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lundi 24 avril 2017

1er tour des élections présidentielles françaises : analyse de François Asselineau, Président de l'UPR / 1st tour of the French presidential elections: François Asselineau's analysis, President of the UPR


Excellente analyse de Mr Asselineau, enfin, de mon point de vue.

à propos de Macron notamment, c'est un peu la version française de Clinton : un danger pour la paix avec les Russes et donc la paix mondiale.







source : https://youtu.be/Tza2xyRubBY



source : https://francais.rt.com/opinions/37561-francois-asselineau-upr-presidentielle-france-foncer-vers-desastre

samedi 21 janvier 2017

Mélenchon : les relations Usa - Russie - Chine / Mélenchon : relations between Usa, Russia and China

Je relaie cet article pour les changements géostratétiques en cours ... Christophe

Je mets cette vidéo pour le début, sur les agissements de France Inter… O.Berruyer
Source : Youtube, Jean-Luc Mélenchon, 13-01-2017
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Dans ce 14e épisode de la revue de la semaine, Jean-Luc Mélenchon évoque quatre sujets : Donald Trump et les relations américaines avec la Chine et la Russie, François Fillon qui dit qu’il n’y aurait pas internet en France sans lui, le CAC 40 qui se gave et enfin France inter qui a failli supprimer la chaîne youtube de Jean-Luc Mélenchon…
***LE SOMMAIRE***
00:00 : France Inter a failli supprimer la chaîne de Jean-Luc Mélenchon
03:15 : Pas d’internet sans François Fillon ?
04:28 : Donald Trump et les relations américaines avec la Chine et la Russie
15:35 : Le CAC 40 se gave
18:05 : Fin et conclusion
***LES LIENS***
– François Fillon contre les fonctionnaires de France Télécom: où sont VRAIMENT les compétences ? : http://www.huffingtonpost.fr/sebastie…
– Donald Trump prend le risque d’une crise avec la Chine en parlant avec Taïwan : http://www.lefigaro.fr/international/…
– Les premiers chars américains débarquent en Europe pour se déployer à l’est : http://www.rtbf.be/info/monde/detail_…
– Bourse : les dividendes records du CAC 40 : http://www.lesechos.fr/finance-marche…
Source : Youtube, Jean-Luc Mélenchon, 13-01-2017
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mardi 1 novembre 2016

Quelques articles édifiants à propos d'une possible 3ème guerre mondiale et du rôle de l'empire américain / Some edifying articles about a possible 3rd world war and about the role of the American empire

Pour rappel, selon nos médias, la Russie veut la guerre... Regardez comme leurs frontières se rapprochent dangereusement des bases militaires de l'otan. 

russie-guerre


Collision historique : US–IIIe Reich hystériques


Appréciez, avec plus de soixante-quinze ans d’écart, la similitude de la forme et du fond de ces deux vidéos sous- titrées en français

La première concerne un discours prononcé le 4 octobre 2016 par l’un des plus hauts gradés de l’armée des États-Unis, le ci-devant général Mark A. Milley, chef d’état-major.
La seconde concerne un discours prononcé par Adolf Hitler à Berlin le 30 juin 1940 en réponse aux critiques des pays alliés occidentaux au sujet de ses agressions en Europe.


source : http://lesakerfrancophone.fr/collision-historique-us-iiieme-reich-hysteriques

