jeudi 30 juin 2016

Danger de guerre : l’appel désespéré de Poutine / War danger : the desperate appeal of Putin

source : http://www.entrefilets.com/danger_de_guerre_l_alerte_de_Poutine.html

23/06/2016 Pendant des années, Washington a prétexté la «menace iranienne» pour déployer son fameux système anti-missile en Europe de l’Est. Ensuite, la réhabilitation de Téhéran l’a contraint à changer de fable et le coup d’Etat fomenté en Ukraine a finalement permis de désigner la véritable cible de tout le dispositif: la Russie. Les ficelles de l’affaire sont énormes et tout cela est fort bien documenté (1) même si les «merdias» occidentaux, propriétés de milliardaires apatrides affiliés au Parti de la guerre atlantiste, ont déversé leur propagande pour désigner le responsable de tous nos maux, le super-méchant Poutine donc. Mais la réalité aujourd’hui est que les Etats-Unis menacent la Russie depuis le territoire européen avec des missiles désormais opérationnels et capables d’une attaque nucléaire de première frappe. Dans une vidéo saisissante (2), Vladimir Poutine lance donc un appel presque désespéré à une brochette de «journalistes» internationaux en leur disant en substance : «Mais arrêtez de mentir, dites la vérité à vos peuples sur le danger imminent qui nous menace tous !»

«Wake up !»
Lors d'une récente discussion avec des représentants de divers médias, Vladimir Poutine a donc lancé cet appel inédit. Le chef de l’Etat commence ainsi par balayer l’argument-bidon de la menace iranienne désormais éventé. Puis en quelques phrases il détaille la menace que les Etats-Unis font peser sur le monde en déployant leur fameux bouclier anti-missiles en Europe, un système présenté comme défensif mais en réalité parfaitement offensif et pointé contre la Russie. «Leur système est désormais opérationnel et leurs missiles ont une portée de 500 km, dit-il. Les missiles de nouvelle génération atteindront bientôt une portée de 1000 km, puis davantage encore et, à partir de ce moment-là, ils menaceront directement la Russie et son potentiel de dissuasion nucléaire.»
Faisant référence au prétexte iranien et probablement aussi à la campagne de diabolisation de la Russie, il enchaîne: «C’est à vous qu’ils racontent ces balivernes et vous les répercutés auprès de vos populations. Et ce qui me préoccupe tant est qu’elles ne peuvent plus alors sentir l’imminence du danger. Comment pouvez-vous ne pas comprendre que le monde est en train d’être poussé dans une direction irréversible, alors qu’ils [les USA] prétendent que rien ne se passe. Je ne sais plus quoi faire pour vous convaincre [vous réveiller] !» 
(Ses mots exacts sont: «I don’t know how to get through you anymore»).L’Europe, garnison l’Empire
«Je ne sais plus quoi faire pour vous convaincre.» Le ton est proche de la supplique, et donne un caractère presque désespéré à cette affirmation présidentielle d’un danger de guerre nucléaire. Comme si la chose était embarquée de telle manière que, face à l’aveuglement organisé des peuples par la propagande journalistique occidentale, vraiment, il n’y avait plus rien d’autre à faire que de finalement se résoudre à voir les choses aller à leur funeste terme, et se préparer à agir en conséquence, c’est-à-dire à la guerre, éventuellement nucléaire.
Il est d’ailleurs très intéressant de rapprocher cet extrait vidéo d’un autre, publié en 2013, et qui montre un Poutine cette fois hilare, et pourtant expliquant grosso modo la même chose à un journaliste allemand effaré (3). Le changement de ton, d’ambiance, d’atmosphère pour un même propos témoigne à lui seul de la tournure dramatique prise par les évènements.
Il est vrai qu’en observant la lente montée en puissance du bellicisme étasunien vis-à-vis de la Russie – conforté par le suivisme criminel d’une Europe-zombie –, l’impression générale est en effet celle d’une mécanique folle qui se déploie hors de tout contrôle ou même influence de la raison.
Une architecture mortifère dont l’axe central s’appelle OTAN. Or avec la fin de la guerre froide, l’OTAN aurait logiquement dû être dissoute à l’instar du Pacte de VarsovieAu lieu de cela, les USA ont accéléré comme jamais l’élargissement européen de cette Organisation dont ils contrôlent absolument toutes les structures et les missions. Au point que l’OTAN a désormais incorporé 22 des 28 pays membres de l’UE (4), et est en train de se substituer de facto au projet de Défense commune d’un Continent stratégiquement réduit à la fonction de garnison de l’Empire US.
Avec la complicité d’une élite européenne corrompue et/ou aveugle, les USA ont ainsi creusé des tranchées dans toute l’Europe de l’Est, y ont fomenté une guerre, déployé des troupes, du matériel lourd et surtout des lance-missiles capables de frapper à tout instant la Russie avec des ogives nucléaires.

Pour une Europe indépendante débarrassée de l’OTAN
Lisant entre les lignes la déclaration de Poutine, on peut aussi s’aventurer à formuler son appel autrement. Ainsi, lorsqu’il dit: «Comment pouvez-vous ne pas comprendre que le monde est en train d’être poussé dans une direction irréversible», il aurait tout aussi bien pu dire: «Face à la menace grandissante d’une attaque nucléaire de première frappe contre mon pays (5), que voulez-vous que je fasse à part décider un jour de prendre l’initiative et de vaporiser les installations US?»Et n’est-ce pas exactement ce que cherchent les USA? Pousser Poutine à agir le premier pour se dédouaner ensuite d’une horreur qu’ils auront minutieusement planifiée?
Toutes ces dernières années toutefois, nous avons constaté que dans les relations internationales, la raison avait été du côté russe et le bellicisme hystérique comme le mépris de la vie du côté US et de leurs zélateurs-zombies. Ce qui nous laisse relativement confiants quant à la retenue russe dans cette affaire.
Il n’en reste pas moins qu’il est urgent de sortir du piège étasunien et de favoriser, partout où la démocratie l’autorise encore, des partis ou des politiciens favorables à une Europe indépendante débarrassée de l’OTAN et de la tutelle des Etats-Unis, devenus aujourd’hui principale menace contre la paix mondiale.

mardi 28 juin 2016

L'effondrement du système ou Le Désert des Tartares par Philippe Grasset / The collapse of the system or The Desert of the Tartars by Philippe Grasset

