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vendredi 5 avril 2024

Réveillez-vous, ô dormeurs

Source :  https://www.dedefensa.org/article/reveillez-vous-o-dormeurs

• Une appréciation générale et multidimensionnelle de la situation de l’hégémon américaniste face à son inéluctable crise finale. • Un texte de Patrick Lawrence nous décrit cette descente aux enfers.

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1er avril 2024 (17H35) – “Réveillez-vous, ô dormeurs”, car les choses terribles ne font que commencer. La route est ouverte pour la mise en pièce du système hégémonique américaniste établi sur le monde. A cet égard, l’Ukraine n’est qu’un début, un avant-goût. Le reste, bien entendu, va suivre dans un bruit de tonnerre et dans une opluie de sang.

Le commentateur Patrick Lawrence décrit les divers fronts s’ouvrant un peu partout dans cette fantastique toile d’araignée d’interventions illégales, de pressions inacceptables, de situations de corruption. On retrouve diverses crises, divers affrontements.

On peut avancer au moins deux choses : la première est que le désordre et la fureur des vingt premières années du XXIème siècle sont peu de choses à côté de ce qui nous attend.

« Les cliques politiques de Washington, si stupidement incapables d’accepter les réalités du XXIe siècle, sont susceptibles d’agir avec un désespoir accru au fur et à mesure que la primauté des États-Unis cède enfin la place à un ordre mondial digne de ce nom. Si vous pensiez que les deux dernières décennies ont été violentes, chaotiques et destructrices, accrochez-vous : le pire est presque certainement à venir. »

La seconde est aussi banale et tragique que la précédente, mais elle poursuit sa logique inéluctable qui concerne la nécessité où l’on se trouve de devoir accepter les épreuves terribles à venir sans savoir quelle forme elles auront.

«  Il est difficile de prédire ce que va faire Washington ... “Les nations qui s’engagent en faveur de la multipolarité”, conclut l’article, “doivent se préparer à ce qui risque de leur être infligé”. Le réconfort que l’on peut trouver ici, aussi sombre soit-il, c’est que les pays non occidentaux savent parfaitement comment s’armer contre l’imperium et les anciennes puissances coloniales. Et les Russes leur ont montré ces dernières années que c’était possible. »

Patrick Lawrence est un grand reporteur US qui a collaboré à de nombreuses publications à partir de ses débuts à l’International Heradk Tribune.  Son nouveau livre ‘Journalists and Their Shadows, vient d'être publié par Clarity Press. Ce texte est repris de ‘Spirit of Free Speech’ du 29 mars 2024, à partir de ‘ScheerPost’.

dde.org

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Chronique d’une mort annoncée

Si vous pensiez que les deux dernières décennies ont été violentes, chaotiques et destructrices, accrochez-vous : le pire est presque certainement à venir.

Je viens de lire un article remarquable dans le Seattle Times, remarquable par sa franchise nihiliste. Le titre de l’article de Ron Judd publié en août 2021 dans le Pacific NW Magazine du Times donne un bon aperçu du point de vue de l’auteur : «Le déclin de la civilisation américaine». Et le sous-titre : «La mauvaise télévision n’a jamais été aussi présente, et elle nous rend gros, paresseux, égoïstes et stupides».

Les nouvelles semblent parfois voyager lentement dans ces contrées, mais qu’à cela ne tienne. Si les observations de Judd étaient percutantes il y a trois ans, elles ont aujourd’hui la force gravitationnelle de Jupiter. La thèse de Judd est la suivante :

«Au vu de l’état actuel de dysfonctionnement national, de guerre culturelle et de psychose publique – plus d’informations à ce sujet après quelques messages publicitaires vous incitant à demander à votre médecin de vous prescrire un nouveau médicament miracle, le Byxfliptaz – il est indéniable que l’Américain lambda est doté aujourd’hui de toutes les facultés mentales d’une salade Jell-O laissée trop longtemps au soleil lors d’un pique-nique au mois d’août dans le parc Marymoor».

