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dimanche 6 juillet 2025

Bruno Guigue : l'entité Sioniste et Trump font la guerre à l'Iran.


 vidéo ici

 

Bruno GUIGUE est un ancien élève de l’ENS et de l’ENA. Il est chercheur en philosophie politique et observateur de la scène internationale. Il a notamment écrit "Chroniques de l'impérialisme" (2017) et "La Fable du libéralisme qui sauve le monde" (2019).

CHAPITRES :

Introduction
Pourquoi les États-Unis et Israël veulent détruire l'Iran ?
Quel est le bilan de la guerre de 12 jours ?
Une conséquence de la chute d'Al-Assad ?
Pourquoi Israël a attaqué maintenant ?
Nucléaire iranien : fausses négociations ?
Trump c'est la paix ? (“souverainistes” de droite)
Un revers pour Washington et Tel Aviv ?
Conséquences régionales et mondiales
Pourquoi l'UE n'a pas condamné l'agression d'Israël contre l'Iran ?

Trump, les États-Unis et l'OTAN veulent la guerre

Pour nous écrire : cafemarxiste@gmail.com

Lien d'invitation : https://odysee.com/$/invite/@sarah.markus:f
Source video CAFÉ MARXISTE
https://www.youtube.com/watch?v=o2LBaf7IbSU

mardi 17 juin 2025

vendredi 9 mai 2025

Nexus Refait l'Actu #37 Trump / Gaza / Conflit Indo-pakistanais... avec Corinne Lalo


Nexus Refait l'Actu, c'est votre rendez-vous d'actualité libre sur YouTube ! Tous les vendredis de 18 h à 22 h, picorez l'info à votre rythme ou écoutez l'émission en entier. Avec Marc, Romain et Miloud, nous décryptons l'actualité de la semaine sur un ton léger (quand c'est possible). Ne manquez pas la chronique géopolitique de Raphaël Berland à 20 h. Envie de participer en visio, avec ou sans image ? Écrivez-nous à nra@nexus.fr ! Pour nous soutenir sur Tipeee : https://en.tipeee.com/nexus-magazine 👉 Je découvre le dernier numéro de Nexus ! 👉 https://magazine.nexus.fr/je-decouvre/ Nexus décrypte l'actu dans cette nouvelle émission en direct ! Pour que nous puissions continuer à vous proposer du contenu GRATUIT, INDÉPENDANT et SANS PUB : ✅ Je m'abonne : https://magazine.nexus.fr/abo-4/ ✅ J'offre Nexus : https://magazine.nexus.fr/offrir-2023/ ✅ Je fais un don : https://magazine.nexus.fr/dons/ 📲 Je rejoins Nexus sur les réseaux sociaux : https://buff.ly/47iMmyd


dimanche 2 février 2025

Tolstoï : La Vérité sur Trump, la Crimée et le Groenland


Plongez dans cette interview exclusive avec Tolstoï, vice-président de la Douma russe, qui dévoile sa vision sur la politique américaine sous Trump, les enjeux en Crimée et l'avenir du Groenland. Découvrez comment la Russie perçoit les pressions occidentales et les défis de la géopolitique mondiale. Restez jusqu'à la fin pour ne rien manquer et n'oubliez pas de soutenir notre chaîne en devenant membre pour accéder à encore plus de contenu exclusif ! Mots-clés : Tolstoï, Douma, Russie, Trump, Crimée, Groenland, géopolitique, sanctions, autodétermination, politique internationale, interview, RT, diplomatie, relations internationales, Donald Trump, politique américaine, décolonisation, géopolitique mondiale

mardi 25 juin 2024

Excellente analyse de Maxim Yusin sur le meilleur résultat pour Moscou aux élections américaines

 
Excellente analyse de Maxim Yusin sur le meilleur résultat pour Moscou aux élections américaines :

«La façon dont les relations avec Moscou se construiront si Trump parvient à remporter les élections et entre triomphalement à la Maison Blanche ressort de la déclaration faite par Robert O'Brien la semaine dernière. Cette personne est considérée comme le principal conseiller de Trump dans le domaine des relations internationales et a toutes les chances d’occuper l’un des postes clés en matière de politique étrangère dans une éventuelle future administration. Selon O'Brien, les États-Unis doivent imposer des « sanctions massives » contre Moscou, ce que, selon lui, le président Biden ne fait pas, se limitant à des demi-mesures.

Les promesses de Trump de mettre un terme au conflit en Ukraine dans les 24 heures pourraient donc bien rester un slogan électoral mordant. En fait, l’administration républicaine se comportera en direction russe de manière encore plus offensive, affirmée et agressive que l’équipe Biden ne le fait aujourd’hui. Le Kremlin s’est déjà adapté à bien des égards à cette équipe, et elle est bien plus prévisible que ses éventuels remplaçants.

Par conséquent, si l’on réfléchit au meilleur résultat des élections américaines pour le Kremlin, il faut admettre que le président Poutine n’a pas été aussi fourbe lorsqu’il a parlé de l’opportunité de la victoire de Biden. Une autre chose est que le 5 novembre aux États-Unis auront lieu non seulement des élections présidentielles mais aussi parlementaires, la composition entière de la Chambre des représentants et un tiers du Sénat seront renouvelés. Et ici, l’option idéale pour Moscou serait de répéter la situation actuelle, lorsque la Maison Blanche reste sous le contrôle des démocrates et que la Chambre des représentants (et mieux encore, l’ensemble du Congrès) est dominée par les républicains.

Une telle double puissance obligerait les élites américaines à se concentrer sur la politique intérieure, à renforcer les sentiments isolationnistes et à réduire l’activité de Washington sur la scène internationale. Et surtout, dans le sens russo-ukrainien. Ce à quoi cela pourrait ressembler dans la pratique a été démontré par le retard de six mois dans l'allocation de 60 milliards de dollars à Kiev, sur lequel le Congrès n'a pas pu s'entendre, ce qui a eu des conséquences très désastreuses pour les troupes ukrainiennes sur le champ de bataille.»
 

