Source : https://insolentiae.com/les-deputes-pourront-ils-arreter-macron-ecrivez-a-vos-deputes-ledito-de-charles-sannat/
 
Mes chères impertinentes, chers impertinents,
Ma génération a été élevée par des parents et des grands-parents qui avaient connu la guerre. La vraie.
L’occupation, les restrictions, la faim, le froid, la misère, la peur, l’angoisse, la mort.
Je n’ai pas connu mon arrière-grand-père, ni ce sénateur, qui fit 
partie des quelques braves à avoir voté contre les pleins pouvoirs au 
Maréchal Pétain mais pendant les longues soirées d’hiver, « on » m’a 
raconté ces vieilles histoires de familles, faites de courage, de 
trahisons, de lâchetés et de grandeur. Je vais rapidement vous partager 
cette petite histoire de famille qui se déroulait dans la Grande 
Histoire.
Le Sénateur de gauche François Labrousse, le 10 juillet, fait partie 
des quatre-vingts parlementaires à voter contre les pleins pouvoirs au 
maréchal Pétain, ce qui lui vaut d’être mis sous surveillance par le 
gouvernement de Vichy. En 1941, alors qu’il demeure rue Fernand-Delmas à
 Brive, il est cité par le gouvernement de Vichy comme faisant partie 
des dignitaires de la franc-maçonnerie.
Fidèle à ses convictions, François Labrousse rejoint alors les rangs de 
la Résistance. Après l’invasion de la zone libre par les troupes 
allemandes, la Gestapo le recherche, le contraignant, à presque 65 ans, à
 prendre le maquis.
C’est entre autre chez mon arrière-grand-père directeur d’école et 
radical socialiste que ce sénateur trouvera refuge et sera planqué pour 
échapper aux sbires de la Gestapo.
Les institutions et la répartition des pouvoirs sont deux choses essentielles. 
Quelle que soit la situation, et même quand la guerre est là ou 
qu’elle menace, il ne faut jamais, jamais confier les pleins pouvoirs à 
un homme.
Jamais.
La dernière fois que nous l’avons fait, la France a failli disparaître. Détruite.
Occupée. Outragée.
Le Mozart de l’ambiguïté stratégique est en train de nous faire 
marcher comme des somnambules vers l’abîme de la guerre avec la Russie.
Il faudra du courage à nos députés pour voter.
Non plus voter selon des consignes de partis.
Non mesdames et messieurs les députés.
Vous allez voter dans l’Histoire.
La Grande.
Il y aura les « Labrousse » d’aujourd’hui et ceux qui voteront les pleins pouvoirs vers la guerre.
Il y aura ceux que l’histoire retiendra comme étant ceux qui auront 
refusé de signer des chèques en blanc à un président qui n’a pas les 
moyens de conduire cette guerre vers laquelle il veut nous mener et qui 
est objectivement perdue d’avance alors que nous ne sommes même pas 
capables de faire tourner notre usine d’obus à Tarbes.
Il y aura ceux que l’histoire ne retiendra pas, cette multitude sans courage. Ce ventre mou de la politique. Sans conviction.
Quand les députés voteront, ce sera plus difficile que de mettre l’IVG dans la Constitution.
Ils voteront pour ou contre le fait que notre pays avance vers la guerre avec la Russie.
Ce n’est pas un jeu.
C’est l’histoire.
L’histoire de France.
Et comme souvent, l’histoire de France est tragique.
La guerre ou la paix.
Poutine n’est pas Hitler (ce qui ne veut pas dire qu’il est gentil). 
 Nous ne sommes pas en 1939. Nous avons la bombe atomique et nous 
pouvons stopper une Russie qui ne voudrait pas s’arrêter et la Russie le
 sait. La guerre conventionnelle telle qu’elle avait été conçue par les 
stratèges militaires pour la guerre froide a également considérablement 
changé. L’hyper surveillance du champ de bataille empêche tout 
regroupement majeur de troupes. Les drones, les satellites et les 
missiles permettent de frapper à distance les chars et la « cavalerie » 
(les tanks) sont terriblement vulnérables dans cette guerre empêchant 
finalement la guerre de mouvement qui était celle de la Seconde Guerre 
mondiale.
Il faut penser beaucoup.
Macron veut la guerre pour de bien mauvaises raisons. La guerre comme
 la peur de la guerre lui vont très bien. C’est exactement cela que 
j’explique et que je décrypte dans mon dossier spécial « et si l’erreur 
stratégique c’était de croire que la guerre était impossible ». Les 
implications sont terribles.
Depuis deux ans, je vous dis qu’il n’y a pas de petite guerre en Europe.
Depuis deux ans, je vous dis que cette guerre va durer au moins 4 ans.
Depuis deux ans, j’explique comment se joue cette montée des tensions
 et que quand on refuse de parler de paix comme le font les Américains 
et l’Union Européenne, alors on crée encore plus de guerre.
Tout ceci n’est pas un jeu.
C’est la guerre.
Une guerre que seuls les députés pourront arrêter ou pas.
Je vous invite donc tous, à écrire, massivement.
Notamment à vos députés « Les Républicains », qui veulent voter par 
lâcheté, compromission, et facilité cet accord militaire entre la France
 et l’Ukraine.
Un accord militaire qui peut nous entraîner ni plus ni moins que vers la guerre.
Ecrivez à vos députés. Si vous ne savez pas quoi leur dire, transférez ou copiez simplement cet article.
(pour écrire à vos députés vous pourrez trouver le mail sur leur fiche ici)
Ne vous taisez pas.
Si vous comprenez ce message, alors vous êtes la résistance.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT