ça vaut le coup d'écouter et de soumettre cette analyse au principal intéressé
"Il n'existe rien de constant si ce n'est le changement" BOUDDHA; Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots." MARTIN LUTHER-KING; "Veux-tu apprendre à bien vivre, apprends auparavant à bien mourir." CONFUCIUS ; « Nous savons qu’ils mentent, ils savent aussi qu’ils mentent, ils savent que nous savons qu’ils mentent, nous savons aussi qu’ils savent que nous savons, et pourtant ils continuent à mentir ». SOLJENITSYNE
mardi 7 mars 2017
[Démocratie en danger] La peste ou le choléra en étant sûr d'attraper le typhus
4 MARS 2017 RÉGIS DE CASTELNAU
source : http://www.vududroit.com/2017/03/le-penmacron-stop-ou-encore/
Depuis longtemps, on sait que c’est Tuco qui avait raison. Le monde est toujours partagé en deux.
Actuellement, il y a d’un côté ceux qui acclament le coup d’État politico-médiatico-judiciaire destiné à fausser la principale élection sous la Ve République. Et à faire advenir à la tête de l’État une marionnette du Capital et de l’oligarchie mondialisée. Nier l’existence de l’opération relève soit d’un cynisme putride, soit d’un aveuglement pathologique. La nullité de Fillon cible idéale montée sur le pavois par des lodens/barbours imbéciles et aveugles n’est pas le sujet principal. Soyons clairs, on se fout de Fillon, et il n’est pas illogique de penser que c’est bien fait pour sa gueule. Mais ce qui est grave c’est de voir que les libertés publiques ne pèsent plus pour rien et qu’il se trouve des gens de bonne foi pour approuver ce qui s’apparente, combiné aux atteintes aux libertés qui ont émaillé le quinquennat Hollande, à une forme de proto-fascisme. Il fallait s’y attendre, notre ennemi le Capital n’allait pas lâcher l’affaire comme ça. Il ne le fait jamais. Et comparer la manifestation pro-Fillon du 5 mars, au 6 février 1934 est confondant de stupidité. Le danger est en face.
De l’autre côté, il y a ceux qui même s’il s’agit de soutenir leur candidat en carton, sont parfaitement fondés à dénoncer l’opération. Et ceux qui comme moi n’ont jamais voté pour ces gens-là et ne sont pas près de le faire, mais pour savoir de quoi ils parlent, sont effarés de ce qui se passe.
Que le premier président de la Cour de Cassation autorité judiciaire hiérarchique des juges du siège, se fende d’un communiqué COMMUN avec l’Avocat Général, le patron du parquet aux ordres de l’État, est purement un barbarisme judiciaire. Absolument n’importe quoi. Quant au texte de l’USM, à la fois mensonger et d’une arrogance folle, il en dit long sur la dégradation des institutions. Et sur la façon dont la haute hiérarchie judiciaire se vit et envisage ses propres pouvoirs. Détachés des institutions républicaines et de leur fonctionnement.
L’Europe allemande déteste la démocratie, et a privé les peuples de leur souveraineté en ossifiant les grands choix politiques et économiques dans des traités inamendables. La police du néolibéralisme et du capitalisme financier a été confiée à des juridictions européennes et nationales dont certaines comme en France font du zèle.
Marine Le Pen qui sait ce que le rapport de force politique veut dire a adopté l’attitude du combat. Et ses troupes et ses électeurs la suivront. Renforcés par les électeurs de droite « raisonnables » en rage à juste titre contre ce que se permettent les vrais dominants. Le deuxième tour de l’élection présidentielle, ce sera donc « stop ou encore. » À Christophe Guilluy qui lui demandait ce qu’il comptait faire, s’il était élu pour la France des exclus et des invisibles, Macron a répondu très simplement : « je ne sais pas ». En d’autres termes, « je m’en fous », et de son point de vue et de celui de ses maîtres, il a entièrement raison.
Là où la tragédie se noue, c’est que le « stop » sera incarné par Marine Le Pen ! Serons-nous obligés de nous dire comme le faisait Susan Sarandon au moment des présidentielles américaines avec son « Clinton est plus dangereuse que Trump », « Macron est plus dangereux que Marine Le Pen ». Mais comment en est-on arrivé là ? À devoir peut-être choisir entre la peste et le choléra en étant sûr d’attraper le typhus. Ceux qui nous y ont amenés devront rendre des comptes.
En attendant, la contradiction principale du jour oppose ceux qui approuvent le coup d’État politico-médiatico-judiciaire et ceux qui le refusent, les républicains et les démocrates. Les élections présidentielles, on verra après.
