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jeudi 19 mai 2022

Macron 2 : Plus de LBD, plus de lacrymo, plus de matraques mais plein de bisous ?


 Putsch Media

Macron 2 : Enfin une lune de miel sociale et bienveillante ? Nicolas Vidal reçoit dans son émission Putsch Live l'éditorialiste Alexis Poulin et l'économiste Guy de la Fortelle pour en parler sans langue de bois du second mandat de Macron, et d'Elisabeth Borne. 🔥Abonnez-vous à Putsch pour 4,99€/ mois 👉 https://putsch.media/abonnement/ 🔥Aidez Putsch à vous informer autrement ! Soutenez NOUS à partir de 1€ sur https://fr.tipeee.com/putsch 🔥Inscrivez-vous gratuitement à la newsletter de Putsch en 2 clics ici : https://putsch.media/#newsletter_footer

lundi 21 décembre 2020

Belgique - confinement - violences d'état / policières : des policiers débarquent dans une maison suite à une dénonciation...


Vidéo ici : 

https://twitter.com/CerveauxNon/status/1340753335700381704

 Belgique : témoignage de la personne ayant publié cette vidéo sur Instagram (simple.symphony)

Cette scène s'est déroulée chez des connaissances à deux pas de chez moi. La sœur de mon copain a tout filmé.

1/

Cerveaux non disponibles

@CerveauxNon

·20 déc.

Le confinement et ses règles, pour la plupart absurdes, nous plongent dans un climat anxiogène dans lequel les dommages collatéraux de l'incompétence de notre gouvernement favorisent des mesures liberticides. Les droits fondamentaux sont bafoués dans l'indifférence totale.

2/

Cerveaux non disponibles

@CerveauxNon

·20 déc.

Ces violences policières ne sont qu'une mince partie du spectre visible des débordements que nous vivons actuellement.

Dois-je à présent vivre dans la peur de passer un moment en famille ou avec quelques amis et qu'à n'importe quelle moment des policiers...

3/

Cerveaux non disponibles

@CerveauxNon

En réponse à 

@CerveauxNon

puissent forcer l'entrée de ma maison et décider de blesser mes proches sans raison ?

Ce n'est pas le monde dans lequel j'ai envie de vivre.

Je n'ai qu'une chose à dire. Il est temps de se réveiller.

Filmé par clem_21.02 

4/

dimanche 12 janvier 2020

Déclaration de... fin de discussion : edouard philippe: il-faut-parfois-utiliser-la-force-pour-ramener-l'ordre





«Nous allons aller au bout» de la réforme des retraites, a affirmé le Premier ministre dimanche 12 janvier au soir sur France 2, en appelant à la «responsabilité» ceux qui veulent poursuivre la grève et en estimant qu’«il fallait parfois utiliser la force pour ramener l'ordre».
Après que le gouvernement français a proposé samedi 11 janvier de retirer provisoirement l'âge pivot à 64 ans du projet de loi, le Premier ministre a appelé les manifestants à la «responsabilité», comptant «aller jusqu’au bout» de la réforme. 
«Nous allons aller au bout et, au fond, tous ceux qui incitent [les grévistes] à poursuivre la grève les envoient peut-être dans une impasse [...], je pense qu'ils devraient prendre leurs responsabilités», a déclaré le chef du gouvernement, au lendemain du «compromis» proposé aux partenaires sociaux de retirer l'âge pivot de 64 ans. 
«À titre personnel, je suis persuadé que l'âge pivot est la meilleure solution pour le rétablir [l'équilibre du système, ndlr]», a-t-il poursuivi.
«Il faut parfois utiliser la force pour ramener l'ordre et il ne faut pas en avoir peur», a déclaré Édouard Philippe concernant les mobilisations qui se poursuivent déjà depuis plus d’un mois. «Il faut être dans la solidarité totale avec les gardiens de la paix et les soutenir. Mais il faut également avoir des exigences vis-à-vis d'eux. On est cinq ans après des événements terribles dans notre pays.»

Compromis annoncé

Dans une lettre adressée aux syndicats, le gouvernement français s'est déclaré le 11 janvier disposé à retirer provisoirement l'âge pivot de 64 ans du projet de loi sur la réforme des retraites tout en conservant le principe d'un âge d'équilibre. La Confédération française démocratique du travail (CFDT) a salué la mesure proposée par le Premier ministre, y voyant «la volonté de compromis» de la part du gouvernement.
Parmi d'autres réactions, le dirigeant de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui a reproché au gouvernement d'«ajouter de l'embrouille aux embrouilles précédentes».

Petit rappel 
Macron ou le ravalement de façade du capitalisme financier ; Le pen ou la future roue de secours du capitalisme financier / Macron or the restoration of facade of the financial capitalism ;Le Pen or the future spare wheel of the financial capitalism
17 Juin 2017   ROBERT CHARVIN
   