L’heure ne semble pas être à la mauvaise télévision ou aux cerveaux en déliquescence. En raison d’une succession rapide d’événements, dont aucun en apparence n’est lié à un autre, l’effondrement des sept décennies d’hégémonie de l’Amérique s’accélère de façon spectaculaire. Certains observateurs avisés pensent aujourd’hui que «l’ordre international fondé sur des règles», comme les cliques politiques appellent au rayonnement de la puissance américaine, est d’ores et déjà révolu. Je suppose qu’il faut choisir entre accepter cette réalité et regarder de la mauvaise télévision, et, d’accord, ce dernier choix s’avère tentant pour un nombre surprenant de personnes.

Réveillez-vous, ô dormeurs, et revenez d’entre les morts !

Sur le flanc oriental du monde atlantique, les dirigeants de l’empire ont perdu une guerre qu’ils étaient persuadés de gagner lorsqu’ils l’ont déclenchée avec le coup d’État organisé à Kiev il y a dix ans. La folle erreur de calcul de l’Occident en Ukraine fait de la Russie la gagnante, et il est bien difficile de surestimer les conséquences de ce coup porté à la puissance et au prestige des États-Unis.

En outre, les efforts déployés depuis des années par les cliques politiques pour isoler la Russie, paralyser son économie et détruire la valeur de sa monnaie ont manifestement échoué. Si l’on en juge par le taux de croissance du produit intérieur brut, l’économie russe surpasse largement celles de l’Amérique et de l’Europe. Les échanges commerciaux réalisés en roubles augmentent à un rythme effréné et la monnaie est stable. Moscou est aujourd’hui une force de premier plan alors que les pays non occidentaux, c’est-à-dire les pays du Sud, se rallient à un ordre multipolaire fondé sur des principes de souveraineté juridiquement contraignants, sur la charte des Nations unies, et d’autres textes et déclarations multilatéraux.

Certains lecteurs ne l’auront peut-être pas remarqué, mais les nouveaux dirigeants du Niger, qui ont pris le pouvoir à la suite d’un coup d’État contre le président pro-occidental du pays en juillet dernier, viennent d’envoyer un message à l’armée américaine, qui maintient depuis longtemps un avant-poste de 250 millions de dollars dans le nord-est du Niger, que le Pentagone considère comme essentiel aux activités de Washington destinées à projeter sa puissance à travers l’Afrique de l’Ouest et le Sahel. Voilà pour la «domination à spectre complet» dont rêvaient les néoconservateurs au tournant du siècle.

Gardant le pire pour la fin, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies vient de recevoir un rapport de 25 pages et un résumé vidéo de 12 minutes de son rapporteur spécial, Francesca Albanese, intitulé «Anatomie d’un génocide». Vous pouvez consulter toutes les excuses embrouillées du New York Times au sujet de la crise de Gaza. Il n’en reste pas moins qu’aux yeux de la majorité mondiale, les États-Unis soutiennent un régime de despotes enragés qui extermine tout un peuple. Le prix que l’impérium devra payer pour cela dans les années à venir sera très élevé.

Éteignez vos téléviseurs et réfléchissez à ces développements. Si nous les prenons dans leur ensemble, comme il se doit, ils nous indiquent deux choses. Premièrement, un nouvel ordre mondial composé de multiples pôles de pouvoir, même si Washington s’efforce de le saper, est en train d’émerger un peu partout et prend de l’ampleur à l’heure où nous parlons. Deuxièmement, les cliques politiques de Washington, si stupidement incapables d’accepter les réalités du XXIe siècle, sont susceptibles d’agir avec un désespoir accru au fur et à mesure que la primauté des États-Unis cède enfin la place à un ordre mondial digne de ce nom. Si vous pensiez que les deux dernières décennies ont été violentes, chaotiques et destructrices, accrochez-vous : le pire est presque certainement à venir.

