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dimanche 29 octobre 2017

Le pari multiculturaliste par Eric Werner - antipresse n°100 / The multiculturaliste bet by Eric Werner - antipress n°100

ENFUMAGES par Eric Werner

LE PARI MULTICULTURALISTE

Pour prévenir le chaos inévitablement liée à l’imposition contrainte et forcée du multiculturalisme, il n’y a pas d’autre moyen que le recours à l’Etat total.
Pour prévenir le chaos inévitablement liée à l’imposition contrainte et forcée du multiculturalisme, il n’y a pas d’autre moyen que le recours à l’Etat total.
Certains disent que l’Union européenne est en train de partir en petits morceaux. C’est sans doute exagéré. En revanche, ce qu’on constate, c’est qu’un vrai fossé est en train de se creuser entre l’Est et l’Ouest du continent, avec d’un côté les pays favorables au multiculturalisme et de l’autre ceux qui lui sont hostiles. La ligne de partage recoupe plus ou moins l’ancien rideau de fer, mais plus ou moins seulement. Les positions autrichiennes en la matière sont, par exemple, plus proches des positions hongroises, tchèques ou polonaises que des positions allemandes, suisses, ou françaises.
En outre, le débat sur le multiculturalisme est transversal. La société allemande est, par exemple, très divisée sur la question. Tout comme la société française, suisse, etc. Sauf que, dans ces derniers pays, les adeptes du multiculturalisme sont aujourd’hui solidement installés au pouvoir. On voit mal, à l’heure actuelle, ce qui pourrait les en déloger. Seul un événement géopolitique, peut-être. Et encore. En ce sens, la division actuelle de l’Europe en deux blocs antagonistes, l’un favorable, l’autre hostile au multiculturalisme, apparaît durablement installée.
L’hostilité au multiculturalisme se nourrit de plusieurs critiques, mais la plus importante, sans doute, est celle que résume la référence à la guerre civile. Le premier ministre hongrois insiste ainsi sur le lien, qu’il estime «évident», entre l’immigration de masse et le terrorisme (1). L’insécurité au quotidien est volontiers aussi mise en avant. Dans certains pays, elle a atteint un niveau tel que les gens sont amenés à éviter certains quartiers ou à ne pas prendre le train ou le métro à certaines heures de la journée. D’autres encore déménagent (2). Les populations de même origine tendent ainsi à se regrouper en certains points du territoire pour constituer des «blocs socioculturels» (3). Le multiculturalisme trouve ici sa limite.
Plus fondamentalement encore, on invoque les leçons de l’histoire. Les sociétés multiculturelles, dit-on, portent en elles les germes de leur propre désintégration. Autrement dit, elles ne sont pas viables. Car, pour qu’une société soit viable, il faut que les citoyens aient un minimum de choses en partage (ethnie, religion, langue, livres, un passé commun, etc.). Pas forcément toutes, mais quelques-unes quand même. Autrement elle éclate, avec à la clé des troubles pouvant, effectivement, conduire à la guerre civile. Le pays alors disparaît, ou s’il se maintient, ne parvient à le faire qu’au prix d’une recomposition démographique. Concrètement, les minorités sont expulsées ou exterminées.
On ne reprochera pas aux adeptes du multiculturalisme d’ignorer ces risques ni même de les sous-estimer. En règle générale ils en sont conscients. Mais ils ne les croient pas rédhibitoires. C’est sur ce point qu’ils se séparent de leurs antagonistes. Leur raisonnement, en gros, est le suivant: Il y a, certes, disent-ils, des risques, risques, le cas échéant, pouvant même s’avérer mortels. Nous ne les contestons pas. En même temps, nous pensons être en mesure de les surmonter. Les surmonter comment? Par un ensemble de mesures volontaristes visant notamment au renforcement du contrôle social.
Pour répéter ce qui précède sous une autre forme encore, on pourrait dire que pour pallier la menace du chaos liée aux progrès du multiculturalisme, on s’emploie à favoriser l’émergence d’un Etat total. Comment faire en sorte que le multiculturalisme ne débouche pas dans la guerre civile? En construisant l’Etat total. C’est ce qu’on pourrait appeler le pari multiculturaliste.
Le pari multiculturaliste consiste à dire: nous ne reviendrons jamais en arrière, tenez-vous le pour dit. Nous avons fait un certain choix, nous irons jusqu’au bout de ce choix. Nous étoufferons dans l’œuf toute velléité de remise en cause de l’option multiculturaliste. Mais en même temps, nous ne voulons pas le chaos. A cette fin, nous construisons l’Etat total.
Ce n’est jamais dit explicitement. Mais très certainement c’est ce qui est pensé. Car cela correspond à ce qui *se fait concrètement. On pense en particulier aux lois antiterroristes. Mais pas seulement. Le «tout-numérique» pousse également dans cette direction (4). Comme aussi l’atomisation sociale en général (5).
Tel est le pari multiculturaliste. Les adeptes du multiculturalisme jugent ce pari gagnable. Il est peut-être gagnable. Mais à quel prix? Peut-être aussi sera-t-il perdu. Car l’Etat total lui-même ne garantit pas nécessairement la non-guerre civile. On aura alors les deux choses: et l’Etat total, et la guerre civile.
NOTES