L’Histoire continue….. au sein des institutions d’une V° République usée, bien sûr, mais surtout demain et après-demain dans les entreprises, les lieux de cultures, et la rue.
 Premier constat : la marée médiatique
L’intense bavardage médiatique sur la personnalité des candidats, sur l’interprétation qu’il « fallait » donner à leurs paroles et à leurs gestes, voire à leur style, tenue vestimentaire et autres, leur qualité de « grands » ou de « petits », sur la mise en exergue de tel point de leur programme et le silence sur d’autres, sur la place majeure qu’il convenait d’accorder aux sondages à effet multiplicateur, le tout sur un ton, selon les cas, agressif ou indulgent, a imprégné l’esprit des électeurs et entretenu une confusion inédite.
Sans que les journalistes, tous transformés en « expert » ou en « éditorialiste », n’aient une quelconque légitimité à se prononcer sur tout au nom d’une pseudo omniscience-autoproclamée (économique, écologique, sociale, financière, etc.), ils ont, tout autant que le discours des candidats, fabriqué le « climat » d’une élection que ne devaient gagner ni la gauche radicale de J.L. Mélenchon ni la droite-ultra et néofasciste de M. Le Pen : le Médef et l’establishment parisien avaient choisi et dans leur sillage les grands groupes de presse, les grands hebdos et la plupart des quotidiens du « Monde » à « Libé », via BFM TV et autres chaînes publiques et privées ! Macron était le meilleur !
Le F.N a été soigneusement instrumentalisé (tandis que Le Pen, Philippot et autres ont cru pouvoir en profiter) : il a servi de repoussoir et de justificatif à tous les ralliements et aux votes « utiles ».
La montée dans l’opinion de J. L. Mélenchon, source d’un bref affolement, succédant à une indifférence feinte, a été stoppée par l’évocation subite de quelques leaders d’Amérique latine, de « l’Alliance bolivarienne » et de l’inévitable référence e à la « méchante » Russie, qui auraient eu la sympathie de la France Insoumise, rompant ainsi avec le silence traditionnel en période électorale sur la politique internationale.
Contrairement à leurs prêchi-prêcha habituels, ces « honnêtes » médias n’ont pas insisté sur les droits de l’homme : les milliers de victimes des mouvements migratoires et le refus d’un accueil digne, l’état d’urgence prolongé qui préfigure l’éventuelle répression à venir d’un mouvement social trop radical, et l’indifférence totale vis-à-vis de la misère du Tiers Monde pas même effleurée, ne prêtaient pas à l’insistance sur « l’Humanisme occidental » !
Les grands médias ont, avec aisance, changé de logiciel !
Ils ont été capables de réagir aux dérapages plus ou moins imprévus qui ont troublé la « bien-pensance » hégémonique : les « affaires » suscitées par la presse elle-même ont permis de choisir Macron au détriment de Fillon (second choix des milieux d’affaires) ; la difficulté à imposer la priorité à la question sécuritaire en raison de la réalité trop prégnante du chômage et du pouvoir d’achat a conduit à dénoncer comme « populiste » aussi bien les promesses sociales du F.N que l’analyse critique du capitalisme financier de la France Insoumise ! Les citoyens ont été submergés par cette marée médiatique tous azimuts interdisant de penser par soi-même : le climat pré-macronique, initié par « Paris Match » précédait le « tout-Macron » courtisan qui a suivi l’élection et s’est poursuivi durant la campagne des législatives prolongeant le « délai de grâce », c’est-à-dire le temps des illusions, traditionnel après une consultation. Le plus « convenable » et consensuel des candidats s’est vu ainsi récupéré au-delà de ses propres voix, les 50% de suffrages anti-F. N de ceux qui croyaient (ou feignaient de croire) le néofascisme aux portes de l’Élysée !
Une fois de plus, le vote « utile » a joué, évitant surtout que le nouveau Président soit un mal-élu !
Ainsi, avec habileté et bombardement intensif, tout a été entrepris pour médiatiser à outrance un semi-inconnu, affichant sa volonté de faire du neuf avec du vieux, dans un style bonapartiste, en écartant Fillon, droitier démodé et cléricalisé, en jouant avec Le Pen pour qu’elle fasse peur (juste ce qu’il fallait pour qu’elle soit présente au second tour, adversaire « idéale ») et évidemment en dénonçant Mélenchon, à l’anticapitalisme financier insupportable pour l’oligarchie établie !
Il fallait produire par tous les moyens le plus de « franc-macrons » possible et persuader tout le monde qu’une France nouvelle était née ! Les résultats de cette mobilisation médiatique ont été cependant très médiocres pour les élections législatives : le succès ne provient que du mode de scrutin (majoritaire uninominal). Le mouvement de Macron ne représente au premier tour que 16% des inscrits ! Plus de 51% des citoyens se sont abstenus !! Le « triomphe » est totalement artificiel.
Cet envahissement médiatique n’est pas l’affirmation éclatante de la liberté d’expression, comme certains journalistes le proclament eux-mêmes. C’est, au contraire, une méthode d’asphyxie des citoyens, de destruction de leur esprit critique : submergés par le flot continu des commentaires tous azimuts, ils restent enfermés dans un faux pluralisme étroitement interne au système socio-économique existant et aux institutions césariennes de la V° République, faisant du Chef de l’État une sorte de Zorro, Superman, présenté comme capable de résoudre tous les problèmes ou presque !
L’orchestration de cette bataille de « têtes » et non de programmes, tous les cinq ans, n’est que source d’abêtissement des électeurs, transformés en sous-citoyens en attente d’un sauveur suprême, rapidement déçus évidemment, mais à qui il convient de redonner périodiquement confiance pour perpétuer l’ordre établi. Napoléon (le petit) sommeille chez tous les candidats, souvent jusqu’au ridicule !
A tout cela s’ajoutent les attentats « déjoués » et ceux intervenant à la veille du scrutin : le tour de force a réussi. Le candidat de l’establishment a été élu et il a sa majorité absolue qui ne dérange pas le Médef.
 Second constat : la question de l’autonomie relative des forces politiques
Chaque force politique est en relation privilégiée avec certaines catégories sociales, groupes d’intérêts, milieux professionnels, etc. et avec certains régimes politiques étrangers (particulièrement les États-Unis, l’éternel grand frère, quel que soit leur Président), mais on ne peut mécaniquement considérer que les partis politiques ou les mouvements style « En Marche » soient l’expression stricte de telle classe sociale ou de tels groupes d’intérêts. La relation est plus complexe mais elle est cependant incontestable : les milieux d’affaires, par exemple, ont clairement choisi de soutenir en premier choix E. Macron. On peut analyser les élections de 2017 en France comme la condamnation par ces mêmes milieux d’affaires de l’autonomie relative jugée trop grande du parti de droite traditionnel, Les Républicains, excessivement animé par des querelles de clan, des manifestations abusives d’égos, d’obsessions électoralistes trop importantes.
Le patronat a besoin avant tout de « paix » sociale, d’habiletés séductrices à l’égard des citoyens passant par des mesures sociétales peu coûteuses, que n’ont pas procuré ces dernières décennies ni le sarkozisme ni le hollandisme. F. Fillon, soigneusement « démoli », durant la campagne, était, par exemple, jugé en cas d’élection comme source de perturbations sociales inutiles pour l’Entreprise, comme l’avait déjà été « l’agitation » sarkoziste. Le mouvement catholique intégriste auquel Fillon avait fait allégeance n’était certainement pas très apprécié !
Il fallait en finir avec une force de droite « classique » dont la médiocrité globale et le conservatisme outrancier devenaient un handicap pour le monde de l’argent, même s’il satisfaisait ses revendications.
Était exclue aussi la solution « allemande » » d’une union nationale droite- « gauche », le Parti Socialiste français étant aussi le siège de multiples contradictions et d’une misère idéologique et pratique atteignant des sommets avec ses « Hollandais », gérant la France comme avait pu l’être la Corrèze, département de F. Hollande !
La solution « ni droite ni gauche » à la Macron est ainsi devenue l’idéal (provisoire) de ceux pour qui « tout doit changer afin que rien d’essentiel ne change », comme l’écrivait Tomasi di Lampedusa, dans « Le Guépard ».