Guerre froide aujourd’hui, demain et jusqu’à la fin du monde

wp-russia
“La Russie suspectée de manipuler les élections. Les États-Unis enquêtent sur un plan visant à semer le doute parmi les électeurs.” (“Russia suspected of election scheme. U.S. probes plan to sow voter distrust.”)
Telle est la Une de la première page du Washington Post du 6 septembre. Réfléchissez : l’élection que les Américains sont contraints d’endurer, rongés par l’embarras, se demandant s’ils ne doivent pas émigrer, renoncer à leur citoyenneté ; une élection qui fait vomir les pères fondateurs qui se retournent dans leur tombe… tout ça parce que les diables russes sèment le doute parmi les électeurs. Qui l’aurait cru ?
Mais bien sûr, c’est comme ça que sont les communistes – Oh pardon, ils ne sont plus communistes ! Alors que sont-ils ? Ah oui, ils ont toujours cette horrible vieille idée que les gens honnêtes de par le monde ne peuvent que condamner – ils veulent s’opposer à la domination du monde par l’Amérique. Quel culot !
La première Guerre froide a effectué une lobotomie chez les Américains, et a remplacé leur matière grise par de la matière virale anti-communiste, provoquant ainsi plus de 70 ans de stupidité nationale.
Pour tous ceux d’entre vous qui ont manqué cet évènement amusant, j’ai une bonne nouvelle : la Guerre froide N°2 est là, plus grande et plus stupide que jamais. La Russie et Vladimir Poutine sont à chaque occasion et automatiquement vilipendés pour toutes sortes de vilénies. L’histoire qui suit le titre ci-dessus du Washington Post ne prend même pas la peine d’inventer quelque chose qui pourrait constituer un semblant de preuve de ce qu’il avance. Le journal présente une accusation, en faisant remarquer toutefois que “La communauté du renseignement ne dit pas qu’elle a des preuves définitives d’une telle manipulation, ou qu’il existe des plans russes pour la commettre.” Mais le titre de la page Une en fait office.
De même, dans son débat contre Donald Trump, Hillary Clinton a accusé la Russie de toutes sortes de piratages d’ordinateurs. Même Trump, qui n’est pas habituellement un maniaque de la précision, l’a défiée de pouvoir fournir le moindre soupçon de preuve. Elle n’avait rien à proposer.
De toute façon, tout ceci n’est que diversion. Ce n’est pas le piratage en tant que tel qui inquiète l’establishment, c’est la révélation de leurs mensonges qui les fait grimper au mur. Le piratage du Comité national démocrate à la veille de la convention du parti révéla une quantité de courriers électroniques internes embarrassants, contraignant la présidente du comité Debbie Wasserman Schultz à la démission.
Le 12 septembre, on pouvait lire dans le Post qu’un médecin connu avait demandé que Clinton subisse des examens pour déceler d’éventuels poisons à la suite de son malaise à New York : “Je n’ai confiance ni en M. Poutine ni en M. Trump. Avec ces deux-là tout est possible.”, avait déclaré ce bon docteur.
L’on pourrait donner de nombreux autres exemples des préjugés puérils du Post contre la Russie. L’un des sujets les plus communs a été la Crimée. “L’invasion” de la péninsule de Crimée en Ukraine par Moscou en février 2014 est constamment citée comme une preuve de la politique étrangère belligérante et expansionniste de Moscou, d’où ressort la nécessité pour Washington d’alimenter une fois de plus le budget monstrueux de la défense. Mais l’on n’a jamais rappelé que la Russie a réagi à un coup d’État soutenu par les États-Unis qui avait renversé le gouvernement de l’Ukraine démocratiquement élu à la frontière de la Russie, et l’avait remplacé par un régime où les néo-nazis, complets avec Swastika, se sentent tout à fait chez eux. La Russie l’a “envahie” pour venir en aide aux Ukrainiens de l’Est dans leur résistance à ce gouvernement, et n’a même pas eu à franchir la frontière dans la mesure où elle détenait déjà une base militaire sur place.
Voilà des décennies que L’OTAN (= USA) encercle la Russie. Le Ministre des Affaires étrangères russe, Sergei Lavrov, a saisi l’extrême impudence de ce fait dans sa remarque du 27 septembre 2014 : “Excusez-nous d’exister au milieu de vos bases.”
Par contraste, voici un mot du secrétaire d’État des États-Unis, John Kerry : “L’OTAN n’est une menace pour personne. C’est une alliance défensive. Elle est simplement destinée à assurer la sécurité. Elle n’est pas dirigée contre la Russie ou contre qui que ce soit.” [1]
Les exercices militaires de l’OTAN dans cette région sont fréquents, presque permanents. L’encerclement de la Russie est presque complet à l’exception de la Géorgie et de l’Ukraine. En juin, le Ministre des Affaires étrangères d’Allemagne, Frank-Walter Steinmeier, a scandaleusement accusé l’OTAN de bellicisme à l’égard de la Russie. Comment réagiraient les États-Unis si les Russes provoquaient un coup d’État au Mexique ou au Canada et le faisaient suivre d’exercices militaires dans la région ?
Depuis la fin de la Guerre froide, l’OTAN a désespérément cherché une raison pour justifier son existence. Leur problème peut être résumé par une question : Si l’OTAN n’avait jamais existé, quels arguments pourrait-on donner pour la créer aujourd’hui ?
L’arrogance incroyable de la politique des États-Unis en Ukraine a été incarnée à la perfection par la remarque de Victoria Nuland, Secrétaire adjointe au Département d’État en réaction à une possible objection de l’Union européenne sur le rôle des États-Unis en Ukraine : “L’Union Européenne, on l’emmerde,” a-t-elle déclaré de manière charmante.
Contrairement aux États-Unis, la Russie ne cherche pas à dominer le monde, ni même à dominer l’Ukraine, ce que Moscou pourrait faire facilement, si elle le désirait. Et d’ailleurs l’Union soviétique n’a pas entrepris de dominer l’Europe de l’Est après la Seconde Guerre mondiale. Il faut se rappeler que l’Europe de l’Est est devenue communiste parce qu’Hitler, avec l’approbation des Occidentaux, s’en était servie comme autoroute pour envahir l’Union soviétique en vue d’éliminer définitivement le bolchévisme, et que pendant les Première et Seconde Guerres mondiales, les Russes ont perdu environ 40 millions de victimes parce que l’Occident avait par deux fois utilisé cette autoroute pour envahir la Russie. Pas étonnant qu’après la Seconde Guerre mondiale les soviets aient voulu fermer cette autoroute.
