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mardi 11 juillet 2017

Les divisions internes du capitalisme : analyse de Pierre Hillard / The internal divisions of the capitalism: Pierre Hillard's analysis

Sur l'échiquier politique, il y a du monde, et j'essaye d'écouter tout ce monde pour comprendre le monde. C'est ainsi que j'écoute, par exemple, Pierre Hillard, un chrétien plutôt très conservateur et clairement inscrit dans la mouvance survivaliste. Ce qui m'intéresse chez lui, c'est son analyse "matérialiste" et factuelle du mondialisme,  en particulier son analyse du processus de régionalisation de l'Europe au service d'un gouvernement mondial non démocratique.

Concernant son analyse mystique, en gros il dénonce une volonté d'expansion du judaïsme sur l'ensemble du monde non juif (il estime que, pour l'essentiel, c'est le noachisme qui génère notre histoire contemporaine. Cf. l'art. déjà traité sur ce blog : http://trodetou.blogspot.be/2013/11/pierre-hillard-comprendre-le-nouvel.html), je préfère relativiser  : l'islam et la chrétienté, notamment, ont aussi leurs lots de fondamentalistes prosélytes et violents. 

En tant qu'agnostique, j'imagine la transcendance comme un ensemble d'énergies interconnectées qui forment des champs d'énergie que l'on pourrait appeler des matrices. Ces matrices, qui résultent de la somme des actes et des pensées du vivant, sont susceptibles d'entrer en antagonisme. Elles produisent des effets qui agissent sur la matière, sur l'histoire et peuvent échapper... ou non, selon notre degré de connaissance du phénomène (faits + croyances), à notre volonté. Autrement dit, "dieu", c'est l'ensemble du vivant, un tout qui n'est pas la somme des parties. Dans cette hypothèse donc, et sur Terre, l'avenir reste notamment entre les mains des êtres humains, notamment, car ils ne sont qu'une partie du vivant. 

Si l'action de l'esprit sur la matière vous intéresse, je vous recommande chaudement cette passionnante conférence de Gregg Braden ... c'est accessible mais... euh à voir par morceaux (durée 4h).

  

 Quelques petites citations salutaires...

"Aide-toi et le ciel t'aidera."

"Sois toi-même le changement que tu veux voir dans le monde."

 "Puisque les deux principes sur lesquels repose tout ordre social, l'autorité et la liberté, d'un côté sont contraires l'un à l'autre et toujours en lutte, et que d'autre part ils ne peuvent ni s'exclure ni se résoudre, une transaction entre eux est inévitable. quel que soit le système préféré, monarchique ou démocratique, communiste ou anarchique, l'institution ne se soutiendra quelque temps qu'autant qu'elle aura su s'appuyer, dans une proportion plus ou moins considérable, sur les données de son antagoniste" (Proudhon, Fédératif, 67)

En gros, nous n'aurions pas d'autres choix que de concilier les contradictions, de les équilibrer.

Pierre Hillard nourrit une sympathie certaine pour la monarchie. Selon lui, c'est la personne du Roi (de France) qui, historiquement, est la mieux placée pour accomplir la volonté de dieu, un dieu chrétien il va sans dire.

Dans Pierre-Joseph Proudhon, l'anarchie sans le désordre, Isabel Thibault précise qu' "Il existe en l'homme des aspirations antinomiques, divergentes, qui rendent la vie difficile. Nous désirons en même temps une chose et son contraire, et ne pouvons donc être pleinement satisfaits. Les faiseurs d'utopie sont dangereux parce qu'ils nient le caractère tragique de l'existence. En réalité, nous ne verrons jamais naître un pays de cocagne où tout le monde sera heureux. L'admettre constitue le premier pas en dehors des sentiers de perditions Car, à rêver d'une société idyllique, on ne crée jamais que des royaumes de cauchemar, et les "lendemains qui chantent" assurent surtout la prospérité des dictateurs." p71-72. 

Je crois que l'utopie et le rêve sont nécessaires mais qu'il faut tenir compte, aussi, du caractère tragique de l'existence.

A mon sens, sur l'échiquier politique actuel (et dissident), Etienne Chouard s'intéresse à l'essentiel : comment reprendre la démocratie en mains, quel que soit le système mis en place. 