Notes sur Le Désert des Tartares

source : http://www.dedefensa.org/article/notes-sur-le-desert-des-tartares

28 juin 2016 – L’Europe du XXIème siècle est-elle moins compliquée que, par exemple, l’Europe de Canossa ou l’Europe du “Temps des cathédrales”, que l’Europe du Traité de Westphalie ou l’Europe du Traité de Vienne ? Est-elle plus apaisée, plus confiante en son avenir, plus solidaire, plus européenne dans le sens de se sentir d’une même civilisation et d’un même “art de vivre” ? Poser ces questions, c’est rougir par avance de confusion et, subrepticement gêné, en écarter les réponses, tout en notant désespérément que ces pauvres gens de notre-passé n’avaient ni portables, ni pétrole qui brûle, ni droits-de-l’homme, ni tours postmodernes de Doubaï, ni drones, ni 4x4, ni Wall Street, ni Art Contemporain (AC), – euh, ni référendums... Mais l’évidence est impitoyable, par les temps qui courent, et courent, et courent encore, et elle explique que l’on rougisse de confusion en guise de réponse lorsqu’il s’agit d’être net.
Le Brexit n’a fait qu’éclairer d’une lumière crue le désastre d’un chaos qui semble illimité. Les dirigeants, que nous désignons dirigeants-Système pour les consoler un peu de leurs conditions imposées de zombies-Système, ressemblent trop à des pantins dérisoires et désarticulés pour que nous nous attardions sur eux, sur leurs analyses & pensées, sur leurs perceptions & conceptions ; ces quelques mots presque obscènes lorsqu’on les emploie pour les caractériser, suffiront pour se trouver résumés en un seul : rien. (Désespérément rien, comme dans Le Désert des Tartares.)
Seuls les évènements décident et, quand la possibilité leur en est donnée, les peuples s’ils peuvent profiter des guirlandes démocratiques et poser un vote inattendu et pourtant évident dès que la possibilité leur en fut donnée. Il ne fait nul doute désormais, pour nous, qu’il y a une certaine complicité entre ces évènements qui répondent à des forces supérieures dont nous ne saurions rien expliquer malgré l’impatience sinon les exigences de certains, et les peuples en question. Cette complicité se nomme “insurrection”, et pour être précis sans être trop énigmatique : insurrection antiSystème”, et l’inspiration vient de haut, – d’En-Haut, dirions-nous.

L’axe Trump-Soros

Commençons la visite de l’asile d’aliénés par le constat que, sans nécessité de complots ni de manœuvres diverses, le fait est que Donald Trump et George Soros, deux milliardaires qu’on a coutume d’opposer avec la plus extrême vigueur possible, s’avèrent d’accord sur un point : l’UE va “se désintégrer”. (Notons d’ailleurs que John Laughland, qui n’est pas milliardaire selon ce que nous en savons, est d’un avis similaire.)
« While they reside on polar opposites of the political spectrum, GOP nominee Donald Trump and elitist investor George Soros have both predicted the complete downfall of the European UnionThe two billionaires both independently declared that they believe a domino effect has been started by Britain’s decision to leave the EU, and the the process will be difficult for anyone to stop.
» “Now the catastrophic scenario that many feared has materialised, making the disintegration of the EU practically irreversible,” Soros said in a statement. Soros even suggested that the UK itself “may not survive”. [...] Still on business in Scotland, Trump also predicted the complete break up of the EU, and also warned that the continent would become unrecognisable within ten years if strict immigration controls are not enacted. “The people have spoken. I think the EU is going to break up. I think the EU might break up before anybody thinks in terms of Scotland.” Trump said in an interview with The Times. »
Bien entendu, les deux en tirent des conclusions opposées : pour Soros, la désintégration de l’UE va permettre à tout le monde de se réunir dans le mouvement globaliste dont il est fervent partisan, pour Trump les nations européennes doivent se défendre et créer des “zones réservées” où rassembler les flots de migrants. John Laughland, lui, fait une sobre appréciation de la nécessité des États-nation ; en général plutôt à gauche, comme l’est prétendument Soros, il est donc plutôt du côté de celui qu’on a pris l’habitude imprudente de situer à l’extrême-droite.
Au reste, il ne s’agit que d’exemples qui n’ont nul besoin d’étiquettes idéologiques. Le catastrophisme, concernant l’UE et le Système en son entier est partout, bourdonnant et faisant assaut de phrases définitives. On en a un bon catalogue dans ZeroHedge.com qui excelle dans ce registre, de Alan Greenspan : « This is the worst period, I recall since I've been in public service. There's nothing like it, including the crisis — remember October 19th, 1987, when the Dow went down by a record amount 23 percent? That I thought was the bottom of all potential problems. [...] ...We are in very early days a crisis which has got a way to go... » ; de Jim Rogers : « This is going to be worse than any bear market that you've seen in your lifetime... [...]This is going to encourage a lot of separatist movement, I'm not saying it's good or bad I'm just telling you what's going to happen, or what the bear case is, that if all that happens we all should be very worried. [...] The EU as we know it now will not exist, the Euro as we know it will not exist. » ; de Doug Casey : « We’re at the start of a really major bull market... This is going to be driven by a lot of things... It’s going to take gold a lot higher than most people can imagine at this point. [...] ...I think $5,000 gold will happen at some point because we’re looking at a worldwide monetary crisis of historic proportions. » Et ainsi de suite, comme une litanie sans fin.

Les nécessités de la psychologie

Bien entendu, s’il nous fallait choisir entre les avis sur les causes & conséquences d’une éventuelle “désintégration de l’UE” (avec immédiate conséquence sur le Système, cela va de soi), notre choix serait vite fait et on le connaît. Mais cette rapide observation n’est pas faite pour plaider une cause ; elle n’a pour but que de montrer combien le sentiment de ce qui semble apparaître comme inéluctable s’est instantanément emparé des esprits et ne cesse d’enfler depuis vendredi dernier. Pour cette raison, nous oublions ces personnalités, leurs engagements, nos positions par rapport aux unes et aux autres, pour ne garder que le fait brut de la perception commune, globalisation enfin réussie...
Ces observations ne signifient pas qu’il s’agit d’un événement inéluctable, la “désintégration de l’UE”, simplement parce que ce n’est pas notre propos, simplement parce que personne ne peut s’affirmer aujourd’hui maître de notre destin et donc capable de le deviner et de le dessiner. Ces observations signifient que la perspective s’est répandue comme une traînée de poudre et habite désormais tous les esprits parce que la psychologie, qui tient les clefs de la perception, l'a voulu ainsi. Aujourd’hui, la psychologie capture tous les évènements, – ici le Brexit, –  pour en sortir ce qui devient à ses yeux leur substantifique moelle, – c’est-à-dire le plus extrême et le plus extrêmement catastrophique de ce qu’ils pourraient nous apporter. Plongée dans la crise existentielle de sa contre-civilisation, et dans la crise d’effondrement du Système, la psychologie dusapiens a besoin de tout ce qu’il peut y avoir de pire dans chaque événement pour justifier à ses propres yeux, quasi-rationnellement si l’on veut pour ne pas perdre la raison, ces perspectives extrêmes et eschatologiques qu’elle perçoit et qui la hantent absolument et sans retour jusqu’à ce que la chose se réalise.
En quelque sorte, penser le pire lorsque l’on est plongé dans une telle crise, qui affecte notre psychologie, c’est presque se rassurer. Cela est dit pour résoudre le problème que nous pose cette incroyable déséquilibre entre ce que nous percevons et ce que le Système accepte de nous montrer : comment ne pas sombrer dans la déraison ? Il est manifeste, comme dit l’image couramment employée, que les fous ne sont pas dans l’asile, mais que, bien sûr, ils la dirigent, et qu’ils la dirigent en faisant ce qu’ils sont le mieux capables de faire, – rien, puisqu’il s’agit de nos dirigeants-Système. Alors nous nous passons d'eux pour percevoir le destin du monde jusqu'à trouver ses vérités-de-situation.