  1. Le Monde, 23 juillet 2016, p. 3.
  2. Le Figaro, 25 octobre 2017, p. 12.
  3. J’emprunte cette expression à Christophe Guilluy (La France périphérique: Comment on a sacrifié les classes populaires, Flammarion, 2014, p. 134).
  4. Cf. François de Bernard, L’Homme post-numérique: Face à la société de surveillance générale, Yves Michel, 2016.
  5. Les analyses de Hannah Arendt conservent à cet égard leur pleine validité.

source : http://www.antipresse.net




mercredi 30 novembre 2016

Nous sommes tous déplorables / We are all deplorables


Source : http://lesakerfrancophone.fr/nous-sommes-tous-deplorables

http://www.truthdig.com/report/item/we_are_all_deplorables_20161120



Par Chris Hedge – Le 20 novembre 2016 – Source Truthdig

Mes parents dans le Maine sont des déplorables. Je ne peux pas écrire en leur nom. Je peux écrire pour leur défense. Ils vivent dans des villes et des villages qui ont été ravagés par la désindustrialisation. La banque de Mechanic Falls [un village du Maine, NdT], où mes grands-parents vivaient, est supprimée, en même temps que presque tous les magasins du centre. La fabrique de papier a fermé il y a des décennies. Il y a un club de strip-tease au centre de la ville. Les emplois, du moins les bons, sont partis. Beaucoup de mes parents et leurs voisins travaillent jusqu’à 70 heures par semaine dans trois emplois à salaire minimum, sans prestations sociales, pour gagner peut-être $35 000 par année. Ou ils n’ont pas de travail. Ils ne peuvent pas se permettre une couverture santé adéquate, avec l’escroquerie de l’Obamacare.

L’alcoolisme est rampant dans la région. L’addiction à l’héroïne est une épidémie. Les laboratoires qui produisent la drogue de rue, la méthamphétamine, sont une industrie artisanale. Le suicide est courant. La violence domestique et les agressions sexuelles détruisent les familles. Le désespoir et la rage dans la population ont alimenté un racisme implicite, l’homophobie et l’islamophobie et nourrissent le poison latent et toujours présent de la suprématie blanche. Ils nourrissent la pensée magique colportée par les escrocs de la droite chrétienne, les loteries d’État qui tondent les pauvres et une industrie du divertissement qui, soir après soir, donne une vision d’une Amérique et d’un mode de vie sur les écrans de télévision – The Apprentice est caractéristique de cela – qui encouragent des rêves inaccessibles de richesse et de célébrité.

Ceux qui sont mis de côté comme des déchets humains ont souvent un besoin psychologique d’illusions et de boucs émissaires. Ils recherchent désespérément la promesse d’une intervention divine. Ils se déconnectent d’une réalité trop lourde à porter. Ils voient dans les autres, en particulier ceux qui sont différents, des obstacles à leur progression et à leur réussite. Nous devons reconnaître et comprendre le désespoir profond qui conduit à ces réactions. Les comprendre n’est pas les cautionner.

