Ce qui nous intéresse, ce n'est pas le fait que Donald Trump a été élu président des États-Unis, mais les conditions qui lui ont permis d'accéder à la présidence.
Alors, qu'est-ce qui a poussé les Américains à voter pour Trump ou pour Hillary à cette élection ? Si vous demandez aux médias mainstream, ou à n'importe quel partisan d'Hillary, ils vous parleront probablement de valeurs libérales ou de justice sociale. Ils vont diront aussi que les électeurs de Trump étaient principalement animés par le racisme, le sexisme et la haine. En réalité, les électeurs de Trump se préoccupaient tout autant d'injustice sociale. En fait, c'est LA question qui a sous-tendu la plupart des votes populaires à travers le monde ces dernières années. Et de façon ironique, les électeurs de Trump se préoccupaient probablement plus de justice sociale que les libéraux qui ont voté pour Hillary, parce que la justice sociale qui a poussé des millions d'électeurs à voter pour Trump est très différente de la « justice sociale » dont se préoccupent les partisans d'Hillary.
Il faut noter ici la nette distinction entre les « ploucs » de la classe ouvrière américaine et les catégories dont la position financière avantageuse leur permet de gravir l'échelle sociale. La plupart des gens qui ont voté Trump font partie des « ploucs », et s'ils ont voté Trump, c'est parce qu'ils ressentent les effets négatifs des 8 années de politiques économiques et étrangères « libérales » du gouvernement Obama, politiques dans la droite ligne des politiques « conservatrices » des années Bush (on pourrait se demander pourquoi, et comment une telle chose est possible. Indice : le président n'est pas celui qui « décide », loin s'en faut). Ces politiques coïncident avec les « cracks » de 2008 et le « renflouement » des banques, à la suite desquels des milliers d'Américains ont été expropriés et de nombreux emplois du secteur industriel traditionnel ont été détruits. Ceux qui ont souffert le plus de cette situation sont évidemment les pauvres et les classes populaires.
C'est précisément cette marginalisation des couches les plus vulnérables de la société qui a catalysé les votes en faveur du Brexit en Grande-Bretagne, il y a quelques mois. Le choix du peuple britannique de quitter l'UE, tout comme le choix du peuple américain de voter pour Trump, n'étaient pas en priorité des votes en faveur du racisme ou de la xénophobie, mais des votes contre le statu quo néolibéral au sein duquel les pauvres ont vu leur niveau de vie baisser encore davantage. Quant à la population dans son ensemble, elle a vu la guerre et la destruction augmenter à l'étranger.
Soulignons la nature bipartisane de ces votes-sanction : aux États-Unis, c'est le candidat du gouvernement - le candidat de la « gauche » officielle - qui a été rejeté, tandis qu'en Grande-Bretagne, le vote contestataire s'est déroulé sous un gouvernement de « droite », dit conservateur. Ce qu'il faut comprendre ici, c'est que le prétendu paradigme politique « gauche / droite » des démocraties occidentales n'existe plus. Il a été remplacé par une mixture faite de néolibéralisme et de néoconservatisme, deux mots sophistiqués qui décrivent des idéologies qui, à elles deux, forment le projet « élitiste » de mondialisation et de domination des ressources mondiales par les multinationales et leurs potes politiciens, tout cela en « projetant » la puissance militaire américaine à travers le monde.
Alors les médias mainstream, qui soutenaient largement Hillary - la candidate de l'establishment - ont eu beau passer les 12 derniers mois à répandre le couplet selon lequel les partisans de Trump étaient « pitoyables » et que Trump lui-même était un raciste, sexiste, xénophobe, menteur, tricheur et narcissique invétéré, c'était un grossier mensonge qui masquait la vérité, à savoir que la motivation de la plupart des partisans de Trump était : de meilleurs emplois, de meilleurs salaires, de meilleurs soins de santé (ou des soins de santé tout court), etc. Autrement dit, le besoin désespéré d'une véritable justice sociale.
