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mercredi 2 avril 2025

LE MONDE S'EFFONDRE (MAIS UN AUTRE EST DEJÀ LÀ !) - Olivier Hamant | LIMIT #performance #robustesse


 ➙ Cette chaîne vit grâce à vos dons ! https://linktr.ee/limit.media Nouveau "TALK" sur LIMIT avec Olivier Hamant, chercheur à l'INRAE, directeur de l'institut Michel Serres, auteur de "La 3ème voie du Vivant" et Antidote au culte de la performance. Dans cette vidéo, Olivier Hamant nous aide à comprendre les enjeux écologiques et économiques actuels, en nous invitant à repenser nos modèles de consommation et de production. En nous faisant prendre conscience de l’urgence des crises environnementales et sociales, il propose des solutions radicales basées sur la coopération plutôt que sur la compétition. À travers cet entretien, Hamant critique le capitalisme traditionnel et nous propose de sortir du cercle de la performance infinie pour embrasser une économie plus juste et plus résiliente, capable de faire face aux crises multiples de notre époque. Prêt pour un voyage au coeur de la Robustesse. Son travail :   / olivier-hamant-a55149153   CHAPITRAGE : 00:00 - Introduction 02:45 - Le capitalisme à bout de souffle 10:35 - La quête de performance infinie et ses conséquences 14:20 - Pourquoi l’idéologie de la compétition n’est plus viable ? 19:30 - La transition énergétique : un modèle en échec ? 23:00 - L'économie de la fonctionnalité 27:10 - La crise des ressources naturelles et l'illusion de l’abondance 32:07 - L’importance de la coopération pour une économie durable 37:50 - Les conséquences sociales et écologiques du capitalisme mondial 42:00 - La nécessité d’une transition vers des modèles d’économie partagée 47:11 - Le rôle des citoyens dans la transition écologique et économique 51:30 - L’engagement des entreprises et des politiques face à l’urgence climatique 55:16 - Comment sortir de la logique de croissance infinie ? 01:00:02 - Crises multiples 01:05:13 - La transition énergétique au cœur du changement global 01:10:00 - Repenser nos rapports aux ressources naturelles 01:15:25 - L’avenir du travail : coopération plutôt que compétition 01:20:02 - La nécessité d’un changement profond des mentalités 01:25:10 - Le rôle de l’éducation 01:30:00 - Conclusion : Vers un futur résilient et collaboratif N'hésitez pas à nous suivre et découvrir nos contenus & vidéos sur : ► Site Internet : https://limit.media/ ► Facebook :   / limitofficiel   ► Instagram :   / limitofficiel   ► Blue Sky : https://bsky.app/profile/limitmedia.b... ► TikTok :   / limitofficiel   ► Le réseau d'Elon Musk :   / limitofficiel   ✅ Soutenez LIMIT ! https://fr.tipeee.com/limit/ https://paypal.me/limitmedia

mardi 10 mai 2022

Pourquoi nous devrions remercier les "endormis"


 Humain Souverain

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dimanche 22 août 2021

ADS#1 - Les signes de maturité émotionnelle pour déployer son âme.


 


