"Il n'existe rien de constant si ce n'est le changement" BOUDDHA; Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots." MARTIN LUTHER-KING; "Veux-tu apprendre à bien vivre, apprends auparavant à bien mourir." CONFUCIUS ; « Nous savons qu’ils mentent, ils savent aussi qu’ils mentent, ils savent que nous savons qu’ils mentent, nous savons aussi qu’ils savent que nous savons, et pourtant ils continuent à mentir ». SOLJENITSYNE
mardi 3 juin 2025
mardi 9 janvier 2024
Vos magnifiques réponses à la censure de l'Université de Liège! + Conférence thématique de l'ULg le jeudi 11 janvier 2024 : Théories du complot et fake news : comment s’en sortir ?
Mise à jour le 29 novembre…Apparemment je n’avais pas la dernière version du texte. Celui-ci remplace l’ancien.
Chers lecteurs, chères lectrices,
Vous avez été très nombreux à écrire à l’Administrateure de l’Université de Liège pour protester contre la censure de la conférence sur le traité de l’OMS et ses dangers pour la démocratie.
Un tout grand merci pour vos contributions. Je pense avoir tout lu ! Je m’excuse de ne pas avoir eu le temps de répondre à tout le monde, mais soyez certains de ma gratitude.
J’ai été particulièrement touchée de voir un groupe de professionnels de la santé engagés pour la liberté médicale, envoyer une lettre commune, pour rappeler les valeurs fondamentales qui sont censées être enseignées et appliquées par cette institution. Je la republie ci-dessous, avec la liste des valeureux signataires (parfois désignés comme ‘les franchimontois’) et leur aimable permission.
Chaque initiative, chaque geste compte.
Poursuivons nos efforts pacifiques en faveur de l’information libre et des valeurs démocratiques !
Lettre à Madame Girin,
administrateure de l’Université de Liège
Chère Madame,
Nous avons appris que vous aviez refusé d’accueillir la conférence-débat intitulée « Santé et organisation mondiale de la santé » dans les murs de l’université de Liège en raison de la nature du débat des idées ainsi que de la personnalité des orateurs.
Permettez-nous de vous faire part de notre indignation et notre consternation au vu d’une telle décision.
En effet, l’universalité se doit d’être le but premier et majeur d’une institution ayant à cœur de promouvoir l’éclectisme, l’ouverture d’esprit, la confrontation des idées afin d’examiner toutes les choses de la vie sous tous leurs angles, toutes leurs facettes et sous tous les éclairages possibles.
Cette décision de refus de débattre et donc cette censure directe, est d’autant plus inquiétante que la conférence-débat devait se dérouler dans une salle de la faculté de Philosophie et Lettres qui affirme aux futur(e)s étudiant(e)s et au public qu’en son sein, je cite:
« …l’esprit critique, la quête des sources, la réflexion sur les matières étudiées et sur les réalités auxquelles vous êtes exposés seront vos points de départ. Vous apprendrez l’art de bien comprendre le monde, de concevoir et de transmettre vos idées, de construire des ponts entre la diversité des profils et des cultures. Vous aiguiserez ces capacités par l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Certes, cela paraît basique ; pourtant, Goethe assénait que l’on n’y parvenait jamais. C’est un long processus, que nous accompagnons en permanence, tout en liant nos usages et nos réflexions aux nouvelles technologies de la communication. La digitalisation entraîne une réorganisation majeure de la transmission des connaissances. Mal utilisés, ces outils nous retranchent dans nos a priori. Ils atrophient peu à peu l’accès aux autres points de vue pour nous raccrocher à un plus petit dénominateur commun, un atome d’opinion coupant la nuance, la richesse, la variété, la complémentarité des savoirs. »
« Une grande culture générale vous aidera à mettre les informations en perspective, à les replacer dans un tissu culturel, politique et sociétal. »
« Que vous vous intéressiez à l’histoire, à la philosophie, à la littérature ou à toute autre discipline facultaire, votre culture générale et votre esprit critique vous aideront à vous former et, dans un second temps, à vous adapter à un monde en constante mutation, sans pour autant tout accepter. Vous pourrez marquer ce monde de votre empreinte, contribuer à son évolution avec clairvoyance. »
De façon encore plus générale, la devise de votre institution n’est-elle pas : « SCIENTIA OPTIMVM »?...