L’hébétude de l'Orque (surpuissance-autodestruction)

Comment caractériser la réaction de la chose, de la Bête, de ce que nous désignions il y a un an, lors de la crise grecque, selon des variantes tolkénienne, comme l’Orque ou comme une sorte de Mordor dirigée par une Secte ? Plus qu’incompréhension, panique, confusion qui sont toutes présentes, nous choisirions ce mot qui les résume tous : hébétude. Des témoignages qui nous sont parvenus en font foi : depuis vendredi, l’UE est comme une boussole rendue folle et incompréhensible par de mystérieux champs magnétiques qui la tiraillent vers tous le points cardinaux à la fois. Elle proclame tout et son contraire (“l’Angleterre doit partir, le plus vite possible”, “quoi qu’elle fasse, l’Angleterre ne peut quitter l’UE”, etc., – et encore si l’on s’en tient à la seule Angleterre). Ce ne sont ni la raison manipulatrice du machiavélisme, ni l’explosion irrésistible de la puissance qui parlent, mais le nihilisme absolue de la Matière déchaînée et qui ne produit plus rien que le contraire de ce qu’elle doit produire : l’affolement de la surpuissance engendrant désormais sans frein son autodestruction.
Comment l’UE a-t-elle pu ainsi ne pas savoir prévoir ce qui était pour le moins possible voire probable, dans les semaines qui précédèrent, au simple constat des enquêtes statistiques, des déclarations diverses, de ce que l’on sentait de l’humeur du temps ? Simplement parce que l’UE, qui est une catégorie incontestable de “la Bête”, un Mordor, une égrégore maléfique, ne peut voir que ce que sa narrative lui permet de voir. Elle ne peut évoluer que dans son monde et rien qui n’en fasse partie ne peut atteindre ses sens.Ce qui s’est passé (le Brexit) était et se confirme, pour elle, chaque heure et chaque minute comme “in-con-ce-va-ble” dirions-nous, comme la petite voix de Derrida disant à Derrida : « ...Ce que tu viens de faire est i-na-dmi-ssible ! »
Cette organisation monstrueuse qui prétend aujourd’hui encore émettre ce que semblerait être nommée “stratégie globale”, – communication qui a sans doute ce titre ou ne l’a pas, qu’importe, mais qui a nécessairement cette prétention “globale” qui prend un caractère surréaliste puisque la seule globalisation concevable de l’UE est l’effondrement, qui a été faite hier par Federica Mogherini aux pays-membres concernant la politique de sécurité et de défense de l’UE, pour la première fois depuis 2003) ; cette organisation monstrueuse, donc, a été totalement in-ca-pa-ble de prévoir ce qu’elle ferait en cas de Brexit. Elle se trouve simplement dans cet état d’hébétude absolue qui caractérise le déni de la vérité de la pathologie qui la caractérise. La fée postmoderne de la “gouvernance mondiale” accouche d’un avorton immonde qui se dévore lui-même : sa dynamique inversée en trou noir, comme une surpuissance invertie se retournant comme on retourne sa poche vide, en autodestruction.

De la Grèce au Royaume-Uni

La dégénérescence de l’organisme frappée d’une sénescence pathologique accélérée comme un tourbillon crisiqueincontrôlable, en un an, est considérable et frappante. Même si la Grèce n’est pas le Royaume-Uni certes, même si les circonstances sont différentes, il y a quand même la similitude des votes (4 juillet 2015 et 23 juin 2016) qui disent in finela même chose, qui est un “non à l’Europe (l’UE)”. En 2015, la réaction fut une mobilisation massive de cette UE qui avait encore les restes de cette surpuissance qui semblait en faire une machine bureaucratique et de contrainte irrésistible, une sorte de super-Etat-policier de type postmoderne, capable d’agir en toute quiétude, en toute illégitimité et avec toute l’arrogance de la puissance. Un an plus tard, l’effondrement est total, et l’on ne distingue plus une seule marque de cette arrogance et de cette surpuissance, sinon un des petits besoins type-führer postmoderne que l’indescriptible Martin Schultz se croit obligé de déposer au petit coin du Parlement européen à chaque crise (impayable tweet du Schultz, hier 27 juin : « The British have violated the rules. It is not the #EU philosophy that the crowd can decide its fate »).
La réaction même du pays concerné témoigne de cette “dégénérescence de l’organisme frappée d’une sénescence pathologique accélérée”, montrant que l’effondrement de l’UE touche également ceux qui en font partie, c’est-à-dire aussi ceux qui sont forcés par leur peuple à vouloir en sortir. L’hébétude du Brexit frappe également la direction britannique, incapable de s’adapter, de se situer par rapport à l’évènement, de proposer des arrangements de convenance où elle distinguerait bien ses intérêts, comme les Britanniques habiles et tordus excellaient à faire. Même si c’est une coutume établie dans les mœurs britanniques et la complicité de l’establishment national qu’un Premier ministre annonce sa démission plusieurs mois à l’avance, c’est une irresponsabilité extraordinaire dans ces circonstances qu’un Cameron annonce qu’il quittera son poste en octobre et qu’en attendant il ne fait rien sur le Brexitqu’il n’a pas voulu, laissant tout cela à son successeur, – et signifiant ainsi : “la tempête va gronder autour de cette version du Titanic nommée ‘Britania-rules-the-waves’ pendant trois mois, et moi je tiens tous les pouvoirs et, je vous le promets, je ne fais rien...”
Tsipras, lui au moins, a véritablement agi : il a capitulé, trahi tous ses engagements, ridiculisé la démocratie qu’il avait convoquée, démontré ainsi l’absurdité d’une politique extrêmement de la gauche-chic-postmoderne qui veut retrouver des principes en conservant les valeurs qui ont liquidé ces principes. Cameron qui avait convoqué ce référendum que personne ne lui avait demandé, Cameron, lui, ne fait rien sinon annoncer “en toute dignité” qu’il s’en ira en octobre en s’en lavant les mains, – comme s’il disait “je reste fermement et dignement à la barre jusqu’en octobre mais je ne m’occupe pas des voies d’eau, cette tache sublime étant réservée légitimement à mon successeur”. A quoi pensent ces gens, sinon penser en zombie-Système ?
(Reynaud aurait dû faire ça en juin 40 : annoncer qu’il démissionnerait en octobre 40 et céderait le pouvoir au maréchal Pétain pour qu’il capitule. Cela aurait interloqué Hitler, stoppé Guderian et permis à de Gaulle de faire son “appel de Londres” à partir de ce qui restait de Paris réfugié à Bordeaux. Il aurait ainsi libéré la France sans qu’il soit nécessaire qu’elle soit occupée et emprisonnée. Cela aurait été bien de notre temps.)

“Attaquons, attaquons...”