Découvrez les signes de maturité émotionnelle et comment développer cette maturité émotionnelle ou encore, comment déployer son âme. Les ateliers des Soulminders, est un nouveau format que nous mettons en place pour vous permettre de faire votre transition systémique, de déployer votre âme et de rester centré sur l’essentiel alors que tout s’effondre. _________________________________________________________________________ 📕 Roman initiatique : La voie des soulminders 👇 https://noe-soulinamind.com/la-voie-d... _________________________________________________________________________ 🌿 CONTRIBUTION ET NOUVEAUX PARADIGME👇 ➡️ Notre asociation d'aide sur le terrain : https://www.facebook.com/Bali.Crisis.... ➡️ Le Grand Projet : Mieux qu'avant sans argent : https://www.mocica.org ➡️ Kalaweit :https://kalaweit.org _________________________________________________________________________ 💻 FORMATIONS EN LIGNES GRATUITES 👇 Méditations et vie relationelle ➡️ https://soulinamind.com/programmes-co... _________________________________________________________________________ 📕 PDF et EBOOKS GRATUITS 👇 Professionnel - relationnel - personnel ➡️ https://soulinamind.com/programmes-co... _________________________________________________________________ 📝 TEST EN LIGNE GRATUIT 👇 ➡️ Test des 6 besoins humains qu'est-ce qui dirige ta vie ? : https://soulinamind.com/programmes-co... _________________________________________________________________________ 📨 RESTONS CONNECTE 👇 ➡️ Notification par mail des nouvelles vidéos, articles, stages et formations : https://noe-soulinamind.com/inspirati... _________________________________________________________________________ 🎥 ACADEMIES ET COURS EN LIGNE 👇🏽 ➡️ Self Mastery (la Maitrise de soi) Le coeur de Soul in a Mind : https://soulinamind.com/produit/self-... ➡️ Accélérateur de business , le monde change, l'entrepreneuriat aussi (L'entrepreunariat 4.0) : https://soulinamind.com/produit/accel... ➡️ HPC2 : haute performance coaching continu, formation de coach et entrepreneur continue : https://soulinamind.com/produit/hpc2-... ➡️ La symbiose du couple : https://soulinamind.com/produit/la-sy... ➡️ Emergence Spirituelle : Un processus d’éveil psychologique, spirituelsur 3 ans https://soulinamind.com/produit/emerg... _________________________________________________________________________ ✅ BLOG, ET SITES 👇🏽 ➡️ Blog: https://www.blog-soulinamind.fr ➡️ Web site : https://www.soulinamind.com _________________________________________________________________________ ✅ AUTRES RESEAUX 👇🏽 ➡️ Abonnez-vous à la chaine YT : http://bit.ly/2DAmD6t ➡️ Telegram le canal sans censure : https://t.me/mikadenissot ➡️ Facebook : https://www.facebook.com/soulinamind ➡️ Instagram : https://www.instagram.com/mika_deniss... ➡️ Twitter : http://bit.ly/2EcWZFP _________________________________________________________________________ 👀 A PROPOS DE MIKA👇🏽 ➡️ https://noe-soulinamind.com/mika-fr/ A plus tard dans la vie, Mika #maturitéémotionnelle #transitionsystémique #déeploiementdame

jeudi 19 avril 2018

Alexandre Boisson, ex-garde du corps, s'inquiète de la sécurité des français d'une façon qui devrait inspirer toutes les personnes au service de l'ORDRE

L'énergie : le noeud du problème

Allons à l'essentiel : 
"Les S400 Russes défoncent tout. Là ou ils sont installés, plus aucun avion de l'otan ne passe"


Merci  pour ce discours réaliste et... humaniste.

Tant que nos pc fonctionnent, à diffuser sans modération.




https://sosmaires.org/

jeudi 4 janvier 2018

Ce belge a tout quitté pour créer un Monde Nouveau : « là où tout est possible » / This Belgian left everything to create a New World: "where everything is possible"

https://mrmondialisation.org/ce-belge-a-tout-quitte-pour-creer-un-monde-nouveau/


(Activer les sous-titres pour l'intervention en espagnol à la fin de la vidéo.)



1 janvier 2018

Et il l’a vraiment fait ! C’est l’histoire pas si ordinaire d’un utopiste assumé, un jeune Belge qui n’a pas froid aux yeux et son idée folle : créer un nouveau monde ! un petit lopin de terre où l’Humain et la nature vivent en équilibre, avec le rêve de devenir auto-suffisant mais connecté. Plusieurs années après, il est fier de nous présenter son Monde Nouveau en Colombie. Rencontre avec Philippe Bekaert.


