"Il n'existe rien de constant si ce n'est le changement" BOUDDHA; Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots." MARTIN LUTHER-KING; "Veux-tu apprendre à bien vivre, apprends auparavant à bien mourir." CONFUCIUS ; « Nous savons qu’ils mentent, ils savent aussi qu’ils mentent, ils savent que nous savons qu’ils mentent, nous savons aussi qu’ils savent que nous savons, et pourtant ils continuent à mentir ». SOLJENITSYNE
jeudi 10 juillet 2025
mercredi 9 juillet 2025
Mort du député Olivier Marleix : encore un étrange suicide…
Le député LR Olivier Marleix, 54 ans, a été retrouvé pendu ce lundi 7 juillet à son domicile d’Anet, dans l’Eure-et-Loir. D’après les personnes qui le côtoyaient, il ne semblait pourtant pas suicidaire. Il se préparait même à publier un livre, dont la sortie était prévue pour novembre. Quelques semaines après le suicide d’Éric Denécé, cette nouvelle laisse une impression étrange…
◆ Un souverainiste anti-macroniste
Olivier Marleix, député Les Républicains de la 2e circonscription d’Eure-et-Loir depuis 2012, a été retrouvé pendu hier à son domicile d’Anet, commune dont il a été maire entre 2008 et 2017. Une enquête a été ouverte, mais la piste privilégiée est pour l’instant celle du suicide.
L’homme se définissait comme gaulliste et souverainiste et n’avait de cesse, ces dernières années, de s’attaquer à la politique de dilapidation de la France menée par Emmanuel Macron. L’affaire de la vente de la branche énergie d’Alstom à l’Américain General Electric en 2014 a été l’un de ses principaux points d’attaque contre l’actuel chef de l’État.
◆ Dénonciation du « pacte de corruption orchestré par Emmanuel Macron »
En 2019, après avoir présidé la commission d’enquête parlementaire sur les décisions de l’État en matière de politique industrielle, Olivier Marleix avait saisi le parquet de Paris pour obtenir l’ouverture d’une enquête sur cette vente qu’il estimait être le résultat d’un « pacte de corruption, orchestré par Emmanuel Macron », alors ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, dans le but « de faire financer sa future campagne électorale ».
Suite à ce signalement du député, le Parquet national financier (PNF) se saisira du dossier et l’association Anticor déposera en 2020 une plainte contre X avec constitution de partie civile pour corruption. Cette plainte a entraîné l’ouverture, en 2022, d’une information judiciaire pour « corruption d’agent public étranger » et « recel », qui a abouti deux ans plus tard à un non-lieu. Cependant, une autre information judiciaire est toujours en cours sur le rôle joué dans cette affaire par Emmanuel Macron.
◆ Après Les Liquidateurs, un nouveau brûlot en préparation ?
Dans un même ordre d’idée, Olivier Marleix s’était opposé fin 2023 au projet de cession d’un autre fleuron de l’industrie française, le géant du numérique Atos, certes en difficulté, mais que le député LR considérait comme stratégique pour la souveraineté nationale. Dénonçant de nouveau les pratiques macronistes, le parlementaire avait jugé « scandaleux » qu’« on laisse l’avenir de cette entreprise se jouer dans le bureau d’Alexis Kohler (alors secrétaire général de l’Élysée, ndlr) avec deux, trois banquiers d’affaires ». En compagnie d’autres députés, il avait proposé la nationalisation temporaire d’Atos, afin de protéger ce savoir-faire français.
En 2021, Olivier Marleix avait publié un brûlot : Les Liquidateurs – Ce que le macronisme inflige à la France et comment en sortir (paru chez Robert-Laffont). Il s’apprêtait à sortir un nouveau livre pour le mois de novembre, dont le titre provisoire était Dissolution française. D’après son éditeur, Thierry Billard, « Olivier Marleix était très impliqué dans ce projet » et « avait des choses à dire », rapporte Le Parisien. L’élu venait d’ailleurs « d’envoyer une seconde version corrigée » de son essai.
◆ Un homme qui ne semblait pas suicidaire
Même si les raisons d’un suicide peuvent toujours rester mystérieuses vues de l’extérieur, cet homme intègre et passionné de 54 ans ne semblait guère dépressif ou désespéré, à l’écoute des témoignages de celles et ceux qui l’ont côtoyé ces derniers jours. Pas plus que ne semblait l’être l’expert en renseignement Éric Denécé, au moment de son suicide, survenu le 12 juin dernier.
Sans chercher à établir un lien déplacé entre ces deux disparitions soudaines et tragiques, on ne peut s’empêcher de ressentir une impression étrange… Ces deux personnalités avaient pour point commun d’être de fervents défenseurs de la souveraineté française. En son temps, Éric Denécé avait lui aussi dénoncé les risques de perte de souveraineté liés au rachat du pôle énergie d’Alstom par General Electric. N’est-ce qu’une simple coïncidence ?