[Elections présidentielles françaises : américanisation et emprise des milieux financiers sur les médias de masse] Quand la démocratie dégénère en bouffonnerie
Par Bruno Guigue — 03 mars 2017
source : http://arretsurinfo.ch/quand-la-democratie-degenere-en-bouffonnerie/
On parle beaucoup des mésaventures de M. et Mme Fillon, mais la crise conjoncturelle gravissime que traverse la droite française, en réalité, révèle surtout la perte de substance démocratique de notre système politique. Ce scandale politico-financier somme toute assez banal (si ce n’est que le principal intéressé est un candidat majeur à l’élection présidentielle) ne nous a pas appris que les élus considéraient les deniers publics comme de l’argent de poche. On le savait déjà. Il n’a pas dévoilé, non plus, l’imbrication suspecte des pouvoirs politique, médiatique, judiciaire et financier. Le phénomène est connu, et aussi ancien que la démocratie formelle, suspendue aux rapports de forces des acteurs sociaux qui se saisissent de ses procédures comme on investit un champ de bataille.
Ce que montre cette crise, c’est l’inanité d’un système où tout est suspendu au sort d’un politicien transformé par les primaires en « deus ex machina ». Que ce champion s’effondre, et tout est fini. On peut comprendre la colère des électeurs de droite, frustrés d’une représentation digne de ce nom lors d’une compétition majeure. Mais ce danger systémique est la rançon d’un régime qui fait du scrutin présidentiel la clé de voûte des institutions. Si elle lâche, tout s’effondre. Depuis la fondation de la Vème République, la vie politique a été mise en orbite autour de l’élection suprême. La compétition élyséenne en constitue l’alpha et l’oméga. L’instauration du quinquennat a accentué cette tendance, en faisant dépendre l’issue des élections législatives du verdict présidentiel.
Ce dispositif institutionnel taillé sur mesure pour le général de Gaulle fonctionne désormais à rebours de son projet initial. Destiné à souder la nation autour d’un chef élu par le peuple, il dépossède ce dernier en dévitalisant le débat démocratique. Emmanuel Macron est à la fois le théoricien et le bénéficiaire de cette politique de la terre brûlée qui évacue scrupuleusement la politique (au sens noble du terme) du débat électoral. Complètement artificielle, calquée sur les tempos instantanés et les codes débilitants de la télévision, la personnalisation du scrutin relègue les programmes au second plan. Les candidats sont lancés sur le marché comme des savonnettes, la confrontation dégénère en coups tordus, l’obsession du « buzz » supplante le débat d’idées. Le résultat final, c’est qu’on a un cheval de cirque à la place d’un cheval de course.
On pointe à juste titre la vacuité de cette joute électorale, on peste contre la débilité de ce Barnum politicien, mais on oublie généralement de souligner l’américanisation qui en est la cause. Au lieu de confronter des projets incarnés par des forces sociales organisées, la compétition présidentielle met aux prises des compétiteurs sans envergure, des bateleurs rodés à la « com » qui font des moulinets avec leurs bras en débitant des banalités. Si les électeurs sont dépolitisés, inutile de se demander pourquoi ! La crise de la politique est entretenue par le débat politique lui-même, soigneusement vidé de sa substance par les professionnels du décervelage.
Cette dégénérescence de la démocratie en bouffonnerie est d’autant plus nocive qu’elle s’accompagne d’un autre phénomène. C’est l’emprise des milieux financiers sur les médias de masse, phénomène qui semble avoir désormais atteint son maximum historique ! Dans un pays où neuf milliardaires possèdent la quasi-totalité des organes de presse, la délibération démocratique est au mieux une illusion consolatrice, au pire une vaste fumisterie. Naïfs, nous croyons que nous choisissons nos dirigeants et que ce choix est transparent. Mais deux idées fausses ne feront jamais une idée vraie. Et ce qui est sûr, c’est que cette double illusion est indispensable à la perpétuation de l’oligarchie.
La promotion d’Emmanuel Macron sur les décombres d’un fillonisme faisandé illustre à merveille ce poids des structures. La candidature du père Noël des possédants ayant explosé en plein vol, la caste lui a aussitôt trouvé un substitut. L’insoutenable légèreté de ce candidat à programme variable tient lieu de boussole d’une élection dont le résultat est programmé d’avance. La mine réjouie du jeune banquier d’affaires, très fier d’avoir gagné deux millions d’euros en deux mois en montant une OPA pour Nestlé, orne les couvertures des magazines, M. Bourdin lui sert copieusement la soupe sur Bfm, et « Le Monde » fait sa campagne grâce aux 13 millions d’euros de subventions publiques. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes de l’oligarchie. Contrôlant les médias qui formatent l’opinion, elle préside à une foire d’empoigne électorale qui distraira le bon peuple et ne lui réservera aucune mauvaise surprise.
Source : Bruno Guigue
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