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vendredi 11 novembre 2022

Les nombreuses « guerres » imbriquées – Un guide sommaire à travers le brouillard

source : https://lesakerfrancophone.fr/les-nombreuses-guerres-imbriquees-un-guide-sommaire-a-travers-le-brouillard

Nous avons maintenant un ensemble embarrassant de « guerres » dont, paradoxalement, l’Ukraine est peut-être celle de moindre importance stratégique.


Par Alastair Crooke – Le 24 octobre 2022 – Source Strategic Culture

Nous avons maintenant un ensemble embarrassant de « guerres » dont, paradoxalement, l’Ukraine est peut-être celle de moindre importance stratégique – bien qu’elle conserve un contenu symbolique significatif. Un « drapeau » autour duquel les histoires sont racontées et le soutien rallié.

Oui, il n’y a pas moins de cinq « guerres » en cours, qui se chevauchent et sont liées entre elles – et elles doivent être clairement différenciées pour être bien comprises.

Ces dernières semaines ont été marquées par plusieurs changements d’époque : le sommet de Samarkand, la décision de l’OPEP+ de réduire la production pétrolière des pays membres de deux millions de barils par jour à partir du mois prochain, et la déclaration explicite du président Erdogan selon laquelle « la Russie et la Turquie sont ensemble et travaillent ensemble » .

Les alliés de base des États-Unis, l’Arabie saoudite, la Turquie, les Émirats arabes unis, l’Inde, l’Afrique du Sud, l’Égypte et des groupements tels que l’OPEP+ font un grand pas vers l’autonomie et vers la coalescence de nations non occidentales en un bloc cohérent, qui agit selon ses propres intérêts et fait de la politique « à sa façon » .

Cela nous rapproche du monde multipolaire que la Russie et la Chine préparent depuis plusieurs années – un processus qui signifie « la guerre » du découplage géostratégique de l’« ordre » mondial occidental.

Cette guerre est menée, d’une part, en présentant la Russie et la Chine comme trop méfiantes l’une envers l’autre pour être des partenaires. D’autre part, on présente la Russie comme étant si faible, si dysfonctionnelle et erratique (prête à utiliser des armes nucléaires tactiques), que le binaire « avec nous » ou « contre nous » oblige les États à se ranger du côté de l’Occident. Dans ce cas, l’Ukraine est présentée comme le brillant « Camelot » autour duquel se rassembler, pour combattre les « ténèbres » .

Cela nous mène directement à la « guerre » financière mondiale qui dure depuis longtemps, une guerre à deux niveaux.

Au premier niveau, la Fed américaine joue un « jeu mondial » . Elle augmente les taux d’intérêt pour de nombreuses raisons. Mais ici, il s’agit de protéger le « privilège du dollar » , qui consiste à pouvoir échanger l’argent qu’elle imprime à partir de rien contre de la main-d’œuvre et des marchandises réelles dans le monde entier. Ce privilège de « monnaie de réserve » est à la base du niveau de vie élevé des États-Unis (bien plus élevé qu’il ne le serait autrement). C’est un avantage énorme, et la Fed va protéger cet avantage.

Pour ce faire, le plus grand nombre possible d’États doivent être dans la « filière » du dollar et faire des échanges en dollars. Et placer leur épargne dans les bons du Trésor américain. La Fed fait maintenant tout ce qu’elle peut pour faire s’effondrer la part de marché de l’euro et ainsi faire passer les euros et les euro-dollars dans le circuit du dollar. Les États-Unis menaceront l’Arabie saoudite, les États du Golfe et la Turquie pour les empêcher de quitter ce circuit.

Il s’agit là de la « guerre » contre la Russie et la Chine, qui détournent une grande partie de la planète du système du dollar pour la faire entrer dans une sphère non dollarisée. Le non-respect de l’appartenance au système du dollar est sanctionné par divers outils, depuis les sanctions, le gel des avoirs et les droits de douane jusqu’au changement de régime.

Si la Fed ne protège pas le « privilège du dollar » , elle court le risque de voir tout le monde sortir du circuit. Le bloc Eurasie s’efforce de sortir du circuit du dollar, de créer une résilience économique et de commercer en dehors du circuit. Ce que la Fed essaie de faire, c’est d’arrêter cela.

La deuxième dimension de la guerre financière américaine est la longue lutte menée par les États-Unis (Yellen et Blinken, plutôt que la Fed) pour conserver le contrôle des marchés de l’énergie, et la capacité des États-Unis à fixer le prix des carburants. Les BRICS (avec la volonté des Saoudiens de les rejoindre) ont l’intention de développer un « panier » de devises et de matières premières destiné à servir de mécanisme commercial alternatif au dollar pour le commerce international.

Le groupe eurasien ne prévoit pas seulement de commercer en monnaies nationales, et non en dollars, mais il veut lier cette monnaie d’échange à des produits de base (pétrole, gaz, nourriture, matières premières) qui ont une valeur intrinsèque – qui deviennent ainsi des « monnaies » à part entière. Plus que cela, le groupe cherche à éloigner le contrôle des marchés de l’énergie des États-Unis, et à le relocaliser en Eurasie. Washington a toutefois l’intention de reprendre le contrôle (par le biais du contrôle des prix).

Et c’est là que réside un problème fondamental pour Washington : le secteur des matières premières – avec sa valeur tangible inhérente – devient, en soi, une « monnaie » très recherchée. Une monnaie qui, à cause d’une inflation galopante, surpasse la monnaie fiduciaire dévaluée. Comme le souligne Karin Kneissl, ancienne ministre autrichienne des affaires étrangères, « en 2022 seulement, la banque centrale étasunienne a imprimé plus de papier-monnaie que dans toute son histoire. L’énergie, en revanche, ne peut être imprimée » .