Article par Alexandra Joutel
(Image principale extraite de la matinale de France Inter du 22/03/2023)
dimanche 1 janvier 2023
dimanche 11 septembre 2022
VÉTÉRINAIRE - Loin du rêve d’enfant, une profession endeuillée par les suicides
C'est une réalité connue par toute la profession, mais ignorée du grand public. Les vétérinaires vont mal et se suicident beaucoup : trois à quatre fois plus que la population générale et deux fois plus que les professionnels exerçant dans la santé humaine. Ce constat alarmant a été dressé par une étude pour le compte de l’association Vétos-Entraide et du Conseil national de l’ordre des vétérinaires (CNOV). Menée auprès de 3 244 praticiens (près de 18 % des vétérinaires), elle a été conduite par Didier Truchot, professeur en psychologie sociale à l’Université de Bourgogne-Franche-Comté. Ces travaux ont identifié chez les vétérinaires un taux d’épuisement émotionnel -un état d’épuisement physique et émotionnel chronique- supérieur à celui des agriculteurs, dont le mal-être a été maintes fois documenté, explique l’universitaire à l’AFP. Le chercheur s’est dit étonné de ces chiffres, tant ils tranchent avec l’image positive du métier auprès des enfants et des amoureux des bêtes. Au sein de la profession, « cela n’a surpris personne », déclare Corinne Bisbarre, vétérinaire à Gradignan (Gironde) et membre du CNOV. « On a tous dans nos promotions, dans notre entourage professionnel direct, des confrères qui se sont suicidés », souffle-t-elle. « Huit vétérinaires que je connaissais se sont suicidés », dont « trois camarades de promotion ». Ces drames individuels restent peu évoqués en dehors de la profession, mais ont une forte répercussion en son sein, pointe-t-elle : « C’est un tout petit milieu, c’est comme une famille ».
« Le médicament dans le tiroir »
Cette prévalence des passages à l’acte s’explique notamment par « le fait d’avoir le médicament dans le tiroir », relève Didier Truchot. Les vétérinaires euthanasient des êtres vivants, et ont donc les compétences et le matériel à disposition pour mettre fin à leurs jours. « C’est comme les agriculteurs qui ont le fusil de chasse ou la corde dans la grange », relève-t-il, identifiant d’autres parallèles entre les deux milieux : « Ce sont des professions historiquement masculines où on ne va pas chercher de l’aide quand on va mal ». De même, la charge émotionnelle est sous-estimée alors que les vétérinaires sont exposés à la souffrance des animaux et des propriétaires. Autre facteur cité par les vétérinaires interrogés par l’AFP : la pratique de l’euthanasie, qui peut être très variée (du chien de famille qui souffre et pour lequel il n’y a aucun espoir de guérison aux troupeaux de bêtes pour des raisons sanitaires). « Je ne connais pas un vétérinaire à qui ça ne fait rien », explique David Quint, vice président du syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral et qui exerce en Corrèze. « Il y a quelques années, j’ai euthanasié un troupeau de vaches intoxiquées par un feu. J’avais à côté de moi l’éleveur qui pleurait à chaudes larmes », se souvient David Quint. « Vous êtes marqué à vie par ces situations-là ». « Quand il y a une épidémie de grippe aviaire, vous tuez tous les animaux que vous soignez et ça a un impact psychologique », abonde Hélène Esqurial, vétérinaire spécialisée dans les volailles dans les Landes. « J’ai déjà euthanasié 2 500 poules toute seule. Vous avez intérêt à être solide ce jour-là ».
Ils quittent le métier
D’autres facteurs de stress entrent en jeu dans les burn-out et les idées suicidaires chez les vétérinaires : surcharge de travail, addiction au travail, confrontation à la maltraitance des propriétaires des animaux, peur de l’erreur, énumère Didier Truchot. Les vétérinaires souffrent aussi d’une image « pompe à fric », regrette David Quint. Ils sont critiqués pour leurs tarifs car les clients « ne savent pas ce que coûte réellement une intervention chirurgicale ou une IRM », pointe-t-il. Tous ces éléments contribuent au fort décalage entre les attentes et la réalité du métier, auxquels les aspirants vétérinaires ne sont pas suffisamment préparés, jugent tous les vétérinaires interrogés par l’AFP. « On est censé tout savoir, tout faire et avec le moins de moyens possible », résume William Addey, vétérinaire à Buchy (Seine-Maritime) et membre de l’association Veto-Entraides, créée pour répondre au mal-être des vétérinaires. Face à ces difficultés, ils sont de plus en plus nombreux à quitter la profession. En 2021, 341 vétos de moins de 40 ans ont quitté le tableau de l’ordre des vétérinaires, selon l’atlas démographique 2022 du CNOV.
Source : https://www.agri-mutuel.com/politique-economie/loin-du-reve-denfant-une-profession-endeuillee-par-les-suicides/
mercredi 7 septembre 2022
"Ma garde à vue était préparée de longue date !" - Eric Verhaeghe - Géopolitique, Suicides, Liberté, Sécession... etc.
Eric Verhaeghe, fondateur du courrier des Stratèges, revient sur sa garde à vue de 24 heures et détaille les motivations de son interpellation.
