"Il n'existe rien de constant si ce n'est le changement" BOUDDHA; Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots." MARTIN LUTHER-KING; "Veux-tu apprendre à bien vivre, apprends auparavant à bien mourir." CONFUCIUS ; « Nous savons qu’ils mentent, ils savent aussi qu’ils mentent, ils savent que nous savons qu’ils mentent, nous savons aussi qu’ils savent que nous savons, et pourtant ils continuent à mentir ». SOLJENITSYNE
jeudi 2 mai 2024
lundi 4 décembre 2023
Nucléaire : Quelques points essentiels… Octobre 2023
Le
« nucléaire » est un domaine vaste et complexe, dans lequel il
est très facile de manipuler l'information... et le citoyen. Les enjeux se chiffrent en
milliards d'Euros. La
désinformation envahit la plupart des médias et embrouille les
cerveaux.
Pour ceux qui voudraient mieux comprendre la situation,
il est souvent difficile de trouver des infos fiables, et de
parvenir à bien séparer les rumeurs et les réalités.
Voici,
en très résumé, quelques points essentiels qui vous
permettront d’y voir plus clair :
1.
Le nucléaire mondial (environ 450 centrales, dont 50 à
l’arrêt, en fin de vie) ne représente que 1,5 % de toute
l'énergie
consommée par l'Homme sur notre planète ! (*)
C’est
une quantité dérisoire, et il est donc tout à fait possible de
s'en passer...
En effet, le potentiel d'économie d'énergie (au niveau
mondial, et avec des technologies qui existent déjà), est de
l'ordre de 40 à 50 % (à même niveau de vie, mêmes PIB's, même
production industrielle).
De plus, le potentiel en énergies renouvelables (au
niveau mondial, et avec des technologies qui existent déjà)
représente déjà 50 à 70 % de la consommation mondiale
actuelle.
Des dizaines d'études scientifiques indépendantes et fiables
démontrent cela depuis des années.
Donc, 1,5 % de plus ou de moins...
(*)
Il faut rappeler que les centrales nucléaires ne produisent
que de l’électricité, et que l’électricité n’est qu’une partie
de toutes les énergies consommées par l’Homme sur notre
planète.
A
l’heure actuelle, le nucléaire produit environ 9,5 % de toute
l’électricité mondiale (chiffre en constante décroissance
depuis plus de 20 ans). Et
l’électricité représente environ 16 % du total des énergies
consommées. Le calcul
est simple : 9,5 % x 16 % = 1,5 %.
2.
En tenant compte des énergies fossiles consommées lors de
l'extraction, raffinage, transport et enrichissement de
l'Uranium, ainsi que lors de la construction des centrales
nucléaires, le bilan CO2 de la production d'électricité
d'origine nucléaire est de l'ordre de 150 à 250 gr.CO2 / KWh
électrique.
C'est évidemment moins que la production d'électricité
d'origine fossile (500 à 1200 gr.CO2 / KWh), mais plus que la
production d'électricité d'origine renouvelable (30 à 80
gr.CO2 / KWh).
Actuellement, au niveau mondial, le nucléaire permet de
réduire d'environ 1 % les émissions de CO2 (par rapport
aux énergies fossiles).
Même en doublant le nombre de centrales nucléaires (ce qui est totalement irréaliste : dans quels pays, avec quels budgets, et quels risques de prolifération ?), on pourrait, au mieux, réduire les émissions de CO2 de... 1 % supplémentaire (par rapport aux énergies fossiles).
Et
ce scénario est d’autant plus irréaliste que, entre la
décision de construire une centrale nucléaire et le moment où
celle-ci produit réellement de l’électricité sur le réseau, il
se passe 10 à 20 ans…
De
plus, une centrale nucléaire doit – ensuite – fonctionner
pendant plus de 10 ans pour restituer, sous forme
d’électricité, l’énergie « grise » qui a été consommée pour sa
construction…
Le bilan net (de 1 %) n’arriverait que dans 20 à 30 ans, soit
bien trop tard pour réduire (et de manière totalement
dérisoire) nos problèmes climatiques !
3.
Le problème (extrêmement complexe) des déchets nucléaires,
radioactifs et dangereux pour des milliers, voire des millions
d'années. Depuis le
début de l'industrialisation du nucléaire (années '50), on
nous promet une solution imminente... pour demain.
Après la « solution » de les jeter au fond des océans, on nous
annonce maintenant une « solution définitive et sans
danger » : les jeter (de manière soi-disant contrôlée) au fond
de puits de mines... Autant
dire : « Glisser la poussière sous le coin du tapis ! ».
Les déchets sont toujours là, ils sont toujours
dangereux, mais on ne les voit plus... Et on ne peut plus les
surveiller, ni les contrôler !
Aucun géologue ne peut garantir la stabilité géologique et
hygrométrique du sous-sol, à l'échelle de milliers ou de
millions d'années (d’autant plus que ces déchets dégagent
beaucoup de chaleur, et modifient donc progressivement les
structures géologiques du sous-sol).
