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dimanche 12 juin 2016

La grande crise en phase terminale : Nuit Debout, Brexit, guerre nucléaire... / The big crisis in terminal phase: at night Up, Brexit, nuclear war...

Le 8 juin 2016 – Source entrefilets
Le dénouement approche-t-il ? Sur le Vieux Continent, la France s’est enfin réveillée, poussée à bout par le mépris de classe et la bassesse d’une élite dévoyée. Politiciens, médias et intellectuels sont désormais conspués dans un même crachat anti-Système.
À ce sursaut nécessairement symbolique dans ce pays-symbole par essence s’ajoute, partout, le rejet massif de cette Europe des banksters, des lobbies et des technocrates glacés qui lamine les peuples. Enfin, à l’étage supérieur de la fusée-Système, ce même rejet de la caste dirigeante pave la voie à une présidentielle US explosive pour l’Empire, qui semble dès lors envisager les pires extrémités pour sauver sa tête. Partout dans le sanctuaire du Système atlantiste, le développement de ce climat insurrectionnel terrifie désormais la pègre néolibérale dirigeante, créant une tension inédite, radicale, qui préfigure des bouleversements décisifs et impose d’envisager les développements les plus extraordinaires.
Le printemps français
Jamais, dans l’histoire de la Ve République, ni même avant, une élite politique, intellectuelle et médiatique n’aura suscité autant le mépris et le rejet du peuple. Il faut dire que rarement une caste dirigeante n’était tombée si bas dans l’Hexagone. Des politiciens désincarnés, des médias prostitués et une intelligentsia nihiliste constituent désormais une sorte de dictature molle, dont l’agenda se borne à satisfaire, à droite les rêves du CAC 40, à gauche ceux des lobbies LGBTQ ou SOS Racisme.
Le ras-le-bol est désormais tel, que pour beaucoup de Français, l’opposition la plus radicale est devenue aujourd’hui une question de principe, une question de dignité, et finalement la seule posture moralement supportable.
La Loi Travail stigmatise ainsi pour l’instant toutes les rancœurs accumulées, toutes les vexations, toutes les rages contenues suite aux promesses non tenues, aux insultes, aux montages, aux mensonges, aux soumissions et aux trahisons.
C’est un véritable «printemps français» qui est en train de germer, enfin.
Dans ce climat pré-insurrectionnel, Flanby peut dès lors bien placer ses derniers espoirs de réélection sur une réédition de la farce de 2002, qui porta Chirac au pouvoir avec 82% des voix contre Le Pen – on a les ambitions qu’on peut – il est peu probable que la France éveillée se laisse couler jusque-là.
Mélenchon a dès lors parfaitement raison de penser, d’espérer, que face à un tel rejet du Parti unique à deux têtes – et un épouvantail – les scénarios les plus improbables deviennent possibles, sinon plausibles.
A n’en pas douter, la Présidentielle française de 2017 s’annonce explosive, elle aussi !
La pression monte.
Vers la fin de l’Europe soviétique
Au niveau européen. C’est le même constat. L’Europe des banksters qui a émergé du Traité faussaire de Lisbonne n’est plus qu’un cadavre politique nourrissant une multitude d’insectes dont le job, grassement payé par des contribuables exsangues, se résume à faire croire qu’elle est toujours vivante. Mais il n’en est rien.
L’Europe est un échec politique dont la structure littéralement soviétique
n’est plus réformable. Et cela aussi, les peuples l’ont bien compris.
Alors que ses élites non élues mènent des trains de vie somptuaires, le petit peuple crève et se voit roué de coups, dès lors qu’il s’insurge contre le racket organisé, comme en Grèce.
On pourrait établir une liste d’exemples sans fin de la toxicité d’une Europe aux tendances totalitaires, vendue aux lobbies, qui s’arroge le pouvoir d’empêcher les peuples de disposer d’eux-mêmes, qui les menace, les fait chanter, les punit et les transforme en working poors au service d’actionnaires apatrides déjà obèses.
À cela nous préférerons un simple témoignage.
Dimanche passé, jour d’élection en Italie, nous avons eu des nouvelles d’une amie, maman italienne de 50 ans ayant perdu son commerce, et dont le mari est au chômage. Sans ressources, elle a saisi l’opportunité de travailler comme d’autres dans un bureau de vote toute la journée. Résultat : 12 heures de labeur pour… 50 euros, soit 4 euros de l’heure. Sa sœur, maman divorcée, cumule quant à elle pas moins de trois jobs pour survivre, également payés au lance-pierres.
Jamais à l’époque de la Lire et de la souveraineté de l’Italie, une telle misère n’avait ravagé la péninsule.
Coïncidence : le jour même où nous parvenaient ces nouvelles révoltantes, TF1 se fendait d’un sujet sur les revenus de certains gérants de fonds de pension. Dans deux cas au moins : ces revenus culminaient à 1,5 milliard d’euros, soit 4 millions d’euros par jour, ou 170 000 euros de l’heure.

