'Etat Major russe en concentrant ses moyens offensifs sir le Donbasd a pris le risque de laisser pourrir les situations bancales des fronts Nord et Sud. Et devant les difficultés à progresser dans le Donbass cesx2 fronts latéraux ont fini par céder, d'abord dans le Nord en septembre, puis en octobre dans le Sud. Et avant que n'arrivent les renforts des mobilisés appelés trop tardivement  pour compter les brèches.

Et maintenant ?

Alors que les pluies embourbaient les offensives ukro-atlantistes, que les forces russes leur infligeaient des pertes de plus en plus lourdes, le général Sourovikine a suand même décidé du rerait de la rive droite du Dniepr, donc de Kherson. 

Il est clair qu'il y a derrière cette "décision difficiles" pour reprendre mes termes du Chef d'Etat Major des ordres politiques s'inscrivant certainement dans le cadre d'accords "secrets" entre Moscou et Washington, et qui vraisemblablement ne dureront que le temps du dépouillement des votes du Midterm étasunien

Sur le front, nous entrons dans la période boueuse et, à part dans les villes, peu de mouvements operatifs sont à attendre avant l'arrivée du général Hiver "durcissant la steppe devant les pas des chevaux"

Pendant cette période, le général Sourovikine réorganiser ses corps de bataille qui seront alors renforcés par les renforts arrivant pour, je l'espère de tous mes vœux lancer cette offensive d'hiver dont les russes ont le secret, libérer ma totalité du Donbasd et reprendre Kherson jusqu'à Odessa, sans ou lier Karkhov...

Mais  ne faudra pas trop tarder car le temps profite aussi à l'ennemi et la cicatrice sur le cœur saigne.

Erwan Castel


Situation à Kherson - 09.11.2022

 


vidéo ici

Donbass Insider

Le 9 novembre 2022, le commandant en chef russe de l'opération militaire spéciale a annoncé le retrait des troupes russes de Kherson et de la rive droite du Dniepr. Analyse des raisons ayant poussé le commandement russe à cette décision.

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lundi 24 octobre 2022

dimanche 23 octobre 2022 - Kherson sera t-il un nouveau Stalingrad ?

 Source : https://alawata-rebellion.blogspot.com/2022/10/kherson-sera-t-il-un-nouveau-stalingrad.html

Photo: Vyacheslav Madiyevskyy/Reuters

Malgré leur défaite cuisante subie lors de leurs dernières attaques sur le front de Kherson, les forces ukrainiennes, poussées par un régime de Kiev lui-même pressé par Washington, semblent vouloir lancer une nouvelle offensive contre cette ville stratégique située sur l'embouchure du Dniepr, espérant la conquérir avant l'arrivée de l'Hiver qu'annoncent depuis quelques jours des pluies automnales de plus en plus froides.

Véhicules blindés ukrainiens détruits lors d'attaques 
menées sur le front de Kherson en octobre 2022.

Le nouveau Commandant en chef des opérations militaires russes, le général Sourovikine, n'est pas seulement en train de mettre en œuvre un nouveau format stratégique sur le front russo-ukrainien mais également d'imposer un nouveau style de communication dans lequel il n'hésite pas à dire la vérité, même lorsqu'elle déplait. Ainsi a t-il déclaré sans ambages que la situation sur le front de Kherson était "tendue" 

Dans une malhonnêteté outrancière les médias occidentaux annoncent la défaite imminente de la Russie à la simple annonce faite par le Commandement russe de "conseiller aux  habitants de Kherson d'évacuer la ville" en raison de la menace d'une offensive ukrainienne imminente. "L'armée russe assurera avant tout l'évacuation en toute sécurité de la population" a déclaré le Général Sourovikine commandant en chef des opérations militaires russes sur le front russo-ukrainien. Ces évacuations ne sont pas forcées mais proposées et sur la base du volontariat.

Evacuation des civils de Kherson

Si ces journalistes occidentaux n'étaient pas ces chiens de garde fanatiques d'une propagande ukro-atlantiste stupide, ils remarqueraient qu'une fois encore les forces russes donnent une priorité à la sécurité des populations civiles en créant des corridors humanitaires dans les villes qu'il assiègent ou défendent, contrairement aux forces ukrainiennes qui par exemple à Marioupol ont délibérément bloqué une grande partie des habitants pendant la bataille meurtrière qui s'y est déroulée en mars-avril. 