La souffrance de la sous-classe blanche est réelle. Ses membres luttent avec l’humiliation et une perte dévastatrice d’estime de soi et de dignité. La dernière chose dont ils ont besoin, ou qu’ils méritent, est une police de la pensée politiquement correcte, qui leur dit quoi dire et quoi penser et qui les condamne comme des mutations d’êtres humains.

Ceux qui sont rejetés par l’ordre néolibéral ont une identité économique, qu’aussi bien la gauche progressiste [ceux qu’on appelle «libéraux» aux États-Unis, NdT] que la droite ne veulent pas reconnaître. Cette identité est celle que la sous-classe blanche partage avec d’autres gens abandonnés, y compris les travailleurs sans papiers et les gens de couleur diabolisés par les aboyeurs de carnaval dans les émissions d’information du câble. C’est une réalité économique dans laquelle les élites au pouvoir investissent beaucoup d’énergie pour la masquer.

Avertissement

L’autosatisfaction de la gauche social-démocrate, qui se délecte de tolérance et de clarté d’esprit imaginaires, tout en condamnant la sous-classe blanche comme irrécupérable, accroît la division entre les travailleurs blancs à bas salaires et les élites urbaines. Cette gauche n’a pas le droit de juger ces prétendus déplorables sans reconnaître leur douleur. Ils doivent écouter leurs histoires, que les médias dominants évacuent. Ils doivent fournir des solutions qui garantissent une possibilité de stabilité économique et d’amour propre.

Martin Luther King Jr. comprenait la spirale descendante amenant à haïr ceux qui vous haïssent. «Dans un sens réel, toute vie est interdépendante», a-t-il écrit dans sa Letter From a Birmingham Jail [Lettre d’une prison de Birmingham]. «Tous les hommes sont pris dans un réseau inéluctable de réciprocité, tous liés par le même destin. Ce qui en affecte un directement, affecte tous les autres indirectement. Je ne peux jamais être ce que je devrais être, jusqu’à ce que vous soyez ce que vous devriez être, et vous ne pouvez pas être ce que vous devriez être, jusqu’à ce que je le sois moi aussi…»

Nous ne pouvons pas combattre le racisme, l’intolérance et les crimes haineux qui seront attisés par la présidence de Donald Trump, sans lutter d’abord pour la justice économique. Ce n’est pas un fossé entre les tolérants et les intolérants. C’est un fossé entre la plus grande partie de la population américaine et nos élites de l’oligarchie et des entreprises, que Trump symbolise. C’est un fossé qui n’est compris qu’à la lumière de la revendication de la justice économique. Et si nous commençons à parler d’abord le langage de la justice, et ensuite le langage de la solidarité, nous commencerons à atténuer le proto-fascisme que de nombreux partisans de Trump ont adopté.

J’ai passé deux ans à écrire un livre sur la droite chrétienne intitulé American Fascists: The Christian Right and the War on America [Fascistes américains : la droite chrétienne et la guerre à l’Amérique]. J’ai passé de nombreux mois avec des travailleurs blancs démunis dans des États tels que le Missouri, le Kansas, la Floride, la Pennsylvanie, l’Ohio et la Californie. J’ai rapporté dans le projet de livre, tous les préjugés qui viennent avec le fait d’avoir été élevé dans l’Église de gauche – un mépris pour un Jésus magique qui répond à vos prières et vous rend riche, une répugnance à l’égard du rejet de la rationalité et de la science et de l’interprétation littérale de la Bible, une horreur de la sacralisation de l’Empire américain, et le dégoût pour le racisme, la misogynie, l’homophobie, l’islamophobie, l’antisémitisme, ainsi qu’une intolérance aveugle qui souvent afflige ceux qui se retirent dans le monde binaire du bien et du mal.