Le pire est à venir

Tant que le régime Biden continuera à dire que la guerre en Ukraine est «dans une impasse», et même si les médias corporatistes rabâchent fidèlement ces absurdités tels des pantins ventriloques, si le régime de Kiev perd chaque jour du terrain et qu’il n’y a pas le moindre espoir réaliste de le reconquérir, le mot que nous cherchons est «perdu». La question qu’il est temps de se poser est la suivante : que vont faire les États-Unis et leurs vassaux européens lorsque les faux-semblants n’en seront plus, et que la défaite, même si elle n’est jamais admise sur le papier, sera trop évidente pour être niée ?

Rien de bon. Étant donné qu’une paix négociée dans des conditions acceptables pour Moscou est hors de question et que l’objectif est de renverser la «Russie de Poutine», les États-Unis sont sans doute enclins à intensifier les opérations secrètes et les «guerres hybrides» au menu de Washington depuis des lustres. La situation risque de devenir vite très dangereuse. Avons-nous eu un avant-goût des problèmes à venir avec l’attaque choquante de la salle de concert et de la galerie marchande près de Moscou le 22 mars ? Voici ce que j’en pense.

La «communauté du renseignement» américaine s’est empressée de rendre publique une «évaluation»- un terme flou qui n’engage personne – selon laquelle l’attentat est l’œuvre d’un groupe d’islamistes militants, et que rien ne prouve que l’Ukraine a quelque chose à voir avec cet événement. Très vite, une ramification de l’État islamique, EI-Khorasan, a revendiqué l’attentat. Le président Poutine, qui s’était montré prudent dès le départ quant aux accusations, a fini par déclarer que les terroristes islamiques étaient effectivement coupables de la mort de 137 Russes innocents et de l’incendie de «Crocus City Hall».

Identifier l’EI-K comme étant le responsable est une affaire compliquée, gardons cela à l’esprit. Après l’effondrement du régime client de Washington à Kaboul il y a trois ans, de nombreux éléments des forces de défense et de sécurité nationales afghanes, se retrouvant soudainement à la rue, ont rejoint l’EI-K pour se mettre à l’abri du désastre. Il s’agissait d’agents de renseignement et de contre-insurrection formés par la CIA, et ils auraient été très nombreux à rejoindre l’organisation. Des rapports ultérieurs, jamais authentifiés, ont suggéré que la CIA utilisait des hélicoptères banalisés pour approvisionner l’EI-K en armes et en matériel. Il y a un an, Foreign Policy le décrivait comme «le groupe terroriste sans doute le plus brutal d’Afghanistan».

Moscou, parfaitement au courant de ces connexions, conclut aujourd’hui que la CIA, ainsi que le MI6 britannique, étaient derrière l’attaque du Crocus City Hall, avec l’agence de renseignement de Kiev, le SBU, jouant un rôle de soutien sur le terrain. La semaine dernière, le chef des services de renseignement russes a déballé tout cela en exposant les conclusions de Moscou.

«Nous estimons que l’attentat a été préparé par les islamistes radicaux, mais, bien entendu, les services spéciaux occidentaux leur ont prêté main-forte», a déclaré Alexandre Bortnikov, le chef du FSB. «Et les services spéciaux ukrainiens y sont directement impliqués».

Trop de preuves circonstancielles viennent étayer cette thèse pour pouvoir la rejeter. Le «bilan» de la CIA attribuant la responsabilité à I’EI peut être considéré comme tout à fait juste, mais il ne représente que la moitié de l’histoire. Le jour même où Bortnikov a évoqué la situation, la Russie a expédié un missile hypersonique – le genre qui échappe aux systèmes de Défense aérienne standard – pour détruire le bâtiment abritant le siège du SBU à Kiev. C’est ce que j’entends par «les choses deviennent très dangereuses, et très vite».

Il est difficile de prédire...

Il est difficile de prédire ce que va faire Washington maintenant que le Niger a déclaré que les 1000 soldats américains qui y sont stationnés sont «illégaux» et ordonné qu’ils quittent le pays. Il est plus facile de dire ce que les États-Unis ne feront pas, malheureusement. Ils n’ont rien montré de leur intention de retirer leurs troupes et de fermer leur base.