Aucun historien ou ethnologue ne peut garantir la stabilité de
nos civilisations, à l'échelle de milliers d'années... Imaginez tout ce qui s'est
passé (en Europe, p.ex.) ces 1000 dernières années...
4.
La sécurité et les risques d'accidents :
Il
faut reconnaître ce qui est : Des sommes colossales sont
investies dans la sécurité nucléaire, et les ingénieurs qui y
travaillent ne sont pas des imbéciles... Même s'ils peuvent parfois
se tromper… L'erreur
est humaine.
La probabilité d'un accident nucléaire grave est très faible,
et les professionnels du nucléaire font tout pour la réduire
encore et encore.
Malgré cela, il y a, chaque année, dans le monde, des dizaines
d'incidents ou d'accidents (chacun choisira son vocabulaire)
dans les centrales nucléaires et les centres de traitement du
combustible neuf ou usagé.
Chacun de ces incidents peut dégénérer, éventuellement se
conjuguer à d'autres incidents, et mener ainsi à un accident
grave, comme Three Mile Island (USA 1979), Tchernobyl (URSS
1986) ou Fukushima (Japon 2011), pour ne reprendre que ceux
qui ont été médiatisés.
Affirmer, comme le font certains, que « tout est sous
contrôle » ou que « tel ou tel accident ne peut (plus) se
(re-)produire », est tout simplement imbécile et ridicule...
Or, combien de fois ne trouve-t-on encore ce genre
d'affirmation lénifiante ?
L'industrie
du nucléaire est, au sujet du risque et de la sécurité, très
comparable à l'aviation civile :
On
prend toutes les mesures pour garantir une sécurité maximum,
mais néanmoins, un accident arrive de temps en temps... La probabilité « zéro »
n'existe pas dans le monde réel.
Or, si un accident d'avion entraîne la mort de 200 ou 300
personnes, un accident grave dans une centrale nucléaire peut
toucher des millions de personnes...
Bien sûr, il ne s'agira pas tellement de décès immédiats, mais
bien d'une contamination radioactive qui entraînera une
surmortalité progressive et diffuse... sur les milliers
d’années qui suivent.
Par exemple, en tenant compte de la quantité de matières radioactives que l'accident de Tchernobyl a projeté dans l'atmosphère (et qui s'est répandue progressivement sur toute la planète), et en respectant les chiffres et méthodes de calcul de la CIPR, on arrive à la conclusion que cet accident nucléaire aura provoqué, dans les 50 ans qui le suivent, un accroissement de mortalité mondiale d'environ 500.000 personnes ! Mais ces morts supplémentaires seront « noyés » dans les statistiques de mortalité ordinaire. Et après ces 50 ans, cette surmortalité continuera encore très longtemps.
Pour
mémoire : Il ne faut pas confondre Risque et Probabilité :
La
Probabilité est la « chance » qu'un certain événement
survienne, dans un certain laps de temps, et dans un certain
cadre de restrictions hypothétiques.
Le Risque encouru est le produit de la Probabilité
par les Conséquences provoquées par cet événement : R = P
x C.
P.ex. : Dans le cas de la circulation automobile, la
Probabilité d'un accident est relativement élevée, mais les
Conséquences sont faibles (quelques morts, tout au plus).
Dans le cas du nucléaire, la Probabilité d'un accident est
(normalement) très faible (du moins dans les pays
« développés »), mais les Conséquences peuvent être
gigantesques, à court, moyen et long terme, en ce qui concerne
la santé publique, mais aussi l'économie, la politique,
l’agriculture, l'habitabilité de régions entières, etc.
Finalement, pourquoi imposer tant de risques à la population et à l’environnement (cf. points 3 et 4), alors que les avantages réels sont si ténus (cf. points 1 et 2) ?
5.
De plus, il ne faut pas oublier que l’Uranium est une
ressource épuisable, et au rythme actuel de consommation
(PWR ou EPR, fission - neutrons lents), les réserves
mondiales d'Uranium (235) sont estimées à 40-50
ans...
Passé ce délai, il n'y aura quasiment plus de combustible
utilisable pour nos centrales nucléaires... Et nous resterons avec des
montagnes de déchets radioactifs.
Si
l'on devait utiliser
des surgénérateurs dits « 4ème génération »
(fission - neutrons rapides), les
réserves mondiales d'Uranium (et Plutonium de retraitement)
sont estimées à 100-200 ans, au rythme actuel de consommation
(càd 1,5 % de l’énergie mondiale).
Mais, jusqu'à présent, aucun surgénérateur au monde n'a
fonctionné de manière industriellement correcte, ni
économiquement rentable.
De plus, aucun surgénérateur n'a réellement produit plus de
Plutonium qu'il n'en a consommé. Ils ont tous été
« sous-générateurs ».
Actuellement, tous les programmes de surgénérateurs
industriels ont été abandonnés.