Évidemment, cette solution de type bonapartiste, ralliant tous les opportunistes et tous les ambitieux refoulés, devant leur carrière à leur « chef », mais aussi une fraction des électeurs incertains séduits par le flou délibéré du programme de « La République en Marche » et par sa critique de la « politique », ne pourra à l’avenir que susciter dans la société diverses contradictions très vives et des déceptions profondes, mais… « après lui, le déluge » ! Le système sortira, le moment venu, d’autres gadgets séducteurs sources de pérennisation ….
Pour l’heure, le syncrétisme néolibéralisme-social-démocrate l’emporte sous l’égide d’un homme en osmose avec les milieux d’affaires français, européens et américains. Un césarisme « moderne » et cosmopolite, style « manager yankee, soignant sa ligne au crossfit, appuyé par un « mouvement » à facettes multiples « attrape-tout », se substitue ainsi à un système de partis qui ne fait plus ses « preuves » et handicape la « bonne marche » de la course au profit. Le « terrain est dégagé » par ce ravalement de façade du capitalisme financier.
Cette pseudo « rénovation » va servir quelques-uns et séduire les autres, avant tout ceux de la classe moyenne qui en votant Macron se sont tirés un balle dans le pied sans le savoir, sous couvert d’une prise en compte de leurs intérêts ! L’unique horizon « macronique » est en effet l’Entreprise (la grande) sacralisée, le rêve américain (à peine gallicanisé), mais inaccessible au plus grand nombre, et une décadence aimable sous couvert d’un universalisme hors sol (en Afrique notamment) compensant une régression sociale généralisée !
 Troisième constat : que devient la gauche ?
L’ « exécution » politique du P.S est la meilleure nouvelle apportée par les élections de 2017. Avaient raison ceux qui souhaitent depuis longtemps la réduction de ce parti à un groupuscule sans importance pour tout le mal politique dont il est responsable depuis des décennies !
Malheureusement, son effondrement n’est sans doute pas définitif tant les « socialistes » ont une capacité de reproduction et tant ils sont utiles au système qui déjà les re-médiatise : ils correspondent en effet sociologiquement à une partie des « couches moyennes » et populaires inaptes à choisir clairement la société qu’ils souhaitent et dotés d’un goût irrépressible pour les compromissions. Leur rôle – essentiel – d’occultation des réalités sociales, de refus des clivages de classe, et leur adhésion à un capitalisme « amélioré », est indispensable au système. Depuis la victoire de Macron, tout est fait pour redonner vie à un P.S dont la défaite a été totale : les médias multiplient les interventions de ceux qui ont été ridiculisés quelques semaines plus tôt !
Avec générosité, le système offre à ce parti de nouvelles possibilités afin qu’il se rende encore utile – comme la CFDT dans le monde syndical – : le système a besoin d’une « opposition de sa majesté », sans risque, pour rendre la pseudo-démocratie « crédible » ! De plus, les cadres du P.S, souvent des professionnels de la politique, n’ont pas d’autres débouchés (à défaut de ralliement à Macron) que leur participation à une reconstruction d’un parti sous une forme ou une autre : ils ont débuté avec le lancement de divers « mouvements » incertains autour de quelques élus (dont B. Hamon, battu au premier tour des législatives) qui espèrent se pérenniser.
Ils sont toujours hostiles par nature à la fois aux communistes (malgré l’extrême (et excessive) indulgence des dirigeants du PCF à leur égard) et plus encore à la France Insoumise de Mélenchon, qui a le grand tort de bien les connaître) : ils ne se chargent pas, en effet, de faire l’Histoire. Ils se satisfont, conformément à leurs « valeurs » ambiguës et à leur indifférence de fait à tout principe, à jouer aux politiciens à coups de mini-tactiques, pour survivre en essayant de profiter de leur instrumentalisation. Cette réalité n’est pas seulement française : elle est italienne, grecque, espagnole, belge, allemande, etc. Nul en Europe n’est l’héritier de S. Allende !
Aujourd’hui, une partie de la social-démocratie s’est réfugiée dans la formule Macron, fusionnée avec une droite renouvelée, pour le plus grand avantage des fondamentaux du conservatisme libéral. Mais le léger « mâtinage » pseudo-socialiste du Macronisme suffit aux ralliés style Valls et autres.
C’est la « France Insoumise », avec un capital humain de 7 millions de citoyens ayant voté pour J.L. Mélenchon, qui constitue le cœur d’un radicalisme en rupture avec le capitalisme financier français et européen, toujours tourné vers les États-Unis. Elle absorbe les « Verts » (avec un programme écologique très avancé) dont l’organisation est en perdition, n’ayant jamais eu la volonté de reconnaître la contradiction majeure entre logique du profit, règne de l’argent et exigences de la protection de l’environnement.
La France Insoumise met à mal la direction du PCF, elle aussi professionnalisée et très inquiète de son avenir immédiat. Cette direction semble prête à poursuivre une stratégie timide et prudente assurant, selon elle, sa survie. Elle se refuse à l’insertion du parti dans la dynamique de la France Insoumise, jugée trop « aventureuse » ! Il apparaît que l’avenir socialiste et la Révolution (dont elle ne parle plus jamais) se soient éloignés à jamais !
On peut penser avec de nombreux militants, particulièrement en province, que cette direction se trompe lourdement, comme elle s’est égarée lors de la dissolution des « Comités antilibéraux » de base qui s’étaient constitués et l’avaient emporté en 2005 contre le Projet de Constitution européenne, lors du refus entre 2012 et 2017 de rassembler à la base dans le « Front de Gauche » les simples citoyens ne souhaitant pas entrer dans l’un des partis le composant, puis en menant une campagne très « réservée » pour J.L. Mélenchon, puis très critique lors des législatives pour des raisons incertaines.
Au lieu d’essayer d’être les plus militants les plus actifs et inventifs et donc les « meilleurs » au sein des 7 millions de citoyens ayant voté Mélenchon, en stimulant des groupes de base, ils se sont coupés pour les législatives des électeurs récemment conquis et parfois arrachés au F.N, dès lors qu’ils n’étaient pas associés à La France Insoumise.
Ces dirigeants ont opté pour une position de repli à la fois sectaire et opportuniste, en comptant une fois de plus que sur quelques alliances ici ou là avec les restes du P.S et des Verts, et ailleurs avec la France Insoumise, la gestion de Paris en étant le modèle, effectivement relativement satisfaisant. Faute d’une volonté de conquête et évidemment d’un scrutin proportionnel les élections législatives n’ont pas confirmé le succès de J. L. Mélenchon aux présidentielles.
Pour le P.C.F le plus grave n’est pas la perte de la plupart de ses députés (dont la discipline de groupe avait d’ailleurs disparu), mais une orientation prudente et craintive, comme si La France Insoumise était perçue comme une « aventure politique » dangereuse par sa radicalité. Qu’est devenu le parti révolutionnaire d’antan, qui semble accablé par trop de défaites accumulées ?
 Quatrième constat : le F.N, roue de secours éventuelle
Quant au F.N, l’échec relatif des présidentielles, qui a entraîné un plus grand échec aux législatives, a fait surgir les clivages traditionnels des mouvements fascisants qui ont, par exemple, éclaté au sein du fascisme italien et du nazisme dans les années 1930-1940 : le courant « national-social » de Philippot est évidemment contesté, comme ont été éliminés ces mêmes courants en Italie et en Allemagne, avec l’appui du conservatisme « classique ».
Pour les « Frontistes », néanmoins, rien n’est perdu, s’ils se rallient, comme leurs prédécesseurs historiques, aux compromissions « utiles ». Le F.N demeure en effet une ultime « roue de secours » si la solution Macron s’avérait dans quelques années un nouvel échec pour le monde des affaires qui n’a aucune préoccupation démocratique réelle. Nul ne souhaite cette solution « brutale », susceptible de provoquer des réactions contraires dangereuses pour « l’ordre » économique. Mais s’il fallait en passer par là, comme on l’a vu dans le passé, un nouveau syncrétisme affairiste de la droite et du néofascisme pourrait « servir ». Les scrupules n’ont jamais perturbé le monde de l’argent.
En bref, l’Histoire continue….. au sein des institutions d’une V° République usée, bien sûr, mais surtout demain et après-demain dans les entreprises, les lieux de cultures, et la rue.
Robert CHARVIN