Un porte-parole du nouveau gouvernement de Niamey, détaillant la déclaration officielle du 17 mars, a affirmé que la présence américaine «viole toutes les règles constitutionnelles et démocratiques, qui exigent que le peuple souverain – notamment par l’intermédiaire de ses représentants élus – soit consulté sur toute installation d’une armée étrangère sur son territoire».

Cela peut paraître banal, mais il est extrêmement important que Niamey formule son ordre d’expulsion en ces termes. Lors d’une conférence de presse, le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, a balayé du revers de la main la déclaration nigérienne, comme de vulgaires pellicules sur son revers de veste. Voyons comment le maître de l’ordre international fondé sur des règles va maintenant nous démontrer – comme il l’a fait dans le cas de l’Irak il y a quelques années – que les règles et l’ordre n’ont rien à voir avec le respect de la souveraineté d’autres nations ou avec les principes démocratiques que les États-Unis défendent haut et fort.

Il est peu probable que Niamey soit en mesure de forcer les États-Unis à partir, tout comme Bagdad n’a pas pu le faire lorsqu’il a ordonné le départ de toutes les troupes américaines restantes il y a quelques années. Croyez-vous que le reste du monde ne regarde que de la mauvaise télévision, et qu’il ne prêtera aucune attention au fait que les soldats américains se maintiennent dans le désert nigérien ? Si les États-Unis parviennent à défier les injonctions d’un autre pays hôte, ils perdront une nouvelle fois leur crédibilité, leur prestige et le respect auquel ils prétendent.

On entend ces jours-ci quelques commentateurs qui considèrent ces divers développements – la guerre perdue en Ukraine, l’échec de l’Occident à isoler la Russie, les hostilités croissantes contre les États-Unis en Afrique de l’Ouest, la montée inéluctable d’un nouvel ordre mondial – comme autant de signes révélateurs du déclin accéléré de l’impérium.

L’American Conservative a publié la semaine dernière un article intitulé «L’ordre fondé sur les règles est d’ores et déjà révolu». Dominick Sansone force son propos, qui se concentre sur la confrontation de l’Occident avec la Russie, mais pas tant que ça.

«Moscou s’est soustraite à l’ostracisme de l’Occident, modifiant ainsi l’équilibre des pouvoirs non seulement en Europe, mais aussi dans le monde entier», écrit-il. «L’ordre économique et politique fondé sur des règles a été irrémédiablement modifié».

Dans un autre article paru la semaine dernière, Moon of Alabama, un site web allemand à forte audience, affirme que la défaite en Ukraine annonce la fin de la «supériorité de la puissance militaire» en tant qu’«instrument de dissuasion» le plus efficace de l’Occident. L’Occident doit maintenant trouver «un nouvel outil qui lui permette de faire valoir ses intérêts face à d’autres puissances».

Et puis, en ce qui concerne la crise de Gaza, cette conclusion troublante :

«Il a choisi de faire preuve de la plus grande sauvagerie».

La guerre contre Gaza, soutenue par l’Occident, est la preuve que l’Occident est prêt à transgresser toutes les limites. Que le monde occidental est prêt à rompre avec toute forme d’humanité. Qu’il est prêt à commettre un génocide. Qu’il fera tout pour empêcher les instances internationales d’intervenir à ce sujet.

Qu’il est prêt à éliminer tout ce qui lui résiste.

Pour moi, l’article de Moon of Alabama fait froid dans le dos, précisément dans la mesure où tout ce qu’il écrit est plausible. On nous invite maintenant à nous demander si l’Occident soutient les barbaries commises par les Israéliens à Gaza parce que la barbarie fait désormais partie de la politique. Comment rejeter un tel argument ?

«Les nations qui s’engagent en faveur de la multipolarité», conclut l’article, «doivent se préparer à ce qui risque de leur être infligé». Le réconfort que l’on peut trouver ici, aussi sombre soit-il, c’est que les pays non occidentaux savent parfaitement comment s’armer contre l’imperium et les anciennes puissances coloniales. Et les Russes leur ont montré ces dernières années que c’était possible.