Ces quelques considérations étant faites, l'analyse de Pierre Hillard à propos du capitalisme et de ses divisions internes ne manque pas d'intérêt pour garder un certain esprit critique à l'égard de la géopolitique mondiale en cours. Dans tous les cas, il est clair que la Russie a un rôle important à jouer.

Mise ne garde : son analyse plombe un peu le moral. Sauf qu'il nous reste, d'après moi, non pas une mais deux possibilités : participer à l'effondrement du système ou construire un nouveau monde... sans lendemains qui chantent (même si j'apprécie beaucoup le chant grégorien). 
Je refuse de croire que l'histoire est systématiquement écrite d'avance.  


vendredi 7 juillet 2017

« Comprendre les guerres pour l’énergie, savoir anticiper, pouvoir en tirer parti !! » L’édito de Charles SANNAT / " Understand(include) the wars for the energy, know how to anticipate, be able to take advantage of it!! " Charles SANNAT's Editorial

source :  https://insolentiae.com/comprendre-les-guerres-pour-lenergie-savoir-anticiper-pouvoir-en-tirer-parti-ledito-de-charles-sannat/

Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

J’ai vu comme vous finir le monde ancien.
J’ai vu mes illusions, à l’âge de 26 ans, s’effondrer avec les ruines du World Trade Center.
J’avais commencé à comprendre, encore étudiant, qu’il y avait le monde que l’on nous racontait, et l’indicible vérité, froide, glaciale, inhumaine, incompréhensible pour 97 % de la population. Les gens sont paradoxaux.
Si beaucoup peuvent être mesquins, parfois vilains, souvent décevants, ils savent aussi être gentils, et ce qui est certain c’est que l’immense majorité ne veut pas être méchante, ils ne veulent pas tuer, ou faire souffrir les autres, fussent-ils des étrangers à l’autre bout de la planète.
Pourtant, en leur nom, des armées entières envahissent, bien loin de chez nous, des pays entiers, asservissent des peuples et des nations, avec un objectif bien déterminé : s’arroger les ressources des autres et des plus faibles car notre système économique, notre “civilisation”, nécessite chaque année encore plus de matières premières et d’énergie que l’année précédente.
Nous sommes devenus, souvent sans le savoir, des assassins de masse.
Rien ne justifie le terrorisme, mais le terrorisme est un mot impropre. Nous ne sommes pas en guerre contre le terrorisme, nous sommes en guerre tout simplement.
Des guerres que nous avons déclarées et que nous avons choisies de mener.
Rassurez-vous, pas vous, pas plus moi d’ailleurs, mais nos dirigeants. Ils ne dirigent plus depuis longtemps pour leurs peuples.
Ils dirigent pour des intérêts financiers pour quelques immenses corporations, et les armées jadis de conscrits et nationales sont devenues, avec la professionnalisation, en réalité des milices privées au service du totalitarisme marchand le plus abject mais financées par des contribuables crédules et gentils.
Vous pensez que nous vivons en paix, que l’Europe c’est la paix, eh bien vous pensez mal ou plus précisément vous pensez ce que l’on veut exactement que vous pensiez.
Vous vivez dans une belle fiction imaginaire.
L’Europe est un empire en constitution, un empire qui veut s’étendre, un empire ambitieux et autoritaire qui ne pourra émerger qu’après avoir annihilé peuples entiers et nations millénaires.
L’Europe, l’idée européenne, le projet européen ne peut pas être la paix. Il est inévitablement l’affrontement pour éradiquer ce qui existait avant et qui est un obstacle à l’existence de l’Empire européen. Il faut faire de la place avant de laisser la place.
De la même manière, nous ne vivons pas en paix. Nous avons l’illusion de la paix, sauf lorsque quelques éclaboussures de sang dans nos rues viennent nous rappeler que nous avons porté la guerre là-bas, bien loin de chez nous.
Nous voulons croire naïvement que nous sommes les gentils, le camp du bien, et la propagande se charge à merveille de vous conter cette belle histoire. Comme nous sommes les gentils, il ne peut rien nous arriver.
Pourtant, nous sommes pris dans un engrenage, un terrible engrenage, et ceux qui pensent que la paix est éternelle, qu’elle est la seule voie possible, se trompent lourdement.
Depuis très longtemps, jamais la tentation de se faire la guerre, la vraie, n’a été aussi forte. Croire que la sagesse collective prévaudra en toutes circonstances n’est pas une croyance très raisonnable ces derniers temps.
Nous arrivons à la fin d’un cycle, d’un système et d’un mode de production. Notre environnement est à bout de souffle, notre système financier exsangue, notre endettement colossal, nous vivons de bulles et de mensonges.
Pendant des années, j’ai soutenu l’idée que jamais le système ne voudrait d’une guerre qui, nucléaire, pourrait détruire notre planète.
Lorsque je contemple ce que je vois, je suis de moins en moins sûr que nous ne risquons rien. Je commence même à penser que nous avons pris une pente bien dangereuse. Il y a de terribles pulsions de mort qui tiraillent notre monde et nos sociétés.
Il y a une terrible envie de se battre, de se combattre.
Il y a une monumentale montée des haines, et bien peu de sagesse pour la combattre.
C’est pour toutes ces raisons que j’ai consacré ma lettre STRATÉGIES du mois de juin, une lettre un peu exceptionnelle, aux guerres pour l’énergie. Vous pouvez vous abonner ici, et en vous abonnant, vous aurez en plus accès à toutes les archives et aux rapports spéciaux que j’ai déjà écrits – comme “Quelle banque choisir”, ou encore “Comment survivre à l’eurocalypse”, sans oublier “Le guide spécial placements” et tout le reste !!
Depuis maintenant plus de 20 ans, les guerres que vous voyez ne sont en réalité que des guerres pour l’énergie ou pour l’accès à l’énergie.
Mes amis, plus que jamais, prévoyez dans vos plans d’articuler votre patrimoine, autour du PEL, votre patrimoine, votre emploi et évidemment votre localisation.
Prévoir un lieu de repli, un endroit au vert, loin des villes, loin des pénuries qui s’annoncent, pour vous mettre à l’abri sera sans doute votre meilleur placement pour les 30 prochaines années.
Rejoindre le peuple des épargnés est un choix qui est désormais entre vos mains.
À vous de prendre les bonnes décisions.
Vous découvrirez également dans ce rapport spécial sur les guerres pour l’énergie quelles sont les valeurs à privilégier pour miser sur le prochain choc pétrolier à venir d’ici 2020, c’est-à-dire dans moins de deux ans maintenant ! Pour en savoir plus, c’est directement ici.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Charles SANNAT
“Insolentiae” signifie “impertinence” en latin
Pour m’écrire charles@insolentiae.com
Pour écrire à ma femme helene@insolentiae.com

