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mardi 7 décembre 2021

Covid, le ‘Great Revelator’

Source : https://www.dedefensa.org/article/covid-le-great-revelator

décembre 2021 – Je connais (un peu) le Covid ; je ne connais pas du tout, puisque je viens de le découvrir, le philosophe, poète et environnementaliste anglais Paul Kingsnorth 


de forte notoriété dans les milieux “engagés”, organisateur de rassemblement ou de chaînes engagées dans des recherches de sauvegarde de la planète ; je l’imagine un peu romantique, ermite à ses heures, pourtant fort bien considéré dans l’élite intellectuelle britannique, et “libérale” dans le sens de la culture et ainsi de suite, donc penchant paresseusement à gauche mais néanmoins lecteur du ‘Guardian’..

Je suis tombé un peu par hasard sur lui, – mais on sait, depuis le ‘Big Bang’, que le hasard fait bien les choses ; disons en feuilletant mon internet, c’est-à-dire ma longue liste de “favoris” où l’on trouve des “favoris” un peu moins favoris que d’autres, que je ne vais consulter qu’épisodiquement... Et ‘Unherd.com’, où j’ai rencontré Kingsnorth, est manifestement un truc de haute volée, rassemblant des intellectuels britanniques, pas trop idéologisés mais tout de même penchant plus souvent à gauche qu’à droite. Restons-en là pour les circonstances de fortune, suffisantes pour mesurer l’exemplarité du cas.

Donc, je trouve une interview (vidéo) de Kingsnorth, et le même jour (30 novembre) un texte de lui, tout cela sur ‘Unherd.com’. La présentation de l’interview attire mon attention :

« Paul Kingsnorth considère que la guerre des vaccins est symptomatique d'une division plus large entre deux visions du monde fondamentalement différentes : il les appelle “Thèse” et “Antithèse”. En ce qui concerne le Covid, la “Thèse” est le point de vue de l’Establishment : les confinements sont nécessaires pour contenir le virus, les masques fonctionnent, les vaccins sont sûrs et les personnes qui les remettent en question sont mal avisées ou pire. Lorsque le Covid-19 a frappé pour la première fois, Kingsnorth a adopté le point de vue de la “Thèse”.

» Mais au cours des derniers mois, son point de vue a changé. Comme il l'écrit dans ‘UnHer’ d’aujourd'hui, le moment de cristallisation est arrivé lorsqu'il s'est réveillé en apprenant que le gouvernement autrichien avait “interné un tiers entier de la population”. Cette décision, écrit-il, lui a donné “froid dans le dos”... »

Ainsi Kingsnorth est-il passé à l’Antithèse. On comprendra aisément mon penchant naturel à faire une équivalence inratable, à discuter et à nuancer comme on verra mais inéluctable ; en effet et pour mon compte facilement accessible, j’en viens aussitôt à suggérer que le parti de la Thèse c’est le Système, et celui de l’Antithèse, – l’antiSystème.

« Dans sa fascinante lettre d'information The Stoa, l'universitaire Peter Limberg propose une analyse des guerres de Covid en cours. Il identifie deux positions sur le virus et les réactions qu'il suscite. Ces deux positions sont des généralisations, – beaucoup de gens ne s'identifieront pleinement ni à l'une ni à l'autre, – mais de manière générale, celle à laquelle vous vous identifiez influencera votre vision de l'Autre.

» Limberg décrit la première position, – la Thèse, – comme suit :

» “Les confinements sont nécessaires pour contenir le virus, les masques fonctionnent et doivent être obligatoires, les vaccins sont sûrs, les gens devraient se faire vacciner pour se protéger et protéger les autres, et les passeports vaccinaux aideront à ouvrir les choses plus rapidement et encourageront ceux qui hésitent à se faire vacciner.”

» La thèse est la position de l'establishment. Elle est défendue, selon Limberg, par “les médias traditionnels, les ONG, les universités, les gouvernements occidentaux et les tribus mnésiques de la gauche politique”. En revanche, l'opinion opposée – l’antithèse, – est défendue par un ensemble de dissidents politiques de tous bords, des droitiers aux anarchistes, motivés à se regrouper pour différentes raisons autour d'une histoire alternative :

» “Les mesures de confinement ne sont pas nécessaires, les masques ne fonctionnent pas, l’innocuité et l’efficacité des vaccins sont exagérées, les passeports vaccinaux non seulement échoueront mais accentueront la ségrégation de la société, et dans un avenir proche, nous pouvons nous attendre à ce que les non-vaccinés deviennent des boucs émissaires à-la-René-Girard. En d’autres termes, nous nous trouvons au bord d’une pente abrupte conduisant à des mesures de contrôle biopolitique de plus en plus draconiennes, dont l’emprise ne risque pas de se relâcher même lorsque la pandémie sera terminée.” »

Même si Kingsnorth ne semble pas prendre position (changer de position) à cause des seules raisons sanitaires, “pour ou contre le vaccin”, – et d’ailleurs rien ne dit qu’il ne soit pas vacciné, et je dirais bien que tout au contraire me le suggère, – il n’empêche qu’il constate les réalités de la situation sanitaire. Kingsnorth vit en Irlande et il se trouve que l’Irlande est un pays remarquable, où le taux de vaccination, pour l’Europe, est de loin le meilleur, proche des plus de 100% de Gibraltar (le cas très spécial du “Rocher”, où les habitants et les Espagnols qui y viennent travailler sont tous vaccinés) : 94% des adultes. Il remarque alors, sans pousser les hauts cris mais simplement avec ce discret « c’est étrange », léger comme une plume mais tout de même mis en gras par mes soins, qui en dit bien plus long que toutes les exclamations des plus exacerbés des anti-vaxx.

« Je regarde tout cela depuis l'Irlande, le pays qui a le taux de vaccination des adultes le plus élevé d'Europe occidentale, avec plus de 94 % de la population. Ici, les cas s'accélèrent tellement que l’on nous a récemment demandé de travailler à la maison et que l’on craint un nouveau confinement. De nouvelles restrictions pour les enfants, qui sont les moins exposés au risque de Covid, sont proposées, et un couvre-feu à minuit a récemment été imposé aux pubs et aux boîtes de nuit. C’est étrange, car seules les personnes vaccinées sont autorisées à y entrer depuis l’été, le scan d’un code QR compatible avec les smartphones étant le seul moyen d’accéder à une grande partie de la société. »

Maintenant, on s’attarde à la description de la “guerre du vaccin” par le philosophe, je dirais d’un point de vue opérationnel. On détaille les arguments des uns contre les autres et les arguments des autres contre les premiers. Il y ainsi le constat de deux logiques antagonistes conduisant à deux intolérances antagonistes (avec, tout de même, une chronologie, les premiers ayant déclenché une attaque massive étant les pro-vaxx contre les anti-vaxx, ou disons les pro-vaxx par nature ayant fait naître, au moins par leur tapage et leurs recommandations impératives, les anti-vaxx). Dans ce domaine comme tant d’autres, le processus étant ainsi politique et civilisationnel, sinon métahistorique, il s’agit comme point commun d’une communication d’affrontement même si les sujets sont très différents.