 

jeudi 11 août 2022

RapSit-USA2022 : Le tournant de la haine

 Aujourd’hui, le principal facteur psychologique de la crise aigu et pathologique de l’américanisme poussée à son extrême par les démocrates-Woke, – dirions-nous ‘démoWoke’, ou le Woke transformant les démocrates en démiurge-postmoderne du démon ? – c’est la haine. Le raid du FBI montrerait alors que la “haine de Trump” l’a emporté sur la “haine de Poutine”, – décisivement par rapport au rendez-vous eschatologique des élections de novembre 2022. Ukrisis aurait alors conduit, par la tension qu’elle expose, à l’identité de la crise finale de la séquence novembre-2022.

Comment est interprété le raid du FBI contre Trump, procédure extraordinaire de la dynamique de ‘weaponization’ de la vie politique US (‘militarisation’ ou ‘violentisation’ de tous les aspects des activités civiles qui ne devraient être que de compromis pacificateurs) ? Du côté conservateur et populiste-indépendant, – plutôt que “du côté républicain” per se où une faction reste antiTrump, – les réactions sont extrêmes, comme celle de Mark Levin, vedette de FoxNews.

« C’est la pire attaque contre cette République dans l'histoire moderne. Point final... Et ce n'est pas seulement une attaque contre Donald Trump. C'est une attaque contre tous ceux qui le soutiennent. C'est une attaque contre toute personne qui ose soulever des questions sérieuses sur Washington, D.C., et l’Establishment des deux partis. Je n'ai pas entendu une seule chose de la direction républicaine du Sénat ! Et vous ? Pas un seul de ces gars n'a fait de déclaration. Parce qu'ils sont faibles. Voilà pourquoi. »

D’une façon générale, cette intervention pour le moins “musclée” du FBI est absolument sans précédent, pour le cas d’un ancien président sans aucun doute, et pour des questions qui semblent assez secondaires puisqu’il s’agirait au pire de récupérer des documents dits ‘classidied’ (vaste domaine pour qui connaît l’obsession du “secret” fe la bureaucratie US) pour les déposer dans les Archives Nationales, – donc semble-t-il, sans connexion ni avec des événements récents, ni avec des cas d’extrême gravité.

(Les acharnés absolument irrésistibles du complot fasciste, qu’on trouve chez ‘WSWS.org’, y voient au contraire une dissimulation des véritables documents à trouver, donc une dissimulation par l’administration Biden, – qui se lave les mains du raid-FBI en refusant de le commenter, – pour réaliser un ‘cover-up’ de la tentative de coup d’État de Trump ; donc Biden protégeant Trump... Chacun son truc.)

Si l’on ajoute le détail charmant que le FBI agissait sur l’équivalent d’une “commission rogatoire” d’un juge qui fut pendant de longues années l’avocat de Jeffrey Epstein, on peut goûter la composition épicée de la marmelade qui nous est proposée (disons “marmelade” comme équivalent très approximatif du nom du plat mexicain ‘Enchilada’ très épicé, est utilisé symboliquement plus que gasroniquement pour désigner cet épisode kafkaien et complotiste).

L’intervention du FBI a, d’une façon générale, aussitôt été interprétée à partir d’un article de loi (dite Section 2071) comme un moyen “légal” d’empêcher Trump de se représenter en 2024. Le constitutionnaliste Jonathan Turley, souvent apprécié comme le meilleur spécialiste du domaine aux États-Unis, souvent consulté par le Congrès, qui est de tendance démocrate et progressiste modéré c’est-à-dire certainement pas du côté de Trump, fait litière de cet argument après avoir étudié attentivement les significations labyrinthiques de l’article de loi cité. Dans son langage châtié et mesuré habituel, Turley laisse voir le jugement extrêmement négatif qu’il porte, notamment sur le comportement du FBI :

« Il y a [donc] de bonnes raisons de douter que la candidature à la présidence soit considérée comme interdite par la loi de cette manière. Ce qui ne fait aucun doute, c'est la façon dont cette nouvelle demande de disqualification serait reçue par des millions de citoyens déjà sceptiques quant aux motivations de l'administration Biden et plus particulièrement du FBI.

» Le fondement et même la motivation de cette descente de police apparaîtront clairement avec le temps, notamment s'il existe des preuves d'une conduite délibérée et illégale de l'ancien président. Cependant, quel que soit le résultat de ce raid, cette “marmelade” sera probablement difficile à avaler pour la plupart des juges comme moyen d'empêcher Trump d'être élu en 2024. »

On ajoutera pour donner une bonne mesure de la tension autour de Trump soudainement réactivée aux USA cet événement venu, mardi, ajouter à la confusion et à la polarisation. Il y a aussitôt, à cette occasion, l’observation par le journaliste Nick Arama, de ‘RedState.com’, que le FBI est « sauvagement hors de tout contrôle », sous l’apprentissage d’un parti démocrate qui a appris, ces dix dernières années, à s’affranchir des us & coutumes accompagnant le régime judiciaire de cette sorte d’affaires aux USA, prévoyant une certaine prudence respectueuse dans les actes d’enquête et de justice vis-à-vis des hommes politiques exerçant ou ayant exercé des fonctions électives. Arama rapporte l’aventure d’un député républicain de la fraction pro-Trump :

« Le représentant Scott Perry (R-PA), un proche allié de Trump et chef du groupe conservateur House Freedom Caucus, a déclaré que le FBI avait saisi son téléphone portable.

» “Ce matin, alors que je voyageais avec ma famille, 3 agents du FBI m’ont rendu visite et ont saisi mon téléphone portable. Ils n’ont pas essayé de contacter mon avocat, qui aurait pris des dispositions pour qu’ils puissent avoir mon téléphone si tel était leur souhait. Je suis outré, – mais pas surpris, – que le FBI, sous la direction du DOJ de Merrick Garland, saisisse le téléphone d’un membre du Congrès en exercice. Mon téléphone contient des informations sur mes activités législatives et politiques, ainsi que des discussions personnelles/privées avec ma femme, ma famille, mes électeurs et mes amis. Rien de tout cela ne concerne le gouvernement."