... Quant aux zombies-Système, ditto les dirigeants-Système restés à la barre, ils réagissent conformément au règlement : en empilant les absurdités les unes sur les autres ; en ajoutant au fameux “Courage, fuyons”, le non moins fameux “Attaquons, attaquons comme la lune”. (Il suffit de comprendre que le “Courage fuyons” de ces zombies-Système s’opérationnalise bien entendu par la “fuite en avant”, la plus perverse des retraites précipitées, exécutée dans l’inversion complète et justifiant le second adage du “Attaquons comme la lune”.)
 Là-dessus, confusion bien entendu, car s’il y a une certitude c’est bien qu’on fait sottise commune... Il est question de deux documents où l’on réagit au départ des Britanniques en renforçant autant que faire se peut ce qui a provoqué le départ des Britanniques, – c’est-à-dire une réaction populaire qu’on retrouve à peu près dans tous les sondages des pays-membres. (Mais à cela, on vous rétorquera que les Britanniques ont voté le Brexit “à l’insu de leur plein gré”, chacun le faisant en espérant que les autres voteraient pour rester, et qu’ils sont aujourd’hui effondrés, ou bien toujours aussi ignares et politiquement mal-éduqués, devant le résultat. La thèse est soutenue jusqu’aux USA et jusque dans des milieux réputés aux marges de l’antiSystème, dans un texte de Paul R. Pillar, ancien officier du CIA, qui juge surConsortiumNews que le Brexit, tout comme Donald Trump, sont pures manipulations de la sottise et de l’ignorance populaires par un affrontement entre des tendances différentes de l’oligarchie en place, – bref, “complot as usual”.)
Deux documents donc, dont un premier officiel qui est d’abord apparu sur le site du ministère allemand des affaires étrangères, et qui est le fruit légal, l’enfant légitime du fameux couple franco-allemand en crise de fécondation accélérée, sinon artificielle. « Le document publié sur le site de la diplomatie allemande prévoit un “agenda sécuritaire européen” face aux menaces “intérieures et extérieures”. Avant tout, les deux ministères [allemand et français]proposent de bâtir une “politique européenne d'Asile et de migrations” grâce à laquelle on verra “le premier système multinational de gardes-frontières et garde-côtes dans le monde” dirigée par une “Agence européenne de l’asile”... » ; et l’on passe, sur d’autres mesures de bonnes intentions dans le même genre, bien faites pour faire “rebondir” l’Europe enfin débarrassée du boulet britannique qui empêchait, tout le monde le sait, l’Europe d’être vraiment l’horreur qu’elle tend à être. (Un triste constat de plus, – pour nous, Français, – dans cette séquence accélérée à la Mack Sennett est bien que, ces dernières années, les Britanniques furent les seuls, en se battant pour leurs intérêts, à se battre pour ce qu’il restait de souveraineté aux États-membres.)
Le second document, lui, a été “fuité” en Pologne et n’a aucune existence légale, ni même le moindre crédit vous diront les officiels. Il  convient donc de le citer avec bien plus de fermeté que l’autre tant il convient bien à l’état d’esprit en cours et parce qu’il est démenti par les officiels, ce qui est le premier signe d’une vérité-de-situation...
« D’après le document cité par les journalistes polonais [de la chaîne de télévision VTP], les pays membres de ce nouvel État perdraient le droit d’avoir leur propre armée, services de sécurité et code pénal. Les États membres ne pourraient par ailleurs plus disposer de leur propre banque centrale ni de leur monnaie pour “défendre leurs intérêts[nationaux]” ».
Inutile de dire que ce document, que tout le monde accueille avec sarcasmes et persiflages, est celui qui se rapproche le plus de l’extrême et d’un fondement de la pensée néantisée des dirigeants européens à ce point. Il valait donc largement qu’on le mentionnât, car il s’agit du projet-Disneyland originel, “les États-Unis d’Europe” comme disait Giscard en chuintant... (Il valait mention d’autant que certaines voix tonitruante de la presse britannique, Daily Express et Daily Mail en tête, ont repris à leur compte cette information sur un super-État européen.)

« Vediamo a Rapallo ! »

Puisqu’il vient d’être question, notamment, du ministre des affaires étrangères allemand Steinmeier, on ajoutera en passant une cerise sur le gâteau aux multiples ornements. On n’oublie pas qu’il y une petite décade à peu près, Steinmeier disait pis que pendre de l’OTAN et de sa politique antirusse, qui sont, les deux, les clones de l’ontologie de l’UE. Rien n’est arrivé à Steinmeier, ni démenti, ni rectification, ni démission, ni sous-entendu, absolument rien. Que vaut Steinmeier dans le gouvernement allemand (et l’Allemagne par rapport à l’OTAN, et, par voie de conséquence, par rapport à l’UE telle qu’elle est aujourd’hui) ? Mais au fait et surtout, que vaut Merkel qui laisse dire son ministre des affaires étrangères le contraire de la politique dont elle-même affiche le soutien indéfectible ?
... Ce qui nous amène à signaler un article de John Helmer, un Américain vivant de longue date à Moscou, entre milieux d’affaires et milieux politiques, toujours original dans ses commentaires, parfois avec une perle ou l’autre ; un commentateur de la sorte d’Israël Shamir, travaillant en “loup solitaire”, sur son site justement et ironiquement nomméDances with Bears. Ce qui nous amène à son article du 24 juin où il annonce, dans la logique de la déclaration de Steinmeier rien de moins que des négociations secrètes entre une partie du gouvernement allemand qui ne répondrait plus à l’autorité de Merkel, et qui négocierait, dit Helmer, une sorte de nouveau traité de Rapallo, lequel rapprochait l’Allemagne de Weimar de la Russie (l’URSS) et tournant le dos à l’Europe en 1922...
Prenez cette affaire comme il vous plaira, comme nous faisons nous-mêmes, tout en notant que nous sommes beaucoup plus inclinés à lire un Helmer qu’un quelconque commentateur-Système vivant le séant installé dans le beurre communautaire, et écrivant ses consignes comme un perroquet fatigué. Dans tous les cas et puisqu’il s’agit de Rapallo en Italie, si non è vero...
« Secret negotiations have been under way for some time between high German and Russian officials, to which Chancellor Angela Merkel has been excluded. Warned by US Assistant Secretary of State Victoria Nuland, and in a recent coded communication from outgoing President Barack Obama that she must act to save her authority, and enforce European Union sanctions against Russia, Merkel has also received an ultimatum from her cabinet and party. This was delivered in the form of a page torn out of an Old German bible in which a large black spot had been inked. Either she step aside in secret, Merkel understood the signal, or she will be forced to resign in public. [...] Excerpts of the new treaty, which has been drafted by ministry-level officials Merkel has been unable to stop, have been leaked by sources close to the two sides in the secret talks.
» German sources now claim their talks with the Russians have been following the outline of the Treaty of Rapallo. Signed between German and Soviet representatives in Italy on April 22, 1922, that pact followed the collapse of British, French and American efforts at regime change in Moscow and expanded military occupation of German territory. [...]
»...When Italian Prime Minister Matteo Renzi met Putin on June 17 in St. Petersburg, he was overheard as saying off-mike: “Vediamo a Rapallo! »
Ainsi se dessine, dans la fantaisie ambiante, l’idée exploratoire d’un axe Berlin-Moscou venue d’une partie du gouvernement allemand, tandis que la chancelière songerait, aux côtés de son co-équipier parisien, à un axe Berlin-l’Elysée. Les charmes d’une nouvelle formule Londres-Pékin n’échappent pas non plus à l’une ou à l’autreTout est possible, tout est permis, en fait de raisonnements, supputations prospectives, intuitions subjectives, etc. Le mot “exit”est devenu une formule magique : « The act of exit is liberating », écrit Ron Paul, qui constate sobrement : « What is happening in the UK, in Europe, and in the US, is nothing less than a breakdown of the entire system... » ; et de proposer, en guise de galop d’essai cette idée d’exit immédiat pour les USA : « Getting out of NATO would be a good first move. »