Lorsqu'on leur a proposé Trump comme unique alternative à Hillary, ces gens marginalisés et fatigués ont accepté l'offre sans y réfléchir à deux fois. En outre, d'après les sondages à la sortie des urnes, il semble que ce ne soit pas seulement les pauvres qui ont rejeté Hillary et tout ce qu'elle représente. En effet, 54% des diplômés universitaires de race blanche et de sexe masculin ont voté pour Trump. Au niveau des catégories de revenus, tandis que 52% des électeurs gagnant moins de 50 000$ par an ont voté Clinton, contre 41% pour Trump, sur les 64% d'électeurs gagnant plus de 50 000$ par an, 49% ont voté pour Trump, et 47% pour Clinton. Donc, la motivation principale des électeurs, loin du « tout sauf Trump », était plutôt « Tout sauf Hillary ».
Le fait que la quasi-totalité des partisans d'Hillary, dont un grand nombre d'observateurs intéressés à travers le monde (en particulier en Europe) ont réagi avec horreur et consternation à la victoire de Trump prouve l'efficacité de ce mensonge colporté par les médias occidentaux alignés. Ces individus ont exprimé leur « choc » en voyant un si grand nombre d'Américains sombrer soudainement dans le « racisme », ou se sont demandé comment ils ont pu passer à côté de cette barbarie tapie au cœur de la « plus grande démocratie du monde ». Ces mêmes individus sont également forcés d'utiliser ce même argument inepte pour expliquer le fait qu'une majorité d'électrices se sont ralliées à Trump. Au vu des propos de Trump concernant les femmes, toutes ces électrices ne peuvent être que des ploucs mentalement attardées, non ?
Il faut avoir la vue bien courte pour tirer une telle conclusion. N'importe quelle femme obligée de prendre 3 emplois à la fois et qui, malgré tout, n'arrive pas à nourrir correctement ses enfants ou à disposer de suffisamment de « pouvoir d'achat » pour avoir un semblant de vie n'aura guère de problème à passer outre les remarques sexistes et les hyperboles racistes d'un candidat présidentiel, dès lors qu'il promet de s'attaquer aux graves problèmes qui la concernent, elle, et d'en finir avec les politiques kleptocratiques d'Obama (et, avant lui, de Clinton et de l'administration Bush).
Évidemment, la plupart de ces sous-prolétaires américains ne sont probablement pas des champions de l'analyse politique doués d'une compréhension profonde de la nature des objectifs cupides néo-libéraux/néoconservateurs. Ce qu'ils ont bien compris, en revanche, c'est que si leur niveau de vie n'a cessé de se dégrader sous un gouvernement, alors ce gouvernement est responsable, et un changement est à l'ordre du jour. La question de savoir si Obama et Hillary, et la pathocratie qu'ils représentent, sont ou non véritablement responsables de la pauvreté aux États-Unis (c'est le cas) est sans objet, par rapport à ce que j'essaie de vous faire comprendre : les sous-prolétaires et les fatigués de la guerre qui ont voté pour Trump ne l'ont PAS fait parce que ce sont des « ploucs racistes et débiles », mais parce que ce sont les couches les plus marginalisées socialement, et les plus pauvres, de la société américaine, et Trump (sincèrement ou non) leur a offert son aide. Leur perspective, bien que simpliste, est bien plus perspicace que celle des partisans « progressistes néolibéraux » d'Hillary, dont beaucoup ont voté pour elle simplement parce qu'elle n'était pas Trump et que, en tant que figure sophistiquée de l'Establishment (une femme, par-dessus le marché !), on pouvait compter sur elle pour conforter ces enfants gâtés dans leur vision du monde fantasque et détachée des réalités.
Les néo-libéraux d'Hillary
La plupart des partisans d'Hillary étaient des personnes de race blanche appartenant à la bourgeoisie et à la classe moyenne supérieure, parmi lesquels nombre de jeunes de la « génération Y », ou des personnes de moins de 35 ans. Certains d'entre eux, mais pas tous, ont grandi dans l'atmosphère étouffante et illusoire du multiculturalisme, au sein d'une « société ouverte » où les valeurs socio-culturelles « progressistes » rejettent toute notion de valeurs traditionnelles, et par là j'entends le fait de se soucier d'autre chose que de soi-même et de son « groupe ». Quelle ironie de voir que tous ces libéraux qui parlent constamment d'« acceptation de l'autre et de tolérance » et qui fustigent les « microagressions » sont ceux-là mêmes qui manifestent violemment dans les rues en ce moment même, qui vomissent des insultes haineuses et commettent de véritables « microagressions » contre les partisans de Trump.