» Perry a affirmé dans sa déclaration que “comme avec le président Trump hier soir, le DOJ a choisi cette action inutile et agressive au lieu de simplement contacter mes avocats. Ce genre de tactiques de république bananière devrait inquiéter chaque citoyen, – surtout si l'on considère la décision prise devant le Congrès cette semaine d'engager 87 000 nouveaux agents de l'IRS pour persécuter davantage les citoyens respectueux de la loi”. »

Le raid du FBI a été dénoncé effectivement par de nombreux parlementaires républicains de la Chambre, très peu par des sénateurs, ce qui a parfaitement mis en lumière la coupure existant au sein du parti républicain entre les mandarins, les sénateurs beaucoup plus proches de l’establishment et donc anti-Trump, et les députés beaucoup plus proches de leurs électeurs et donc attirés vers le populisme. Pour le coup, il est manifeste que l’affaire profite aux seconds et dessert les premiers, en grandissant l’image de Trump comme martyr et cible du Système, et en renforçant encore l’image des sénateurs républicains comme marionnettes du Système. On observera également que l’événement arrive à point pour relever une dynamique de la popularité de Trump plutôt stagnante, et la relançant auprès de son électorat habituel.

Last but not least’ : Trump a reçu le soutien complet du gouverneur Ron DeSantis, qui laisse entrevoir en privé certaines occurrences où il pourrait désormais entraver de telles actions fédérales dans son État. Ce soutien de DeSantis a d’autre part mis en évidence les étranges risques et contradictions d’une action manipulée par les démocrates pour avoir la peau de Trump pour 2024... C’est-à-dire : serait-ce tellement un avantage pour eux, qui manquent désespérément de personnalités d’envergure pour 2024 (à moins qu’un Biden en chaise roulante fasse l’affaire pour un second mandat) ? Il est alors question de DeSantis bien entendu, comme l’explique l’analyste Jerry Wilson, aussi de ‘RedState.com’ :

« Il est ironique que les démocrates s’efforcent tant d’empêcher Trump de briguer un poste politique à l'avenir. S’ils parviennent à bloquer Trump, ils positionneront immédiatement Ron DeSantis pour les défier en 2024. DeSantis est un ennemi plus redoutable que Trump pour leurs plans. DeSantis a un dossier sur lequel il peut se présenter. La Floride a survécu au COVID en s'ouvrant tôt, s'en sortant bien mieux que tous les autres États qui ont tout fermé. DeSantis dirige par l'action, en soutenant ses paroles avec, par exemple, des décisions directes contre les enseignants guidés par leur programme sur plusieurs fronts, qu'il s'agisse de [toutes les fariboles du wokenisme]. DeSantis joint le geste à la parole.

» Il y a des différences évidentes. DeSantis est loin d'être copie conforme de Trump. Cependant, il est issu du même milieu, dont les porteurs sont facilement identifiables par le fait qu’ils ne se contentent pas d’avertissements sans suite et ne font pas de quartier. DeSantis travaille avec des gens qui partagent les mêmes idées. Imaginez une conférence de presse des correspondants de la Maison Blanche dirigée par Christina Pushaw [l’actuelle porte-parole de DeSantis]. À la fin de la conférence, tous les “journalistes” présents feraient une standing ovation en l’honneur du président DeSantis. »

» Il est naturel de ressentir une juste colère face au raid lâche et ouvertement politique de Mar-a-Lago. Mais ne la laissez pas vous consumer, en provoquant des paroles irréfléchies ou autres. Restez calme et concentré. Il y a de fortes chances que Trump en sorte plus fort que jamais. Même si ce n'est pas le cas, Ron DeSantis est le suivant, il a le sabre laser [de ‘Star Wars’], et il n'a certainement pas peur de l'utiliser. »

La haine de Poutine revient sur Trump

Cet épisode qui enflamme à nouveau l’Amérique contre elle-même, après l’opération ratée d’obtenir ce résultat avec l’affaire de la Cour Suprême vis-à-vis de l’avortement, ne nous intéresse guère dans ses aspects juridiques, politiques, voire complotistes. Il va en effet sans dire, et à peine mieux en le disant, que le raid du FBI est un coup évidemment inspiré par les diverses courroies de transmission du parti démocrate, et par un appareil de justice, FBI compris ô combien, complètement infesté par l’idéologie, – disons “démocrate”, ce qui ne veut rien dire, ou bien “gauchiste”, qui en dit à peine un peu plus. Non, l’idéologie à laquelle nous pensons a déjà été mentionnée d’un mot dans la premier paragraphe : la haine... L’“idéologie de la haine”, des démocrates, de la gauche wokeniste, des globalistes, du Système, – toute la chaîne se déroule...

Au départ, l’“idéologie de la haine” se développe contre Trump, dès 2015-2016. On ne s’intéresse pas de savoir si Trump la mérite, d’ailleurs Trump est un personnage suffisamment incertain et manquant de colonne vertébrale intellectuelle pour qu’il vaille de débattre à son sujet. La seule chose qui importe, c’est Trump “en tant qu’objet de l’‘idéologie de la haine’”. Il en subit les attaques durant toute sa mandature, et après elle, comme complotiste fasciste (le show-bouffe du 6 janvier 2021), puis comme complotiste pour revenir en 2024, – bref pour tout ce qu’on veut, pourvu que l’“idéologie de la haine” subsiste puisqu’elle conserve son objet : s’il y a “un objet de haine“, c’est que la haine est justifiée, et justifiée l’“idéologie de la haine”.

Mais il se trouve qu’à partir de décembre 2021-février 2022, un autre “objet de haine” s’imposa : Poutine. On connaît tout cela, et l’on sait aussi que cet objet n’est pas très maniable, dépendant de facteurs qui échappent aux idéologues de la haine ; d’où une sorte de fatigue de ce choix qui s’est développée, jusqu’à des situations où l’on envisage de lâcher du lest en même temps que Zelenski... Sur ces entre-faits et fort triomphalement, comme dans un film hollywoodien, surgit le FBI à la lumière jusqu’alors toussotante et poussive de l’enquête sur le 6 janvier ; ainsi la haine retrouve-t-elle son objet préféré, et l’on se croit sain et sauf !

Il faut relire notre ‘F&C’ du 9 juin 2022 sur « Les mille-et-une nuances de la haine », où nous examinions la haine lancée comme une ‘charia’ démocratique contre Poutine et la Russie. Tout y est dit, selon nous, sur le moteur de ce sentiment, notamment selon les écrits lumineux du philosophe Günther Anders (auteur  de ‘L’obsolescence de l’homme’ et premier mari de Hannah Arendt), ‘La haine à l’état d’antiquité’. Il y démontrait la puissance méphitique, diabolique de la haine, comme moteur essentiel de la psychologie de destruction (de déconstruction ?) de “l’autre”, – en fait, pour les psychologies malades, le seul moyen d’exister vraiment, comme une ontologie de la dégénérescence de l’esprit (mots en gras de l’auteur, dans la citation) :

« Plus vrai que le célèbre ‘principe ergo’ de Descartes, il y a cet autre, vulgaire, quasi universellement reconnu : “Je hais, donc je suis”. Ou, plus précisément : “Donc, je suis moi”. Ou, finalement : “Donc, je suis quelqu’un”.