6.
Quant au réacteur de fusion nucléaire (ITER),
il faut rappeler que ce projet est seulement destiné à tester
la faisabilité de
la fusion au niveau industriel… ITER ne produira jamais
d’électricité, ni même d’énergie utilisable.
De plus, même les plus ardents défenseurs de ce projet disent
qu'il ne faut pas attendre une réalisation industrielle
fonctionnelle avant 50 à 100 ans...
Soit bien trop tard par rapport aux échéances énergétiques et
climatiques planétaires.
En attendant, ce fabuleux et pharaonique projet ITER engloutit
des dizaines de milliards d'Euros… qui seraient bien plus
utiles et fructueux s'ils étaient investis dans les énergies
renouvelables et surtout dans les économies
d'énergie !
7.
On nous annonce actuellement une nouvelle solution
miraculeuse :
Les Small Modular
Reactors (SMR) permettraient, soi-disant, de produire
une électricité moins chère, avec moins de déchets radioactifs
et une meilleure sécurité…
Dans les années ’50 et ’60, les premiers réacteurs industriels
étaient déjà « small », avec des puissances de 100 à 300 MWe.
On n’a ensuite cessé d’augmenter la puissance des nouveaux
réacteurs (vers 900, puis 1400 MWe) afin justement d’améliorer
la rentabilité économique des centrales nucléaires.
Plus une installation industrielle est grosse, plus
elle est rentable.
Et maintenant… Surprise ! On
essaie de nous faire croire le contraire.
Les premières études indépendantes montrent déjà que
l’électricité produite par les SMR serait environ deux fois
plus chère que celle de nos réacteurs actuels.
De
toute manière, ces SMR impliqueraient toujours l’extraction
(très polluante) d’Uranium et la production de (probablement
plus de) déchets radioactifs…
Sans
même parler des risques accrus de prolifération nucléaire vers
un tas de pays désireux d’accéder à la technologie nucléaire
civile… et donc militaire.
De plus, la multiplication de petites centrales nucléaires
rendrait leur surveillance et leur protection plus difficiles,
et rendraient nos pays encore plus vulnérables face aux
risques d’accidents et aux risques d’attaques terroristes.
8.
On pourrait aussi parler de la mauvaise rentabilité
économique du nucléaire :
Depuis une vingtaine d'années, plus aucun producteur
d’électricité ne souhaite investir dans la construction de
nouvelles centrales nucléaires… à moins d’être lourdement
subsidié par l’Etat.
L'industrie nucléaire ne s'est (timidement) développée que
dans les pays où des aides et subsides importants lui ont été
octroyés par les gouvernements.
Par
exemple, l'Etat Français (premier actionnaire à 86 % d’EDF)
éponge régulièrement les déficits d’EDF, et verse, chaque
année, plus de deux milliards d'Euros de subsides au
Commissariat à l'Energie Atomique.
De plus, ORANO (ex-AREVA), ANDRA et autres sont également,
très largement, soutenus financièrement et administrativement
par les Autorités Françaises.
En
Belgique, le programme nucléaire a aussi toujours été
largement soutenu par des aides financières étatiques.
Et ne parlons même pas du dernier accord gouvernemental en vue
de la prolongation de Doel 4 et Tihange 3 qui fait la part
(très) belle à Engie – Electrabel !
Malgré les belles paroles et annonces politiques, ces aides et subsides sont largement plus importants pour le nucléaire que pour les énergies renouvelables, et ce, depuis des dizaines d'années.
Dans
les pays où l'industrie nucléaire n'est pas portée à bout de
bras par les finances publiques, elle ne s'est pas développée,
tout simplement par manque de rentabilité.
Par exemple, aux USA, plus aucune centrale nucléaire n'a été
construite depuis 1980 !
Et si l'on y parle parfois d'un « redémarrage » du nucléaire,
c'est parce que l'Administration Obama a confirmé la décision
de son prédécesseur d'accorder une avance de 8 milliards de
dollars, pour la construction de... deux nouvelles
centrales nucléaires.
Alors que des dizaines de centrales y arrivent progressivement
en fin de vie.
Va-t-on,
comme chez nous, essayer de prolonger arbitrairement leur
durée de fonctionnement, au-delà des limites raisonnablement
prévues lors de leur conception (càd 30 ans) ?
Bien sûr, la rentabilité économique d'une centrale s'améliore
lorsqu'elle est complètement amortie...
Mais la probabilité d’un accident augmente aussi avec l’âge de
l’installation…
J'espère que ces quelques informations permettront d'alimenter vos réflexions… ainsi qu'un débat éclairé et constructif, sur le « chaud » sujet du nucléaire.
Ci-dessous, vous trouverez des liens vers des sources fiables d’informations sur le nucléaire… N’hésitez pas à les consulter régulièrement.