La menace qui pèse aujourd'hui sur les populations de Kherson est double: à la fois l'offensive potentielle des forces ukro-atlantistes qui ne manqueront pas de bombarder la ville, et d'autre part la destruction possible du barrage hydro-électrique de Kakhovka qui déclencherait une inondation du secteur (voir § plus bas)

Evacuation des civils de Kherson loin de la zone potentielle des combats 

Justifiant tragiquement l'initiative russe d'organiser l'évacuation volontaire de la population civile de Kherson avant une probable bataille, les forces ukro-atlantistes ont commis sur les bords du Dniepr un nouveau crime de guerre, bombardant un embarcadère où se trouvaient justement des civils en cours d'évacuation. Les forces ukro-atlantistes ont tiré dans la soirée du 20 octobre plusieurs roquettes chargées de shrapnels anti personnels sur une évacuation de civils en cours. 

Bilan provisoire : 4 tués 11 blessés dont plusieurs enfants et des journalistes

Bombardement nocturne de Kherson par des
roquettes HIMARS de l'OTAN, 4 roquettes dont
3 interceptées et 1 qui va frapper l'embarcadère 

Près de 20 000 civils volontaires ont déjà été évacués de la ville de Kherson.

Sur le front autour de Kherson, il y aurait un corps de bataille ukro-atlantiste de plusieurs dizaines de milliers de soldats (60 000 selon certaines sources et sur le point de lancer une offensive imminente sur la ville, avant les élections étasuniennes du "Midterm" pour lesquelles Biden veut justifier les aides militaires par une victoire stratégique et aussi avant l'arrivée du général Hiver qui va compliquer les offensives dans une steppe inondée.

Situation générale du front de Kherson au 21 octobre 2022
Ici sont cerclés les 3 secteurs où les ukro-atlantistes ont mené des attaques depuis le 15 octobre

Depuis la semaine dernière, sur plusieurs secteurs du front de Kherson, les forces ukro-atlantistes sont passés à l'attaque en menant des reconnaissances offensives lourdes au Nord Est, le long du Dniepr et sur la rivière Ingoulets et au Nord-Ouest venant du front de Nikolaïev.

Vraisemblablement l'objectif de ces attaques renforcées n'est pas seulement d'évaluer les défenses russes et de les affaiblir, mais de créer une brèche dans leur dispositif par où pourrait s'engouffrer une offensive plus importante.

Résumé vidéo "Rybar" des opérations sur le
front de Kherson du 15 au 19 octobre 2022.

Les principales attaques ukro-atlantistes se sont faites en direction de Berisav / Novaïa Kakhovka pour tenter d'obtenir le contrôle de la centrale hydroélectrique de Kakhovka et du passage par dessus le fleuve qu'elle offre et par lequel passe actuellement un grande partie de la logistique russe (également via des pontons flottants posés près du barrage endommagé par les HIMMARS). Cet axe offensif a été activé dès le 15 octobre avec 2 Groupes Bataillonnaires Tactiques issus principalement des 60e Brigade mécanisée et 17e Brigade blindée ukrainiennes.

Pour le moment, à part la capture temporaire de 2 ou 3 petits hameaux agricoles au Sud de Davidov Brod, ces attaques ukrainiennes ont été repoussées avec de lourdes pertes. 

Ukrainiens avant l'attaque sur le front de 
Kherson, dans un M113 de l'oncle Joe.

Les mêmes après leur attaque repoussée par les forces russes




Etc.... des dizaines d'images macabres de soldats ukrainiens 
apparaissent chaque jour sur les réseaux russes et ukrainiens.

Chacune de ces reconnaissances offensives renforcées ukro-atlantistes a été repoussée par les unités de défense russes, notamment celles du 45ème régiment parachutiste et les autres unités des 83e, 11e et 80e brigades aéroportées, sans oublier les troupes de marine de la 126e Brigade de défense côtière qui ont encaisser le premier choc ennemi. 

M113 A étasunien abandonné sur le front de Kherson

Les forces ukro-atlantistes, lors de ses offensives "n'ont pas réussi à atteindre leurs objectifs" de l'aveu même d'Arestovitch, le porte parole du président ukrainien, et ont subi des pertes humaines et matérielles très importantes.

Par exemple, le long du Dniepr, dans le secteur de Berisav, les forces ukro-atlantistes qui avaient engagé 2 groupes bataillons renforcés avec un total d'environ 50 véhicules blindés en direction de Novaya Kamenka et Sukhanovo ont été brisées par les forces terrestres, l'artillerie et l'aviation russes en moins d'une journée de combat. Contraintes de se replier en catastrophe sur leur positions de départ, les forces de Kiev ont laissé sur le terrain 15 chars et 10 véhicules blindés, de nombreux tués et blessés. Leurs pertes sur ces deux seuls secteurs du front s'élèvent à plus de 200 soldats (tués et blessés) auxquels il faut rajouter de nombreux prisonniers dont plusieurs officiers.