» En effet, la haine n’est pas seulement la forme première (pré-théorique) de la négation, elle n’est pas seulement le plaisir anticipé (sadique) d’anéantir l’autre, mais simultanément aussi l’affirmation de soi par négation et destruction de l’autre. [...]

» Le dit de la haine “il faut qu’il ne soit pas, pour que moi je sois”, culmine alors, après l’acte d’anéantissement, dans l’énoncé que voici : “Il n’est plus, donc je suis, moi qui reste l’unique”. »

... D’où l’absurdité tactique, l’erreur stratégique des efforts désespérés des démocrates pour détruire Trump, y compris par des moyens proches d’une “république bananière” (expression affectionnée par les républicains dans leurs ripostes) ; l’absurdité de leur “retour de haine” sur Trump avec le raid du FBI, qui les handicape plus encore pour les élections de novembre et regonfle à fond les populistes et les trumpistes ! Ce que cherchent les démocrates en cours de dissolution, en effet, c’est bien de tenter encore d’exister, et ils retrouvent absolument les constats d’Anders.

Bien entendu, tout cela dépasse Trump, qui se fiche du tiers comme du quart de Günther Anders, dont il se demande dans quel État il opère et combien de voix il peut lui rapporter. Mais on l’a dit, il ne s’agit pas de Trump, mais de la perversion suicidaire des démocrates, donc des USA finalement puisqu’il faut être deux pour danser le tango, – condition sine qua non du fonctionnement d’un système fondé sur les deux ailes du parti unique, – et que le haine n’est pas un rythme propice à cette danse.

Le véritable problème est que cette distorsion psychologique, qui a indubitablement un caractère collectif et qui touche de plein fouet les instances dirigeantes, empêche bien entendu toute coopération, sans parler de réconciliation, et entretient avec une incroyable puissance la crise du système de l’américanisme. Il est d’ailleurs tout à fait possible que nous n’ayons nullement à attendre 2024 pour atteindre un nouveau paroxysme de cette crise ; il est tout à  fait possible que novembre 2022 suffira amplement maintenant que l’attention de la communication est en train de revenir plein feu sur la guerre civile communicationnel au USA : il est tout à  fait possible que cela se fasse au grand désarroi de Zelenski.

 

Mis en ligne le 10 août 2022 à 16H05

lundi 16 juillet 2018

[Sommet Trump- Poutine] Rencontre & panique / [Summit Trump Putin] Meeting & Panic


Publié le 17 Juillet 2018 par Observatus geopoliticus in Etats-UnisRussieEurope
A voir les réactions indignées et suffocantes de rage du système impérial US et de sa presstituée occidentale, le sommet Trump-Poutine semble avoir été une réussite. C'est en effet un véritable florilège de commentaires désabusés et de bouffées d'exaspération auquel nous assistons ; tout le Deep State y va de sa rancoeur...
John Brennan, l'ancien directeur de la CIA d'Obama et qui pourrait jouer le rôle d'une murène dans un film d'horreur, parle sans rire de "crime" et de "haute trahison". Les barbouzes n'avaient pas tant de scrupules quand ils participaient au financement de la campagne de l'hilarante, une des bombes lancées par Vladimirovitch à Helsinki.
McCain évoque "l'un des pires moments de l'histoire de la présidence américaine", rien que ça. Pour l'ancien ambassadeur de Washington à Moscou, Poutine a remporté "une fantastique victoire" tandis que les Etats-Unis ont "capitulé". D'autres appellent carrément à un soulèvement contre Trump et même, dans la bouche d'un membre du Congrès, au renversement du président par l'armée ! Délire, quand tu nous tiens...
La journaloperie de service n'est évidemment pas en reste. Dans le Fig à rot, deux journalistes notoirement russophobes s'étranglent devant le fait que le Donald ne croit pas plus que ça ses agences de renseignement, candidement qualifiées d'"institutions démocratiques" (à Langley, on doit être plié de rire). Quant à l'imMonde, il se vautre, toujours et sans surprise, dans la fange néo-conservatrice et rapportefidèlement les paroles de ses maîtres impériaux d'outre-Atlantique. Ne parlons même pas de la MSN anglo-saxonne qui manque de s'étouffer de rage.
Tout cela semble indiquer que la rencontre fut fructueuse, malgré la tentative de sabotage de dernière minute de Mueller qui a, par le plus grand des hasards et deux jours seulement avant Helsinki, sorti de son chapeau douze agents russes du GRU (c'est beaucoup pour un piratage...)
Poutine, tout sourire, a confirmé la bonne tenue des discussions - beaucoup "plus substantielles que prévues" - et Lavrov s'est lâché en les qualifiant de "mieux que super". En reconnaissant publiquement, lors de la conférence de presse, que les Etats-Unis sont grandement responsables de la détérioration des relations bilatérales et que le présent sommet était "un très bon début" dans le processus de réconciliation, Trump a dû faire perler des gouttes de sueur au front du Washingtonistan, qui n'aura d'ailleurs même pas pu avoir quelques bribes d'informations sur ce qui s'est dit étant donné que le Donald avait insisté pour que la rencontre se passe à huis clos et en tête-à-tête.
Il est évidemment trop tôt pour connaître les tenants et les aboutissants du sommet, dont nous verrons les conséquences d'ici quelques semaines voire plus. Nous savons que le dossier ukrainien a été abordé ainsi, évidemment, que la Syrie où un grand marchandage pourrait avoir lieu entre Assad et les Etats-Unis par l'entremise de la Russie : si l'Iran quitte la Syrie, nous la quittons aussi. A suivre...