Certes, nous aurions pu nous contenter de mettre en parallèle les salaires des petites mains italiennes avec ceux des fonctionnaires européens, la comparaison étant déjà largement indécente.
Reste que l’obscénité manifeste de cette disproportion des revenus, entre des mères sans ressources et un surmort de la finance mondiale, dit mieux que tout l’absurdité d’un néolibéralisme devenu fou, devenu crime contre l’humanité à force d’injustice, et dont l’Europe de Lisbonne se fait aujourd’hui le promoteur zélé.
Dans quelques jours, un Brexit pourrait pourtant sonner le coup d’envoi de la déconstruction de cette Europe ratée, de ce sous-produit de la sous-culture mercantile étasunienne. Mais même en cas d’échec, un Grexit, un Frexit ou un Italexit finira bien par passer l’épaule. Question de temps.
La pression monte.
Une guerre nucléaire pour sauver Washington?
Pendant ce temps-là, l’échéance américaine approche, avec sa charge explosive énorme, fabuleuse.
De plus en plus, il apparaît en effet possible, sinon probable, que la planche pourrie démocrate, «Crooked Hillary», pourrait bien se faire bouffer toute crue par l’abominable Trump.
La pauvre Killary, menteuse pathologique et va-t-en guerre hystérique, cristallise en effet de plus en plus de haines à travers le pays et il n’est de loin pas assuré que les supporters démocrates de «Bernie» reportent leur vote sur elle.
Trimbalant une série de casseroles longue comme la journée d’un working pooreuropéen, Killary est en effet perçue pour ce qu’elle est : juste une marionnette aux mains de Wall Street et du Parti de la guerre US, un parfait clone d’Obama donc, un parfait petit soldat du Système et de son hyper-classe des 1%. Wall Street et le Pentagone sont dès lors tétanisés par la possibilité de voir s’asseoir derrière le bureau ovale un outsider aussi grossier qu’incontrôlable, qui ose parler de désengagement militaire, d’équilibrage dans la question israélo-palestinienne ou carrément, suprême hérésie, de normalisation avec l’ignoble Poutine.
Et toute la question qui agite désormais les observateurs anti-Système est de savoir si Wall Street et le Pentagone vont tout simplement accepter de prendre un tel risque.
Les rumeurs d’une «october surprise» vont donc bon train, et chacun se demande quel lapin les marionnettistes de l’État profond US vont bien pouvoir sortir de leur chapeau pour geler le processus, se donner le temps de reformater l’opinion et permettre ensuite au Système «de perdurer dans son être».
C’est qu’en matière de scénario-surprise, il va falloir être créatif. L’assassinat pur et simple de Trump est certes une option, mais c’est du déjà-vu et personne ne croirait plus à la version d’un fanatique manipulé depuis Cuba ou Tora Bora.
Difficile aussi de refaire le coup du 11 Septembre. Trop gros, trop cher, trop risqué à faire avaler un remake, et il est presque assuré que les Saoudiens rechigneraient à passer à la caisse une deuxième fois. Et puis en ce moment, c’est pas terrible avec les Saoudiens.
Non, le plus simple, c’est de faire dans l’énorme, le gigantesque, dans l’incontestable, l’irréfutable, l’indiscutable. C’est-à-dire dans la guerre, évidemment contre la Russie, et nucléaire si possible, histoire de vraiment aveugler tout le monde.
C’est la thèse de plusieurs commentateurs, tant russes qu’américains, qui estiment aujourd’hui que les préparatifs de la chose vont d’ores et déjà bon train.
Au nombre des arguments avancés : le long travail de formatage des opinions publiques à la russophobie depuis 5 ans ; le déploiement de forces US d’une ampleur inédite depuis 1944 en Europe ; le cinglant refus d’Obama de discuter avec Poutine de la question de plus en plus sensible du bouclier anti-missile et, enfin, l’inquiétante inauguration en Roumanie, en mai dernier, d’un système US de missiles «Aegis Ashore» parfaitement profilé pour le lancement d’une attaque nucléaire de première frappe contre la Russie.
Bien sûr, il y a loin de la coupe aux lèvres, mais force est de constater que tous les ingrédients de l’explosion sont réunis. Car au-delà de la volonté ou non des États-Unis d’appuyer sur le bouton rouge en premier, la question se pose de savoir combien de temps Moscou acceptera de rester sous la menace de cette première frappe nucléaire, avant de détruire la base roumaine en question – ce que ferait n’importe quel dirigeant normalement constitué, cf. la crise des missiles à Cuba.
Ce moment où tout devient possible
En résumé, nous voici donc face à une situation où, de Paris à Washington en passant par Bruxelles, un véritable climat d’insurrection se globalise contre la pègre dirigeante néolibérale, avec des possibilités de développements extraordinaires : renversement de gouvernement en France, dislocation de l’UE, éclatement intérieur de l’Empire.
Tout est donc possible désormais avec, en embuscade, l’ultime folie de marionnettistes US en train de créer toutes les conditions d’un affrontement nucléaire, qu’ils espèrent sans doute voir confiné à l’Europe et à la Russie bien sûr, le tout avec l’effarante complicité suicidaire de Bruxelles.
La grande crise générale du Système néolibéral semble donc bel et bien entrée dans sa phase terminale.
La pression monte.
source : http://lesakerfrancophone.fr/la-grande-crise-en-phase-terminale
A propos de l'Otan et de ses manoeuvres - voir les propos ci-dessous de F. Asselineau...
à 41:50. Les manœuvres militaires inquiétantes de l’OTAN près de la frontière russe.
à 48:58. Un général britannique évoque la possibilité d’une guerre avec la Russie.

source : http://www.upr.fr/entretiens-actualite-upr/32576


Obama claque la porte au nez de Poutine.


Note du Saker Francophone 

Cet article de Zuesse analyse les conséquences du refus d’Obama et de l’administration étasunienne de discuter du système anti missiles installé à la frontière occidentale russe, comme annoncé dans la dépêche de Reuters que nous avons traduite ici.
Par Eric Zuesse – Le 5 juin 2016 – Source The US Saker
Si Poutine ne veut pas que les forces de rétorsion de la Russie soient éliminées, il devra être le premier à appuyer sur le bouton nucléaire.
Les actes parlent plus que les mots, et le président américain Barack Obama vient de poser son acte et ne s’est plus contenté de parler. Son acte a été de refuser de discuter avec le président russe, Vladimir Poutine au sujet du plus grand souci de la Russie, le récent changement dans la stratégie nucléaire des États-Unis, un changement dramatique et terrifiant pour Poutine.
Le dimanche 5 Juin, un article de Reuters intitulé La Russie déclare que les États-Unis refusent de discuter de leur système de défense anti missiles, qui explique que «Les États-Unis ont refusé des invitations de la part des Russes de discuter du programme de défense antimissile de Washington, selon le ministre adjoint russe de la Défense, Anatoli Antonov, cité ce dimanche, et qualifiant l’initiative de très dangereuse».
La préoccupation de la Russie est que si le Ballistic Missile Defense, ou système anti-missiles balistiques, que les États-Unis sont en train d’installer à proximité des frontières russes fonctionne, les États-Unis seront en mesure de lancer une attaque nucléaire surprise contre la Russie. Et ce système, en développement depuis des décennies et techniquement appelé système de défense antimissile terrestre Aegis, anéantira les missiles que la Russie lancera en représailles. Cela  laissera la Russie sans capacité de représailles du tout, à l’exception de la contamination nucléaire qui touchera l’ensemble de l’hémisphère nord, provoquant un hiver nucléaire mondial, seul retour de bâton de l’assaut étasunien contre la Russie. Un retour de bâton que certains stratèges occidentaux pensent gérable pour les États-Unis et qu’ils estiment être peut-être le coût à payer, pour l’élimination de la Russie.
Cette théorie d’une guerre nucléaire gagnable (qui aux États-Unis semble remplacer la théorie précédente, appelée MAD, acronyme pour Destruction Mutuelle Assurée) a d’abord été présentée en 2006 dans la prestigieuse revue américaine Foreign Affairs, sous le titre Augmenter la supériorité nucléaire. Cet article plaide pour une politique américaine stratégique beaucoup plus audacieuse contre la Russie, sur la base d’une prétendue supériorité technologique de l’Amérique contre l’armement de la Russie mais dans une fenêtre de temps limité, dont les États-Unis doivent profiter avant que la Russie ne les rattrape et que la possibilité d’une telle action ne disparaisse.
Paul Craig Roberts a été le premier journaliste occidental à soutenir les préoccupations russes sur le fait que Barack Obama puisse être un adepte de cette théorie. L’un des premiers articles de Roberts sur ce sujet a été publié le 17 juin 2014 et intitulé Washington bat les tambours de la guerre. Il y observe que «la doctrine de guerre des États-Unis a été modifiée. Les armes nucléaires américaines ne sont plus limitées à une force de rétorsion, mais ont été élevées au niveau d’une attaque nucléaire préventive.»
Le président russe Vladimir Poutine a essayé plusieurs fois de soulever cette question avec le président Obama, la plus récente étant la déclaration publique de son inquiétude, le 27 mai dernier. Apparemment, la déclaration publique d’Antonov le 5 juin est le prolongement de cet effort, quand il déclare qu’Obama refuse maintenant explicitement de discuter des préoccupations de Poutine sur la question.
Le fait que ces efforts de la part du gouvernement russe se fassent par l’intermédiaire des médias publics, plutôt que par des conversations privées (moyens qui avaient été utilisés au cours de la crise des missiles cubains en 1962, lorsque, à l’inverse, c’était le président des États-Unis qui était préoccupé par l’installation de missiles nucléaires soviétiques à 90 miles de la frontière des États-Unis) suggère que M. Obama, contrairement au président américain John Fitzgerald Kennedy, refuse de communiquer avec la Russie, maintenant que les États-Unis sont potentiellement dans la position de l’agresseur.
La Russie se prépare, uniquement au cas où elle serait obligée (à cause du système Aegis terrestre) d’être la première à attaquer. Cependant, certaines personnes bien informées sur le sujet, disent que la Russie ne frappera jamais la première. Peut-être que le président Obama réfléchit sur la base d’une hypothèse similaire, et c’est la raison pour laquelle il refuse de discuter de la question avec son homologue russe. Cependant, si M. Obama souhaite éviter une confrontation nucléaire, refuser de discuter des préoccupations de l’adversaire serait le meilleur moyen de le pousser à la déclencher. Obama est donc en train d’envoyer des signaux du contraire – qu’il prépare une attaque nucléaire contre la Russie – tout simplement par son refus de discuter de la question. Dans ce cas, son action de refus est, en elle-même, une réponse à la question de Poutine, comme s’il lui claquait la porte au nez. C’est une réponse comportementale, plutôt que verbale.
Le géostratège John Helmer a discuté, le 30 mai de la question de savoir quand Poutine aura atteint le point critique, celui où il devra décider qu’il n’y a plus d’autres solutions raisonnables, que celle de déclencher la troisième guerre mondiale.
Traduit par Wayan, relu par nadine pour le Saker Francophone
Note du Saker Francophone

