Si l’une des vocations premières de PREEMPT a consisté à faire des recherches sur le virus de Lhassa et le virus Ebola, l’une des principales préoccupations de l’organisation porte sur la mise au point de vaccins aérosols qui permettrait d’empêcher la circulation des éléments pathogènes parmi les espèces animales. On notera avec intérêt un article du 6 février 2020 intitulé : “Des vaccins auto-porteurs pourraient-ils arrêter une pandémie de coronavirus ?”.
On retrouve ici l’obsession assez naturelle d’inventer des dispositifs médicaux pour lutter de façon industrielle contre des épidémies. Mais les esprits mal tournés suggéreront qu’il peut aussi s’agir d’outil, inversement, destinés à disséminer des épidémies…
Toujours est-il que le PREEMPT s’est préoccupé dès l’origine de la transmission de virus animaux aux humains, et des moyens d’endiguer le phénomène.
L’étrange appel à contribution de 2018
Dans le cadre de ces recherches, le DARPA lance en 2018 un appel à contribution qui soulève de nombreuses questions aujourd’hui. Voici comment il est formulé :
DARPA is solliciting innovative proposals for research to develop new tools and models to quantify the likelihood of a virus to jump from an animal host into humans, and to develop and validate new scalable technologies to target potential human-capable viral pathogens in wild reservoirs and/or mosquito vectors to prevent transmission to humans.
(La DARPA sollicite des propositions de recherche innovantes pour développer de nouveaux outils et modèles pour quantifier la probabilité qu’un virus passe d’un hôte animal à l’homme, et pour développer et valider de nouvelles technologies évolutives pour cibler des agents pathogènes viraux potentiels à capacité humaine dans des réservoirs sauvages et/ Ou des moustiques vecteurs pour empêcher la transmission à l’homme)
Là encore, cet appel daté du 19 janvier 2018, soit 18 mois avant l’apparition quasi-officielle du COVID-19, constitue un élément d’autant plus troublant qu’il provient de l’armée américaine. Il contient les ingrédients de tout ce qui fera le COVID : un virus passant d’un hôte animal à l’ homme, de nouvelles technologies, des réservoirs sauvages, et, nouveauté ! des moustiques vecteurs qui empêcheraient la transmission à l’homme. Un vrai film de science-fiction… ou une vraie dystopie contemporaine.
La réponse présumée d’EcoHealth Alliance…
Les informations manquent pour savoir quel projet le DARPA a financé dans le cadre de cet appel à contributions. Mais, selon Drastic Research, l’un des postulants appelé EcoHealth Alliance a proposé un projet appelé Defuse, c’est-à-dire “désamorçage”, dont le contenu fait froid dans le dos. Avec, d’examiner le fond de “Defuse”, il faut peut-être donner quelques précisions sur la nature de l’ONG EcoHealth Alliance.
On notera d’abord que l’objet de cette organisation fait la synthèse de tous les sujets à la mode au sein de la caste mondialisée : lutter contre les pandémies, et sauver à la fois la nature et la planète. Comment résister à autant de bons sentiments ? Les esprits mal intentionnées parleront d’un véritable râteau à subventions organisé.
La liste des partenaires de l’Alliance ne manque pas d’intérêt. On y trouve plusieurs entreprises comme Johnson & Johnson, fabricant de vaccin anti-COVID qui a financé la campagne de Joe Biden, mais aussi l’université de la Chine Orientale (à Shanghai) ou la très officielle CDC. Autrement dit, l’EcoHealth Alliance fait partie de ces lieux de rencontres où des entreprises en mal d’influence rencontrent les pouvoirs publics pour diffuser leurs bonnes idées… et, si souvent, les billets de banque qui aident à leur diffusion.
L’étrange Peter Daszak, président de l’ONG
Mais ce qui intrigue par-dessus tout, dans la EcoHealth Alliance, c’est la personnalité de son président, Peter Daszak, dont les faits et gestes commencent à être mieux connus des initiés. Il s’est illustré pour avoir fait partie de la mission de l’OMS chargée d’enquêter sur l’origine accidentelle ou non de l’épidémie, et a été accusé d’avoir poussé l’équipe d’enquêteurs à conclure à l’absence d’accident. Il est aussi connu pour avoir co-signé un article dans le Lancet affirmant que toute mise en doute de la transmission directe du virus de l’animal à l’homme relevait du complotisme.
Cet esprit avisé ne découvrait pas alors le coronavirus, puisque, en 2014, il recevait un financement pour travailler sur l’émergence des risques de virus de la chauve-souris. Le programme de cette étude affirmait ceci :
Résumé du projet: Comprendre le risque d’émergence du coronavirus des chauves-souris Les nouveaux CoV zoonotiques d’origine des chauves-souris constituent une menace importante pour la santé mondiale et la sécurité alimentaire, en tant que cause du SRAS en Chine en 2002, de l’épidémie en cours de MERS et d’un porc récemment apparu. Syndrome de diarrhée aiguë en Chine. Dans un précédent R01, nous avons découvert que les chauves-souris du sud de la Chine abritent une extraordinaire diversité de SARSr-CoV, dont certains peuvent utiliser l’ACE2 humain pour pénétrer dans les cellules, infecter des modèles de souris humanisées provoquant une maladie de type SRAS et échapper aux thérapies ou vaccins disponibles.
Il est assez curieux de constater que cette étude annoncée en 2014, avec pour fin annoncée en 2026, ait bénéficié de ses premiers budgets en juillet 2019, c’est-à-dire quelques semaines avant le début de l’épidémie de Wuhan…