La campagne du Washington Post pour décrire la Russie comme l’ennemi est implacable. Encore le 19, nous pouvions lire dans ses colonnes : “Les services de renseignement US et les services de police procèdent à une enquête sur ce qu’ils voient comme une vaste opération secrète de la Russie aux États-Unis pour discréditer les prochaines élections présidentielles et les institutions politiques des États-Unis, ont annoncé des officiels des services de renseignement et du Congrès.”
Rien, cependant, ne peut se comparer au discours du Président Obama à l’Assemblée Générale des Nations Unies (le 24 septembre 2014) où il a classé le Russie parmi les trois plus grandes menaces pour le monde, avec l’État Islamique et le virus Ébola.
Une guerre entre les puissances nucléaires que sont les États-Unis et la Russie est “impensable”. Sauf que les militaires américains y pensent, comme le général de la Guerre froide Thomas Power, parlant d’une guerre nucléaire ou d’une première frappe par les États-Unis : “L”idée générale est de tuer ces salauds ! A la fin de la guerre, s’il ne reste que deux américains et un russe, c’est nous qui avons gagné.” La réponse de l’une des personnes présentes a été : “Il faut s’assurer qu’il y ait un homme et une femme.” [2]
Réponses de la gauche à mes attaques contre l’Islam radical
Il n’est pas dans mes intentions de reprendre la discussion animée au sujet de mes articles récents appelant à la destruction de l’EI, qui a conduit nombre de mes lecteurs à me critiquer : cinquante d’entre eux ont demandé à être retirés de ma liste de diffusion, mais j’espère que beaucoup d’entre eux trouveront intéressant le résumé suivant des objections qu’ils ont émises ou sous-entendues.
  1. Ils sont suffisamment religieux pour ne pas apprécier ce qu’ils détectent comme étant mon inclination religieuse moins que fervente.
  2. Ils refusent de reconnaître un contexte ou une motivation islamique, définissant l’EI comme rien de plus que des mercenaires des États-Unis, d’Israël, d’Arabie Saoudite – fin de la discussion. Ou des sectes Salafistes ou Wahhabites, pas vraiment islamiques, insistent-ils, pour épargner à l’Islam tout risque de contamination.
  3. Ils n’apprécient pas que je ne fasse pas une distinction claire entre I’EI et Islam en général, et sont particulièrement agacés par mon usage des termes “Islam radical” ou “Terrorisme islamique”. (J’ai fait remarquer que d’habitude en Occident, et à juste titre, on associait le terrorisme Stern et Irgun avec Ies juifs et le terrorisme de l’IRA avec les catholiques.)
Pour mémoire, je condamne ces musulmans qui s’engagent dans des attaques suicides, au couteau et dans tout autre djihad meurtrier, ceux qui vantent et enseignent la gloire et les récompenses célestes de tels actes, et ceux qui prêchent que tous les non-musulmans sont des infidèles et des ennemis. Dans ce contexte, ce n’est pas une excuse de citer les divers actes d’horreur commis par les États-Unis ou les Occidentaux, particulièrement quand les objectifs des djihadistes (restaurants, théâtres, magasins, passants, etc.) n’ont habituellement rien à voir avec l’impérialisme occidental.
  1. Ils sont ennuyés que je ne mentionne pas l’habituelle liste des atrocités américaines comme étant responsables des horreurs de l’Islam radical, qu’ils ne voient que comme de simples représailles. (Voir la partie 3 ci-dessus.)
  2. Ils haïssent la politique étrangère américaine encore plus que moi, sentiment dont je ne savais pas qu’il était si répandu, ni même possible.
  3. Je soutenais l’usage de la force militaire contre I’EI et consorts, très mauvais point contre moi, dans la mesure où une telle force est considérée par les gens de gauche comme le péché originel et ne peut en aucun cas aboutir à quelque chose de bien. Mais notre bombardement “accidentel” des troupes syriennes le 16 septembre et la mort et les blessures d’environ 160 personnes donnent clairement raison à mes critiques.
Les élections US
En plusieurs occasions durant les récentes primaires américaines, il a été demandé au sénateur Bernie Sanders, s’il s’associerait à un autre candidat au cas où il ne remportait pas les primaires pour le camp démocrate. Sa réponse ressemblait à ceci : “S’il arrive que je ne remporte pas ce processus, est-ce que je courrais en dehors du système ? Non, j’ai fait la promesse que je ne le ferais pas et je me conformerai à cette promesse. Et j’ajoute ceci : Et la raison pour cela est que je ne veux pas être la cause de l’élection d’un républicain de droite à la présidence des États-Unis.” [3]
En conséquence, il va être responsable de l’élection d’une démocrate de droite à la présidence des États-Unis d’Amérique. Il y a sûrement matière à discussion pour savoir qui est plus à droite, de Clinton ou de Trump. En matière de politique étrangère, il est sûr que c’est Clinton qui est le plus à droite. Il n’y a qu’à se rappeler la Syrie, l’Irak, le Honduras, la Yougoslavie, la Libye…
La révélation que le parti démocrate préférait Clinton à Sanders est une raison suffisante pour que Sanders ait rompu sa promesse et accepté l’offre du parti Vert d’être leur candidat.
“Qualifié” est un mot que l’on entend souvent dans cette campagne. On nous dit qu’Hillary est éminemment qualifiée et que Donald ne l’est absolument pas. Mais quelle peut être la signification de ce mot dans ce contexte ? Si un candidat ne partage pas votre opinion sur les sujets les plus importants, devez-vous vous inquiéter qu’il ou elle ne soit pas “qualifié(e) ?”
Raison numéro 39 457 pour abandonner le capitalisme
Macy’s, un des hypermarchés les plus importants des États-Unis, vient d’annoncer qu’il fermerait 100 de ses magasins. Imaginez un instant tout ce qui a été mis en œuvre pour créer chacun d’eux, depuis sa conception et sa construction jusqu’à son ouverture, l’embauche de son personnel et son approvisionnement. Tout cela va bientôt disparaître, ne laissant que les coquilles vides des bâtiments, les visions choquantes pour les voisins, les milliers d’emplois perdus… tout ça parce que l’objectif de profit net n’a pas été atteint.
Un tel gâchis, tant de magasins vides, et en même temps tant de chômeurs.
A peu près autant de maisons vides, et en même temps tant de gens sans domicile.
Peut-on imaginer qu’un président américain puisse ouvertement prêcher une guerre étrangère pour défendre ce capitalisme ?
Notes
[1] Washington Post, le 3 décembre 2015
[2] Diverses sources internet, dont les infos de Wikipedia sur Thomas Powers
[3] Democracy Now!, le 9 juin 2016
Source : William Blum, le 02/10/2016
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

source : https://www.les-crises.fr/guerre-froide-aujourdhui-demain-et-jusqua-la-fin-du-monde/