vendredi 5 avril 2019

Répression et intimidation policière au service du grand capital : témoignage édifiant de deux femmes gilets jaunes...



Coco Fuchs

Bordeaux 30 mars..Bon faut quand même que je vous raconte ma mésaventure d'aujourd'hui..je precise je suis une femme ...bref.. alors que la manif se passer plutôt bien la dispersion à la lacrymo et à la grenade assez brutale par les crs à commencé..pris en chasse dans les petites rue par les crs a coups de flash ball on essaye de s'échapper tant bien que mal. Mais sans résultat.. ils sortent de partout, a bout de souffle..trop tard...la bac bloquent le.passage direct par devant je suis cuite je lève les bras direct en guise de pacifisme ...et la jackpot...deux mec se font defoncer devant moi a coup de matraque ( lun deux chantant sa chanson révolutionnaire jusquau bout dla matraque ma limite fait chialer) je savais pas ou regarder et la...bam roger le cowboy de la bande de bac a sable me met contre un mur et me cris gentiment
_" tu vide ton sac dessuite ou jte tarte la gueule cest ca que tu veux ?!!
J'obeis vide mon sac et il voit ma go pro me demande de La jeter parterre..
Je continue a m'executer...
Mon amie arrive pour pas me laisser seul dans ma merde mais elle se fait plaquer au mur de son côté a son tour..
- tu fou quoi ici hein tu vien casser du flic cest ça!( toujour en hurlant devant moi a mintimider)
- non moi jsuis venu manifester pour mes droits
- et pour casser du flic hein!?
_non je repete je suis pacifiste..
Il attrape ma go pro et me dit et ca cest quoi hein ta filmer quoi!? Je lui répond ben j'ai filmer la manif ya rien d'exceptionnel et en plus ca na pas marcher.
Le mec bataille 15 ans avec ma go pro pour finir de me demander de l'alumer et la il regarde 2 seconde la gopro lève le regard et me met une grande tarte dans la gueule( un joli revers) (moi toujours bras levé contre le mur) et me dit et ca cest quoi ca hein ca t'amuse hein?!Les passant et temoins médusés,ses collègues amusés.... Je lui repond toute tremblante qu'il a qu'à prende ma carte sd et me laisser tranquille... ca lui convient aparement..., il enlève ma carte sd jete mon matos au sol et La garde..un chef arive me fait baisser les bras essayant peut etre d'apaiser son colegue, on fouille mon téléphone on prend photo de ma pièce d'identité et de moi face et profil on me pose des questions d'où je vis etc comme.une terroriste.bref le mec me dit range tes affaires et il se met limite front a front avec moi et me dit; écoute moi bien jte donne une chance une seul chance de repartir chez toi si jte vois rejoindre la manif ou que jte recroise tu vas passer un sal quart dheure en garde vu jtaurais prevenu ta compris!?...( toujour aussi aimable bien-sûr)
-🤔Hum ok a samedi prochain alors..
Je repars et la je vois une 20 ene de personne agenouillées au sol face contre le mur en train de se faire malmenés..
Vive la france.🙄pays des droits de lhomme.. et de La femme hein 😑#videoscomprometantes
#destructiondepreuves#humiliation.... #LESFEMMESNELACHERONSPAS!!!