Philippe Bekaert vient juste d’avoir 30 ans. Malgré “la folie de la jeunesse”, comme il dit, il prouve surtout qu’il a de l’aplomb et une solide maturité pour avoir créé ce petit paradis unique au monde ! Ex-jardinier indépendant à Bruxelles, Philippe était fatigué de « bosser » 14h par jour sans autre but que de travailler. Papa flamand, maman française, il a grandi à Courtrai et a fait ses études d’économie à Lille en français. C’est là qu’a germé l’envie d’un autre modèle plus respectueux de la nature et des communautés locales. Alors, pour donner plus de sens à sa vie, il est parti à l’âge de 27 ans et il ne savait absolument pas où il allait s’installer. Un choix audacieux… Aujourd’hui, après des années de travail pour tout reconstruire, il peut nous dire “Bienvenue à Mundo Nuevo, là où tout est possible”.

Situé dans la Sierra Nevada de Santa Marta (au nord de la Colombie), juste au-dessus de Minca, Mundo Nuevo (du nom de cette vallée) est une ferme biologique et une auberge, dédiées à la durabilité et à l’éducation à travers la préservation des ressources naturelles de la terre. Projets de permaculture, de reforestation, de réserve naturelle, préservation de l’eau des montagnes, apiculture, recyclage très poussé, tout ce petit monde est animé par la nécessité d’une vie durable et la volonté d’avoir un impact positif sur son environnement. Le rêve ? Atteindre l’auto-suffisance tout en assurant l’emploi à long terme d’ici peu. Un rêve qui tient largement la route.

Philippe nous accueille les pieds nus, connecté à la terre, avec sa longue barbe. Il a d’ailleurs fait le pari de se raser la barbe uniquement le jour où Mundo Nuevo serait auto-suffisant. En attendant, il vit dans sa petite cabane en bois construite il y a deux ans avec des matériaux de récupération et du bois offert par la forêt, tel Robinson Crusoé : “Le changement vient de soi-même. Tout le monde doit participer au changement. On n’a plus le temps d’attendre. Il est urgent de bouger. L’économie, comme on l’envisage, ne prend pas en compte le bien-être de la communauté et le respect de la nature. Ici, on essaie d’avoir un équilibre au niveau du respect de la communauté et de la nature. Notre système ne peut pas perdurer comme cela, comme le modèle économique actuel.” nous confie-t-il.

En accueillant des voyageurs dans son “hostel” ultra-minimaliste, Mundo Nuevo se donne les moyens de concrétiser ses idées ainsi que l’emploi de 18 locaux à temps plein. C’est le noyau de son activité permettant de structurer l’ensemble de son monde. Le reste des bonnes énergies vient des nombreux volontaires qui décident de venir passer un peu de temps et de s’inspirer de cette expérimentation singulière. Tous les jours, 25 personnes s’activent dans la propriété et vivent en communauté : “nous voulons faire de Mundo Nuevo un think-tank, un incubateur, un lieu d’exposition de la vie durable!”. La ferme accueille et encadre de jeunes porteurs de projets à caractère « positifs » comme Katrina, américaine et son projet de savon naturel “sierra sana” ! Mundo Nuevo est devenu un petit laboratoire pour un monde nouveau et auto-suffisant.

Les 4 grands principes de Mundo Nuevo sont l’eau, l’alimentation, la stabilité économique et l’énergie. Le tout animé par l’éducation, la sensibilisation et la communauté. “Sans eau, il n’y a pas de vie. Mundo Nevo a la chance d’avoir une source d’eau. La stabilité économique nous vient grâce aux voyageurs qui résident ici. L’indépendance énergétique, c’est juste un investissement. Il reste donc l’alimentation et c’est le gros morceau. Notre but final pour une alimentation durable est de cultiver et produire tout ce que l’on consomme, excepté le sel ! Avec un modèle de permaculture pour la production de tous les fruits, légumes, herbes aromatiques et épices, graines, huile d’avocat, plantes médicinales, noix, champignons, oeufs, etc…” Côté cuisine, c’est nourriture végétarienne pour tout le monde !