A cause du processus qui est la marque de la structure crisique, tout devient ainsi “politique et civilisationnel, sinon métahistorique”. La guerre des vaccins n’y échappe aucunement, elle est même un accélérateur du tout en montrant que le processus crisique n’épargne absolument rien puisqu’il affecte ici un sujet qui n’est pas politique dans son essence ; qu’importe, il devient même, n’hésitons pas une seconde, métahistorique..

« Ce que nous voyons autour de nous maintenant, alors que la Thèse échoue visiblement, c’est que de plus en plus de gens cherchent des explications et les trouvent commodément dans les arguments et interprétations de l’Antithèse. À mesure que cela se produit, les partisans de la Thèse se sentent de plus en plus menacés et en colère. Pour eux, les personnes qui remettent en question la Thèse ne sont pas des êtres humains qui se demandent ce qui se passe et qui n'obtiennent pas de réponses satisfaisantes. Ce sont des “théoriciens du complot”, des “anti-vaxx” et des “activistes d'extrême droite”, dont les opinions conduiront à une mort massive.

» En réponse à cette intolérance, les éléments les plus extrêmes de la position de l'Antithèse s'enfoncent davantage, offrant leur propre intolérance, condamnant les “moutons” qui s'accrochent encore au récit, et proposant des histoires alternatives qui vont du convaincant à l'effrayant. Certaines des pires histoires s'en prennent directement à de vieux ennemis : les “Juifs”, comme toujours, sont une cible populaire. Cela permet aux partisans de la Thèse de représenter commodément toute opposition à leur ligne comme dangereuse et digne de censure. La peur et la suspicion règnent. Aucune tribu ne parle à l'autre, et chacune présume le pire de ses adversaires. »

Enfin, on lira ci-dessous quelques-unes des réflexions générales de Kingsnorth sur l’épidémie, sur le comportement des gens, sur son propre comportement, etc., sur le thème central de “Le Covid est un révélateur”, “Le Covid nous (me) révèle”... La mue est complètement achevée sous la plume du philosophe : il ne s’agit absolument plus d’une question sanitaire, ni même d’une question de politique sanitaire, il ne s’agit plus du Covid et du coronavirus mais d’une question sociale et psychologique fondamentale, de l’ordre de la civilisation.

L’important dans mon cas, et je pense que ce le sera pour nombre de lecteurs, c’est que Kingsnorth nous semble enfoncer des portes ouvertes. Lorsqu’il écrit :

Le Covid « a révélé la complaisance des grands médias et le pouvoir de la Silicon Valley de gérer et de contrôler la conversation publique... a confirmé la malhonnêteté sournoise des dirigeants politiques et leur obéissance ultime au pouvoir des entreprises... a montré comment l'idéologie, de tous bords, peut se masquer sous la prétendue neutralité de la “science”. »

Mais c’est pour moi, pour nous et pour vous j’espère, une simple et nième confirmation de ce que nous savons et subissons depuis des années, cinq ans, dix ans, bien plus encore, etc. Ainsi apparaît l’intérêt de l’exercice pour un homme comme Kingsnorth, artiste et activiste de bonne cause, et sans doute lecteur du ‘Guardian’ : par un biais complètement apolitique, étranger à la politique, que nul ne pouvait prévoir comme politique (sauf les divinateurs de complots, j’en conviens), en venir au cœur de la question politique, sinon métahistorique ; et même, se trouver obligé de prendre parti, de sélectionner des sources d’information, parce que la chose est politique et le simulacre permanent... Il suffit de le savoir avec la bonne interprétation et de le faire, “prendre parti”, avec habileté, sans même le dire ni signer un engagement, et même en s’étant fait vacciner ; de ne pas trop parer cette cause de vertus qu’elle n’a pas, ni d’en faire une “cause dernière” ; de comprendre enfin, que seul le processus, qui est l’essence du Système, importe ici et justifie qu’on choisisse la position que l’on choisit.

« Covid est une révélation. Il a mis à nu des fissures dans le tissu social qui ont toujours existé mais qui pouvaient être ignorées en des temps meilleurs. Il a révélé la complaisance des grands médias et le pouvoir de la Silicon Valley de gérer et de contrôler la conversation publique. Il a confirmé la malhonnêteté sournoise des dirigeants politiques et leur obéissance ultime au pouvoir des entreprises. Elle a montré comment l'idéologie, de tous bords, peut se masquer sous la prétendue neutralité de la “science”.

» Et surtout, il a révélé la tendance autoritaire qui se cache derrière tant de gens et qui émerge toujours dans les périodes de peur. Rien que le mois dernier, j'ai vu des commentateurs des médias appeler à la censure de leurs opposants politiques, des professeurs de philosophie justifier l'internement de masse et des groupes de pression des droits de l’homme garder le silence sur les “passeports sanitaires”. J'ai vu une grande partie de la gauche politique se transformer ouvertement en un mouvement autoritaire qu’elle a probablement toujours été, et d’innombrables “libéraux” faire campagne contre la liberté. Alors que les libertés ont été supprimées les unes après les autres, j’ai vu les intellectuels justifier tout cela les uns après les autres.

» J’ai appris davantage sur la nature humaine au cours des deux dernières années qu’au cours de mes 47 années précédentes. J’ai aussi appris des choses sur moi-même, et je ne les aime pas particulièrement non plus. J’ai remarqué ma tentation permanente de devenir un partisan : de juger et de condamner ceux qui sont de l'autre côté, de trouver une tribu à laquelle je puisse adhérer. J’ai remarqué ma tendance à ne rechercher que des sources d’information qui confirment mes convictions. »

Ainsi, me semble-il, se construit (s’auto-construit)- un “dissident” qui n’aurait guère, sinon jamais eu l’occasion de se faire dissident sur un autre sujet, politisé sinon idéologisé d’avance. Là est toute la vertu du Covid : pour ainsi dire et parce que c’est tentant, il avance masqué... Au départ, et parce qu’on circule entre le discours de la Thèse bienpensante et le discours de l’Antithèse hystérique, et tous les deux dans le même et seul domaine d’une crise sanitaire a priori hors de la politique, – je parle de la situation de départ qu’un non-dissident ouvert à la dissidence doit affronter, – on avance et on en juge justement sans apriorisme idéologisé.

Puis l’on change de voie, d’orientation, sous la pression des réalités qui vous montrent qu’un système de crise sanitaire prend les habits d’un système de crise politique marqué par un processus de style contraignant puis autoritaire, possédant en germes le “style” tyrannique. Ainsi le masque, qui était complètement innocent au départ, apparaît-il après mutation comme un subterfuge de la vérité que vous arrachez pour mieux contempler cette vérité. Le Covid a muté (nul ne le niera), la crise-Covid est devenue politique et monsieur Kingsnorth change de camp !

Ou plutôt, je préfère dire : il déserte le camp de la Thèse (du Système, des élites-zombies, etc.). Qu’il rejoigne le camp de l’Antithèse est de moindre importance, car dans ce cas l’Antithèse recouvre une cause qui n’est nullement essentielle et d’ailleurs elle est multiple ; elle n’est antiSystème que parce qu’elle n’est pas dans le Système, et que, n’étant pas dans le Système elle est nécessairement contre le Système puisqu’ainsi l’entend le Système.