Patrick Lawrence

lundi 1 avril 2024

ALERTE ! La RUSSIE a officiellement accusé l'UKRAINE d'être responsable de l'attentat terroriste de Moscou et de plusieurs autres assassinats

 GÉOPOLITIQUE PROFONDE

GÉOPOLITIQUE PROFONDE
 
🚨 ALERTE ! La RUSSIE a officiellement accusé l'UKRAINE d'être responsable de l'attentat terroriste de Moscou et de plusieurs autres assassinats : la Russie exige maintenant l'ARRESTATION du chef du SBU ukrainien (Vassyl Maliouk), que l'Ukraine cesse immédiatement tout soutien aux activités terroristes, qu'elle livre les auteurs de ces actes et qu'elle indemnise les victimes pour les dommages causés.
 

La tempête se lève

 • Des déclarations remarquables des chefs du FSB et du SVR. • Les vrais coupables du massacre de Moscou ? Cela est dit clairement : le triangle US-UK-Uk à tous les coups. • Avec un texte de l'excellent dissident Gilbert Doctorow.

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29 mars 2024 (14H15) – Les Russes progressent au niveau de la communication comme ils font la guerre en Ukraine : par attaques successives, bien préparées et assurées de marquer une avancée sans risques inutiles, avec l’utilisation d’une artillerie massive. C’est un peu à quoi ressemble la conférence qu’ont donné à divers journalistes les chefs des deux services principaux de sécurité : Alexander Bertino, qui dirige le FSB de sécurité intérieure (équivalent de la DGSI française et du FBI américaniste) et Sergei Narichkine, chef du SVR de renseignement extérieur (équivalent de la DGSE et de la CIA). Parmi les journalistes, on trouvait Gibert Doctorow, un fameux commentateur dissident, connu pour son sérieux et ses excellentes sources. Dans le texte ci-dessous, Doctorow brosse un portait des deux hommes et les place justement dans le cercle rapproché des dirigeants proches de Poutine.

Les deux hommes, notamment Bortnikov, ont évidemment répondu à la principale question du jour sur les responsables de la tuerie de Moscou, sans la moindre hésitation et avec une conviction remarquable :

« Les propos de Bortnikov sont extraordinaires et ont une incidence directe sur la question de savoir si vous et moi devrions maintenant chercher des abris antiatomiques.

» ...Les journalistes ont tous cherché à savoir qui était à l’origine de l’attaque terroriste. Bortnikov leur a répondu… ainsi qu’à nous-mêmes : les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Ukraine sont derrière l’acte terroriste commis par des extrémistes islamistes. »

Parmi les révélations, celle selon laquelle l’attaque devait avoir lieu le 8 mars, jour de la Journée Internationale de la Femme, événement considérable en Russie. Cela aurait constitué un énorme événement aux conséquences imprévisibles pour l’élection de Poutine. Mais ce ne fut pas le cas : le FSB suivait déjà diverses pistes et savait que les USA avaient lancé un groupe manipulé dans ce sens pour une telle opération et pris des précautions colossales, – ce qui nous permet en plus de supputer sur les raisons du départ précipité de Nuland, trois jours avant le 8, qui ressemble bel et bien désormais à un limogeage en  catastrophe.

« Cependant, selon ‘Sixty Minutes’ [qui a eu aussi des informations du FSB], il a été déterminé que la sécurité de l’État russe le 8 mars était trop stricte pour que la mission terroriste réussisse et les États-Unis ont décidé de mettre un terme à cette opération. Il est à noter que c’est à peu près à ce moment-là que Victoria Nuland a présenté sa démission au département d’État (5 mars). Le lien de causalité possible ici mérite certainement l’attention de mes pairs de la communauté “dissidente” américaine. »

Le texte de Doctorow fourmille d’autres révélations qui montrent combien les services de sécurité russe travaillent d’arrache-pied contre les diverses tentatives de subversion où l’on retrouve à peu près toujours le même trio : US-UK-Uk(raine).