L’objectif est titanesque mais pas impossible sur ce flanc de montagne de 49 hectares, étendu entre 550m et 1150m d’altitude et traversé par 2 petits cours d’eau. Une situation qui offre une large période de récolte sur 3 espaces de potager et plusieurs microclimats. Sans pour autant transformer la montagne en zone de culture, Mundo Nuevo travaille aussi pour préserver les parties sauvages de son environnement, protéger les pentes dégradées par l’érosion et améliorer le rendement de la plantation de café et du magnifique verger donnant des avocats, des papayes, des citrons, des mangues, des fruits de la passion, des goyaves, des mandarines, de la canne à sucre,…

La Culebrera, un des 3 jardins de la zone est méticuleusement entretenu par Léandro, Belge de 27 ans qui a étudié l’agronomie à Gembloux. Il travaille aussi selon les principes de la permaculture et l’aide des abeilles de ses ruches. Il vit là en solitaire, à quelque centaines de mètres en aval de la ferme principale. Mais aussi, avec l’aide régulière de l’équipe et des volontaires. « On vit vraiment avec les cycles du soleil et de la lune ici, je n’ai pas besoin d’électricité. C’est agréable de vivre avec peu, tu te rends compte au final que tu peux trouver ton bonheur dans des choses vraiment très simples. Quand tu le vis, tu l’intègres profondément, c’est un rêve que j’ai depuis tout petit, je suis heureux de le réaliser ! J’ai terminé mes études d’ingénieur pour me retrouver en plein milieu de la jungle avec tout ce dont j’ai besoin. On est dans un moment du développement humain qui est clé, on prend de plus en plus de vitesse dans notre société, c’est maintenant qu’il faut faire des choix judicieux car on a déjà été un peu trop loin dans le processus de dégradation de l’environnement. »

Mundo Nuevo est une communauté dynamique et inspirante où se côtoient des individus plein d’optimisme et de réalisme dans l’avenir. Il a aujourd’hui une organisation sociocratique dans laquelle chaque membre a voix au chapitre et a des responsabilités différentes mais une valeur et une rémunération égalitaire. Chaque semaine, après le repas du soir, ils se rassemblent pour débattre des grands projets et prendre des décisions ensemble. Philippe, même s’il restera toujours à la base de ce projet, a arrêté d’être le “chef” pour devenir un membre de la communauté à part entière.

Et cette belle équation ne serait pas parfaite si elle n’intégrait pas les gardiens de cette montagne : la communauté des indiens Wiwas. Ils ont bâti ensemble le projet du village indigène, Awindua. Un petit village traditionnel, à côté de la ferme, dans lequel la communauté vit et tente de promouvoir sa culture menacée et les traditions de ces familles : la production artisanale et organique de panela et de sacs traditionnels. Ici, la présence des différentes communautés ne pose de problème à personne. Nous sommes accueillis sur place par deux indiens tout habillés de blanc : Luntana Gil Alberto, 21 ans, devenu un ami de Philippe Bekaert, et son grand oncle, Jacinto Gil Daza, 64 ans et Mamo (guide spirituel, sage de la communauté). “On fait partie d’un même monde. On est sur la même planète, donc, collaborons ensemble”, explique Luntana. “J’ai énormément appris au contact des Occidentaux.”

Le sage prend alors la parole en Damana, la langue indigène des Wiwas. “Il faut prendre soin de la terre, de la Pachamama, de la terre mère, de la mère nature. Arrêter de gaspiller les minerais, de polluer le fleuve,… Être plus respectueux de la terre. Arrêter de détruire les éléments naturels.” On comprend rapidement pourquoi le projet de Philippe Bekaert a parfaitement trouvé sa place dans la région.

Quand on rayonne, forcément on inspire son entourage. Valérie, la mère de Philippe, la cinquantaine, va également venir s’installer bientôt dans ce petit coin de paradis. Dernier élément symbolique, et pas des moindres, l’endroit était utilisé dans le passé par les guérilleros et les paramilitaires pour leurs activités. Un lieu de guerre donc, que Philippe a transformé en un endroit de paix, de partage et de communion. On souhaitera également au reste du monde à renaître de ses cendres pour trouver un chemin beaucoup plus équilibré et sage.

lundi 2 octobre 2017

Réformes ou révolution : refaire le monde autour d’un verre / Reformations or revolution: change the world around a glass