Ainsi, le Covid après mutation sous vos yeux et à cause de votre regard, vous révèle-t-il à vous-même votre propre mutation. Ce n’est pas une affaire de Covid ni une affaire de vaccin, vous le comprenez bien ; c’est une affaire de pince-monseigneur si vous voulez, le Covid et son vaccin sont un pied-de-biche qui fonctionne en toute innocence, puisque nul ne prévoyait au départ qu’il deviendrait ce qu’il est devenu et aucune disposition particulière n’avait été prise pour en protéger l’accès.

Il s’agit de faire sauter un verrou bien plus qu’un vaccin, et rien ne vaut une pince-monseigneur parée des vertus d’un pied-de-biche.

jeudi 13 octobre 2016

Notre (3ème) Guerre mondiale-stealthy / Our stealthy-WW3

11 octobre 2016 – On notera d’abord que le concept n’est pas nouveau : si l’on a bon souvenir, c’est en Ukraine que fut inventée pour cette période postmoderne le concept de “guerre stealth”, ou “guerre-stealthy” (*)... La “guerre invisible” si l’on veut du sensationnalisme, et plus précisément la “guerre discrète”. C’est le 2 septembre 2014 que nous avons longuement disserté sur la “guerre stealth”, ou plus précisément l’“invasion stealth” (de l’Ukraine par la Russie), en partant de la référence la plus sacrée en cette matière technologique, qui est le JSF lui-même. Dans ce cas, bien entendu, il s’agissait de l’“invasion stealth” comme représentation d’une invasion russe qui eut bien lieu ça c’est sûr puisque la presse-Système et les élites-Système ne cessèrent de le clamer, et qui eut même lieu à de nombreuses reprises cette année-là (2014) ; qui en fait, d’ailleurs, n’eut jamais lieu en tant que telle, ni en 2014 ni après, – mais qu’importe, tout ça c’est du passé...
Si nous nous attardons tant autour d’un phénomène si intéressant qu’il a suscité chez nous la formation d’autres concepts pour s’y reconnaître, – déterminisme-narrativiste et vérité-de-situation précisément, – c’est parce que le concept de “guerre-stealthy” est à nouveau proposé pour les projets du brillant secrétaire à la défense Ashton Carter, pour ce qui est de la poursuite de l’effort US en SyrieLe 7 octobre, dans UNZ.com, Mike Whitney expose ainsi le “plan C” du secrétaire à la défense Carter, qu’il qualifie de “guerre de basse intensité, ou guerre stealth en Syrie” (« Carter Launches Plan C; Pentagon Begins Low-Intensity, Stealth War in Syria »)
« Call it stealth warfare, call it poking the bear, call it whatever you’d like. The fact is, the Syrian war has entered a new and more dangerous phase increasing the chances of a catastrophic confrontation between the US and Russia. [...] So what sort of escalation does Carter have in mind, after all, most analysts assume that a direct confrontation between the United States and Russia will lead to a nuclear war. Is he really willing to take that risk?
» Heck no, but not everyone agrees that more violence will lead to a nuclear exchange. Carter, for example, seems to think that he can raise the stakes considerably without any real danger, which is why he intends to conduct a low-intensity, stealth war on mainly Syrian assets that will force Putin to increase Russia’s military commitment. The larger Russia’s military commitment, the greater probability of a quagmire, which is the primary objective of Plan C, aka–Plan Carter. [...]
» Don’t you think the Washington Post should have mentioned that Carter’s sordid-little enterprise is already underway? [...]
» “Kerry’s deputy, Antony Blinken, testified last week that the U.S. leverage in Russia comes from the notion that Russia will eventually become weary of the cost of its military intervention in Syria. “The leverage is the consequences for Russia of being stuck in a quagmire that is going to have a number of profoundly negative effects,” Blinken told the Senate Foreign Relations Committee.” (Washington Post) See? There it is in black and white. “Quagmire”. The new “Plan C” strategy is designed to create a quagmire for Putin by gradually ratcheting up the violence forcing him to prolong his stay and deepen his commitment. It’s a clever trap and it could work, too. The only hitch is that Putin and his allies appear to be making steady headway on the battlefield. That’s going to make a lot harder for Syria’s enemies to continue the provocations and incitements without triggering massive retaliation... »
Whitney considère de toutes les façons que le “Plan C” de Carter est d’ores et déjà en route, avec l’“erreur” de l’USAF du 17 septembre (l’attaque sur Deir ez-Zor) et une autre attaque à la fin septembre qui a rendu inutilisable deux ponts sur l’Euphrate, et plus difficile une attaque en cours contre Daesh. Bien entendu et selon une habitude désormais bien établie, tout cela se fait sans autorisation d’Obama, le Pentagone ayant décidément considéré qu’il n’y avait aucune nécessité de suivre les ordres de son Commandant-en-Chef, quand il y en a (« ... [A]pparemment les militaires [US] ne prêtent guère d’attention [aux ordres] de leur Commandant-en-Chef » [Lavrov, le 26 septembre]). En fait, proclame TheDuran.com le 8 octobre, Obama est “officiellement” un président dit-lame-duck après les dernières péripéties de fin septembre-début octobre, y compris le recul diplomatique US suivant les ultimatums russes :
« Technically, Barack Obama will remain President of the United States until January of next year. In reality he has retired in all but name. He has lost control of his own Pentagon, lost control of his own policy advisors, and lost control of Hillary Clinton who is in danger of running out of countries, individuals and concepts to declare war upon. »
L’auteur et expert russe Eduard Popov écrit pour FortRuss le 8 octobre que la marche est entamée vers la Troisième Guerre mondiale en Syrie, si celle-ci n’est déjà commencée, et cela parce que les USA sont en pleine déroute mais qu’ils ne peuvent se permettre d’accepter une défaite en Syrie parce que ce serait tout leur système de Pax Americana qui s’écroulerait comme un château de cartes (House of Cards). « Selon toutes probabilités, le monde est en train de sombrer dans une nouvelle crise des missiles de Cuba de 1962, mais avec une différence notable. En 1962, les USA avaient à leur tête un dirigeant fort, responsable, à l’esprit indépendant, John F. Kennedy ; aujourd’hui, le pays est dirigé par Obama, qui n’a même plus assez d’autorité pour contrôler ses propres militaires... [...] [Pourtant,] il est improbable que nous allions vers une Troisième Guerre mondiale totale, avec l’utilisation d’armes nucléaires stratégiques, mais plus probablement vers un certains nombres de conflits locaux et périphériques. La Syrie sera le principal de ces conflits... »