Source : http://www.chroniquesdugrandjeu.com/rencontre-panique

lundi 17 juillet 2017

La première rencontre Poutine–Trump donne… quelque chose de très proche de rien / First meet Poutine-Trump give something very close of nothing

Par le Saker – Le 7 juillet 2017 – Source The Saker

http://lesakerfrancophone.fr/la-premiere-rencontre-poutine-trump-donne-quelque-chose-de-tres-proche-de-rien



Tout d’abord, nous avons la manière dont les Américains ont préparé le sommet du G20. Comme nous le savons tous, en diplomatie, les actions comptent autant, voire plus, que les mots. Voici quelques-unes des mesures récemment prises par les Américains pour préparer le sommet du G20 et la première rencontre de Trump avec Poutine (sans ordre particulier).

Les États-Unis ont rejeté le plan conjoint des Russes et des Chinois pour désamorcer la crise dans la péninsule de Corée, même si ce plan était du bon sens simple et direct et, franchement, la seule manière d’éviter la guerre.
Les États-Unis ont accusé le gouvernement syrien de préparer une attaque chimique et ont mis en garde contre un « prix élevé à payer ».
Les États-Unis ont envoyé leur bombardier survoler les îles chinoises dans la mer de Chine méridionale.
Les États-Unis ont accusé la Russie de déstabiliser l’Europe de l’Est.
Les États-Unis ont menacé la Corée du Nord de « graves conséquences ».
Les États-Unis ont déclaré qu’ils déploieraient des missiles Patriot en Pologne pour protéger les Polonais des missiles Iskander russes (-: LOL !  Bonne chance avec ça, mes amis Polonais :-)
Les États-Unis ont également promis aux Polonais du GNL américain pour « assurer l’indépendance énergétique de la Pologne par rapport à la Russie » (-: et bonne chance avec ça aussi, mes amis polonais :-)
Les États-Unis ont envoyé un F-16 polonais intercepter le vol civil (et annoncé depuis longtemps) du ministre russe de la Défense dans l’espace aérien international au-dessus de la mer Baltique.
Les États-Unis ont envoyé un destroyer porteur de missiles guidés près de l’île Triton dans la mer de Chine méridionale.
Les États-Unis se sont retirés de l’Accord de Paris sur le climat.
Les États-Unis ont critiqué les pratiques commerciales de l’Allemagne.
Les États-Unis ont critiqué la Chine pour ses relations commerciales avec la RPDC.
Les États-Unis ont accusé la Chine de « viol commercial ».
En parcourant cette liste, vous pouvez admirer le sens américain du calendrier et de la diplomatie…

Mais sérieusement, maintenant.

Peu importe que ces actes ne soient que le résultat de l’arrogance et du délire, d’un manque total de formation diplomatique, les conséquences de la stupidité humaine simple et directe de tous les éléments de quelque plan diabolique pour placer les États-Unis sur une trajectoire de collision avec la planète entière. Ce qui importe est l’arrogance hallucinante de tout cela, comme si les États-Unis étaient un chevalier blanc revêtu d’une armure étincelante, digne d’éloges et d’admiration, et comme si le reste de planète était composé d’écoliers turbulents qui ont besoin de bien écouter les paroles de leur directeur et de commencer à mieux se conduire, sinon ils recevront une bonne fessée de l’Oncle Sam.

Si c’est ainsi que Trump espère « rendre à l’Amérique sa grandeur », il devrait envisager d’autres options car ce genre d’attitude fait que l’« Amérique » (il veut dire les États-Unis, bien sûr) ne paraît pas « grande » mais arrogante, décalée et suprêmement irritante. Discutons du monde, tout le monde en même temps, semble être le grand plan de cette administration.

Le résultat de tous ces efforts « diplomatiques » était prévisible : rien.

Bon, presque rien. Voici à quoi ressemble « rien » en langage diplomatique :

Selon le ministre des Affaires étrangères Lavrov, les présidents Trump et Poutine

étaient « mus par leurs intérêts nationaux » (qui l’aurait cru ?) et ils s’accordent sur un certain nombre de mesures concrètes :

Accélérer la procédure de nomination de nouveaux ambassadeurs RU-US et US-RU.
Ils ont discuté des sièges diplomatiques russes saisis par Obama.
Ils créent un groupe de travail pour discuter d’un certain nombre de problèmes incluant le terrorisme, le crime organisé, le piratage informatique et la cybersécurité.
Ils ont discuté de la Syrie et de l’Ukraine et ont parlé pendant deux heures et 15 minutes.
Selon RT, la Russie et les États-Unis se sont mis d’accord sur un cessez-le-feu dans les provinces syriennes de Daraa, Kuneitra et Soueïda.  C’est très bien, évidemment, mais c’est dans un coin de la Syrie (au sud-ouest) où il se passe peu de chose (en ce moment, toutes les choses importantes se déroulent entre Raqqa et Deir Ez-Zor). Oh, et puis il y a déjà des zones de désescalade dans le sud-ouest :





Donc à moins que Trump et Poutine ne gardent un secret vraiment important, il semble que ce sommet a donné exactement ce que je craignais : rien, ou quelque chose de très proche de rien. Si nous découvrons plus tard que, malgré tout, les deux parties ont discuté de quelque chose d’important, je publierai une mise à jour. Et croyez-moi, personne ne sera plus heureux que moi si cela arrive.

Mais hélas, il semble que plusieurs mois d’une campagne néocon soutenue pour s’assurer que la Russie et les États-Unis ne pourraient jamais coopérer sérieusement ont pleinement réussi.

Donc où tout cela nous laisse-t-il, nous les millions de personnes qui avaient au moins quelques espoirs que Trump soit un outsider qui pourrait essayer de parvenir à quelques vrais changements et peut-être libérer les États-Unis du régime néocon au pouvoir depuis au moins Bill Clinton (sinon avant) ?

Le 14 février de cette année, après le coup anti-Flynn, et la trahison par Trump de son ami, j’ai reçu énormément de critiques pour avoir écrit cela, d’autant plus que j’avais fermement pris parti pour Trump contre Hillary pendant la campagne. Malheureusement, je crois que mes conclusions de février se sont révélées justes.

Je comprends que certains voudront présenter cette rencontre sinon comme un succès du moins comme un « bon départ » ou un « demi-succès ». D’une part, être le porteur de mauvaises nouvelles n’a jamais rendu personne populaire. Ensuite, ceux qui soutiennent Trump ou Poutine (ou les deux) voudront montrer que le dirigeant qu’ils soutiennent a réalisé quelque chose. Enfin, si les deux parties rapportent que la rencontre a été une réussite, qui sommes-nous pour dire autre chose ?

