mardi 26 novembre 2019

Gilets jaunes, un an, ce n'est qu'un début





Un an après l’« acte 1 » du 17 novembre 2018, les manifestations hebdomadaires des Gilets jaunes rassemblent moins mais le mouvement et ses revendications semblent s’être enracinés dans la société. Désormais inscrite dans la durée, cette mobilisation citoyenne historique se cherche des débouchés. Comment les Gilets jaunes ont-ils changé la donne ?
Russeurope Express
Jacques Sapir et Clément Ollivier reçoivent deux figures des Gilets jaunes, Priscillia Ludosky, auto-entrepreneuse en Seine-et-Marne, qui avait lancé la pétition « Pour une baisse des prix du carburant à la pompe », et François Boulo, avocat à Rouen et auteur de La Ligne jaune (Indigène éditions, 2019). Retrouvez tous les numéros de #RusseuropeExpress sur le site de Sputnik : https://fr.sputniknews.com/radio_sapir



lundi 25 novembre 2019

Créer c'est résister, 1 an de giletjaunisation - l'appel de la forêt


Géopolitique : Moscou en roue libre





Il est des périodes bénies des Dieux où tout ou presque fonctionne, où les fondamentaux géopolitiques et l'événementiel concordent pour aller dans la direction voulue. C'est ce qu'est en train de vivre le Kremlin. Une flopée de bonnes nouvelles pour Moscou, soigneusement cachées par notre chère MSN, a en effet fleuri ces derniers temps...
En Ukraine, le rapprochement entre le nouveau président et la Russie, que nous avons évoqué à plusieurs reprises, inquiète les officines médiatiques occidentales. Le nom d'Igor Kolomoiski n'est pas inconnu des lecteurs de nos Chroniques : autrefois grand argentier des bataillons nationalistes, il avait au fil du temps mis de l'eau dans son bortsch, comme en mai dernier où, dans un discours remarqué, il se lâchait en diatribes contre le FMI et les Occidentaux : « C'est votre jeu, votre géopolitique. Vous n'en avez rien à faire de l'Ukraine. Vous voulez atteindre la Russie et l'Ukraine n'est qu'un prétexte. »
Il a remis ça il y a dix jours, au grand dam du New York Times qui s'en étrangle de rage : « Les Russes sont plus forts, nous devons améliorer nos relations avec eux. Les gens veulent la paix et une bonne vie, ils ne veulent plus être en guerre. Et vous, Américains, vous nous forcez à être en guerre, sans même nous en donner les moyens. Vous [l'UE et l'OTAN] ne nous aurez pas, il n'y a aucun intérêt à perdre du temps en discussions vides. Les prêts du FMI pourraient facilement être remplacés par des prêts russes. Nous prendrons 100 milliards de dollars de la Russie, je pense qu'elle serait ravie de nous les donner aujourd'hui (...) S'ils sont intelligents avec nous, nous irons du côté des Russes. Leurs tanks seront positionnés près de Varsovie, votre OTAN chiera dans son froc et devra acheter des Pampers. » Clair et sans ambages...
On ne peut tout à fait exclure un coup de pression vis-à-vis de l'empire pour obtenir plus d'argent, mais le ton et le fait que ces sorties commencent à se répéter ne trompent pas. Le "paradis" post-maïdanite est un merdier sans fond qui en a dégrisé plus d'un. Aux Russes de faire effectivement preuve d'intelligence ; six ans après le putsch US, ils disposent d'une fenêtre afin de récupérer l'Ukraine en douceur ou, du moins, de la neutraliser durablement. Les discussions actuelles sur l'or bleu entre Gazprom et Naftogaz pourraient éventuellement servir ce dessein.
Puisque l'on parle énergie, le moins que l'on puisse dire est que ça gaze pour Moscou. Le Turk Stream en est aux derniers réglages et les premiers flux gaziers devraient circuler le mois prochain... au moment même où, de l'autre côté de l'Eurasie, le Sila Sibirii entrera en fonction. Deux gazoducs sinon rien, et c'est soudain l'échiquier de Brzezinski qui se met à trembler.
Il se passe des choses extrêmement intéressantes en Asie du Sud-est, symbolisant à merveille la lente mais sûre passation de pouvoir entre l'empire américain déclinant et la multipolarité menée par la Russie. Sur l'exemple du Vietnam, le fougueux président philippin Duterte a profité de son voyage à Moscou, début octobre, pour inviter Rosneft à s'établir en Mer de Chine méridionale afin d'y explorer les richesses énergétiques.
On connaît l'importance de ces zones maritimes dans le Grand jeu :
En mer de Chine méridionale, la dispute tourne autour de deux archipels inhabités mais stratégiquement de la plus haute valeur : les Paracels et surtout les Spratleys, également revendiqués par le Vietnam, les Philippines, la Malaisie, Brunei et le gouvernement chinois nationaliste de Taïwan. En mer de Chine orientale, on se rappelle la dangereuse querelle sino-japonaise des îles Senkaku/Dyaoshu, culminant en 2012-2013 mais toujours latente.
Si les journaux ont narré l'événement, certains faisant même parfois un effort pour "comprendre" la situation, analysant la lutte pour le contrôle de l'une des routes maritimes les plus stratégiques du globe, la toile de fond est malheureusement totalement occultée. Elle explique pourtant tout...