Pavel Chipiline, qui écrit en russe et est traduit et repris dans FortRuss.com le 7 octobre, observe que l’un des actes les plus fermes de Poutine, qui a stupéfié l’administration et la bureaucratie US, c’est son “ultimatum” sur la coopération sur le retraitement de plutonium, suspendu du côté russe et qui ne reprendrait qu’à certaines conditions exorbitantes émises par Poutine. Chipiline énonce ces conditions et ajoute, ironiquement « Je suis surpris que Poutine n’ait pas demandé en plus la restitution de l’Alaska à la Russie ». Chipiline est d’avis que cette ultimatum sur l’uranium, avec mesure unilatérale brutale du côté russe, constitue un durcissement considérable directement liée à la situation en Syrie. Du reste, les circonstances évoquées par Poutine pour justifier cette mesure portent sur des « changements fondamentaux de circonstances, la menace contre la stabilité stratégique du fait d’actions hostiles ». Chipiline passe donc sur un tout autre terrain, celui qui nous intéresse à l’évidence...
« On September 20, three days after the American attack on Syrian positions, our [cruise missiles“Kalibr” destroyed the command post of the Western coalition in Deir ez-Zor, killing 30 officers — employees of the American, Israeli, British, Turkish, Saudi and Qatari intelligence servicesThat is, we quite deliberately attacked NATO troops and their allies, causing very serious damage. And methodically. However, the Americans for some reason didn't say a word about their losses.
» And we are silent. Why?
» It seems to me,  there is only one logical explanation for our silence about the attack on the coalition headquarters, and a sharp deterioration of relations with Americans: our Russian soldiers were killed in the treacherous bombardment by the coalition of Syrian positions on September 17. In this case, everything falls into place — the death of 30 Western spies was an act of retaliation, which the US was forced to swallow, leaving no response.
» But at the same time Putin came to the conclusion that the there is nothing more to talk about with our American ‘partners’. And soon raised the stakes to an unacceptable for Washington level, presenting the ultimatum. These are the fundamental changes of circumstances, the emergence of “threats to strategic stability as a result of hostile actions,” as states the decree on suspension of weapons-grade plutonium agreement.
» An American tragedy is not that we have suspended the cooperation in sectors sensitive for the U.S.  Apparently, the first direct clash between Russia and NATO had taken place in Syria. And NATO, in front of everyone had lost this local, but so important for the prestige of the United States battle.
» The halo of power No. 1 around the White house went out. »
Chipiline aurait pu ajouter à cette intervention russe du 20 septembre où fut détruit un poste de commandement et tué une trentaine d’officiers de renseignement du bloc-BAO travaillant tous directement pour les terroristes islamistes, une autre intervention probable une grosse semaine auparavant, contre une incursion israélienne en Syrie, au cours de laquelle deux avions israéliens auraient été abattus. L’intervention anti-aérienne fut proclamée par les Syriens mais il est probable là aussi qu’elle fut le fait des Russes. A part un démenti israélien concernant les allégations syriennes et elles seules, – et y a-t-il plus de raison d’y souscrire que l’affirmation syrienne, ou plutôt moins ? –, il n’y a eu aucun prolongement officiel, comme dans les cas précédemment mentionnés et, de ce point de vue, nous serions tentés d’inscrire  l’affaire dans une logique (“stealthy”) similaire.
Il ressort de ces diverses appréciations autant que des observations qu’on a pu faire sur le terrain que l’engagement en Syrie entre la Russie et les USA semble complètement réel, effectif et déjà en cours, – au-delà des autres participants qui sont eux-mêmes très actifs mais sont à un autre niveau puisqu’ils ne représentent pas des puissances stratégiques nucléaires (**). Tout tourne alors sur la forme de cet engagement, illustrée notamment par l’affirmation de Whitney concernant le secrétaire US à la défense, selon laquelle ce même Carter semble estimer que les USA peuvent aller très haut dans l’engagement direct « sans réel danger » de risquer un affrontement nucléaire ; ce qui se reflète dans sa volonté de conduire « une guerre de basse intensité, une guerre-stealthy essentiellement contre les capacités syriennes de façon à forcer Poutine à augmenter l’engagement militaire de la Russie ».
Admettant que Whitney interprète justement la stratégie de Carter, ce qui paraît assez probable, on est alors stupéfait devant l’extraordinaire erreur, l’impuissance intellectuelle de ce secrétaire à la défense, et de la bureaucratie du Pentagone derrière lui, à saisir l’essentialité du caractère de ce conflit : son rythme, sa rapidité, l’extrême vitesse à laquelle on change de posture et d’orientation, — essentiellement à cause de la puissance de la communication d’une part, de la capacité des Russes à réagir et à agir très rapidement, avec une capacité d’adaptation à mesure. Dans ces conditions, envisager ce qui serait une véritable guerre d’attrition longue par définition pour forcer les Russes à un engagement graduel, ce qui est jouer sur le temps-long, est tout simplement absurde, une idée élaborée sur une autre planète, dans un autre univers dont on se demande s’il est même parallèle. Quoi qu’il en soit, toute la stratégie de Carter est fondée sur la “guerre de basse intensité”, la “guerre-stealthy” puisqu’il n’est pas question de passer au nucléaire ; par conséquent, il s’agit de la Troisième Guerre mondiale interprétée sur le mode “guerre de basse intensité” ou “Troisième Guerre mondiale-stealthy”. Même s’il se trompe complètement sur la durabilité de l’affrontement, même s’il est destiné à quitter rapidement le Pentagone (y compris si Clinton est élue, qui a d’autres candidats à placer, sans doute Michelle Flournoy), Carter laissera sans aucun doute comme legs à tous les participants à la crise, l’ouverture des hostilités stealthy, non officiellement reconnues au plus niveau de leur opérationnalité, mais officiellement actées par certains des acteurs les plus importants (essentiellement les Russes, devenus beaucoup plus durs et ayant émis des ultimatums qui constituent en fait une reconnaissance de cet “état de guerre-stealthy”, – mais en aucun cas une acceptation desa finalité pour leur compte, comme on le verra).