Ce constat nous permet de tirer deux conclusions :

• Comme dans nos actuelles et excellentes démocrates  totalitaires (tout le monde est présumé coupable à moins que l’on prouve son innocence, – et encore, on peut l’emprisonner préventivement puisqu’il ne manquera pas d’être coupable un jour...), il faut accepter le thème suivant pour toute violence terroriste et subversive en Russie, d’où qu’elle vienne et quels que soient les coupables si on les coince : USA-UK-Uk sont les instigateurs à plus ou moins longue distance, à moins que  le contraire puisse impeccablement être prouvé... D’où notre attitude réservée vis-à-vis de ceux qui, selon les méthodes des faits avérés, justes en temps normaaux , ne veulent s’en tenir qu’aux faits avérés... Lesquels sont constamment l’objet de déformations et de simulacres qui font de leur authenticité un gros tapis au poker menteur.

• Nous nous rapprochons de plus en plus d’interventions extérieures à l’Ukraine de la part de la Russie. Les chefs de FSB et du SVR sont de très-proches de Poutine et ils ne lancent pas ces arguments indirects mais pressants pour de telles interventions à la légère, le lendemain du jour où Poutine a déclaré que la Russie attaquera les bases OTAN qui abritent des F-16 intervenant en Ukraine. Doctorow détecte un ton bien différent dans les émissions populaires de la TV russes, – qui sont un bon thermomètre du sentiment populaire, – où jusqu’ici l’Ukraine restait considéré comme un pays-frère où il fallait faire le moins de dégâts possibles, et où l’on parle désormais de raser Kharkov et de détruire le palais présidentiel de Kiev.

On répète le propos de Doctorow :

« Les propos de Bortnikov sont extraordinaires et ont une incidence directe sur la question de savoir si vous et moi devrions maintenant chercher des abris antiatomiques. »

Le texte ci-dessus est dans l’original chez Gilbert Doctorow, en en français traduit sur ‘Réseau International

dde.org

 

Quelques déclarations remarquables

Pour les non-initiés, j’explique d’abord que le FSB est l’organisation qui a succédé au célèbre et très redouté KGB de l’Union soviétique. Toutefois, le FSB d’aujourd’hui pourrait être mieux comparé au FBI aux États-Unis. Il s’occupe de la criminalité intérieure de toutes sortes et des menaces qui pèsent sur les civils russes, comme le terrorisme. L’agence et son chef font rarement la une des journaux.

À cet égard, le FSB est plus visible, tant en Russie qu’à l’étranger, que le service de renseignement extérieur (le SVR) dirigé par Sergueï Narychkine, une personnalité de l’État qui a passé cinq ans au cours de ce millénaire en tant que président de la Douma d’État, la chambre basse du Parlement russe, et trois ans en tant que chef de l’administration présidentielle. Dans ces deux fonctions, Narychkine a été très souvent vu à la télévision dans l’exercice de ses fonctions.

En revanche, Bortnikov a passé les 15 dernières années dans ses bureaux du FSB, à l’abri des regards. Hier, il a rencontré le journaliste de la télévision d’État russe Pavel Zarubin pour une interview, puis s’est laissé interroger par un groupe d’autres journalistes. Cette séance spontanée de questions-réponses a ensuite été diffusée au journal télévisé. Les propos de Bortnikov sont extraordinaires et ont une incidence directe sur la question de savoir si vous et moi devrions maintenant chercher des abris antiatomiques. Malheureusement, vous ne trouverez rien de tout cela dans les articles de fond des grands médias d’aujourd’hui. Le Financial Times, par exemple, relate la rencontre de Xi avec des PDG d’entreprises américaines pour renouer les liens : intéressant, mais pas très pertinent si nous sommes à l’aube de la troisième guerre mondiale.