La “Guerre de Sécession” devenue post-postmoderne

... Ron Paul cité ci-dessus nous ramenant aux USA où, comme nous l’avons déjà noté, l’impact du Brexit est énorme, confirmant bien qu’il s’agit d’un acte fondamental de l’effondrement du Système. Il inspire donc directement la renaissance gigantesque de l’idée de “sécession”. On a vu déjà ce phénomène pour le Texas, et il se signale également pour la Californie. Comme l’on aurait envie de dire, “les langues commencent à se délier”...
L’argumentation du leader indépendantiste (“sécessionniste“) de Californie Louis Marinelli se développe d’une façon très originale, simplement par réhabilitation sémantique. Il s’agit effectivement d’une logique de communication, qui insiste sur le fait qu’on dirait étrangement psychologique de ce qu’on désignerait également comme une “libération sémantique” (“réhabilitation sémantique” et “libération sémantique“ à la fois) : puisque le Brexit a démontré que le terme “sécession” n’est plus automatiquement associé à la Guerre de Sécession, on peut alors l’accepter dans un langage moderne. Le terme sécession devient ainsi un terme post-postmoderne (cette formulation selon l’idée que “sécession”, surtout en référence à la Guerre du même nom, n’a jamais été un terme très goûté par les postmodernes) ; il réhabilite et libère le concept, qui devient politiquement acceptable...
On admettra que cette approche est intéressante sinon originale, qui fait dépendre un mouvement aussi considérable en importance politique et symbolique aux USA que la sécession, au simple niveau de l’évolution de la sémantique ; là aussi, la communication triomphe dans toute sa puissance et renverse comme en s’en riant tous les tabous du Système...
« For pro-independence activists such as California’s Louis Marinelli, what makes the Brexit vote so important is that it shows secession isn’t just a relic of the 19th century. “This is an example of an independence movement occurring in the Western world, a modern-day, 21st-century [caseof a political entity seceding from a political union,” saidMr. Marinelli, who heads the Yes California Independence Campaign. “And so now Californians who hear the word ‘secession,’ they don’t have to think of the Civil War anymore,” he said. “Now they have a modern day example of how it can happen peacefully and legally and constitutionally, and that’s the path and process we intend to mimic here in California.” »

Much Ado For Nothing” – really nothing at all

Pour en terminer temporairement avec cette “Chronique de l’effondrement” (en 2003, PhG en était encore auxChroniques de l’ébranlement), nous nous permettons, pour présenter notre explication finale du jour, de paraphraser Shakespeare, et même (qu’il nous pardonne) de le “compléter” : en employant le titre de sa comédie pour cette explication “Much Ado For Nothing”, nous ajoutons  – really nothing at all (Beaucoup de bruit pour rien, – vraiment pour rien du tout). Il s’agit de caractériser le phénomène énorme en puissance de communication et quasiment inexistant pour l’instant en termes opérationnel ; il s’agit d’exprimer combien ce formidable événement met en évidence la situation où le Système n’est plus capable de produire que du “rien”, “vraiment du rien du tout” au niveau opérationnel où il devrait agir, face à la puissance de la mise en cause qui l’affecte dans le domaine qui, justement, fait la puissance aujourd’hui, – qui est celui de la communication.
Ainsi revenons-nous à notre “rien” caractérisant ce que nous percevons de la réaction de nos dirigeants-Système. Ainsi l’image devient-elle plus tragique, le “rien” de la comédie de Shakespeare ayant notablement moins de ce caractère que celui que nous envisageons ici, qui est le “rien” tragique par l’absurde du Deserto di Tartari (Buzatti n’a-t-il jamais songé pour son titre, également, à Deserto di Barbari ?). Leur “rien”, celui de nos dirigeants-Système, est le point extrême fondamental du processus de déstructuration-dissolution tendant à l’entropisation, qui est bien la “néantisation” correspondant à ce “rien”, et ainsi boucle-t-on la boucle. Cette production vertigineuse de vide, ou cette production ultimement invertie jusqu’à la dévastation du néant, est bien le signe qu’avec la crise “Brexit & conséquences”, – nième épisode, mais de plus en plus brûlant, de la crise haute finale qui a embrasé le Système depuis quelque part entre 2008 et 2010, – nous nous trouvons encore plus proches du cœur ultime et grondant de la finalité de la crise d’effondrement du Système. Les dirigeants-Système y tiennent leur rôle, qui est de se dissoudre également dans la néantisation qu’ils conduisent, et nul ne pourra leur reprocher de ne pas honorer leur contrat. Il y a là comme le goût du travail bien fait, une certaine honnêteté qu’il faut bien leur reconnaître dans leur propre néantisation, sans même voir que cette néantisation est celle du Système lui-même, dans un achèvement presque parfait de l’équation surpuissance-autodestruction.
“Demain est un autre jour, c’est-à-dire demain est une autre crise” avait-on encore coutume de penser il y a deux à trois ans, à peu près avant que ne commence la crise ukrainienne. (Rappelez-vous l’arrogance et la sûreté de soi de l’UE négociant avec mépris avec Ianoukovitch, en novembre 2013, comme si elle était le maître du monde, et voyez l’UE aujourd’hui, éructant furieusement dans ses innombrables lambeaux.) Désormais la crise d’effondrement, ou crise haute, est si totalement intégrée qu’il n’y a plus d’aujourd’hui, parce que les crises vont si vite et se transforment si rapidement que celle qu’on croit d’aujourd’hui est déjà celle de demain, dans une cavalcade effrénée, jusqu’ à ce que demain devienne l’aujourd’hui triomphant de l’effondrement du Système. A Saint-Germain, dans le temps, “il n’y avait plus d’après” ; avec la Grande Crise désormais dans ses ultimes spasmes gigantesques de l’effondrement, “il n’y a plus d’avant”. Nous attendons avec intérêt et curiosité, et tout de même le frisson angoissé ou passionné de l’aventure, la forme que prendra l’achèvement de cet effondrement que nous sommes en train de vivre.

lundi 27 juin 2016

Europe : suicide en direct / Europe : suicide on live

Suicide en direct

28 Juin 2016 , Rédigé par Observatus geopoliticus

source http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2016/06/suicide-en-direct.html
Publié dans #Europe#Moyen-Orient#Russie