Ceux qui sont émerveillés par de telles idées sont des chrétiens hérétiques – Jésus n’est pas venu pour nous rendre riches et puissants ni bénir l’Empire américain – et des fascistes potentiels. Ils ont fusionné l’iconographie et les symboles de l’État américain avec l’iconographie et les symboles de la religion chrétienne. Ils croient qu’ils peuvent créer une Amérique «chrétienne». Ils donnent au drapeau américain la même valeur sacrée qu’à la croix chrétienne. Le Serment d’allégeance à la puissance religieuse du Notre Père. Qu’un promoteur louche et un magouilleur ait été choisi comme leur véhicule – 81 % des évangélistes ont voté pour Trump – pour atteindre ce but est surprenant, c’est le moins que l’on puisse dire. Mais ce n’est pas un mouvement basé sur la réalité. La plupart de ceux qui profitent de cette culture de désespoir, dont beaucoup sont enveloppés du halo du ministère, sont, comme Trump, des gnomes rusés et amoraux.

Ma vision des dizaines de millions d’Américains qui sont tombés dans les bras de la pensée magique chrétienne de droite a profondément changé lorsque je réalisais des entretiens pour le livre. Pendant ce temps, j’ai fait ce que font les bons journalistes : j’ai écouté. Et les histoires que j’ai entendues étaient bouleversantes. J’ai fini par aimer beaucoup de ces gens. Les communautés dans lesquelles ils vivaient, nombre de celles dans lesquelles je suis allé, ressemblaient aux villes où ma famille vivait dans le Maine. Ils étaient terrifiés par l’avenir, en particulier pour leurs enfants. Ils luttaient avec des sentiments d’inutilité et d’abandon. J’ai peur du fascisme christianisé dans lequel ils s’ensevelissent, mais je les vois aussi comme ses pions.

Ils haïssent un monde laïque, qu’ils voient comme en train de les détruire. Ils rêvent les visions apocalyptiques de la série de Tim LaHaye, Left Behind [Les survivants de l’Apocalypse]. Ils veulent que la cruauté et la pourriture de l’«humanisme laïque» soient éliminées, avant qu’eux et leurs familles soient emportés au ciel par l’enlèvement (un événement qui n’est jamais mentionné dans la Bible).

J’ai achevé mon livre avec une profonde aversion pour les pasteurs des méga-Églises [Église, en général évangéliste, rassemblant plus de 2000 personnes, NdT] qui, comme Trump, manipulent le désespoir pour atteindre le pouvoir et la richesse. Je vois la droite chrétienne comme une menace grave pour une société ouverte. Mais je ne hais pas ceux qui s’accrochent désespérément à ce canot de sauvetage émotionnel, tout en crachant le venin raciste. Leur conclusion que les minorités, travailleurs sans papiers ou musulmans, sont responsables de leur appauvrissement fait partie de leur repli dans les fantasmes. La seule manière dont nous pourrons atténuer ce racisme et cette haine et leur permettre de se libérer de l’emprise de la pensée magique, est de leur fournir des emplois qui leur garantissent des revenus corrects et la stabilité économique, en restaurant leurs communautés et la primauté du bien commun. Toute autre approche échouera. Nous ne discuterons ni ne les gronderons pour leurs croyances. Ces gens sont émotionnellement incapables de s’adapter au monde tel qu’il est. Si nous les diabolisons, nous nous diabolisons nous-mêmes.

Le livre d’Arlie Russell Hochschild, Strangers in Their Own Land: Anger and Mourning on the American Right [Étrangers dans leur propre pays : colère et affliction dans la droite américaine], montre clairement, histoire après histoire, que les membres de la sous-classe blanche sont aussi des victimes et méritent notre empathie.

La gauche progressiste n’a aucun espoir de vaincre la montée du fascisme américain, tant qu’elle ne s’unit pas à la classe ouvrière blanche démunie. Elle n’a aucun espoir d’être une force politiquement efficace, tant qu’elle ne formule pas un socialisme viable. Le capitalisme de marché ne peut pas être réformé ou corrigé. Un mouvement socialiste dédié à la destruction de la cruauté de l’État de marché fera plus pour lutter contre le racisme de la sous-classe blanche, que les leçons de pureté morale des progressistes. Prêcher le multiculturalisme, la théorie du genre et la politique identitaire ne nous sauvera pas du sadisme croissant dans la société américaine. Cela ne fera que nourrir l’anti-politique qui a remplacé la politique.