lundi 4 février 2019

Après Macron l'éborgneur, Macron... La Brute. Par Michel Onfray


“Je suis le fruit d’une forme de brutalité de l’Histoire.” Macron, le 13 février 2018, devant la presse présidentielle.
Certes, l’État définit bien ce Moloch qui dispose du monopole de la violence légale: mais pour quoi faire? Sauf irénisme radical, la nature humaine étant ce qu’elle est, il n’est en effet pas question d’imaginer un monde dans lequel on n’aurait plus besoin d’armée ou de police, de tribunaux ou de prisons, de loi et de droit. Si l’on estime qu’un violeur n’est pas un violé, un agresseur un agressé, un voleur un volé, un pilleur un pillé, un frappeur un frappé, il faut bien qu’une série de mécaniques sociales permette d’appréhender le violeur, l’agresseur, le volé, le frappeur afin de le déférer aux tribunaux qui jugent des faits en regard de la loi et du droit, et envoient la personne jugée coupable purger sa peine au nom de la réparation du violé, de l’agressé, du volé, du pillé, du frappé, mais aussi dans la perspective de protéger d’autres citoyens de la dangerosité de ces délinquants. Qu’il existe des circonstances aggravantes ou atténuantes, que chacun, quel que soit ce qu’on lui reproche, ait droit à la défense, puis à la réparation une fois la peine accomplie, tout cela est acquis.
La violence légale suppose qu’elle puisse être utilisée afin de maintenir la légalité -ce devrait être une lapalissade… Or, quand, mi-septembre 2018, les gilets-jaunes font savoir, au début de leur colère, que leur pouvoir d’achat ne leur permettra pas de payer des taxes supplémentaires que le pouvoir inflige en augmentant le prix des carburants à la pompe, ils ne mettent pas en péril la démocratie et la République puisqu’ils en appellent aux articles 13 et 14 de la Déclaration des droits de l’homme et, ne l’oublions pas, du citoyen. Par leur mouvement, ils revendiquent l’un de ces droits que ce texte majeur leur accorde. Je l’ai déjà signalé, mais rappelons en effet que l’article 13 de la Déclaration des droits de l’homme dit ceci: “Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses de l’administration, une contribution commune est indispensable; elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés.” Et l’article suivant, ceci: “Les citoyens ont le droit de constater par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée.” Les gilets-jaunes n’ont pas refusé l’impôt, comme la propagande médiatique le rabâche depuis des semaines afin de les assimiler aux populismes fascisants, mais ils font juste savoir qu’ils n’ont plus financièrement les moyens de les payer! D’un point de vue gouvernemental, une réponse appropriée aurait permis d’étouffer la colère dans l’œuf. Au lieu de cela, la riposte a été tout de suite belliqueuse: c’est l’origine de la violence.
Ce bellicisme a pris la forme que l’on sait: des éléments de langage du pouvoir macronien ont été fournis puis abondamment relayés par les “élites”: le mouvement des gilets-jaunes était une jacquerie d’extrême-droite, une revendication populiste qui sentait sa chemise brune, un mouvement qui puait le “facho”. BHL le fit savoir illico en même temps que… Mélenchon et Clémentine Autain, Coquerel et la CGT qui rejoignaient ainsi dans leur concert populicide tous les éditorialistes de la presse maastrichtienne.
Macron n’est pas bien malin, car Pompidou mit fin à Mai 68 avec un cynisme qui aurait pu l’inspirer: deux inconnus à l’époque, il s’agit d’Henri Krasucki de la CGT, donc du PCF, et Jacques Chirac, alors secrétaire d’Etat à l’emploi auprès du ministre des Affaires sociales, se rencontrent dans le cabinet d’un avocat communiste. Chirac dira qu’il s’agissait d’une chambre de bonne et prétendra qu’il s’y était rendu armé… Il y aura plusieurs réunions avant qu’officiellement le sécrétaire général de la CGT, Georges Séguy, et les autres syndicats ne rencontrent Chirac et… Balladur, alors conseiller de Chirac, pour préparer ce qui deviendra les Accords de Grenelle. La négociation a grandement payé: hausse des salaires spectaculaires, augmentation du SMIC sans précédant, réduction de la durée hebdomadaire du temps de travail, élargissement du droit syndical, coup de pouce aux allocations familiales, augmentation de la prestation offerte aux personnes âgées, paiement des journées de grève, baisse du ticket modérateur de la sécu. La CGT revient auprès de sa base avec ces propositions: les ouvriers refusent; les accords signés unilatéralement par le pouvoir sont tout de même appliqués -déjà la collusion des pouvoirs gouvernementaux et syndicaux, les fameux corps intermédiaires. Le travail reprend quelques jours plus tard. Le pouvoir joue sur l’inflation: deux ou trois ans après, les avantages consentis disparaissent avec l’augmentation du coût de la vie. Exit Mai 68! Leçon de cynisme politique, mais également leçon sur le cynisme de ce qu’il est donc convenu d’appeler les corps intermédiaires: le pouvoir néo-gaulliste et le pouvoir néo-communiste se séparaient moins sur leurs options politiques qu’ils ne se rassemblaient sur ce fromage qu’est toujours la représentation qui permet de laisser croire au peuple qu’on travaille pour lui alors qu’on œuvre bien souvent à ses dépens pour sa seule boutique.
Revenons aux gilets-jaunes: Macron fait annoncer par son premier ministre un moratoire sur le prix de l’essence début décembre. Mais un moratoire est la formule qui permet de reculer pour mieux sauter -en l’occurrence: sauter par-dessus les élections européennes pour lesquelles, chacun l’a désormais bien compris, le président de la République est en campagne. C’est la raison pour laquelle il instrumentalise la crise des gilets-jaunes pour son propre compte et celui du camp maastrichtien. Il n’y a pas d’autres raisons à son Grand Débat national puisqu’il a bien pris soin d’en donner la règle du jeu dès le départ: on parle -enfin: il parle-, mais pas question de changer de cap. Pourquoi donc parler? A quoi bon? Pour quoi faire?