De par leur relative sécurité socio-économique, ainsi que leur ignorance du niveau de pauvreté aux États-Unis et de la brutalité commise par l'armée US (sous Obama et Bush) sur des peuples étrangers, ces individus croient encore au Rêve américain et ont encore le loisir de se préoccuper de problèmes « culturels » et sociétaux plus abstraits, comme les droits des homosexuels, les droits des femmes (mais pas ceux des « péquenaudes » américaines, iraquiennes, syriennes ou libyennes) et les « valeurs libérales », où chacun est libre de se regarder le nombril et d'ignorer la réalité à loisir.
La plus grosse manifestation de soutien à Hillary a eu lieu à Washington DC. Regardez juste les images ci-dessous, vous verrez une représentation criante de la rupture radicale entre l'élite de Washington et les 75% du reste du pays, qui ont soit voté pour Trump, soit n'ont pas voté du tout. Là encore, il semble que le véritable message envoyé par la population américaine par le biais de cette élection soit : « Tout sauf la va-t-en-guerre élitiste Hillary ».
Pour les partisans d'Hillary, une femme président à la Maison-Blanche, c'était la garantie de la progression des « valeurs » libérales, la construction de davantage de toilettes publiques transgenre, l'augmentation de l'immigration, et encore plus de guerres génératrices d'immigrés. Bien sûr, les partisans d'Hillary ne connaissent guère la vérité (et s'en fichent pas mal) concernant l'idéologie néo-trotskyste qui prône le contrôle hégémonique américain de toutes les ressources naturelles grâce aux guerres et aux changements de régimes perpétuels soutenus par Hillary et Obama. Tout ce qu'ils savent, ils le tiennent des « médias libéraux » de l'Establishment : à savoir que l'unique but de la politique étrangère américaine est de « libérer les peuples opprimés par des régimes brutaux » et d'exporter l'idéologie transgenre et la « société ouverte » multiculturelle sur toute la planète.
Alors il faut vraiment s'interroger sur le niveau d'intelligence de ces soi-disant enfants du millénaire progressiste et, plus généralement, de ces Hyllaryophiles. Le fait d'avoir grandi dans la culture populaire narcissique semble les avoir dépourvus d'un détecteur de foutaises, comme l'illustre cet exemple : ces deux derniers jours, les gosses du millénaire ont versé des torrents de larmes à cause de Trump et de ses partisans « racistes ». Et pourtant, il y a 20 ans, le président Bill Clinton, un libéral « de gauche » et sexiste (voire violeur, selon certains) avéré, tenait plus ou moins les mêmes propos que Trump concernant l'immigration illégale. Alors, pourquoi tous ces gens flippent-ils autant aujourd'hui ? Parce que Trump affiche ouvertement sa vulgarité et son racisme, au lieu de les dissimuler sous un vernis « démocratique » bien lisse, comme Hillary et sa clique ? Ou parce que la plupart des jeunes de la génération Y n'avaient qu'une dizaine d'années à l'époque, et se fichent complètement de l'Histoire ? Si c'est le cas, alors l'élection de Trump pourrait s'avérer une très bonne chose pour l'Amérique.
