samedi 28 février 2015

Russie : assassinat de l'opposant Boris Nemtsov / Russia: murder of the opponent Boris Nemtsov


En attendant les résulats de l'enquête, quelques réactions ou rappels intéressants.



La classe politique russe est en plein émoi suite à l'assassinat au centre de Moscou, devant le Kremlin, de l'opposant Boris Nemtsov.
A la nouvelle de l'assassinat de Boris Nemtsov, le premier ministre russe Dimitri Medvedev a exprimé ses profondes condoléances aux parents et proches du défunt. Le chef du gouvernement a appelé les organes judiciaires et de sécurité à faire tout pour dépister et traduire en justice les auteurs de ce crime odieux.
L'assassinat de l'homme politique russe Boris Nemtsov avait manifestement pour objectif de déstabiliser la situation au sein de la société, a estimé Vladimir Vassiliev, vice-président de la Douma (chambre basse du parlement russe), chef du groupe de députés du parti (au pouvoir, ndlr) Russie Unie.
L'ex-président soviétique Mikhaïl Gorbatchev est persuadé qu'il faut chercher dans la politique l'explication de l'assassinat de l'opposant russe Boris Nemtsov.
Selon le leader des communistes russes Guennadi Ziouganov, il s'agit d'une provocation pure et simple, dont les auteurs représentent des forces souhaitant aggraver au maximum la situation. Le président du PC a insisté sur une enquête urgente de l'assassinat de Boris Nemtsov.
L'assassinat de Boris Nemtsov peut avoir une multitude de versions, mais une chose est claire: les actuelles autorités russes n'avaient aucun intérêt à ce qu'il disparaisse, a estimé le député Valeri Rachkine, vice-président du CC du PC.
Le directeur général de l'Institut international d'expertise politique Evgueni Mintchenko pense qu'il s'agit d'une provocation dirigée contre les autorités russes et visant à aggraver la situation à la veille d'une action de l'opposition prévue le 1er mars.
Boris Nemtsov, 55 ans, avait été premier vice-premier ministre du président Boris Eltsine à la fin des années 90 pendant un an et demi. Après l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en 2000, il était devenu l'un des principaux opposants au nouveau chef de l'Etat. L'homme politique a été tué par balles dans la nuit de vendredi à samedi en plein centre de Moscou, devant le Kremlin.

Et puis, Vladimir Poutine il y a 3 ans... 



Ajoutée le 28 févr. 2015
Dans cette vidéo datant d'il y a exactement trois ans (29 février 2012), Vladimir Poutine prédisait que des attaques sous faux drapeau telle que celle dont l'opposant Boris Nemtsov vient d'être victime pourraient être menées depuis l'étranger pour nuire à la Russie. A un moment où la crise ukrainienne, façonnée de toutes pièces par les Etats-Unis et leurs vassaux européens, se traduit sur le terrain par une déroute de la junte pro-occidentale de Kiev, et sur le plan international par une victoire spectaculaire de la diplomatie russe, un tel crime ne peut profiter qu'à l'Occident. Vladimir Poutine, qui jouit d'une côte de popularité astronomique dans les sondages (86%), n'a aucun intérêt à faire abattre un opposant qui ne représente pas même 1% des suffrages, et dont l'audience est si faible qu'il n'a aucun Député à la Douma. Tout comme l'attaque contre le vol civil malaisien MH17, faussement attribué à la Russie, il s'agit d'une nouvelle opération de propagande destinée à ternir son image, dans la droite ligne de la guerre politique, économique et médiatique que mène l'Occident contre la Russie de Vladimir Poutine.

Transcription :

En ce qui concerne les provocations (sous faux drapeau) durant les manifestations et autres, j'espère que personne ne franchira cette ligne et que tout restera dans les limites légales. Et j'espère que les tentatives de provoquer les agences de sécurité pour susciter une réaction violente resteront vaines.
Car les forces que vous avez évoqué souhaitent réellement de violents affrontements. Et ils ne cessent d'essayer de les fomenter.

Ils sont même prêts à sacrifier quelqu'un afin d'en accuser le gouvernement. Je connais ces méthodes et tactiques, cela fait dix ans qu'ils essaient de les utiliser. Cette méthode est surtout utilisée par ceux qui travaillent depuis l'étranger. Je vous l'affirme car je le sais de manière factuelle. Ils recherchent même quelqu'un pour le transformer en martyr. Une quelconque personnalité connue. Ils vont le buter eux-mêmes, excusez-moi la vulgarité, puis en accuser le gouvernement. Il y a des gens qui en sont capables, je n'exagère pas du tout.

J'espère que les personnes qui organisent des manifestations pour améliorer la vie dans notre pays
et, dans cet objectif, utilisent leur droit d'assemblée, leur liberté d'expression, ne cèderont pas à ces machinations.