Suicide en direct

L'info a été soigneusement cachée par les médias grand public, et pour cause : il est difficile de dire s'il faut en rire ou en pleurer...
A peine les Britanniques font-ils leurs valises que les lumineux eurocrates reprennent les négociations sur l'adhésion... de la Turquie ! Sont-ils donc complètement bourrés, masochistes ? Ne comprennent-ils vraiment rien à rien ? Rarement dans l'histoire et dans le monde aura-t-on vu des dirigeants aussi - désolé, il n'y a pas d'autre mot - nullissimes.
Il est vrai que l'Union Ectoplasmique se retrouve prisonnière du piège dans lequel elle s'est elle-même enfermée :
  • que Bruxelles continue de préparer l'adhésion de la Turquie et c'est la révolte généralisée contre l'UE. La cote de popularité de la Turquie dans la population européenne est encore plus basse que celle de Hollande en France, c'est dire. Si Bruxelles passe outre, il n'est pas difficile de prévoir des mouvements de masse, peut-être violents, tandis que le soutien à l'UE s'effondrera.
  • que Bruxelles renonce et Erdogan aura la possibilité de lâcher des centaines de milliers de réfugiés sur le Vieux continent, dont les terroristes daéchiques qu'il contrôle et avec lesquels il fait chanter les europloucs. Et le sultan ne s'en privera sans doute pas, qui a un mépris incommensurable pour l'Europe - voir la une du journal pro-gouvernemental Akit au lendemain du Brexit : "L'union des croisés s'écroule". Là aussi, c'est à terme la disparition de l'UE.
Le choix pour les dirigeants européens se résume à : comment voulez-vous mourir ?
Mais tiendront-ils jusque là ? Selon un sondage continental, huit pays veulent maintenant leur propre référendum (ce qui ne veut toutefois pas forcément dire que les huit souhaitent en sortir) :
Suicide en direct
Même Soros, sans doute dépité d'avoir perdu des milliards, s'y met et prédit la mort dans l'âme la fin de l'Union Européenne. Ses paroles valent de l'or : "Le scénario catastrophe [Brexit, ndlr] s'est matérialisé, rendant la désintégration de l'EU pratiquement irréversible. Elle se dirige vers une désintégration désordonnée qui laissera l'Europe dans un état pire que si l'UE n'avait jamais existé".
Pour la seule fois de ma vie, je suis d'accord avec Soros (ça se fête !) : le réel rattrape cette construction artificielle et passéiste. Le compte à rebours est commencé. Il peut durer longtemps encore, le système peut s'arc-bouter, mais la fin semble inéluctable, Turquie ou pas.
En parlant du sultan, il n'aura échappé à personne qu'il a enfin ravalé sa fierté et présenté, la queue entre les jambes, ses excuses à la Russie pour l'incident du 24 novembre. On pressentait déjà un petit quelque chose hier lorsqu'on a appris que la justice turque rouvrait le dossierd'inculpation d'Alpharslan Celik, accusé d'avoir tué le pilote russe.
Il est vrai que l'aventurisme d'Erdogan a placé son pays dans une situation assez lamentable : isolé d'à peu près tout le monde, en quasi guerre civile, économiquement en chute libre. Désespéré, le sultan veut maintenant réparer les pots cassés, même si c'est sans espoir de retour à la case départ : ce qui est perdu est perdu et Moscou ne renoncera pas à soutenir les Kurdes syriens ni à ses S400 en Syrie.
Les médias russes ont beau jeu de moquer la reddition en rase campagne d'un Erdogan soudain mielleux à souhait après des mois de coups de menton. Ce qui nous intéresse ici, c'est évidemment la réaction du Kremlin. Poutine et son entourage doivent en ce moment peser le pour et le contre.
On se rappelle que les Russes avaient exigé des excuses publiques ET des compensations. Les Turcs ont-ils accédé à certaines demandes secrètes, comme par exemple l'arrêt partiel du soutien aux djihadistes d'Alep ? Rien n'est sûr dans ce théâtre d'ombres, mais cela pourrait peut-être expliquer pourquoi l'actuelle offensive syro-russe sur Alep se fait curieusement dans le silence généralisé alors que la précédente opération soulevait l'indignation des médias officiels turcs (et occidentaux).
Erdogan n'est plus vraiment en état d'exiger quoi que ce soit. Il tombe de Charybde en Scylla depuis quatre ans et tente de se raccrocher à n'importe quelle branche. Son seul atout reste son levier de pression sur l'UE. Ce que nous annoncions il y a six mois se vérifie pleinement. Le sultan est le dindon de la farce syrienne ; les Européens sont les dindons du dindon.

mercredi 22 juin 2016

Sylvain Baron : Apocalypse ? No !

source : 
http://sylvain-baron.blogspot.com/2016/06/apocalypse-no.html

S'il est une constante chez un grand nombre de commentateurs de la politique au sein de notre dissidence, cela qu'ils soient connus ou non, c'est bien le discours apocalyptique. Que ce soit sur Facebook ou sur certains médias alternatifs voire mainstream, il ne se passe pas une journée, sans que l'on puisse lire ou entendre que tout est appelé à s'effondrer ; que la troisième guerre mondiale est inévitable ; et que nous connaîtrons à nouveau le chaos et la famine lorsque ce système financier totalement fou exhalera ses derniers râles. 

Je note même que certains - sans doute guère conscients de ce que cela signifie en termes de souffrances ressenties inutilement - appellent littéralement ce chaos de leur vœux. Un désir de suicide social omniprésent au sein d'une dissidence pour grande partie littéralement angoissée de son impuissance supposée.

Et pourtant, rien n'est plus faux. Jamais à travers l'histoire notre peuple n'a été aussi armé pour faire face aux quelques individus qui avec des moyens aussi superficiels que de la monnaie et les apparences d'une impunité judiciaire et électorale, croient pouvoir nous asservir indéfiniment. Je m'insurge donc totalement contre ce discours anxiogène ambiant et tient à rappeler les éléments suivants :

1) Chaque individu dispose en lui-même d'une puissance quasiment illimitée :

Fondamentalement, rien n'empêche un être humain de commettre le plus barbare des crimes si telle est sa volonté. Heureusement, ceci n'est l'apanage que des fous, plutôt rares au sein de tous. Mais au-travers de ce simple constat, il revient dès lors à chacun de comprendre sa propre part de puissance. Nous disposons tous d'une capacité de nuire très sérieusement à qui nous menace individuellement ou collectivement. Entre signer une pétition dénonçant les crimes d'une personnalité politique et pendre haut et court cette dernière, il existe une multitude d'actions qui sont à notre portée. Elles n'exigent le plus souvent qu'un peu de bonne volonté et tant qu'à faire, un minimum de réflexion critique sur l'arme la plus adéquate pour gagner en efficience. A plus forte raison lorsque l'effort devient collectif.

2) Actuellement, tout est encore "sous contrôle" : 

Certes, ce n'est pas le peuple qui est aux commandes d'une façon ou d'une autre, mais malgré la démolition sociale et démocratique actuellement en cours, on ne peut pas dire que des hordes de zombies affamés s'entretuent dans les rues dans un climat radioactif. La troisième guerre mondiale n'est toujours pas arrivée, et globalement, même pour les plus pauvres d'entre nous, il est possible de trouver les moyens de se nourrir, voire un refuge où dormir quand il nous reste quelques amitiés ou associations militantes pour suppléer aux manquements inacceptables de l'Etat. Malgré la corruption de certains magistrats à certains intérêts, on peut malgré tout concevoir être encore dans un état de droit, ce qui nous permet donc de faire saisine d'un grand nombre de textes de lois pour dresser le réquisitoire des mafieux qui sévissent au sommet de nos institutions. Nous avons donc encore la possibilité de prendre le contrôle d'un système juridique et économique qui, malgré ses insuffisances, reste suffisamment fonctionnel pour être totalement transformé de fond en comble, sans que les choses ne dérapent à outrance. Peut-être que cela échappe encore à certains, mais la France est un grand pays par sa puissance économique, militaire et diplomatique. Elle s'est relevée de nombreuses guerres, de grandes dépressions économiques, et à bien des reprises le souffle révolutionnaire de son peuple a poussé celui-ci à conquérir des acquis démocratiques et sociaux chaque fois que l'on nous poussa jusqu'à nos derniers retranchements. Et la France s'est toujours relevée de ses révolutions. Le Peuple n'a aucune crainte à avoir. Il est maître de ce qu'il produit ou décide de cesser de produire pour asseoir ses exigences Souveraines.