Cette devise n’est-elle pas également accompagnée de 5 valeurs fondamentales à savoir : Intégrité, Humanité, Liberté, Audace et Responsabilité?
« L'intégrité : dans la gestion d’une institution, c’est garantir que l’on agit dans l’intérêt de celle-ci sans tenir compte d’intérêts particuliers, partisans et personnels, ni d’influences cachées ou inavouables »
« L'humanité : c’est le respect de tous les êtres humains dans leur diversité; c’est le bannissement de tous les actes et paroles discriminants, dégradants ou avilissants »
« La liberté : c’est pouvoir s’exprimer sans crainte et ne jamais être contraint par une autorité arbitraire. La liberté exige toujours que l’on s’en serve avec intégrité et humanité »
« L'audace : c’est oser sortir des sentiers battus et ne pas se limiter par crainte. C’est la clé des grands progrès, tant dans les sciences qu’ailleurs »
« La responsabilité : c’est assumer les conséquences de ses choix et de ses actions, sans chercher à s’en décharger sur d’autres. Elle doit toujours accompagner l’audace. »
Vous aurez, sans aucun doute, reconnu ces propos car ce sont expressément ceux de l’université de Liège et de la faculté de Philosophie et Lettres de l’ULiège.
Peu importe que cette décision résulte de pressions extérieures académiques et/ou politiques, de craintes par rapport à des possibilités d’évolution(s) professionnelle(s) ultérieure(s) de l’un ou l’autre membre de votre institution ou encore d’« accords » et /ou lobbies, cette décision est indigne et constitue une atteinte grave à la Liberté d’expression car elle refuse tout simplement le débat des idées.
À simple titre d’exemple (car malheureusement l’histoire de l’humanité en est parsemée…), à la fin du XVI ième siècle, rares étaient les scientifiques qui osaient prendre des distances par rapport à la « doctrine » de l’église catholique romaine ce qui conduisit, entre autres, à la condamnation de Galilée en 1633.
Les penseurs associés à la période des Lumières ont lutté contre cet obscurantisme avec pour idée centrale que le progrès dans le comportement humain, y compris dans le domaine politique, était conditionné par une diffusion la plus large possible de TOUTES les connaissances. Ils ont également affirmé qu’il y avait une corrélation directe entre d’une part l’ignorance et la servitude, d’autre part entre la Connaissance et la Liberté.
Force est de constater que ce combat est loin d’être terminé !
En effet, les pressions/promesses politiques et/ou académiques, les lobbies pharmaceutiques et financiers ont repris le rôle autrefois tenu par l’église catholique romaine…
Alors, nous ne pouvons que vous encourager à appliquer les valeurs que vous défendez : Audace pour sortir des sentiers battus et ne pas se limiter par craintes diverses et variées - Responsabilité qui doit toujours accompagner l’Audace - Intégrité, garante des actes/décisions à l’abri d’intérêts particuliers, partisans et personnels, d’influences cachées ou inavouables - enfin, oser défendre la Liberté et l’Humanité afin que tous soient respectés dans leur diversité, afin de garantir l’expression de la Parole, le débat des idées sans crainte et sans contrainte par une quelconque autorité arbitraire, refusant d’exprimer des propos et/ou de commettre des actes discriminants, dégradants ou avilissants… en revenant sur votre décision et en autorisant la conférence-débat « Santé et organisation mondiale de la santé ».
Veuillez agréer, Madame, l’expression de nos sentiments distingués.
Au nom des Franchimontois
Allen Marie Louise
Andry Cécile
Antoine Philippe
Bachelart Daniel
Barudy Vasquez Jorge
Baudoux Veronique
Beeckaert Gaetan
Brasseur Colette
Bureau Michel
Caruso Frédéric
Croux Isabelle
Daubie Pascale
De Smet Hilde
Debecker Natacha
Defays Véronique
Delvin Esther
Depas Gisèle
Deprez Joël
Devos Philippe
Douin Francine
Dubois André
Duchateau Edouard
Espeel Benoit
Fox Marie-Aurore
Franchimont Anne
Gans André
Goaréguer Frédéric
Guilmot Damien
Guiot Françoise
Hausmann Caroline
Hennuy Véronique
Hoang Philippe
Kayser Laurence
Lambot Dany
Laporte Marianne
Laschet Alexandra
Leyh Philippe
Lipcsei Gyorgyike
Locht Bénédicte
Locquet Jean
Louis Frédéric
Marchant Ginette
Marchand Jacques
Michaux Bernard
Nicolay Benoit
Parent Florence
Perrier Jean-Charles
Petermans Marie-France
Quercetti Françoise
Rassart Bernadette
Rassart Jacky
Renard Alain
Renardy Marie-Françoise
Resimont Stéphane
Reymann Judith
Ruelle Viviane
Scerbo Franca
Theunissen Émilie
Thiry Sylviane
Tinant France
Wera Marie Isabelle
Weve Alain
Willemaers Valentine
Zizi Martin
note : feue ma chère maman, liégeoise d’origine, qui fut parmi les premières femmes à être nommée professeur à l’université (UCL) en Belgique aurait certainement écrit au recteur et signé de ses deux mains !