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Le 21 septembre 2017, le MOC (Mouvement ouvrier chrétien) organisait à Bruxelles un débat posant la question des processus capables de « changer le système ». Autour de la table, trois intervenants pour chacun une position distincte : Carlos Crespo[1] défendait la position dite « réformiste ». Selon lui[2], c’est dans le cadre du système actuel que peut se construire le socle d’un système plus juste lui succédant. Alain Adriaens[3] soutenait quant à lui une position « autonomiste » voulant qu’à travers des initiatives locales et des effets de contagion le changement de système se réaliserait par la base. Enfin, Ugo Palheta[4] soutenait un argument « révolutionnaire », insistant sur le fait que l’antagonisme des intérêts entre classes dominantes et classes dominées n’était pas soluble dans une évolution « au pas à pas ». Le dialogue qui suit est une fiction inspirée de ce débat. Il reprend le cheminement des différentes interventions.


« Les derniers rayons du soleil, rasants, soulignent une échancrure entre deux immeubles à appartements. Sur la terrasse du Moeder Lambic, après un court silence d’apaisement, la femme porte un verre à ses lèvres. Tout en souriant au spectacle de la lumière passant au travers de sa Delta, elle lui dit :
Elle : Toi, tu crois qu’on peut changer le système avec des lois ?
Lui : Oui, c’est certain. Regarde, après la guerre, il y a eu les Trente glorieuses. Meilleur niveau de vie, de l’emploi, l’idéal…
Elle : Peut-être. Mais, en même temps, les patrons avaient surtout peur du communisme et il fallait vite qu’on oublie les revendications du Conseil National de la Résistance. C’est pour ça qu’ils ont lâché du lest et accepté tant de concessions.
Lui : Pas faux. Je pense à ça : en plus, il fallait tout reconstruire. Parfait pour avoir de la croissance.
Elle : Voilà. C’est pour ça que je ne suis pas convaincue par l’idée que changer les lois permettra de changer le système.
Lui : Pourtant, c’est la seule solution. Soyons honnête, tu vois les Belges se lancer dans une insurrection et partir à l’assaut du Parlement ?
Elle : Ce serait drôle.
Lui : Peut-être, oui. Mais ça n’arrivera pas. Puis bon, il faut regarder l’Histoire, les révolutions n’ont jamais apporté qu’un changement de maître, pas un changement de système.
Elle : Tu vas un peu vite, là. Je n’ai pas envie d’entrer dans un cours d’Histoire mais c’est un peu facile de dire ça. Je te rappelle qu’il y avait 17 armées étrangères plus l’aristocratie russe pour écraser la Révolution de 1917.
Lui : Et tu vas aussi défendre Staline et Mao ?
Elle : …ou Allende et Chavez ! C’est une fausse question, tu le sais. Il y a des contextes particuliers et des rapports de forces particuliers. Le système tel qu’il est aujourd’hui produit de la misère, énormément de violences directes et indirectes, un désastre environnemental…
Lui : Non mais je sais. Je parle juste de la méthode à employer.
Elle : D’accord. Partons de l’idée qu’on peut changer le système en changeant les lois. Tu fais comment pour que les élites au pouvoir proposent des lois qui vont contre leurs intérêts ? Tu crois pas que le rapport de force est clairement en défaveur des plus faibles ?
Lui : Si, c’est sûr. Mais ce n’est pas impossible. Après tout, Tsipras est arrivé au pouvoir, Mélenchon a failli y arriver. Et tu parlais d’Allende qui a réussi aussi.
Elle : Mouais. Tu fais semblant d’oublier que Tsipras s’est complètement trahi, Mélenchon n’est pas Président et Allende a fini suicidé pour ne pas être assassiné.
Lui : De toute façon, il y a un rejet émotionnel du communisme. Demande aux gens dans la rue.
Elle : Je ne dis pas le contraire. À vrai dire, je ne sais même pas si c’est le communisme la solution, je n’en sais rien. Et ça ne répond pas à la question de savoir comment on peut faire pour y arriver, pour changer le système. Parce que bon, tes changements par les lois, c’est mignon, mais c’est un vrai bouclier percé !