3) Non, le sang et les larmes ne sont absolument pas nécessaires :

Ce qui relève d'une organisation sociale et politique, est toujours fondé sur un ensemble de normes que l'on s'impose par le biais d'une constitution, de la loi et de traités internationaux. C'est cela que nous appelons le "Système". Ça n'est rien d'autre qu'un ordre juridique, soit une pure oeuvre de l'esprit. Il en va de même pour ce qui relève des mécanismes monétaires et financiers. Tout cela n'est que pure convention, il n'y a rien qui ne puisse être abrogé, modifié ou ajouté comme norme ou valeur économique, sociale ou démocratique. Et c'est ce qui crée ensuite le Monde que nous désirons, à condition que ceux qui œuvrent à la rédaction des lois et les votent, le fassent bien avec le soucis de l'intérêt commun. Les normes sont des choses de l'esprit. Leur application dans la vie réelle en forme leurs effets. Si nous voulons une vie plus douce, où le peuple puisse disposer à jamais de son droit de faire et défaire autant les lois que ceux qui le gouvernent, nous pouvons l'obtenir indéniablement. Il suffit de le vouloir et de s'y coller. Nous sommes bien assez nombreux...


Depuis le 31 mars dernier, un mouvement s'est créé en France avec ses qualités et ses défauts. Mais il a le mérite de se poursuivre et de réunir sur des places publiques des femmes et des hommes qui se demandent ce qu'ils peuvent faire pour changer les choses. 

C'est cependant une redondance propre aux humeurs citoyennes qu'elles finissent dans l'hécatombe des révolutions avortées parce qu'elles ne trouvaient ni stratégie d'ensemble, ni "leaders" à même de les porter vers leur aboutissement le plus à même de servir la cause du peuple.

De "leaders" potentiels, nous n'en manquons pas. A mon sens, deux portant des ambitions présidentielles en ont les talents chacun à leur façon, mais ceux-là ne jouent pas la même partie d'échec que le peuple dans le moment présent.

Au sein de la dissidence, je pourrais citer volontiers quelques personnalités qui en ont les qualités, lesquelles sont à mon sens :

- La bienveillance et le désintérêt de leur combat
- Une culture politique générale forte et une aisance de communication réelle
- Un engagement profond dans leur combat
- Un minimum de caractère leur permettant d'encaisser les bas-coups de l'adversaire et de trancher lorsqu'il devient nécessaire d'avancer et fournir un élan.
- Une certaine visibilité déjà acquise sur les réseaux sociaux, voire les médias plus généralistes pour être entendus.

De fait, je ne suis pas inquiet sur la question des personnes, quoi que je continue de considérer qu'il nous appartient de nous fédérer politiquement en choisissant la voie du plébiscite populaire d'un gouvernement technique complet, qui se devra d'assurer la transition lorsque nous reprendrons la main. C'est une façon de disposer à la foi de portes-parole pour chaque sujet face aux institutions, ainsi que face aux médias et aux ambassades étrangères. Cela nous permet de jouir aussi de personnalités réellement légitimes et sous contrôle populaire (il nous revient de rédiger les règles constitutionnelles les asservissant), à même de nous aider à rédiger un programme politique commun extrêmement fédérateur. Par exemple, M. Jacques Sapir est une personne qui serait capable de mettre d'accord dans le cadre de la restauration du FRANC, autant de personnes au Front de Gauche qu'au Front National s'il devait occuper une charge que ce soit au Ministère de l'économie et des finances, ou encore en tant que Gouverneur de la Banque de France. Bien sûr il nous revient à tous de proposer d'autres personnalités, mais je ne crois pas que cette idée simple fasse encore sens dans tous les esprits. Je peux signifier pourtant à tous ceux qui rêvent de démocratie, qu'il n'y a pas plus démocratique façon d'investir un Gouvernement, qu'en désignant collectivement chacun de nos ministrables et en élisant ensuite tous ceux qui auront remporté les plus forts taux de plébiscite au Suffrage Universel. C'est ainsi que l'on dilue le pouvoir sans en retirer sa fonction utilitaire qui est de faire tourner des institutions concrètement.
Mais avant d'en arriver là, il nous faut une Révolution !

Pour ceux qui suivent mes travaux, vous savez sans doute que rendez-vous est pris pour le 14 Juillet, afin d'aller manifester sous les fenêtres des grands médias parisiens. J'en rappelle les revendications, car elles restent intangibles depuis désormais près d'une année dans tous les rassemblements que j'ai déclaré en préfecture :

- Destitution de François Hollande pour crimes de haute trahison (justifié en droit pénal)
- Sortie de l'U.E, l'euro et l'OTAN afin de restaurer notre souveraineté et notre indépendance nationale.
- Organisation d'un processus constituant à l'échelon national, soit dans dans toutes les communes de France, avec une participation à la rédaction ouverte à tous les citoyens en âge de voter.

Oui, il nous faut destituer Nunuche !


Le seul point commun que l'on peut attribuer aux révolutions, c'est qu'elles ont toutes conduit à la destitution (voire l'exécution) de l'autorité politique suprême du moment. Ce n'est donc pas un propos excessif et saugrenu que d'exiger en premier lieu dans nos revendications la destitution de François Hollande. C'est même d'une logique révolution affreusement banale et intangible. Nous avons en outre la légitimité pour porter de telles exigences, non seulement parce que François Hollande agit en criminel, que ce soit aux travers des graves atteintes aux intérêts fondamentaux de la nation dont il se rend régulièrement coupable, ou que ce soit dans sa "politique étrangère" qui manifestement, génère des morts inutiles en Syrie, en Ukraine et en Afrique. Nous pouvons justifier cela par le droit, et avertir les institutions qu'en leur absence d'exercice des contre-pouvoirs qu'elles incarnent, le peuple n'a pas d'autres remèdes que s'en remettre à lui-même pour surseoir au manquement à leurs obligations. Nous pouvons encore sauver des Milliers de vies en mettant hors d'état de nuire cet individu et en le traduisant devant la Haute Cour de la République au titre de l'article 68 de la Constitution.

Mais cela exige que des parlementaires votent à la majorité sa destitution soit deux solutions possibles dans le contexte actuel :

- Soit ces derniers sont littéralement chassés du Parlement, et une Assemblée Nationale Provisoire et réellement représentative, proclame sa Souveraineté pour traduire en justice l'actuel président de la République et l'ensemble de ses ministres.