Cette « guerre de l’énergie » prend la forme d’une perturbation ou d’une destruction du transport – et du flux – des produits des producteurs d’énergie eurasiens vers les clients. L’UE vient de goûter à cette « guerre » particulière avec la destruction des pipelines Nordstream.

Nous en arrivons maintenant aux grandes « guerres » : tout d’abord, la guerre pour forcer la Fed à pivoter – à pivoter vers les taux d’intérêt zéro et l’assouplissement quantitatif.

La révolution sociale aux États-Unis, qui a vu une élite métropolitaine radicalisée considérer la diversité, le climat et la justice raciale comme des idéaux utopiques, a trouvé sa « cible » facile dans une UE déjà à la recherche d’un « système de valeurs » pour combler son propre « déficit démocratique » .

La bourgeoisie européenne a donc sauté avec alacrité dans le « train » libéral américain. S’appuyant sur les politiques identitaires de ces derniers, ainsi que sur le « messianisme » du Club de Rome en matière de désindustrialisation, la fusion semblait offrir un ensemble impérial idéal de « valeurs » pour combler les lacunes de l’UE.

Seulement … seulement, les Républicains pro-guerre américains, ainsi que les néo-conservateurs Démocrates pro-guerre, avaient déjà grimpé dans « ce train » . Les forces culturelles-idéologiques mobilisées convenaient parfaitement à leur projet interventionniste : « Notre premier objectif est d’empêcher la réémergence d’un nouveau rival » (doctrine Wolfowitz) – la Russie d’abord, la Chine ensuite.

En quoi cela a-t-il à voir avec la guerre contre la Fed ? Cela a beaucoup à voir. Ces courants s’engagent à imprimer et à dépenser GROS, sinon ils verront leurs projets s’effondrer. Le Reset nécessite l’impression. Le Green nécessite l’impression. Le soutien au « Camelot » ukrainien nécessite l’impression. Le complexe militaro-industriel en a également besoin.

Les libéraux américains woke et les écolos européens woke ont besoin que le robinet de l’argent soit complètement ouvert. Ils ont besoin d’imprimer de l’argent à outrance. Ils doivent donc faire chanter la Fed pour qu’elle n’augmente pas les taux, mais qu’elle revienne à l’ère du taux zéro, afin que l’argent reste à coût zéro et circule librement (et au diable l’inflation).

La CNUCED, qui supplie toutes les banques centrales d’arrêter de relever les taux pour éviter une récession, est l’un des fronts de cette guerre ; la poursuite de la guerre en Ukraine, avec l’énorme déficit financier qui en découle, est un autre moyen de forcer la Fed à « pivoter » . Et forcer la Banque d’Angleterre à « pivoter » vers le QE en est encore un autre.

Pourtant, jusqu’à présent, Jerome Powell résiste.

Il y a aussi l’autre « guerre » (en grande partie invisible) qui reflète la conviction de certains courants conservateurs américains que l’après-2008 a été un désastre, mettant le système économique américain en danger.

Oui, ceux qui soutiennent Powell sont certainement préoccupés par l’inflation (et comprennent aussi que les hausses de taux d’intérêt ont été faite en retard par rapport à l’inflation galopante), mais ils sont encore plus préoccupés par le « risque sociétal » , c’est-à-dire le glissement vers la guerre civile en Amérique.

La Fed pourrait continuer à relever les taux pendant un certain temps – même au prix d’un certain effondrement des marchés, des fonds spéculatifs et des petites entreprises. Powell a le soutien de certaines grandes banques new-yorkaises qui voient avec beaucoup de clarté ce qui les attend avec le modèle libéral et woke : la fin de leur activité bancaire lorsque les renflouements deviendront numériques et seront versés directement sur les comptes bancaires des demandeurs (comme l’a proposé le gouverneur Lael Brainard).

Powell ne dit pas grand-chose (il est probable qu’il se tienne à l’écart de la politique américaine partisane durant cette période délicate).

Cependant, la Fed pourrait tenter de mettre en œuvre une démolition contrôlée de la bulle économique américaine, dans le but précis de ramener l’Amérique sur des rails financiers plus traditionnels. Pour briser la « culture des actifs à effet de levier » … Vous commencez à résoudre l’énorme fossé d’inégalité sociétale que la Fed a contribué à créer, par le biais de l’assouplissement quantitatif facilitant les bulles d’actifs géantes … Vous commencez à rajeunir l’économie américaine en mettant fin aux distorsions. Vous dissipez l’envie de guerre civile parce que le problème n’est plus seulement entre les « nantis » et les « démunis » .

Cette vision est peut-être un peu utopique, mais elle permet de briser la « bulle du tout » , de briser la culture de l’effet de levier et de mettre fin à la confrontation extrême entre les bénéficiaires de la bulle et la baisse des salaires réels aux États-Unis pendant 18 mois consécutifs.

Mais … mais cela n’est possible que si rien de systémique ne se brise.

Quelles sont les implications géostratégiques ? De toute évidence, beaucoup de choses dépendent du résultat de l’élection américaine de mi-mandat. Il semble d’ores et déjà (en fonction des résultats précis des candidats du GOP) que le financement de la guerre en Ukraine sera réduit. L’ampleur de cette réduction dépendra de la marge de succès obtenue par les « populistes » du GOP.

Il n’est pas plausible que l’UE, confrontée à sa propre crise dévastatrice, continue à financer Kiev comme avant.

Mais l’importance de la lutte pour replacer les États-Unis dans le paradigme économique des années 1980 suggère que l’Occident va frôler une rupture systémique au cours des prochaines semaines.