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L'article en question
- 3 septembre 2022
Nous avons effleuré hier les allégations de la télévision russe concernant le dossier secret qui aurait été saisi au domicile de Trump par le FBI, et dont toute la presse française a parlé sans retenue (preuve, insistons sur ce point, que les plumes se délient, dans le cartel de la presse subventionnée, lorsqu'il s'agit de relayer une information lancée par le Deep State US). Certains lecteurs ont prétendu que Brigitte Macron aurait porté plainte en diffamation concernant ce dossier, notamment contre Faits & Documents, qui a largement documenté son enquête (controversée) sur le sujet. Faits & Documents nous a contacté pour nous signifier qu'il ne faisait l'objet d'aucune poursuite de la part du couple présidentiel, ce qui soulève quelques importantes questions.
Comme nous le montrons dans la vidéo ci-dessus, et comme nous l’indiquions hier dans nos colonnes, la télévision russe fait des gorges chaudes à propos du dossier secret “President of France” que le FBI s’est vanté d’avoir saisi au domicile de Trump. Selon le reportage diffusé à Moscou, qui s’appuie largement sur le dossier de Faits & Arguments consacré à Brigitte Macron, le FBI détiendrait des preuves concernant l’identité réelle de Brigitte Macron.
Nous avons pris soin de rappeler que cette ténébreuse et détestable rumeur n’est, à ce stade, pas vérifiée, mais nous nous sommes étonnés, depuis plusieurs semaines, que le couple Macron ne la fasse pas taire par des procès en diffamation.
Diffamation ? où en sommes-nous des procédures ?
Assez curieusement, un lecteur a prétendu, dans un commentaire, que :
En rapport avec l’article, il y a une précision de taille qu’il faut apporter et qu’il n’est pas sorti dans la presse :
– le couple Macron a effectivement dépose plainte pour diffamation contre Xavier de faits et documents ainsi que contre Natacha Rey ;
– le Procureur de la République a requalifié la plainte en injure à caractère transphobe et Xavier de Faits et documents a été entendu par les services de police.
Source : site web E&R et F&D.
Ce commentaire a fait réagir Xavier Poussard, directeur de la rédaction de Faits & Documents, qui indique que Natacha Rey ferait l’objet d’une procédure pour atteinte à la vie privée, et que Faits et Documents ne fait à ce stade l’objet d’aucune procédure pénale.
Par transparence, nous devons signaler que l’auteur du commentaire jugé faux par Xavier Poussard est, manifestement, un jeune étudiant qui semble bien informé pour son âge (puisqu’il livre de façon péremptoire des informations qui ne sont pas sorties “dans la presse”), ce qui nous laisse à penser que les affirmations de Xavier Poussard selon lesquelles il n’est pas attaqué en diffamation sont plus sérieuses que les affirmations inverses.
Autrement dit, nous considérons comme acquis que, près d’un an après les premières interrogations sur son identité, Brigitte Macron n’a accusé personne de la diffamer. Tout juste a-t-elle accusé Natacha Rey de s’être immiscée dans sa vie privée, mais, en aucun cas, elle n’a saisi un tribunal pour rétablir une vérité qui serait tronquée ou contestée par la presse, et en particulier par Faits & Documents.
Les questions soulevées par l’inaction du couple Macron
S’il se confirmait que Brigitte Macron ne considère pas comme diffamatoires les affirmations selon lesquelles son identité féminine ne serait pas “native”, selon lesquelles elle aurait commencé sa relation intime avec Emmanuel Macron lorsque celui-ci avait 14 ans, et quelques autres informations de ce genre, nous serions confrontés à quelques questions POLITIQUEMENT MAJEURES.
Au premier chef, on pourrait s’étonner du silence religieux observé par le cartel des médias subventionnés sur un questionnement fondamental relatif à l’identité de la première dame, et à la légalité de ses pratiques. En effet, alors que les féministes obtiennent de pleines pages sur de prétendus viols commis il y a quarante ou cinquante ans par Roman Polanski ou autres, le tabou sur le couple qui dirige la France rappelle une fois de plus les dangers des subventions (et de la connivence entre les milliardaires propriétaires des journaux et le pouvoir en place) pour une information équitable et loyale.
Au deuxième chef, on s’étonnera aussi de la façon dont l’opposition est contrôlée en France. Sur le sujet précis de Brigitte, les réseaux sociaux regorgent de trolls qui diffusent les éléments de langage du pouvoir, à commencer par des trolls plus ou moins journalistes qui prennent contact avec nous, dans le cadre de ce qui ressemble à une mission commandée, pour nous conseiller “d’être prudent”. Qui finance ces missions d’influence ? Pourquoi certains médias qui se présentent comme les champions de l’opposition dissidente aujourd’hui observent-ils un silence aussi étrange sur un dossier qui passionne pourtant beaucoup de Français ?
Au troisième chef, et c’est le plus important, je répète que, dès lors que cette affaire devient une arme diplomatique utilisée par les USA et la Russie dans le jeu des puissances, elle relève de la sécurité nationale et le premier personnage de l’Etat met le pays en danger en ne tordant pas définitivement le cou à la rumeur.
Cette inaction du couple Macron se transforme progressivement en problème diplomatique essentiel.
L’urgence d’entamer des procédures claires
On voit bien que Macron marche avec un caillou désagréable dans sa chaussure aujourd’hui. Le silence des medias subventionnés (et des medias de prétendue opposition) ne pourra en permanence régner sur une affaire qui pèse lourd.
