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dimanche 22 janvier 2023

À Davos, le PDG de Pfizer opte pour le mutisme face aux questions de journalistes




vidéo ici

FranceSoir

Interrogé sur le vaccin anti-Covid en marge du Forum de Davos par deux journalistes du média canadien Rebel News, le PDG de Pfizer Albert Bourla a opté... pour le mutisme. Publiée mercredi, cette vidéo a depuis été censurée sur Instagram, Facebook et YouTube.

L'article : francesoir.fr/societe-sante/en-marge-du-sommet-davos-le-pdg-de-pfizer-opte-pour-le-mutisme-face-aux-questions-de

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mardi 21 décembre 2021

Annulation du Forum de Davos cet hiver : trop délicat de discuter ?

 

Sous couvert de coronavirus, ce qui n'est pourtant plus une nouveauté, le Forum Mondial Economique de Davos, le fondateur du "nouveau monde" totalitaire qui peine à s'installer, est annulé cet hiver. Le moment n'est plus à la discussion ? Ca bloque ? On dirait bien ... Il est vrai qu'il a déjà rempli sa mission, le temps n'est plus à la discussion, mais à l'exécution ou au combat.

L'information vient de tomber, Omicron a eu raison du Forum Mondial Economique de Davos, c'est sa première victime de choix. En tout cas, l'information est ainsi présentée par la presse à l'unanimité. Voici un exemple Le Monde :

Le Forum économique mondial (ou WEF, pour World Economic Forum), qui devait se réunir du 17 au 21 janvier 2022 à Davos, en Suisse, « est reporté » à cause de la propagation du variant Omicron, ont annoncé les organisateurs dans un communiqué publié lundi 20 décembre. Cette réunion se tiendra finalement au « début de l’été » 2022.

L'année dernière, le Forum de Davos  avait été virtuel, cette année il est "reporté" à des temps meilleurs, vers le début de l'été et d'ici là, on verra. L'évolution est significative. Tout cela évidemment pour raison de santé de ses membres et des organisateurs. Que ne ferait-on aujourd'hui au nom de la santé ?

« La santé et la sécurité de tous ceux qui sont impliqués dans les rencontres en personne – les participants, les collaborateurs et la communauté hôte  ont toujours été la priorité du Forum », assure le communiqué.

Je ne savais pas que ce virus était contagieux, même par zoom ... Et, là, on apprend que les leaders politiques et économiques, les leaders de la société civile seront "convoqués" à des séances de discussions virtuelles. Autrement dit, les organisateurs de Davos n'ont pas peur du virus, mais de la discussion. A la place d'une grande rencontre, ils préfèrent découper des petits panels, où le discours est parfaitement maîtrisé et ne pas prendre le risque de se retrouver dans une situation embarrassante. Et dans ce cadre restreint et fortement encadré, comme l'écrit Le Monde :

Klaus Schwab, reste optimiste : « Le report de la réunion annuelle n’empêchera pas les progrès

Optimiste, mais prudent. Ils ont raison d'estimer que la rencontre est trop dangereuse. Après deux ans, il n'y a pas de nouvelle économie, simplement un transfert des richesses et un processus de paupérisation des populations; il n'y a pas de nouvelle gouvernance plus démocratique, mais des poussées autoritaires liberticides provoquant la naissance de mouvements de résistance de plus en plus profonds; il n'y a pas d'homme nouveau, mais des êtres traumatisés réduits à un ensemble moléculaire.