Vous pouvez également vous abonner à ma lettre mensuelle « STRATÉGIES » qui vous permettra d’aller plus loin et dans laquelle je partage avec vous les solutions concrètes à mettre en œuvre pour vous préparer au monde d’après. Ces solutions sont articulées autour de l’approche PEL – patrimoine, emploi, localisation. L’idée c’est de partager avec vous les moyens et les méthodes pour mettre en place votre résilience personnelle et familiale.

 « À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »

vendredi 10 mars 2017

Homesteading : qu’est-ce donc ? / Homesteading : what is it ?


source : http://lesakerfrancophone.fr/homesteading-quest-ce-donc

Par Dmitry Orlov – Le 14 février 2017 – Source Club Orlov

Le livre Prosperous Homesteading est sorti depuis un peu plus d’une semaine maintenant et se vend très bien. Mais, sur la base des commentaires reçus à ce jour, le concept de « homesteading », tel qu’il est défini dans ce livre très utile, doit être mieux expliqué. Oui, vous pouvez enregistrer votre maison comme un homesteading pour la protéger contre la saisie ou pour abaisser vos impôts. Seriez-vous alors dans un cas de homesteading ? Non.

Le homesteading n’est pas un passe-temps, une entreprise ou un hobby individuel ; c’est l’activité principale d’une famille. Il s’agit d’un « bouclier de vie » essentiel, un moyen de contourner les contraintes imposées par une société en ruine qui survit en parallèle, mais qui est incapable de simplement considérer des changements absolument essentiels. Il s’agit de vous isoler vous-même et votre famille des aléas d’un système qui dysfonctionne pour récupérer un avenir viable et la tranquillité d’esprit.