Vite... “Une révolution immédiatement”

Qu’est-ce que c’est que cette guerre-stealthy selon-Carter puisque, si l’on veut bien sacrifier à l’évidence et au bon sens, il est indiscutable qu’il y avait déjà des interventions US, contre Assad (Who Else ?) bien entendu, éventuellement et/ou indirectement contre les Russes ? (De même et a contrario, il est logique d’accepter la même hypothèse à l’inverse, qu’il y ait eu des interventions syriennes ou russes contre des unités US, toujours dans des circonstances de dissimulation et de mutisme des deux parties.) Il s’agit de l’officialisation, de la reconnaissance de “ce qu’on ne voit pas” mais qui se passe effectivement : on sait désormais qu’il se passe quelque chose mais officiellement on ne sait pas, “on ne voit pas” ce qui se passe ; auparavant, il y avait “ce qu’on ne voit pas” sans qu’on n’en sache quoi que ce soit nous-mêmes, et la position officielle était de dire qu’on ne savait pas qu’il se passait quelque chose qu'on ne connaissait pas. Si l’on veut, nous passons, nous public et commentateurs, du monde des “unknown unknowns” (“inconnues inconnues”) au monde des “known unknowns” (“inconnues connues“), selon les formules et références fameuses du non moins fameux philosophe Donald Rumsfeld. (« Il y a les inconnues inconnues, – les choses dont nous ignorons que nous les ignorons ; il y a les inconnues connues, – les choses dont nous savons que nous les ignorons ») 
Chargés de toutes les informations collectées ci-dessus, et notamment  de la nouvelle confirmée de plusieurs sources sur l’attaque secrète du 20 septembre contre le poste de commandement de la coalition-BAO et de ses amis terroristes et pourvoyeurs de terroristes, on peut effectivement observer que d’une certaine façon Troisième Guerre mondiale est commencée, mais qu’elle est commencée sur ce mode stealthy qui implique, là aussi comme pendant la Guerre froide, une certaine complicité des adversaires dans ce sens qu’ils ne communiquent ni ne rendent public en rien les pertes qu’ils causent et qu’ils subissent, les attaquent qu’ils lancent et qu’ils essuient. “Comme pendant la Guerre froide”, — cette remarque correspondant à ceci, comme le faisait observer PhG dans son Journal dde.crisis du 9 octobre : « En fait, les deux puissances antagonistes, et même ennemies mortelles à l’occasion, se trouvaient absolument complices dans de telles circonstances (éventuellement pour dissimuler, d’un commun accord, une rencontre ou un accrochage lorsque cela se produisait tout de même)... »
Mais il y a une différence de taille. L’occurrence ainsi soulevée concernant la Guerre froide concerne une exception, un accident, un événement imprévu et devenu incontrôlable, etc. (Le cas des MiG-15 nord-coréens pilotés par des Russes contre les Sabre F-86 de l’USAF pendant la guerre de Corée [1950-1953] est l’exemple extrême et certainement l’exception, mais tout de même contenu dans des limites de prudence puisque les MiG-15 opéraient au-dessus du territoire nord-coréen et les pilotes russes abattus et sautant en parachute restaient incognitos en territoire ami.) En Syrie et selon le “plan-C” de Carter, il s’agit bel et bien d’une forme générale de guerre dont les deux adversaires accepteraient (hypothèse) les règles, d’une technique généralisée dont le but recherché est clairement que les forces US en tant que telles affrontent les forces russes en tant que telles, même si cela doit être dissimulé et parce que cela est dissimulé.
Nous laisserons ici les objectifs tactiques sempiternels et d’une stupidité durable depuis des décennies (forcer les Russes à se mettre “dans un bourbier”) et nous observerons ceci : les experts et commentateurs bellicistes US qui sont derrière cette poussée, et certains généraux avec eux car il y a beaucoup de ce beau monde proche du Pentagone dont on connaît l’autonomie présente, veulent en découdre directement avec les Russes ; d’une part parce qu’ils sont persuadés de la supériorité US, – on leur laisse bien volontiers la responsabilité de cette affirmation même si l’on demande à voir, et avec insistance dans le doute ; d’autre part, parce qu’ils veulent montrer cette supériorité et faire sentir ses effets pour préparer la phase finale de toute cette aventure, qui ne peut être que la capitulation russe ou/et la destruction de la Russie : pour eux, “ce n’est qu’un début, nous continuerons le combat”... (Bien entendu, nous ne faisons là que rapporter les grandes lignes du phantasmes qui habitent nécessairement le jugement des gens précédemment cités.) Ainsi est-ce bien là l’articulation de l’argument essentiel du “ils veulent ‘en découdre’, tout de même en évitant la voie vers une guerre nucléaire”, et de toutes les façons pour mieux préparer l’investissement et la mise en à l’encan de la Russie (une sorte de “retour aux années 1990”, en définitivement institutionnalisé et globalisé).
Du côté russe, c’est un autre univers... Un changement fondamental a eu lieu ces derniers jours, avec la phase des ultimatums et le renforcement très “visible” en systèmes sol-air de défense aérienne sur lesquels nous avons donné de la documentation, y compris dans les extraits ci-dessus. Ce “changement fondamental” vient d’une conviction née chez Poutine et très largement partagée par sa direction, notamment son Conseil de Défense, depuis l’attaque-“erreur” du 17 septembre, selon laquelle il n’y a plus rien à faire avec les “partenaires”-US ; d’où, outre ce qui a été fait sur le terrain en Syrie, la rupture au niveau de la coopération sur l’uranium, rupture sous forme d’ultimatum (la phrase de Chipiline : « ...Poutine en vint à la conclusion qu’il n’y avait plus rien à dire avec nos “partenaires” américains... »). On doit ajouter, en faisant ce qui est à peine une hypothèse et qui s’impose comme une vérité-de-situation fondamentale, que la population russe elle-même soumise à une pression terrible depuis 2014 et l’Ukraine pense de cette façon et qu’elle est mobilisée et prête aux plus terribles des sacrifices si les choses en venaient à leur extrémité. Ce commentaire d’Israël Shamir, dans son texte du 9 octobre (sur UNZ.com), dit cela dans des termes tragiques qui nous renforcent dans l’appréciation que les Russes sont bien plus préparés à un conflit, et au conflit suprême s’il le faut, que n’importe quel autre peuple... En cela, ils sont dans un autre univers, celui de la métahistoire et de la tragédie vraie (pas la tragédie-bouffe), c’est-à-dire la vérité-de-situation fondamentale.
« Russians aren’t worried about the forthcoming war. There is neither panic nor fear, just cool stoic acceptance of whatever comes. This week, some forty million people participated in a huge civil defence exercise. Shelters of Moscow and other cities have been aired and repaired. They do not want war, but if it comes, it will be met. The Russians have fought many wars against the West; they never started a war, but invariably fought to the finish.
» An American attack on Syrian or Russian bases in Syria could be a starting point for the avalanche. I am truly amazed by the Russian spirits: they are considerably higher than they were in the days of Korean war, of Vietnam war or the Cuban crisis. Then, they were scared of war and ready for sacrifices to avoid MAD. Not anymore.
» This readiness for the Armageddon is the most unexpected and scary feature I observed. It is even more unexpected, as the daily life of an average Russian has greatly improved. Russia probably never lived as good as she does now. They have much to lose; it is only the feeling of being cornered and unjustly so, that makes them to react in such a way. »  
D’une façon générale, cet état d’esprit des Russes qui embrasse le plus largement et le plus hautement possible la situation générale, implique que ce pays n’est plus tout à fait, c'est-à-dire plus du tout  prêt à appliquer des règles que lui proposeraient ses “partenaires” US, et particulièrement celles d’une guerre-stealthy, y compris une Troisième Guerre mondiale-stealthy pour ne pas risquer l’engrenage vers le nucléaire. Les Russes savent très bien que cette “proposition” implicite s’avère n’être qu’une ruse vers le pire pour eux-mêmes (“ce n’est qu’un début, nous continuerons le combat”). Ils semblent bien ne plus être prêts à faire quelque cadeau que ce soit aux USA et, s’il le faut, si la situation tactique le demandait, il se pourrait bien qu’ils écartent les règles non-écrites de la guerre-stealthy et interviennent d’une façon directe en désignant et en dénonçant leur adversaire selon les nécessités, comme des agents maléfiques qui recèlent finalement la volonté d’une destruction totale. Cela revient à dire qu’ils seraient prêts à ne faire cette guerre-stealthyque s’ils la gagnent et s’ils peuvent parachever cette victoire en contribuant à la victoire décisive des Syriens à Assad ; sinon, plus de furtivité et la guerre à visage découvert...
Cela signifie qu’il n’y a plus que trois options : ou bien on en reste à la guerre-stealthy (la Troisième Guerre mondiale stealthy) parce que les USA y sont battus et s’en vont (quittent la Syrie) ; ou bien l’engagement dégénère en guerre ouverte, et plus rien n’empêche l’escalade, et tout conduit à l’escalade... Mais cela ne fait que deux options ? La troisième, bien entendu, la seule et véritable chance de stopper cette course vers l’abîme d’une guerre totale, c’est le développement de la situation intérieure US et essentiellement, fondamentalement cela. PhG a déjà développé cet aspect des choses en présentant l’analogie de 1980-1981 avec l’éclosion soudaine aux USA d’un mouvement populaire énorme qu’on devrait qualifier d’hostilité vitale à la guerre nucléaire plutôt que de pacifiste, car il s’agit bien de survie. Il y a d’autres hypothèses, toutes fondées bien entendu sur la situation intérieure explosive des USA, et explosive pour les mois, sinon les semaines à venir.
(Quelque chose dans le genre de ce que déclare l’actrice Susan Sarandon, pourtant ultra-progressiste : elle préfère Trump, non seulement par détestation de Clinton, mais aussi et surtout parce qu’avec Trump, « nous aurons la révolution immédiatement ; s’il arrive au pouvoir, les choses exploseront vraiment ». [« Meanwhile, I’m with Susan Sarandon, who says bring it on, bring on Trump, because she despises Hillary, and because: “Donald Trump will bring the revolution immediately; if he gets in then things will really explode.” »]. La logique ici, qui se renforce chaque jour avec le renforcement de l’antagonisme Trump-establishment, est que l’élection de Trump produirait une véritable insurrection de l’establishment, qui conduirait à une rupture “révolutionnaire” au sein du pouvoir, rupture dans laquelle la force populaire serait elle-même partie prenante et nécessairement conduite à s’exprimer.) 
L’idée de guerre-stealthy, et par conséquent de Troisième Guerre mondiale stealthy, est une idée de cette époque postmoderne complètement fondée sur l’imposture, le simulacre, la mascarade de la vérité-de-monde. En un sens qui est celui de la pression de cette vérité-du-monde, cette Troisième Guerre mondiale-stealthy faite prétendument pour durer incognito et soi-disant éviter le pire, constitue en vérité le contraire : une incitation à aller très vite pour faire évoluer la situation des crises en cours (en Syrie), évidemment en cherchant par tous les moyens à écarter le nucléaire ; “aller très vite” signifiant mettre à jour d’une façon ou l’autre la déroute de la puissance US (sans nécessité de parler de “victoire russe” car la logique de cette situation n’a qu’un seul but, qui est de mettre à jour le caractère absolument insupportable, déstructurant, destructeur du monde, de la surpuissance de l’américanisme, c’est-à-dire du Système, dans son déchaînement) ; “mettre à jour la déroute de la surpuissance de l’américanisme, c’est-à-dire du Système...”, en fait pour le seul but d’apporter une contribution importante à l’évolution de la situation interne aux USA... C’est dans cette direction-là que la situation crisique et paroxystique en Syrie rencontre la situation crisique et paroxystique aux USA, parce que c’est cette situation crisique et paroxystique aux USA qui fait l’essentiel aujourd’hui. Le but en effet, qui est aussi notre seule chance à tous y compris les Américains eux-mêmes, est effectivement qu’il y ait “la révolution immédiatement”, que “les choses explosent vraiment”, – aux USA certes, c’est-à-dire au cœur du Système.