Une carte vaut parfois tous les discours. Nous sommes évidemment en plein Grand jeu, qui voit la tentative de containment du Heartland eurasien par la puissance maritime américaine. Les disputes territoriales autour des Spratleys, des Paracels ou des Senkaku/Dyaoshu ne concernent pas une quelconque volonté de mettre la main sur d'éventuelles ressources énergétiques ou routes stratégiques, ou alors seulement en deuxième instance. Il s'agit avant tout pour le Heartland, la Chine en l'occurrence, de briser l'encerclement US et de s'ouvrir des routes vers le Rimland et vers l'océan, exactement comme la Russie le fait sur la partie ouest de l'échiquier avec ses pipelines et ses alliances de revers.
La lutte de Pékin contre Washington dans les mers de Chine a pour effet secondaire d'effrayer les autres pays riverains qui, s'ils n'ont pas d'appétence particulière pour l'aigle américain, ne veulent pas non plus voir le dragon débouler jusqu'à eux. C'est notamment le cas du Vietnam ou des Philippines, et nous en revenons à Duterte : ses appels du pied à Rosneft sont une manière de contrer la convoitise chinoise.
Mais là où les choses prennent une tournure étonnante, c'est que c'est désormais à la Russie et non plus aux Etats-Unis qu'on fait appel. Fut un temps pas si lointain où n'importe quel président philippin aurait encouragé Exxon ou une autre major anglo-saxonne à prospecter ces mers, avec l'US Navy pour sécuriser le tout. L'empire a vécu et c'est maintenant vers Moscou que les regards se tournent.
Les Russes engrangent les dividendes d'une politique qui, bien loin des effets de com' à l'occidentale, ne transige ni sur ses valeurs ni sur ses alliés, tout en ne fermant la porte à personne (Iraniens, Saoudiens, Palestiniens ou Israéliens passent par exemple leur temps à Sochi). Il y a quatre ans, nous résumions cette approche par une parabole quelque peu exotique :
La pensée russe en matière de stratégie extérieure fait penser à un rhinocéros qui dit ce qu'il fait et fait ce qu'il dit, avançant lentement mais fermement, inexorablement, et finissant par mettre tout le monde d'accord.
De fait, à l'opposé des simagrées américains qui suscitent le doute y compris parmi les composantes impériales, l'inamovible ours russe inspire la confiance. On l'a vu en Syrie, on le voit maintenant jusqu'en Asie du Sud-est.
Reste à savoir quelle sera la réaction du Kremlin qui, assurément, prendra la chose avec des pincettes. Contrarier la Chine est en effet hors de question. La symbiose entre les deux poids-lourds eurasiatiques est telle que Stratfor va jusqu'à évoquer l'Entente cordiale du début du XXème siècle entre la France et l'Angleterre, assez solide pour survivre aux deux guerres mondiales. Début octobre, Poutine a même lâché une bombe lors de la seizième édition du toujours intéressant Club Valdaï : « Nous sommes en train d’aider nos collègues chinois à créer un système d'alerte précoce pour la défense antimissile. Cela va fondamentalement, drastiquement muscler la défense de la République populaire. Aujourd’hui, il n’y a que les États-Unis et la Russie qui disposent de ce type de système. »
De quoi mettre encore plus sur les nerfs les stratèges de Washington, déjà passablement inquiets du partenariat sino-russe. Les kriegspiel simulés du Pentagone se terminent invariablement par une déculottée américaine face à l'une ou l'autre de ses bêtes noires et Foreign Policy s'alarme : avec leurs nouvelles technologies (dont les fameux missiles hypersoniques), Russes et Chinois mettent fin à deux siècles d'American way of war, basé sur l'attaque à partir de points invulnérables.