Je ne sais pas pour les autres, mais je dis et dirai toujours les choses telles que je les vois. Et ce que je vois, c’est simplement du rien ou quelque chose de très proche du rien. Désolé, les gars, je voudrais pouvoir vous dire autre chose.

Quant à répartir la faute pour ce non-événement, je place 100% de la culpabilité sur le côté américain, qui a fait tout faux avec une détermination presque maniaque et qui se trouvera maintenant dans la position assez peu enviable de combattre à peu près toute la planète tout seul. Oh désolé, j’oubliais. La Pologne soutient inconditionnellement les États-Unis et Trump !

Eh bien, c’est bien pour eux. Ils se méritent tout à fait l’un et l’autre.

The Saker

Traduit par Diane, vérifié par Wayan, relu par Catherine pour le Saker francophone

samedi 4 mars 2017

Total War à Washington D.C. / Total War in Washington D.C.

source : http://www.dedefensa.org/article/total-war-a-washington-dc

Ca swingue à Washington D.C. ... Depuis le jeudi 2 mars et un article du Daily Mail, la “guerre totale” est déclenchée entre principalement le 44ème POTUS (Barack H. Obama) et le 45ème POTUS (Donald J. Trump). Inutile d’ajouter que cette situation, qui n’est guère appréciée en Europe (en France) où l’information concernant la situation à Washington D.C. est en mode hémiplégique, est un cas sans précédent dont les conséquences et les effets sont hors de toute appréciation possible. (En Europe [en France], l’anti-Trump reste en diffusion générale, le reste est soigneusement essoré par les flics de service, soit les journalistes de la presseSystème, pour être débarrassé de tous son agrégat FakeNews mesurées sur le mode choral habituel de l’inversion, c’est-à-dire de tous les éléments de vérité-de-situation, c’est-à-dire d’à peu près tout.)
• L’article du Daily Mail décrit l’installation par Obama, dans sa nouvelle maison de Washington D.C. prestement baptisée Black House, d’un véritable état-major de guerre, avec l’arrivée de sa conseillère spéciale du temps de la White House, Valerie Jarrett ; il y a aussi la présence d’autres anciens collaborateurs/collaboratrices, notamment de Susan Rice qui présidait le NSC après avoir été à l’ONU comme ambassadrice. Obama a pris un peu de temps avant d’installer son dispositif, parce qu’il avait une préoccupation urgente qui était la négociation de son contrat pour des “mémoires” à deux, du couple Obama : un volume pour Barack, un volume pour Michelle, – et $60 millions pour les deux. Toujours le sens du devoir et de la probité : les USA et le Rest Of the World seront ainsi directement instruits, de l’intérieur même de Ses Majestés, de la magnificence de la présidence du 44ème POTUS. En attendant, le nerf de la guerre est là et la Total War peut commencer.
(On peut trouver de très nombreuses source non encore mises à l’index ou déjà identifiées c’est selon, pour nous renseigner sur cet aspect de la crise en cours à Washington D.C., avec le projet principal d’Obama pour liquider sans conditions le président Trump, essentiellement par la destitution ou des pressions pour le forcer à démissionner : ZeroHedge.comBreitbart.News bien sûr, y compris avec l’avis d’un spécialiste, le fameux avocat [Africain-Américain] Robert Barnes, de Barnes Law, qui estime que les très nombreuses fuites dont on est assuré par le seul bon sens qu’elles viennent de fonctionnaires fidèles à Obama dans la bureaucratie fédérale, et qui sont organisées d’une façon coordonnée, sont l’équivalent en communication d’une tentative de “coup d’État” contre le président Trump : « This is far, far worse than any of that. This is putting national security at risk. This is an effective de facto coup attempt by elements of the deep state. So hopefully there’s a meaningful investigation and a meaningful prosecution of these people who have engaged in reckless criminal acts for their personal political partisan purposes... ».)
On sait depuis longtemps qu’à côté de sa béatification éternellement renouvelée par la presseSystème et le ROW-Système, le côté sombre (c’est une image) d’Obama-l’activiste s’est déployé largement depuis que Trump est devenu un candidat sérieux, et bien entendu depuis son électiondurant la transition. L’on a déjà largement présenté sa Black House ou “contre-Maison Blanche”, avec l’avis du psychiatre-neocon Charles Krauthammer. L’on comprend que le 44ème POTUS est complètement “hors de contrôle”, avec sa psychologie transformée en hybris pur et simple, et donc l’on peut supposer qu’il s’est effectivement lui-même chargé d’une Mission de type-divin qu’il remplira d’autant mieux qu’il marche sur l’eau du Potomac, comme nous le savons désormais de source sûre... Krauthammer :
« I don’t know about the merits of the case. I would imagine that allowing mixed use and some exploration would be a good thing for the country, but Obama sees himself as God hovering over the country dispensing goodies to the extent that he’s got control. »
• L’épisode Sessions, – le ministre de la Justice dont on réclame la démission parce qu’il a rencontré l’ambassadeur de Russie durant la campagne, – devient presque banal au regard de ces géants qui nous entourent. C’est l’habituelle et truculente démarche, avec l’extraordinaire contraste entre la gravité des accusations et des sanctions réclamées (démission ! démission !), et la futilité des faits... Au reste, l’attaque portée contre Sessions, notamment par les démocrates du Congrès, Nancy Pelosi (cheftaine de la minorité démocrate à la Chambre) en tête, est suivie de contre-attaques diverses puisque l’ambassadeur de Russie a été reçu 22 fois à la Maison-Blanche, qu’il a rencontré Pelosi, notamment en présence de Medvedev... Inutile de poursuivre, tant l’absurdité du propos éclate de partout : un ambassadeur, c’est fait notamment pour rencontrer régulièrement les personnalités politiques, notamment et particulièrement les parlementaires, de la capitale où il est délégué par son pays...