Lui : Tu veux dire quoi ?
Elle : Bah, c’est simple. Avant, les réformistes se battaient pour engranger des acquis sociaux : vacances payées, des journées plus courtes, des meilleurs salaires, etc. Puis après, ils se sont battus pour conserver ces droits. Aujourd’hui, on a le choix : soit ils se battent pour limiter la casse, soit ils se battent carrément pour casser encore plus. Comme Di Rupo et l’exclusion du chômage.
Lui : C’est vrai. Mais je n’ai pas dit non plus que le réformisme d’aujourd’hui se battait adéquatement. Il faudrait un réformisme offensif.
Elle : Et concrètement, ça veut dire quoi ?
Lui : Eh bien, de vraies revendications quoi…
Elle : Du genre des mouvements de masse comme il y a eu contre la Loi travail en France l’an passé ?
Lui : Oui, par exemple.
Elle : Ça a été efficace, tu ne trouves pas ? Des millions de gens dans les rues et le gouvernement qui s’en fiche complètement. Aujourd’hui, c’est même encore pire. Ton réformisme « offensif », s’il est vraiment offensif, il va se heurter directement – physiquement – aux intérêts des puissants.
Lui : Ce qui est peut-être la solution !
Elle : Peut-être, mais surtout, ça n’a plus rien à voir avec du réformisme ! Ça devient une logique insurrectionnelle !
Lui : Mm. Et comme on se le disait, personne n’est prêt à ça aujourd’hui. Rien que le fait que les gens ne se rendent pas compte que leur monde pourrait être meilleur. Je veux dire : même les plus précaires ont les mêmes désirs, la même façon de penser que la culture bourgeoise.
Elle : Le syndrome du larbin ! Tu connais cette vidéo ?
Lui : Oui, c’est exactement ça. C’est Gramsci aussi qui expliquait comment la culture des élites était aussi devenue celle du peuple paradoxalement.
Elle : Sans compter le rôle de l’école qui a repris le flambeau du rôle de l’Église, pour qu’on reste bien dans les clous… J’ai relu récemment le petit texte d’Althusser sur les appareils idéologiques d’État. Il explique ça très bien.
Lui : Avec des désirs de consommation qui ne leur appartiennent pas, ceux qui devraient être le plus proche de l’insurrection en sont super éloignés en fait. Le projet de rupture, dans ce cas, me semble impossible. Par contre, tu vois, les gens sont prêts à des initiatives locales. Je pense que les choses peuvent changer en partant du plus petit. Je veux dire, un potager, c’est déjà ça en moins pour Monsanto !
Elle : Ah, je savais que tu allais venir avec ça ! Toi aussi, tu vas te lancer dans une admiration sans borne pour le film « Demain » ?
Lui : Ne te moque pas. Tu ne peux pas nier l’espoir que ça a apporté chez les gens…
Elle : L’espoir que ça va, tout ira bien, il y aura des solutions et on peut continuer comme si de rien n’était ?
Lui : Tu caricatures et tu le sais. Puis, au sein des mouvements de la Transition, tout le monde ne pense pas pareil. Et contrairement aux « révolutionnaires marxistes », eux au moins ont compris que la logique du travaillisme, du productivisme, a atteint ses limites. Pour les hommes mais aussi pour l’environnement.
Elle : C’est pas faux. Mais là c’est toi qui caricatures. Dans les mouvements révolutionnaires, cette prise de conscience existe aussi. Je te rappelle d’ailleurs que Marx ne voulait pas qu’on « applique » ses théories aveuglément. Il disait qu’il fallait toujours une analyse concrète de la situation concrète. Autrement dit, si le contexte change, il faut changer de perspective. Pour moi, c’est ce qui arrive avec l’environnement.
Lui : Si tu le dis. N’empêche que la Transition, elle, a l’avantage de prendre les choses intelligemment et modestement. D’abord parce que donner de l’espoir permet de « décoloniser les imaginaires » comme dirait Latouche.