Le message à retenir - d'une importance capitale - du résultat de cette élection est qu'il s'agit d'un avertissement que chacun d'entre nous se doit d'entendre : « Vous êtes gouvernés par une cabale dont la plupart des membres n'ont pas besoin des élections pour gouverner. Ses membres sont des va-t-en-guerre corrompus et capitalistes qui copinent tous entre eux, et qui ne cessent de vous embobiner et de vous diviser en modifiant les tendances politiques aussi souvent que vous changez de slip. » Dans leur vie privée, ces individus font montre d'une attitude envers le peuple américain (et les gens du commun partout dans le monde) qui ferait passer Donald Trump pour le Pape Francis. Et tandis que l'Establishment vous encourage à vous focaliser ad nauseam sur les « problèmes » de racisme, de sexisme et de « transgenrisme », ces intendants de l'empire américain massacrent des centaines de milliers de personnes outre-mer et soutiennent des régimes qui arrêtent, torturent et tuent des homosexuels, des femmes et des dissidents politiques.
Alors à tous ceux qui ont voté pour Hillary parce qu'ils craignent l'arrivée du fascisme en Amérique, j'ai une nouvelle à vous annoncer : le fascisme, ce n'est pas Donald Trump. Lorsque le fascisme arrivera en Amérique, ce ne sera pas sous l'apparence d'un démagogue outrancier adepte de politiques régressives. Non, lorsqu'il arrivera, le fascisme sera drapé dans l'étendard des idéaux « libéraux » et « progressistes » du XXIe siècle, idéaux épousés par un gouvernement qui massacre des millions d'étrangers au nom de la liberté et de la démocratie tout en se délectant de l'adulation servile d'un troupeau de bons samaritains et d'humanitaires en herbe égocentriques et suffisants. Alors, arrêtez de vous faire des films, le fascisme américain n'est pas en marche à cause du président Trump ; le fascisme est votre quotidien depuis des décennies.
Alors, qu'est-ce qui a poussé les Américains à voter pour Trump ou pour Hillary à cette élection ? Si vous demandez aux médias mainstream, ou à n'importe quel partisan d'Hillary, ils vous parleront probablement de valeurs libérales ou de justice sociale. Ils vont diront aussi que les électeurs de Trump étaient principalement animés par le racisme, le sexisme et la haine. En réalité, les électeurs de Trump se préoccupaient tout autant d'injustice sociale. En fait, c'est LA question qui a sous-tendu la plupart des votes populaires à travers le monde ces dernières années. Et de façon ironique, les électeurs de Trump se préoccupaient probablement plus de justice sociale que les libéraux qui ont voté pour Hillary, parce que la justice sociale qui a poussé des millions d'électeurs à voter pour Trump est très différente de la « justice sociale » dont se préoccupent les partisans d'Hillary.
Il faut noter ici la nette distinction entre les « ploucs » de la classe ouvrière américaine et les catégories dont la position financière avantageuse leur permet de gravir l'échelle sociale. La plupart des gens qui ont voté Trump font partie des « ploucs », et s'ils ont voté Trump, c'est parce qu'ils ressentent les effets négatifs des 8 années de politiques économiques et étrangères « libérales » du gouvernement Obama, politiques dans la droite ligne des politiques « conservatrices » des années Bush (on pourrait se demander pourquoi, et comment une telle chose est possible. Indice : le président n'est pas celui qui « décide », loin s'en faut). Ces politiques coïncident avec les « cracks » de 2008 et le « renflouement » des banques, à la suite desquels des milliers d'Américains ont été expropriés et de nombreux emplois du secteur industriel traditionnel ont été détruits. Ceux qui ont souffert le plus de cette situation sont évidemment les pauvres et les classes populaires.
C'est précisément cette marginalisation des couches les plus vulnérables de la société qui a catalysé les votes en faveur du Brexit en Grande-Bretagne, il y a quelques mois. Le choix du peuple britannique de quitter l'UE, tout comme le choix du peuple américain de voter pour Trump, n'étaient pas en priorité des votes en faveur du racisme ou de la xénophobie, mais des votes contre le statu quo néolibéral au sein duquel les pauvres ont vu leur niveau de vie baisser encore davantage. Quant à la population dans son ensemble, elle a vu la guerre et la destruction augmenter à l'étranger.