Après l’annonce d’un moratoire pour signifier qu’on accorde un délai avant d’actionner tout de même la guillotine, première violence symbolique, il y a eu l’assimilation par le président de la République des gilets-jaunes à “une foule haineuse” constituée d’antisémites, d’homophobes, de racistes lors des vœux de 2019, ce fut la deuxième violence symbolique. Elle a été suivie par une troisième avec cette annonce de LA solution avec un Grand Débat national doublé du refus d’un changement de cap. D’autres violences sont depuis régulièrement infligées. Ainsi avec cette série de gifles distribuées au grès de ses apparitions publiques: une quatrième à la galette des rois quand le prince fait savoir que tous les Français n’ont pas le goût de l’effort en laissant entendre que c’est le cas des gilets-jaunes (11 janvier 2019); une cinquième lors d’un meeting présenté comme un débat, quand il affirme, que, parmi certains qui touchent les minimas sociaux, “il y en a qui déconnent” (15 janvier 2019) en n’ignorant pas que cette catégorie sociologique est surreprésentée chez les gilets-jaunes; une sixième en faisant savoir de façon quelque peu méprisante, toujours lors d’un de ces meetings de campagne maastrichtien, que “la vraie réforme, elle va avec la contrainte, les enfants! C’est pas open bar. Le bar, c’est le nôtre.” (24 janvier 2019 à Bourg-de-Péage) -la vraie réforme, c’est donc la sienne, pas celle des gilets-jaunes; les “enfants” qu’on toise de façon méprisante, ce sont ces mêmes gilets-jaunes; et la mention du bar, c’est encore aux GJ que l’image s’adresse, on ne peut mieux dire que, pour le chef de l’Etat, les gilets-jaunes sont de faux réformateurs qui pensent comme des enfants assimilés à des piliers de bistrot…
Ces violences symboliques sont copieusement démultipliées par le pouvoir médiatique maastrichtien. On l’a vu. Il s’agit d’assimiler les gilet-jaunes à des gens violents et tout ce qui peut illustrer cette thèse se trouve savamment mis en images et en mots par les médias qui se contentent de relayer les éléments de langage venus de la cellule communication de l’Elysée, de celle de Matignon ou bien encore de celle du ministère de l’Intérieur. Macron est un enfant-roi colérique et intolérant à la frustration, Edouard Philippe un animal à sang froid bien cravaté, propre sur lui et poli, Castaner un gouailleur ayant gardé quelques habitudes de son ancienne fréquentation du milieu marseillais, mais c’est le même discours: les gilets-jaunes sont violents, ils attaquent la République, y compris avec un transpalette moins gros qu’une voiture sans permis, ils mettent en péril la démocratie, ils annoncent une révolution néo-fasciste… BHL prête sa chemise à ces discours. Les éditorialistes pensent comme cette chemise. D’autres “intellectuels” offrent une partie de leur anatomie à cette même chemise.
Cette violence symbolique, dont le bras armé est constitué par les médias du système, se double d’une violence policière. On sait que les mots tuent, mais pour ce faire, il leur faut des acteurs violents: le pouvoir en dispose avec un certain nombre de gens de justice et de gens de la police qui, sachant qu’ils bénéficient d’une couverture venue du ministère de l’Intérieur, donc de Matignon, donc de l’Elysée, donc d’Emmanuel Macron, s’en donnent à cœur joie.
Je me suis retrouvé sur un plateau de télévision avec Jean-Marc Michaud, qui a perdu un œil à cause d’un tir de flash-ball. Il a dit toute sa colère contre le tireur -et je le comprends. C’est le premier mouvement, quand on a été violenté, de vouloir riposter de la même manière. On reçoit un coup, on n’a pas envie d’autre chose que de le rendre au centuple. Le cerveau reptilien fait la loi tant que le cortex n’effectue pas son travail.
Certes, il y a une responsabilité du tireur: mais si ce tireur sait qu’il aura des comptes à rendre à la justice si sa hiérarchie lui reproche de s’être mal comporté en ne respectant pas les procédures -dont celle, majeure, de ne jamais viser la tête…-, alors il se comportera probablement autrement.
Mais, quand on sait pouvoir bénéficier de l’impunité du pouvoir, alors on tire ou on tabasse sans état d’âme et, pour l’avoir constaté par moi-même à Caen, avec certains spectateurs de ces opérations, une jubilation non feinte à cogner, taper, tabasser, projeter violemment au sol, menotter, mais aussi, dans certains cas sur lesquels je me penche ces temps-ci: dénuder et palper…
J’ai déjà dit ailleurs que je supposais que certains policiers noyautaient les casseurs pour nourrir la thèse du pouvoir selon laquelle tous les gilets-jaunes sont violents. Après que j’ai donné cette information, d’aucun parmi les gilets-jaunes m’ont fait savoir par courrier qu’ils en détenaient les preuves. Je reviendrai sur ce sujet le moment venu.
Mais sans se focaliser sur ce cas particulier, il suffit de lire, sous la plume du maire divers droite, donc pas un gauchiste, Xavier Lemoine, une intéressante information. Il affirme dans Le Figaro qu’en tant que maire de Montfermeil, il a constaté que “la police a moins réprimé les émeutes en banlieues en 2005 que les Gilets Jaunes” (29 janvier 2019). Tout est dit.
Le maire constate qu’en 2005 il n’y a eu aucun mort et peu de blessé parmi les émeutiers bien que ces derniers aient choisi la violence comme unique moyen d’expression. Il en donne la raison: la police avait alors choisi une opération de maintien de l’ordre et non, comme Macron, une logique de répression. Or, maintenir l’ordre n’est pas réprimer. Ce sont deux choix politiques extrêmement différents idéologiquement, politiquement, stratégiquement, tactiquement -et aussi moralement. Emmanuel Macron a sciemment choisi de réprimer et non pas de maintenir l’ordre. Le chef de l’Etat n’a donc pas voulu contenir les violences revendicatives mais déchaîner les violences d’Etat. C’est à dessein.