Quelles réponses pourraient bien apporter les organisateurs de Davos ? Aucune, car ce n'est pas un débat. Soit l'on accepte et l'on applique, soit l'on refuse et l'on combat. En effet, dans tous les cas, de tous les côtés, ce n'est plus le  moment du débat, c'est le moment du combat. 

source : https://russiepolitics.blogspot.com/2021/12/annulation-du-forum-de-davos-cet-hiver.html

mercredi 14 avril 2021

De Croo et le Forum économique mondial


 Il est toujours intéressant de savoir d'où parle celui qui parle. Le Premier ministre, ancien Young global leader du Forum de Davos, en visioconférence il y a peu avec son fondateur Klaus Schwab, immortalisé sur un cliché avec ce dernier encore, Sophie Wilmés et le couple royal, est proche du Forum. Pourtant, il nous répondra que celui-ci n'exerce aucune influence sur ses choix en matière de politique belge. Alexander De Croo ne fut toutefois pas nommé en 2013 Vice-président du Conseil de l’agenda mondial du Forum économique mondial sur le vieillissement (https://www.weforum.org/agenda/author...) pour prôner la décroissance...(voir notre article : https://www.kairospresse.be/la-course...). Quand on fait ce qu'on ne dit pas, on doit dire le contraire de ce qu'on fait. https://www.kairospresse.be/ou-etait-...

mercredi 31 mars 2021

Passeport vert : une victoire du Great Reset de Davos en Europe



https://lecourrierdesstrateges.fr/2021/03/30/passeport-vert-une-victoire-du-great-reset-de-davos-en-europe/?utm_source=mailpoet&utm_medium=email&utm_campaign=proto_493





Le commissaire européen Thierry Breton a commencé la promotion du passeport vert, qui sera mis en place par l'Union Européenne avant l'été. Présenté comme un document facultatif, il sera en réalité peu à peu rendu obligatoire pour tous ceux qui veulent voyager, notamment par avion. Cette mesure savamment curiacée, c'est-à-dire présentée par petites touches avec l'air de ne pas y toucher, pour éviter de dresser l'opinion publique contre elle, illustre l'influence des idées distillées par le Great Reset du forum de Davos, favorable à une instrumentalisation de l'épidémie pour généraliser la surveillance des populations. Big Brother s'installe doucement dans les esprits.


La première version du certificat sanitaire qui va être mis en place dès cet été présenté en exclusivité par .⁦⁩ .⁦#legrandjury : il existera évidemment en français
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Le passeport vert, aussi appelé passeport sanitaire européen, sera probablement disponible avant l’été. Il marque le tournant du « monde d’après », où la surveillance généralisée des populations se mettra en place l’air de rien, au nom de la protection sanitaire. Surveiller pour protéger, ou alors protéger pour mieux surveiller. Plus personne ne sait exactement si le thème de la protection est un prétexte pour faire admettre une violation massive de la vie privée dans les sociétés démocratiques.
Que comportera le passeport vert ?

Le passeport ne servira pas seulement à établir si la personne qui voyage est vaccinée et si elle est ou non positive au COVID. Il servira surtout à nourrir un immense Big Data sur la circulation des personnes.

Comme l’a dit Thierry Breton à l’antenne de RTL :


« On y trouvera votre nom, votre date de naissance, le numéro de votre passeport certifié avec le QR code, le fait que vous ayez été vacciné ou non, le type de vaccin et si vous avez été porteur de la maladie »

Autrement dit, la mise en place d’un QR Code (établissant le lien entre une personne et un passeport) permettra de « suivre » très facilement l’historique des déplacements de n’importe quelle personne à travers le monde. Il s’agit d’un véritable fichier enregistrant en temps réel tous les mouvements des individus, au moins à travers les frontières.

Pour l’instant, ce document est présenté comme facultatif. Mais, tôt ou tard, une fois que la vaccination sera généralisée, il deviendra obligatoire.
Le QR Code en attendant la reconnaissance faciale

Pour l’instant, personne ne veut brusquer le mouvement ni aller plus vite que la musique. Mais l’utilisation d’un QR Code constitue probablement une phase transitoire avant le recours à la reconnaissance faciale généralisée, comme en Chine.

Contrairement à une idée reçue dans une opinion publique tenue à l’écart de ces innovations, il ne s’agit pas d’un scénario futuriste. Il y a une semaine, l’aéroport d’Orly annonçait son premier test de reconnaissance faciale pour les vols vers le Maroc.