Il devient urgent qu’Emmanuel Macron et Brigitte dénoncent la diffamation dont ils sont l’objet et, comme ils savent si bien le faire, organisent une interview de Jean-Michel Trogneux dans l’un de medias à leur botte, comme Paris-Match.
Cette clarification est indispensable pour rassurer les Français sur l’indépendance de notre diplomatie.
Eric Verhaeghe
Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2022/09/03/brigitte-macron-naurait-depose-aucune-plainte-pour-diffamation-dans-laffaire-jean-michel/
dimanche 28 avril 2019
[Gilets jaunes] Je suis gendarme et j’ai décidé de parler…
16 AVR. 2019 PAR JEAN-MARC B BLOG : LE BLOG DE JEAN-MARC B
Dans nos rangs nous sommes divisés. Très divisés...si le nombre (le peuple) est dehors, les forces de l’ordre tomberont les casques...l’ordre de tirer sur la foule pourrait être l’élément déclencheur. Mais aujourd’hui nous sommes encore loin de ce qui s’est passé en Algérie. Au fond de moi, j’espère que l’on s’unira aux GJ.
16 avril 2019 - CNSJS
Dans les jours qui viennent de s’écouler, des gradés de la police ou de la gendarmerie ont pris publiquement la parole. Alors que le colonel de gendarmerie Michael Di Meo a par exemple reconnu en termes pesés l’existence « de violences policières » contre les GJ, le directeur de la police nationale Eric Morvan n’a pas tardé de justifier l’action des CRS contre les manifestants. La troupe elle, par discipline forcée a gardé jusque là le silence. Pour une des toutes premières fois, nous publions ici l’ITV que nous a adressée un simple gendarme qui porte l’uniforme depuis plus de 17 ans. Comme il nous l’a demandé, nous avons évidemment décidé de respecter totalement son anonymat, pour lui éviter les foudres d’une hiérarchie qui n’accepte pas que la parole puisse prendre la liberté de s’exprimer.
Ce témoignage que j’ai recueilli me ramène en partie au travail que j’avais effectué pour mon documentaire « dans le secret du Burn out » avant le mouvement des Gilets jaunes, maladie qui touche plus qu’on ne le pense des membres des forces de l’ordre. Le rôle que le pouvoir fait jouer aux forces de polices, toutes catégories confondues, n’est pas pour soigner un corps profondément malade. Ce témoignage nous plonge au coeur du mouvement social des Gilets jaunes qui secoue le pays. Il est question de souveraineté, de relation entre « forces de l’ordre » et peuple, de Nation et de son avenir…
Jacques Cotta
1/ Vous êtes gendarme. Quel est votre grade? Pouvez vous retracer rapidement votre carrière?
Mon grade est gendarme de carrière. Je suis dans l’institution depuis 17 ans. D’abord en tant que gendarme adjoint puis en tant que sous-officier au grade de gendarme. Je suis passé par des unités très différentes. Des unités spécialisées, des unités de maintien de l’ordre, des unités d’interventions, des unités d’investigations. Je préfère ne pas nommer les unités car ayant un parcours atypique, il est facile à retracer. Ce que je peux dire c’est que cet éventail large m’a permis d’avoir une vision d’ensemble de l’arme dans laquelle je sers.
2/ Pourquoi êtes vous entré dans la gendarmerie?
Je ne vais pas être très original mais je suis devenu gendarme pour protéger mes concitoyens. J’avais l’envie de servir l’intérêt général, d’ajouter ma pierre à l’édifice, d’aider mon prochain.
3/ Vous désirez témoigner dans la situation actuelle. Pour quelle raison? Est-ce facile? Pourquoi voulez vous demeurer anonyme?
Aujourd’hui, je veux apporter mon témoignage pour peut-être provoquer une prise de conscience de l’opinion publique. Ce qui se passe à mon sens est un dévoiement de la profession. Profession qui est financée par l’argent du contribuable et qui ne sert pas toujours les intérêts des français ou qui la sert mal. Profession qui souffre d’une hiérarchie qui n’écoute plus, sclérosée, assise dans ses certitudes. Cette hiérarchie tue ses propres hommes et femmes par son inertie, sa malveillance, sa violence morale. Bien sûr, il ne s’agit pas de stigmatiser, certains sont de bons chefs. Mais ceux qui font le mal le font en toute impunité, c’est intolérable.
Après avoir subie une situation de dénigrements, de calomnies et de harcèlement, j’ai beaucoup réfléchi au sens de mon engagement. J’ai dressé un bilan de toutes ces années et de ce que j’y avais vu. J’ai commencé à m’intéresser de près au nombre vertigineux de gendarmes qui mettaient fins à leur jour et j’ai étendu à la police. J’ai pris contact avec des associations (l’AFAR présidé par monsieur MORRA Paul, lieutenant de gendarmerie victime également, madame BARCOUDA Margareth dirige l’association Stop-Burn out qui se bat contre la maltraitance au travail…), des victimes comme moi (Madame Besbiss SEAADE qui a sorti un livre par exemple), monsieur CARTERON Frédéric (ancien magistrat qui aujourd’hui défend la cause des gendarmes après le suicide de son ami le major TESAN en septembre 2018. Monsieur TESAN a laissé une lettre ouverte dénonçant sa hiérarchie), monsieur GUILLAUMONT Ronald président de Profession-gendarme (retraité de la gendarmerie qui tient un décompte pour le moins funeste sur le nombre de suicidé).