Les euro-élites sont trop lourdement investies dans leur voie actuelle pour changer de narratif dans un avenir proche. Ils continueront donc à blâmer et à dénigrer la Russie – ils n’ont guère le choix s’ils veulent éviter la colère populaire. Et il y a trop peu de signes indiquant qu’ils ont mentalement assimilé le désastre que leurs erreurs ont provoqué.

Et en ce qui concerne Bruxelles, le mécanisme de rotation des dirigeants de l’UE est largement absent. L’Union n’a jamais été équipée d’une marche arrière – un besoin que l’on pensait inimaginable à l’époque.

La question reste donc : « quelle sera la situation en Europe en janvier-février ? ».

Alastair Crooke

Traduit par Zineb, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

mardi 10 mars 2020

Que faire face à la crise financière en cours de développement ? Une analyse d'IDRISS ABERKANE... pour le meilleur ou pour le pire.

Aberkane : si on n'améliore pas rapidement le fonctionnement démocratique pour résoudre cette crise financière, la dictature militaire nous attend. C'est très facile de faire un coup d'Etat en France : dans un rayon de 250 m, autour de l’Élysée, vous avez 60 % du pouvoir politique français : vous avez la place Beauvau, le Ministère de l'intérieur, Matignon, un peu plus loin l'assemblée nationale. Quant à l'éventualité d'un président donnant ses ordres en exil... sa légitimité en prendrait un coup. 


jeudi 28 juin 2018

[Thinkerview] Pierre Larrouturou - Climat : les 3/4 de l'humanité menacés / [ Thinkerview] Pierre Larrouturou - Climate: 3/4 of the humanity threatened

"A priori, on est foutus mais on a encore 1 chance de s'en sortir" P.L.





Interview de Pierre Larrouturou le 28/06/2018
POSEZ VOS QUESTIONS EN DIRECT : 🔴 https://discord.gg/Ey3pBWV SOURCEZ, VERIFIEZ LES FAITS EN DIRECT : ✅ https://captainfact.io/videos/G529 S'inscrire : https://captainfact.io/signup?invitat... SOUTENEZ-NOUS : ▶️ https://tipeee.com/thinkerview ECOUTER EN PODCAST AUDIO : 🎙️ https://thinkerview.com/feed/podcast/ 🎙️ https://itunes.apple.com/fr/podcast/t... 🔗 SITE : https://thinkerview.com 🔗 YOUTUBE : https://youtube.com/Thinkerview 🔗 FACEBOOK : https://facebook.com/Thinkerview 🔗 TWITTER : https://twitter.com/Thinker_View 🔗 PEERTUBE : https://thinkerview.video (CC BY-NC-SA 4.0) https://creativecommons.org/licenses/... Cette œuvre vidéo et sonore de Thinkerview est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International. Mettre obligatoirement un lien vers la source originale entière en cas de réutilisation. Merci.

mardi 29 mai 2018

[crise euro, crise financière] Paul Jorion : une dynamique est enclenchée en Italie / [ Euro crisis, financial crisis] Paul Jorion: a dynamics is engaged in Italy



Jorion : écoutez Hayek, grand théoricien de l'ultra-libéralisme, enthousiaste au Chili :
 "je préfère un système libéral sans démocratie à une démocratie sans système libéral"
C'est la logique de Monsieur Hitler. Je ne veux pas distribuer des points Godwin. L'histoire nous montre que cela est possible. 
...et, si nécessaire, des technocrates [ou de simples citoyens] ne verront pas d'un mauvais oeil l'instauration d'un régime autoritaire 






Quand je repense à la tuerie d'hier, à Liège, ma ville, je me dis que tout est parfaitement lié, connecté - tant qu'on raisonnera sur le mode "les gentils d'un côté, les méchants de l'autre" (*), ces pétages de plomb ne feront que s'accroître jusqu'à se transformer en guerre civile ou en guerre tout court, à l'instar de celles que nous exportons hors de nos frontières. 

(*) Keep cool, stay calm :   

Une attaque terrible en #Belgique à #Liège.Trois victimes dont deux policières.Mes pensées pour elles et toute ma solidarité avec la Belgique, victime d’un nouvel acte terroriste.Chacun doit prendre conscience de l’étendue de la menace.

Rassurez-vous Monsieur Valls, j'ai bien pris conscience de l'étendue de la menace...


dimanche 9 octobre 2016

Le plus grand braquage de l’Histoire de l’humanité / The biggest robbery of the History of the humanity

source : http://lesakerfrancophone.fr/le-plus-grand-braquage-de-lhistoire-de-lhumanite

Bon, résumons l'OCDE : l'économie mondiale ralentit, les bénéfices des entreprises s'entassent, la stimulation monétaire a perdu de son charme, et les risques d'instabilité financière sont en hausse.

Oh, à propos, avez-vous noté la petite phrase sur «une importante réévaluation des actifs» ? En jargon financier ça veut dire «un crash», un grand, un cataclysme fracassant, un tremblement de terre. L'auteur constate tout simplement une évidence, que les banques centrales nous entraînent dans une autre descente en vrille à soulever les tripes, suivie d'une autre crise financière atroce. – Mike Whitney

2016-09-24_11h42_10Par Mike Withney – Le 30 septembre 2016 – Source CounterPunch

Voici votre quiz d’économie pour aujourd’hui :

Question 1. Que pensez-vous qu’il se passerait si vous injectiez $3 000 milliards dans le système financier ?

a) Le prix des actions augmenterait.
b) Le prix des actions baisserait.
c) Le prix des actions serait stable.