Soulignons la nature bipartisane de ces votes-sanction : aux États-Unis, c'est le candidat du gouvernement - le candidat de la « gauche » officielle - qui a été rejeté, tandis qu'en Grande-Bretagne, le vote contestataire s'est déroulé sous un gouvernement de « droite », dit conservateur. Ce qu'il faut comprendre ici, c'est que le prétendu paradigme politique « gauche / droite » des démocraties occidentales n'existe plus. Il a été remplacé par une mixture faite de néolibéralisme et de néoconservatisme, deux mots sophistiqués qui décrivent des idéologies qui, à elles deux, forment le projet « élitiste » de mondialisation et de domination des ressources mondiales par les multinationales et leurs potes politiciens, tout cela en « projetant » la puissance militaire américaine à travers le monde.
Alors les médias mainstream, qui soutenaient largement Hillary - la candidate de l'establishment - ont eu beau passer les 12 derniers mois à répandre le couplet selon lequel les partisans de Trump étaient « pitoyables » et que Trump lui-même était un raciste, sexiste, xénophobe, menteur, tricheur et narcissique invétéré, c'était un grossier mensonge qui masquait la vérité, à savoir que la motivation de la plupart des partisans de Trump était : de meilleurs emplois, de meilleurs salaires, de meilleurs soins de santé (ou des soins de santé tout court), etc. Autrement dit, le besoin désespéré d'une véritable justice sociale.
Lorsqu'on leur a proposé Trump comme unique alternative à Hillary, ces gens marginalisés et fatigués ont accepté l'offre sans y réfléchir à deux fois. En outre, d'après les sondages à la sortie des urnes, il semble que ce ne soit pas seulement les pauvres qui ont rejeté Hillary et tout ce qu'elle représente. En effet, 54% des diplômés universitaires de race blanche et de sexe masculin ont voté pour Trump. Au niveau des catégories de revenus, tandis que 52% des électeurs gagnant moins de 50 000$ par an ont voté Clinton, contre 41% pour Trump, sur les 64% d'électeurs gagnant plus de 50 000$ par an, 49% ont voté pour Trump, et 47% pour Clinton. Donc, la motivation principale des électeurs, loin du « tout sauf Trump », était plutôt « Tout sauf Hillary ».
Le fait que la quasi-totalité des partisans d'Hillary, dont un grand nombre d'observateurs intéressés à travers le monde (en particulier en Europe) ont réagi avec horreur et consternation à la victoire de Trump prouve l'efficacité de ce mensonge colporté par les médias occidentaux alignés. Ces individus ont exprimé leur « choc » en voyant un si grand nombre d'Américains sombrer soudainement dans le « racisme », ou se sont demandé comment ils ont pu passer à côté de cette barbarie tapie au cœur de la « plus grande démocratie du monde ». Ces mêmes individus sont également forcés d'utiliser ce même argument inepte pour expliquer le fait qu'une majorité d'électrices se sont ralliées à Trump. Au vu des propos de Trump concernant les femmes, toutes ces électrices ne peuvent être que des ploucs mentalement attardées, non ?
Il faut avoir la vue bien courte pour tirer une telle conclusion. N'importe quelle femme obligée de prendre 3 emplois à la fois et qui, malgré tout, n'arrive pas à nourrir correctement ses enfants ou à disposer de suffisamment de « pouvoir d'achat » pour avoir un semblant de vie n'aura guère de problème à passer outre les remarques sexistes et les hyperboles racistes d'un candidat présidentiel, dès lors qu'il promet de s'attaquer aux graves problèmes qui la concernent, elle, et d'en finir avec les politiques kleptocratiques d'Obama (et, avant lui, de Clinton et de l'administration Bush).