Pour en finir sur les questions d'armement, Vladimirovitch vient de lever un (petit) coin du voile sur la mystérieuse explosion du 8 août sur une base militaire du grand Nord russe : les scientifiques tués travaillaient à une arme "sans équivalent". Si l'hypothèse de plusieurs observateurs se révèle juste, il s'agit du développement d'un missile à propulsion nucléaire, c'est-à-dire un projectile à portée illimitée car mû par un moteur dit éternel. « Une autonomie qui pourrait lui permettre de prendre des trajectoires inattendues, de faire des détours et de sortir des schémas de déplacement prévisibles », comme l'explique un spécialiste de l'université de Princetown. Les Américains s'y étaient bien essayé dans les années 60 mais avaient, devant l'inextricable complexité de la chose, rapidement abandonné le projet...
En Iran, Moscou est également vue comme une planche de salut. Décision de se passer du SWIFT pour les échanges inter-bancaires en septembre, accords commerciaux avec l'Union Economique Eurasienne en octobre, prêt de quelques milliards à l'Iran en novembre. La Russie, dont la santé financière insolente ravit d'ailleurs jusqu'à Wall Street, fait tout pour maintenir son allié à flot et pourrait peut-être en être récompensée dans les énormes projets pétroliers du South Pars.
Or noir toujours au Venezuela, qui a vu sa production bondir de manière étonnante en octobre. Le Kremlin n'y est évidemment pas étranger, comme nous l'expliquions il y a deux mois :
Washington sanctionne les exportations de pétrole de Caracas ? Qu'à cela ne tienne : Rosneft est devenu le principal acquéreur d'or noir du Venezuela (40% en juillet, 66% en août) et fait office d'intermédiaire entre sa compagnie nationale (la PDVSA) et ses acheteurs internationaux, notamment indiens et chinois. Le géant russe abandonne de plus en plus le dollar, le monde continue d'acheter du pétrole vénézuélien, le gouvernement légal de Caracas continue de recevoir des dividendes ô combien précieux et les sanctions impériales sont contournées...
Le pauvre auto-proclamé en est tout retourné. Celui qui se voyait devenir président par la grâce de Bolton n'y arrive décidément plus, ses appels à manifester étant une suite de flops retentissants :
À peine une centaine de personnes ont manifesté lundi à Caracas contre le président socialiste Nicolas Maduro, à l’appel du chef de l’opposition Juan Guaido, qui peine à mobiliser. Malgré les drapeaux jaune, bleu et rouge du Venezuela, les slogans, ou les panneaux affichant des messages comme « Rue sans retour », le cœur n’y est plus. « On n’arrive à rien avec ça », se lamente Antonio Figueroa, en référence aux rassemblements contre le chef de l’État. Samedi, quelque 5000 personnes, selon l’AFP, ont manifesté dans les rues de Caracas, soit bien moins que les dizaines de milliers de personnes que Juan Guaido réunissait juste après s’être proclamé président par intérim le 23 janvier.   
On imagine les dents grincer du côté de Washington, qui voit désormais ses manigances presque systématiquement et partout contrées par l'ours. Comme si cela ne suffisait pas, le sommet Russie-Afrique, le premier du genre, a marqué tous les esprits. Il y a un mois, quarante-trois chefs d'Etat et de gouvernement ont fait le déplacement de Sochi, qui devient une véritable plaque-tournante mondiale. Si aucune annonce majeure n'a été faite, le sommet a été un succès diplomatique indéniable et symbolise l'entrisme russe sur le continent auquel on assiste depuis quelques années, y compris dans le pré carré français comme en Centrafrique.
Europe, Asie, Moyen-Orient, Amérique latine, Afrique... Défendant bec et ongles ses alliés, retournant ceux de l'empire, profitant de l'inexorable reflux américain, le provoquant parfois, jouant habilement de la diplomatie, de l'énergie ou de la guerre, Moscou donne le la de la politique internationale et se pose de plus en plus en patron.

