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lundi 27 mars 2017

Les derniers sont les premiers / The lasts will be the firsts

27 Mars 2017 , Rédigé par Observatus geopoliticusPublié dans #Russie
Non, chers lecteurs, ce titre ne vous invite pas à une exégèse biblique. Vous l'avez deviné, il se rapporte simplement à la propagande chaque jour plus grotesque de la presstituée qui vise à faire croire que ce qui est blanc est noir et que s'il pleut, il fait beau. Les (petites) manifestations d'hier en Russie allaient évidemment attirer les médias occidentaux comme des mouches et nous avons effectivement assisté à un festival.
Dans la course au ridicule que se livrent l'imMonde et le Fig à rot, le second l'a pour une fois emporté haut la main grâce à son inénarrable correspondant à Moscou, le bien-nommé Pierre (poisson d') Avril. Ca commence dès le titre : "Navalny condamné après les manifestations monstres en Russie". Malheureusement pour lui et à son corps défendant, le journalope est tout de même obligé de donner un chiffre - 8 000 manifestants à Moscou. Vous avez bien lu : huit mille. Diablement monstrueux en effet pour une ville de 15 millions d'habitants...
Remarquez, d'autres ont fait encore plus fort. The Reagan Battalion, une publication en ligne du genre tabloïd néo-conservateur, parle sans rire de "millions de manifestants contre le régime dictatorial de Poutine". On le voit, il aurait au moins fallu la Sibérie entière pour tous les accueillir :
Dès lors, le toujours excellent Russia Insider a beau jeu de moquer l'invraisemblable hypocrisie ambiante, en dressant notamment le parallèle avec l'énorme regroupement au Yémen le même jour pour protester contre la guerre saoudienne. Pour Associated Press, l'une des trois agences qui fournissent quasi exclusivement la MSN, ils ne sont que quelques milliers :

Vous me direz, c'est toujours mieux que la presse française saoudisée qui, ne s'embarrassant visiblement plus de complications, n'en parle même pas. Dans le fabuleux (au sens premier du terme) monde des salles de rédaction, Saint-Matthieu est revenu : les premiers sont les derniers, les derniers sont les premiers.
Un dernier mot sur Navalny. On a vu avec le putsch néo-nazi du Maïdan que le système impérial et son bras médiatique, qui n'ont pas de mots assez durs pour fustiger les "racistes", "fascistes" et autres "antisémites" quand ça les arrange (si possible contre les partis anti-système qui montent partout en Occident), peuvent soudain devenir bien silencieux face aux vrais. Navalny est un cas d'école. Souvent épinglé pour des propos tangents, cet antisémite notoire parle régulièrement de "désinfection nécessaire" visant à "éliminer les cafards". Quant l'heure n'est pas au Poutine-bashing, nos médias vont jusqu'à l'admettre (iciici ou ici).
Mais que vienne un événement susceptible de mettre en difficulté le maître honni du Kremlin et c'est l'amnésie volontaire dans un grand élan de schizophrénie propagandiste ; on oublie tout, Navalny devient un pauvre petit opposant emprisonné par l'ogre de Moscou, un combattant de la liberté victime de l'oppression. Les néo-cons, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît...

source : http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2017/03/les-derniers-sont-les-premiers.html

samedi 7 novembre 2015

Russie - Chine - USA : l'escalade ? / Russia - China - the USA: the escalation ?

L'escalade ?

7 Novembre 2015 , Rédigé par Observatus geopoliticuse
source : http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2015/11/moyen-orient-l-escalade.html
L'escalade ?
L'on parle moins de la Syrie depuis quelques jours. Il faut pourtant se méfier de l'eau qui dort... Deux nouvelles, passées à peu près inaperçues, sont potentiellement explosives et susceptibles de provoquer une dangereuse escalade moyen-orientale. Nous n'avons jamais sur ce blog joué la carte du sensationnalisme, qui cadre mal avec l'analyse géopolitique. Pourtant, ce qui est en train de se passer donne des signaux peu rassurants.
La bande saoudo-turco-américaine a décidé d'augmenter les envois d'armement à destination des terroristes "modérés" syriens. Nous nous demandions il y a trois semaines à quoi jouaient les Etats-Unis. Réponse : au pompier-pyromane. Que faisait donc Kerry à Vienne il y a quelques jours ? Plus grave : il est maintenant question de fournir à des "rebelles sélectionnés" (LOL) des armes anti-aériennes, évidemment dirigées contre les avions russes. Quand on sait que les quelques groupes rebelles modérés qui restent encore en Syrie se font piquer leur armement par Al Qaeda ou l'EI, quand ils ne passent carrément pas avec armes et bagages dans les groupes islamistes, cela n'augure rien de bon...
Réponse du berger à la bergère ? Un avion russe a défié l'interdiction de survol du Yémen décrétée par la coalition saoudienne pour se poser sur l'aéroport de Sanaa, la capitale aux mains des rebelles chiites houthis. Officiellement, il est chargé d'aide humanitaire, mais on a vu dans le Donbass et en Syrie ce que peut être l'aide humanitaire russe. Quelques missiles anti-aériens - tiens tiens, les mêmes que ceux que Riyad veut donner aux rebelles syriens - sont si vite cachés parmi les caisses de médicaments... Pour chaque avion russe abattu en Syrie, un avion saoudien abattu au Yémen ?
Aucun des deux camps ne veut désormais reculer et chacun est prêt à répondre du tac au tac. A ce petit jeu dangereux, Poutine a plus d'atouts que ses adversaires, pouvant franchir le Rubicon et armer les Kurdes contre les Turcs ou apporter une véritable aide militaire aux Houthis. Mais les derniers développements ne sont guère pour rassurer, que ce soit au Moyen-Orient ou à l'échelle mondiale. Et ce qui se passe en mer de Chine méridionale ne viendra pas le contredire. Aux dernières nouvelles, un sous-marin chinois a suivi pendant des heures un porte-avion US...
Les trois Grands ont passé la vitesse supérieure, les Etats-Unis pour tenter d'enrayer leur déclin, la Russie et la Chine pour l'accélérer. A Washington, la possibilité certes virtuelle d'une troisième guerre mondiale - contre la Russie ou la Chine, ou les deux - n'est d'ailleurs plus tout à fait taboue.