Ces textes oublient que la stratégie MAD est aussi verrouillée par l'existence de sous-marins lanceurs d'engins, de bombardiers qui peuvent largement décoller le temps que les missiles arrivent. Il est aussi probable que les Chinois et les Russes se couvrent mutuellement. Les américains sont donc loin d'avoir les moyens de leurs"ambitions". Il est étonnant que ces auteurs expérimentés oublient ces éléments ...

mercredi 25 mai 2016

France, nous sommes clairement en situation de pré-guerre civile / France, we are clearly in situation of pre-civil war

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Cela paraît réellement improbable pour certains, complètement démesuré pour d’autres, et pourtant, c’est bien là le constat que nombre de personnes font à l’heure actuelle comme c’est ici le cas avec Yvan Rioufol sur Le Figaro. La contestation monte à un niveau rarement vu, les lois aussi impopulaires soient-elles sont imposées de force, et toute contestation est maintenant réprimée. Ils nous parlent alors de l’avenir, de réformes nécessaires, il s’agit juste de plier aux exigences de Bruxelles notamment.
révolution-française-delacroix-640x321Mais le chaos est déjà d’actualité, la contestation prend toujours de l’ampleur, le niveau de popularité de nos dirigeants est plus que déplorable (et mérité), et ils viennent encore nous parler de notre sécurité à tous avec l’état d’urgence suite à des attentats dont ils sont en partie responsables car bien évidemment, il nous est expliqué que suivant la DGSI, l’EI va clairement s’attaquer à la France, encore, pour « se venger des frappes de la coalition« . Deux choses à répondre à cela, il ne fait plus de doute qu’ils instrumentalisent cet état d’urgence pour réduire la contestation et les manifestations toujours plus violentes dans les rues, mais également que l’argument est très facile, car si ces psychopathes tarés de DAECH devaient se venger contre ceux qui ont réellement décimé leurs rangs, pourquoi ne s’attaquent-ils pas à la Russie qui a multiplié les exploits dans le domaine? Cette nation ne semble pas trop menacée ni inquiétée, ou si peu, demandez-vous pourquoi…
Ce sont donc les militants d’extrême-gauche qui sont rendus coupables de toues les violences dans le pays à l’heure actuelle, et l’extrême-droite qui est accusée de toutes les dérives passées, présentes et à venir, ce sont également les policiers qui matraquent et gazent à tout va, jamais nos politiques qui usent et abusent du système plus que ne pourrait le faire le plus grand des fraudeurs au RSA, comme l’explique si bien Philippe Pascot dans sa dernière conférence à voir absolument.
Ce n’est pas non plus les institutions bruxelloises qui sont visées, ni les grands centres financiers comme le FMI qui a poussé au suicide et à la misère la plus totale nombre de grecs, d’italiens, de portugais, d’irlandais, et j’en passe… Ce ne sont ni les Etats-Unis ni la Goldman Sachs qui sont cités alors que les deux imposent plus ou moins ouvertement certains choix politiques en France. On ne peut pas dire que ce sont les grands fraudeurs qui ont planqué leurs milliards dans des paradis fiscaux, ni même la dette du pays, non, encore une fois, ce sont les français qui sont considérés comme étant responsables et qui devraient accepter tout et n’importe quoi, dont la pire sodomie politique!
La situation devient explosive en France, mais nous ne savons pas nous réunir, nous ne savons pas nous retourner contre les véritables responsables, et cela ne serait malheureusement qu’un début, car c’est un colossal bras de fer qui est enclenché, et qui gagne en violence au fil du temps. Tout cela pour quoi? Au nom de d’une Europe qui n’a rien de démocratique, d’un « nouvel ordre mondial » qui donnera le pouvoir à un pays qui n’a rien d’amical comme l’expliquait François Mitterand dans ses dernières déclarations, au nom du pognon avant tout!
Le rêve serait que les policiers comme les manifestants cessent les hostilités pour se retourner contre ceux qui sont responsables de la situation en France, tous ceux qui prétendent aimer et travailler pour la France alors qu’ils ont parfois même un casier judiciaire plus chargé que celui de Mesrine. Le rêve serait que l’armée s’occupe de la sécurité réelle du pays et pas celle illusoire pour tenter de minimiser les contestations. Mais ceci a peu de chance de se concrétiser, ce n’est qu’un espoir au final… Comme le disait l’autre: " I had a dream…"
source : http://lesmoutonsenrages.fr/2016/05/19/france-nous-sommes-clairement-en-situation-de-pre-guerre-civile/#84sMYRyChcpbBtcx.99

lundi 23 mai 2016

Sociologie du mouvement Nuit Debout et perspectives de convergence des luttes pour le peuple et la police / Sociology of the movement Night Up and perspectives of convergence of the fights for the people and the police