Elle : Ton name-dropping ne m’impressionne pas !
Lui : Eh, mais c’est pas le but ! Je t’explique : pour l’instant, on l’a dit plus tôt, il y a trop de gens convaincus qu’ils ont besoin de leur écran large home cinéma, leur dernier IPhone, partir en vacances au bout du monde sans penser à l’empreinte environnementale, etc.
Elle : Oui, et alors ?
Lui : Alors ? Eh bien, avec les initiatives locales, ils reprennent conscience du plaisir de connaître son voisin, du plaisir d’ouvrir son lave-vaisselle et de pouvoir le réparer…
Elle : Du plaisir de réparer son lave-vaisselle ? Tu rigoles, là j’espère ? Chouette, vive l’obsolescence programmée que je puisse réparer mon lave-vaisselle et mes cartouches d’encre d’imprimante !
Lui : Bon, ok, mauvais exemple. Mais tu as compris le principe : dans l’idée de la Transition, il y a cette volonté de se réapproprier ses outils. Et à force de se réapproprier ses outils, son agriculture, sa bière, là, comme celle que tu as presque terminée, eh bien, on change le monde.
Elle : Ça paraît si simple. Tellement simple que c’est n’importe quoi. Tu dis ça pour le local, ok, j’entends, mais pendant ce temps-là Monsanto et les autres font du lobbying et les lois européennes sont de pire en pire. En faisant semblant qu’il n’y a pas de rapport de force, pas de luttes, ton mouvement de la transition ne lutte effectivement pas et les multinationales, ça doit les faire bien rire.
Lui : C’est seulement vrai pour une partie du mouvement. Les moins politisés, là tu as raison. Les autres – et ce ne sont pas que des bobos – sont conscients qu’il faut agir localement mais aussi au niveau des structures. Mais qu’agir sur les structures sans que l’imaginaire des gens n’ait changé, c’est aussi inutile que le contraire !
Elle : Tu marques un point. Je n’ai d’ailleurs pas dit que la logique insurrectionnelle était incompatible avec un changement d’imaginaire, ceci dit. Mais je me demande quand même comment ces tenants de la Transition envisagent de modifier les structures ?
Lui : En étant plus offensif. Directement sur les lieux de pouvoir. Par exemple là où les lobbies agissent, comme à Bruxelles.
Elle : Donc, c’est exactement comme pour le caractère supposément « offensif » du réformisme dont on parlait tout à l’heure… Finalement tu préconises une insurrection, au bon moment !
Lui : Oui. Tu as peut-être raison. Mais moi je cherche des solutions. Jusqu’ici, tu n’as fait que détruire un à un tout ce que je proposais. Tu crois en quoi, toi ? Le Grand Soir ? On fout le feu au parlement, on guillotine les membres du gouvernement, on coupe toute relation internationale et on s’enferme pour créer une bombe atomique, façon Corée du Nord ?
Elle : Dis donc, si tu m’accusais de te caricaturer, tu fais fort là…
Lui : Non mais c’est exprès. Ce que tu as à dire là-dessus m’intéresse, vraiment.
Elle : Écoute, pour commencer, je voudrais dire que je pense que tu as raison.
Lui : C’est-à-dire ?
Elle : Le timing n’est pas bon pour une véritable insurrection. En fait, comme le disait Daniel Bensaïd, la révolution devient de plus en plus nécessaire mais de moins en moins possible. Contrairement à la sortie de la guerre 40-45.
Lui : Et pourquoi ?
Elle : À la sortie de la guerre, l’URSS était très forte. Son pouvoir d’attraction aussi. Du coup, une révolution semblait possible. Mais, en même temps, comme on se le disait avant, la reconstruction avait de telles promesses de croissance que la révolution ne paraissait pas vraiment nécessaire.
Lui : D’accord, mais aujourd’hui, les peuples sont tellement dans la merde qu’ils pourraient très bien se révolter, non ?
Elle : Effectivement, de ce point de vue, la révolution est ultra-nécessaire. Les inégalités nationales et internationales sont monstrueuses ! Tu sais que rien qu’en Belgique francophone, il y a 10% d’illettrisme ? Le pouvoir politique et économique appartient aux mêmes personnes et l’environnement s’en prend plein la gueule.