Question 2. Que pensez-vous qu’il se passerait si vous injectiez $3 000 milliards dans l’économie ? (Via une relance budgétaire pour les projets d’infrastructure, la prolongation des prestations de chômage, des coupons alimentaires, etc.)

a) L’activité augmenterait et l’économie croîtrait.
b) L’activité baisserait et l’économie se contracterait.
c) L’activité resterait la même, donc la croissance resterait inchangée.


Si vous avez choisi l’option a pour les deux questions, alors félicitations, parce que vous avez les bonnes réponses.

Maintenant, essayez de répondre à cette dernière question bonus :

Question 3. Si l’ajout d’argent dans le système financier stimule les prix des actifs, et l’ajout dans l’économie stimule la croissance, alors pourquoi la Fed a-t-elle injecté $3 000 milliards dans le système financier en espérant que l’économie va croître ?

La Fed est-elle désorientée au sujet de la façon dont fonctionne l’économie ou bien la Fed est-elle paumée concernant le fonctionnement du système financier ?

Probablement pas. Il y a certainement une autre explication à tout cela ; après tout, pourquoi quelqu’un mettrait-il de l’essence dans le radiateur de la voiture quand le réservoir d’essence est vide ? Cela ne va pas à faire marcher le moteur, non ? La même règle s’applique à un stimulus financier. La seule façon pour qu’un stimulus soit efficace est de le mettre là où il est nécessaire. Et nous pouvons maintenant dire avec 100% de certitude que la relance de la Fed n’est  pas allée où il fallait, c’est pourquoi elle n’a pas fonctionné.

Comment savons-nous cela ?

Il suffit de jeter un coup d’œil au PIB. Le PIB du deuxième trimestre a atteint un lamentable 1.2 %, même si les taux d’intérêt sont encore bloqués à près de zéro et que la Fed continue de recycler l’argent des obligations arrivant à échéance dans encore plus de dette du gouvernement.

Savez-vous ce que signifie une augmentation de 1.2 % du PIB ?

Cela signifie que les dépenses sont faibles : l’investissement des entreprises est anémique, la consommation individuelle est au fond du trou et la croissance du crédit est kaputt. Cela signifie que l’économie a essentiellement cessé de respirer, que le poumon artificiel a été débranché et qu’elle est transportée à la morgue pour être embaumée avant l’apparition de la raideur cadavérique. Cela signifie que les gens qui sont affectés à la tâche de gérer le système ne savent pas comment le système fonctionne ou cachent un motif inavoué pour les politiques qu’ils utilisent.

Alors, qu’en est-il ? Les responsables de la Fed sont-ils des crétins ou des menteurs ?

Ceci étant, nous avons tous entendu l’expression, «la définition de la folie consiste à faire encore et encore la même chose en espérant un résultat différent».

Eh bien, la Fed fait la même chose depuis sept ans – le déversement de l’argent dans le système financier tout en prédisant une croissance plus forte. Cela semble suggérer que la Fed est folle, mais l’est-elle ?

Non, pas du tout, en fait les membres du FOMC 1sont extrêmement brillants, des professionnels bien formés qui ont une solide connaissance de l’économie et des nombreuses subtilités du système financier. Ce sont des gars intelligents, vraiment intelligents. Alors, peut-être qu’ils ont un motif inavoué. Peut-être est-ce la raison pour laquelle ils collent à des politiques qui ont échoué pendant toutes ces années.

Mais alors, s’ils ont une arrière-pensée, quelle est-elle ? Quel est leur but ?

La meilleure façon de répondre à cette question est de suivre simplement la piste de l’argent. Nous avons déjà vu que le QE 2 et le taux zéro n’ont rien fait pour la croissance. Donc la question est : où ces politiques ont-elles eu le plus grand impact ?

Sur le marché boursier, bien sûr !

Saviez-vous que l’indice du Dow Jones Industrials (DJIA) était descendu le 9 mars 2009 jusqu’à 6 507 points? Le jeudi 15 septembre 2016, le Dow Jones a terminé la journée à 18 211 points, près de trois fois plus. La même chose vaut pour le S&P 500 qui a glissé jusqu’à 676 points d’indice en mars 2009, mais a rebondi pour plafonner à 2 147 hier après-midi. Puis il y a le Nasdaq qui a fait encore mieux, rebondissant, après un abyssal 1 268 points en 2009, à une hauteur de 5 249, toujours hier.

Maintenant, si le cours des actions augmente en raison de fondamentaux économiques sains, alors c’est tout simplement génial car cela signifie que la force sous-jacente de l’économie est le moteur de l’augmentation de la valeur des actions. Mais si les prix des actions montent parce que les gens qui sont censés être les arbitres – la Fed – truquent le système en imprimant des milliards de dollars pour arroser les marchés financiers afin que leurs copains escrocs puissent envoyer leurs enfants dans les écoles de l’Ivy League [la crème de l’Establishment] et traîner dans les environs en Lamborghini, alors ce n’est pas aussi génial.

Lorsque la Fed pompe des liquidités directement dans le système financier, ces liquidités ne peuvent pas précisément être appelées stimulus monétaire. Il ne s’agit pas plus d’une relance que si la Fed avait mis un milliard de dollars dans votre jeune entreprise naissante dans les environs de Trifouillis-les-Oies. C’est une subvention, un don, une aumône. Quoi qu’il en soit, $3 000 milliards est une somme considérable, assez pour allumer la mèche et envoyer les marchés boursiers dans la stratosphère. Ce qui s’est produit. Mais ne nous méprenons pas, les actions n’ont pas triplé parce que la production, les revenus et la croissance s’envolent tous au son du clairon. Ce n’est pas du tout çà en fait, ils sont tous exceptionnellement faibles. Les actions sont sur un nuage stratosphérique parce que les interventions incessantes de la Fed les ont maintenues là-haut, en soutenant un système bancaire insolvable et en générant des profits gigantesques pour Wall Street.

