LE MASQUE ET LA VIE
Par Michel Rosenzweig (philosophe et psychanalyste)
https://www.tribunejuive.info/... – 29 juillet 2020
Vivre masqué en permanence dans les espaces clos et à
l'extérieur alors que ce virus circule à bas bruit est un nonsens total. Et quoi qu'en pensent les adhérents au masque
obligatoire qui n'y voient toujours rien d'autre qu'une simple
mesure d'hygiène envers les autres, ce qui reste encore à
démontrer, c'est toute la vie quotidienne qui est affectée et
durablement. Car tout est à présent soumis au règne du
masque obligatoire, les moindres gestes, la moindre action,
les moindres déplacements, les visites, les rendez-vous, c'est
toute notre vie quotidienne qui est à présent régie et rythmée
par ce régime du masque : sortir, faire ses courses, aller chez
le coiffeur, au restaurant, dans un bar, un musée, au cinéma,
faire du sport, de la danse, etc. etc.
Et si ce régime est imposée aujourd'hui dans des conditions
sanitaires saines, qu'en sera-t-il lorsque les autres coronavirus
mutants et les influenza reviendront bientôt ? Au moindre
rhume, aux moindres symptômes grippaux, que fera-t-on? Si
ces contraintes limitantes drastiques sont imposées alors
qu'elles ne se justifient pas aujourd'hui, à quelles mesures
aurons-nous droit à la saison des grippes?
Dans ces conditions, il est clair que ce régime sera maintenu
sans aucune limite de temps. C'est un peu comme si on avait
érigé un immense barrage face à une hypothétique vague
démesurée, un tsunami dont la survenue est loin d'être
certaine. C'est un peu aussi comme le désert des Tartares avec
sa forteresse érigée contre un ennemi qui ne venait jamais.
Nous avons basculé dans un univers de précaution absolue
visant l'asepsie et le risque zéro pour préserver la vie et nous
sommes en réalité en train de perdre la vie. Car la vie n'est pas
la survie.
Lorsque vous marchez dans une rue commerçante de votre
quartier et qu'un inconnu masqué vous fonce dessus pour
vous prévenir que la police vient de verbaliser deux personnes
pour non port du masque alors que rien n'indique qu'il est
obligatoire dans ce secteur, vous réalisez qu'il se passe
quelque chose qui n'a strictement rien à voir avec la santé.
Lorsque vous prenez les transports en commun et que des
patrouilles de police sanitaire arpentent la plateforme en
dévisageant les passagers, vous comprenez que ce monde est
devenu invivable. Lorsque vous entrez dans votre bistrot
familier et qu'on exige de vous de mettre votre masque pour
faire 2m50, et qu'en vous installant, la serveuse masquée vous
présente un carnet dans lequel vous êtes invité à indiquer
votre nom et votre numéro de téléphone pour être autorisé à
manger, vous comprenez que rien ne sera jamais plus comme
avant et que la joie, le plaisir de sortir, la convivialité, les
échanges et les partages dans ces conditions, c'est terminé.
Je suis désolé pour toutes les personnes qui approuvent ce
régime de dictature sanitaire, sincèrement, car je pense
qu'elles ont perdu leur sens commun, leur bon sens, leur
faculté de juger et de discriminer. Et je le pense sincèrement.
Ces personnes qui en insultent d'autres sont en réalité atteintes d'un autre virus bien plus toxique, celui de l'intoxication
médiatique et du formatage des cerveaux alimenté et
entretenu par la propagande médicale et politique anxiogène
et contre lequel il n'y a aucun remède ni aucun vaccin.
Ce masque qu'ils exigent parfois avec violence au nom de leur
santé en masque en réalité un autre, celui qui voile leur
conscience et surtout leur liberté de conscience, de penser,
d'apprécier et d'évaluer correctement la situation, celui qui
voile la raison au profit du fantasme de la maladie mortelle
qui rode à chaque coin de rue, celui de la peur panique d'être
contaminé par la peste.
D'abord il y a eu un virus. Ensuite des malades, puis des
morts. Comme chaque année à la même saison, cette année
l'aire des morts aura juste été plus concentrée sur une plus
courte période. Mais au total, comparé aux pics épidémiques
annuels et saisonniers ? Prenez la peine honnêtement de
regarder un graphique de santé publique étalé sur les
dernières années.