Qui vient à Nuit debout ? Des sociologues répondent

Une trentaine de sociologues ont parcouru la place de la République en interrogeant les participants à Nuit debout. Ils partagent, dans cette tribune, les premiers enseignements tirés de ces centaines d’entretiens.
Sur Nuit debout, on a tout entendu : “la moyenne d’âge est de 25 ans”, c’est “un entre-soi de bobos parisiens”, on n’y trouve “aucun vrai prolétaire”, mais “une bourgeoisie blanche urbaine”, “des SDF et des punks à chien qui boivent de la bière”, “un rassemblement d’étudiants déclassés, de militants de l’ultra-gauche et de semi-professionnels de l’agitprop”… Ces énoncés, souvent tranchants, mobilisent des catégories toutes faites, disent quoi penser, clament ce que le mouvement est, doit ou ne doit pas devenir, négligent les ordres de grandeur, hiérarchisent les endroits ou les moments de la place, le « vrai » et le « faux » Nuit debout. On plaide ici pour une autre approche : commencer par établir les faits, en enquêtant collectivement.
Depuis les premiers jours de Nuit debout, une trentaine de chercheurs en sciences sociales se sont relayés à Paris, place de la République. Nous y avons travaillé durant six soirées, entre le 8 avril et le 13 mai, de 17 h à 22 h 30. À ce jour, près de 600 personnes ont répondu à notre questionnaire, passé en face-à-face sur la place. Contrairement à nos craintes, les refus de participer à l’enquête ont été rares : les personnes rencontrées, même de culture anarchiste ou libertaire, ont plutôt perçu l’enquête comme un prolongement de leur propre questionnement, et l’occasion de contribuer à une description mieux fondée que celles des observateurs pressés qui saturent les médias.
L’analyse de ces données, produites parallèlement à une ethnographie, commence à peine. Mais les 328 premiers questionnaires exploités dissipent déjà bien des idées reçues sur les gens « debout » au cours des premières semaines du mouvement.
Des jeunes ?
Des jeunes ? Non : les personnes présentes n’ont pas principalement la vingtaine. La palette des âges est en réalité très large et varie suivant les heures. Entre 18 h et 18 h 30, par exemple, la moitié de la population a plus de 33 ans. Et une personne sur cinq a plus de cinquante ans.
Des hommes ?
Des hommes ? La population sur la place est bien aux deux tiers masculine. Cela peut s’expliquer en partie par le lieu – un espace public urbain – et les horaires tardifs, qui ne favorisent pas la présence des femmes, du fait de possibles engagements familiaux et de l’exposition au harcèlement de rue. Cette distribution inégale est l’objet de réflexions et d’actions au sein du mouvement, en commissions féministes comme en Assemblée générale.
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La bibliothèque debout, fin avril.
Des Parisiens ?
Des Parisiens ? Le Figaro écrivait que les gens viennent « d’abord des quartiers centraux de Paris ». Or les quartiers les plus représentés sont plutôt ceux de l’Est parisien, comme le montre la carte des lieux de résidence, et 37 % des participants habitant en Ile-de-France viennent en fait de banlieue. Un participant sur dix n’habite pas même en région parisienne.

Des diplômés ?
Un entre-soi de diplômés, sans catégories populaires ? En première approximation, oui : la majorité des participants est diplômée du supérieur long (61 %), alors que ce n’est le cas que du quart de la population française. Mais l’image se brouille à y regarder de plus près : non seulement le taux de chômage est de 20 % parmi les participants, soit le double de la moyenne nationale ; mais on compte 16 % d’ouvriers parmi les actifs - trois fois plus qu’à Paris, et autant que dans l’Ile-de-France prise dans son ensemble.
Apolitiques ?
Une fête a-politique ? Plus d’un tiers des personnes a participé à une manifestation contre le projet de loi El Khomri. La proportion des enquêtés déclarant avoir déjà été membre d’un parti politique est même remarquable dans un contexte de désaffection militante : 17 %. Et 22 % ont déjà cotisé à un syndicat. Les engagements citoyens, associatifs ou caritatifs sont également très représentés : plus de la moitié en ont eu un ou plusieurs (aide aux réfugiés, aux sans-papiers, maraudes, associations de parents, de quartier, défense de l’environnement, soutien scolaire, festivals, cafés associatifs, etc.).
Egocentriques ?
Une foule amoureuse d’elle-même ? L’émotion vive, le frisson dans le dos de « l’être ensemble », sont loin de primer : la palette des engagements et des ambiances est plus large. Prendre au sérieux le fait que ce mouvement est un rassemblement de place, c’est admettre que la présence, aussi discrète, distraite ou ponctuelle soit-elle, vaut participation : flâner le long des stands, diffuser auprès d’amis ou de collègues des mails, photos ou vidéos.
Certains viennent pour la première fois, parfois de loin, « pour regarder », se tenir au courant, ou pouvoir dire qu’ils y ont été ; d’autres viennent observer, explorer, voir s’ils peuvent être saisis par le mouvement, être utiles. Deux enquêtés sur trois ont apporté du matériel ou des denrées, donné de l’argent, pris la parole en Assemblée générale ou participé à une commission. La participation active et assidue aux commissions (prise de note, statut de “référent”) peut aussi devenir un engagement à temps plein. Près de 10 % des enquêtés sont même devenus des quasi permanents, qui se rendent à la République tous les jours. En leur sein, les mondes professionnels associés au numérique et les ouvriers sont sur-représentés.
Sans lendemain ?
Un phénomène sans lendemain ? Il est étonnant que, pour être jugée utile, l’ouverture d’espaces de débats citoyens sur les affaires communes doive promettre de déboucher sur autre chose qu’elle-même. Comme si la politique ne valait qu’à l’horizon d’un but, l’accès au pouvoir et ses échéances électorales. C’est d’autant plus étonnant que le goût du politique et la participation à la gestion des affaires communes sont ce dont on déplore souvent le supposé reflux. S’agissant du devenir de Nuit debout, seules 20 % des personnes enquêtées les 28 avril et 11 mai ont déclaré souhaiter la transformation en parti politique. Beaucoup hésitent, tiraillés entre le désir “que cela prenne forme”, le refus des formes partisanes déjà connues, et le sentiment que l’exploration doit encore se poursuivre.

Une impossible lutte globale ? C’est là un autre préjugé : l’insistance sur « le commun » entraverait l’extension du mouvement et la construction de revendications. Pourtant, la pluralité des causes et des positions, la difficile réductibilité à l’unité ou l’homogénéité militante, avec les tensions qu’elles entraînent, sont aussi une caractéristique positive du mouvement. Notre matériau montre une formidable capacité à faire coexister des références politiques et culturelles diverses, allant du poète Aragon à Mère Teresa ou Coluche, en passant par les chanteurs Brassens, Renaud, Bob Marley, Barbara, Léo Ferré, les films Merci Patron ! et A la recherche de Vivian Maier, ceux de Ken Loach et de Jean-Luc Godard, le comédien Gérard Depardieu, les essayistes Naomi Klein et Stéphane Hessel, les économistes Adam Smith et Karl Marx, le pédagogue Célestin Freinet, la féministe Christiane Rochefort, les écrivains Guy Debord et Jack London, l’écologue Karl Möbius, l’homme politique Léon Trotsky, le mathématicien Grigori Perelman, les sociologues Pierre Bourdieu et Frédéric Lordon, le journaliste Aymeric Caron, et une multitude d’autres… Certaines de ces références sont déjà internationales, et la posture revendicative les traverse largement. De plus, si les horizons se situent presque toujours à gauche, malgré une déception générale à l’égard de l’actuel gouvernement, on rencontre jusqu’à des élus locaux de partis de droite.
Une sympathie en marche ! A Paris, les publics de Nuit debout sont donc bien plus variés qu’on ne l’a dit. Ils ont en partage des formes de participation citoyenne diversifiées – l’écoute des autres et l’imagination d’un avenir commun n’étant pas des moindres. Une limite à l’extension du mouvement réside probablement dans la perception qu’en ont ceux qui se suffisent de descriptions univoques. Voulant clore la question de ce qu’il est, ils s’interdisent la possibilité d’être surpris par le mouvement.
Au contraire, ceux qui s’engagent le plus sont ceux qui ont choisi de payer de leur personne pour infléchir la réponse à cette question. D’autres, quoique sympathisants, n’osent pas venir faire l’expérience, parfois parce qu’ils ne s’en sentent pas la capacité. Car, au-delà d’une disponibilité temporelle, beaucoup évoquée dans les médias, c’est aussi une capacité proprement physique, comme le raconte avec humour cette dame âgée croisée sur la place, qui regrette de ne pas pouvoir concrétiser son engagement à hauteur de sa sympathie pour le mouvement :
« Vous êtes là pour Nuit debout ?
— Oh oui, j’aimerais bien, j’aimerais bien... Mais je suis trop vieille, moi, vous savez ! Je peux pas rester debout comme ça si longtemps ! »
Stéphane Baciocchi (EHESS), Alexandra Bidet (CNRS), Pierre Blavier (EHESS), Manuel Boutet (université de Nice), Lucie Champenois (ENS Cachan), Carole Gayet-Viaud (CNRS), Erwan Le Méner (EHESS) sont chercheurs en sciences sociales.
17 mai 2016

source : http://www.legrandsoir.info/qui-vient-a-nuit-debout-des-sociologues-repondent.html