Quoi qu’il en soit, on mentionnera l’analyse faite pour RT par Gilbert Doctorow, spécialiste réputé de l’American Committee for East-West Accord, qui nous détaille évidemment la gravité du cas, – un “assassinat politique” et une marche vers une “crise constitutionnelle”, – comme en France, certes : « This is a political assassination under way. The point is the US is heading into a constitutional crisis. I think it is impossible for President Trump to avoid taking steps that otherwise he would hope to postpone, otherwise he would enjoy basking in his great success on Tuesday evening's address to the nation – the support that he had from the whole Republican side of the House, and from a good number of Democrats as well. All of that is vitiated by this latest round of a political assassination attempt on one of his close advisers. I think it is not accidental that precisely Jeff Sessions has come in the sights of those who want to neuter, to destroy the Trump presidency. He is as Attorney General in control of the FBI, he is the one, who would be acting, or not acting on all of the accusations being made against the administration and the entourage of Trump for collusion with Russians, or for simply fraternizing with Russians, which has become our present hysteria, our present McCarthyite atmosphere cause for bringing down the government. »
• La cerise considérable sur cet imposant gâteau nous vient aujourd’hui, avec une étourdissante riposte du président Trump, au long d’une avalanche de tweets. Bien entendu, le comportement furieux et d’une certaine façon incontrôlable de Trump, est en train de prendre complètement le dessus et d’opposer une résistance désormais furieuse elle aussi, aux attaques de sabotage. Trump aborde un aspect bien précis, qui est sans aucun doute passible des rigueurs de la loi, ce qu’il semble annoncer très précisément. Il s’agit d’une mise en cause judiciaire lancée à l’encontre son prédécesseur, qu’il accuse de l’avoir fait écouter (par la NSA, who else ?), notamment durant la campagne présidentielle.
Pour avoir une idée de la chose, on transcrira deux tweets de suite (suivant d’autres de la même encre) autour de 12H00 ce 4 mars : « I'd bet a good lawyer could make a great case out of the fact that President Obama was tapping my phones in October, just prior to Election! » ... « How low has President Obama gone to tapp my phones during the very sacred election process. This is Nixon/Watergate. Bad (or sick) guy! »
Bien entendu, la presse antiSystème reprend les interventions de Trump en y flairant une querelle de dimension cosmique, entre les deux POTUS successifs. On lira ZeroHedge.com et nous nous arrêtons essentiellement sur un texte très court de Russia Insider (RI), qui nous dit l’essentiel ; savoir, que Trump est en train de devenir le plus fameux “lanceur d’alerte” (whistlebower) de l’histoire, notamment parce qu’il fait état de documents internes confirmant ces écoutes, qui ne peuvent venir que de la NSA (l’Agence informe le nouveau POTUS à sa demande-expresse après avoir espionné le candidat-POTUS [la même personne, certes], ce qui est dans l’ordre naturel des choses). RI cite un ancien de la NSA qui confirme l’implication de la NSA, y compris pour des écoutes fuitées depuis dans la presseSystème, de conversations de Trump-devenu-président, notamment avec les dirigeants australien et mexicain.
« Trump is now the most dangerous whistleblower alive. [...] We don't think Trump is exaggerating.
» William Binney, a former top NSA official turned whistleblower, agrees: Asked whether he believes the NSA is tapping Trump, Binney replied: “Absolutely. How did they get the phone call between the president and the president of Australia? Or the one that he made with Mexico? Those are not targeted foreigners.”
» The President of the United States of America just accused his predecessor of tapping his phones before the election.
» Pinch yourself. This is really happening. »
Il est bien entendu inutile de s’attarder aux détails de ces divers épisodes, que l’on commence à connaître, notamment avec tous les avatars extraordinaires de fausses nouvelles et de narrative fleuries, d’accusations insensées, de moyens illégaux, écoutes, fuites, etc., de cette entreprise systématique de sabotage de l’administration Trump et, désormais, des ripostes de plus en plus puissantes que lance et va lancer de plus en plus souvent Trump qui commence à contrôler certaines parties de l’appareil de sécurité nationale. Le constat est désormais d’une accélération extrêmement rapide et d’une aggravation à mesure de la paralysie du pouvoir à Washington D.C. ; et surtout, de son enfermement dans une guerre civile de communication menaçant de passer à l’échelon supérieur de la “guerre civile judiciaire et juridique” impliquant les plus hautes personnalités.
La situation de deux POTUS successifs s’affrontant comme ils le font désormais, à visage découvert est non seulement inédite, mais du domaine de l’impensable il y a seulement quelques mois encore. On ne peut savoir où cet affrontement peut mener, étant à cet égard et complètement sur une terra incognita qu’il était inimaginable de concevoir dans tous les schémas des possibilités politiques depuis la création des USA. En un sens, la Guerre de Sécession s’est déroulée, à son origine, dans une situation de moindre désordre que celle que nous connaissons aujourd’hui ; pour poursuivre la comparaison, bien entendu, il faudra voir où l’on en est dans cinq ans à Washington D.C.
Si l’on veut et pour adopter un terme juridique puisque c’est notamment sur ce terrain que va rapidement déborder le conflit, il s’agit d’une situation qui constitue une totale jurisprudence, où toute chose est désormais soumise à cette complète et infernale dualité imprévisibilité-incontrôlabilité. Tous les précédents sont balayés, y compris bien sûr les attentes diverses, soit d’un apaisement avec l’acceptation de l’autorité de Trump par le Système, soit d’un apaisement avec la complète subordination de Trump au Système. A la place, l’inconnu et le désordre, avec même ce supplément qu’il n’existe pas vraiment de moyen de faire basculer la situation, – même selon l’idée assez “classique” d’un assassinat (celui de Trump, par exemple). Une telle perspective, un peu trop “classique” justement pour une crise si intensément postmoderne, apparaît aujourd’hui comme un tel facteur d’explosion du pays qu’il est probable que même d’éventuels comploteurs dans ce sens devraient hésiter sinon reculer devant cette perspective catastrophique.
(A noter, bien entendu, que l’on retrouve, avec pas mal d’avance mais selon le même schéma, – paralysie du politique par les domaines de la communication et du judiciaire-juridique, – la similitude avec la situation française soulignée dans le Journal-dde.crisis de ce même 4 mars.)