J’ai lu et me suis renseigné. J’ai découvert que je n’étais pas seul. Quid de Myriam SAKHRI morte en 2011 où l’enquête et le comportement de la justice se sont révélées être pour le moins suspect. Quid de ce gendarme à Matignon qui se suicide en octobre ou novembre 2018. Suicide intervenant bizarrement après une lettre collective de la part de ces mêmes gendarmes de Matignon dénonçant de graves problèmes au travail en août 2018 et consultable sur internet. Quid de ce rapport émis par messieurs BOUTANT (PS) et GROSDIDIER (LR) en juillet 2018 dénonçant un profond malaise chez les forces de l’ordre. Et cela n’est que la partie visible si je puis dire. J’ai été ulcéré par tout ce que j’ai découvert. Et ce silence médiatique, de certains syndicats policiers, des deux associations professionnels nationales des militaires en gendarmerie, des politiques… Silence qui ne peut être autre chose que complice de ces dérives. Il faut que les forces de l’ordre acquièrent une sérénité dans leur quotidien, une cohérence dans leurs missions, une efficacité pour la population, une écoute réel (et pas un simulacre) de la base, de ceux qui sont sur le terrain.
C’est pour tout cela que je témoigne. C’est évidemment très dur car je sais que je m’expose, même sous le couvert de l’anonymat. Il m’arrive d’avoir peur. Je suis perdu et ne sais pas si je resterai dans la gendarmerie. Si je révèle mon identité, je ferai l’objet de sanctions, de nouvelles brimades. Voyez ce qu’ils ont fait à monsieur LANGLOIS Alexandre président du syndicat Vigi-police. Il dénonce des faits on ne peut plus grave. Ils ont cherché à lui nuire par tous les moyens. Leur arsenal est vaste et je ne veux pas que ma famille souffre de tout cela encore plus.
4/ On parle d’un malaise dans les forces de l’ordre. De quoi s’agit-il et est-ce que ça pourrait entrer dans ce qui motive les GJ? Il y a eu des vagues de suicides dans la police et la gendarmerie. Comment réagit-on, dans la troupe comme dans le commandement? On parle souvent de « déséquilibrés » et de « problèmes personnels ». Est-ce à votre avis en relation avec ce qui se passe dans le pays?
Il s’agit de pratiques qui nuisent aux métiers, à la sécurité du pays, des personnes et des biens. Ces pratiques sont dénoncées par des lanceurs d’alertes. Elles sont de plusieurs ordres, illogiques, immorales, illégales entre autre.
Cela peut bien sûr avoir un lien avec le mouvement des gilets jaunes. Ils réclament plus de justice dans plusieurs domaines, plus de démocratie avec leur « mot à dire » plus souvent, plus d’égalité dans la répartition de richesse ou dans le traitement des personnes dans la vie judiciaire, sociale, économique. Aujourd’hui, je suis bien obligé de constater qu’un dossier concernant un officier, un préfet, un élu mis en cause ne sera pas traité avec les même égards qu’un ouvrier, un employé. Les enquêtes seront bâclées voire pas faite du tout. Les officiers et commissaires sont aux ordres des politiques et cela pose donc un problème d’indépendance quand le moment vient d’enquêter sur un député par exemple. Ou aussi quand la police ou la gendarmerie enquête sur elle-même (IGGN ou IGPN). Elle ne saurait être juge et partie à la fois, il y a un conflit d’intérêt. Les gardes à vue illégales sur les GJ, les interdictions préventives de manifester, les GJ refoulées aux gares, tout cela est le fait de politiques qui répercutent directement sur les hiérarchies des forces de l’ordre. Tout cela est sans contrôle. Le système français est archaïque et dans l’armée, nous avons des décennies de retard. Toutes les incohérences du terrain sont connues. Si nous écoutions la base je le répète, nous aurions l’impression d’être valorisé (nous les militaires) et la sécurité s’en trouverait être de meilleur qualité.
Les suicides sont un sujet tabou dans les rangs. Les gens en parlent très peu mais il faut dire aussi qu’ils ignorent aussi le nombre pour beaucoup. Quant au commandement, ceux que j’ai pu croiser à de rares exceptions sont obsédés par leur avancement, leur carrière. Chacun doit marcher au pas au risque de subir les foudres de commandants tyranniques.
Des raisons personnelles, ça doit arriver parfois ou même un mélange des deux, « boulot » et « maison ». En psychologie, j’ai appris qu’un gendarme qui se tue avec son arme de service dans les locaux de travail, cela s’appelle une signature.
Dans mon témoignage, vous avez pu voir que j’ai soulevé un certain nombre de problème dans l’unité où je me trouve. Les réponses face à tout cela et au fait que je ne me sois pas laissé faire ont été par exemple de me refuser l’inscription à la formation OPJ, de faire échouer une permutation pour me rapprocher de ma femme, d’écrire un rapport mensonger sur moi (me fermant ainsi beaucoup de porte pour la suite de ma carrière), de faire écrire un collègue car il avait eu une conversation privée avec moi lors de mon arrêt maladie et de bien vouloir rapporter le contenu de notre échange, etc etc.