Évidemment, la plupart de ces sous-prolétaires américains ne sont probablement pas des champions de l'analyse politique doués d'une compréhension profonde de la nature des objectifs cupides néo-libéraux/néoconservateurs. Ce qu'ils ont bien compris, en revanche, c'est que si leur niveau de vie n'a cessé de se dégrader sous un gouvernement, alors ce gouvernement est responsable, et un changement est à l'ordre du jour. La question de savoir si Obama et Hillary, et la pathocratie qu'ils représentent, sont ou non véritablement responsables de la pauvreté aux États-Unis (c'est le cas) est sans objet, par rapport à ce que j'essaie de vous faire comprendre : les sous-prolétaires et les fatigués de la guerre qui ont voté pour Trump ne l'ont PAS fait parce que ce sont des « ploucs racistes et débiles », mais parce que ce sont les couches les plus marginalisées socialement, et les plus pauvres, de la société américaine, et Trump (sincèrement ou non) leur a offert son aide. Leur perspective, bien que simpliste, est bien plus perspicace que celle des partisans « progressistes néolibéraux » d'Hillary, dont beaucoup ont voté pour elle simplement parce qu'elle n'était pas Trump et que, en tant que figure sophistiquée de l'Establishment (une femme, par-dessus le marché !), on pouvait compter sur elle pour conforter ces enfants gâtés dans leur vision du monde fantasque et détachée des réalités.
Les néo-libéraux d'Hillary
La plupart des partisans d'Hillary étaient des personnes de race blanche appartenant à la bourgeoisie et à la classe moyenne supérieure, parmi lesquels nombre de jeunes de la « génération Y », ou des personnes de moins de 35 ans. Certains d'entre eux, mais pas tous, ont grandi dans l'atmosphère étouffante et illusoire du multiculturalisme, au sein d'une « société ouverte » où les valeurs socio-culturelles « progressistes » rejettent toute notion de valeurs traditionnelles, et par là j'entends le fait de se soucier d'autre chose que de soi-même et de son « groupe ». Quelle ironie de voir que tous ces libéraux qui parlent constamment d'« acceptation de l'autre et de tolérance » et qui fustigent les « microagressions » sont ceux-là mêmes qui manifestent violemment dans les rues en ce moment même, qui vomissent des insultes haineuses et commettent de véritables « microagressions » contre les partisans de Trump.
De par leur relative sécurité socio-économique, ainsi que leur ignorance du niveau de pauvreté aux États-Unis et de la brutalité commise par l'armée US (sous Obama et Bush) sur des peuples étrangers, ces individus croient encore au Rêve américain et ont encore le loisir de se préoccuper de problèmes « culturels » et sociétaux plus abstraits, comme les droits des homosexuels, les droits des femmes (mais pas ceux des « péquenaudes » américaines, iraquiennes, syriennes ou libyennes) et les « valeurs libérales », où chacun est libre de se regarder le nombril et d'ignorer la réalité à loisir.
La plus grosse manifestation de soutien à Hillary a eu lieu à Washington DC. Regardez juste les images ci-dessous, vous verrez une représentation criante de la rupture radicale entre l'élite de Washington et les 75% du reste du pays, qui ont soit voté pour Trump, soit n'ont pas voté du tout. Là encore, il semble que le véritable message envoyé par la population américaine par le biais de cette élection soit : « Tout sauf la va-t-en-guerre élitiste Hillary ».
Pour les partisans d'Hillary, une femme président à la Maison-Blanche, c'était la garantie de la progression des « valeurs » libérales, la construction de davantage de toilettes publiques transgenre, l'augmentation de l'immigration, et encore plus de guerres génératrices d'immigrés. Bien sûr, les partisans d'Hillary ne connaissent guère la vérité (et s'en fichent pas mal) concernant l'idéologie néo-trotskyste qui prône le contrôle hégémonique américain de toutes les ressources naturelles grâce aux guerres et aux changements de régimes perpétuels soutenus par Hillary et Obama. Tout ce qu'ils savent, ils le tiennent des « médias libéraux » de l'Establishment : à savoir que l'unique but de la politique étrangère américaine est de « libérer les peuples opprimés par des régimes brutaux » et d'exporter l'idéologie transgenre et la « société ouverte » multiculturelle sur toute la planète.