C'est la visibilité de cette épidémie qui a choqué les consciences et construit une image, une représentation erronée de la
réalité, une discordance, ce sont les discours et les messages
changeants, les injonctions contradictoires et paradoxales, les
conflits d'intérêts de toute catégorie, l'instrumentalisation, la
récupération et l'exploitation politiques de l'épidémie qui ont
brouillé la lisibilité correcte et rationnelle de cet épisode. Oui
il y a eu une épidémie due à un coronavirus dont l'origine
demeure mystérieuse pour moi et pour d'autres.
Oui les plus fragiles et les plus âgés en ont été victimes. Soit.
Et alors ? Est-ce une raison suffisante pour imposer ce régime
de dictature sanitaire totalement disproportionné au moment
où nous avons besoin de légèreté et d'air ? Est-ce une raison
pour enfermer et astreindre toute une population au moment
où rien ne le justifie lorsqu'on regarde les courbes des
hospitalisations et des décès ?
Et après ? Le contrôle électronique et numérique des
contaminés ? Des codes de couleurs ? Un bracelet
électronique pour les pestiférés ?
Et puis pourquoi faire croire que ce régime prendra fin avec
un vaccin alors que l'on sait parfaitement bien qu'aucun
vaccin contre un coronavirus n'a jamais vraiment fonctionné ?
Si les vaccins contre la grippe saisonnière fonctionnaient
massivement, on le saurait me semble-t-il. A-t-on éradiqué la
grippe avec un seul vaccin ?
Alors j'avoue, oui, j'avoue et je reconnais volontiers que je suis
atteint d'un syndrome très connu : celui du canari dans la
mine. Vous savez, cet oiseau que les mineurs emportaient
pour les prévenir du gaz méthane qui s'échappait du charbon,
un gaz incolore inodore et indétectable.
Lorsque que le canari s'endormait, ou mourait, il était temps
de sortir.
LE MASQUE ET LA VIE
https://jdmichel.blog.tdg.ch... – 6 août 2020
L'imposition du port du masque est une mesure qui doit faire
débat. Et c'est bien le cas, hélas dans une polarisation qui
rend difficile d'avoir des échanges d'idées sereins et étayés sur
des faits ou des données solides.
Ceci alors qu'il n'y a à l'heure actuelle aucun consensus sur
l’utilité réelle de cette mesure.
Le Pr Toussaint -qu'il faut écouter car il est une des rares voix
libres et rationnelles à s'exprimer actuellement- relève que si
le port du masque aurait effectivement fait sens en mars et
avril (dans la phase de flambée de l'épidémie) ce n'est
absolument plus le cas aujourd'hui. Et que les effets nocifs et
délétères de son imposition l'emportent de loin sur tout
hypothétique bénéfice.
Sur ce sujet comme tant d'autres, nous sommes hélas pris
dans l' "hyperréalité" comme l'appelaient Jean Baudrillard et
Umberto Eco, soit une narration découplée du réel qui est
fallacieusement devenue "la réalité" pour la plupart des gens
comme pour celles et ceux qui nous gouvernent.
J'ai essayé de toutes mes forces dès le 12 mars de rappeler les
2/2
contours du "réel" tels qu'ils devraient (enfin !) finir par être
reconnus aujourd'hui : nous sommes sur les sept premiers
mois de l'année en sous-mortalité en 2020 par rapport à
2019 et non, contrairement à ce qu'indiquent des membres de
la Task Force (hum) le confinement n'y est pour rien : une
étude publiée le 21 juillet dans The Lancet (non truquée cellelà) montre que le confinement ne réduit en rien la mortalité
due au Covid, ce qui est cohérent avec tous les plans pandémie
qui ne recommandaient le cas échéant cette mesure qu'au tout
début de l'épidémie sur une durée brève.
Bref, nous vivons depuis des mois dans un semblant de réalité
que la population a introjecté à grand renforts de ce qu'il faut
bien appeler propagande.