Les forces de l’ordre sont surmenées, manquent de moyens, de matériels. Ce sont les mêmes unités qui « ramassent ». Les casseurs sont connus depuis bien longtemps (bien avant les GJ). La justice fait de la réponse pénale à géométrie variable. On évite de s’attaquer aux vraies problèmes pour acheter la paix sociale. Leurs vies de familles sont sur la brèche, ils subissent une pression énorme. Les missions ne sont pas les missions premières d’un gendarme. Les raisons sont nombreuses.
5/ Parlons de la situation actuelle marquée par le mouvement des GJ. Est-ce qu’on en parle dans la gendarmerie? Comment vit-on le terrain? Tous sont-ils identiques (gendarmes, CRS, BAC, etc…)
Je suis en arrêt depuis le mois de septembre 2018 et je ne suis plus sur le terrain depuis que les GJ ont commencé leur mouvement. Je pense qu’on en parle oui, à la machine à café, en patrouille, au bureau, c’est sûr.
J’ai quand même beaucoup de collègues au téléphone. Les réactions sont très variées sur le sujet. Il y a beaucoup de rejet (« on les attend les GJ », « ils nous emmerdent ») car les esprits sont formatés. La prise de conscience sera très dure chez nous pour comprendre que les GJ sont le peuple et qu’ils se battent aussi pour nous. Il y en a qui s’en rende compte mais l’embrigadement, la peur prédomine. Je connais moins bien la police mais en gendarmerie ceux qui pratiquent le maintien de l’ordre sont les gendarmes mobiles. Ils sont composés à 80 % de jeunes gens entre 20 et 30 ans sortis d’école et avec l’esprit très malléable, c’est bien sûr fait exprès. En brigade territoriale, la conscience est plus élevée, mais restent la pression et la peur.
Je le répète, le système de peur est énorme car la hiérarchie a un poids gigantesque et elle est sans contrôle. Aujourd’hui, je suis en difficulté, et ils m’assèchent financièrement (perte de prime), m’obligent à aller voir le médecin « militaire », l’assistante sociale « militaire », je perds mon logement de fonction. Cela fonctionne en vase clos, c’est très bien réglé.
6/ Des bruits font état de demande faite à la gendarmerie de tirer sur la foule si nécessaire. Est-ce que ça vous semble plausible? En avez vous entendu parler? Si oui, pouvez vous donner des précisions?
S’il s’agit de tirer à balle réelles, je ne sais pas. Plausible ? Si nos dirigeants sentent que la situation leur échappe, je pense que c’est un scénario envisageable. Ils montent doucement mais surement dans la graduation de la réponse. Ils essayent de garder l’opinion publique avec eux en matraquant d’images de destructions ou dégradations de biens.
Je n’en ai pas entendu parler. Je pense forcément qu’individuellement, hormis un cas de légitime défense, chacun aurait une décision à prendre. Je pense que les forces de l’ordre rallieraient le peuple, mais ça n’engage que moi.
7/ Toute révolution a vu pour que ça marche la police, l’armée, la gendarmerie « tourner crosse en l’air comme on dit », se ranger contre les ordres parfois du côté du peuple. Croyez vous qu’il serait possible que les forces de l’ordre désobéissent aujourd’hui en france?
Dans nos rangs nous sommes divisés. Très divisés. Depuis notre entrée en école on fonctionne avec une bipolarité. On nous assène de fraternité, de cohésion, de camaraderie. Et en même temps, on nous incite à être meilleur que le collègue, avec la prime au mérite, la notation, les classements d’écoles, de formation. J’ai pu échanger avec monsieur CHOUARD Etienne lors d’une conférence. Il pense que si le nombre (le peuple) est dehors, les forces de l’ordre tomberont les casques. Je pense qu’il a raison mais la vraie question c’est comment obtenir ce nombre et de combien de personnes a t-on besoin ? Ou alors comme je le disais, l’ordre de tirer sur la foule pourrait être l’élément déclencheur. Mais aujourd’hui nous sommes encore loin de ce qui s’est passé en Algérie. Au fond de moi, j’espère que l’on s’unira aux GJ.
8/ Gendarme et GJ, c’est possible?
Publiquement, la réponse est non. Je suis GJ. Un gendarme n’a pas la possibilité d’exprimer ses opinions religieuses, partisanes, politiques ou d’associations publiquement. Dans mon cas si je le faisais, cela leur donnerait un motif de plus pour me mettre aux bancs des accusés (devoir de réserve que monsieur LANGLOIS remet en cause d’ailleurs, car il dit qu’il n’a pas de fondement légal contrairement au secret professionnel. Lui est policier et nous militaires, je ne sais pas si cela fait une différence) et engager d’autres mesures contre moi (disciplinaires par exemple). Dans le secret, il y en a quand même. Je participe à des assemblées constituantes depuis quelques semaines avec des GJ. Je leur ai dit qu’un changement du système, oui, mais un changement du système militaire/policier est très important pour l’après, si’l y en a un.