Les combats qui se déroulent autour de Kherson sont particulièrement violents et les forces russes paient également très cher le prix de leurs victoires. Sur ce secteur de Berislav, les forces russes en repoussant les attaques ennemies ont perdu 43 soldats, 6 chars 9 véhicules blindés 2 obusiers calibre 152 mm.

Voici une courte vidéo d'un combat d'infanterie menée par une unité russe sous le feu ennemi et qui vous montre l'extrême difficulté du terrain, cette steppe plate et ouverte jusqu'à l'horizon, ou les unités doivent se mettre à découvert dès qu'elles progressent. 

Assaut de l'infanterie russe sur le front de Kherson
Ici un groupe russe progresse vers un hameau. 
Plusieurs blessés ("300") mais le combat continue

L'hémorragie ukrainienne continue de plus belle

Les force ukro-atlantistes lorsqu'elles passet à l'offensive subissent logiquement des pertes encore plus importantes et sans pouvoir les justifier par des victoires stratégiques ni même tactiques significatives. Ces pertes sont cachées aux médias par le commandement politico-militaires et mêmes aux familles des tués qui pour certaines commencent à poser des questions dérangeantes.
 
Ainsi des familles de la 24e Brigade ukrainienne, un "bataillon punitif" considéré comme étant une unité d’élite. Mais ces derniers temps, les autorités de la région de Lvov, où elle est basée ne cessent d'envoyer des nouveaux soldats, pour remplacer des "disparitions" qui s’enchaînent et deviennent massives, Les familles sortent dans la rue et demandent des comptes.
Derrière les communiqués, la réalité de la guerre 

Dans le seul secteur de Kherson, une estimation porte à 9600 le nombre des soldats ukrainiens tués au cours des deux derniers mois pour quelques arpents de steppes sans importance militaire... 

Une hécatombe !

Arestovitvh, le porte parole de la marionnette Zelensky a reconnu que les forces ukrainiennes n'avaient pas atteint leurs objectifs...

Vu les pertes subies, cette déclaration reste un doux euphémisme....

La réalité est que la servilité sacrificielle du pouvoir kiévien à la stratégie russophobe et europhobe des USA va tout simplement sortir l'Etat ukrainien de l'Histoire et la faire redevenir cette "Ukraïna" : ces "marches" ("limes") bordant traditionnellement les contours de l'empire russe et lui offrant la profondeur stratégique nécessaire pour protéger ses centres névralgique (et ceux des autres "empires" voisins) qui sont sur sa façade occidentale.

Combien de morts, de temps perdu, de destructions, de sang et de larmes faudra t-il encore pour que l' "homo" de moins en moins "sapiens sapiens" revienne à respecter ce "bon sens" commun qui est fils des lois de la Nature.

Si Kiev ne capitule pas l'Ukraine disparaît !


Sur fond de chantage nucléaire, une menace bien réelle 

Alors que de chaque côté du front les catastrophistes se cristallisent sur l'emploi potentiel nucléaire dans un false flag occidental destiné a engager à son tour une réaction nucléaire russe, une menace majeure encore plus plausible qu'un bombardement grave de la centrale d'Energodar entraînant une contamination régionale, pèse sur la région de Kherson.


En amont de Kherson se trouve le barrage hydroélectrique de Kakhovka

Depuis plusieurs semaines, la potentielle destruction du barrage hydroélectrique de Kakhovka, en amont de Kherson est au coeur des préoccupations russes et de la propagande ukro-atlantiste qui, comme d'habitude cherche à incriminer par avance la partie russe de la rupture potentielle du barrage que les forces ukrainiennes bombardent pourtant régulièrement depuis juillet.

Cette centrale hydroélectrique de Kakhovka est l'une des dix plus grandes centrales hydroélectriques d'Ukraine. Il s'agit de la sixième étape de la cascade d'installations hydroélectriques sur le fleuve Dniepr. Le barrage de Kakhovka a généré en amont une retenue d'eau de plus de 13 milliards de mètres cubes dont la superficie du réservoir (2 155 km²) est approximativement égale à celle de Moscou.  .

Que se passera-t-il si le barrage est détruit par l’armée ukrainienne? 

Un tsunami fluvial qui inondera au minimum 65 km2 dont une grande surface urbaine!
  • La hauteur de la vague pourrait atteindre 4,8 mètres et la largeur du déversement pourrait être de 5 kilomètres,
  • 2 heures et demi après la rupture du barrage, la vague atteindra sa pleine puissance, 
  • L'eau se précipitera à environ 25 km/h, inondant très rapidement les quartiers bas de la ville comme le micro-district d'Ostrov,
  • La vague déferlante atteindra la périphérie de Kherson en 2 heures, le niveau d'eau maximal (+ 5 mètres) en 14 heures,
  • L'inondation durera 3 jours et détruira la quasi totalité de Kherson.
Le Pentagone avait déjà simulé ce scénario sachant qu'il était connu également des concepteurs soviétiques qui avait renforcé la structure pour résister à des frappes de missiles.. En 2004, le journal de Kherson "Gryvna" avait évoqué à nouveau ce scénario catastrophe dans un article intitulé "Pas prêt pour une apocalypse locale".

