Tout ce discours sur une solution à deux États est au mieux une illusion, au pire une distraction.
Les dirigeants israéliens l’ont clairement indiqué : ils n’ont aucune
intention, ZÉRO, de permettre un État palestinien souverain, JAMAIS.
Même Netanyahu l’a dit : “Il n’y a pas de scénario d’après-guerre qui conduirait à un État palestinien.”
Cela se heurte à l’idée de souveraineté.
Cette position révèle une contradiction fondamentale : un « État »
sans souveraineté n’est pas un État, c’est une occupation qui ne dit
pas son nom. Les actions d’Israël, l’expansion des colonies, les
politiques d’annexion et la violence quotidienne, la rhétorique
génocidaire, démontrent que le système est conçu pour empêcher l’État
palestinien, et non pour le permettre. Ce n’est pas un bug, le système
marche ainsi.
La rhétorique d’une solution à deux États persiste comme une
distraction diplomatique, masquant la réalité de l’apartheid tout en
offrant aux Palestiniens une promesse creuse. Alors qu’est-ce que tu
négocies ? Un mirage ? Un otage avec un drapeau n’est pas un État ?
Arrêtez de déguiser l’apartheid en diplomatie.
Supposons, juste pour argumenter, qu’un État palestinien soit déclaré
demain, sa fonctionnalité serait impossible dans les conditions
actuelles.
L’État proposé serait composé de deux territoires déconnectés : Gaza
au sud-ouest et la Cisjordanie au nord-est, séparés par un Israël
fortement militarisé. Israël contrôle toutes les frontières, l’espace
aérien et les mouvements entre ces régions, rendant l’autonomie
palestinienne dépendante de la permission israélienne.
Un État sans contrôle sur ses frontières, son économie ou sa défense
n’est pas souverain. Le cadre d’Oslo exigeait une Palestine
démilitarisée, la laissant sans défense contre les blocus, la violence
des colons ou les incursions militaires. Même si la Palestine était « reconnue« , ce ne serait un État que de nom avec :
- Aucune armée.
- Aucun contrôle sur les frontières, l’espace aérien ou l’économie.
- Pas le droit de se défendre.
- Aucune protection contre les bombes, les blocus ou les milices de colons.
Ce n’est pas un État, c’est une prison à ciel ouvert avec un drapeau et une meilleure image de marque.
Mais plus important encore : la Nakba n’a jamais été reconnue :
l’expulsion de 750 000 Palestiniens, le vol de 78% de leur patrie,
l’effacement de leur droit au retour.
Même le territoire limité promis dans le cadre d’Oslo II, les zones A
et B, soit environ 40% de la Cisjordanie, a été érodé. La zone C, qui
comprend 60% de la Cisjordanie, reste entièrement sous contrôle
israélien. Plus de 700 000 colons israéliens vivent maintenant dans 150
colonies et 128 avant-postes, la plupart construits après Oslo,
fragmentant la Cisjordanie en enclaves déconnectées.
L’expansion des colonies et le vol de terres ont rendu impossible un
État palestinien contigu. Ce qui reste est une mosaïque de cantons,
entourés d’infrastructures d’apartheid, qui ne peuvent constituer la
base d’un État viable.
Au lieu de cela, il est demandé aux Palestiniens d’accepter des
restes symboliques pendant que leur patrie est dévorée et d’appeler cela
la paix, à vrai dire, ce n’est pas de la réconciliation, c’est de la
diplomatie occidentale pour blanchir la dépossession coloniale.
Ce n’est pas une « solution« . C’est fait pour alléger la
culpabilité de tout le monde sauf des Palestiniens. Le modèle à deux
États est un cadavre : froid, enterré, maintenu artificiellement au
chaud par des dirigeants qui veulent dire qu’ils « ont essayé. » Mais la géographie, la justice et la réalité l’ont déclaré mort.
Les gestes symboliques, comme la reconnaissance internationale d’un
État palestinien, n’ont aucun sens sans contrôle sur la terre, les
ressources ou la sécurité. La solution à deux États est devenue un
accessoire diplomatique, un moyen de maintenir l’apparence de progrès
tout en permettant l’occupation.
Les déclarations de Netanyahou, celle-ci notamment : « Tout futur État palestinien indépendant constituerait une menace pour l’existence d’Israël”, soulignent davantage la futilité des négociations.
Une reconnaissance sans souveraineté serait une publicité pour l’occupation, pas pour la libération.
Ce qui nous amène à aujourd’hui :
Les dirigeants occidentaux se précipitent pour « reconnaître »
un État palestinien ; Starmer, l’Espagne, la Norvège, présentés comme
un geste historique. Mais que proposent-ils réellement ? Le statu quo
actuel : terres réduites, pas de souveraineté, pas de protection.
Même Netanyahu célèbre cela dans ses déclarations, y compris dans ses
remarques de juillet 2025 à la Maison Blanche selon lesquelles un État
palestinien indépendant « constituerait une menace pour l’existence d’Israël »
La reconnaissance sans souveraineté est une publicité pour l’occupation, pas pour la libération.
Résumé :
La solution à deux États est morte, même si elle n’a jamais vraiment
vécu. Elle n’offre aux Palestiniens ni souveraineté ni justice, servant
plutôt de distraction des réalités de l’occupation, du déplacement et de
la violence systémique. S’accrocher à ce cadre dépassé permet le statu
quo, pas la libération.
Les Palestiniens méritent plus qu’un drapeau sur des ruines ou une
place à une table où leurs droits sont perpétuellement différés. La
vraie paix exige de s’attaquer aux causes profondes de l’injustice, de
la Nakba, du vol de terres et de l’apartheid, et de démanteler les
systèmes qui les perpétuent. Moins que cela n’est pas une solution ;
c’est une illusion déguisée en diplomatie.
La reconnaissance sans justice n’est pas le maintien de la paix.
C’est une trahison, emballée dans du papier cadeau, alors arrêtons de
prétendre que c’est un État, ce n’est pas le cas.
C’est de la relation publique politique et de la fiction au sujet de la liberté.
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.