Manifestation du 18 mai place de la République : le peuple et la police dans une convergence révolutionnaire ?

cdlcdvDeux syndicats de Police, de gauche (CGT Police) et de droite (Alliance), ont dénoncé la manipulation de certains groupes de casseurs par le gouvernement, et la stratégie de pourrissement et de montée des tensions orchestrée par le ministère de l’Intérieur et le préfet de police de Paris. Le syndicat de police Alliance a lancé un appel à tous les policiers à venir manifester « contre la haine anti flics » sur la place de la République, place de réunion quotidienne des acteurs de la Nuit debout (rebaptisée « place de la Commune » par leurs soins) , le mercredi 18 mai à midi. Pour certains manifestants, il ne s’agit que d’une provocation. Mais d’autres participants à Nuit Debout y voient une occasion de dialogue historique et inespérée avec les forces de l’ordre. Vers une convergence des luttes inattendue et pourquoi pas, réellement révolutionnaire ?
Au vu des violences générées des deux cotés de la matraque par les conditions de contestation et de répression de la « Loi Travail », rien ne semblerait plus impromptu à certains manifestants et à certains policiers, qu’une convergence des luttes entre ces deux forces sociales a priori  antagonistes.

« Policiers Debout » : de l’amertume à la révolte ?

Pourtant, de plus en plus de citoyens, du coté des membres des forces de l’ordre comme du coté des manifestants, réfléchissent aux moyens d’unir leurs forces contre ceux qui les poussent, de manière de plus en plus frontale et gratuite, à l’altercation violente. Ainsi, les deux syndicats de police aux perspectives pourtant très divergentes CGT Police etAlliance (syndicat majoritaire dans la police), ont dénoncé la stratégie de pourrissement orchestrée par le ministère de l’Intérieur et le préfet de police de Paris. Les communiqués de CGT Police et d’Alliance stipulent que consigne leur a été donnée de laisser des groupes de casseurs se mélanger aux manifestants pacifiques pour faire monter la tension et augmenter le degré de violence lors des manifestations.
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La concentration permanente des médias sur les violences discrédite à la fois policiers et manifestants pour faire le jeu du pouvoir : « ordo ab chao »
Cette confusion ordonnée ne peut faire le jeu que de ceux qui souhaitent discréditer à la fois les mouvements de contestation et l’action de la police. Une stratégie de la tension qui met en péril aussi bien la sécurité des policiers et des militaires, que des citoyens qu’ils ont la mission première de protéger. La concentration permanente des médias sur la violence spectaculaire plutôt que sur les questions de fond que posent les mouvements sociaux, participe de plein pied à cette confusion, ce discrédit et ce mépris volontaires : pas de stratégie de la tension et de la division sans les moyens de diversion et de manipulation médiatiques adaptés.
Face à cet adversaire commun, policiers et militaires sauront-ils converger avec les manifestants ? La question peut surprendre, mais l’initiative a déjà eu lieu le 9 décembre 2013 à Turin par exemple, lorsque des policiers ont enlevé leurs casques anti-émeutes pour soutenir l’initiative d’un mouvement social national contre l’austérité décidée par une oligarchie politique incompétente et déconnectée du réel :
En attendant, pour rallier gendarmes, sapeurs-pompiers, douaniers et citoyens à leur cause, des policiers de province ont repris le symbole des manifestations de la République en baptisant leur mouvement de contestation « Policiers Debout« . Évidemment, le symbole est ici repris avec ironie, mais certaines personnes au sein de Nuit Debout font le pari de le prendre au sérieux et proposent de profiter des manifestations du 18 mai pour établir un dialogue historique avec les policiers ouverts à cette perspective.

« La police avec Nuit Debout ? », l’appel révolutionnaire de la Gazette Debout aux policiers

Beaucoup de citoyens engagés dans l’initiative de Nuit Debout ne sont pas dupes de ces tentatives de déstabilisation, et ils le disent avec intelligence. beaucoup, de leur propre initiative, proposent le dialogue direct avec les policiers lors de la manifestation prévue pour le 18 mai. On peut encore lire sur questions.nuitdebout.fr en réponse à la question « Manif alliance 18 mai : tenter un dialogue sur la place avec la police ? » :
 » Les flics sont aussi des prolos qui subissent le système, dialoguer comprendre, et pourquoi pas trouver un terrain d’entente, c’est mieux que de rester dans le confort de la certitude avec ses potes et mettre la poussière sur le tapis. »
  La « Gazette Debout » a eu le discernement de publier des extraits du communiqué du syndicat CGT Police sous le titre suivant, révélateur des perspectives de certains de ses participants: « La police avec Nuit Debout ? Plus qu’un slogan, une possibilité« . Elle a également publié la tribune d’un certain Clém intitulée « Qui a intérêt à discréditer Nuit Debout et la police ? ». L’auteur y rapporte et commente ainsi le témoignage d’un ami policier:
Un ami policier me disait : « Il y a des gens violents des deux bords, dont le gouvernement se sert pour discréditer le mouvement. Aucun ordre clair n’est donné aux forces de l’ordre, et ça pousse au conflit. On nous fout autour de Répu et on nous dit : Empêchez-les de bouger… ». Par conviction, il s’est engagé pour défendre la République. Il a fini sa bière en me disant : « Ce que je fais en moment, c’est pas ça, la police. »
Il ne faut pas se leurrer. Des personnes violentes dans la police, il y en a. Je veux croire qu’elles sont une minorité. Elles effraient, elles portent atteinte à l’image de ce qui devrait normalement être un «service public », composé d’êtres humains à qui on a ôté la possibilité d’être faillibles…
La Gazette Debout a également relayé le témoignage d’Alexandre Langlois, gardien de la paix au renseignement territorial, secrétaire général de CGT Police, paru dans l’Humanité sous ce titre édifiant : « Tout est mis en place pour que ça dégénère« . Extraits :
« Côté renseignement, on constate depuis une dizaine d’années une double évolution, avec des manifestants beaucoup plus pacifiques qu’avant, mais des casseurs toujours plus violents, organisés de manière quasi paramilitaire. Certains de ces groupes sont identifiés avant qu’ils intègrent les manifestations. Mais aucune consigne n’est donnée pour les interpeller en amont. Prenons l’exemple du 9 avril. En fin de journée, nous savons qu’un groupe de casseurs dangereux vient d’arriver gare du Nord pour aller perturber Nuit Debout, à République. Une compagnie de CRS se trouve sur leur passage, prête à intervenir. (…) Mais ordre leur est confirmé de les laisser gagner place de la République, avec les conséquences que l’on connaît ! Par contre, quand il s’est agi d’aller protéger le domicile privé de Manuel Valls, ce soir-là, cette fois les ordres ont été clairs… C’est important de rappeler que, dans les manifestations, tous les collègues sur le terrain n’interviennent que sur ordre. Si certaines, comme le 1er Mai, se terminent en « souricière » place de la Nation, c’est que l’ordre en a été donné. Le message qui est passé, c’est « casseurs venez, vous pourrez agir en toute impunité, et manifestants ne venez plus avec vos enfants, car c’est dangereux pour vous ». Et à la fin de la journée, les médias ne parlent que des violences, et surtout plus des raisons pour lesquelles les citoyens manifestent. Le pouvoir politique instrumentalise la police, qui sert de bouc émissaire. Cela permet au gouvernement de faire diversion. »
Alexandre Langlois témoigne de l’exaspération des forces de l’ordre, auxquelles sont données des consignes insensées:
 » Nous sommes épuisés. Les collègues souffrent d’une perte de sens de leur métier. Aujourd’hui, on leur demande du rendement statistique et d’exécuter des ordres qu’ils jugent incompréhensibles ou injustes. La police est déshumanisée. On compte un suicide en moyenne par semaine dans notre profession. »

