Stratpol
"Il n'existe rien de constant si ce n'est le changement" BOUDDHA; Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots." MARTIN LUTHER-KING; "Veux-tu apprendre à bien vivre, apprends auparavant à bien mourir." CONFUCIUS ; « Nous savons qu’ils mentent, ils savent aussi qu’ils mentent, ils savent que nous savons qu’ils mentent, nous savons aussi qu’ils savent que nous savons, et pourtant ils continuent à mentir ». SOLJENITSYNE
mardi 1 mars 2022
Jour Z+5, la bataille de Mariupol commence
En russe, "sécurité" se dit "bezapasnost" (безопасность) littéralement "sans danger", et cette étymologie révèle au delà de la mentalité slave qu'elle illustre toute la logique de l'histoire dramatique actuelle:
L'Ukraine, cet immense pays à cheval sur les frontières entre Occident et Eurasie doit aux yeux de la Sécurité de la Fédération de Russie être un partenaire, au pire neutre mais EN AUCUN CAS devenir un polygone de tir pour les armes de l'OTAN, et si tel était le cas, elle sera détruite.
Lorsqu'on regarde une carte de la Russie où la majorité de ses grands centres sont concentrées sur son flanc occidental et les capacités opérationnelles des nouvelles armes stratégiques plaçant leurs missiles à moins de 5mn de Moscou, CETTE LOGIQUE RUSSE EST TOUT SIMPLEMENT LÉGITIME.
Il faut bien comprendre que le type de guerre symétrique qui se déroule aujourd'hui en Ukraine n'était pas arrivé depuis la deuxième guerre mondiale (hormis peut-être la longue guerre Irak-Iran mais dans un théâtre d'opérations et une intensité moindres). L'Ukraine est le plus grand pays d'Europe, et dotée d'une armée puissante qui depuis 8 ans est modernisée par l'OTAN pour lui servir d'auxiliaire dans sa stratégie d'encerclement militaire de la Russie.
Les combats sont violents et meurtriers, d'autant plus que l'Etat Major russe a donné la priorité à la vitesse d'exécution de ses opérations au sol, pour désorganiser l'armée ukrainienne assommée par ses frappes de missiles et obtenir la capitulation rapide du pouvoir ukrainien. Cette stratégie est coûteuse aux forces russes et le 27 février, le chef d'Etat Major annonçait la perte d'environ 300 soldats russes et républicains dans les combats en cours.
Une colonne russe détruite à l'entrée de
Kharkov, sur le front Nord des opérations
De son côté la propagande ukrainienne annonce avoir tué 3500 soldats russes sans communiquer depuis 2 jours sur ses propres pertes. Concernant ce sujet des pertes au combat il faudra attendre la fin de la guerre pour connaître leurs nombres exacts, les déclarations actuelles les minimisant ou les exagérant pour servir la guerre psychologique accompagnant les combats.
Côté population, et malgré la volonté des forces russes de procéder à des "frappes chirurgicales" sur les objectifs militaires, les pertes civiles malheureusement inévitables se comptent désormais par centaines, entre les tués et les blessés, victimes des bombardements ou des combats en zone urbaine qui s'intensifient. Des civils ukrainiens meurent sous des tirs russes mais aussi des ripostes ukrainiennes, et je me garderai bien de relayer toute forme de propagande particulière et manichéiste comme celle des médias occidentaux qui pointent du doigt les soldats russes en oubliant la réalité du combat moderne au milieu des populations et les millions de victimes civiles que leurs guerres "droitdelhommistes" ont provoqué depuis 30 en Serbie, Afghanistan, Irak, Syrie, Yemen, Libye etc... Instrumentaliser des pertes civiles pour servir une doxa propagandiste amorale est tout simplement abject !
Au quatrième jour de l'offensive de Moscou, les forces russes au Nord et au Sud, et les forces républicaines dans le Donbass continuent leur progressions malgré les résistances ukrainiennes rencontrées qui se replient soit dans des bastions urbains comme Kharkov et Mariupol et Kiev où ils espèrent qu'une contre offensive viendra briser leur encerclement prochain, soit vers le Dniepr pour y maintenir une ligne de front homogène en appui sur le fleuve.