Christian
STEFFENS
MSc. Ingénieur Industriel
Consultant en Energétique, Electricité et Electronique
Sources d’informations de qualité sur le nucléaire Novembre 2021
CRIIRAD - FR - Enquêtes, labo de mesures
agréé, expertises, publications détaillées
https://www.criirad.org/
Réseau
sortir du nucléaire - FR - Association
d’associations, publications, vulgarisation
https://www.sortirdunucleaire.org/
A.C.R.O. - FR - Enquêtes, labo de mesures
agréé, expertises, publications détaillées
https://www.acro.eu.org/
Global
Chance - FR - « Les cahiers de G.C. » Etudes et analyses,
publications détaillées
https://www.global-chance.org/
G.S.I.E.N. - FR - « La Gazette Nucléaire » Publication très
détaillée (assez technique)
https://www.gazettenucleaire.org/
World
Nuclear Industry Status Report - INT - Infos mondiales, rapports
annuels détaillés
https://www.worldnuclearreport.org/
World
Information Service on Energy - INT - Infos mondiales,
publications détaillées
https://www.wiseinternational.org/
Greenpeace - BE & INT - Association
internationale, publications, vulgarisation
https://www.greenpeace.org/belgium/fr/
https://www.findunucleaire.be/
vendredi 14 avril 2023
Rosatom ou comment les Etats-Unis utilisent les sanctions "démocratiques" pour protéger leurs intérêts économiques
source : http://russiepolitics.blogspot.com/2023/04/rosatom-ou-comment-les-etats-unis.html
Les Etats-Unis viennent d'adopter une nouvelle vague de sanctions. Rien de nouveau ni d'exceptionnel, à un détail près. Ils se sont finalement décidé à sanctionner le domaine de l'énergie atomique russe, tout en affirmant que le but est d'exercer une pression sur les clients de la Russie à travers le monde. Il est vrai que la Russie est l'un des leaders du domaine : donc cela porte atteinte aux intérêts américains. Ce qui vaut bien quelques sanctions - démocratiques. Pour tenter de reprendre ainsi du poids sur le marché. Décidément, l'Ukraine a bon dos !
Le Département d'Etat américain vient de publier ce 12 avril sa nouvelle fournée de sanctions adoptées contre différentes personnes physiques et morales russes. Je cite :
"Les États-Unis continueront de prendre des mesures contre la Russie et ceux qui soutiennent sa guerre en Ukraine, notamment en mettant davantage en œuvre l'engagement du G7 d'imposer de graves conséquences aux acteurs des pays tiers, qui soutiennent la guerre de la Russie en Ukraine. Dans le cadre d'un effort continu et pour réaffirmer notre engagement à travailler aux côtés de nos alliés, le Département d'État impose le 12 avril des sanctions à plus de 80 entités et individus, qui continuent de permettre et de faciliter l'agression de la Russie."
Les Etats-Unis ne sont évidemment pour rien dans cette guerre en Ukraine, ce n'est pas eux qui ont déstabilisé le pays dès 2004, militarisé dès 2014, dirigent son armée depuis 2022 et l'occupent sous différentes formes depuis des années. Non, c'est la guerre "de la Russie". Il faut donc défendre la démocratie. What else ?
Or, chose étrange dans toute cette liste, une section particulière apparaît concernant l'énergie atomique. Les Etats-Unis ont hésité à mettre Rosatom sous sanctions, car la dépendance américaine au combustible nucléaire russe est substantielle. Pendant de nombreuses années, après la chute de l'URSS, toute une partie de l'énergie américaine provenait ... du désarmement de la Russie ou comment faire d'une pierre deux coups. Dixit le Washington Post, lisez vous-même :
"Après la fin de la guerre froide, les dirigeants américains et russes ont convenu que la Russie démantèlerait certaines de ses armes nucléaires et les enverrait aux États-Unis pour être réutilisées et utilisées dans des réacteurs nucléaires civils – le programme mégatonne à mégawatt. Cela a pris fin en 2013. Au cours du programme de 20 ans, jusqu'à 10 % de l'électricité américaine provenait de carburant fabriqué à partir d'ogives russes."
En 2021, les Etats-Unis ont acheté 14% de leur uranium à la Russie, qui a la plus grande capacité mondiale d'uranium enrichi, près de la moitié à elle-seule. Selon le Washington Post, les Etats-Unis seraient moins impactés que l'Europe en cas de sanctions contre Rosatom. Et dès janvier de cette année, la question a été remise au goût du jour. Aujourd'hui, ces sanctions ont été adoptées, contre différentes entreprises de Rosatom. Et l'explication fournie par le Département d'Etat est très claire : il faut lutter contre la poids de la Russie sur ce marché.
"Le Département désigne cinq entités et une personne qui font partie de la State Atomic Energy Corporation Rosatom. Nous imposons ces désignations pour contraindre Rosatom, étant donné qu'elle utilise les exportations d'énergie, y compris dans le secteur nucléaire, pour exercer une pression politique et économique sur ses clients à l'échelle mondiale."
