Dans un entretien paru vendredi 1er août dans le quotidien italien La Repubblica, l’écrivain israélien David Grossman qualifie la guerre que mène Israël dans la bande de Gaza de “génocide”, un terme qu’il avait jusqu’à présent refusé d’utiliser.

Invité à commenter la position de l’historien et spécialiste de la Shoah Omer Bartov, auteur d’un article d’opinion dans le New York Times paru mi-juillet et intitulé “J’étudie les génocides ; je sais en reconnaître un quand j’en vois un”, David Grossman a expliqué que sa réflexion avait évolué en lisant les journaux et en écoutant les témoignages de ceux qui revenaient de Gaza. Il s’est donné comme devoir de parler, se disant poussé par l’urgence.

Je veux m’exprimer en tant que quelqu’un qui a tout fait pour éviter de qualifier Israël d’État génocidaire. Et aujourd’hui, c’est avec une peine immense et le cœur brisé, que je dois dire qu’il se produit devant mes yeux. Un génocide”, a-t-il expliqué à La Repubblica.

Les propos du célèbre écrivain et activiste pour la paix ont été prononcés quelques jours après la publication de deux rapports de deux ONG israéliennes spécialisées dans les droits humains concluant qu’Israël était en train de commettre un génocide dans la bande de Gaza, note The Guardian.

Au cours de son entretien à La Repubblica, David Grossman “a souligné qu’il était essentiel de veiller à ce que ceux qui nourrissent des sentiments antisémites n’utilisent pas et ne manipulent pas le mot ‘génocide’”, indique le journal israélien Haaretz.

La guerre que mène Israël dans la bande de Gaza a fait plus de 60 000 morts, deux millions de déplacés et malgré les alertes lancées par des organisations internationales et la pression d’autres gouvernements sur l’État hébreu, la malnutrition progresse et une famine risque de survenir. Des largages de nourriture par voie aérienne ont commencé au compte-goutte depuis la fin de la semaine.