Situation générale
Hier une première rencontre entre ukrainiens et russes a eu lieu à Gomel, une ville bélarusse proche de la région de Tchernobyl au Nord de Kiev. Au cours de cette réunion les parties ont présenté leurs premières exigences, les plaçant au delà des limites acceptables pour la partie adverse :
- Kiev demande le retrait immédiat des troupes russes d'Ukraine et du Donbass
- Moscou demande la reconnaissance de la Crimée et l'Ukraine démilitarisée et neutre
Il s'agit ici comme dans toute phase initiale de négociations de faire monter les enchères pour pouvoir ensuite négocier en position de force. Cependant je doute fort que les USA acceptent que l'Ukraine renonce à l'OTAN l'Ukraine accepte de reconnaitre la Crimée russe. Kiev va probablement chercher à négocier des trêves pour tenter de réorganiser ses forces de défense. De son côté la Russie, avant de négocier va d'abord chercher dans ses opérations militaires à consolider sa position de force et achever avec leurs milices la libération des territoires des républiques du Donbass occupés par Kiev.
Sur le terrain, les opérations militaires russes poursuivent leur progression, en Ukraine vers le Dniepr, Odessa et Kiev, et dans le Donbass vers des jonctions avec les forces républicaines de Donetsk et Lugansk engagées dans la libération de leurs territoires avec un important appui feu russe. Si des poches de résistance ukrainiennes subsistent à Kherson (au Sud) et Kharkov (au Nord), les unités russes ont déjà pénétré dans ces villes et procèdent à leur sécurisation progressive.
Sur cette carte les lignes de front en pointillés représentent les opérations en cours |
Les armes antichars de l'OTAN come le NLAW britannique se révèlent très efficaces dans un combat en zone urbaine, surtout face à une armée russe qui refuse d'appliquer des frappes de saturation pour préserver au maximum la vie des civils. Malheureusement, plusieurs véhicules russes ont été détruits lors des approches des villes comme Kharkov ou Tchernigov par exemple.
L'Etat Major russe continue de déployer sur le front ukrainien le 2ème échelon de ses opérations militaires. Une colonne de plus de 60 km de long a été aperçue de déplaçant vers Kiev avec des centaines de véhicules blindés, des unités d'infanterie et d'artillerie.
Parmi ce 2ème échelon figurent les bataillons
de la Garde de Kadyrov, venus de Tchétchénie.
Sur le front Nord
Sur le front Nord, en plus de poursuivre leur avancée vers Kiev (voir § ci après), les forces russes ont engagé des frappes encore plus puissantes sur les défenses ukrainiennes de Kharkov qui offre toujours une résistance à leurs opérations militaires au Nord du Donbass.
Tandis que les combats au sol sont engagés dans les banlieues Nord de la ville, les artilleurs et aviateurs russes poursuivent leur destruction des moyens et infrastructures de défense de la cité devenue bastion:
Une puissante explosion à la base aérienne de
l'armée de l'air ukrainienne près de Chuguev
l'armée de l'air ukrainienne près de Chuguev
Sur les abords de la ville les forces d'appui feu russes
ont engagé de puissantes campagnes de bombardement
des postions défensives ukrainiennes tenant la ville.
Sur le front Sud
Les forces russes sécurisent la tête de pont de Kherson à l'Ouest de la Crimée en direction d'Odessa, enge des opérations offensives vers Zaporodje et surtout mène à l'Est de la péninsule une avancée vers Mariupol qu'elles verrouillent dans l'après midi en réalisant une jonction avec les forces républicaines qui viennent de la région de Novoazovsk et Volnovakha
Tirs de lance roquettes multiples russes
de 122mm "Grad " sur des positions
ukrainiennes dans le secteur de Kherson.
Un Iskander russe frappant l'aérodrome
militaire de Zaporodje à l'Est du Donbass
Sur le front de Kiev
A l'Est du Front Nord, les forces russes foncent vers le Dniepr en laissant assiégées les villes où se sot retranchées les forces ukrainiennes espérant un miracle de l'OTAN.
A l'Ouest, l'encerclement de Kiev se poursuit avec des premiers combats dans ses périphéries Nord et la poursuite des frappes aériennes et de l'artillerie russe détruisant les infrastructures militaires et logistiques.
Bombardement d'un port fluvial près de Kiev
Bombardement de nuit sur les périphéries de Kiev
Chars ukrainiens se dirigeant vers l'aéroport
Les troupes russes s'approchent de Kiev depuis
3 directions à la fois: à l'Ouest par Gostomelskoe,
au Nord par Vyshgorodskoe et à l'Est par Brovarskoe.
Il est nécessaire de bien comprendre que les forces russes, en refusant de pratiquer des frappes préventives meurtrières sur les abords habités des localités, prennent des risques énormes, dans des tissus urbains où il est quasi impossible de détecter un ennemi embusqué avant qu'il ne tire.
A Bucha, une colonne russe en approche tombée dans une embuscade
Sur le front du Donbass
Au milieu de la journée du 28 février l'artillerie
ukrainienne a encore tiré sur le centre de Donetsk:
1 civil tué, et 2 autres grièvement blessés.