Bortnikov est par définition un membre du cercle restreint des conseillers de Vladimir Poutine. Lui, Poutine et Narychkine ont à peu près le même âge. À 72 ans, Bortnikov n’a que quelques années de plus.

J’ai été particulièrement frappée par son assurance et le choix prudent et soigneusement pesé de ses mots, alors qu’il exposait l’orientation de l’enquête avec transparence et une attitude non affectée.

Les journalistes ont tous cherché à savoir qui était à l’origine de l’attaque terroriste. Bortnikov leur a répondu… ainsi qu’à nous-mêmes : les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Ukraine sont derrière l’acte terroriste commis par des extrémistes islamistes.

Bortnikov a déclaré que les premières constatations indiquent que les quatre auteurs du massacre se sont rendus en voiture à la frontière avec l’Ukraine où ils étaient attendus de l’autre côté. Il a expliqué très calmement que l’implication de puissances étrangères était en cours de clarification et qu’il ne dirait rien sous le coup de l’émotion, mais qu’il attendrait que les faits soient solidement rassemblés avant de les présenter.

Néanmoins, le fait qu’il ait désigné les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Ukraine comme les marionnettistes probables de l’acte terroriste était tout à fait digne d’intérêt. Rappelons qu’à la suite du bombardement des oléoducs Nord Stream, l’attaque la plus importante des 50 dernières années contre des infrastructures civiles essentielles au niveau mondial, les responsables russes n’ont pointé du doigt aucun pays. Il y a eu des insinuations, mais pas d’accusations directes comme celles que nous avons entendues de la bouche de Bortnikov.

Entre-temps, outre la discussion de Bortnikov avec les journalistes, de nombreux éléments nouveaux concernant l’attentat terroriste perpétré au Crocus City Hall ont été diffusés hier par le programme d’information et d’analyse de la télévision d’État russe, «Sixty Minutes». Nous avons notamment appris qu’au cours des derniers jours de février et des deux premiers jours de mars, deux des quatre assaillants se trouvaient à Istanbul. Le départ et l’arrivée de l’un d’entre eux à l’aéroport de Moscou ont été filmés. On nous a dit dans quels hôtels ils ont séjourné, et les selfies et autres photos prises par l’un d’eux à Istanbul ont été affichés à l’écran. On ne sait toujours pas qui ils ont rencontré en Turquie. Toutefois, la date elle-même est très importante, car il a été souligné qu’ils étaient retournés à Moscou pour perpétrer un attentat terroriste le 8 mars, Journée internationale de la femme, une date sacrée dans le calendrier russe. S’ils l’avaient fait ce jour-là, l’effet aurait été catastrophique pour les élections présidentielles en Russie une semaine plus tard.

Cependant, selon «Sixty Minutes», il a été déterminé que la sécurité de l’État russe le 8 mars était trop stricte pour que la mission terroriste réussisse et les États-Unis ont décidé de mettre un terme à cette opération. Il est à noter que c’est à peu près à ce moment-là que Victoria Nuland a présenté sa démission au département d’État (5 mars). Le lien de causalité possible ici mérite certainement l’attention de mes pairs de la communauté «dissidente» américaine.

Quoi qu’il en soit, le scénario qui a été exploré plus tard dans la journée lors de l’émission «Evening with Vladimir Solovyov» est que les Ukrainiens ont décidé de procéder à l’attaque terroriste une semaine après les élections présidentielles russes, alors qu’elle perdait la majeure partie de sa justification. Ils l’ont fait malgré les objections de Washington.

De temps à autre, des lecteurs me demandent pourquoi je prête attention à des émissions comme celle de Vladimir Solovyov. Ces sceptiques ont tendance à ignorer que Solovyov invite non seulement les habituels universitaires et journalistes irresponsables qui peuvent amuser le public, mais aussi des hommes d’État très sérieux qui sont proches du centre du pouvoir en Russie et exercent une influence sur la conduite de la politique étrangère et intérieure, notamment les présidents de commission et d’autres personnalités clés de la Douma d’État.