- Soit nous trouvons quelques alliés parmi les parlementaires, et nous nous assurons que l'ensemble des autres craignent littéralement le peuple.

Ce qui sera de toute façon affaire de mobilisation, mais aussi de combat médiatique. Il nous faut à la foi faire le siège des médias, mais aussi celui de l'Assemblée Nationale et du Sénat. Ce sera donc le second temps d'un premier moment qui se doit de nous emmener dans la lutte. Nous devrons partir à la bataille contre les traîtres qui sévissent et nous devons détruire totalement le peu d'autorité qui reste au premier d'entre eux. C'est à ces fins que nous entamons une grande Marche depuis Clermont Ferrand, départ place de la Résistance (au sud-ouest de la place de Jaude), Mardi 7 Juin 2016 à 9 h, pour rejoindre le siège de BFM, rue Oradour sur Glane à Paris le 14 Juillet prochain.

Durant un mois et demi, tous ceux qui le veulent pourront parcourir avec nous une moitié de France par 31 étapes. Sur notre route, nous interrogerons les Français que nous croiserons pour leur demander leur avis sur François Hollande que nous filmerons et retransmettrons chaque soir sur les réseaux sociaux. Si vous nous en donnez les moyens dans les plus brefs délais, nous ferons un suivi périscope de qualité de l'ensemble de la Marche jusqu'à Paris. Si parmi mes lecteurs, il se trouve des gens prêts à nous accompagner en voiture sur une partie du trajet, et créer un relais automobile pour entreposer une sono, ainsi que des doléances citoyennes collectées sur papier au fur et à mesure de notre odyssée, nous pourrons presque tous les soirs organiser des conférences et débats publics sur les places des villages où nous atterrirons. Si les organisateurs de Nuit Debout de Clermont Ferrand ; Montluçon ; Bourges ; Orléans et Paris considèrent que notre initiative s'inscrit bien dans la Convergence des luttes tant appelée, alors peut-être nous contacteront-ils pour nous inviter à les rejoindre afin que l'on embarque quelques émissaires de leurs assemblées sur notre route pour monter jusqu'à Paris. Je signale en passant que nous chercherons pour chacune des étapes, des solutions d'hébergement ou à défaut de camping, de restauration, des moyens de se doucher, et enfin un peu d'énergie et de connexion internet pour recharger nos appareils et transmettre nos données. Nous avons écris à tous les élus des communes concernées par notre périple, et l'ensemble des organes de presse et audio-visuels des régions traversées sont aussi contactées en ce moment même. 





































Nous souhaitons être au fil des jours de plus en plus nombreux à grossir cette marche sur Paris, aussi j'appelle l'ensemble des chômeurs, des SDF, des précaires, des gens qui ont du temps libre, ainsi qu'une bonne dose de colère et d'envie dans découdre sans tomber dans les travers de la violence et l'absence de cap, à nous rejoindre tout au long de notre parcours. 

Prévoyez une tente, des changes, de quoi supporter le mauvais temps, de bonnes chaussures, et beaucoup de bonne humeur. Vous pourrez nous rejoindre aux grandes villes-étapes, il vous suffit de vous référer au tableau ci-contre, et de suivre l'actualité de la Marche pour les lieux de rendez-vous précis.

Nous avons besoin, je ne vous le cache pas, de dons pour faciliter l'organisation d'une telle marche et en supporter les nécessaires matérielles, alimentaires et d'hygiène. Vous pouvez trouver ici le mémorandum faisant état des besoins et nécessités logistiques pour évaluer les coûts les plus immédiats pour que nous vous offrions une actualité quotidienne de qualité. Vous pouvez nous aider sur le compte de l'association "Les Décrocheurs" ; et ce faisant, nous nous engageons à utiliser les excédents qui pourraient rester d'un tel appel aux dons, à continuer de financer toutes les initiatives résistantes les plus efficientes contre l'oligarchie aux pieds d'argile.

Pour ceux qui suivent mes travaux ou ont lumon essai qui les synthétise, vous savez quelles sont les voies que je propose pour nous en sortir, et qu'elles ne demandent que relativement peu de moyens financiers et humains à l'échelle de notre pays, pour être parfaitement efficientes.

Mais si j'ai pour habitude de beaucoup communiquer sur mes travaux lorsque je milite, cette fois-ci, jusqu'au 14 Juillet, je compte plutôt récupérer les paroles citoyennes. Si vous avez des doléances à faire porter à la présidence de la République, vous pouvez nous les transmettre à l'écrit (et à l'oral) sur notre trajet, ou encore nous les faire parvenir sur notre boite courriel. Voila quel est le sens de cette Marche. Vous pouvez ne pas être d'accord avec les revendications portées pour le 14 Juillet, et même être un fervent soutien de François Hollande - mais nous comprendrions votre honte à l'exposer publiquement - quoi qu'il arrive, nous collecterons l'ensemble de vos réflexions et les relayerons, y compris lorsque nous ne serons pas d'accord avec vous.

Une grande marche pour donner tort aux apocalyptiques !

Français, il nous faut nous prendre en main ! A l'ère d'internet, des moyens de transport rapide et de l'effondrement des paradigmes les plus mortifères, il est temps de faire un grand bond en avant ! Nous pouvons changer les choses sans haine, sans larmes et sans violence. Nous pouvons même donner une réelle saveur de joie à notre insurrection qui vient. Il nous suffit simplement de le vouloir.

Il nous faudra être quelques milliers le 14 Juillet sous les fenêtres de nos grands médias nationaux, et pourquoi pas quelques dizaines de milliers les jours suivants, si ce n'est millions... Cela dépend des premiers. Un peu de foi, une dose d'abandon, et une envie de marcher un peu, ce peut être un début pour obtenir enfin notre première victoire contre l'oligarchie. Mais attention, la bataille sera (très relativement) longue et réellement intense. Nous ne l'emporterons pacifiquement que si nous acceptons toutes les stratégies d'occupation mobile et non violentes nous permettant d'éviter la confrontation avec les forces de police (le fait de fonctionner en bonne intelligence avec les institutions régaliennes est une obligation insurrectionnelle pour aboutir vite et proprement), mais nous amenant très clairement à faire chanceler le pouvoir. Je me fais garant de pouvoir en proposer et coordonner les directives les plus essentielles, mais j'en appelle autant à la puissance de tous qu'à notre raison : A capacité individuelle de nuisance co-existe le principe de responsabilité. Il ne s'agira plus de revendiquer l'auto-gestion, mais de l'appliquer avec une réelle discipline personnelle malgré les moments de tension inévitables. 

Nous allons tout changer si nous sommes suffisamment nombreux à le vouloir et le faire (il ne s'agit au départ que de quelques milliers de personnes sur des dizaines de millions encore une fois), et je vous propose que nous fraternisions tous pour commencer au-travers de cette grande marche vers Paris.

Aux apocalyptiques prêchant l'auto-destruction et le renoncement, nous montrerons notre enthousiasme, nos sourires, notre foi en l'avenir et notre certitude de pouvoir contribuer à l’avènement d'une nouvelle ère qui s'affranchira de l'essentiel des souffrances que les oiseaux de mauvais augure appellent de leurs vœux.

Dans l'espoir que vous nous rejoindrez,

Sylvain Baron