Et le lendemain 1er mars, un nouveau bombardement
ukrainien dans le centre de Donetsk tue 2 autres civils
sur le Rond Point du Mineur, loin de toute cible militaire,
Au cours de cette seule journée du 1er mars, sous les tirs de l'artillerie ukrainienne, 16 civils ont été blessés à Gorlovka, et à Donetsk, 2 ont été tués dans des tirs frappantle centre ville de la cité et 1 autre dans le bombardement d'un village
La bataille de Mariupol commence !
Sur le front militaire Sud, les forces ukrainiennes reculent progressivement devant la poussée offensive des milices républicaines appuyées par les forces russes.
Au moment où j'écris cet article, les combats ont commencé dans Volnovakha, cette ville qui est le centre de la ligne de front entre Donetsk et Mariupol et surtout un centre ferroviaire militaire par où transitent logistique et renforts. Sa prise sonnera le glas du front jusqu'à Marinka près de Donetsk.
Plus au Sud, le grand port de Mariupol, 2ème ville industrielle du Donbass vient de voir les forces russes et républicaines faire leur jonction devant ses lignes de défense. La bataille pour cette grande ville où sont toujours des dizaines de milliers de personnes risque d'être une opération très délicate si les bataillons nationalistes qui y sont retranchés décident d'aller jusqu'au bout de leur fanatisme.
En 3 jours, les milices de la République Populaire de Donetsk à l'Est et les forces russes à l'Ouest ont libéré 32 localités et villages ! : Pavlopol, Pishchevik, Viktorovka, Bogdanovka, Novognatovka, Nikolaevka, Rybinsk, Trudovskoye , Vasilyevka, Prokhorovka, Starognatovka, Svobodnoye, Donskoye, Anadol, Andreevka , Granit, Gnutovo, Bugas, Staromaryevka, Mirnoye, Kamenka, Novoselovka, Novoselovka Second, Kremenevka, Fedorovka, Zamozhnoe, Shirokino, Talakovka, Sartana, Berdiansk, Primorskoe, Orlovskoe, forcant les troupes ukrainiennes à se replier soit vers Mariupol, soit vers Zaporodje sur le Dniepr.
Un des derniers drones d'attaque
ukrainien Bayraktar est intercepté
par un missile de la défense antiaérienne
russe en protection des opérations au
sol menées par les milices républicaines.
Alors que les forces républicaines avaient proposé d'organiser un corridor humanitaire pour permettre l'acheminement de médicaments et permettre le départ des civils, les unités nationalistes ont commencé à refouler ces derniers pour les garder en otage dans la ville et les utiliser comme des boucliers humains :
Sur un block post à l'entrée de Mariupol, des
radicaux nationalistes interdisent aux habitants
de quitter la ville avant l'assaut des forces russes
et républicaines qui ne sont plus qu'à quelques km.
Dernière minute :
L'aviation de bombardement russe vient d'être
engagée sur Mariupol quelques heures seulement
après le bouclage de son encerclement par les
forces russes à l'Ouest et républicaines à l'Est.
Erwan Castel
Source :
https://alawata-rebellion.blogspot.com/2022/03/jour-z4.html
Flashback - Le documentaire d'Oliver Stone « Ukraine on Fire », ou comment les États-Unis (et non la Russie) ont détruit l'Ukraine
Le documentaire phare d'Oliver Stone, Ukraine on Fire (l'Ukraine en feu), est enfin disponible en Occident.
L'Ukraine, cette « frontière » entre la Russie et l'Europe dite « civilisée », est à feu et à sang. Depuis des siècles, elle est au cœur d'une lutte acharnée entre certaines puissances qui cherchent à contrôler ce riche territoire et l'accès de la Russie à la Méditerranée.
Le massacre de Maïdan début 2014 a déclenché un soulèvement sanglant qui a débouché sur l'éviction du président Viktor Ianoukovytch, la sécession de la Crimée et sa réintégration au sein de la Russie, et une guerre civile dans l'Est de l'Ukraine.
Les médias occidentaux ont présenté la Russie comme l'instigatrice de ces troubles, et cette dernière a été sanctionnée et unanimement condamnée. Mais la Russie était-elle vraiment responsable de ces événements ?
Ukraine on Fire offre une perspective historique sur les divisions profondes qui affectent la région et qui ont mené à la Révolution orange de 2004, aux soulèvements de 2014 et au renversement brutal du président Ianoukovytch démocratiquement élu.
Présenté par les médias occidentaux comme une « révolution populaire », ce véritable coup d'État a été orchestré et perpétré par des groupes ultranationalistes et par le Département d'État américain.