Mis en ligne le 4 mars 2017 à 18H07

lundi 6 février 2017

Le bilan sanguinaire du règne Obama / The bloodthirsty assessment of the Obama's reign

source : http://www.investigaction.net/le-bilan-sanguinaire-du-regne-obama/



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La flamboyante élection et investiture de l’ancien présentateur de télé et homme d’affaires Donald Trump a soulevé une répulsion généralisée à l’échelle internationale. Au point que certains observateurs s’étonnent à juste titre du fait que cela serve à éclipser le bilan d’Obama. Dans ce débat, la position d’ Investig’Action consiste à dire qu’il n’y a pas de bons et de méchants, mais de forts intérêts économiques en jeu, au milieu desquels les peuples peuvent résister pour la défense de la vie et la lutte pour un monde meilleur. Cette tribune signée par une porte-parole de Codepink, organisation à la fois féministe et anti-guerre, est une analyse opportune qui contribue à ce débat autour des « bons » et des moins bons présidents de l’empire. (IGA)
La plupart des Américains seraient probablement étonnés de réaliser que le président qui a été dépeint par les cadres de Washington comme plutôt opposé à l’intervention armée est en réalité un va-t’en-guerre. L’accord nucléaire iranien, aboutissement historique, et le rétablissement des relations diplomatiques avec Cuba sont hélas les seules réussites obtenues par la diplomatie, et non par la force.
Alors que le candidat Obama a accédé au pouvoir en plaidant la fin des guerres initiées par George W. Bush, il quitte ses fonctions de président en détenant le record de la période de guerre la plus longue de l’histoire américaine. Il est aussi le seul président à avoir effectué deux mandats complets en état de guerre permanent.
Le président Obama a réduit le nombre de soldats américains engagés en Afghanistan et en Irak, mais il a déployé de manière dramatique la guerre aérienne et l’utilisation des forces d’opérations spéciales dans le monde. En 2016, les forces spéciales étaient présentes dans 138 pays, soit 70% des nations, ce qui représente une augmentation impressionnante de 130% depuis l’administration Bush.
A l’heure du bilan du président Obama, Micah Zenko, du Conseil des Relations étrangères, a révélé les chiffres du Département de la Défense relatifs aux frappes aériennes, faisant une révélation édifiante : pour la seule année de 2016, l’administration Obama a largué au moins
26 171 bombes. Ce qui signifie que chaque jour de l’année, l’armée américaine a largué 72 bombes ciblant des soldats ou des civils de par le monde, soit 3 bombes par heure.
Si la plupart des bombardements ont eu lieu en Syrie et en Irak, les bombes américaines sont aussi tombées en Afghanistan, en Libye, au Yémen, en Somalie et au Pakistan. Il s’agit de 7 pays à majorité musulmane.
Une des techniques de bombardement favorisée par Obama fut celle des frappes de drones. En tant que commandant en chef, il a étendu l’usage des drones en-dehors des zones de combat déclarées d’Afghanistan et d’Irak, principalement au Pakistan et au Yémen. Obama a autorisé 10 fois plus de frappes de drones que George W. Bush, transformant automatiquement tous les hommes de ces régions en combattants, et faisant d’eux des proies à éliminer de manière télécommandée.
Le président Obama a affirmé que ces aventures militaires de par le monde étaient légales, se basant pour cela sur les autorisations datant de 2001 et de 2003 relatives à l’usage de la force militaire votées par le Congrès pour éliminer al-Qaida. Mais les guerres menées aujourd’hui n’ont pour ainsi dire plus rien à voir avec ceux qui ont attaqué les Etats-Unis le 11 septembre 2001.
Cette base juridique tordue que l’administration Obama a édifiée pour justifier ses interventions, plus particulièrement ses frappes extrajudiciaires par drones sans aucune restriction géographique, est désormais dans les mains de l’imprévisible Donald Trump.
Mais qu’a récolté l’administration, de ces 8 années de combats sur tant de fronts ? Le terrorisme a augmenté, aucune guerre n’a été « gagnée » et le Moyen Orient est ravagé par plus de chaos et de divisions qu’à l’époque où Obama déclarait son opposition à l’invasion en Iraq.
Si la transition de troupes au sol vers le recours aux forces spéciales et les missions aériennes ont permis d’épargner la vie de soldats américains, un nombre incalculable de vies ont été fauchées à l’étranger. Nous ne savons pas combien de civils ont été tués dans les bombardements massifs en Iraq et en Syrie, où l’armée américaine traque Daesh en pleine zone urbaine. Nous n’entendons que sporadiquement parler des morts civils en Afghanistan, comme lors du tragique bombardement de l’hôpital de Médecins sans Frontières à Kunduz, qui a fait 42 morts et 37 blessés.
Forcé à révéler les chiffres des morts civils des frappes de drones, en juillet 2016, le gouvernement américain a prétendu de manière absurde que ce chiffre ne dépasserait pas les 116 civils au Pakistan, au Yemen, en Somalie et en Libye, et ce pour la période de 2009 à 2015.
Des journalistes et des défenseurs des droits humains ont alors réagi sur ce nombre ridiculement bas et invérifiable, puisqu’aucun nom, aucune date, aucun lieu, aucun détail n’était révélé. Le Bureau du Journalisme d’Investigation basé à Londres, qui enquête depuis des années sur les frappes de drones, affirme que le chiffre réel serait en fait 6 fois supérieur.
Alors que les drones ne représentent qu’une petite proportion des munitions larguées durant les 8 dernières années, le nombre des civils tués par les bombes du gouvernement Obama peut s’estimer à plusieurs milliers. Mais il s’agit d’une estimation dans la mesure où tant l’administration que les médias mainstream ont quasiment passé sous silence le taux de civils décimés dans les interventions ratées de l’administration.
En mai 2013, j’ai interrompu le Président durant son discours sur la politique étrangère à l’Université de la Défense nationale. Je revenais à cette époque du Yémen et d’Afghanistan, où j’avais rencontré des familles de civils innocents tués dans des attaques de drones américains, notamment les enfants Rehman qui ont vu leur grand-mère déchiquetée alors qu’ils étaient occupés à cueillir du gombo dans les champs.
Au nom de ces familles meurtries dont les pertes n’ont jamais été reconnues par le gouvernement américain, j’ai demandé au Président Obama de s’excuser. Alors que j’étais emmenée hors de la salle, le Président a dit : « la voix de cette femme mérite d’être écoutée ». Dommage qu’il ne l’ait jamais fait.

*Medea Benjamin est une activiste politique étatsunienne, surtout connue pour avoir co-fondé en 2002 l’organisation « Code Pink, Women for peace », une organisation militant contre la guerre et pour la justice sociale.