Xavier Lemoine constate que le choix du maintien de l’ordre vise, comme les mots l’indiquent, à chercher avant tout à maintenir l’ordre, donc à éviter le désordre. J’y reviens: on ne me fera pas croire que laisser dépaver l’avenue des Champs-Elysées sous les objectifs des caméras de BFMTV pendant presque une heure ne témoigne pas du fait que le forces de l’ordre n’avaient pas eu pour consigne d’empêcher le désordre, c’était facile à faire sans violence, mais, au contraire, de le favoriser en laissant ces pavés devenir des projectiles en attente de leurs cibles humaines ou matérielles…
Parlant de sa ville, Xavier Lemoine dit: “En 2005, la totalité (sic) des revendications se sont exprimées par la violence. Or, à l’époque, les forces de l’ordre ont adopté le mode d’intervention le plus approprié qui soit pour faire retomber cette violence. D’un point de vue technique, leur attaque a été souple et remarquable. Alors qu’ils étaient pris pour cibles par les émeutiers, policiers et gendarmes ont montré une grande retenue dans l’usage de la force. Aujourd’hui, au contraire, nul ne peut prétendre que toutes les revendications des ‘gilets jaunes’ s’expriment par la violence. En outre, en 2005, il n’y avait aucune femme parmi les émeutiers, alors que les femmes sont présentes massivement dans les rangs des ‘gilets jaunes’. Ne pas le prendre en compte, c’est se priver d’un élément d’analyse fondamental. Contrairement à ce que la puissance des images peut laisser penser, la majorité des ‘gilets jaunes’ ne participe pas aux violences condamnables commises lors de ce mouvement. Pourtant, depuis le samedi 8 décembre, les forces de l’ordre privilégient la répression, et non le maintien de l’ordre.” Au journaliste qui lui demande de préciser ce qui distingue maintien de l’ordre et répression, Xavier Lemoine répond: “Le maintien de l’ordre consiste d’une part à permettre à une manifestation de s’écouler de la manière la plus pacifique qui soit, et d’autre part contenir la violence en vue de la faire diminuer. Cet objectif n’interdit pas aux policiers d’intervenir contre des personnes déterminées à des actes de violence” -je songe à ceux qui dépavent l’avenue des Champs Elysées…
Il poursuit: “Mais il est toujours laissé aux manifestants pacifiques des portes de sortie. Les intéressés peuvent ainsi quitter les lieux quand ça dégénère. La répression, elle, consiste à en découdre contre des groupes sans faire nécessairement la distinction entre les individus violents et les manifestants paisibles, qui peuvent se trouver loin d’eux. Or, dans la crise actuelle, les forces de l’ordre recourent trop souvent aux ‘nasses’, qui l’empêchent les personnes encerclées de quitter les lieux. Il est facile alors de faire des amalgames entre des manifestants très différents. Parmi les éborgnés, combien avaient cassé des vitrines, retourné des voitures, pillé des magasins? De même, le souci de différencier les casseurs ‘confirmés’ et les primo-délinquants devrait être beaucoup plus net.” Pour Xavier Lemoine, les forces de l’ordre obéissent à un pouvoir qui a choisi la répression et la brutalité. Elles obéissent. Le responsable, donc le coupable, est celui qui donne l’ordre. Et, comme on ne peut imaginer que Castaner ou Philippe prennent la décision seuls, c’est au chef de l’Etat qu’il faut imputer le choix de la répression, donc chaque blessure infligée. Quand ce même chef de l’Etat affirme éhontément en Egypte que les forces de l’ordre n’ont causé aucun mort alors qu’on leur doit celle de madame Redoine à Marseille, il ment. Et il est personnellement responsable de cette mort [1]. La brute, c’est lui.
Lisons encore Xavier Lemoine: “Je n’incrimine en rien les forces de l’ordre, qui obéissent, comme il est naturel, aux instructions du ministre de l’Intérieur. Mais je blâme ces instructions, qui me paraissent traduire une volonté de monter aux extrêmes, d’accroître la violence pour justifier une répression. Je n’ai aucune complaisance pour les violences préméditées des casseurs ou des groupuscules extrémistes. Mais la responsabilité du politique est aussi de savoir désamorcer un cri de détresse, au lieu de l’alimenter en diabolisant les ‘gilets jaunes’. Jamais les gouvernants, en 2005, n’ont tenu des propos aussi méprisants envers les émeutiers d’alors. Actuellement, une partie importante des violences émane de manifestants sans casiers judiciaires, désespérés et chauffés à blanc. Ils se sentent provoqués par la rigidité de la riposte de la police. La dynamique de foule aidant, ils se ‘radicalisent’. Leur réflexe vital s’exprime de façon brutale. En 2005 aucune manifestation n’avait été déclarée en préfecture et toutes dégénéraient en émeutes. Pourtant, à l’époque, en Seine-Saint-Denis, il n’y a eu aucune charge de CRS, ni de policiers à cheval. Aujourd’hui, si. Voilà quatorze ans, les forces de l’ordre n’ont pas recouru au tir tendu, à l’horizontal, à face d’homme et à courte distance. Aujourd’hui, si. Pourquoi ces deux poids, deux mesures de l’Etat entre les émeutes urbaines de 2005 et les scènes d’émeutes des ‘gilets jaunes ‘? Je ne juge pas que les forces de l’ordre ont été laxistes en 2005 ; j’affirme qu’elles sont trop ‘dures’ aujourd’hui.”
Que le président Macron ait choisi la ligne dure de la répression contre la ligne républicaine du maintien de l’ordre est donc avéré. Il a donc à son service la presse maastrichtienne, autrement dit les médias dominants, dont ceux du service public audiovisuel, il a mis à son service la police, l’armée, donc les forces de l’ordre, il a également essayé d’y adjoindre la machine judiciaire. Ce dont témoigne un article du Canard enchaîné (30 janvier 2019) intitulé “Les incroyables consignes du parquet sur les gilets jaunes”, qui rapporte dans le détail comment le ministère dit de la Justice a communiqué par courriel avec les magistrats du parquet de Paris sur la façon de traiter les gilets-jaunes: après une arrestation, même si elle a été effectuée par erreur, il faut tout de même maintenir l’inscription au fichier du traitement des antécédents judiciaires (TAJ), y compris “lorsque les faits ne sont pas constitués”. Le courrier précise également qu’il faut ficher, même si “les faits sont ténus” et même dans le cas avéré “d’une irrégularité de procédure”! Dans ces cas-là, arrestation par erreur, infraction non motivée, irrégularité de procédure, il est conseillé de maintenir les gardes à vue et de ne les lever qu’après les manifestations du samedi afin d’éviter que les citoyens fautivement interpellés puissent exercer leur droit de grève, faut-il le rappeler, un droit garanti par la Constitution? Alinéa 7 du préambule…