Et si l’Empire s’effondrait le 9 novembre ?
26/10/2016 Si aucune «surprise» de type guerre totale ou remake du 11 Septembre ne vient empêcher sa tenue, l’élection présidentielle étasunienne devrait tenir toutes ses promesses sismiques. Quelle que soit l’issue de la farce, on voit mal en effet comment elle ne déboucherait pas sur une crise majeure et potentiellement fatale pour l’Empire. Que le trublion Trump l’emporte, qu’il concède la victoire à la furie du Parti de la guerre Hillary, ou qu’il la conteste en cas de tricheries malhabiles: tous les scénarios possibles disposent chacun d’une charge explosive dévastatrice qui pourrait faire du 9 novembre le jour où l’Empire s'est effondré, ou à tout le moins où les premiers pans de l'édifice ont commencé à dégringoler. Et disons d’entrée de jeu notre conviction que les Etats-Unis étant désormais une puissance éminemment dissolvante et responsable des pires guerres et atrocités qui ont ensanglanté le monde ces dernières décennies, un tel effondrement représenterait une forme d’apaisement et pour tout dire une véritable chance de salut pour The Rest of the World.
Trois raisons principales nous font considérer que l’effondrement de l’Empire est devenu une nécessité.

1. En finir avec un Empire criminelGrâce à un budget militaire dépassant la moitié des dépenses mondiales de ce domaine, les Etats-Unis étendent aujourd’hui leurs tentacules dans près de 80 pays où ils ont imposé plus de 800 bases abritant des équipements lourds et des centaines de milliers de soldats. Ce maillage militaire à l’échelle planétaire correspond à 95% des bases militaires étrangères dans le monde (2), et caractérise dès lors clairement les USA comme un Empire.
En Europe, où des centaines de bases parfois équipées de lance-missiles à capacité nucléaire quadrillent le Vieux-Continent, dont près de 180 regroupant plus de 50'000 soldats pour la seule Allemagne (1), il ne s’agit plus d’une «présence» mais d'autre chose, qui ressemble de plus en plus à une véritable force d’occupation.
Ce dispositif sert à rappeler à ses administrés qu’en cas de résistance à sa domination, les canons de l'Empire restent toujours prêts à entamer leur rouge labeur, ce qu’ils font d’ailleurs quasiment en permanence.
De fait, depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, l’Empire a ainsi bombardé plus de 20 pays sous des prétextes plus ou moins fallacieux, et toujours dans son seul et unique intérêt.
Rien qu’en Irak, en Afghanistan et au Pakistan, l’Empire US a ainsi massacré directement de plus de 2 millions de civils selon une récente étude, alors que le nombre total des victimes des guerres occidentales décidées et commandées par les Etats-Unis depuis 25 ans dépasse les 4 millions de morts (3). Des chiffres évidemment cachés par le service de presse de l’Empire qui regroupe la quasi-totalité des médias occidentaux.
En termes de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, de déni de démocratie, de tortures, de massacres de masse ou d’assassinats ciblés, l’Empire US devance donc de très loin tous les Etats-voyous et dictatures de la planète réunis.
Dire cela ne relève pas d’une posture anti-impérialiste ou anti-américaine, c’est énoncer un fait comptable.
Sauf qu’à l’inverse des (autres) Etats-voyous et dictatures de la planète, les Etats-Unis contrôlent un système de désinformation à l’échelle mondiale, et peuvent s’appuyer sur Hollywood et ses magiciens pour passer la serpillère et laver les cerveaux derrière leurs exactions.
Une machine de propagande globale dont ils ont une sublime maîtrise et qui leur permet d’abord d’imposer leur violente culture au monde entier en faisant croire à chacun que c’est ce qu’il désire le plus ardemment, et ensuite d’apparaître d’une guerre à l’autre toujours aussi angéliques et vertueux alors même que des morceaux de cervelles d’enfants maculent leur drapeau et dégoulinent de leurs bottes (4)
.
Mais sous le vernis de la propagande de masse, l’Empire répand sa violence et sa cruauté sur le monde pour assurer sa domination, ruine des pays entiers, assassine en toute impunité, torture dans ses caves, renverse des régimes, disloque des nations, crée et soutien des groupes terroristes, déclenche puis alimente des guerres civiles comme en Syrie. Dernier exemple en date: les Etats-Unis cherchent désormais à mettre à profit la prise de Mossoul en Irak pour organiser la fuite de Daesh dans l’Est de la Syrie où le groupe terroriste pourra survivre et continuer ainsi à servir la stratégie du chaos de l’Empire (5).  
La première raison qui plaide pour l'effondrement de l’Empire US est donc qu’il représente la principale force dissolvante du monde, qu’il est le principal responsable des guerres et des plus grands massacres perpétrés sur la planète ces dernières décennies.