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Théories du complot et fake news : comment s’en sortir ?
https://www.amis.uliege.be/cms/c_19108878/fr/theories-du-complot-et-fake-news-comment-s-en-sortir
jeudi 3 septembre 2020
Prenez soin de vous, les grands de ce monde s'occupent du reste avec bienveillance : Frédéric Taddeï reçoit Jacques Baud, ancien membre du renseignement suisse pour son livre «Gouverner par les fake news»
dimanche 9 septembre 2018
La paille et la poutre, Analyse de Jean Bricmont du rapport " Les manipulations de l'information, un défi pour nos démocraties" / The mote and the beam,Jean Bricmont's analysis of the report "The manipulations of the information, the challenge for our democracies"
8 sept. 2018
Le plus gros de l'ingérence étrangère dans nos pays est d'origine américaine (image d'illustration).
L'essayiste Jean Bricmont analyse les ressorts du rapport qui accuse, entre autres, la Russie de manipulation de l'information. Selon lui, les auteurs du rapport véhiculent une vision du monde symptomatique du déclin de l'Occident.
Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ? (Evangile selon saint Luc, 6, 42)
Etant physicien et non spécialiste des sciences humaines, je ne suis pas habitué au niveau auquel peuvent s'abaisser certaines recherches dans ces domaines. Par conséquent, je suis tombé de ma chaise en lisant «Les manipulations de l'information, un défi pour nos démocraties», rapport rédigé par quatre experts du Centre d'analyse, de prévision et de stratégie du ministère des Affaires étrangères (CAPS) et de l'Institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire (IRSEM), et présenté ce 4 septembre lors d'un colloque à l'Ecole militaire, en présence de la ministre des Armées Florence Parly.
Le rapport se veut académique et encyclopédique : on y parle de Foucault et Derrida, du relativisme, des pseudo-sciences, de l'opinion de Marc Bloch en 1921 sur les fausses nouvelles durant la Première Guerre mondiale, des analyses de Gérald Bronner et de Jacques Ellul ; on y trouve des mots russes comme dezinformatzia (p. 52) qui est supposé être l'origine du mot français «désinformation». On y parle de l'Indonésie, du Vietnam, de l'Amérique latine.
Ce n'est donc pas un document limité à la supposée ingérence russe dans les affaires françaises, même si le plat de résistance du texte est constitué par la «désinformation russe».
Mais comment faire un travail aussi apparemment exhaustif sur la désinformation en ne mentionnant nulle part :
- Les faux charniers de Timisoara en 1989 lors du reversement de Ceaucescu.
- L'affaire des bébés jetés hors des couveuses au Koweït lors de la première guerre du Golfe.
- L'affaire des armes de destruction massives en Irak, sauf de façon très marginale (p. 187).
- Les usages des armes chimiques en Syrie, qui sont systématiquement mises sur le dos du gouvernement syrien, alors que des experts américains en armements ont, au moins en 2013, catégoriquement réfuté ces assertions.
Les auteurs du rapport évaluent aussi la «désinformation» à l'aune de ce qu'eux considèrent comme des faits établis : l'annexion forcée de la Crimée par la Russie (que savent-ils des volontés de la population criméenne ?), ou l'agression russe en Ukraine (pourquoi la population russophone de l'est de l'Ukraine ne pourrait-elle pas s'opposer au gouvernement central, issu d'un coup d'Etat, et qui lui est manifestement hostile, comme l'a fait la population albano-kosovare face au gouvernement serbe ?).