Progressivement, le traçage, voire la traque, des mouvements de personnes, se met en place, en utilisant les possibilités technologiques les plus récentes.
Une victoire du Great Reset de Davos

Si l’Europe s’est montrée incapable d’acheter vite et bien les vaccins dont nous avions besoin, elle ne traîne pas sur la mise en place des projets portés par le Great Reset de Davos. On se souvient que le fondateur du forum de Davos, Klaus Schwab, a largement préconisé l’instrumentalisation du COVID pour accélérer la numérisation de nos sociétés, et spécialement l’introduction d’une surveillance généralisée des populations sur le modèle chinois.

Manifestement, il ne s’agissait pas que d’idées en l’air. Le monde d’après ne donne pas très envie.



https://lecourrierdesstrateges.fr/2021/03/30/passeport-vert-une-victoire-du-great-reset-de-davos-en-europe/?utm_source=mailpoet&utm_medium=email&utm_campaign=proto_493


.... Hum, petite suggestion de Christophe : 



jeudi 9 mars 2017

Résister ? Résister ! Pourquoi et comment ? / To resist? Resist! Why and how?



Par Immanuel Wallerstein – Le 1er mars 2017 – Source iwallerstein.com

Depuis des temps immémoriaux, les gens qui se sentent opprimés et/ou ignorés par les puissants ont résisté à leur autorité. Cette résistance a souvent changé les choses, mais seulement parfois. Que l’on considère la cause des résistants comme vertueuse, cela dépend de leurs valeurs et de leurs priorités.

Aux États-Unis, au cours du dernier demi-siècle, une résistance latente a émergé contre ce qui était vu comme une oppression par les « élites », qui introduisaient dans les pratiques sociales des changements offensants pour certains groupes religieux, ainsi que pour des populations rurales ignorées et pour des personnes dont le niveau de vie déclinait. Au début, la résistance a suivi la voie du retrait de l’engagement social. Puis elle a pris une forme plus politique, pour finir par prendre le nom de Tea Party.

Le Tea Party a commencé à engranger quelques succès électoraux. Mais il était dispersé et sans stratégie claire. Donald Trump a vu le problème et la chance qu’il représentait. Il s’est présenté comme un dirigeant unificateur de ce « populisme » de droite et a catapulté le mouvement en pouvoir politique.

Ce que Trump a compris est qu’il n’y a pas de conflit entre diriger un mouvement contre le soi-disant establishment et chercher le pouvoir à travers le Parti républicain. Au contraire, la seule manière dont il pouvait atteindre ses objectifs maléfiques était de combiner les deux.

Le fait qu’il ait réussi dans la plus grande puissance militaire mondiale a encouragé des groupes semblables partout dans le monde, qui ont poursuivi des voies similaires avec un nombre toujours plus grand d’adhérents.

La réussite de Trump est encore incomprise à ce jour par la majorité des dirigeants des deux grands partis américains, qui cherchent des signes qu’il deviendra ce qu’ils appellent « présidentiel ». C’est-à-dire qu’ils veulent qu’il abandonne son rôle de leader d’un mouvement et se limite à être le président et le dirigeant d’un parti politique.

Ils s’emparent du moindre petit signe qu’il le fera. Lorsqu’il a adouci son discours pendant un moment (comme il l’a fait dans son discours du 28 février au Congrès), ils n’ont pas compris que c’est précisément la tactique trompeuse d’un leader de mouvement. Au lieu de quoi, ils se sentent encouragés et pleins d’espoir. Mais il ne renoncera jamais à son rôle de leader d’un mouvement, parce qu’au moment où il le ferait, il perdrait son véritable pouvoir.

L’an passé, face à la réalité de la réussite de Trump, un contre-mouvement a émergé aux États-Unis (et ailleurs) qui a pris le nom de Resist. Les participants ont compris que la seule chose qui pourrait éventuellement contenir et finalement vaincre le trumpisme, est un mouvement social qui se mobilise pour des valeurs et des priorités différentes. C’est le « pourquoi » de Résister. Ce qui est plus difficile, c’est le « comment » de Résister.