Et en ce qui concerne concrètement "Rosatom Overseas JC" - il participe à la position dominante de la Russie sur le marché. Le lien avec la démocratie, l'Ukraine, etc. est absolument évident.
"Rosatom Overseas JSC pour être détenue ou contrôlée par, ou avoir agi ou prétendu agir pour ou au nom de, directement ou indirectement, le gouvernement de la Fédération de Russie. Rusatom Overseas est impliqué dans le développement de l'entreprise Rosatom, avec pour objectifs déclarés de constituer le portefeuille de commandes de centrales nucléaires à l'étranger de Rosatom et de maintenir la position de leader de la Russie sur le marché nucléaire mondial."
Ce qui porte atteinte aux intérêts américains. En effet, comment un autre pays pourrait-il avoir une position de leader sur un secteur du marché économique mondial ? Quelle idée, cela est impossible. Les sanctions sont bien là pour aider. D'autant plus que se pose en réalité la question du marché des petits réacteurs modulaires pour la production d'électricité et que Rosatom Overseas est justement bien avancé et fait largement concurrence aux entreprises américaines :
"le directeur d'AtomInfo-Center a noté qu'à ce jour, il n'y a qu'une seule station d'exploitation dans le monde, qui relève du concept de petits réacteurs modulaires. Il s'agit de l'unité de puissance flottante Akademik Lomonosov.
Rosatom Overseas elle-même annonce officiellement qu'elle propose aujourd'hui à ses clients des centrales nucléaires de faible puissance (LNPP) en versions terrestres et flottantes basées sur les dernières centrales de réacteurs de la série RITM d'une capacité de 106 et 100 MW."
La conception de la démocratie chez les Américains est très matérialiste, dirons-nous. Dans le même ordre d'idées, au sujet de Taïwan :
« Pourquoi les Américains devraient-ils être prêts à verser leur sang et à gaspiller leurs ressources pour défendre Taiwan ?
C'est la question que le présentateur de NBC, Chuck Todd, a posée au membre du Congrès Michael McCall.
"Cela concerne la production de semi-conducteurs... Si la Chine vient là-bas, cela endommagera le système. Nous parlons de protéger la démocratie"
Sans commentaire.
vendredi 2 septembre 2022
LES FILLES DE L’OGRE 2.9.2022 — Le briefing avec Slobodan Despot
mardi 9 août 2022
La Russie met en garde contre des conséquences catastrophiques si l'Ukraine continue de bombarder la centrale nucléaire de Zaporizhzhia.
08.08.2022 17:18
International
L'alimentation en électricité de la centrale nucléaire de Zaporizhzhia a été interrompue après que les forces ukrainiennes ont bombardé les lignes électriques dans la région, a déclaré le ministère russe de la Défense. Le Kremlin a mis en garde contre le risque de catastrophe.
La Russie met en garde contre des conséquences catastrophiques si l'Ukraine continue de bombarder la centrale nucléaire de Zaporizhzhia.
La ligne à haute tension Kakhovskaya, qui alimente en électricité les régions de Zaporizhzhia et de Kherson, a été endommagée à la suite du bombardement, a déclaré le ministère russe de la Défense.
"Une surtension s'est produite à la centrale nucléaire de Zaporizhzhia, ce qui a provoqué de la fumée sur le tableau de commutation ouvert de la centrale. Le système de protection a été activé, les alimentations électriques ont été coupées automatiquement", a déclaré le ministère.
Les pompiers qui sont arrivés sur les lieux ont éliminé la fumée, a ajouté le ministère de la Défense. Afin d'éviter toute perturbation de la centrale nucléaire, le personnel a réduit la capacité des cinquième et sixième unités à 500 MW.
La centrale nucléaire de Zaporizhzhia est la plus grande centrale nucléaire d'Europe. Elle est située à Enerhodar, en Ukraine. Le 28 février, quatre jours après le début de l'opération spéciale en Ukraine, le ministère russe de la Défense a indiqué que les troupes russes avaient pris le contrôle du territoire de la centrale. Depuis lors, l'administration militaro-civile (AMC), qui a été formée sur le territoire de la région de Zaporizhzhia, a signalé à plusieurs reprises des incidents de bombardements en provenance d'Ukraine.
Le 5 août, deux lignes électriques nécessaires au fonctionnement des unités de production des centrales nucléaires ont été endommagées par les bombardements. Dans la nuit du 6 au 7 août, des fragments et un moteur de fusée se sont écrasés à environ 400 mètres de l'unité de puissance en fonctionnement, a indiqué l'administration.
Le Kremlin a averti que le bombardement de la centrale nucléaire était extrêmement dangereux et pouvait entraîner des "conséquences catastrophiques pour un vaste territoire, y compris l'Europe."