Et tandis que la hausse de la valeur des actions ne prouve pas nécessairement que la Fed a une arrière-pensée, identifier les personnes qui bénéficient de ces prix gonflés le prouve certainement. Après tout, qui possède ces actions et obligations ?

Nous pouvons classer ces personnes en trois groupes distincts, les assez riches, les très riches et les riches aux mains sales. Ce sont ces gens qui possèdent des actions et bénéficient des politiques de la Fed.

Alors qu’est-ce que cela nous apprend sur «le plein emploi, la stabilité des prix» qui sont les mandats de la Fed ?

Cela nous apprend qu’il s’agit de balivernes. Cela nous raconte aussi son battage de relations publiques destiné à embobiner le troupeau de moutons qui ne peut pas voir ce qui se passe juste sous son nez… Il nous dit que la Fed a un mandat caché pour aider le processus d’accumulation du profit pour la classe kleptocratique des parasites appartenant à l’Ivy League–Wall Street. Il nous dit que le vrai travail de la Fed est de mettre en œuvre les politiques qui facilitent le mieux la distribution de la richesse vers le haut. Il nous dit que l’indépendance de la Fed est une tromperie complète et totale et que si Janet Yellen [directrice de la Fed, NdT] ou l’un de ses collègues laquais du FOMC s’écartait d’un centimètre à gauche de l’ordre de marche imposé par les multinationales, il se retrouverait lui-même enfermé dans un sac plastique cherchant son souffle au fond de l’East River, les deux pieds dans le béton.

L’idée que la timide Mme Yellen tient elle-même la baguette dans l’institution financière la plus puissante du monde est la chose la plus ridicule que j’ai jamais entendue. Quelqu’un croit-il vraiment ces salades ?

Yellen est une créature des relations publiques, une petite partie – mais critique – d’une bien plus grande mascarade destinée à dissimuler la manière dont la grande majorité de la richesse de la nation est transférée d’une classe à une autre. Appelons ça La Grande politique d’escroquerie de la Banque centrale, parce que c’est ce qu’elle est. La Fed est simplement une agence d’apparatchiks qui trafique les poids de la balance pour s’assurer que tout le butin va à ses maîtres vampires. Voilà comment le système fonctionne. En voici un peu plus sur le contexte, expliqué dans un article de WSWS [World Socialist Web Site] :

«Un nouveau rapport publié par la banque suisse Crédit Suisse estime que l’inégalité de la richesse mondiale continue de s’amplifier et a atteint une nouvelle étape, avec le top 1 pour cent détenant plus de richesses du monde que les 99 restants.

Le montant total des d’actifs mondiaux est de $250 000 milliards.

Les 10% les plus riches en détiennent 87,7%, laissant 12,3% aux 90% pour cent de la population qui restent.»

Source : Top 1% own more than half of world’s wealth, World Socialist Web Site
Mais il n’y a pas seulement le fait que la moitié de tout le capital est détenue par une poignée d’extorqueurs obscènement riches et fainéants. Cette même équipe vorace de mécréants s’approprie aussi la part du lion du revenu annuel. Voyez vous-même :

«Les données du recensement révèlent également que l’inégalité des revenus en Amérique est restée pratiquement inchangée par rapport à 2014, avec les riches dans le cinquième supérieur de la population prenant environ la moitié de tous les revenus des ménages, tandis que le cinquième inférieur a gagné seulement 3.4%.»

Source : Despite increase in 2015, US household income still lags behind pre-recession levels, Kate Randall, World Socialist Web site
Alors, non seulement les ploutocrates possèdent la moitié de tout sur la planète mais leur part du butin ne cesse d’augmenter chaque année. Pas mal, hein ?

La vérité c’est que rien de tout cela n’est accidentel. Ces résultats sont la conséquence directe d’une volonté, la politique de la Fed. Et la Fed n’est pas seule non plus. Cette lutte des classes grandement accélérée est un phénomène désormais mondial. Il suffit de regarder cette friandise je l’ai trouvée dans un article de CNBC :

«Les données de J.P. Morgan montrent que les 50 premières banques centrales du monde entier ont réduit les taux 672 fois depuis l’effondrement de Lehman Brothers en 2008, un chiffre qui se traduit par la moyenne d’une diminution des taux d’intérêt tous les trois jours de bourse. Cela a également été associé à des achats d’actifs de $24 000 milliards.»

Source : QE Infinity : Are we heading into the unknown ?, CNBC
24 000 milliards de dollars !

Cela représente le plus grand braquage de banque dans l’histoire humaine, et qu’est-ce que nous en avons tiré ?

Rien, rien du tout, peau de balle, voilà ce qu’on a eu ! Toutes les données sont en berne et la croissance mondiale a ralenti jusqu’à ramper. C’est comme si tout le pognon qui était censé renforcer la reprise fictive s’était juste évaporé. Poof !

Alors pourquoi ces $24 000 milliards n’ont-ils pas eu plus d’impact ? Pourquoi n’y a-t-il pas plus d’inflation, d’activité, de dépenses, de consommation et de croissance ???

C’est parce que partout où le cartel bancaire mondial a ses tentacules, les mêmes politiques d’austérité et de QE ont été adoptées – Japon, Royaume-Uni, UE, États-Unis, etc. Partout où vous regardez, c’est caviar et Dom Pérignon pour la classe des investisseurs, et gruau et restes de table pour tous les autres. Partout les économies sont vidées, pillées, creusées par des parasites financiers qui cherchent un plus grand gain en baissant les salaires, réduisant les avantages sociaux et les retraites, éviscérant le niveau de vie des ploucs de travailleurs ordinaires, tandis que les grands manitous du fric vivent la vie de Riley. Partout on affame la bête pour gaver le maître.