2. Libérer l’EuropeLa deuxième raison qui rend nécessaire l’effondrement de l’Empire découle de la première puisqu’il s’agit de permettre à l’Europe de s’émanciper d’une tutelle US qui nous conduit tous aujourd’hui aux portes d’une guerre avec la Russie et la Chine, éventuellement nucléaire (6).
Les peuples européens sont en effet prisonniers d’une pègre dirigeante totalement soumise à l’Empire US, une véritable assemblée de proconsuls qui lui obéit, soutient ses guerres, tente d’imposer ici son modèle, ses lois, ses Traités, son «mode de vie» et nous encage ainsi dans cette terrible dépendance qui nous rend absolument co-responsables de tous les crimes de l’Empire.
La chute de l’Empire serait dès lors incontestablement une libération pour l’Europe.
Concrètement, elle entraînerait immédiatement la fin de cette organisation criminelle qu’est l’OTAN, organisation mobilisée systématiquement pour faire le coup de feu contre tous les ennemis de l’Empire ou qui contrarient ses intérêts.
L’effondrement US entraînerait aussi immanquablement celle du projet américain que constitue l’UE «soviétique» que nous connaissons aujourd’hui. Exit donc toute cette caste de serviles petits fonctionnaires non-élus et surpayés, de technocrates atlantistes en guerre contre les peuples, acquis au libre-échange, vendus à Goldmann Sachs, à Wall Street et au néo-libéralisme le plus outrancier.
A la guerre économique de tous contre tous qu’impose aujourd’hui l’UE à ses membres pourrait ainsi succéder le retour aux souverainetés nationales, aux barrières douanières protégeant les citoyens et les économies, et à une coopération fructueuse entre chacun des Etats souverains dans l’intérêt bien compris de tous.
Enfin, le spectre d’une guerre avec la Russie et la Chine, quasi garantie avec une Hillary-Strangelove aux commandes, s’éloignerait d’autant pour laisser place à une Europe qui pourrait enfin devenir forte de l’«Atlantique à l’Oural».
3. Renverser le désordre établiEnfin, la chute de l’Empire est nécessaire parce qu'elle entraînera la fin rapide des instruments de domination économique que sont l’OMC, la Banque Mondiale ou le FMI, qui travaillent exclusivement au profit des Etats-Unis et de leurs protectorats. Mais surtout la chute de l’Empire entraînera un séisme d’une ampleur telle qu’il provoquera immédiatement un effondrement économique mondial qui, bien que douloureux dans un premier temps, pourrait aussi offrir une opportunité historique d’en finir avec ce Système néolibérale et sa mécanique fondée sur la prédation, la spéculation, le pillage, l’esclavage, l’injustice, la destruction du tissu social et du vivant, l'abolition de l'Homme.
Contrairement à la narrative assénée par le Système américaniste qui martèle qu’il n’y a pas d’alternative à l’outrance scientiste et capitaliste, un tel effondrement pourrait à l’inverse donner l’opportunité aux peuples de reprendre leur destin en main et de développer d'autres modèles. Sur le plan politique d’abord, en imposant par la révolution au besoin, certainement, une démocratie réelle pour sortir de la farce d’une démocratie représentative perpétuant l’alternance entre les deux têtes d’un parti néolibéral unique. Sur le plan socio-économique ensuite, en développement là également de nouveaux modèles fondés sur l’entraide, la coopération, l'association, l’échange, la décroissance raisonnée et la sobriété heureuse par exemple.
Bref, l'effondrement de l'Empire devrait agir comme un détonateur entraînant la chute du Système néolibéral tout entier, offrant ainsi l’opportunité d’inventer une nouvelle forme de vie pour passer de la contre-civilisation juridico-marchande qui est la nôtre aujourd'hui, à une société restaurée dans son humanité et véritablement libre, égalitaire et décente.
C’est évidemment une option haute qui imposerait une révolution copernicienne, un renversement total du désordre établi par une pensée néolibérale nihiliste dont le triomphe a conduit le monde à la ruine (7).
Cette vision paraîtra certainement utopique à beaucoup, mais c’est oublier que la véritable utopie réside surtout dans le fait d’imaginer que l’humanité puisse survivre encore longtemps aux destructions engendrées par le capitalisme militarisé et belliqueux sous commandement US que nous connaissons aujourd’hui.
Trois scénarios d’implosion et un scénario catastropheAujourd’hui, avec deux candidats chacun haïs par la moitié du pays; deux candidat dont une furie aux limites de la démence et un milliardaire dont la seule vertu, mais de taille tout de même, est d’être en quelque sorte antisystème sans même le vouloir, la Présidentielle US 2016 pourrait donc être ce moment où il va se passer quelque chose d’important, quelque chose qui pourrait signifier véritablement le début de la fin pour l’Empire.
Trois scénarios d’implosion se dessinent donc.
Premier scénario: si Trump gagne, c’est tout l’Etat profond US construit autour de Wall Street et du complexe militaro-industriel qui vacille. A travers son slogan «America first», Trump a en effet déclaré vouloir pacifier les relations avec la Russie et la Chine et réduire de ce fait d'autant la voilure militaire de l’Empire à l’extérieur.
Ce serait la version soft d’un Empire acceptant en quelque sorte de mourir dans son lit, pour en revenir au réalisme d’un monde multipolaire.
Mais il y a une inconnue de taille. Comme le veut la tradition étasunienne, le Président nouvellement élu n’entrera en fonction que le 20 janvier 2017. D’ici là, le pitre Obama restera aux manettes et si Trump est élu et qu'il se montre inflexible aux pressions qu'il subira immédiatement pour rentrer dans le rang, le risque est grand de voir l’Etat profond profiter de cet intervalle pour déclencher une guerre de haute intensité avec la Russie et renverser ainsi la table. C’est la première possibilité de notre scénario catastrophe.
Deuxième scénario: si l’Etat profond rate son coup et n’obtient qu’une victoire à l’arraché avec tricheries avérées de son poulain Killary, c’est la contestation attendue de Trump qui pourrait mettre alors le feu aux poudres, avec des troubles sociaux voire une guerre civile à la clé.
Les Etats-Unis sont aujourd’hui traversés par des fractures absolument radicales. Le rejet de Washington et de sa corruption est tel que certains Etats comme le Texas ou la Californie parlent ouvertement de sécession. Horizontalement, la population elle-même n’a jamais été aussi divisée dans une société minée par toute une série de crises économique, sociale et même à nouveau raciale.
Une élection volée par personne aussi haïe que Clinton déclencherait à n’en pas douter des troubles importants qui ont des chances de déraper là encore vers la guerre civile et l'implosion du pays.
Troisième scénario: même si le bourrage d’urnes réussit et que Clinton triomphe sans appel, elle explosera probablement en vol dès les premiers mois de son mandat du fait du poids de ses casseroles et/ou de ses pathologies. Le scandale d’un emailgate qui a lui seul aurait déjà dû la conduire en prison; celui de sa Fondation Clinton empêtrée dans des révélations de corruption à grande échelle; sa ou ses maladies cachées: toutes ces bombes à retardement exploseront rapidement une fois la bulle protectrice de la campagne présidentielle dégonflée, avec elle au milieu, entraînant à nouveau l’Empire dans la spirale d'une crise centrifuge sans fin.
Mais là encore, la même inconnue de taille ressurgit, qui conduit à la deuxième possibilité de scénario catastrophe. Car face à la perspective d'une explosion en vol quasi assurée, Hillary-Strangelove choisira très probablement d'engager sans délai l'Empire dans des gesticulations militaires soit en Iran, comme elle l’a déjà annoncé, soit beaucoup plus lourdement cette fois en Syrie, deux pays où elle est sûre de rencontrer la Russie sur son chemin, avec alors la garantie d’une escalade pouvant conduire à une guerre totale.


ConclusionL'Etat de décomposition du système washingtonien a atteint un seuil inédit, aussi avancé qu'irréversible, qui coïncide avec une crise intérieure due à la faillite du modèle économique darwiniste des Etats-Unis. La précarité et l'injustice y sont en effet devenus la règle et la grogne social a dès lors atteint un niveau critique en passe de menacer la cohésion nationale.
Au plan géopolitique, la résistance des pays BRICs face aux menées des Etats-Unis, avec comme fer de lance une Russie devenue véritable nation antisystème, montre aussi le reflux de puissance d'un Empire qui semble à bout de souffle.
Plus généralement partout dans le monde, la perception des Etats-Unis a aussi radicalement changée. Hors Hollywood et les colonnes de la presse alignée bien sûr (qui se confondent), les peuples voient de plus en plus cet agglomérat d'intérêts privés abusivement appelé nation pour ce qu'ils est vraiment: un Empire malfaisant qui représente à la fois la principale menace pour la paix mondiale, et aussi le principal vecteur de ce Système néolibéral globalisé dont les peuples épuisés ne veulent plus et dont partout ils commencent à rejeter les représentants et la folie. En fait, tout bien considéré, jamais le Système et sa direction américaniste n'ont été à ce point mis à nu, jamais ils n'ont rencontré une opposition aussi formidable, aussi structurée, une aussi massive résistance.
C'est dans ce contexte global explosif que s'inscrit donc une Présidentielle US mettant aux prises deux personnages effarants: un trublion milliardaire dont la seule vertu connue est d'être antisystème, et le cadavre politique d'une Hillary-Strangelove dévorée d'ambition malsaine et puant la corruption et le mensonge à plein nez, bref, fabriquée sur mesure par le Système pour le faire perdurer.
Le moment arrive donc, où les temps et les circonstances semblent appeler d'immenses bouleversements.
Est-ce à dire que ce 9 novembre, lendemain d'élection, deviendra le jour où l’Empire a véritablement commencé à s'effondrer? Il serait audacieux de l'affirmer tant le mal peut se montrer résiliant et qu'il existe un risque élevé de dévissage vers l'incendie globalisé. Mais, pour la première fois depuis l'après-guerre, on peut sans doute dire que oui, la chose est bel et bien possible.
Quoi qu'il advienne ce qui est certain en revanche est que l'Empire, le Système néolibéral et notre contre-civilisation suivent une même trajectoire, qui pointe l'abîme.

Mis en ligne par entrefilets.com le 26 octobre 2016  


1
 Présence militaire américaine dans le monde

2
 Bases militaires dans le monde: les USA grands vainqueurs

3
 Des victimes sans valeur : les quatre millions de musulmans tués dans les guerres occidentales depuis 1990

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 Au-delà des mots, au-delà des images, au-delà des faits, une manière de regarder la bête dans les yeux, de contempler l’âme damnée de l'Empire est de réécouter l’interprétation magistrale de l’hymne nationale étasunienne qu’a faite en 1969 Jimi Hendrix. Dans la fulgurance de cette improvisation évidemment inspirée par le martyre du Vietnam, surgit un déchaînement de plaintes et de haine métalliques d'une modernité absolue, où l’on entend autant les hurlements des suppliciés de l’Empire que ses propres cris d'effroi de ne pouvoir échapper à son propre instinct de mort, à sa propre folie destructrice.