Le mouvement Résister s’est développé à une vitesse extrême, parfois suffisamment impressionnante pour que la presse grand public commence à parler de son existence. C’est la raison pour laquelle Trump fulmine constamment contre la presse. La publicité nourrit ce mouvement et il fait ce qu’il peut pour écraser le contre-mouvement.

Le problème avec Résister est qu’il en est déjà au stade où ses nombreuses activités sont dispersées et sans stratégie claire ou du moins sans une stratégie déjà adoptée. Il n’y a pas non plus de figure unificatrice capable, à ce point, de faire ce que Trump a fait avec le Tea Party.

Résister s’est engagé dans toutes sortes d’actions différentes. Ils ont organisé des marches, contesté les représentants locaux du Congrès dans leurs assemblées publiques, créé des sanctuaires pour des personnes menacées d’expulsions ordonnées par l’État, perturbé les moyens de transport, publié des dénonciations, signé des pétitions et créé des collectifs locaux qui se réunissent pour étudier et décider d’autres actions locales. Résister a été capable de transformer de nombreuses personnes ordinaires en militants, pour la première fois de leur vie.

Résister va cependant au devant de quelques dangers. De plus en plus de participants seront arrêtés et emprisonnés. Être un militant est exigeant et après un certain temps, beaucoup de gens s’en lassent. Et ils ont besoin de réussites, petites ou grandes, pour maintenir leur moral. Personne ne peut garantir que Résister ne disparaîtra pas. Il a fallu des décennies au Tea Party avant d’arriver où ils en sont aujourd’hui. Cela peut prendre autant de temps pour Résister.

Ce que Résister, en tant que mouvement, doit garder à l’esprit, est le fait que nous sommes au milieu d’une transition historique structurelle entre le système-monde capitaliste dans lequel nous avons vécu pendant 500 ans et un ou deux systèmes qui lui succéderont – un système non capitaliste qui préserve toutes les pires caractéristiques du capitalisme (la hiérarchie, l’exploitation et la polarisation) et son opposé, un système relativement démocratique et égalitaire. J’appelle cela la lutte entre l’esprit de Davos et l’esprit de Porto Alegre.

Nous vivons dans une période de transition chaotique et confuse. Cela a deux implications pour notre stratégie collective. À court terme (disons jusqu’à trois ans), nous devons nous rappeler que nous vivons tous dans le court terme. Nous souhaitons tous survivre. Nous avons tous besoin de nourriture et d’abri. Tout mouvement qui espère s’épanouir doit aider les gens à survivre, en soutenant tout ce qui diminue la douleur de ceux qui souffrent.

Mais à moyen terme (disons 20 à 40 ans), diminuer la souffrance ne change rien. Nous devons nous concentrer sur notre lutte contre ceux qui représentent l’esprit de Davos. Il n’y a pas de compromis. Il n’y a pas de version « réformée » du capitalisme qui puisse être construite.

Ainsi, le « comment » de Résister est clair. Nous avons collectivement besoin de plus de clarté sur ce qui est en train de se se passer, de plus de choix moral décisif et de stratégies politiques plus perspicaces. Cela n’arrive pas automatiquement. Nous devons construire cette combinaison. Nous savons qu’un autre monde est possible, oui, mais nous devons aussi être conscients qu’il n’est pas inévitable.

Immanuel Wallerstein

Traduit par Diane, vérifié par Wayan, relu par nadine pour le Saker francophone

source : http://lesakerfrancophone.fr/resister-resister-pourquoi-et-comment

lundi 22 septembre 2014

Le "Davos pour l'Ukraine" ou Oligarques de tous les pays unissez-vous! / " Davos for Ukraine " or Oligarches of all the countries unite!