Notes

(*) Le mot anglais “stealth”, pour “furtif”, est d’emploi courant dans le jargon stratégique et militaire depuis l’apparition du mythe de l’“avion invisible” (fin des années 1970) et la mise au jour de la “technologie de la furtivité” (“Stealth Technology”], ou encore en langage bureaucratiquement plus strict : “Low observable Technology” (LOT). Il s’agit donc plus d’extrême discrétion que d’invisibilité.
(**) Nous faisons une différence entre les “puissances nucléaires” en général (les pays possédant l’arme nucléaire, compris les USA et la Russie certes), et les puissances nucléaires stratégiques (offensives) dotées d’une puissance nucléaire maximale impliquant la capacité de lancer des offensives nucléaires stratégiques d’anéantissement. En l’occurrence, la Russie et les USA...

lundi 6 juin 2016

Un “printemps français” antiSystème / A "French spring" antisystem

source  :  http://www.dedefensa.org/article/un-printemps-francais-antisysteme

Le printemps-2016 n’a donc rien à voir avec Mai-68, ni avec décembre 1995 comme le soulignent en général les commentateurs de bon aloi. (On va le voir avec Jacques Sapir. Voir aussi Michel Onfray, pour son retour dans le champ médiatique après quelques mois d’absence, et qui choisit RT [Russia Today, le 2 juin] pour le faire, – ce qui sera interprété dans le sens qu’on devine, comme l’a été son interview dans Éléments n°157 de octobre-décembre 2015.) On parle ici de la France, celle de François Hollande ; précisions à ce propos, certes symboliques mais le symbole a sa place dans la réflexion politique : mai-68 et 1995, cela se passait sous des gouvernements dits “de droite ; printemps-2016, c’est à l’ombre d’un gouvernement dit “de gauche”. On comprend que ces classifications (“de gauche” et “de droite”) n’ont plus qu’un intérêt exotique au regard de la classification fondamentale qui doit être faite entre antiSystème et Système. Reste la question de savoir s’il faut regarder le mouvement en cours comme une spécificité français ou bien comme quelque chose de plus large, disons quelque chose de “globalisée” et qui entrerait dans la catégorie de la lutte de l’antiSystème contre le Système : cette question porte en elle-même sa réponse et notre choix est fait parce qu’il répond à l’évidence.