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 Un aberrant désir de guerre

«Le plan est de refouler ISIS d’Irak, afin de s’assurer qu’il survit dans l’est de la Syrie»

Retour sur le fiasco libéral

source : http://www.entrefilets.com/Et_si_l_Empire_s_effondrait_le_9_novembre.html

dimanche 16 octobre 2016

Un aberrant désir de guerre / an absurd desire of war

source : http://www.entrefilets.com/un_aberrant_desir_de_guerre.html


13/10/2016 Le pire n’est jamais garanti dit-on. Certes. Sauf que c’est exactement ce que l’on devait dire avant le déclenchement de la Première, puis de la Deuxième guerre mondiale. Et persiste pourtant cette sorte de naïveté qui fait penser à beaucoup que non, finalement non, «plus jamais ça», plus jamais 20 puis 60 millions de morts au nom de la Patrie, c’est-à-dire pour le profit des industriels et des banksters. Or depuis le coup d’Etat perpétré en Ukraine par les barbouzes de l’OTAN, l’Empire US et ses laquais européens n’ont eu de cesse de créer toutes les conditions d’une guerre majeure contre la Russie (et donc la Chine), utilisant parallèlement toute la vermine médiatique aux ordres de part et d’autre de l’Atlantique pour préparer les peuples à l’inéluctable, à l’indicible, en leur assénant quotidiennement leur dose de haine antirusse. Et les menaces ne cessent de gagner en intensité. Sans parler de l'épisode dérisoire d'un Flanby voulant traîner le Président russe devant la CPI, le Général Mark Milley, chef d’état-major de l’US Army, vient ainsi de déclarer à l'adresse de Moscou: «Je veux être clair pour ceux qui, dans le monde entier, veulent détruire notre façon de vivrenous vous détruirons» ["We will beat you harder than you have ever been beaten before"] (1). Plus que jamais, le Bloc atlantiste sous commandement US est ainsi saturé d’un aberrant désir de guerre que renforce en lui l’évidence de son déclin.

La peur du videDeux facteurs principaux se conjuguent et se nourrissent l’un de l’autre pour pousser l’Empire US à vouloir affronter la Russie. D’une part, la restauration de la puissance russe et la crainte grandissante de voir s’opérer à terme une jonction entre Paris, Berlin et Moscou, alliance qui éjecterait de facto l’Empire de l’Eurasie (2) en lui coupant du même coup les vivres, notamment énergétiques.
Le deuxième facteur étant bien sûr le déclin de l’Empire lui-même, déclin dont l’accélération exponentielle ravage désormais toutes les structures sociales, économiques, militaires et politiques. Menacé de banqueroute, de guerre civile, de dislocation ou des trois à la fois, l’Empire est aux abois. De par son caractère explosif avec le seul choix entre une folle ardemment prête pour la guerre nucléaire et un trublion mondialement conspué, l’élection présidentielle à venir ne fera d’ailleurs qu’intensifier le mécanisme d’autodestruction en cours. Mais quoi qu’il en soit l’Empire n’entend manifestement pas mourir dans son lit (3).

Les canons prêts à «entamer leur rouge labeur»Sur l’échiquier planétaire, le grand jeu prend dès lors une allure de plus en plus sinistre. L’Otan tient littéralement la Russie en tenailles et a déployé des dizaines de milliers d’hommes ainsi qu’un fantastique arsenal en Europe de l’Est. En Roumanie, les Etats-Unis viennent même d’inaugurer une installation de lance-missiles conçue pour une attaque nucléaire de première frappe. Du côté de la Mer de Chine, Washington souffle en même temps sur toutes les braises possibles entre Pékin, Taipeh, Tokyo, Séoul et Pyongyang.
Mais c’est d’une Syrie déjà ravagée par les flammes que se propagera manifestement l’incendie. L’Empire US et ses laquais y entretiennent sciemment une boucherie depuis plus de 5 ans, s’associant aux pires groupes terroristes qu’ils prétendent combattre, avec pour seule obsession de renverser Bachar al-Assad, et contrer ainsi la Russie et ses alliés iraniens ou du Hezbollah libanais.
En face, Vladimir Poutine avance méthodiquement ses propres pions, apparemment convaincu que l’Empire US est bel et bien décidé à l’affrontement final. Dans l’enclave de Kaliningrad, Moscou a donc déployé des missiles Iskander à capacité nucléaire. Dans ses deux bases syriennes, ses systèmes anti-missiles S300V4 «Antey-2500» (4) sont désormais opérationnels et sont capables de détruire aussi bien les avions prétendument furtifs des américains que leurs vieux missiles de croisière Tomahawk.

En attendant l’étincelleTout est donc en place pour le grand suicide final et ne manque que l’étincelle.
Or en matière d’étincelle, la bataille d’Alep en cours pourrait bien faire l’affaire. Devant l’efficacité de l’offensive lancée conjointement par le Président syrien et la Russie, le Bloc atlantiste est passé en mode panique. Pour protéger ses gentils terroristes qui s’y font littéralement désosser, l’Empire menace désormais de frapper directement les troupes du Président syrien. Or les Russes ont déjà prévenu qu’en ce cas ils riposteraient immédiatement (5).
Un affrontement direct entre les deux principales puissances nucléaires de la planète est donc désormais envisagé de part et d’autre (6).
Pour mémoire, la Première Guerre mondiale a coûté la vie à 1,15% de la population mondiale.
La Deuxième guerre mondiale a coûté la vie à 2,5% de la population mondiale.
Rapporté en 2016, ce pourcentage correspond à 200 millions de morts.

Se détacher de l’Empire, viteLe pire n’est jamais garanti, dit-on. C’est vrai. Mais il est toujours possible. Et le présent texte n’a d’autre ambition que de le rappeler.
Car nous avons atteint aujourd’hui un point qui n’est peut-être pas encore celui du non-retour, mais qui commence à y ressembler fortement.
Reste à savoir si dans un Bloc occidental où la pègre dirigeante et son clergé médiatique semblent désormais possédés par le désir de guerre, les peuples accepteront une nouvelle fois d’être conduits à l’abattoir sans broncher.
En Europe, sur 500 millions d’âmes, seule une poignée de riches hallucinés placés aux postes clés sont prêts à suivre l’Empire US dans sa folie suicidaire.
N’est-il pas devenu urgent de les congédier ?

Mis en ligne par entrefilets.com le 13 octobre 2016

1 U.S. Army Chief theatens War with Russia 
2  Ukraine-Russie: quand l’Empire tombe le masque
3 L’empire, le docteur Kübler-Ross et la Syrie
4 S300V4 «Antey-2500»
5 Syrie: l’ultimatum passif de la Russie aux Etats-Unis, à un cheveu de la guerre
6 Généraux américains : un conflit «extrêmement meurtrier» avec la Russie est «quasiment certain»