Ci-dessous un très bon article de Karine Bechet-Golovko... qui me rappelle cette citation de Paul Valery : 

« La guerre, un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas. »


vendredi 19 septembre 2014
Publié par Karine Bechet-Golovko à 11:28
Source : http://russiepolitics.blogspot.ru/2014/09/le-davos-pour-lukraine-ou-oligarques-de.html



Ce dimanche 14 septembre, 16 personnes représentant le grand business, venus des Etats Unis, d'Allemagne, de Russie et d'Ukraine ont répondu à l'invitation du fondateur du sommet de Davos, à une réunion "privée" pour une sortie de crise de l'Ukraine.

Jusque là, tout va bien. En effet, le business ayant le plus à perdre, les hommes d'affaires sont les premiers intéressés à voir la fin de la crise en Ukraine et pour être totalement honnête, la fin des sanctions. Car, en lisant le plan pour l'Ukraine, qui est sortie de la tête de ces personnes, il est évident qu'ils se moquent totalement des intérêts des gens qui risquent leur vie. Ils s'en moquent presque autant que des intérêts de la Russie - ce qui vaut également pour les représentants russes. Ce qu'ils veulent, c'est revenir à la situation antérieure, la Pax Americana, à n'importe quel prix. En fait pourquoi pas au prix de la Crimée s'il le faut, car rien n'est plus important que le business. Et la question s'est posée.

Simplement parce que les oligarques ont plus de points communs entre eux qu'avec leur propre peuple. Oligarques de tous les pays unissez-vous!

Davos comptait, dimanche dernier, des personnalités intéressantes: en plus du fondateur du Forum, on notera Philipp Rösler, ancien ministre de l'économie allemand, qui est le directeur en charge du Forum; pour l'Allemagne, les dirigeants de Siemens et de BASF; pour la Russie, les dirigeants de Rosnano (Chubais), de Sberbank (Gref), de VTB (Kostine) et de Severstaly (Mordachov); pour les Etats Unis, étaient présents PepsiCo, Alcoa et Ernst and Young. Côté européen, on notera la présence du président de la Banque européenne d'investissement. En ce qui concerne l'Ukraine, on ne peut passer à côté de la présence du gouverneur E. Taruta, présenté comme gouverneur de la région de Donetsk. C'est justement avec cet individu que des soupçons de négociations secrètes avaient été révélées, négociations qui auraient conduites à écarter I. Strelkov et affaiblir politiquement Novorossia. Il y avait également le milliardaire V. Pintchuk, les dirigeants de Horizon Capital, de EastOne Group et de KM Core.

Toutes ces personnes ont adopté une résolution, un plan du business pour sortir de la crise. Vous trouverez ici ce document en anglais. Pour l'essentiel, ils se prononcent pour la réalisation des accords de Minsk. Pour cela, ils demandent la sécurisation totale du Donbass, la normalisation du discours et de prendre les mesures nécessaires pour éviter l'escalade future des sanctions. Arrêtons nous ici un instant, car le meilleur est encore à venir. En traduction: il faut abandonner le Donbass, c'est une région ukrainienne, peu importe la volonté de la population - cette population-là n'entre pas dans les intérêts stratégiques de la Russie. Et d'une manière générale, le business international ne va pas se battre pour les droits des gens, ça coûterait trop cher. Soit, c'est possible, simplement il aurait fallu agir autrement dès le départ pour, au minimum, éviter l'escalade du conflit et des victimes. Mais en lisant la suite on comprend à quel point ce "détail" humain est négligeable pour le grand business international. Car sous couvert de respect du droit international, ils appellent à la protection de la souveraineté ukrainienne, ce qui pourrait aller jusqu'au retour de la Crimée en Ukraine - sans que cela ne soit évidemment précisé. Et pour finir en beauté, évidemment la neutralité de l'Ukraine est souhaitable, certes, il faut y travailler, mais si elle veut entrer dans un bloc, c'est son droit.

Le document a été signé également par Chubaïs, la tête de file du clan libéral russe. Mais il a refusé de faire des commentaires à ce sujet.