C’est le grand schéma de l’économie politique. Trump a raison, la Fed est l’institution la plus politique au sein du gouvernement. C’est le gouvernement, elle a une mainmise absolue sur l’économie.

Est-il étonnant que les propriétaires de la richesse n’utilisent plus leur argent pour investir dans la production future, la croissance, le réoutillage ou la construction d’usines ou quoi que ce soit ? Au lieu de cela, ils rachètent leurs propres actions [pour en augmenter le cours], encaissent de confortables dividendes sur des chiffres d’affaires en berne, diminuant la valeur de leurs entreprises dans la poursuite incessante de gains à court terme.

Ce type de comportement destructeur n’est pas sorti de rien. Fichtre non. Les politiques d’argent facile de la Fed ont créé des incitations irrésistibles pour ce comportement téméraire suicidaire. Cela signifie que la Fed est à 100% responsable de l’état fragile du système financier et de la faramineuse bulle des prix des actifs qui se dirige fissa vers les lignes à haute tension.

Mais maintenant, il n’y a plus à tergiverser, toutes les institutions mondiales, un paquet – FMI, BRI, OMC, OCDE – avertissent que l’«on va vers un automne d’avis de tempête» et que le jour du jugement est peut être à portée de main. Selon un récent rapport de l’Organisation pour la coopération économique et le développement (OCDE), le PIB par habitant augmentera de seulement 1% en 2016, ce «qui est la moitié de la moyenne des deux décennies précédant la crise».

Comme on le voit, le rapport de l’OCDE est plus apocalyptique que les autres, il est seulement un peu plus explicite dans ce qu’il attend de voir arriver. En voici plus sur Wolf Street :

«Les risques d’instabilité financière sont à la hausse, y compris du fait des taux d’intérêt exceptionnellement bas et de leurs effets sur les actifs financiers et les prix de l’immobilier […]

Les prix des actions ont augmenté de manière significative au cours des dernières années dans les économies avancées, notamment aux États-Unis. En revanche, la croissance des bénéfices des entreprises non financières a récemment ralenti à un rythme modeste, à la suite d’une reprise post-crise […]

Une réévaluation sur les marchés financiers des taux d’intérêt pourrait entraîner une importante réévaluation des actifs et accroître la volatilité financière, même si les taux d’intérêt devaient rester en deçà des moyennes à long terme […].»

Source : L’OECD Warns Fed, BOJ, ECB of Asset Bubbles, ‘Risks to Financial Stabilit‘, Pinpoints US Stocks & Real Estate, Wolf Street
Bon, résumons l’OCDE : l’économie mondiale ralentit, les bénéfices des entreprises s’entassent, la stimulation monétaire a perdu de son charme, et les risques d’instabilité financière sont en hausse.

Oh, à propos, avez-vous noté la petite phrase sur «une importante réévaluation des actifs» ? En jargon financier ça veut dire «un crash», un grand, un cataclysme fracassant, un tremblement de terre. L’auteur constate tout simplement une évidence, que les banques centrales nous entraînent dans une autre descente en vrille à soulever les tripes, suivie d’une autre crise financière atroce.

Tout cela vient de la conception, c’est le résultat inévitable de la politique déstabilisatrice de la Fed pour déplacer la richesse.

Combien de fois allons-nous repasser par cet exercice avant de dissoudre la Fed et de recommencer à partir de zéro ?

Mike Whitney vit dans l’État de Washington. Il est contributeur à Hopeless : Barack Obama et la politique de Illusion (AK Press). Hopeless est également disponible dans une édition Kindle. Il peut être joint à fergiewhitney@msn.com.

Traduit et édité par jj, relu par Cat pour le Saker Francophone

 Le Federal Open Market Committee – FOMC – qui signifie en français le Comité fédéral d’open market est un organe de la Réserve fédérale américaine, chargé du contrôle de toutes les opérations d’open market (achat et vente de titres d’État notamment) aux États-Unis. Wikipédia ↩
 Le terme assouplissement quantitatif, traduction de l’anglais Quantitative easing – QE – désigne un type de politique monétaire dit «non conventionnel» consistant pour une banque centrale à racheter massivement des titres de dettes aux acteurs financiers, notamment des bons du trésor ou des obligations d’entreprise… Wikipédia ↩

mardi 4 octobre 2016

Le marché va massacrer la Deutsche Bank jusqu’à son renflouement !! » L’édito de Charles SANNAT / The market is going to massacre Deutsche Bank until its bailing out!! Charles SANNAT's Editorial

« 

Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
Le problème avec l’odeur du sang c’est qu’elle attire les requins, les charognards et, de façon générale, tous ceux qui ne sont pas forcément pétris de bonnes attentions.
Le sang appelle le sang et cette réalité animale est également vraie sur les marchés financiers. Aujourd’hui, la dépouille à achever avant dépeçage c’est évidemment la Deutsche Bank.
Vous pourrez voir dans cet article qui est une traduction un terrible graphique qui montre peu ou prou où se trouve la Deutsche Bank aujourd’hui comparée à la situation de la « feue » Lehman Brothers… Autant dire que la ressemblance fait froid dans le dos.
Le marché continuera de pousser DB à la baisse jusqu’à son renflouement (Gundlach)
Comparaison Deutsche Bank / Lehman