Suicides par centaines, journées de travail de 24 heures … des conditions de travail catastrophiques

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Patricia Cordier, mère d’un gardien de la paix s’étant donné la mort en 2008, a remis une pétition à Bernard Cazeneuve pour qu’une action d’envergure soit menée afin de prévenir les suicides dans la police. Elle a recueilli plus de 50 000 signatures
Les policiers risquent leur vie quotidiennement pour garantir, tant bien que mal, avec les moyens de plus en plus déplorables que l’on veut bien leur accorder, notre droit constitutionnel à la sécurité, il faut y réfléchir avant de les montrer du doigt dans des généralisations ne servant que le pouvoir qui les pousse au matraquage. L’année 2014 fut celle du tragique record du nombre de suicides dans la police 55 en douze mois. On dénombre 478 suicides de policiers en 10 ans, de 2004 à 2014. Patricia Cordier, la mère d’un policier ayant mis fin à ses jours avec son arme de service a jugé la situation si critique qu’elle a pris l’initiative d’une pétition pour que les pouvoirs publics cessent enfin d’ignorer cette situation catastrophique. Elle a recueilli 100 000 signatures. Si certains plaident pour le retour d’une médiation d’intervenants de proximité, la situation ne peut réellement cesser de s’assombrir sans un changement structurel radical. Certains responsables syndicaux déplorent la disparition du délégué social, qui était «détaché dans chaque service important et qui était là pour détecter les collègues en difficulté». Une suppression qui va dans le sens de la déshumanisation de ce métier évoquée par Alexandre Langlois, et qui ne peut que nuire à la mission de service public des policiers.
Si Manuel Valls, lorsqu’il était ministre de l’intérieur, avait critiqué la « politique du chiffre » mise en place par Nicolas Sarkozy, elle n’a pour autant jamais été abandonnée. Refusant de mettre en cause la responsabilité de certains hauts gradés de la hiérarchie policière pour ne pas  faire de vagues, Bernard Cazeneuve quant à lui, ne semble pas avoir pris la pleine mesure du ras-le-bol général et de la tension quotidienne qu’endurent les agents de terrain. Les techniques du « management » appliquées aux services publics sont une catastrophe en général, mais les conséquences du burnout,dans le cas d’un militaire ou d’un policier, peuvent s’avérer irréparables.
En janvier 2015, Bernard Cazeneuve n’avait pas jugé «insensé d’envisager une éventuelle refonte des cycles de travail dans la police nationale, pour améliorer la conciliation entre vie professionnelle et vie privée des policiers». Mais ces belles paroles n’ont guère été suivies d’effet, et les pressions combinées de la mise en place de l’état d’urgence et de la répression des mouvements sociaux d’envergure sont vites venues à bout de ces nobles intentions et de ces beaux discours. Courant 2015, l’alourdissement du plan Vigipirate engage l’affectation massive des Gardiens de la paix dans les Compagnies de CRS. Leur statut militaire ne leur permettant pas de manifester, beaucoup de gendarmes protestent en se mettant en arrêt maladie.
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La « politique du chiffre » et le non sens des décrets successifs de l’état d’urgence ont mis les nerfs des représentants de l’ordre et de la justice à rude épreuve
Les quelques 2900 perquisitions enchaînées en un mois et demi après les attentats de Novembre ont mis les policiers à bout de nerfs. Le surplus des dossiers, l’encadrement des perquisitions, ont généré la suppression d’un nombre considérable de congés, pourtant nécessaires au maintien de la santé psychique et physique des militaires et policiers. L’hystérie administrative de l’état d’urgence a également largement entravé le fonctionnement quotidien de notre justice, (en théorie) garante du bon fonctionnement de notre démocratie. La Commission Nationale des Procureurs de la République (CNPR), ont manifesté leur inquiétude à ce propos. L’état d’urgence serait selon eux un prétexte utilisé pour palier au manque de moyens octroyés par l’État aux institutions de la Justice. Notons à ce propos que dans le cadre de l’état d’urgence, des préfets de province se sont pour leur part rendus coupables de perquisitions illégales.
La pression imposée par la sécurisation de la COP21 a également été un facteur d’épuisement. Sommées de protéger l’oligarchie mondiale du ressentiment des peuples, les forces de l’ordre françaises ont dû sacrifier le repos et la formation continue nécessaires au bon déroulement de leurs missions de service public auprès du peuple de France. Certains agents travaillent donc jusqu’à dix jours d’affilée, avec des journées de travail pouvant atteindre 24 heures. Dans de telles conditions, difficile pour le gouvernement de s’étonner de l’augmentation potentielle du nombre et de la gravité des bavures. Dès avril 2015, trois compagnies entières de CRS (soit 240 personnes) ont été mises en arrêt maladie pour « épuisement ». Les journées de travail de 24 heures sont toujours monnaie courante, et sans jamais excuser les violences scandaleuses commises contre les manifestants, la banalisation de telles pratiques les expliquent.
Le Docteur Fatima Idbrik, spécialisé dans l’assistance et le soin psychologique aux forces de l’ordre (clinique spécialisée du Courbat en Indre et Loire), évoque des consommations nombreuses et excessives d’alcool, de médicaments et de drogue directement liées au burnout provoqué par la pression quotidienne liée aux aberrations imposées par la mise en place de l’état d’urgence.
«Depuis début décembre, les demandes de dossier ont doublé, précise la médecin-chef de l’établissement, le Dr Fatima Idbrik. Les patients nous contactent désormais par groupe de dix, ce n’était jamais arrivé auparavant», précise-t-elle.

Suppressions de postes et démantèlement des corps constitués

Les ministres et présidents qui se succèdent ont beau galvaniser l’autorité et fanfaronner en gavant les médias de verbiage en se disant « obsédés par la sécurité des Français« , rien n’y fait… Ceux qui sont chargés de faire appliquer cette autorité sur le terrain ne sont pas dupes et subissent de plein fouet les restrictions budgétaires touchant toutes les administrations publiques au nom des « plans d’austérité » imposés par Bruxelles à notre pays. En France, les forces armées connaissent depuis dix ans des restrictions financières sans précédent dans le cours de leur histoire. Entre 2009 et 2014, les administrations Sarkozy et Hollande ont supprimé 54 000 postes dans l’armée et ont validé le projet d’en supprimer 34 000 supplémentaires d’ici à 2019. Les présidentiables font des pieds et des mains pour obtenir le soutien électoral des forces de l’ordre. Pourtant, depuis les suppressions d’effectifs annoncées depuis 2011, même les gendarmes et les CRS, ne disposant pourtant pas du droit de grève, poussés à bout, se mobilisent et tentent de faire entendre leur voix.