L'ambassade de Russie aux États-Unis a demandé aux médias américains de cesser de "claironner les inventions russophobes" selon lesquelles Moscou serait impliqué dans le bombardement de la centrale nucléaire de Zaporizhzhia. La situation réelle est exactement le contraire, a déclaré l'ambassade, qui a exhorté l'ONU et l'AIEA à prendre "des mesures immédiates pour empêcher les provocations dans les installations dangereuses pour la santé en Ukraine."
Автор: Peter Yermilin
Voir plus à https://france.pravda.ru/news/international/1305409-zaporizhzhia_npp/
dimanche 31 juillet 2022
Mon avis sur le nucléaire (Et ca va pas vous plaire...)
Canard Réfractaire
jeudi 31 mars 2022
Pendant toute la campagne présidentielle, les candidats pro-nucléaires ont multiplié les déclarations mensongères, tentant de faire passer l’atome pour une énergie verte.
Pour dénoncer cette mascarade, le Réseau « Sortir du nucléaire » a organisé ce mercredi 30 mars à Paris, la première édition des Trophées « Nucléaire vert » afin d’épingler la politique de greenwashing des candidat·es pro-nucléaires en matière énergétique.
[ nb : les 2 seuls candidats souhaitant sortir du nucléaire sont Mélenchon et Poutou]
LES LAUREATS
Nathalie Arthaud dans « C’est pas la faute au nucléaire, c’est la faute au capitalisme »
La candidate de Lutte Ouvrière se cache derrière un discours antisystème pour ne pas s’engager à sortir du nucléaire. Une petite musique très utile pour se murer dans l’immobilisme et un manque de courage politique à saluer !
Marine Le Pen pour sa promesse délirante de ré-ouvrir Fessenheim
Dans un magnifique jeu d’actrice visant à séduire l’électorat ouvrier, la candidate du RN a enchaîné les discours bidons sur le nucléaire pendant toute sa campagne… à commencer par sa promesse de ré-ouvrir la centrale de Fessenheim si elle est élue.
Jean Lassalle pour sa langue de bois sur le nucléaire
Celui qui se targue d’être le défenseur de la France profonde critique la présence des éoliennes dans les campagnes … mais oublie de mentionner l’impact de l’activité nucléaire sur ces mêmes territoires ruraux ! Une entourloupe récompensée par le prix de la langue de bois 2022.
Eric Zemmour pour son projet délirant de construction de 14 réacteurs
Alors que le chantier de Flamanville accumule retards et malfaçons, Eric Zemmour promet de construire 14 autres réacteurs nucléaires s’il est élu ! Même Scorsese n’aurait pas imaginé un tel scénario catastrophe...
Anne Hidalgo pour son jeu hésitant sur la sortie du nucléaire
Un programme flou, des références au nucléaire comme « énergie de transition », une absence d’engagement sur le Manifeste de sortie du nucléaire… autant d’éléments qui ne permettent pas à la candidate du PS de se révéler dans cette édition 2022.
Nicolas Dupont-Aignan qui ne retient que les infos qui l’intéressent sur le nucléaire
Alors que certains se lancent dans de grandes tirades, le candidat de Debout la France se révèle être un adepte des coupes franches ! L’impact désastreux du nucléaire sur l’économie ou l’environnement disparaît de tous ses discours : bravo l’artiste !
Fabien Roussel pour son vêtement de prolétaire vert
Pour camoufler son manque d’ambition en matière écologique, le candidat communiste se drape du costume pronucléaire en promettant qu’il sauvera le climat grâce à l’atome. Un habit un peu vieillot qu’il est le seul à revêtir encore à gauche.
Valérie Pécresse pour sa blague sur Flamanville
En déclarant « l’EPR de Flamanville va être le plus sûr du monde » la candidate des Républicains remporte incontestablement le prix de la meilleure comédie de l’année. Pour rappel ce chantier accumule tellement de problèmes et dysfonctionnements qu’il n’y a désormais plus que la candidate des Républicains pour oser le défendre publiquement.
Emmanuel Macron pour son coming out pro-nucléaire.
Après s’être engagé, en 2017, à réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50 %, Emmanuel Macron change totalement son jeu à l’approche des élections en se faisant l’un des meilleurs avocats du nucléaire. Coaché par le lobby de l’atome, le président-candidat multiplie les promesses bidons sur le sujet ce qui lui vaut aujourd’hui cette mention spéciale du jury.
Source : https://www.sortirdunucleaire.org/Trophees-Nucleaire-vert-2022-decouvrez-les
jeudi 4 novembre 2021
Un avenir sans nucléaire est possible, selon Négawatt
Source : https://reporterre.net/Un-avenir-sans-nucleaire-est-possible-selon-Negawatt
L’association Négawatt a présenté son scénario 2022 pour une France à la production électrique entièrement renouvelable et sans nucléaire d’ici 2050. Elle espère que ses propositions, urgentes à mettre en œuvre, seront reprises par les candidats à l’élection présidentielle.