Ajoutons à cela que le projet de loi dit “anti casseurs” proposé par Macron se propose purement et simplement d’instaurer une présomption de culpabilité à l’endroit de quiconque serait suspecté d’être sympathisant de la cause des gilet jaune. Suspecté par qui? Par la même justice à laquelle le pouvoir demande, premièrement, de conserver en garde à vue une personne même arrêtée par erreur, deuxièmement, de ne la relâcher qu’après la fin des manifestations, troisièmement, d’agir de même y compris dans le cas d’une erreur de procédure, quatrièmement, de ne pas se soucier du fait que les faits soient avéré, la ténuité suffisant pourvu que la justice macronienne soutenue par la police macronienne elle-même au ordre de l’idéologie macronienne, qui est purement et simplement celle de l’Etat maastrichtien, aient décidé qu’il en soit ainsi. Mélenchon a pu parler à ce propos du retour de la lettre de cachet, il n’a pas tort sur ce sujet.
La violence généalogique, celle qui s’avère fondatrice des premières revendications des gilets-jaunes, c’est d’abord et avant tout celle qu’impose le système politique libéral installé de façon impérieuse par l’Etat maastrichtien depuis 1992. Quand Macron dit que les racines du mal sont anciennes, il ne le sait que trop, car il est l’un des hommes dont la courte vie a été entièrement consacrée à l’instauration de ce programme libéral qui s’avère fort avec les faibles, on le voit dans les rues depuis douze semaines, et faible avec les forts, on le constate avec la législation qui leur est favorable -de la suppression de l’ISF au refus de s’attaquer aux paradis fiscaux en passant par la tolérance du fait que les GAFA échappent à l’impôt.
La violence de cet Etat maastrichtien sur les plus faibles, les plus désarmés, les moins diplômés, les plus éloignés de Paris ou des mégapoles françaises; la violence de cet Etat maastrichtien sur les plus précaires en tout, sur les gens modestes qui portent tout seul le poids d’une mondialisation heureuse pour d’autres qui les conchient à longueur d’apparitions médiatiques; la violence de cet Etat maastrichtien sur les oubliés des nouvelles compassions du politiquement correct; la violence de cet Etat maastrichtien sur les femmes seules, les mères célibataires, les veuves aux pensions de retraite amputées, les femmes contraintes de louer leur utérus pour qu’on y dépose un sperme mercenaire, les victimes des violences conjugales surgies de la misère, les jeunes garçons ou les jeunes filles qui se prostituent pour payer leurs études; la violence de cet Etat maastrichtien sur les ruraux privés jour après jour du service public que leurs impôts indirects financent pourtant; la violence de cet Etat maastrichtien sur les paysans qui se pendent tous les jours parce que la profession de foi écologiste des maastrichtiens urbains ne s’encombre pas d’écologie quand il s’agit de l’assiette des Français qu’ils remplissent de viandes avariées, de produits toxiques, de chimie cancérigène, d’aliments en provenance du bout de la planète sans souci de la trace carbone et qui peuvent même être bios; la violence de cet Etat maastrichtien sur les générations d’enfants crétinisés par une école qui a cessé d’être républicaine et qui laisse aux seuls filles et fils de la possibilité de s’en sortir non pas grâce à leur talents, mais avec l’aide du piston de leurs familles bien nées; la violence de cet Etat maastrichtien qui a prolétarisé des jeunes n’ayant plus pour seul espoir que la sécurité de l’emploi du policier, du gendarme, du militaire ou du gardien de prison et dont le métier consiste à gérer par la violence légale les déchets du système libéral; la violence de cet Etat maastrichtien sur les petits patrons, les commerçants, les artisans qui ignorent les vacances, les loisirs, les week-end, les sorties -ces violences là, oui, sont les violences premières. Ce sont celles qui n’ont pas généré de violence, mais juste une première manifestation contre l’augmentation du plein d’essence.
La réponse du pouvoir, donc de Macron, à cet aveu de pauvreté des pauvres a été tout de suite la criminalisation idéologique. Les médias aux ordres ont crié au loup fasciste. Depuis plusieurs mois, c’est leur pain quotidien: selon les riches qui les gouvernent, les pauvres seraient donc antisémites, racistes, homophobes, violents, complotistes -“salauds” dit-même BHL chez Ruquier. C’est la vielle variation sur le thème: classes laborieuses, classes dangereuses. C’est l’antienne de tous les pouvoirs bourgeois quand ils ont peur.
Le pouvoir de l’Etat maastrichtien manœuvre assez bien pour que, jusqu’à ce jour, sa responsabilité ne soit jamais mise en cause! C’est pourtant lui le problème! C’est tellement lui le problème que Macron veut en faire la solution en expliquant que le problème de l’Europe libérale; c’est qu’il n’y en a pas assez alors que les gilets-jaunes lui disent justement qu’il y en a trop -non pas d’Europe, mais de libéralisme.
Dès lors, le chef de l’Etat mobilise les médias qui désinforment, la police qui traque le manifestant, la justice qui les coffre sévèrement, la prison qui les parque quand l’hôpital ne les soigne pas après tabassages. A partir de quel moment comprendra-t-on que nous disposons là des pièces d’un puzzle despotique?
Michel Onfray
_https://www.les-crises.fr/la-brute-par-michel-onfray/_______________________________
[1] Pour mémoire :
https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/gilets-jaunes-ce-que-l-on-sait-de-la-mort-d-une-octogenaire-blessee-par-une-grenade-lacrymogene-a-marseille_3084379.html
Source : Michel Onfray, février 2019