Là-dessus, on trouve une diversité de jugements qu’on peut aisément replacer dans le cadre ainsi défini. Pour Onfray, dans l’interview déjà signalé, « Nous sommes déjà en guerre civile ». Pour le Secrétaire Général de la CGT Philippe Martinez (interview à L’Humanité du 2 juin), « Un mouvement qui a autant la cote et la garde depuis trois mois, c'est exceptionnel ». (Martinez parle du soutien des Français au mouvement que confirment en permanence les sondages.) Ce qui nous frappe dans ces deux déclarations, c’est à la fois ce qu’elles impliquent de profondeur et de durée du mouvement, alors que l’écho médiatique de la presse-Système voudrait tant le cantonner dans le parcellaire, dans une sorte de cloisonnement, orientée voire utilitaire (désagréments pour les “usagers”, “Français pris en otages”), c’est-à-dire hors de toute appréciation large et substantielle et ainsi privant l’événement de sa véritable essence. D’autre part, si les deux déclarations sont justes, ou au moins se justifient du point de vue opérationnel, c’est alors qu’on se trouve dans un épisode de “guerre asymétrique”, ou de G4G (“Guerre de 4ème Génération”, selon un acronyme qui pourrait également se lire comme “Grève de 4ème Génération”). Là encore, le cadre est naturellement celui de la globalisation et de l’antiSystème versus le Système.
Il est vrai que le mouvement ne suit pas le schéma convenu des vieilles lunes des “luttes sociales” : démarrage, hésitation-mobilisation, montée paroxystique, effet général quel qu’il soit et brutale désagrégation du mouvement du fait d’un choc à la fois opérationnel, psychologique et symbolique. D’une façon différente, il s’agit d’un mouvement multiforme et serpentin, qui va-et-vient, à la fois insaisissable et qu’on croit enfin saisir et comprendre en un instant, qui perdure pourtant et devient comme une façon d’être, une sorte de paralysie furieuse ou de “tourbillon crisique” à l’échelle du pays, une guérilla sociale de communication qui ne sache nullement d'être ce qu'elle est... Le nombre compte peu (nombre de grévistes, nombre de manifestants), et comptent surtout l’écho de communication, l’impression d’instabilité permanente, les coups de boutoir en un point puis on passe à un autre point d’attaque.
Cette chose qu’on nommait “contestation sociale” n’est plus du tout ce qu’elle était, elle s’est adaptée aux temps de la communication et à la dimension de la globalisation. Les nécessités de ces temps absolument nouveaux ont conduit cette adaptation. Ce qui compte c’est l’effet de communication obtenu, et cet effet devient durable et fécond s’il rencontre par son circuit complexe une vérité-de-situation que l’on devinait peut-être mais qui ne parvenait pas à se faire reconnaître par les moyens désormais archaïques des révolutions, émeutes, etc., courantes dans les XIXème et XXème siècle. Ce qui compte également et décisivement, c’est que ces évènements d’une nouvelle forme et sous des manifestations diverses qu’on a vu naître depuis 5-6 ans s’insèrent parfaitement dans le cadre de l’affrontement de la fonction et de l’action antiSystème face au Système, ce qui rend inéluctable, en la créant, la rencontre d’une vérité-de-situation... Cela signifie, dit d'une façon abrupte, que ce mouvement est “vrai” et “dit le vrai”.
(Voir comme références de ces différents éléments de cette interprétation notre texte du 10 décembre 2010 renvoyant lui-même à nos Notes d’analyse du 24 septembre 2009 expliquant comment les évènements de rupture des XIXème et du XXème siècle ne parvenaient plus à rompre quoi que ce soit depuis la fin de la Guerre froide/le 11 septembre 2001 : « Les événements des quinze dernières années, avec la puissance nouvellement apparue du système de la communication, ont complètement enterré le concept classique d’insurrection ou de révolution, passant par la violence et l’organisation, spontanée ou pas, d’événements de rupture dans l’espace public...» Le texte référencé du 10 décembre 2010, « Des antisystèmes aux antiSystème » présentait l’idée que nous entrions dans l’ère d’une nouvelle sorte d’évènements, où la création quasiment spontanée et l’opérationnalisation de la fonction antiSystème dans le mode insurrectionnel se réalisait en s’adaptant à différentes circonstances nouvelles après une décennie d’une domination écrasante et ouverte du Système entré dans sa phase finale depuis au moins le 11 septembre 2001.)
Pour ces diverses raisons qui définissent le type d’événement en cours en France, les arguments stéréotypés selon lequel ces événements en cours représentent des situations classiquement identifiées selon la propagande habituelle, d’origine anglo-saxonne évidemment, soit d’un archaïsme à-la-française contre la discipline économique triomphante, soit d’une survivance de la dictature des syndicats, soit des derniers balbutiements d’agonie des partisans d’un “État-providence” dépassé, – tous ces arguments effectivement complètement archaïques eux-mêmes, complètement dépassés et d’une autre époque même dans leur aspect propagandiste, n’ont aucune prise sur le jugement général qu’on peut et doit porter. A l’archaïsme des évènements qu’ils décrivent et qui n’existent plus, répond leur propre archaïsme : cette critique est grotesque et complètement dépassée, répondant à une pensée, ou plutôt à une propagande littéralement “d’un autre siècle”.
Les évènements en cours en France doivent être jugés dans le cadre de la globalisation réalisée et désormais objet d’une insurrection multiforme ; ils doivent être jugés par rapport à leur fonction déstabilisatrice, dirigée à la fois contre la direction-Système et les élites-Système en place dans ce pays, et aussi contre le diktat permanent des institutions de l’UE, c’est-à-dire les deux échelons de courroies de transmission de la globalisation et du Système vers la France. C’est dire si effectivement ces évènements doivent être appréciés du point de vue de leur fonction antiSystème, d’une façon absolument prioritaire, sinon simplement exclusive de toute autre ; leur importance se mesure à l’importance de la France, au sein de l’UE et de la globalisation, au sein du bloc-BAO, au sein du Système par conséquent ; leur importance se mesure aussi par rapport à l’attaque qu’ils (ces évènements) portent contre l’imposture qui prive la France, depuis quelques décennies, mais surtout et d’une façon impudente et indécente depuis 2005-2007, de son rôle de porte-drapeau du principe de la souveraineté qui est une arme antiSystème fondamentale.
C’est autour de ce principe de souveraineté que Jacques Sapir construit son texte d’explication des évènements, qu’il a écrit pour le site US Politico, le 31 mai, et dont il donne l’original français sur son site RussEurope le 1er juin. C’est ce texte que nous reprenons ci-dessous. Un autre texte de Sapir sur le même sujet, du 28 mai, donne plus de détails techniques qui précisent la valeur anti-UE (antiSystème) du mouvement en cours. La conclusion de ce texte exprimait que « [ce mouvement] montre que la souveraineté est fondamentalement un principe politique “de gauche” même si une partie de la gauche française a toujours du mal à se faire à cette réalité. » Dans son texte pour Politico, Sapir élargit un peu son propos “souverain” : « Le mouvement social a donc pris la forme d’une revendication de la souveraineté, aujourd’hui dans le champ social et demain dans le champ monétaire, contre des mesures qui apparaissent de plus en plus dictées de l’étranger. »
On comprend que Sapir, économiste “souverainiste de gauche”, c’est-à-dire d’abord souverainiste, poursuit la tâche assez harassante de tenter de convaincre la “gauche” française qui se voudrait dissidente du Système, sinon antiSystème, qu’elle doit d’abord se penser comme “souverainiste” (plutôt que comme “idéologisée” de gauche). Il est évident que le souverainisme est d’abord une politique principielle, basée sur le principe fondamental et fondamentalement antiSystème de la souveraineté, et qu’il embrasse par conséquent tous les domaines de la politique, – le social, le monétaire, l’économie, la culture, la sécurité nationale, la mémoire historique, la spiritualité et ainsi de suite. Un principe n’a, par principe évidemment, aucune borne idéologique ou autre de cette forme conçue hors des principes puisqu’il est une structure fondamentale de l’organisation de la civilisation. Par conséquent également, il est antiSystème, anti-globalisation, etc., c’est-à-dire contre toutes ces forces déstructurantes issues du Système.
Tout cela définit ce qu’on peut nommer un “printemps français” par souci de rangement, mais qui est en réalité un des évènements de l’insurrection antiSystème générale en cours (voir Trump, le Brexit, la politique russe, les contestations anti-UE dans divers pays de l'Union sur la question des réfugioés, etc.). Dans ce cas, l’expression “printemps français” renvoie à l’expression “printemps arabe” qui, fin-2010-début 2011 lança, parallèlement à d’autres évènements qui avaient pris d’autres formes (voir encore le même texte du 10 décembre 2010, juste avant le démarrage du “printemps arabe” qu’il ne prenait par conséquent pas en compte), un vaste mouvement antiSystème qui atteint aujourd’hui un palier à potentiel rupturiel formidable dans l’insurrection antiSystème que nous ne cessons de suivre. (Selon cette logique, nous continuons à apprécier le “printemps arabe” comme la première grande manœuvre opérationnelle de l’insurrection antiSystème, malgré tous ses avatars, les interférences, les manœuvres internes du système, les tentatives de récupération, les chocs sanglants et manipulés de l’Égypte à la Syrie et au reste. Nous avons la conviction que c’est de cette façon que l’Histoire-métahistorique appréciera le phénomène malgré toutes les tentatives de l’histoire-tout-court d’en disposer autrement.)