Alors il faut vraiment s'interroger sur le niveau d'intelligence de ces soi-disant enfants du millénaire progressiste et, plus généralement, de ces Hyllaryophiles. Le fait d'avoir grandi dans la culture populaire narcissique semble les avoir dépourvus d'un détecteur de foutaises, comme l'illustre cet exemple : ces deux derniers jours, les gosses du millénaire ont versé des torrents de larmes à cause de Trump et de ses partisans « racistes ». Et pourtant, il y a 20 ans, le président Bill Clinton, un libéral « de gauche » et sexiste (voire violeur, selon certains) avéré, tenait plus ou moins les mêmes propos que Trump concernant l'immigration illégale. Alors, pourquoi tous ces gens flippent-ils autant aujourd'hui ? Parce que Trump affiche ouvertement sa vulgarité et son racisme, au lieu de les dissimuler sous un vernis « démocratique » bien lisse, comme Hillary et sa clique ? Ou parce que la plupart des jeunes de la génération Y n'avaient qu'une dizaine d'années à l'époque, et se fichent complètement de l'Histoire ? Si c'est le cas, alors l'élection de Trump pourrait s'avérer une très bonne chose pour l'Amérique.
Le message à retenir - d'une importance capitale - du résultat de cette élection est qu'il s'agit d'un avertissement que chacun d'entre nous se doit d'entendre : « Vous êtes gouvernés par une cabale dont la plupart des membres n'ont pas besoin des élections pour gouverner. Ses membres sont des va-t-en-guerre corrompus et capitalistes qui copinent tous entre eux, et qui ne cessent de vous embobiner et de vous diviser en modifiant les tendances politiques aussi souvent que vous changez de slip. » Dans leur vie privée, ces individus font montre d'une attitude envers le peuple américain (et les gens du commun partout dans le monde) qui ferait passer Donald Trump pour le Pape Francis. Et tandis que l'Establishment vous encourage à vous focaliser ad nauseam sur les « problèmes » de racisme, de sexisme et de « transgenrisme », ces intendants de l'empire américain massacrent des centaines de milliers de personnes outre-mer et soutiennent des régimes qui arrêtent, torturent et tuent des homosexuels, des femmes et des dissidents politiques.
Alors à tous ceux qui ont voté pour Hillary parce qu'ils craignent l'arrivée du fascisme en Amérique, j'ai une nouvelle à vous annoncer : le fascisme, ce n'est pas Donald Trump. Lorsque le fascisme arrivera en Amérique, ce ne sera pas sous l'apparence d'un démagogue outrancier adepte de politiques régressives. Non, lorsqu'il arrivera, le fascisme sera drapé dans l'étendard des idéaux « libéraux » et « progressistes » du XXIe siècle, idéaux épousés par un gouvernement qui massacre des millions d'étrangers au nom de la liberté et de la démocratie tout en se délectant de l'adulation servile d'un troupeau de bons samaritains et d'humanitaires en herbe égocentriques et suffisants. Alors, arrêtez de vous faire des films, le fascisme américain n'est pas en marche à cause du président Trump ; le fascisme est votre quotidien depuis des décennies.
Joe Quinn est le coauteur de 11 septembre, l’ultime vérité (avec Laura Knight-Jadczyk, 2006) et de Manufactured Terror: The Boston Marathon Bombings, Sandy Hook, Aurora Shooting and Other False Flag Terror Attacks (avec Niall Bradley, 2014) et présentateur des Communiqués vidéos Sottet coanimateur de l’émission de radio « Behind the Headlines » sur le réseau Sott Talk Radio.
Auteur d’ouvrages et cyber-essayiste reconnu, Quinn écrit des éditoriaux percutants pour Sott.net depuis plus de 10 ans. Ses articles sont publiés sur de nombreux sites d’actualité alternatifs et il a participé en tant qu’invité à plusieurs émissions de Webradios et est également apparu sur Iranian Press TV. Vous pouvez également trouver ses articles sur son blogue personnel JoeQuinn.net.
Auteur d’ouvrages et cyber-essayiste reconnu, Quinn écrit des éditoriaux percutants pour Sott.net depuis plus de 10 ans. Ses articles sont publiés sur de nombreux sites d’actualité alternatifs et il a participé en tant qu’invité à plusieurs émissions de Webradios et est également apparu sur Iranian Press TV. Vous pouvez également trouver ses articles sur son blogue personnel JoeQuinn.net.