Les progressistes ont parsemé les institutions universitaires, d’entreprise, journalistiques et politiques d’hommes et de femmes de différentes races et religions. Cela n’a rien fait pour protéger la majorité des gens marginalisés, qui vivent dans des conditions pires que celles qui existaient lorsque King a marché sur Selma. C’est du militantisme de vitrine. C’est pour l’image de marque, pas pour la justice.

Murray Bookchin a dénoncé l’inconséquence d’une gauche progressiste qui s’occupait de «la quiétude engourdissante de l’isoloir, des platitudes abrutissantes des campagnes de pétition, des slogans pare-chocs, du discours contradictoire des politiciens manipulateurs, des spectateurs des rassemblements sportifs et, pour finir, des humbles supplications à genoux pour de petites réformes – bref, l’ombre de l’action directe, de l’engagement au combat, des conflits insurgés et de l’idéalisme social qui ont marqué tout projet révolutionnaire dans l’Histoire.»

L’Histoire humaine, comme Bookchin et Karl Marx l’ont compris, est définie par les luttes de classes. Les élites des grandes sociétés en Amérique ont réuni avec succès les deux grands partis politiques en un seul parti d’affaires, un parti qui a pris le contrôle de la politique électorale, de la sécurité intérieure, de la justice, des universités, des arts, de la finance et de presque toutes les formes de communication populaire, y compris Hollywood, les relations publiques et la presse. Il n’y a pas moyen, à l’intérieur du système, de s’opposer aux revendications de Wall Street, de l’industrie de l’énergie fossile ou des profiteurs de guerre. Et Trump est sur le point de supprimer toutes les pauvres limitations qui restaient.

Oswald Spengler, dans The Decline of the West [Le Déclin de l’Occident], a prédit qu’une fois les démocraties occidentales calcifiées et mortes, une classe de «riches voyous», des gens comme Trump, remplaceraient les élites politiques traditionnelles. La démocratie deviendrait un simulacre. La haine serait encouragée et alimentée dans les masses, pour les stimuler à se déchirer mutuellement.

La seule voie de gauche est la révolte. Si cette révolte veut réussir, elle doit être exprimée dans le langage de la justice économique. Poursuivre avec le langage du multiculturalisme et de la politique identitaire comme moyen prioritaire de communication est autodestructeur. Il attise les guerres culturelles. Il nourrit l’anti-politique qui définit l’État de marché.

«Les héritiers de la Nouvelle Gauche des années 1960 ont créé, dans l’université, une Gauche culturelle», a écrit Richard Rorty. «De nombreux membres de cette Gauche se spécialisent dans ce qu’ils appellent la ‘politique de la différence’ ou ‘d’identité’ ou ‘de reconnaissance’. Cette Gauche culturelle pense plus à la stigmatisation qu’à l’argent, plus aux motivations psychosexuelles profondes et cachées qu’à l’avidité superficielle et évidente.»

Notre ennemi n’est pas le pauvre travailleur blanc, pas plus que les Afro-Américains, les travailleurs sans papiers, les musulmans, les Latinos ou les membres de la communauté LGBT. Les oligarques et les grandes entreprises, dont beaucoup sont les partisans du politiquement correct, sont nos ennemis. Si nous nous débarrassons de notre arrogance et de notre orgueil démesuré, si nous parlons de la douleur et de la souffrance des travailleurs pauvres, nous démasquerons les poisons de l’intolérance et du racisme. Nous retournerons la rage d’une classe ouvrière abandonnée, peu importe la couleur, la race ou la croyance religieuse de ses membres, contre ceux qui le méritent.

Chris Hedges tient une rubrique hebdomadaire dans Truthdig. Il anime On Contact (https://www.rt.com/shows/on-contact/), un programme d’entretien hebdomadaire sur RT.com.

Traduit par Diane, vérifié par Patrik, relu par nadine pour le Saker francophone