dedefensa.org

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France : un mouvement social de type nouveau

La France vit aujourd’hui une crise sociale grave qui risque de se prolonger. Elle est sans doute la plus grave depuis 1995 et le mouvement social contre les réformes d’Alain Juppé, le premier ministre de l’époque. L’enjeu en est la réforme du Code du Travail contenue dans ce qui est appelé la « Loi El Khomri » du nom de la Ministre du travail [1]. Ce mouvement a reçu bien entendu un net soutien dans la gauche radicale et même dans certaines fractions du PS, le parti au pouvoir. Ceci entraîne un durcissement inquiétant du climat politique. Le Premier-ministre, M. Manuel Valls, se déchaîne et avec lui la presse aux ordres, contre les syndicats qui soutiennent ce mouvement et en premier lieu la CGT. Or, la CGT n’est pas la seule impliquée dans ce mouvement, ce que l’on oublie un peut vite. La présence de FO, de SUD et de syndicats catégoriels y est aussi importante. Car, de nombreuses revendications catégorielles s’expriment à travers ce mouvement.
Pourtant, ce mouvement n’est pas la simple réédition de celui de 1995. Il a acquis une nouvelle dynamique. Il pose désormais la question de la souveraineté nationale. Le soutien à ce mouvement de Nicolas Dupont-Aignan [2] et de Marine le Pen [3] est un signe important du statut politique pris par ce dernier.

L’origine du mouvement

L’économie de ce texte est entièrement contenue dans son article 2 [4]. Cela se concrétise dans la volonté de ramener toute négociation dans le strict cadre des « accords d’entreprise » au détriment des accords de branches ou des accords nationaux, affaiblissant ainsi de manière dramatique le rapport de force des salariés face aux patrons. Tel est le nœud du problème. Les déclarations récentes du Premier-ministre et de Madame El Khomri excluent toute négociation sur ce point [5].
Or, une large majorité de la population est aujourd’hui clairement opposée à cette loi. Les derniers sondages donnent de 69% à 74% d‘opposants à cette loi [6]. Cela indique clairement le parti suivi par ce que l’on appelle la « majorité silencieuse ». La montée des protestations a même eu quelques échos au sein du parti socialiste ou 40 députés menaçaient de faire défaut lors du vote. Le gouvernement s’est vu privé de majorité, et a était obligé d’engager l’article 49-3, ce qui n’est – ni plus, ni moins – qu’un détournement éhonté de la procédure et un déni de démocratie [7]. De fait, en dehors du gouvernement, il faut aller dans la droite modérée pour trouver un soutien à ce texte.

La montée d’une violence sociale

Il est clair que ces formes de luttes créent un désordre aujourd’hui croissant dans le pays. Les manifestations qui se tiennent depuis maintenant le mois d’avril ont vu se multiplier les cas de violences policières mais aussi d’attaques délibérées contre les forces de l’ordre. Des jeunes manifestants ont été éborgnés par des tirs tendus de Flashball, et une voiture de Police a été incendiée, ses occupants ne sortant du brasier que par miracle.
Ce désordre, néanmoins, ne fait que répondre à un désordre premier, qui résulte de l’usage du 49-3. Prétendre alors s’offusquer de la conséquence et non de la cause relève alors de la plus pure hypocrisie. On ne peut condamner les blocages des dépôts de carburant, par exemple, que si, au préalable, on condamne l’usage du 49-3, et plus généralement la tactique du gouvernement qui n’apporte que des réponses policières à un mouvement social. Le recours à des formes de luttes plus radicales s’apparente alors à une légitime défense. Une légitime défense sociale, assurément, contre des mesures contenues dans une loi qui ont été imposées de l’étranger et au mépris des règles de la démocratie, mais cette légitime défense sociale n’en est pas moins légitime aux yeux de la population.
Cela faisait donc près de trente ans que l’on n’avait pas connu en France un tel niveau de violence dans le cadre d’un mouvement social. Le plus grave est que le gouvernement l’autorise, car on comprend bien que les policiers n’agissent pas sans ordres, alors que nous vivons – du moins en théorie – dans l’état d‘urgence. Ce comportement du gouvernement est parfaitement irresponsable. Il constitue aujourd’hui une menace réelle pour la paix civile dont la responsabilité incombe totalement au gouvernement.

Une dynamique anti-européenne

Car, et c’est là que le mouvement acquiert une nouvelle dynamique, ce qui se manifeste dans le soutien que lui ont apporté des formations politiques comme Debout la France ou le Front National, que l’on n’avait pas l’habitude de voir se manifester sur ce terrain. Il est clair que les principes contenues dans la loi El Khomri s’inspirent directement des suggestions, voire des demandes, formulées par l’Union européenne. En effet, cette loi est la stricte application de la « stratégie de Lisbonne » et des «Grandes Orientations de Politique Économique» (ou GOPE) qui sont élaborées par la direction générale des affaires économiques de la Commission européenne [8]. Coralie Delaume, dans des articles publiés dans Le Figaro, l’établit de manière indubitable [9]. De fait, les GOPE, dont l’existence est posée par les traités, ainsi que le «Programme national de réformes» prescrivent à de nombreux pays et depuis longtemps le malthusianisme budgétaire et la modération salariale. On mesure ici à quel point l’UE, mais aussi l’Eurogroupe, imposent leur propre mode de gouvernance et un cadre disciplinaire d‘acier [10]. De fait la France, comme les autres pays de la zone Euro, ne pouvant plus dévaluer, elle ne peut rétablir sa compétitivité que dans une course au « moins disant/moins coûtant » salarial. C’est bien d’ailleurs dans cette direction que ce sont engagés les gouvernements espagnols, portugais, italiens et grecs.
Le mouvement social a donc pris la forme d’une revendication de la souveraineté, aujourd’hui dans le champ social et demain dans le champ monétaire, contre des mesures qui apparaissent de plus en plus dictées de l’étranger.
 Ce mouvement social acquiert donc, du fait de son contexte, la dimension d’une contestation généralisée tant des règles liées à l’Euro que de celles issues de l’UE. A cet égard, il peut être considéré comme l’équivalent de la mobilisation contre le Traité Constitutionnel Européen de 2005. Il est donc évident qu’il est en train de rebattre les cartes de la future élection présidentielle de 2017.

Jacques Sapir



Notes et liens

[1] Le projet de loi peut être consulté sur : http://www.assemblee-nationale.fr/14/pdf/projets/pl3600.pdf
[7] Voir Sapir J., « Nous y voilà (49-3) » note publiée sur le carnet RussEurope le 11 mai 2016,https://russeurope.hypotheses.org/4941
[8] Voir le « Rapport pour la France » établi en février 2016 par les services de la commission européenne, pp. 82 et ssq.http://ec.europa.eu/europe2020/pdf/csr2016/cr2016_france_fr.pdf
[10] Voir Sapir J., « Euro et gouvernance », note publié sur RussEurope le 6 avril 2015,https://russeurope.hypotheses.org/4840