jeudi 13 octobre 2016

Notre (3ème) Guerre mondiale-stealthy / Our stealthy-WW3

11 octobre 2016 – On notera d’abord que le concept n’est pas nouveau : si l’on a bon souvenir, c’est en Ukraine que fut inventée pour cette période postmoderne le concept de “guerre stealth”, ou “guerre-stealthy” (*)... La “guerre invisible” si l’on veut du sensationnalisme, et plus précisément la “guerre discrète”. C’est le 2 septembre 2014 que nous avons longuement disserté sur la “guerre stealth”, ou plus précisément l’“invasion stealth” (de l’Ukraine par la Russie), en partant de la référence la plus sacrée en cette matière technologique, qui est le JSF lui-même. Dans ce cas, bien entendu, il s’agissait de l’“invasion stealth” comme représentation d’une invasion russe qui eut bien lieu ça c’est sûr puisque la presse-Système et les élites-Système ne cessèrent de le clamer, et qui eut même lieu à de nombreuses reprises cette année-là (2014) ; qui en fait, d’ailleurs, n’eut jamais lieu en tant que telle, ni en 2014 ni après, – mais qu’importe, tout ça c’est du passé...
Si nous nous attardons tant autour d’un phénomène si intéressant qu’il a suscité chez nous la formation d’autres concepts pour s’y reconnaître, – déterminisme-narrativiste et vérité-de-situation précisément, – c’est parce que le concept de “guerre-stealthy” est à nouveau proposé pour les projets du brillant secrétaire à la défense Ashton Carter, pour ce qui est de la poursuite de l’effort US en SyrieLe 7 octobre, dans UNZ.com, Mike Whitney expose ainsi le “plan C” du secrétaire à la défense Carter, qu’il qualifie de “guerre de basse intensité, ou guerre stealth en Syrie” (« Carter Launches Plan C; Pentagon Begins Low-Intensity, Stealth War in Syria »)
« Call it stealth warfare, call it poking the bear, call it whatever you’d like. The fact is, the Syrian war has entered a new and more dangerous phase increasing the chances of a catastrophic confrontation between the US and Russia. [...] So what sort of escalation does Carter have in mind, after all, most analysts assume that a direct confrontation between the United States and Russia will lead to a nuclear war. Is he really willing to take that risk?
» Heck no, but not everyone agrees that more violence will lead to a nuclear exchange. Carter, for example, seems to think that he can raise the stakes considerably without any real danger, which is why he intends to conduct a low-intensity, stealth war on mainly Syrian assets that will force Putin to increase Russia’s military commitment. The larger Russia’s military commitment, the greater probability of a quagmire, which is the primary objective of Plan C, aka–Plan Carter. [...]
» Don’t you think the Washington Post should have mentioned that Carter’s sordid-little enterprise is already underway? [...]
» “Kerry’s deputy, Antony Blinken, testified last week that the U.S. leverage in Russia comes from the notion that Russia will eventually become weary of the cost of its military intervention in Syria. “The leverage is the consequences for Russia of being stuck in a quagmire that is going to have a number of profoundly negative effects,” Blinken told the Senate Foreign Relations Committee.” (Washington Post) See? There it is in black and white. “Quagmire”. The new “Plan C” strategy is designed to create a quagmire for Putin by gradually ratcheting up the violence forcing him to prolong his stay and deepen his commitment. It’s a clever trap and it could work, too. The only hitch is that Putin and his allies appear to be making steady headway on the battlefield. That’s going to make a lot harder for Syria’s enemies to continue the provocations and incitements without triggering massive retaliation... »
Whitney considère de toutes les façons que le “Plan C” de Carter est d’ores et déjà en route, avec l’“erreur” de l’USAF du 17 septembre (l’attaque sur Deir ez-Zor) et une autre attaque à la fin septembre qui a rendu inutilisable deux ponts sur l’Euphrate, et plus difficile une attaque en cours contre Daesh. Bien entendu et selon une habitude désormais bien établie, tout cela se fait sans autorisation d’Obama, le Pentagone ayant décidément considéré qu’il n’y avait aucune nécessité de suivre les ordres de son Commandant-en-Chef, quand il y en a (« ... [A]pparemment les militaires [US] ne prêtent guère d’attention [aux ordres] de leur Commandant-en-Chef » [Lavrov, le 26 septembre]). En fait, proclame TheDuran.com le 8 octobre, Obama est “officiellement” un président dit-lame-duck après les dernières péripéties de fin septembre-début octobre, y compris le recul diplomatique US suivant les ultimatums russes :
« Technically, Barack Obama will remain President of the United States until January of next year. In reality he has retired in all but name. He has lost control of his own Pentagon, lost control of his own policy advisors, and lost control of Hillary Clinton who is in danger of running out of countries, individuals and concepts to declare war upon. »
L’auteur et expert russe Eduard Popov écrit pour FortRuss le 8 octobre que la marche est entamée vers la Troisième Guerre mondiale en Syrie, si celle-ci n’est déjà commencée, et cela parce que les USA sont en pleine déroute mais qu’ils ne peuvent se permettre d’accepter une défaite en Syrie parce que ce serait tout leur système de Pax Americana qui s’écroulerait comme un château de cartes (House of Cards). « Selon toutes probabilités, le monde est en train de sombrer dans une nouvelle crise des missiles de Cuba de 1962, mais avec une différence notable. En 1962, les USA avaient à leur tête un dirigeant fort, responsable, à l’esprit indépendant, John F. Kennedy ; aujourd’hui, le pays est dirigé par Obama, qui n’a même plus assez d’autorité pour contrôler ses propres militaires... [...] [Pourtant,] il est improbable que nous allions vers une Troisième Guerre mondiale totale, avec l’utilisation d’armes nucléaires stratégiques, mais plus probablement vers un certains nombres de conflits locaux et périphériques. La Syrie sera le principal de ces conflits... »
Pavel Chipiline, qui écrit en russe et est traduit et repris dans FortRuss.com le 7 octobre, observe que l’un des actes les plus fermes de Poutine, qui a stupéfié l’administration et la bureaucratie US, c’est son “ultimatum” sur la coopération sur le retraitement de plutonium, suspendu du côté russe et qui ne reprendrait qu’à certaines conditions exorbitantes émises par Poutine. Chipiline énonce ces conditions et ajoute, ironiquement « Je suis surpris que Poutine n’ait pas demandé en plus la restitution de l’Alaska à la Russie ». Chipiline est d’avis que cette ultimatum sur l’uranium, avec mesure unilatérale brutale du côté russe, constitue un durcissement considérable directement liée à la situation en Syrie. Du reste, les circonstances évoquées par Poutine pour justifier cette mesure portent sur des « changements fondamentaux de circonstances, la menace contre la stabilité stratégique du fait d’actions hostiles ». Chipiline passe donc sur un tout autre terrain, celui qui nous intéresse à l’évidence...
« On September 20, three days after the American attack on Syrian positions, our [cruise missiles“Kalibr” destroyed the command post of the Western coalition in Deir ez-Zor, killing 30 officers — employees of the American, Israeli, British, Turkish, Saudi and Qatari intelligence servicesThat is, we quite deliberately attacked NATO troops and their allies, causing very serious damage. And methodically. However, the Americans for some reason didn't say a word about their losses.
» And we are silent. Why?
» It seems to me,  there is only one logical explanation for our silence about the attack on the coalition headquarters, and a sharp deterioration of relations with Americans: our Russian soldiers were killed in the treacherous bombardment by the coalition of Syrian positions on September 17. In this case, everything falls into place — the death of 30 Western spies was an act of retaliation, which the US was forced to swallow, leaving no response.
» But at the same time Putin came to the conclusion that the there is nothing more to talk about with our American ‘partners’. And soon raised the stakes to an unacceptable for Washington level, presenting the ultimatum. These are the fundamental changes of circumstances, the emergence of “threats to strategic stability as a result of hostile actions,” as states the decree on suspension of weapons-grade plutonium agreement.
» An American tragedy is not that we have suspended the cooperation in sectors sensitive for the U.S.  Apparently, the first direct clash between Russia and NATO had taken place in Syria. And NATO, in front of everyone had lost this local, but so important for the prestige of the United States battle.
» The halo of power No. 1 around the White house went out. »
Chipiline aurait pu ajouter à cette intervention russe du 20 septembre où fut détruit un poste de commandement et tué une trentaine d’officiers de renseignement du bloc-BAO travaillant tous directement pour les terroristes islamistes, une autre intervention probable une grosse semaine auparavant, contre une incursion israélienne en Syrie, au cours de laquelle deux avions israéliens auraient été abattus. L’intervention anti-aérienne fut proclamée par les Syriens mais il est probable là aussi qu’elle fut le fait des Russes. A part un démenti israélien concernant les allégations syriennes et elles seules, – et y a-t-il plus de raison d’y souscrire que l’affirmation syrienne, ou plutôt moins ? –, il n’y a eu aucun prolongement officiel, comme dans les cas précédemment mentionnés et, de ce point de vue, nous serions tentés d’inscrire  l’affaire dans une logique (“stealthy”) similaire.
Il ressort de ces diverses appréciations autant que des observations qu’on a pu faire sur le terrain que l’engagement en Syrie entre la Russie et les USA semble complètement réel, effectif et déjà en cours, – au-delà des autres participants qui sont eux-mêmes très actifs mais sont à un autre niveau puisqu’ils ne représentent pas des puissances stratégiques nucléaires (**). Tout tourne alors sur la forme de cet engagement, illustrée notamment par l’affirmation de Whitney concernant le secrétaire US à la défense, selon laquelle ce même Carter semble estimer que les USA peuvent aller très haut dans l’engagement direct « sans réel danger » de risquer un affrontement nucléaire ; ce qui se reflète dans sa volonté de conduire « une guerre de basse intensité, une guerre-stealthy essentiellement contre les capacités syriennes de façon à forcer Poutine à augmenter l’engagement militaire de la Russie ».
Admettant que Whitney interprète justement la stratégie de Carter, ce qui paraît assez probable, on est alors stupéfait devant l’extraordinaire erreur, l’impuissance intellectuelle de ce secrétaire à la défense, et de la bureaucratie du Pentagone derrière lui, à saisir l’essentialité du caractère de ce conflit : son rythme, sa rapidité, l’extrême vitesse à laquelle on change de posture et d’orientation, — essentiellement à cause de la puissance de la communication d’une part, de la capacité des Russes à réagir et à agir très rapidement, avec une capacité d’adaptation à mesure. Dans ces conditions, envisager ce qui serait une véritable guerre d’attrition longue par définition pour forcer les Russes à un engagement graduel, ce qui est jouer sur le temps-long, est tout simplement absurde, une idée élaborée sur une autre planète, dans un autre univers dont on se demande s’il est même parallèle. Quoi qu’il en soit, toute la stratégie de Carter est fondée sur la “guerre de basse intensité”, la “guerre-stealthy” puisqu’il n’est pas question de passer au nucléaire ; par conséquent, il s’agit de la Troisième Guerre mondiale interprétée sur le mode “guerre de basse intensité” ou “Troisième Guerre mondiale-stealthy”. Même s’il se trompe complètement sur la durabilité de l’affrontement, même s’il est destiné à quitter rapidement le Pentagone (y compris si Clinton est élue, qui a d’autres candidats à placer, sans doute Michelle Flournoy), Carter laissera sans aucun doute comme legs à tous les participants à la crise, l’ouverture des hostilités stealthy, non officiellement reconnues au plus niveau de leur opérationnalité, mais officiellement actées par certains des acteurs les plus importants (essentiellement les Russes, devenus beaucoup plus durs et ayant émis des ultimatums qui constituent en fait une reconnaissance de cet “état de guerre-stealthy”, – mais en aucun cas une acceptation desa finalité pour leur compte, comme on le verra).