source : http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2019/11/moscou-en-roue-libre.html

mardi 19 novembre 2019

Blocage d'un mac donald par des gilets jaunes : les conséquences... et quelques suggestions




... Que faire ? 

1. Grève générale

2. Ne pas consommer les produits, biens et services, des multinationales et institutions ciblées. Objectif :  protéger sa santé, sa dignité, son droit à l'autonomie et à la solidarité, son bien-être. Pour ne pas se mettre en infraction : organisation en privé, de bouche à oreille, par mails privés ou par courrier, par téléphone, par pigeon voyageur si ça tourne mal. 
ça peut commencer tout de suite, individuellement, sans mot d'ordre. 

3. Constitution de caisses de solidarité sous contrôle citoyen (et sous forme de bas de laine dispersés dans tout le pays parce que les banques et un certain nombre de dirigeants syndicaux ne sont plus là pour aider le peuple)

4. Points de rassemblement privés pour échanges sur les moyens d'actions, ateliers constituants, soupes populaires

5. Constituer une armée d'avocats engagés  

 =

Pas de lbd, pas de matraques, pas de lacrymos, pas d'amendes 

A moins de nous imposer une dictature à visage découvert, le système peut plier  

Sinon, il finira par s'autodétruire 

ça a déjà commencé

Gilets jaunes, 1 an après : Aude Lancelin, fondatrice de QG


jeudi 14 novembre 2019

Gilets jaunes : un an de soulèvement

Jérôme Rodrigues : "Macron écrit l'histoire en lettres de sang"

Nathanaël Ramphft : "A quoi cela servirait-il de remplacer le pantin en face (...) Aujourd'hui, le président de la république, c'est une marionnette (...) dont les fils sont actionnés par des actionnaires, des puissants, des riches. Que Macron s'en aille et un autre pantin sera mis à sa place. Ne rêvons pas. Et donc du coup dès le début du mouvement la question a été de savoir qui est l'ennemi (...) comment le combattre ?"

mardi 12 novembre 2019

Pétition : non au projet "général construction" dans le Bois d'Avroy à Cointe (Liège)

Monsieur le Bourgmestre, Mesdames et Messieurs les Echevins,
Le lundi 30 septembre dernier, vous présentiez le « Plan Stratégique Transversal » (PST)  pour la Ville de Liège, fruit d’une démarche participative « Liège 2025 » qui avait récolté 1603 idées et suscité 97.827 votes.  Ce PST a fait émerger 137 actions prioritaires réparties en 7 thèmes,  liés à la Déclaration de Politique Communale de votre majorité pour 2019-2024.
Trois des sept thèmes « prioritaires » nous semblent en contradiction avec le projet  immobilier de 100 appartements qu’un promoteur propose pour le « Bois d’Avroy » (Liège 4e Div. Parcelle D.290 s) : le plan veut apaiser la ville pour améliorer la qualité de vie dans tous les quartiers ; repenser la mobilité pour plus de mobilité douce, durable et de multimodalité ; réussir la transition climatique.  Le projet immobilier qui est proposé par la sa General Constructions va complètement à l’encontre de ces objectifs.
Il y a plus de 1000 logements dans la seule rue d’Andrimont, avec tous les problèmes de mobilité constatés et qui se traduisent déjà par des congestions importantes dans les zones résidentielles voisines que sont le Laveu, la rue des Wallons, la rue de l’Observatoire, le quartier Saint-Gilles/Saint-Laurent.  Et il y a ces 3 hectares de bois, une forêt quasi « primaire » dès lors qu’elle n’a plus connu d’intervention humaine depuis 40 ans,  avec des arbres remarquables par dizaines. Le PST communal multiplie les projets de plantation d’arbres, de maillage vert, de moyens d’actions contre le réchauffement climatique. Et un projet immobilier viendrait ruiner ce « poumon vert » existant ?
Nous faisons appel à votre bon sens.  Nous comptons sur vous et sur les conseillers communaux, de Cointe et de Liège, pour veiller à la préservation de cet espace vert en l’état pour Liège, pour les générations futures et pour notre planète.
Nous signons donc cette pétition pour vous faire part de notre totale opposition à ce projet et nous vous demandons d’opposer, à votre tour, un REFUS à cette demande de permis.
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PROJET DE RACHAT CITOYEN DU SITE 
Si on part du principe qu'on en a marre des projets qui se succèdent pour le même lieu, qu'on se demande quelle est cette volonté des promoteurs de chaque fois reproposer des projets que d'autres avant eux se sont vu refuser, que l'intérêt sans cesse croissant pour le climat repose aussi sur le rôle des arbres dans lutte contre les canicules, le mieux n'est-il pas, dans le cas du Bois des Bruyères, de le racheter citoyennement une fois pour toutes ? Préparons-nous à acheter le bois de 3 ha. Mais à quel prix ? "Le prix moyen des forêts non bâties est en hausse de 3,5% en 2018, avec un prix moyen de 4 250 €/ha. 90% des ventes sont conclues à des prix compris entre 670 et 12 730 euros/ha, selon les disparités régionales, la qualité des biens mis sur le marché, et la concurrence entre acheteurs." Ce sont les prix français. Adaptés aux 3ha de Cointe, cela donne entre 2000 e et 38.000 €. Si l'on prend les prix belges, on tourne autour des 1,5 € du m2 selon le lieux et la concurrence. Exemple à ...Donceel : 6 hectares pour 950.000 €. Donc il faudrait trouver 45.000 € pour le Bois des Bruyères. Je fais vérifier ce montant par mes amis notaires... A 4000 personnes, cela fait 11 €/personne ! Et si on offrait cela à nos enfants ? Et à la planète ?
article de presse ici : https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10220623083189461&set=gm.10157737914974935&type=3&theater

Gilets jaunes, un an après : entretien avec Maxime Nicolle (RT France)


vendredi 8 novembre 2019