Une consommation énergétique divisée par deux, une production électrique issue à 100 % de sources renouvelables, 500 000 emplois créés… Voici ce à quoi pourrait ressembler la France en 2050, si l’on en croit la dernière édition du scénario Négawatt publié mardi 26 octobre. La trajectoire décrite par l’association éponyme ne relève pas de la science-fiction, assure son directeur, Stéphane Chatelin. Élaboré à partir d’une modélisation fine de notre système énergétique, ce scénario montre qu’il est possible d’atteindre la neutralité carbone en 2050 sans avoir recours au nucléaire. Et propose une stratégie concrète pour y parvenir.
Comme ses précédentes éditions, le cru 2022 du scénario Négawatt repose sur deux grands piliers : la sobriété et l’efficacité énergétique. L’idée cruciale reste de réduire à la source nos besoins en énergie grâce à des changements de comportement collectifs (favoriser le vélo, allonger la durée de vie des équipements, etc.), et de diminuer la quantité d’énergie nécessaire à la satisfaction de certains besoins grâce à des innovations techniques (par exemple en améliorant le rendement des appareils électriques, ou en isolant davantage les bâtiments).
- L’évolution des sources d’énergie dans le scénario négaWatt. © Négawatt
Mais cette cinquième édition contient d’importantes nouveautés. En plus de son volet portant sur l’énergie, elle propose un scénario « négaMatt », consacré aux matières premières et aux matériaux. Son bilan intègre désormais les émissions de gaz à effet de serre importées, c’est-à-dire liées aux biens de consommation produits à l’étranger. Les auteurs du rapport ont également décidé d’aller « beaucoup plus loin » qu’auparavant sur le volet politique des mesures.
« L’idée est que les grandes orientations de ce scénario puissent être reprises par des candidats à la présidentielle, explique Stéphane Chatelin. Si l’on veut atteindre nos objectifs, ce quinquennat est celui de la dernière chance. On ne peut plus attendre encore et encore. Il faut passer de la politique des petits pas à celle des grandes enjambées. »
« Si l’on ne fait rien pendant dix ans, le rythme sera impossible à tenir. »
Autre évolution par rapport aux précédents scénarios : la date de fermeture du dernier réacteur nucléaire français a été décalée à 2045, contre 2035 dans la dernière mouture de 2017. « Notre position sur le nucléaire n’a pas bougé, précise Stéphane Chatelin. Simplement, étant donné que peu de choses ont été faites au cours des cinq dernières années sur les chantiers de la réduction de la consommation électrique et du développement des énergies renouvelables, cela repousse mécaniquement l’échéance de fermeture du dernier réacteur. »
Plus la France persévérera dans son modèle actuel, plus il lui sera difficile d’atteindre les objectifs fixés dans ce scénario, prévient l’ingénieur énergéticien. « Nous avons aujourd’hui un objectif de diminution de 5 % des émissions de gaz à effet de serre par an. Si l’on avait commencé il y a vingt ans, il serait moins élevé. Si l’on ne fait rien pendant encore dix ans, le rythme pour atteindre la neutralité carbone en 2050 sera quasiment impossible à tenir. »
La Méditerranée, le prochain front de l’éolien en mer ?
Le scénario Négawatt propose plusieurs mesures pour mettre le pays sur la bonne voie. Côté mobilité, l’association mise sur un report important des déplacements en voiture vers les transports en commun, la marche et le vélo, une baisse de la vitesse sur les routes, le développement du covoiturage et une diminution des distances parcourues. Elle prône également une réduction forte du trafic aérien, à la fois intérieur et extérieur. Le transport ferroviaire devrait se développer afin de compenser la fermeture de certaines lignes aériennes.
Accélérer la rénovation énergétique
Dans le secteur du bâtiment, qui représente à lui seul 44 % de l’énergie consommée en France, Négawatt propose d’accélérer sur la rénovation énergétique. Chaque année, 33 000 logements sont labellisés « basse consommation ». L’association souhaiterait que ce chiffre passe à 800 000 en 2030. Afin d’atteindre cet objectif ambitieux, elle suggère de rendre progressivement obligatoire la rénovation complète et performante des habitations, de mettre en place une offre simplifiée de financement de ces travaux, et de lancer un plan de formation régional aux métiers de la rénovation.
- Cette année, le scénario négaWatt commence également à prendre en compte les matériaux. © Négawatt
En ce qui concerne l’industrie, le scénario de Négawatt prévoit une division par deux de la consommation d’énergie, notamment grâce à une diminution de la consommation, à l’augmentation de la durée de vie des biens matériels et à l’augmentation du taux de recyclage des métaux, du plastique et du verre. Dans le secteur de la sidérurgie, par exemple, la production passerait de 15 à 11 millions de tonnes par an. Les procédés seraient décarbonés grâce à l’utilisation d’hydrogène en remplacement du charbon dans les hauts fourneaux. « Notre scénario n’intègre pas de paris technologiques, précise Stéphane Chatelin. Cela nous paraît trop risqué. Nous nous appuyons uniquement sur des technologies matures d’un point de vue industriel, qui ont fait leurs preuves et dont on imagine qu’elles pourraient se déployer massivement. »
« Il faut mettre en place les infrastructures qui permettent ces changements. »
Dans la société neutre en carbone dépeinte par l’association, la consommation de viande baisserait de moitié. L’agriculture conventionnelle basculerait vers des modèles biologiques ou agroécologiques. Moins de maisons neuves seraient construites et davantage de bâtiments seraient réhabilités. La taille de nos équipements et notre usage de certains outils (climatisation, éclairages, etc.) devraient quant à eux redevenir « raisonnables ».