En résumé, ce plan de paix est un renoncement total de la Russie, sur tous les plans. Il faut laisser les populations du Donbass se faire massacrer, il faut garantir la sécurité de l'Ukraine (plus concrètement de qui?), il est même envisageable de rendre la Crimée. A ce prix donc, une réelle désescalade des sanctions est envisageable. Maintenant le prix est posé. La Russie doit rentrer dans le rang et baisser la tête. Car les grands dirigeants, qui ne sont pas les Chefs d'Etat, ont enfin précisé le tarif et les règles du jeu. Et l'on ne touche pas à la prééminence du Business.

Etrangement, ou peut être pas, cette rencontre et la décision qui en a suivie n'ont pas été trop médiatisées, ni en Russie, ni alleurs. Pourtant, l'équilibre des forces intérieures russes semble à nouveau pencher en faveur des "libéraux". Et l'hésitation à répondre aux sanctions, autrement qu'en paroles, est un signe.

La déclaration de V. Poutine lors de la dernière réunion du Conseil d'Etat le souligne. En substance, le but de la Russie est de renforcer son système économique et toutes les mesures qu'elle prendra iront en ce sens. Ce qui est plus significatif était l'insistance avec laquelle le Président russe affirme que, si pour l'Occident il y a des choses plus importantes que l'équilibre économique, c'est leur affaire.

Cette phrase est soit malencontreuse, soit dangereuse. Car comment la Russie peut-elle justifier les sanctions qu'elle a adoptées, autrement dit comment peut-elle demander au nom de principes politiques à la population et aux petites entreprises de faire un effort, si le plus important est "l'équilibre économique"? Il fallait, dans ce cas, refuser d'intégrer la Crimée, il fallait laisser les gens mourir dans le Donbass, il n'est alors pas nécessaire d'envoyer un convoi humanitaire à Lugansk, envoyez-le à Kiev. Bref, il faut faire un choix, s'il n'est pas déjà fait, mais il va être délicat à formuler.

Car normaliser le discours veut-il dire aller jusqu'à nier l'existence des crimes de guerre alors que Amnesty International commence à se réveiller? Garantir la souveraineté ukrainienne veut-il dire rendre la Crimée ou juste abandonner les gens qui se battaient pour défendre leur droit à la culture russe? Comment, sans se discréditer, les "libéraux" imaginent-ils expliquer à la population, notamment russe, que finalement le pouvoir ukrainien est légitime, qu'il n'est pas si mal que ça, qu'il n'est plus du tout extrême, qu'il devient même très fréquentable et que donc, on tourne la page et on peut passer à autre chose. Quand on aura à nouveau besoin de vous on vous appellera, en attendez laissez-nous maintenant régler nos petites affaires.

Ca ne se passe pas comme ça. Et si les libéraux russes veulent régler la sortie de crise d'une manière aussi vulgaire, comme la réunion de Davos, après les accords de Minsk, le font craindre, ils courent à la catastrophe. Et la Russie va vers une nouvelle crise intérieure.

Il est vrai que le business "occidental" a intérêt à voir le marché russe se réouvrir. Quelques exemples. La compagnie américaine Alcoa (usines métallurgiques) a un chiffre d'affaire de 23 milliards de dollars en Russie. La Russie est le 2e marché de PepsiCo. Leur intérêt est évident. Mais l'intérêt de la Russie est-il de renoncer, juste comme ça? Pourquoi ne peut-elle pas défendre sa position? Elle le peut, mais ce n'est pas dans l'intérêt du gros business russe, dont le poids est considérable également dans les processus de prise de décision.

En d'autres termes, la collision des intérêts étatiques-nationaux et commerciaux-mondialisés vient d'être officialisée à Davos.

Publié par Karine Bechet-Golovko à 11:28


... Quelques compléments d'infos en anglais sur : 
http://cassad-eng.livejournal.com/98004.html

Et cette affiche qui en dit long sur l'Etat de nos démocrassies  :