C’est ainsi qu’hier soir, nous avons entendu un membre de la commission des relations avec la Communauté des États indépendants (ex-Union soviétique). Faisant référence aux attaques terroristes incessantes contre les civils de la région frontalière russe de Belgorod en provenance de la ville voisine de Kharkiv (Ukraine), il a déclaré qu’il était temps de raser Kharkiv, de lancer un avertissement à la population pour qu’elle prenne sa voiture et se dirige vers l’ouest, puis de tout faire exploser. Kharkiv est d’ailleurs la deuxième ville la plus peuplée d’Ukraine après Kiev.

D’une manière générale, l’humeur des panélistes et de l’animateur Solovyov lui-même est en train de changer de manière radicale : L’Ukraine est considérée comme un État ennemi et plus vite elle sera éliminée, mieux ce sera. Hier soir, il a été question de la nécessité de procéder à des frappes de missiles pour détruire le palais présidentiel de Kiev ainsi que tous les centres militaires et autres centres de décision du gouvernement dans la capitale.

Comme nous l’avons observé à maintes reprises au cours des deux dernières années, le président Poutine a été la voix de la modération et de la retenue, s’opposant aux actions susceptibles de précipiter la Troisième Guerre mondiale. Cela touche clairement à sa fin lorsque son propre directeur du FSB désigne les États-Unis et le Royaume-Uni comme étant les planificateurs de la plus grande attaque terroriste en Russie depuis 20 ans.

Gilbert Doctorow

mercredi 27 mars 2024

Attentat de Moscou : Ukraine impliquée ? - Le Monde vu d'en Bas - n°123


 Pour devenir Amis d'Investig'Action : https://investigaction.net/campaigns/... ou écrire à dons@investigaction.net Pour contacter Saïd Bouamama : lemondevudenbas@investigaction.net Pour aller plus loin : - Kahina Sekkai, Pour Colin Powel, son « plaidoyer pour la guerre » en Irak était « une tâche » sur sa réputation, Paris- Match du 18 octobre 2021. - Marc Bennetts, Putin is our enemy too, says Chechen fighter un Ukraine, The Sunday Times du 26 décembre 2018, consultable sur le site : https://www.thetimes.co.uk

dimanche 24 mars 2024

Crime de masse à Moscou : puisque les Etats-Unis ne cessent de vous dire que l'Ukraine n'y est pour rien ...


Vendredi soir à la sortie de Moscou, des gens se rendent dans une salle de concerts, le Crocus City Hall, l'une des plus grandes de la capitale. Ils se font prendre pour cibles, les tireurs ne visent pas, ils doivent faire un maximum de victimes en un minimum de temps. Ensuite, ils mettent le feu au bâtiment et des explosions se font entendre. Des civils pris au piège et pris pour cible, ensuite brûlés vivants, oui cela rappelle les horreurs nazies. Et ce groupe est reparti vers l'Ukraine avant d'être interpellé. Immédiatement, la communauté internationale accuse d'une seule voix l'Etat islamique - comme c'est pratique. 

jeudi 21 mars 2024

Billet d'humeur : nouvelles du front ... parisien


Nos bobos parisiens se prennent des airs de maréchaux des années 1914, après avoir discrédité et maudit l'armée française, renié l'ordre et la patrie pendant plus d'un demi-siècle. L'on nous ressort la France est en danger, il va falloir aller défendre la Patrie. Pourtant, pas un seul char russe ou missile n'est en perspective, l'armée russe ne cible en rien le territoire français et en principe ne comprend pas très bien ce qui a pris à Macron, ce qui se passe en France. Nos élites vendues ont besoin de jouer à la guerre, oubliant qu'il ne s'agit pas d'un jeu, car leurs maîtres doivent écraser la Russie et achever l'Europe au passage. C'est pour cela qu'ils commencent à en appeler au sang des Français et des Françaises. S'il est sacré de se battre pour sa terre, que vient faire le sang français sur les terres du Monde russe ?

Attentat à Moscou - Georges Kuzmanovic