Vers une privatisation rampante de la sécurité publique

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Alain Bauer, ancien « grand maître » du Grand Orient De France et président du CNAPS, est l’un des principaux artisans de la privatisation de la sécurité publique en France
Dans le cadre de la contestation générale de la « Loi Travail », il s’en faut de peu pour que tous les secteurs du public ne se mobilisent contre cette « restructuration » globale prenant la crise pour prétexte afin de privatiser tous les services (santé, administration, enseignement, défense) à grands coups de « réformes budgétaires ». La structure historique des institutions publiques chargées de garantir l’ordre et de faire respecter la loi est aujourd’hui menacée par la concurrence de la sécurité privée encouragée par les représentants de l’État, sous le patronage de Manuel Valls, qui encourage la police à « forger des relations opérationnelles avec les agents de sécurité privée« , sur les bons conseils de son ami de toujours Alain Bauer, ex grand maître du Grand Orient de France, « criminologue » autoproclamé nommé par décret présidentiel, lui-même reconverti dans la sécurité privée, apôtre national de lavidéosurveillance généralisée aux frais de l’État. Précisons qu’A. Bauer a été réélu en 2015 président du Conseil National des Activités Privées de Sécurité (CNAPS), récemment entaché par une affaire de corruption ayant conduit à lagarde à vue de son directeur, le préfet Alain Gardère. Précisons que le syndicat Alliance, très proche de Sarkozy, et dont l’ancien secrétaire général Jean-Luc Garnier est devenu président de la « Fédération professionnelle des métiers de la Sécurité » au sein de l’UMP à la fin de son second mandat, s’est étrangement prononcé en faveur de la collaboration accrue entre la police et la sécurité privée. Cette collaboration ne vise-telle pas, à long terme, une privatisation progressive de la sécurité publique en France ? Des réductions massives d’effectifs de Sarkozy aux décrets invraisemblables de l’état d’urgence sous Hollande, Valls et Cazeneuve, tout semble fait pour favoriser l’épuisement des forces de l’ordre et présenter le recours gouvernemental à la sécurité privée comme une solution miracle. Un décret datant du 1° Août 2014 (décret 2014-888) a d’ores et déjà modifié les conditions de détention et d’usage des armes à feu pour les agents de la sécurité privée.

Germes d’une dissidence citoyenne dans la police et dans l’armée

Le cas du préfet et directeur du CNAPS Alain Gardère n’est pas isolé. Les agents de terrain ne subissent plus les humiliations d’une hiérarchie parfois décadente (le général Germanos condamné pour pédophilie, le patron de la DDSPdu Nord Jean-Claude Menault et son adjoint le commissaire Jean-Christophe Lagarde, « entendus » par leurs confrères sur leur responsabilité dans le réseau de proxénétisme du Carlton de Lille, on encore l’ancien policier et ancien dignitaire du Grand Orient de France Eric Vanlerberghe, également impliqué dans les réseaux des affaires DSK…)  sans broncher. Jusque dans les plus hautes sphères de la police et de l’armée, des hommes et des femmes se questionnent sur la nature des intérêts qui poussent nos dirigeants politiques à exploiter les ressources policières et militaires dans des entreprises qui n’ont que peu de relations avec les intérêts du peuple et ceux de la nation.
max weber
Les représentants de la « violence physique légitime » selon l’expression du sociologue allemand Max Weber, passeront-ils dans le camp du peuple qu’ils ont le devoir de protéger ?
En refusant d’interroger la responsabilité des hauts gradés, Cazeneuve perpétue une vieille tradition : un plafond de verre judiciaire protège bien souvent la hiérarchie de la mise en cause de ses agents. Le gendarme Christian Bonnery l’avait révélé lors de l’affaire de Rivesaltes, dès 1998. Dans le milieu des armées comme dans celui de la police, des hommes et des femmes remettent en question la légitimité de certaines décisions, non sans conflit avec les plus hautes autorités de l’État. Le politologue et lieutenant-colonel de gendarmerieJean-Hugues Matelly, radié de l’armée par un décret de N. Sarkozy (25 mars 2010), a gagné un procès contre la France devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Comme il aime à le rappeler, « un soldat est avant tout un citoyen« .  C’est également la position défendue par Bernard Cordoba, gendarme sommé par sa hiérarchie de démissionner (17 avril 2012) de son poste de vice-président de l’association Gendarmes et Citoyens qui milite pour laliberté d’expression des agents de cette institution. Le major Cordoba avait été l’un des meneurs de la manifestation (pourtant interdite dans le corps militaire) menée par les gendarmes en 2001.
Ces hommes et ces femmes ont conscience qu’il faut « faire revenir le soldat dans la cité« , mais aussi le policier. C’est certainement ce qui a poussé le commandant de police Philippe Pichon en 2008 à s’insurger contre les aberrations des systèmes de fichage de la police nationale (STIC/FAED/FNAEG), ce qui lui a coûté son poste par mesure disciplinaire. Citons encore Yannick Danio qui, en 2012, a eu le courage de s’opposer de l’intérieur aux abus générés par la politique du chiffre et les contrôles d’identité ciblés à répétition, qui mettent plus de pression que de sérénité sur les épaules des agents de terrain. Beaucoup de ces individus (pas tous, ne nous berçons pas d’angélisme) se sont engagés pour servir le bien commun. Ceux-là ont une haute idée du sens de l’honneur et du devoir républicain.

Du plan Vigipirate aux opérations extérieures, quelle considération pour la sécurité des soldats ?

Les décisions a posteriori, prises pour compenser médiatiquement celles qui n’ont pas été prises au bon moment, reviennent cher à l’État français. La mise en place du niveau écarlate du plan Vigipirate initiée après le 7 janvier, poussant les militaires à faire de la figuration sur le territoire national au péril de leur propre sécurité (comme l’a montrél’agression de Nice), coûte 1 million d’euros par jour au contribuable français. Tout ceci au dépens de l’énergie et de la santé des soldats, dont un grand nombre d’exercices importants et de permissions nécessaires à leur équilibre physiologique et psychologique ont dû être brutalement remis en question pour assurer le plus grand déploiement militaire sur le territoire national de toute l’histoire de l’armée française. De l’aveu même du ministère de la défense, ce dispositif n’était pas tenable plus d’un mois. On creuse les budgets dans les bureaux du ministère pour assurer un repas chaud (hors ration de combat) par jour aux soldats, au sein même du territoire national… Lors de l’intervention au Mali, les soldats ont été sommés de déguster leur ration de combat matin, midi et soir durant huit mois. Les guerres « low coast » des administrations Sarkozy et Hollande laissent un goût amer dans la bouche des soldats.
Au moment où on leur demande d’assurer la sécurité des citoyens sur le territoire national en sécurisant des lieux qui ne sont pas de leur prérogative, les opérations extérieures ont mobilisé près de 9000 engagés, tandis que 1000 à 1500 militaires ont été déployés pour renforcer la sécurité de leurs propres sites de fonctionnement sur le territoire, elle aussi menacée. En sus de quoi, les soldats sont priés d’encaisser le coût moral et humain des Lois de Programmation Militaire (LPM) qui se suivent et se ressemblent.