Comparaison Deutsche Bank Lehman

Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, la Deutsche Bank était quelque peu sortie des radars médiatiques en raison des soucis rencontrés par sa concurrente, Commerzbank, qui a fini par confirmer la rumeur d’un plan de licenciement portant sur près de 10 000 postes, soit 20 % de ses effectifs, et la suspension de ses dividendes. Mais le répit fut de courte durée pour DB, qui commence à voir certains de ses clients « hedge funds » retirer leurs billes… Le risque d’assister à un nouveau « Lehman » est plus que jamais d’actualité.
Un plan de sauvetage se profile-t-il ? Peut-être. Dans cet article de Zero Hedge, on apprend que Jeffrey Gundlach se méfie comme de la peste de la Deutsche Bank, un dossier devenu « trop binaire » :
« Les marchés sont paralysés alors que les investisseurs atterrés se rappellent au bon souvenir de la crise de 2008 à cause de Deutsche Bank, un établissement financier dont la taille représente la moitié de son pays d’origine, qui semble être au bord du précipice et qu’Angela Merkel refuse d’aider avant les prochaines élections allemandes. Que faire, faut-il acheter comme ils l’ont toujours fait durant ces 7 dernières années, ou vaut-il mieux attendre plus de clarté de la part des « renfloueurs-en-chef » avant d’allouer du capital à une nouvelle transaction risquée, qui pourrait bien devenir un nouveau Lehman ? Jeffrey Gundlach n’a pas arrangé les choses lorsqu’il a déclaré à Reuters que la prudence doit être de mise avec les titres de la Deutsche Bank vu qu’un plan de sauvetage gouvernemental n’est pas une impossibilité.
« Je préfère m’en tenir éloigné. C’est impossible à analyser, » a déclaré Gundlach à propos des titres Deutsche Bank et de sa dette. « C’est trop binaire.
Pour ceux qui parient contre l’action Deutsche Bank, leur tentative pourrait être futile, à moins de couvrir leurs positions short (courtes) juste avant le plus bas à venir, une stratégie que le marché cherchera activement à mettre en œuvre.
« Le marché va pousser à la baisse Deutsche Bank jusqu’à ce que les promesses de support soit faites. En cas de besoin, ils recevront de l’aide. » Et que se passera-t-il ensuite ? « Un jour, le titre Deutsche Bank bondira de 40 %, ce sera le jour du plan de sauvetage du gouvernement. Cette hausse pourrait avoir lieu en l’espace d’une minute, » a déclaré Gundlach. « Il s’agit d’un événement totalement imprévisible. »
À moins que le gouvernement décide de ne pas renflouer DB, comme l’a déclaré Merkel. Ce faisant, elle perd toute marge de manœuvre, pour des conséquences qui ne pourront être que néfastes. (…) »
La Deutsche Bank peut-elle être renflouée et les clients ruinés ?
C’est la seule question à mon sens qui vaille et je pense que la réponse sera affirmative, car oui… il y aura sauvetage et on le sait depuis des années et les marchés vont désormais achever la « bête ». Quels seront donc le contour du sauvetage ? That is the question !!
Non la Deustche Bank ne fera pas faillite, mais oui, ses actionnaires et ses clients seront mis à contribution et Angela Merkel risque de faire un exemple européen de la rigueur allemande dans la gestion d’une faillite bancaire « contrôlée » d’une banque systémique.
La probabilité pour que le gouvernement allemand, avec ou sans la BCE, sauve la banque en perdition contre la ruine des actionnaires, des porteurs obligataires et des clients dans la limite des 100 000 euros est à mon sens très forte.
Même si les banques sont encore sauvées, elles ne le seront pas exactement de la même manière que lors de la crise précédente et tous les mécanismes juridiques et techniques ont été prévus dans les législations européennes.
Normalement, c’est l’Italie qui aurait dû ouvrir le bal avec ses banques. Mais Renzi n’a pas voulu ruiner la totalité de ses citoyens avant le referendum qu’il a lancé pour le mois de novembre me semble-t-il. L’Italie n’a donc pas appliqué les dernières lois sur les « faillites » bancaires, ce qui a déclenché un fort courroux outre-Rhin, calmé par une promesse probable d’activation… après le vote !
Plus que jamais vous devez vous demander si votre banque est solide, car sur ce registre, toutes ne se valent pas et il y a de réelles différences entre elles. C’est pour cette raison que juste avant l’été j’avais consacré beaucoup de temps à étudier le bilan et la situation des banques françaises afin de savoir où mettre son argent et comment choisir la banque la plus sûre. Pour en savoir plus, c’est ici.
Sinon, sachez que tous ceux qui s’abonnent à la lettre STRATÉGIES ont également accès d’office et en cadeau aussi bien au Guide spécial placements 2016 qu’au dossier spécial « comment choisir la banque la plus sûre ? ». Plus de renseignements ici.
Il est déjà trop tard. Préparez-vous !
Charles SANNAT
« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
Pour m’écrire charles@insolentiae.com
Pour écrire à ma femme helene@insolentiae.com

Vous pouvez également vous abonner à ma lettre mensuelle « STRATÉGIES » qui vous permettra d’aller plus loin et dans laquelle je partage avec vous les solutions concrètes à mettre en œuvre pour vous préparer au monde d’après. Ces solutions sont articulées autour de l’approche PEL – patrimoine, emploi, localisation. L’idée c’est de partager avec vous les moyens et les méthodes pour mettre en place votre résilience personnelle et familiale.