Il y a un peu plus d’une décennie, je suis tombé dans une autre forme de vie en marge : le seasteading. Nous avons vendu la maison et la voiture, acheté un voilier et navigué au loin. Cela m’a permis de quitter un emploi dans une entreprise et de consacrer la majeure partie de mon temps à faire de la recherche, à écrire et, en général, à profiter. Le voilier, en tant que forme de vie en marge, a permis à ma famille de sortir de la « loi d’airain » maison-voiture-travail à laquelle une grande partie de la population est asservie.

Bien que le seasteading nous ait permis de réduire considérablement nos dépenses et nous ait donné beaucoup de possibilités de choix, en tant que solution c’est incomplet : nous avons encore besoin d’un revenu externe, et dans un contexte économique précaire, une telle dépendance ne doit pas être prise à la légère. Le homesteading résout ce problème, car en pratiquant le homestead, vous produisez tout ce dont la famille a besoin, y compris un surplus de richesses nécessaires pour la maintenance et pour acheter les quelques éléments qui doivent encore être achetés.

Alors, qu’est-ce que homesteading ? Ce n’est certainement pas du jardinage. La plupart des gens qui jardinent vont encore au magasin pour la nourriture, tandis que les homesteaders font pousser tout ce qu’ils mangent à l’exception de ces choses qui peuvent être achetées en vrac à bien meilleur marché que ce qu’ils peuvent produire, telles que les céréales (à moudre dans la ferme selon les besoins, parce que le stockage de farine ne fonctionne pas), et les articles que le homesteader ne peut pas produire, comme le sel et les pièces de rechange. D’autres exceptions incluent les produits de luxe comme l’huile d’olive, le café et le thé.

Le homesteading n’est pas de l’agriculture, parce que les agriculteurs produisent généralement un certain nombre de cultures de rente qu’ils vendent au lieu de se concentrer sur la production de tout ce qu’ils utilisent et de couper dans les achats de leur nourriture à l’extérieur. L’agriculture est une activité hautement réglementée ; le homesteading  est à peine réglementé. Il est possible d’exploiter une entreprise à partir d’une ferme (et c’est souvent une bonne idée) ; mais c’est une idée terrible de traiter le homesteading comme une entreprise.

Alors, qu’est-ce que le homesteading ? C’est l’activité de trouver et de couper chaque cordon ombilical qui vous lie à l’économie de la dette, à l’extérieur. C’est le processus consistant à éliminer à peu près chaque dépense en faisant à la ferme votre nourriture, l’eau, le carburant et, enfin, le capital. C’est l’accumulation de capital sous forme de terres agricoles et de bétail, qui permet à un homesteader de transmettre un héritage pour sa succession aux générations futures – aux enfants nés dans le homestead.

Pour prospérer avec une famille pratiquant le homesteading, les dépenses doivent être réorientées, des activités qui ne produisent pas et ne durent pas vers celles qui le font. Les factures pour la télévision par câble, l’hypothèque, les assurances, les combustibles fossiles et de nombreux dispositifs d’économie du travail, le confort et le luxe sont éliminés complètement. Les factures d’électricité et d’eau sont réduites ou éliminées (selon la situation locale). Les dépenses pour les actifs improductifs, tels que le logement (c’est-à-dire la maison) sont réduites. Au lieu de cela, l’argent est redirigé vers des biens productifs : terre, bétail et outils.

Certaines personnes qui ont commenté l’article de la semaine dernière ont posé une question raisonnable : qu’en est-il de la communauté ? Oui, la communauté est très importante et c’est précisément la présence de la communauté environnante de familles prospères pratiquant le homesteading qui a permis à Jeffers et à sa famille de trouver un moyen de prospérer aussi. Ainsi, on peut dire qu’un homestead prospère nécessite des voisins prospères. Des familles fortes forment des collectivités fortes. Pour survivre, les communautés doivent être intergénérationnelles et se fixer un objectif explicite de fournir les moyens de subsistance à leurs enfants. Une communauté homesteading n’est donc rien de plus qu’une famille élargie.

Dmitry Orlov

Note du Saker Francophone

Ce que Dmitry Orlov décrit en terme de relation entre homesteaders, c'est tout simplement les facteurs d'entraide décrits par Kropotkine dans son livre Entraide.

À noter quand même que c'est un concept juridique légal aux États-Unis avec le Homestead Act (1862). Cela pourrait donner des idées en Europe ou en France...