Vite... “Une révolution immédiatement”

Qu’est-ce que c’est que cette guerre-stealthy selon-Carter puisque, si l’on veut bien sacrifier à l’évidence et au bon sens, il est indiscutable qu’il y avait déjà des interventions US, contre Assad (Who Else ?) bien entendu, éventuellement et/ou indirectement contre les Russes ? (De même et a contrario, il est logique d’accepter la même hypothèse à l’inverse, qu’il y ait eu des interventions syriennes ou russes contre des unités US, toujours dans des circonstances de dissimulation et de mutisme des deux parties.) Il s’agit de l’officialisation, de la reconnaissance de “ce qu’on ne voit pas” mais qui se passe effectivement : on sait désormais qu’il se passe quelque chose mais officiellement on ne sait pas, “on ne voit pas” ce qui se passe ; auparavant, il y avait “ce qu’on ne voit pas” sans qu’on n’en sache quoi que ce soit nous-mêmes, et la position officielle était de dire qu’on ne savait pas qu’il se passait quelque chose qu'on ne connaissait pas. Si l’on veut, nous passons, nous public et commentateurs, du monde des “unknown unknowns” (“inconnues inconnues”) au monde des “known unknowns” (“inconnues connues“), selon les formules et références fameuses du non moins fameux philosophe Donald Rumsfeld. (« Il y a les inconnues inconnues, – les choses dont nous ignorons que nous les ignorons ; il y a les inconnues connues, – les choses dont nous savons que nous les ignorons ») 
Chargés de toutes les informations collectées ci-dessus, et notamment  de la nouvelle confirmée de plusieurs sources sur l’attaque secrète du 20 septembre contre le poste de commandement de la coalition-BAO et de ses amis terroristes et pourvoyeurs de terroristes, on peut effectivement observer que d’une certaine façon Troisième Guerre mondiale est commencée, mais qu’elle est commencée sur ce mode stealthy qui implique, là aussi comme pendant la Guerre froide, une certaine complicité des adversaires dans ce sens qu’ils ne communiquent ni ne rendent public en rien les pertes qu’ils causent et qu’ils subissent, les attaquent qu’ils lancent et qu’ils essuient. “Comme pendant la Guerre froide”, — cette remarque correspondant à ceci, comme le faisait observer PhG dans son Journal dde.crisis du 9 octobre : « En fait, les deux puissances antagonistes, et même ennemies mortelles à l’occasion, se trouvaient absolument complices dans de telles circonstances (éventuellement pour dissimuler, d’un commun accord, une rencontre ou un accrochage lorsque cela se produisait tout de même)... »
Mais il y a une différence de taille. L’occurrence ainsi soulevée concernant la Guerre froide concerne une exception, un accident, un événement imprévu et devenu incontrôlable, etc. (Le cas des MiG-15 nord-coréens pilotés par des Russes contre les Sabre F-86 de l’USAF pendant la guerre de Corée [1950-1953] est l’exemple extrême et certainement l’exception, mais tout de même contenu dans des limites de prudence puisque les MiG-15 opéraient au-dessus du territoire nord-coréen et les pilotes russes abattus et sautant en parachute restaient incognitos en territoire ami.) En Syrie et selon le “plan-C” de Carter, il s’agit bel et bien d’une forme générale de guerre dont les deux adversaires accepteraient (hypothèse) les règles, d’une technique généralisée dont le but recherché est clairement que les forces US en tant que telles affrontent les forces russes en tant que telles, même si cela doit être dissimulé et parce que cela est dissimulé.
Nous laisserons ici les objectifs tactiques sempiternels et d’une stupidité durable depuis des décennies (forcer les Russes à se mettre “dans un bourbier”) et nous observerons ceci : les experts et commentateurs bellicistes US qui sont derrière cette poussée, et certains généraux avec eux car il y a beaucoup de ce beau monde proche du Pentagone dont on connaît l’autonomie présente, veulent en découdre directement avec les Russes ; d’une part parce qu’ils sont persuadés de la supériorité US, – on leur laisse bien volontiers la responsabilité de cette affirmation même si l’on demande à voir, et avec insistance dans le doute ; d’autre part, parce qu’ils veulent montrer cette supériorité et faire sentir ses effets pour préparer la phase finale de toute cette aventure, qui ne peut être que la capitulation russe ou/et la destruction de la Russie : pour eux, “ce n’est qu’un début, nous continuerons le combat”... (Bien entendu, nous ne faisons là que rapporter les grandes lignes du phantasmes qui habitent nécessairement le jugement des gens précédemment cités.) Ainsi est-ce bien là l’articulation de l’argument essentiel du “ils veulent ‘en découdre’, tout de même en évitant la voie vers une guerre nucléaire”, et de toutes les façons pour mieux préparer l’investissement et la mise en à l’encan de la Russie (une sorte de “retour aux années 1990”, en définitivement institutionnalisé et globalisé).
Du côté russe, c’est un autre univers... Un changement fondamental a eu lieu ces derniers jours, avec la phase des ultimatums et le renforcement très “visible” en systèmes sol-air de défense aérienne sur lesquels nous avons donné de la documentation, y compris dans les extraits ci-dessus. Ce “changement fondamental” vient d’une conviction née chez Poutine et très largement partagée par sa direction, notamment son Conseil de Défense, depuis l’attaque-“erreur” du 17 septembre, selon laquelle il n’y a plus rien à faire avec les “partenaires”-US ; d’où, outre ce qui a été fait sur le terrain en Syrie, la rupture au niveau de la coopération sur l’uranium, rupture sous forme d’ultimatum (la phrase de Chipiline : « ...Poutine en vint à la conclusion qu’il n’y avait plus rien à dire avec nos “partenaires” américains... »). On doit ajouter, en faisant ce qui est à peine une hypothèse et qui s’impose comme une vérité-de-situation fondamentale, que la population russe elle-même soumise à une pression terrible depuis 2014 et l’Ukraine pense de cette façon et qu’elle est mobilisée et prête aux plus terribles des sacrifices si les choses en venaient à leur extrémité. Ce commentaire d’Israël Shamir, dans son texte du 9 octobre (sur UNZ.com), dit cela dans des termes tragiques qui nous renforcent dans l’appréciation que les Russes sont bien plus préparés à un conflit, et au conflit suprême s’il le faut, que n’importe quel autre peuple... En cela, ils sont dans un autre univers, celui de la métahistoire et de la tragédie vraie (pas la tragédie-bouffe), c’est-à-dire la vérité-de-situation fondamentale.
« Russians aren’t worried about the forthcoming war. There is neither panic nor fear, just cool stoic acceptance of whatever comes. This week, some forty million people participated in a huge civil defence exercise. Shelters of Moscow and other cities have been aired and repaired. They do not want war, but if it comes, it will be met. The Russians have fought many wars against the West; they never started a war, but invariably fought to the finish.
» An American attack on Syrian or Russian bases in Syria could be a starting point for the avalanche. I am truly amazed by the Russian spirits: they are considerably higher than they were in the days of Korean war, of Vietnam war or the Cuban crisis. Then, they were scared of war and ready for sacrifices to avoid MAD. Not anymore.
» This readiness for the Armageddon is the most unexpected and scary feature I observed. It is even more unexpected, as the daily life of an average Russian has greatly improved. Russia probably never lived as good as she does now. They have much to lose; it is only the feeling of being cornered and unjustly so, that makes them to react in such a way. »  
D’une façon générale, cet état d’esprit des Russes qui embrasse le plus largement et le plus hautement possible la situation générale, implique que ce pays n’est plus tout à fait, c'est-à-dire plus du tout  prêt à appliquer des règles que lui proposeraient ses “partenaires” US, et particulièrement celles d’une guerre-stealthy, y compris une Troisième Guerre mondiale-stealthy pour ne pas risquer l’engrenage vers le nucléaire. Les Russes savent très bien que cette “proposition” implicite s’avère n’être qu’une ruse vers le pire pour eux-mêmes (“ce n’est qu’un début, nous continuerons le combat”). Ils semblent bien ne plus être prêts à faire quelque cadeau que ce soit aux USA et, s’il le faut, si la situation tactique le demandait, il se pourrait bien qu’ils écartent les règles non-écrites de la guerre-stealthy et interviennent d’une façon directe en désignant et en dénonçant leur adversaire selon les nécessités, comme des agents maléfiques qui recèlent finalement la volonté d’une destruction totale. Cela revient à dire qu’ils seraient prêts à ne faire cette guerre-stealthyque s’ils la gagnent et s’ils peuvent parachever cette victoire en contribuant à la victoire décisive des Syriens à Assad ; sinon, plus de furtivité et la guerre à visage découvert...
Cela signifie qu’il n’y a plus que trois options : ou bien on en reste à la guerre-stealthy (la Troisième Guerre mondiale stealthy) parce que les USA y sont battus et s’en vont (quittent la Syrie) ; ou bien l’engagement dégénère en guerre ouverte, et plus rien n’empêche l’escalade, et tout conduit à l’escalade... Mais cela ne fait que deux options ? La troisième, bien entendu, la seule et véritable chance de stopper cette course vers l’abîme d’une guerre totale, c’est le développement de la situation intérieure US et essentiellement, fondamentalement cela. PhG a déjà développé cet aspect des choses en présentant l’analogie de 1980-1981 avec l’éclosion soudaine aux USA d’un mouvement populaire énorme qu’on devrait qualifier d’hostilité vitale à la guerre nucléaire plutôt que de pacifiste, car il s’agit bien de survie. Il y a d’autres hypothèses, toutes fondées bien entendu sur la situation intérieure explosive des USA, et explosive pour les mois, sinon les semaines à venir.
(Quelque chose dans le genre de ce que déclare l’actrice Susan Sarandon, pourtant ultra-progressiste : elle préfère Trump, non seulement par détestation de Clinton, mais aussi et surtout parce qu’avec Trump, « nous aurons la révolution immédiatement ; s’il arrive au pouvoir, les choses exploseront vraiment ». [« Meanwhile, I’m with Susan Sarandon, who says bring it on, bring on Trump, because she despises Hillary, and because: “Donald Trump will bring the revolution immediately; if he gets in then things will really explode.” »]. La logique ici, qui se renforce chaque jour avec le renforcement de l’antagonisme Trump-establishment, est que l’élection de Trump produirait une véritable insurrection de l’establishment, qui conduirait à une rupture “révolutionnaire” au sein du pouvoir, rupture dans laquelle la force populaire serait elle-même partie prenante et nécessairement conduite à s’exprimer.) 
L’idée de guerre-stealthy, et par conséquent de Troisième Guerre mondiale stealthy, est une idée de cette époque postmoderne complètement fondée sur l’imposture, le simulacre, la mascarade de la vérité-de-monde. En un sens qui est celui de la pression de cette vérité-du-monde, cette Troisième Guerre mondiale-stealthy faite prétendument pour durer incognito et soi-disant éviter le pire, constitue en vérité le contraire : une incitation à aller très vite pour faire évoluer la situation des crises en cours (en Syrie), évidemment en cherchant par tous les moyens à écarter le nucléaire ; “aller très vite” signifiant mettre à jour d’une façon ou l’autre la déroute de la puissance US (sans nécessité de parler de “victoire russe” car la logique de cette situation n’a qu’un seul but, qui est de mettre à jour le caractère absolument insupportable, déstructurant, destructeur du monde, de la surpuissance de l’américanisme, c’est-à-dire du Système, dans son déchaînement) ; “mettre à jour la déroute de la surpuissance de l’américanisme, c’est-à-dire du Système...”, en fait pour le seul but d’apporter une contribution importante à l’évolution de la situation interne aux USA... C’est dans cette direction-là que la situation crisique et paroxystique en Syrie rencontre la situation crisique et paroxystique aux USA, parce que c’est cette situation crisique et paroxystique aux USA qui fait l’essentiel aujourd’hui. Le but en effet, qui est aussi notre seule chance à tous y compris les Américains eux-mêmes, est effectivement qu’il y ait “la révolution immédiatement”, que “les choses explosent vraiment”, – aux USA certes, c’est-à-dire au cœur du Système.

Notes

(*) Le mot anglais “stealth”, pour “furtif”, est d’emploi courant dans le jargon stratégique et militaire depuis l’apparition du mythe de l’“avion invisible” (fin des années 1970) et la mise au jour de la “technologie de la furtivité” (“Stealth Technology”], ou encore en langage bureaucratiquement plus strict : “Low observable Technology” (LOT). Il s’agit donc plus d’extrême discrétion que d’invisibilité.
(**) Nous faisons une différence entre les “puissances nucléaires” en général (les pays possédant l’arme nucléaire, compris les USA et la Russie certes), et les puissances nucléaires stratégiques (offensives) dotées d’une puissance nucléaire maximale impliquant la capacité de lancer des offensives nucléaires stratégiques d’anéantissement. En l’occurrence, la Russie et les USA...