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Source : https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-b/blog/160419/je-suis-gendarme-et-j-ai-decide-de-parler?utm_source=twitter&utm_medium=social&utm_campaign=Sharing&xtor=CS3-67
mardi 12 novembre 2013
Les grands médias occultent que Monsanto a poussé 284.000 paysans indiens au suicide / The mass-media are hiding the Monsanto's responsibility for the suicide of 284.000 indians farmers
12 novembre 2013
Monsanto a réussi à prendre le contrôle de la production du coton en Inde avec l’appui de gouvernements soumis, néo-libéraux et aujourd’hui 90% de la production dépend des semences et des poisons. Ce qui a entraîné une destruction du mode paysan de production du coton et l’endettement généralisé des producteurs. La conjonction de l’usage de produits toxiques qui ont mené à la dépression et à la honte de la dette, ont poussé depuis 1995 284.000 paysans indiens au suicide. Un véritable génocide occulté par les grands médias du monde entier et dont le coupable principal est l’entreprise privée Monsanto.
C’est pour près de 3000 personnes que la célèbre scientifique indienne Vandana Shiva a réalisé un exposé d’une heure et a répondu aux questions, ouvrant la IIIème journée internationale d’agro-écologie à Botucatu, Brésil, l’après-midi du 31 juillet 2013.
Vandana Shiva a commencé par raconter sa vie d’étudiante en biologie et en physique quantique à l’université, aliénée par rapport aux réalités du monde, jusqu’au choc que signifia pour elle le tragique accident survenu dans l’usine états-unienne de pesticides Union Carbide, installée à Bhopal qui causa la mort de 35 mille indiens, il y a trente ans. A partir de là, elle s’est convertie à la cause du peuple et n’a cessé d’enquêter sur les activités des entreprises transnationales dans l’agriculture.
Elle est aujourd’hui considérée comme une des principales scientifiques et chercheuses en matière des atteintes à la santé et de la destruction de la biodiversité que les OGM et les produits agro-toxiques des entreprises transnationales causent dans le monde entier.
Elle est repartie des conséquences de la “révolution verte” des années 60, que le gouvernement des États-Unis imposa à son aire d’influence comme moyen de vendre plus de produits agro-chimiques et plus de marchandises agricoles, subjuguant la paysannerie de tous ces pays. Résultat : 65% de toute la biodiversité et des ressources en eau douce mondiale ont été polluées par les agro-toxiques. Des études montrent que 40% de l’effet de serre qui affecte le climat planétaire est causé par l’usage excessif et non nécessaire de fertilisants agricoles chimiques. Dans de nombreuses régions d’Europe, à la suite de la mortalité et de la disparition des abeilles, la productivité agricole a déjà chuté de 30%. Vandana Shiva a rappelé que si nous nous calculions les préjudices et les coûts nécessaires pour rétablir la biodiversité, rééquilibrer l’environnement et remédier aux dégâts climatiques, le montant en dollars dépasserait le chiffre d’affaires de la vente de biens par les entreprises.
En ce qui concerne l’action des entreprises transnationales qui opèrent dans l’agriculture – Monsanto, Bungue, Syngenta, Cargill – Vandana explique qu’elles contrôlent la production et le commerce mondial de la soja, du maïs, du colza et du blé, martelant via la publicité que l’humanité dépend des aliments produits par l’agro-business. En réalité l’humanité se nourrit de centaines d’autres végétaux et sources de protéines qu’elles écartent et n’ont pas encore pu contrôler.
Pour la chercheuse “ces entreprises qui promeuvent les OGM n’ont rien inventé et n’ont rien développé. La seule chose qu’elles ont faite fut d’opérer des mutations génétiques qui existent dans la nature pour rentabiliser la vente de leurs produits agro-toxiques.”
Elle a expliqué que Monsanto a réussi à prendre le contrôle de la production du coton en Inde avec l’appui de gouvernements soumis, néo-libéraux et qu’aujourd’hui 90% de la production dépend des semences et des poisons. Ce qui a entraîné une destruction du mode paysan de production du coton et l’endettement généralisé des producteurs. La conjonction de l’usage de produits toxiques qui ont mené à la dépression et à la honte de la dette, ont poussé depuis 1995 284.000 paysans indiens au suicide. Un véritable génocide occulté par les grands médias du monde entier et dont le coupable principal est l’entreprise privée Monsanto.
Malgré tout ce sacrifice en vies humaines, Monsanto reçoit dans son pays 200 millions de dollars annuels, perçoit des royalties pour l’usage de semences génétiquement modifiées de coton.
La critique du modèle de l’agro-business en général
Le modèle de l’agro-business n’est qu’une forme de s’approprier les bénéfices des biens agricoles mais il ne résout pas les problèmes du peuple. La preuve : en augmentant beaucoup la production, nous pourrions alimenter 12 milliards de personnes alors qu’aujourd’hui nous avons un milliard de personnes qui souffrent de la faim quotidiennement, 500 millions d’entre elles étant des paysans qui ont vu leur système de production d’aliments détruit par l’agro-business.
