Source : http://ptb.be/articles/journal-d-un-depute-ptb-en-palestine-1
Journal d’un député PTB en Palestine #1
2 Novembre 2014
auteur:
Marco Van Hees
Marco Van Hees, député fédéral PTB, participe à une mission de 5 jours en Palestine organisée par le CNCD. Voici la première partie de son journal de bord.
Vendredi 31 octobre 2014.
Jusqu’ici, à part l’aéroport de Tel Aviv et notre hôtel de Jérusalem, il faut bien admettre que je n’ai rien vu de ce pays dans lequel je mets les pieds pour la première fois, notre avion n’ayant atterri qu’au soir. Mais ce que j’ai tout de même vu, c’est une troupe de policier arrêtant un des passagers de mon vol à la sortie même de l’appareil. Et au contrôle des passeports, toute personne ayant ne fut-ce que des origines arabes doit se rendre dans un local pour y subir un contrôle spécifique. La veille, un membre d’une autre mission belge n’a pu entrer sur le territoire israélien et s’est retrouvé, sans la moindre explication, dans un vol retour.
Je suis en Palestine pour cinq jours dans le cadre d’une mission organisée par le CNCD, Centre national de coopération au développement. Seize personnes en font partie. Onze députés fédéraux, européens, flamands, bruxellois et wallons, du PS, sp.a, Ecolo, cdH et moi-même pour le PTB – les libéraux ne semblaient pas trop tentés. Et cinq responsables de l’associatif, du MOC (Mouvement ouvrier chrétien) , de l’asbl Vrede, de l’Union des progressistes juifs de Belgique (UPJB) et, bien sûr, du CNCD.
La mission s’inscrit dans le cadre de la campagne « Made in Illegality » (www.madeinillegality.org/). Elle consiste en un programme de visites et rencontres sur la question des colonies israéliennes illégales : 250 colonies israéliennes sont installées en violation du droit international dans ce que l’on appelle les territoires palestiniens occupés (depuis 1967), 530 000 colons sont installés en Cisjordanie, dont 200 000 à Jérusalem-Est. Dès lors, les signataires de la campagne exigent du gouvernement belge qu’il interdise l’importation des produits des colonies, qu’il exclue les colonies des accords bilatéraux et de coopération avec Israël et qu’il dissuade les entreprises belges d’investir et d’entretenir des relations commerciales avec les colonies israéliennes.
À propos de colonisation, notons tout de même que toute l’histoire d’Israël n’est qu’un long processus continu de colonisation, lui-même lié au colonialisme de la Grande-Bretagne (qui se retire de Palestine en 1948), puis au néo-colonialisme des Etats-Unis.
Le sionisme, ce mouvement politique qui conçoit de s’approprier la Palestine pour en faire « l’Etat des Juifs » apparaît à la fin du 19e siècle. En 1922, les Juifs représentent à peine 11 % de la population vivant dans cette Palestine. En 1947, la population juive possède moins de 10 % du territoire et compte 650.000 habitants sur un total de 1,8 million. Pourtant, cette année-là, l’Assemblée générale de l’Onu vote un plan qui accorde 55,5 % du territoire à l’Etat juif. Lequel s’empare l’année suivante de 78 % de ce qui était la Palestine. Avant d’occuper les 22 % restants en 1967.
Depuis les accords d’Oslo, ces derniers territoires sont divisés en zone A (sous contrôle de l’Autorité palestinienne), zone B (contrôle partagé entre l’Autorité palestinienne) et zone C (sous contrôle d’Israël). De facto, Israël garde le contrôle sur la plus grande partie de ces territoires (l’essentiel de la Cisjordanie) et, de plus, continue sa politique d’implantation de colonies. C’est donc cette situation que notre mission va scruter.
2 Novembre 2014
auteur:
Marco Van Hees
Marco Van Hees, député fédéral PTB, participe à une mission de 5 jours en Palestine organisée par le CNCD. Voici la première partie de son journal de bord.
Vendredi 31 octobre 2014.
Jusqu’ici, à part l’aéroport de Tel Aviv et notre hôtel de Jérusalem, il faut bien admettre que je n’ai rien vu de ce pays dans lequel je mets les pieds pour la première fois, notre avion n’ayant atterri qu’au soir. Mais ce que j’ai tout de même vu, c’est une troupe de policier arrêtant un des passagers de mon vol à la sortie même de l’appareil. Et au contrôle des passeports, toute personne ayant ne fut-ce que des origines arabes doit se rendre dans un local pour y subir un contrôle spécifique. La veille, un membre d’une autre mission belge n’a pu entrer sur le territoire israélien et s’est retrouvé, sans la moindre explication, dans un vol retour.
Je suis en Palestine pour cinq jours dans le cadre d’une mission organisée par le CNCD, Centre national de coopération au développement. Seize personnes en font partie. Onze députés fédéraux, européens, flamands, bruxellois et wallons, du PS, sp.a, Ecolo, cdH et moi-même pour le PTB – les libéraux ne semblaient pas trop tentés. Et cinq responsables de l’associatif, du MOC (Mouvement ouvrier chrétien) , de l’asbl Vrede, de l’Union des progressistes juifs de Belgique (UPJB) et, bien sûr, du CNCD.
La mission s’inscrit dans le cadre de la campagne « Made in Illegality » (www.madeinillegality.org/). Elle consiste en un programme de visites et rencontres sur la question des colonies israéliennes illégales : 250 colonies israéliennes sont installées en violation du droit international dans ce que l’on appelle les territoires palestiniens occupés (depuis 1967), 530 000 colons sont installés en Cisjordanie, dont 200 000 à Jérusalem-Est. Dès lors, les signataires de la campagne exigent du gouvernement belge qu’il interdise l’importation des produits des colonies, qu’il exclue les colonies des accords bilatéraux et de coopération avec Israël et qu’il dissuade les entreprises belges d’investir et d’entretenir des relations commerciales avec les colonies israéliennes.
À propos de colonisation, notons tout de même que toute l’histoire d’Israël n’est qu’un long processus continu de colonisation, lui-même lié au colonialisme de la Grande-Bretagne (qui se retire de Palestine en 1948), puis au néo-colonialisme des Etats-Unis.
Le sionisme, ce mouvement politique qui conçoit de s’approprier la Palestine pour en faire « l’Etat des Juifs » apparaît à la fin du 19e siècle. En 1922, les Juifs représentent à peine 11 % de la population vivant dans cette Palestine. En 1947, la population juive possède moins de 10 % du territoire et compte 650.000 habitants sur un total de 1,8 million. Pourtant, cette année-là, l’Assemblée générale de l’Onu vote un plan qui accorde 55,5 % du territoire à l’Etat juif. Lequel s’empare l’année suivante de 78 % de ce qui était la Palestine. Avant d’occuper les 22 % restants en 1967.
Depuis les accords d’Oslo, ces derniers territoires sont divisés en zone A (sous contrôle de l’Autorité palestinienne), zone B (contrôle partagé entre l’Autorité palestinienne) et zone C (sous contrôle d’Israël). De facto, Israël garde le contrôle sur la plus grande partie de ces territoires (l’essentiel de la Cisjordanie) et, de plus, continue sa politique d’implantation de colonies. C’est donc cette situation que notre mission va scruter.