Parmi les scénarios imaginés: tirs massifs de missiles sur le barrage, mouillage de mines  flottantes en amont, sabotage ...

Aujourd'hui les menaces qui pèsent sur le barrage de Kakhovka dans le contexte des combats qui se déroulent juste en amont du site, sont devenues plausibles.

Et la centrale nucléaire d'Energodar, toujours dans le collimateur de Kiev

Dans le contexte des frappes russes ciblant les ressources énergétiques ukrainiennes, l'envie de reprendre le contrôle de la centrale nucléaire de Zaporodje (qui fournissait 25 % de l'électricité ukrainienne avant février), libérée par les forces russes début mars, est devenue une obsession du commandement ukro-atlantiste. 

2 assauts fluviaux ont été déjà déjoués, partant du secteur de Nikopol, sur la rive opposée du Dniepr, et des attaques terrestres sont également régulièrement tentées ou en préparation depuis le Nord Est et le Sud Ouest afin de longer la rive Sud du fleuve jusqu'au site nucléaire.

Le 21 octobre 2022, les forces ukro-atlantistes ont à nouveau tenté de s'emparer par un 3ème assaut fluvial du site d'Energodar où se situe la centrale nucléaire de Zaporodje (la plus grande de la région) et qui est située en amont du barrage de Kakhovka, sur la rive Sud de la retenue d'eau éponyme.

Vers 4h du matin, deux escadrons de l’armée ukrainienne ont essayé de débarquer sur la rive gauche du réservoir de Kakhovka pour s’emparer du site. L’opération impliquait 37 embarcations, 12 lourdes et 25 légères, chargés de militaires ukrainiens.

Les forces russes qui sécurisent le périmètre de la centrale, ont repoussé l’attaque en éliminant plus de 90 militaires et 14 embarcations.

En outre, la partie nord de la ville d’Energodar et les environs du site nucléaire ont essuyé 13 tirs de la part de l’armée ukrainienne. Par tir de riposte, tous les points d’artillerie ennemis ont été neutralisés.

Le bâtiment administratif d'Energodar (1 km de 
la centrale) frappé lors du bombardement précédant
l'assaut des commandos ukro-atlentistes sur le site

En conclusion 

Les forces russes quant elles ne progressent pas comme sur les fronts de Donetsk ou d'Artemovsk, bloquent les attaques ukrainiennes en leur infligeant de lourdes pertes, comme sur les fronts de Koupiansk et Kherson.

Kherson est un verrou essentiel à la tenue du front Sud qui ne l'oublions pas protège aussi l'accès à la Crimée, et on risque d'observer durant ces prochains jours des batailles très dures dans cette steppe pontique où les enjeux des opérations en cours sont autant politiques que militaires et ont des répercussions jusqu'aux élections du "Midterm" étasunien pour lequel Biden voudrait se présenter avec les lauriers d'une victoire ukro-atlantiste...

Kherson sera probablement la bataille à partir de laquelle tout basculera vers la capitulation de Kiev, ou l'enlisement dans la durée de ce conflit mondial qui se cache encore derrière de doux euphémismes propagandistes. L'Ukraine, ce grand pays d'Europe est aujourd'hui territorialement disloqué, est humainement saigné, économiquement détruit et plongé dans l'obscurité à l'approche d'un hiver qui risque d'être très très long pour les familles ukrainiennes attendant l'arrivée de front des cercueils...

De son côté, étape par étape la Russie monte en puissance sur le front, telle la force tranquille d'un ours réveillé mais confiant: mobilisation partielle, loi martiale, et maintenant économie de guerre pour augmenter la pression offensive sur Kiev jusqu'à la capitulation de ce laquais de l'OTAN.

Cependant l'optimisme ne doit pas sous estimer l'adversaire qu'affrontent les forces russes : une armée fanatisée qui n'a plus rien à perdre et soutenue par plus de 40 pays occidentaux qui la droguent de leurs aides militaires, financières, narcotiques et médiatiques...

Plus la Russie s'approche de la Victoire plus son ennemi international est dangereux car son amoralité l'autorise à toutes les folies suicidaires inimaginables

Erwan Castel

"Je ne suis plus disposé à sacrifier des soldats russes dans
une guerre de guérilla contre des hordes de fanatiques armés
par l'OTAN. Nous avons suffisamment de forces et de moyens
techniques pour conduire l'Ukraine à une capitulation totale"
Général Sourovikine, Commandant du front russo-ukrainien