Ces mesures supposent une évolution importante de nos modes de vie. Au point de les rendre inacceptables ? « Cette transition s’inscrirait dans un projet de société, dit Stéphane Chatelin. On ne ferait pas qu’ajouter des contraintes. » Le directeur de Négawatt souligne l’importance des transformations structurelles : « Il ne faut pas que la population ait l’impression de subir cette transition. On ne peut pas simplement imposer aux gens de moins prendre leur voiture et d’avoir davantage recours au vélo. Il faut mettre en place les infrastructures qui permettent ces changements de mode de transport. »
Deux fois plus d’éoliennes terrestres
Résultat des courses : grâce à l’efficacité et à la sobriété, la consommation d’énergie primaire devrait passer de 2 600 TWh en 2021 à 1 060 TWh en 2050. L’éolien, le photovoltaïque, l’hydraulique, le bois et le biogaz (produit par méthanisation) feraient partie des principales sources d’énergie utilisées. Le nombre d’éoliennes terrestres serait multiplié par deux. L’éolien marin serait également appelé à se développer, pour atteindre 38 GW de puissance installée. L’utilisation de pétrole et de gaz fossile serait résiduelle (elle ne servirait plus qu’à produire certaines matières premières).
Selon le scénario Négawatt, l’électricité devrait représenter la moitié de la consommation énergétique primaire totale en 2050, soit 530 TWh. Elle serait intégralement issue de sources renouvelables, et, pour certaines d’entre elles, variables (la production des éoliennes et des panneaux photovoltaïques fluctue en fonction des conditions météorologiques). L’association a identifié plusieurs leviers afin de pallier ce problème. Tout d’abord, la conversion d’électricité en gaz : « Les excédents de production éolienne et solaire lors de périodes de surproduction pourraient permettre de produire de l’hydrogène, puis éventuellement du méthane », explique Stéphane Chatelin. L’hydrogène et le méthane ainsi produits pourraient être stockés, puis utilisés soit pour produire à nouveau de l’électricité, soit pour être utilisés comme carburants ou comme combustibles industriels.
Et la santé
Autres pistes : le développement du « vehicle-to-grid », qui permet de faire ponctuellement appel aux batteries des véhicules électriques connectées au réseau pour compenser d’éventuels déficits de production, les effacements de consommation, qui consistent à rémunérer de gros consommateurs d’électricité afin qu’ils réduisent leur consommation, et le recours à des centrales à gaz renouvelable. « L’équilibre offre-demande est d’autant plus difficile à atteindre qu’on a une pointe de consommation électrique élevée, dit Stéphane Chatelin. Aujourd’hui, la pointe de consommation maximale est d’environ 100 GW. Dans notre scénario, elle passerait à 60 GW, ce qui est bien plus facile à fournir que 100 GW. »
Dans le scénario Négawatt, la consommation de matériaux devrait également baisser. Seules les extractions de lithium, utilisé pour fabriquer les batteries des véhicules électriques, devraient augmenter sensiblement (+ 54 % en 2050, selon les estimations de l’association). Grâce à la réduction du volume global de déplacements, l’association espère cependant limiter autant que possible la ruée vers ce métal stratégique. Dans son scénario, un tiers des véhicules seraient hybrides, et pourraient fonctionner avec du gaz renouvelable pour les déplacements longue distance. Cela permettrait de réduire la taille de leurs batteries. La France pourrait mener à bien sa transition en utilisant « seulement » 1 % des réserves prouvées de lithium mondiales. « Nous n’aurions pas besoin d’aller exploiter de nouveaux gisements dans des fonds marins », précise Stéphane Chatelin.
Suivre une telle trajectoire aurait de nombreux bénéfices pour la population française, selon l’association. La pollution de l’air, responsable de près de 50 000 morts prématurées par an, devrait baisser. Les auteurs de ce scénario ont calculé que la pratique plus régulière d’activités physiques (marche et vélo) devrait à elle seule éviter plus de 10 000 morts par an entre 2035 et 2050. L’espérance de vie moyenne devrait quant à elle augmenter de trois mois. Le modèle de transition proposé par Négawatt devrait également créer de l’emploi, notamment dans le secteur de la rénovation des bâtiments et des énergies renouvelables. « Nous le voyons comme un scénario de relance industrielle vertueuse », dit Stéphane Chatelin. Reste à convaincre les prétendants à l’Élysée.
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