Le journaliste d'investigation Robert Parry révèle que, dans les années 80, des ONG politiques financées par les États-Unis et des agences de presse ont pris le relais de la CIA, et commencé à promouvoir les desseins géopolitiques des États-Unis à l'étranger.
Oliver Stone, producteur délégué, a eu le privilège de découvrir les dessous de l'affaire en interviewant l'ancien président Ianoukovytch et l'ancien ministre de l'Intérieur Vitaliy Zakharchenko, qui lui ont expliqué que l'ambassadeur des États-Unis et différentes factions à Washington avaient activement conspiré pour provoquer un changement de régime en Ukraine.
En outre, dans son premier entretien avec Vladimir Poutine, Stone a interrogé le président russe sur l'importance de la Crimée, sur l'OTAN et sur la longue tradition d'interférence des États-Unis dans la région, notamment leur ingérence dans les élections et leurs efforts pour instaurer un changement de régime.
Ce documentaire est initialement sorti en 2016, mais comme on pouvait s'y attendre, Stone a rencontré des problèmes pour le faire distribuer aux États-Unis et dans les pays occidentaux. Une version doublée en russe avait rapidement vu le jour et avait été diffusée à la télévision russe, mais jusque-là, les peuples du « monde libre » n'avaient pas eu accès au documentaire dans son intégralité.
C'est désormais chose faite : le film est disponible en intégralité sur YouTube. Évidemment, nous encourageons chacun à soutenir le travail d'Oliver Stone en se procurant le DVD de ce documentaire.
Source Bitchute (en anglais) :
Source Odysee (en anglais) :
L'Ukraine, cette « frontière » entre la Russie et l'Europe dite « civilisée », est à feu et à sang. Depuis des siècles, elle est au cœur d'une lutte acharnée entre certaines puissances qui cherchent à contrôler ce riche territoire et l'accès de la Russie à la Méditerranée.
Le massacre de Maïdan début 2014 a déclenché un soulèvement sanglant qui a débouché sur l'éviction du président Viktor Ianoukovytch, la sécession de la Crimée et sa réintégration au sein de la Russie, et une guerre civile dans l'Est de l'Ukraine.
Les médias occidentaux ont présenté la Russie comme l'instigatrice de ces troubles, et cette dernière a été sanctionnée et unanimement condamnée. Mais la Russie était-elle vraiment responsable de ces événements ?
Ukraine on Fire offre une perspective historique sur les divisions profondes qui affectent la région et qui ont mené à la Révolution orange de 2004, aux soulèvements de 2014 et au renversement brutal du président Ianoukovytch démocratiquement élu.
Présenté par les médias occidentaux comme une « révolution populaire », ce véritable coup d'État a été orchestré et perpétré par des groupes ultranationalistes et par le Département d'État américain.
Le journaliste d'investigation Robert Parry révèle que, dans les années 80, des ONG politiques financées par les États-Unis et des agences de presse ont pris le relais de la CIA, et commencé à promouvoir les desseins géopolitiques des États-Unis à l'étranger.
Oliver Stone, producteur délégué, a eu le privilège de découvrir les dessous de l'affaire en interviewant l'ancien président Ianoukovytch et l'ancien ministre de l'Intérieur Vitaliy Zakharchenko, qui lui ont expliqué que l'ambassadeur des États-Unis et différentes factions à Washington avaient activement conspiré pour provoquer un changement de régime en Ukraine.
En outre, dans son premier entretien avec Vladimir Poutine, Stone a interrogé le président russe sur l'importance de la Crimée, sur l'OTAN et sur la longue tradition d'interférence des États-Unis dans la région, notamment leur ingérence dans les élections et leurs efforts pour instaurer un changement de régime.
Ce documentaire est initialement sorti en 2016, mais comme on pouvait s'y attendre, Stone a rencontré des problèmes pour le faire distribuer aux États-Unis et dans les pays occidentaux. Une version doublée en russe avait rapidement vu le jour et avait été diffusée à la télévision russe, mais jusque-là, les peuples du « monde libre » n'avaient pas eu accès au documentaire dans son intégralité.
C'est désormais chose faite : le film est disponible en intégralité sur YouTube. Évidemment, nous encourageons chacun à soutenir le travail d'Oliver Stone en se procurant le DVD de ce documentaire.
Source Bitchute (en anglais) :
Source Odysee (en anglais) :
Source : https://fr.sott.net/article/31713-Le-documentaire-d-Oliver-Stone-Ukraine-on-Fire-ou-comment-les-Etats-Unis-et-non-la-Russie-ont-detruit-l-Ukraine
La revue de presse du lundi 28 février 2022
Le Monde Moderne
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