Publié le 05/01/2022 à 10:15
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TRIBUNE — « Moi, je ne suis pas pour emmerder les Français. Je peste toute la journée contre l’administration quand elle les bloque. Eh bien là, les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu’au bout. C’est ça, la stratégie (...) Nous mettons une pression sur les non-vaccinés en limitant pour eux, autant que possible, l’accès aux activités de la vie sociale, explique le chef de l’État. Je ne vais pas les mettre en prison, je ne vais pas les vacciner de force. Et donc, il faut leur dire : à partir du 15 janvier, vous ne pourrez plus aller au restau, vous ne pourrez plus prendre un canon, vous ne pourrez plus aller boire un café, vous ne pourrez plus aller au théâtre, vous ne pourrez plus aller au ciné… » a déclaré le président de la République, dans un entretien avec des lecteurs du Parisien, publié le 4 janvier 2022, faisant délibérément le choix d'une stratégie de menace contre la « toute petite minorité qui est réfractaire » à la vaccination.
Monsieur le Président, inutile de faire croire que vous exercez la pression sur les seuls non-vaccinés. Si les non-vaccinés sont ennuyés dans leur vie au quotidien, ceux qui ont accepté les deux doses de vaccins ne sont plus dupes aujourd’hui du piège qui leur a été tendu. Ils connaissent également la pression, une pression qui est peut-être encore plus grande tandis qu’ils réalisent la dangerosité d’une vaccination aux multiples effets secondaires et dont l’inutilité est avérée par de très grands scientifiques depuis l’apparition des nouveaux variants. Ils savent que leur passe sanitaire n’est que provisoire et qu’il peut être désactivé à n’importe quel moment, selon le fait du prince. Ils connaissent les promesses non tenues de votre ministre de la Santé, qui affirmait le 26 août 2021 lors d’une conférence de presse que la troisième dose « n’aurait pas d’impact sur le passe sanitaire ». Ils savent que la durée de validité de leur "sésame" est susceptible d’être modifiée à n’importe quel moment, selon vos caprices.
Mais le plus grave, monsieur le Président, c’est d’assumer pleinement une politique de déchéance de citoyenneté en lançant à propos des non-vaccinés : « Un irresponsable n’est plus un citoyen ». Vous désignez à la vindicte populaire des gens qui sont dans la plus parfaite légalité. Même pour des terroristes, vous n’avez pas eu des mots aussi durs ! Et en ajoutant que « l’immense faute morale des antivaxs » est de « saper ce qu’est la solidité d’une nation », vous pratiquez l’inversion accusatoire, une arme que vous n’avez eu de cesse d’utiliser depuis le début de votre mandat, accusant sans vergogne le peuple français de tous les vices : fainéants, illettrés, pauvres… Votre mépris donne la nausée.
Mais ce matin, par vos propos surréalistes, loin de nous diviser, vous nous avez rapprochés. Vaccinés ou non, nous sommes très nombreux à avoir pris conscience de cette folie qui, contrairement à ce que vous cherchez à nous faire croire, n’est en rien sanitaire. Aujourd’hui, peu importe ce que nous avons choisi ou cru à un moment donné de notre vie, peu importe que nous ayons ou non un passe, qu’il soit activé ou désactivé, devant le danger qui nous menace tous, quel que soit notre statut, nous serons désormais ensemble pour désactiver vos décisions iniques.
Auteur(s): Estelle Fougères, pour FranceSoir