Lui : Et donc ? Justement, c’est un contexte propice !
Elle : Ça devrait l’être mais ça ne l’est pas. Le pouvoir des classes dominantes semble illimité. On parlait de la loi Travail tout à l’heure… La surveillance est généralisée, les actionnaires surpuissants et on continue à gober toute l’idéologie capitaliste par perfusion télévisuelle, à coup de téléréalités et de TPMP. Dans ce contexte, vas-y pour lancer une insurrection à froid !
Lui : Oui, c’est ce que je disais aussi tout à l’heure.
Elle : Pourtant, il y en a eu des révolutions ! Même récemment. Le Printemps arabe, par exemple.
Lui : Oui, enfin, c’est toi qui me disais l’autre fois que c’était aussi, voire surtout, des changements de régimes organisés de l’extérieur et qu’on s’en rend bien compte en suivant les structures de financements.
Elle : Ok, prenons l’exemple de la révolution cubaine si tu veux. Ou du chavisme. Une révolution n’est en soi pas impossible du tout. Et le plus fou, c’est qu’historiquement ce ne sont pas les pays les plus pauvres qui ont connu des révolutions. Qui plus est, les forces motrices des révolutions, là non plus, ne sont pas les plus pauvres.
Lui : Et c’est censé être une bonne nouvelle ?
Elle : D’une certaine façon, oui. La révolution peut redevenir une solution désirable. Regarde en Allemagne, l’explosion de la précarité avec des jobs sous-payés. Et il est clair que les démocraties parlementaires sont en déclin. Avant, les couches populaires votaient autant que les autres, mais là elles ont compris et s’abstiennent !
Lui : Compris quoi ?
Elle : Qu’on se moquait d’elles ! Que les « représentants » ne représentent qu’eux-mêmes ! C’est-à-dire essentiellement des juristes et des médecins ! Sociologiquement parlant, il n’y a rien de plus homogène qu’un hémicycle ! Les classes populaires l’ont compris et, soit elles ne votent plus, soit elles votent pour des partis non-traditionnels.
Lui : Comme l’extrême-droite. Super !
Elle : Non, pas super. Mais les mouvements de fond prennent du temps, malgré tout. Soit ils seront déçus de l’extrême-droite – parce qu’ils ne se rendent pas compte que la première caractéristique de ces partis est d’être…à droite ! Donc de renforcer une politique favorable aux classes dominantes, comme l’ont fait en leur temps Hitler et Mussolini. Soit ils auront compris que s’ils veulent que les choses changent, ce ne sera pas par la voie du vote.
Lui : L’idée de révolution est donc très actuelle, c’est ça que tu veux dire ?
Elle : Oui, mais l’actualité ne veut pas dire l’imminence. C’est pour ça que le combat « réformiste » est important : pour regagner des droits, donner du courage et de l’espoir, montrer que la solidarité paie. Mais ça peut aller vite aussi, le capitalisme en est arrivé au point où la classe possédante ne peut plus accepter aucune concession.
Lui : D’accord, je vois où tu veux en venir. Et, concrètement, c’est quoi la direction ? D’abord la prise de conscience, non ?
Elle : Oui, certainement. Sans ça, sans la connaissance et la compréhension du monde qui nous entoure, je suis sûre qu’on va droit dans le mur. Mais il faut agir en même temps. C’est en agissant que la conscience s’aiguise. Et s’organiser aussi. C’est comme qu’on profite des bons « timing ».
Lui : Ma bière est plate, la tienne est vide. On en reprend une ? Le soleil s’est couché maintenant.
Elle : Oui, faisons comme lui, changeons de sujet ! »

Notes:
[1] Président du MRAX (mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie)
[2] …mais surtout selon les termes du débat voulant que les positions soient distinctes
[3] Membre du mouvement politique des Objecteurs de Croissance
[4] Maître de conférences en sciences de l’éducation à l’Université Lille III