 « À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »

lundi 3 octobre 2016

« Devez-vous redouter la faillite de la Deutsche Bank et vous précipiter aux abris ? » L’édito de Charles SANNAT / " Do you Have to dread the bankruptcy of Deutsche Bank and precipitate you in shelters? " Charles SANNAT's Editorial

Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
Bon, j’espère que vous avez peur. Vous tremblez ? Vous flippez ? Vous avez acheté vos derniers sacs de riz pour la grande famine de 2017 ? Non parce que je ne sais pas si vous êtes au courant mais la Deutsche Bank va s’effondrer et le monde entier avec, le 32 septembre 2016 à 7h56 minutes et 76 secondes…
Bon je me moque, mais n’imaginez pas que d’un coup, d’un seul je sois devenu un éléphant rose… Enfin, si j’écoute ma femme, je suis bien devenu un éléphant… mais pas rose j’veux dire !!
Bien, soyons sérieux. La situation est grave. Devez-vous avoir peur?
P’têt ben qu’oui… P’têt ben qu’non…
Je m’explique avec la traduction des raisonnements tordus de nos dirigeants et de nos marchés financiers qui ne vacillent pas plus que ça, compte tenu du danger potentiel.
Comme la Deutsche Bank est d’une taille largement systémique, si elle tombe, le monde entier tombe, donc elle sera sauvée. Conclusion : plus c’est grave, moins c’est pire !
Oui mais on n’a pas les moyens de la sauver ! Bien sûr que si… Il suffit d’imprimer les billets nécessaires. Mario Draghi fait d’ailleurs déjà chauffer les machines en sous-sol.
Oui mais avec tous les produits dérivés quand même… C’est vrai, mais c’est du notionnel (des engagements potentiels comme une caution par exemple), en vrai c’est un peu moins pire. De combien ? Difficile à dire ! Mais on s’en fiche… On créera le pognon nécessaire.
Ou mais l’inflation… Pas de crainte ! Sur le court terme, ce n’est pas de l’argent qui « circule » en fait. Vous devez comprendre que pour que l’inflation existe, il faut que l’argent circule de plus en plus vite, qu’il y ait de plus en plus d’échanges et de transactions; bref, d’activités économiques ! Tant que l’argent créé sert à financer ou à combler des trous qui ont déjà été faits, cela n’aura aucun impact ou très mineur sur l’inflation. C’est ce que l’on appelle une « trappe à liquidité ». Plus clairement, la quantité de nouvelle monnaie créée sert à équilibrer des bilans mais rien de plus. À ce compte-là, la création monétaire peut être bien plus importante que ce que l’on pense.
Pire, il n’y a aucune raison pour que des banques centrales, qui n’ont pas hésité à mettre en place des taux négatifs, impriment les billets qui viendraient à manquer… et ne pas le faire équivaudrait à un suicide économique collectif.
En revanche, il y a un vrai problème politique pour l’Allemagne !
Haaaaa Angela… ma belle et douce Angela… enfin douce, pas tant que ça avec les pays qui ne gèrent pas bien leurs finances. Haaaa, notre Angela, celle qui serre les cordons de la bourse et veille à la bonne utilisation des deniers publics.
Imaginez Angela obligée de quémander à Mario Draghi, l’italien laxiste, et à François Hollande, le patapouf élyséen, 1 000 milliards d’euros pour sauver sa Deutsche Bank… Je ne suis pas sûr qu’elle y survive politiquement parlant, et surtout ce serait la fin de la rigueur germanique en Europe, tout le monde réclamant son trillard, mon trilliard, ton trillard !!
Impossible, et c’est là que le sauvetage inéluctable de la Deutsche Bank devient complexe.
Il est économiquement très simple. Politiquement beaucoup plus ardu.
Vers des problèmes des banques…. pas allemandes !
Pour s’en sortir la tête haute, le plus probable est de faire ressortir les difficultés de banques étrangères comme les espagnoles, les italiennes et évidemment une ou deux portugaises.
Face à la crise bancaire européenne et non pas uniquement « allemande », la BCE, appuyée par la grande mansuétude allemande et grâce à la bienveillance de la chancelière Angela, viendra sauver les banques européennes de la déroute à quelques semaines de la réélection du petit père du peuple François qui pourra proclamer :  » J’ai sauvé l’Europe… c’est important l’Europe… »
Alors faut-il paniquer ?
Pas plus que d’habitude mais pas moins. Ce nouvel épisode vous montre à quel point rien n’est réglé, et à quel point vous devez vous débancariser et migrer au maximum vers des actifs tangibles. Or, terre, un peu de cash mais point trop et éventuellement vos biens professionnels sont les seules choses valables dans lesquelles investir. Enfin, n’oubliez pas quelques sacs de riz et boîtes de conserve. Cela ne vaut rien aujourd’hui ou presque rien.
Car si la Deutsche Bank devait s’effondrer, et tout le système avec… alors nous ne parlerions plus que de survie dans un chaos indescriptible. C’est la raison pour laquelle je pense qu’ils sauveront encore une fois les banques, a minima, et tout recommencera dans deux ans.
Il est déjà trop tard. Préparez-vous !
Charles SANNAT
« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
Pour m’écrire charles@insolentiae.com
Pour écrire à ma femme helene@insolentiae.com

Vous pouvez également vous abonner à ma lettre mensuelle « STRATÉGIES » qui vous permettra d’aller plus loin et dans laquelle je partage avec vous les solutions concrètes à mettre en œuvre pour vous préparer au monde d’après. Ces solutions sont articulées autour de l’approche PEL – patrimoine, emploi, localisation. L’idée c’est de partager avec vous les moyens et les méthodes pour mettre en place votre résilience personnelle et familiale.


 « À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »

source : http://www.insolentiae.com/devez-vous-redouter-la-faillite-de-la-deutsche-bank-et-vous-precipiter-aux-abris-ledito-de-charles-sannat/