Les produits agricoles sont de simples marchandises, plus des aliments. 70 % des aliments dans le monde restent produits par les paysans. Nous devons comprendre que les aliments sont la synthèse de l’énergie nécessaire aux êtres humains pour survivre à partir du milieu où ils vivent, recueillant cette énergie de la fertilité et de l’environnement. Plus grande la biodiversité naturelle, plus grand le nombre de sources nutritives et plus saine pour les humains l’alimentation produite dans cette région. L’agro-business a détruit la biodiversité et les sources d’énergie véritables.
Les entreprises utilisent le fétiche de la publicité des techniques modernes de la bio-technologie utilisées pour augmenter la productivité des plantes. Mais ce n’est qu’un hameçon : quand on fait des recherches sur ces bio-technologies on se heurte au secret. Dans le fond elles ne sont que des mécanismes pour augmenter la rentabilité des grandes plantations ; l’agriculture industrielle est la standardisation de la connaissance, la négation de la connaissance de l’art de cultiver la terre. La vraie connaissance est développée par les agriculteurs eux-mêmes et par les chercheurs dans chaque région, dans chaque biome, pour chaque plante.
Le modèle de l’agro-business veut transformer les personnes en « consommateurs » de leurs produits. Nous devons combattre l’usage et le réductionnisme du terme “consommateurs”, pour utiliser l’expression "êtres humains" ou personnes qui ont besoin de vie saine. Le consommateur est une réduction subalterne de l’être humain.
Les entreprises de l’agro-business disent qu’elles incarnent ledéveloppement et le progrès, qu’elles contrôlent 58% de toute la production agricole mondiale, mais en fait elles ne donnent du travail qu’à 3% des personnes vivant dans le monde rural. C’est donc un système anti-social.
La scientifique indienne a révélé qu’elle fait partie d’um groupe de 300 autres chercheurs internationaux qui se sont consacrés à étudier l’agriculture pendant trois années intensives et ont démontré que ni la révolution verte des États-Unis ni l’usage intensif des semences transgéniques et des produits agro-chimiques ne peuvent résoudre les problèmes de l’agriculture et de l’alimentation mondiales. Seule peut le faire la récupération des pratiques agro-écologiques em harmonie avec la biodiversité, partout sur la planète.
Elle a conclu sa critique du modèle de l’agro-business en montrant comment son projet génère la destruction, la peur, parce qu’ il est basé sur la concentration et l’exclusion. C’est pour cela que les entreprises procèdent à l’intimidation ou à la cooptation des scientifiques qui s’opposent à elles.
La solution : l’agro-écologie.
Le modèle agro-écologique est le seul qui permette de développer des techniques accroissant la productivité et la production sans destruction de la biodiversité. L’agro-écologie est la seule forme de créer de l’emploi et des formes de vie saines pour que la population puisse vivre en milieu rural sans être contrainte de se marginaliser dans les villes.
Surtout, les méthodes agro-écologiques sont les seules qui permettent la production d’aliments sains, sans poisons.
6 recommandations aux jeunes étudiants en agro-écologie et aux producteurs agricoles.
1. La base de l’agro-écologie est la préservation et la mise en valeur des sources nutritives existantes dans le sol – en cela elle s’est référée à une autre scientique présente à cette rencontre et qu’elle a écoutée attentivement – la professeure Ana Maria Primavesi. Nous devons appliquer des techniques qui garantissent la santé du sol et de cette santé recueillir les fruits en termes d’énergie saine.
2. Stimuler et promouvoir le contrôle des semences par les agriculteurs. Les semences sont la garantie de la vie. Nous ne pouvons permettre que des entreprises privées, transnationales, les transforment en marchandises. Les semences sont un patrimoine de l’humanité.
3. Nous devons lier l’agro-écologie à la production d’aliments sains qui garantissent la santé et peuvent ainsi conquérir les cœurs et les esprits des habitants des villes comme des zones rurales, de plus en plus empoisonnés par les marchandises traitées par les agro-toxiques (multiplication de cancers depuis quarante ans). Si nous lions les aliments à la santé des personnes, nous gagnerons des millions des habitants des villes à notre cause.
4. Nous devons transformer les territoires sous contrôle des paysans en véritables sanctuaires de semences, d’arbres sains, de cultures de la biodiversité, d’élevage d’abeilles, de diversité agricole.
5. Nous devons défendre l’idée, qui fait partie de la démocratie, de la liberté des personnes de choisir les aliments. Les produits de référence ne peuvent pas se réduire à ceux que les entreprises décident de mettre dans les rayons.
6. Nous devons lutter pour que les gouvernements cessent d’utiliser des fonds publics qui appartiennent à l’ensemble des citoyens, pour les transférer en subventions aux grands propriétaires et entrepreneurs de l’agro-industrie. C’est ce qui se passe dans le monde entier et aussi en Inde. Le modèle de l’agro-business ne survivrait pas sans ces subventions et sans les avantages fiscaux offerts par les gouvernements qui les garantissent.
En Inde, rappelle Vandana Shiva, on a vécu des problèmes majeurs à l’époque du colonialisme anglais. Gandhi a enseigné que la force est de toujours “lutter pour la vérité”. Le capital trompe, ment, pour pouvoir accumuler des richesses. Et la vérité est avec la nature, avec les personnes. S’il existe une volonté politique de réaliser des changements, s’il y a une volonté de produire des aliments sains, il deviendra possible de les cultive.
Source : mouvementsansterre.wordpress.com