Dans cette hyperréalité, le port du masque peut bien sûr faire
sens. "Mieux vaut porter un masque qu'avoir besoin d'un
respirateur", "on le porte pour protéger les autres" et "même
si c'est peu agréable, c'est un effort que chacun peut faire"...
Sauf que : nous somme dans une phase où cette mesure n'a
aucune utilité avérée alors qu'elle est toxique, hygiéniquement, socialement et existentiellement. L'épidémie est
terminée depuis avril et nous avons urgemment à reprendre
pied dans la réalité : que le virus circule sous une forme
atténue dans des groupes qui ne risquent rien est de surcroît à
ce stade une bonne chose.
Les conséquences de cette dérive sécuritaire sont d'une
lourdeur dont seule le basculement dans l'hyperréalité
explique qu'elle puisse pareillement nous échapper.
La décision du canton de Neuchâtel d'imposer le port du
masque dans l'enseignement post-obligatoire à la rentrée,
disons-le haut et fort, est une horreur psychique et sociétale.
Qui se profile déjà dans l'imaginaire grimaçant de certains
dirigeants pour les classes d'âge inférieures. Et des fabricants
mettent déjà sur le marché des masques pour enfants en basâge ! Nous sommes en train d’empoisonner psychiquement
les générations futures avec des formes de maltraitance
imposées au nom d’un moralisme sanitaire absurde.
Dans le même temps, l'instrumentalisation des acteurs
sociaux comme agents de mise en conformité et de répression
débouche sur une logique et des dynamiques d'oppression au
quotidien. Pour en donner un exemple frappant, le constat
que l'on est en train de faire sur l'augmentation des violences
obstétricales pendant la période épidémique fait froid dans le
dos, en montrant la déshumanisation inévitable à laquelle
conduisent toutes mesures sécuritaires. Avec comme
d'habitude les femmes, les enfants et les personnes âgées qui
en paient le plus lourd tribut.
Il faut donc bien rappeler les choses, ce d'autant plus que la
communication officielle au long des mois écoulés a
méchamment brouillé les repères au sein de la population : la
plupart des mesures qui ont été imposées (en particulier le
confinement et le port du masque) ne sont pas des mesures
sanitaires et ne reposent sur aucune science solide.
Il s'agit de mesures sécuritaires, à l'impact incertain et dont le
coût sociosanitaire global est systématiquement minimisé ou
nié par les panels "d'experts" qui concoctent diligemment ces
mesures attentatoires aux libertés fondamentales comme à la
dignité des personnes.
Si effectivement elles étaient nécessaires ou même utiles, on
pourrait y adhérer à la condition toutefois que la pesée
d'intérêts coûts / bénéfices soit réalisée avec rigueur. Ici, il n'y
a qu'un dogmatisme idéologique mâtiné de manipulation :
même le Pr Didier Pittet s'est récemment fait aboyer dessus
par certains de ses confrères du fait de sa position tiède sur
l'utilité des masques ! Dès lors que le "message officiel" affirme cette utilité, tout son de cloche autre est problématique,
quel qu'en soit la pertinence. Tout ceci n'a bien sûr plus rien à
voir avec la science. En français : il s'agit d'une propagande
d’état sécuritaire au nom de la science. Inquiétant...
D'où l'importance d'inclure des penseurs compétents issus
d'autres disciplines que la médecine ! La gestion d'une
épidémie impacte tous les domaines de la vie en société, et ces
impacts doivent impérativement être diligemment pensés et
inclus dans la réflexion. Comme le veut l'adage de sagesse
populaire, la santé est quelque chose de bien trop sérieux pour
être laissée aux seuls médecins.
Les "répercussions" dommageables du port du masque n'étant
pas pensées semble-t-il, je suis heureux de donner ici la parole
à M. Michel Rosenzweig, philosophe et psychanalyste, qui
nomme les choses avec une vitalité qui fait du bien.
Il nous rappelle l'importance de ne pas oublier l'essentiel, et je
le remercie chaleureusement de m'avoir donné son autorisation de publier sur cette page son très beau texte. Espérons
que quelques responsables politiques aient le courage de
s'ouvrir à cette parole avant d'être tentés d'infliger de
nouvelles décisions délétères et à l'utilité douteuse !