Arriver à parler, comme les auteurs du rapport le font, de la «désinformation russe en Amérique latine», sans dire un mot de l'ingérence américaine qui est loin de se limiter à la désinformation (jamais entendu parler d'Arbenz, de Goulart, d'Allende, de l'invasion de la République dominicaine en 1965, du soutien aux «Contras» au Nicaragua sandiniste, du coup contre Chavez en 2002 ?) est un véritable tour de force idéologique.
Le plus gros de l'ingérence étrangère dans nos pays est d'origine américaine
Un autre sujet soigneusement évité par les auteurs du rapport, et qui est l'éternel éléphant dans la pièce que personne ne veut voir, c'est l'ingérence israélienne à travers les lobbies pro-israéliens qui, au moins aux Etats-Unis, est très bien documentée même si elle est totalement ignorée par les médias (à cause justement de la force de frappe de ces lobbies).
On pourrait penser aussi à la campagne de désinformation récente au Royaume-Uni menée contre le Labour Party et Jeremy Corbyn sous prétexte d'antisémitisme et qui est entièrement liée à leurs positions sur le conflit israélo-palestinien.
Et en France ? Comment expliquer l'influence d'un BHL ou d'un Kouchner, qui non seulement sont passionnément attachés à Israël, mais ont poussé la France à entrer en guerre avec la Libye, et indirectement avec la Syrie, sur la base d'une multitude de fausses nouvelles (dont le bombardement imminent à Benghazi) ? Ces guerres étaient manifestement en contradiction avec les intérêts de la France et ont engendré la crise des réfugiés qui déstabilise aujourd'hui toute l'Europe.
Ce que les auteurs du rapport semblent ne pas comprendre, c'est que le plus gros de l'ingérence étrangère dans nos pays est bien d'origine américaine. Mais elle se fait à travers une multitude de think tanks, de colloques, d'institut de «recherche», d'invitations dans les grandes universités américaines ; tout cela forme la vision du monde de nos élites, vision dans laquelle nous sommes entourés d'ennemis contre lesquels l'action militaire et politique des Etats-Unis, même à des milliers de kilomètres de leurs rives, est purement défensive. Quand on remarque que trois des quatre auteurs du rapport ont travaillé dans ces universités américaines ou à l'OTAN, on n'est pas étonné de cette incompréhension.
«L'honnêteté est la meilleure politique»
Quand on en arrive aux recommandations concrètes, les auteurs du rapport ne savent pas très bien sur quel pied danser : ils se méfient à juste titre de la censure et se rendent compte que, lorsque des médias dominants font des listes de sites fiables et non fiables, la méfiance qui existe à l'égard de ces médias tend à légitimer les sites déclarés par eux non fiables.
Ma grand-mère, qui me répétait souvent «l'honnêteté est la meilleure politique» avait trouvé, il y a longtemps, la solution à la crise de confiance dans les médias dominants, solution à laquelle les auteurs du rapport n'ont pas pensé. Mais la perte de crédibilité de la presse ne date pas d'hier. Elle a commencé aux Etats-Unis avec la guerre du Vietnam et n'a fait qu'empirer avec les guerres récentes. Espérer l'adoption d'une politique d'honnêteté des médias pour tout ce qui concerne l'international suppose un tel changement dans la vision du monde des journalistes que cela relève du vœu pieux. De plus, la crédibilité, c'est un peu comme la virginité : il est plus facile de la perdre que de la regagner.
Quand il s'agit de savoir qui utilise des armes chimiques, ou de ce qu'il en est de l'affaire Skripal ou du Russiagate, comment peut-on se faire une opinion si ce n'est en confrontant des points de vue différents ? Cela n'a rien de relativiste et ne signifie nullement que «tout se vaut», mais est la base même de l'attitude scientifique et de la philosophie des Lumières, dont se réclament les auteurs, mais qu'ils défendent très mal.
La vision du monde véhiculée par les auteurs du rapport est le symptôme d'un nouveau déclin de l'Occident, qui s'exprime par l'incapacité à l'auto-critique : toute allégation d'une ingérence occidentale ou toute mise en doute du récit médiatique dominant est supposé exprimer une «mentalité complotiste», mais les allégations concernant l'ingérence russe sont prises comme parole d'Evangile ; cependant, concernant justement l'Evangile, ils oublient un peu vite la phrase de saint Luc rappelée en exergue de cet article.
Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.
Source : https://francais.rt.com/opinions/53793-la-paille-et-la-poutre