Opérations extérieures et diktats de l’Intérieur : Contestations militaires contre un ordre politique déconnecté du réel

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Le général Vincent Desportes a récemment remis Alain Jupé à sa place en lui indiquant qu’un militaire n’avait pas à « la fermer »
Le pouvoir politique souhaiterait museler l’armée Française pour en faire un simple instrument d’exécution. L’ancien ministre de la défense « mal payé » Gérard Longuet par exemple, issu des rangs d‘Ordre Nouveau, comme ses collègues Madelin et Devedjian,  se félicitait en son temps que l’armée soit « la grande muette de notre société« . Mais les choses changent et des voix s’élèvent. Celles du chef d’état-major et directeur d’études à l’IRSERM Michel Goya, qui s’en réfère au mouvement de révolte intellectuelle dit des « jeunes Turcs » (à ne pas confondre avec le mouvement turc du même nom) survenu dans l’armée française avant la première guerre mondiale et qui critiquait en 2013 les opérations militaires à l’usage des médias, l’ancien chef d’état-major de la marine Pierre François Forissier, qui avait, dès juin 2011, vivement critiqué l’engagement de la France en Libye, ou encore le colonel Philippe Espié, ancien commandant du groupement de gendarmerie de l’Ardèche ayant contesté le rattachement de son institution au ministère de l’intérieur pour des raisons politiques douteuses depuis le 1° janvier 2009 (comme le confirme le sociologue Laurent Mucchielli), ont été les instigateurs d’un vaste mouvement de contestation militaire  qui a été servilement ignoré par la radio et la télévision.
Pas plus tard que le 24 avril dernier, Alain Juppé avait encore l’outrecuidance de déclarer: « un militaire c’est comme un ministre : ça ferme sa gueule ou ça s’en va ! ». Ce à quoi le Général Vincent Desportes, sanctionné en 2010 pour avoir contesté la stratégie états-unienne en Afghanistan, lui répondit dans une tribune publiée dans le Monde le 4 mai: « les militaires n’ont pas à la fermer » :
 Méprisants, vos propos montrent une profonde méconnaissance de la réalité stratégique », écrit l’officier. « Non, les militaires n’ont pas à la fermer comme un ministre. La première loyauté d’un ministre au service d’une politique fluctuante, souvent politicienne, est envers son président (…) La première loyauté d’un militaire au service permanent de la nation, de ses intérêts et de ses valeurs, est envers la France (…) Structuré par l’éthique de conviction, il doit prendre la parole pour lui rester fidèle, plutôt que la renier (…) Votre réponse à l’emporte-pièce contredit le discernement attendu de celui qui vise la plus haute magistrature. »
Devant le tollé suscité et certainement par bas calcul électoral, Juppé n’eût d’autre choix que de se rétracter, formulant des « regrets » sans pour autant formuler d’excuses. Suite à cette polémique, l’association professionnelle nationale de militaires GEND XXI a demandé au président de la République la création d’une commission « afin de permettre à l’ensemble des militaires d’avoir un véritable rôle de citoyen dans le respect du statut et des devoirs des militaires ».

Vers l’union avec le peuple en révolte

Chose extrêmement rare pour être soulignée : face à la réduction des budgets et au mépris manifeste de l’État, les forces de la police et de la justice se sont mobilisées dans un même élan  dès 2012 contre cette privatisation antidémocratique de notre système judiciaire. Le 13 Novembre 2014, déjà, près de 9000 policiers se sont déplacés pour une grande manifestation dans la capitale. À la suite de quoi, le gouvernement a vaguement promis d’améliorer leurs conditions de travail. Parce que le pouvoir crève de trouille à l’idée que les forces de l’ordre ne se joignent à tous les mouvements sociaux engendrés par la privatisation rampante de tous nos services publics et par le démantèlement organisé de notre État social et des piliers de notre démocratie. Le « mouvement » médiatique et éphémère du 11 janvier a certes galvanisé la police. Reste à savoir si les pouvoirs politiques en place ne sont pas responsables de la suppression des effectifs qui auraient peut-être permis d’éviter ce massacre. Pour calmer le jeu auprès des policiers, après les évènements du 13 janvier, Bernard Cazeneuve a facilité leur port d’arme en dehors de leur service, dans la stricte limite de la durée de l’état d’urgence.
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Le 16 Novembre 2013 à Turin, l’étudiante Nina de Chiffre avait tenté cette approche insolite et symbolique avec le jeune policier Salvatore Piccione. L’image avait fait le tour de la toile.
Nous disposons encore d’une police et d’une armée (relativement) protégées de l’appétit des milices privées et de l’ingérence des milices transnationales de l’Union Européenne telles que l’EUROGENDFOR. Plutôt que de regarder les membres de nos forces armées institutionnelles comme d’éternels ennemis, représentants d’une entité diabolique, montrons leur que nous ne sommes pas du côté du chaos, mais que nous luttons pour la souveraineté populaire et démocratique de l’ordre qu’ils ont pour mission de protéger et de faire respecter à NOTRE service.
Alors peut-être qu’un jour, les CRS jetteront leurs boucliers, baisseront leurs matraques, enlèveront leurs casques et viendront marcher à nos côtés. Ceux qui considèrent une telle perspective absurde, angélique ou naïve devraient s’informer sur les vastes mouvements qui ont uni les travailleurs sans toit, les retraités des forces de Police et les personnels de transports publics dans la mégalopole de Sao Paulo avant la coupe du monde de 2014 au Brésil. Rappelons à ce titre que la France est censée accueillir l’organisation mafieuse transnationale UEFA pour l’euro 2016, et que le gouvernement l’a d’ores et déjà exonérée d’impôts, et que la prolongation de l’état d’urgence qui épuise les policiers vise aussi à garantir la sécurité de cet évènement dont le contribuable ne verra donc pas le moindre bénéfice. Ils devraient également se souvenir que le 9 décembre 2013 à Turin, alors que les manifestants avaient troqué les drapeaux partisans et syndicalistes pour arborer celui de la nation, des policiers ont eu le courage d’enlever leurs casques anti-émeute  en signe de soutien lors d’une protestation  contre l’oligarchie financière.
Souhaitons que que les policiers français aient un jour ce courage, et que toutes les forces insurrectionnelles douées de bonne volonté aient l’intelligence de faire converger leurs luttes en réalisant que la souveraineté écologique, économique et politique du peuple français ne pourra aboutir que dans le sentiment fraternel d’appartenance à la communauté nationale, dans la perspective inter-nationale de la reconquête de la souveraineté des peuples. Une perspective qui exige de savoir précisément pourquoi nous nous battons et quel genre de reconstitution nous souhaitons établir pour l’avenir de notre démocratie.
Galil Agar
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Pour aller plus loin:
Sur les suicides dans la police:
            Comment remédier aux suicides dans la police ? France Culture, 4 juillet 2014
           Enquête sur les suicides dans la police française, Alain Hamon, J. Pradel, RTL, 8 octobre 2015
Discussions autour de la manifestation policière du mercredi 18 mai sur questions.nuitdebout.fr:
Sur l’Etat et le monopole de la violence légitime:
Max WEBER, Le savant et le politique, conférences prononcées entre 1917 et 1919
. traduction, notes et préface de Catherine Colliot-Thélène, La Découverte, 2003
. traduction de Julien Freund, introduction de Raymond Aron, plon, 1959, réédition 10/18, 2002
Walter BENJAMIN, Critique de la violence, trad. Nicole Casanova, Payot, 2012
George SOREL, réflexions sur la violence (1908), Entremonde,  2013.    Gratuitement sur Wikisource.org
source : http://www.cercledesvolontaires.fr/2016/05/17/26632-republique-peuple-police-convergence-revolutionnaire/